• il y a 2 ans
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe était l'invité du Grand Entretien ce mercredi, à l'occasion de la parution de son ouvrage "Des lieux qui disent" (JC Lattès). Il y dresse une liste de "directions" pour la France mais rejette l'idée que son livre est un programme politique pour 2027. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-13-septembre-2023-3526514

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00:00 France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7/10.
00:06 Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le maire du Havre, président du parti Horizon,
00:11 ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron, il publie des lieux qui disent chez JC Lattesse,
00:18 vous pourrez dialoguer avec lui au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:23 Edouard Philippe, bonjour.
00:25 Bonjour.
00:26 Soyez le bienvenu à ce micro pour parler de ce livre étonnant, étrange, car à la
00:30 fois personnel et politique au sens fort.
00:33 Un livre dont la construction aussi est originale, puisque vous partez des lieux qui ont marqué
00:39 votre vie, votre école de Rouen, le port du Havre, l'hôpital Charles-Nicol, où
00:45 votre père fut soigné, le palais royal.
00:47 Et à travers ces lieux, vous tracez des directions, vous faites des propositions pour la France,
00:52 pour l'école, pour l'hôpital, pour la laïcité, pour l'international.
00:56 Autrement dit, tout ce qui constitue un programme électoral, tout en vous défendant clairement
01:03 d'en faire un.
01:04 On est chez Magritte, ceci n'est pas une autobiographie, ceci n'est pas un programme.
01:08 Alors ceci est quoi, Edouard Philippe ?
01:11 Merci de cette présentation.
01:13 Ça n'est pas un programme.
01:14 Pour une raison assez simple, c'est que dans mon esprit, un programme, c'est ce
01:18 qu'on prépare avant une élection, avec l'idée de proposer un certain nombre de
01:26 mesures précises, qui doivent produire un effet.
01:30 Bon, on n'est pas dans un programme.
01:33 Je ne propose pas des mesures précises.
01:35 Non mais vous proposez des directions.
01:37 Pas des mesures précises, mais des directions.
01:39 Et des mesures quand même.
01:40 Mais des directions, parce que je pense que ce que je peux utilement faire pour l'instant,
01:45 c'est contribuer au débat public et c'est essayer de poser dans le débat public un
01:49 certain nombre d'éléments qui me paraissent essentiels sur les sujets que je traite dans
01:54 ce livre.
01:55 Il y en a beaucoup d'autres sans doute.
01:56 Il se trouve que dans ce livre, j'en traite quelques-uns qui me paraissent particulièrement
01:59 importants, notamment l'école.
02:01 Et donc j'essaie de donner quelques directions, de comprendre d'où on vient et d'ouvrir
02:04 quelques directions pour avancer.
02:06 Il y a une notion qui revient tout le temps dans le livre, c'est celle d'enracinement.
02:09 Une notion que vous empruntez à Maurice Barès, qui est souvent cité dans votre livre.
02:12 Deux fois, oui.
02:14 Vous auriez pu le citer la philosophe Simone Veil qui parle aussi d'enracinement.
02:18 Vous choisissez Barès.
02:19 Je crois que je cite Simone Veil aussi d'ailleurs.
02:22 En quoi l'enracinement dans ces lieux, dans votre école, dans le port du Havre où votre
02:27 grand-père était docker, vous constitue-t-il ? Face aux hommes politiques déracinés,
02:31 comme dirait Barès, vous voulez montrer que vous, vous êtes un enraciné dans la terre.
02:36 Je cite Barès parce qu'il a écrit ce livre et parce qu'il a été une figure intellectuelle
02:41 importante de son époque, très importante et probablement très complexe.
02:45 Je n'ai pas une fascination éperdue pour Barès, ce n'est pas un modèle.
02:48 Loin s'en faut d'ailleurs.
02:52 D'ailleurs, dans le livre, je dis toute l'admiration que j'ai pour Léon Blum, qui lui-même avait
02:57 une grande admiration pour Barès.
02:59 Mais je choisis mille fois Blum sur Barès, il n'y a pas de sujet là-dessus.
03:03 Sur l'enracinement.
03:04 Sur l'enracinement.
03:05 On est quand même un peu fait de là où on est né.
03:10 Les lieux dans lesquels on a vécu, les lieux où on a fait des expériences sensibles
03:15 par rapport à un sujet, par rapport à une problématique, les lieux où on a compris
03:18 quelque chose.
03:19 Ils disent beaucoup de choses et ils vous construisent beaucoup sur la façon dont vous voyez le
03:25 monde.
03:26 Mais on ne peut pas se réduire à ce qu'on est, si j'ose dire, on ne peut pas se réduire
03:29 à là où on est né.
03:30 C'est pour ça que l'enracinement, il y a toujours une forme d'enracinement.
03:35 Et il est toujours important parce qu'il explique des choses.
03:38 Mais il n'explique pas tout et il ne détermine pas tout.
03:42 Et vous aurez remarqué que dans ce livre, j'essaie à la fois de dire combien l'enracinement
03:47 est important, mais aussi de montrer que la vie d'une nation, le débat politique doit
03:56 s'organiser pas autour de là d'où on vient, mais autour de là où on veut aller.
04:02 Autour d'un projet.
04:03 Autour d'une stratégie.
04:04 Et c'est ça qui compte pour l'essentiel.
04:06 Il faut cultiver les deux.
04:07 De là où on vient et là où on va.
04:09 C'est ça l'idée.
04:10 D'ailleurs, c'est le balancier permanent de votre livre.
04:12 Mais parce que je pense que c'est le balancier de la vie.
04:14 Si j'ose dire, il faudrait réussir à faire un enracinement dans le mouvement.
04:19 Alors c'est un peu compliqué comme concept.
04:21 Un enracinement en marche.
04:22 Non, mais vous voyez l'idée.
04:23 C'est-à-dire qu'il faut concilier ces deux aspects qui peuvent sembler contradictoires
04:28 et qui à mon avis ne le sont pas du tout.
04:29 Alors commençons par l'école qui est vraiment l'un des cœurs de ce livre.
04:33 Vos parents étaient tous les deux profs de français.
04:35 Votre sœur fut également prof de français.
04:38 Vous dites que vous étiez quasiment programmé pour la réussite scolaire.
04:42 Pour aimer l'école.
04:43 Oui, pour aimer l'école.
04:44 Alain Juppé qui était notre invité lundi, nous disait que le fait que sa mère lui a
04:48 inculqué l'esprit de compétition, l'obligation d'être le premier de la classe, avait développé
04:52 chez lui une sorte de sentiment de supériorité, une forme d'orgueil qui lui ont été reprochés
04:59 toute sa vie.
05:00 Vous diriez la même chose de vous ?
05:01 Non, je ne dirais pas la même chose.
05:04 Parce que mes parents ne m'ont absolument pas insufflé l'idée qu'il fallait être
05:11 le meilleur à l'école.
05:12 Il n'y avait pas d'esprit de compétition.
05:14 Je l'ai développé personnellement.
05:17 Il n'y avait pas d'esprit de compétition.
05:20 Il y avait l'idée que l'école c'était important, que c'était l'endroit où on
05:23 pouvait s'émanciper intellectuellement et progresser socialement.
05:27 Et c'était très présent, en vérité pour énormément de professeurs vis-à-vis de
05:31 leurs enfants.
05:32 Il y avait l'idée qu'il fallait avoir des bonnes notes, qu'il fallait être un
05:34 bon élève, mais pas nécessairement le meilleur.
05:37 Il fallait être un bon élève parce qu'il fallait prendre l'école au sérieux.
05:40 Il y avait l'idée qu'on n'avait pas le droit de critiquer ses professeurs.
05:42 Il y avait peu d'interdits dans la famille Philippe.
05:44 Mais je peux vous dire que si vous commenciez à critiquer un professeur, ça ne se passait
05:49 pas bien.
05:50 C'est pour ça que j'ai été probablement programmé pour aimer l'école, au sens
05:56 où l'école était un lieu où je me sentais bien, où il était normal que je me sente
06:00 bien.
06:01 Et l'école, vous en déplorez aujourd'hui dans ce livre, l'affaissement, la baisse
06:04 de niveau, le manque d'attractivité.
06:06 Vous déplorez aussi que le débat public sur l'école soit si médiocre et au fond
06:10 maltraité.
06:11 Vous incriminez entre autres les médias, mais pas qu'eux.
06:14 Ce constat sous votre plume, il est sincère.
06:16 Mais j'ai envie de vous dire que ça fait 6 ans que l'école est la priorité du
06:20 gouvernement actuel, du président actuel, Emmanuel Macron.
06:22 Il a mis de l'argent.
06:23 Il a dédoublé les classes de CP.
06:24 Il a fait la réforme du lycée.
06:26 Il a fait Parcoursup.
06:27 Il a mis Jean-Michel Blanquer pendant 5 ans.
06:30 Il est très différent.
06:31 J'ai envie de vous dire qu'il a tout essayé.
06:34 Et 6 ans après, vous faites encore le constat de l'affaissement de l'école et de la
06:40 baisse de niveau.
06:41 Vous êtes aussi comptable de ça.
06:45 Et j'ai envie de vous dire, qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'il faut
06:48 encore faire si au bout de 6 ans où l'école est la priorité numéro 1, il n'y a pas
06:53 d'amélioration ?
06:54 Vous avez parfaitement raison de poser la question comme ça.
06:58 Mais dans le livre, j'essaie d'expliquer que cet affaissement, il n'est pas propre
07:02 à ces dernières années.
07:03 Je ne conteste pas qu'il y ait une part.
07:05 Je dis qu'il est très ancien.
07:07 Et justement, j'essaie de sortir des séries de chiffres et de placer ça dans une perspective
07:12 qui remonte quasiment au 19ème siècle.
07:14 Pour voir comment l'école évolue.
07:16 Quel défi elle a su relever ? Et à quel défi elle est confrontée aujourd'hui,
07:19 ne sachant pas très bien comment les relever ?
07:21 Donc ça, c'est la première chose.
07:22 Donc on est sur quelque chose de long terme.
07:24 Et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je trouve que le débat public
07:26 sur l'école est souvent, je ne devrais pas dire mauvais, parce que ça donnerait l'impression
07:30 que je devrais dire insatisfaisant.
07:32 Parce que très souvent, cette grande question de l'école est abordée par des angles,
07:37 en général polémiques, parce qu'ils sortent dans l'actualité.
07:41 La habaïa, l'uniforme, le harcèlement.
07:44 Et tous ces thèmes sont des thèmes importants.
07:46 Je ne conteste pas ça.
07:47 Je dis juste qu'en se posant la question de l'école à travers ces thèmes de façon
07:51 régulière, on aborde une question très générale, très compliquée, par des prismes
07:55 extrêmement pointus.
07:56 - Qu'est-ce qu'il faut faire pour relever le niveau ? C'est ça que je veux dire.
07:58 C'est qu'à un moment…
07:59 - Et je suis prudent sur la question.
08:01 Je pense que le niveau baisse en effet.
08:03 J'essaie de montrer pourquoi la question du niveau à l'école est une question beaucoup
08:06 plus délicate que l'impression qu'on peut avoir souvent.
08:09 Qu'est-ce qu'il faut faire ? J'essaie de donner des directions.
08:11 Je ne prétends pas à la grande originalité, mais je suis assez certain, pour y avoir réfléchi,
08:16 que c'est ce que je crois et que c'est ce qui peut fonctionner.
08:19 Mettre le paquet, ce qui n'a pas toujours été fait, sur les petites classes.
08:23 Assumer une idée qui est souvent acceptée du point de vue intellectuel, mais je crois
08:32 que malheureusement nous y avons renoncé du point de vue pratique.
08:34 C'est l'idée que le but de l'école est aussi l'excellence.
08:39 C'est évidemment d'éviter les décrochages, c'est évidemment de faire monter le niveau
08:43 de tous les élèves, mais c'est aussi de faire monter le niveau des élèves qui sont
08:46 bons.
08:47 Et c'est donc aussi d'assumer des filières d'excellence ouvertes le plus possible.
08:52 Mais nous avons collectivement, par une espèce de gêne, considéré que la réussite scolaire
08:59 était au fond beaucoup moins le produit de l'effort individuel que le produit d'une
09:03 forme de reproduction sociale.
09:04 Et pour lutter contre les inégalités, nous avons d'une façon ou d'une autre renoncé
09:10 à afficher l'élitisme républicain et l'excellence scolaire.
09:13 Par démagogie au fond, c'est ça ? Je sais pas, je suis pas dans l'attaque.
09:17 Mais nous avons progressivement… Et vous, vous revendiquez ça ?
09:22 Mais bien sûr que je le revendique.
09:23 Vous revendiquez d'avoir fait l'ENA, de faire partie d'une certaine élite, d'avoir
09:27 été un bon élève ? Je vais pas m'en excuser.
09:29 Je dis qu'en France, on devrait avoir un système qui tire tout le monde vers le plus
09:35 haut, y compris les élèves moyens et y compris les bons élèves.
09:39 Et sur les inégalités, vous parlez vous aussi comme Emmanuel Macron dans le point,
09:42 dans sa grande interview où il met l'école au milieu, vous parlez des vacances scolaires.
09:45 Et notamment des vacances d'été, dont vous dites que c'est la grande inégalité.
09:50 Avant de traiter cette question, pourquoi je dis ça ? Parce que la caractéristique
09:53 en longue période du système éducatif français, c'est 1) que le niveau baisse et que 2)
09:59 il est un des systèmes éducatifs des pays occidentaux qui reproduit le plus les inégalités
10:03 sociales.
10:04 Quand vous êtes attaché à l'école, quand, et nous le faisons souvent, nous nous gargarisons
10:08 de l'école républicaine.
10:10 On ne parle plus d'école aujourd'hui, c'est toujours l'école de la République, l'école
10:12 républicaine.
10:13 Vous ne pouvez pas vous satisfaire de ce que le système éducatif français, au-delà
10:16 de tous les discours, est en réalité celui qui reproduit le plus les inégalités sociales.
10:20 Un des éléments, et ce n'est pas le seul bien entendu, c'est ces longues vacances.
10:25 Parce que…
10:26 Quand on a les moyens, on peut emmener les enfants, quand on n'a pas les moyens, il
10:29 part.
10:30 Quand pendant 3 mois l'école s'arrête, ce n'est pas un problème pour ma fille.
10:31 Mais non, vous dites 2 mois, ça devrait être 2 mois.
10:34 Mais ça n'est pas vrai.
10:36 En vérité, vous avez un très grand nombre d'élèves de collège ou de lycée en seconde
10:40 qui arrêtent le 6 juin.
10:41 Et c'est effrayant.
10:43 Et donc ça veut dire quoi ? Pour les familles qui ont une activité sociale, de la lecture,
10:48 un niveau de langage, vous ne perdez pas le bénéfice de l'année scolaire.
10:52 Pour les autres, c'est beaucoup plus difficile.
10:54 Ça, il faut lutter contre cette école inégalitaire.
10:56 Mais il ne faut pas lutter contre cette école inégalitaire en disant « l'élitisme,
11:00 voilà l'ennemi ». Il faut lutter contre cette école inégalitaire en créant des
11:05 systèmes d'excellence et de promotion sociale pour tout le monde.
11:07 Vous parlez, Edouard Philippe, en des termes très personnels, des difficultés que rencontrent
11:12 les enseignants de France.
11:14 Vous racontez comment votre sœur, prof, a démissionné de l'Éducation Nationale,
11:20 fatiguée des petits renoncements et de l'absence de soutien de sa hiérarchie.
11:24 Vous racontez aussi un épisode plus traumatique, votre père usé par la maladie, son métier,
11:30 son milieu professionnel, sa hiérarchie écrasée par les injonctions contradictoires qui pèsent
11:35 sur les épaules des principaux et des proviseurs, qui tenta de mettre fin à ses jours.
11:40 Vous aviez besoin d'écrire ça ?
11:42 Non, mais je ne l'écris pas pour me complaire dans la description de cet événement familial.
11:48 Je le dis parce que je suis consterné quand j'entends cet espèce de discours classique
12:00 en France sur la facilité d'être prof, le fait qu'on travaille peu quand on est prof,
12:06 le fait qu'il y a une forme de privilège à être professeur.
12:09 Être professeur, c'est usant.
12:11 C'est un métier difficile.
12:13 C'est un métier usant.
12:14 Et j'ai vu dans mon cercle familial, je ne prétends pas expliquer toutes les évolutions
12:18 professionnelles, j'ai vu dans mon cercle familial trois façons différentes de résister
12:22 à cette usure.
12:23 Ma sœur qui a démissionné parce qu'elle pouvait et qui a changé de métier et qui
12:27 aimait bien être prof.
12:28 Ma mère qui au fond s'agaçait parfois mais a fait ça jusqu'au bout de sa vie, y compris
12:33 dans des zones d'éducation prioritaire et qui a toujours aimé ça.
12:36 Et mon père qui littéralement n'en pouvait plus.
12:39 Et qui a fait une propagande de suicide.
12:41 Et ça existe.
12:42 Ça vous amène au deuxième lieu de votre livre et on va accélérer parce qu'il y
12:45 a beaucoup de questions à vous poser.
12:46 C'est l'hôpital Sainte-Nicole.
12:47 Charles-Nicole.
12:48 Charles-Nicole, pardon, qui a marqué votre enfance car vous y rendiez fréquemment visite
12:53 à votre père qui était diabétique.
12:54 Ce qui m'amène à la question, Edouard Philippe, de la santé puisque vous parlez, c'est le
12:58 chapitre où vous parlez de la santé et de la vôtre notamment.
13:00 Je vais poser la question et après, je sens dans votre livre que vous en avez marre d'en
13:05 parler.
13:06 Et donc vous aimeriez clore le chapitre.
13:10 Une fois pour toutes, dites aux auditeurs et aux auditrices qui nous écoutent, vos
13:14 deux maladies auto-immunes, le vitiligo et l'alopécie, qui ont fait que vous avez perdu
13:19 votre barbe, vos sourcils et qui ont fait une dépigmentation de vos cheveux, qui vous
13:24 donnent les cheveux blancs.
13:25 Comment expliquer une fois pour toutes que les rumeurs qui disent que c'est très grave,
13:30 que c'est très dangereux, etc.
13:31 Ce n'est pas vrai.
13:32 Et ensuite, la question, y aura-t-il un impact sur une éventuelle campagne présidentielle
13:38 de ces maladies ? Vous pensez au fond que les Français sont au-dessus de ça ?
13:41 D'abord, je pense que les responsables politiques ne perdent jamais rien à faire le pari que
13:50 parler sérieusement des sujets est une bonne idée.
13:52 Donc évidemment que je vais faire le pari que parler sérieusement des sujets est une
13:56 bonne idée.
13:57 Je ne vais pas cacher ces maladies, elles se voient.
13:59 Donc autant dire les choses.
14:01 Je sais très bien qu'il y aura toujours des gens qui aimeront faire circuler des
14:05 rumeurs.
14:06 C'est la vie.
14:07 C'est la vie.
14:08 La transparence absolue fasse taire les rumeurs.
14:09 Contrairement à une idée qui est parfois énoncée dans ce domaine-là comme dans d'autres.
14:13 Mais néanmoins, je préfère dire les choses telles qu'elles sont.
14:16 Alors dites les choses.
14:17 Ce n'est pas dangereux ?
14:18 Ah ben non ! Si je voulais le dire de façon triviale, je vous dirais que je perds mes
14:22 poils.
14:23 La barbe, les sourcils, les cheveux, ça se voit, c'est fini, ils sont tombés, ils
14:27 ne repousseront plus.
14:28 Et ça ne dit ni grave, ni dangereux, ni contagieux.
14:32 Je suis obligé de le dire.
14:33 Ça surprend.
14:34 En vérité, ce qui est très intéressant, c'est que ça surprend.
14:37 Vous nous disiez avant dans le studio que les gens ne vous reconnaissent pas.
14:40 Oui, mais ça je m'en fous.
14:41 Enfin, je m'en fous, c'est pas grave qu'ils ne me reconnaissent pas.
14:43 En fait, ils me reconnaissent, mais ils me reconnaissent après un moment de surprise.
14:46 Et voilà, parce que quand ils entendent Edouard Philippe, ils s'attendent à avoir
14:51 une barbe soit uniformement noire, soit bicolore.
14:54 Bon, ils ne s'attendent pas à avoir cette tête.
14:55 Et puis parce que quand vous avez perdu vos sourcils, ça change quelque chose.
15:00 Bon, voilà, je le dis pour deux raisons.
15:05 D'abord parce que c'est un fait que ça se voit.
15:07 Deuxième raison, ça, je le dis dans le livre et je ne suis pas malheureux de le dire dans
15:10 le livre.
15:11 Au contraire, c'est que probablement, alors même que j'avais été en contact avec la
15:15 maladie du côté de mon père, ça a probablement changé ma façon de songer à la question
15:21 de la santé, notamment de l'aborder par l'angle des malades.
15:24 Moi, ce n'est pas un problème.
15:27 J'ai 52 ans, je suis un garçon, je perds de ses cheveux.
15:29 Qu'est ce que j'en ai à faire ? J'ai reçu, après avoir commencé à parler de ce sujet,
15:33 des dizaines et des dizaines de lettres, souvent très émouvantes, de pères, de mères,
15:38 d'enfants qui souffrent d'alopécies et qui donc à 15 ans, au moment où on se confronte
15:42 au monde, se présentent à leurs amis à l'école sans aucun cheveu, sans aucun sourcil.
15:48 C'est terriblement déstabilisant.
15:50 C'est terriblement difficile.
15:51 Quand vous cherchez un emploi et que vous allez voir un employeur et que vous passez
15:54 l'entretien d'embauche et que vous n'avez pas de sourcils, pas de cheveux.
15:57 Oui, oui, je suis en pleine forme.
15:58 Je veux dire, c'est compliqué.
15:59 Et donc, il faut en parler.
16:01 Il faut expliquer que tout ça n'a aucune importance.
16:03 Et il faut surtout dire à ceux qui souffrent de ce regard que les autres ou même du regard
16:07 qu'ils portent sur eux-mêmes ou du regard que les autres portent sur eux, qu'ils sont
16:11 pleinement capables de faire des très grandes choses.
16:14 Donc, d'une certaine façon, le dire me paraît au moins utile pour ça.
16:17 Alors, venons-en à un chapitre de votre livre qui va sans doute créer le débat consacré
16:23 à la place des religions en France, à la laïcité qui vous est chère.
16:26 Vous estimez que l'islam en France est en proie à un obscurantisme maléfique, ennemi
16:32 de l'esprit des Lumières.
16:33 Les mots sont forts.
16:34 Déjà, dans l'Express en juin dernier, vous disiez voir beaucoup de Français pour qui
16:39 la question de l'islam est devenue un sujet, un sujet central, un sujet inquiétant, un
16:44 sujet obsédant.
16:45 Vous estimiez qu'il y a un non-dit concernant l'islam.
16:49 Quel non-dit, Edouard Philippe ?
16:51 On vit dans une société qui se sécularise à très grande vitesse.
16:55 Jamais dans l'histoire de France, on n'a observé cette sécularisation, qui se sécularise
17:00 et qui se désacralise, dans le religieux comme dans le civil.
17:03 Et dans ce paysage sécularisé et désacralisé, il y a une évolution nouvelle, rapide et
17:10 déstabilisante.
17:11 Parce que nouvelle et rapide, c'est la montée d'une religion, l'islam, de plus en plus
17:16 pratiqué en France.
17:18 Et cet islam, en France, comme d'ailleurs partout dans le monde, il est travaillé par
17:23 des aspirations contradictoires, par des aspirations totalement obscurantistes, qui prônent une
17:29 lecture littérale du texte sacré, qui prônent une pratique totalement rigoriste et qui est
17:35 radicalement contraire à la façon dont nous envisageons la vie commune dans notre république
17:40 française.
17:41 Et puis, il y a une autre partie de l'islam qui est adepte d'une pratique, si j'ose
17:46 dire, moderne et qui n'est évidemment pas dans l'islam.
17:48 Donc il y a un combat intérieur à l'islam.
17:50 Il n'est pas propre à la France d'ailleurs.
17:52 Il est vrai partout.
17:53 Mais vous estimez, et vous allez loin, vous estimez dans ce livre que la France devra
17:56 un jour trancher la question d'un droit et d'une organisation spécifique à l'islam.
18:00 Et qu'est-ce que ça veut dire un droit spécifique à l'islam ?
18:03 Et vous allez même plus loin, vous parlez d'obligations particulières imposées aux
18:08 fidèles et aux responsables des communautés musulmanes.
18:10 Ça veut dire quoi ? Que les musulmans français auront des obligations que les chrétiens
18:15 n'ont pas ? Par exemple ? Ça veut dire quoi des obligations spécifiques aux musulmans ?
18:18 Je ne dis pas que je suis favorable à ça.
18:21 Je dis que la loi de 1905 et l'architecture juridique issue de la loi de 1905, ainsi
18:30 d'ailleurs que la jurisprudence, obligent, et c'est bien naturel, à traiter tous les
18:36 cultes de la même façon.
18:37 Il ne manquerait plus que ça, évidemment.
18:39 Mais que la spécificité de l'islam en France, c'est-à-dire cette spécificité liée à
18:45 la fois à un combat interne avec une lecture qui n'est pas républicaine, en tout cas
18:49 pas conforme à la république, pour une partie, et le développement rapide, posent des questions
18:53 que l'architecture juridique issue de la loi de 1905 n'est peut-être pas en mesure
18:59 de traiter.
19:00 Et on voit bien que ce débat-là…
19:02 Non mais pardon si c'est compliqué…
19:03 Non mais là vous n'assumez pas complètement ce que vous écrivez, Edouard Philippe.
19:07 Non, c'est très exactement ce que je dis.
19:08 Il faut une organisation spécifique à l'islam avec des obligations particulières.
19:13 Je vous assure, je vous ai lu.
19:14 Je pense qu'un jour, cette question de « est-ce qu'il faut une organisation spécifique
19:18 de l'islam ? » sera posée.
19:19 Et vous pensez quoi ? Oui ou non ?
19:21 Et personnellement, je préférerais que nous n'allions pas jusque-là.
19:25 Personnellement, j'aimerais que le combat pour les valeurs de la république, qui est
19:30 un combat politique, qui est un combat culturel, qui est un combat essentiel, nous permette
19:35 d'éviter de faire des cas particuliers pour telle ou telle religion.
19:38 Mais si jamais ça ne marche pas, il y aura des…
19:39 Mais je ne suis pas sûr que nous réussirons.
19:41 Et c'est ça que je veux dire dans le livre.
19:42 Et si ça ne marche pas, il faudra faire des cas particuliers pour une religion qui est
19:45 celle de l'islam.
19:46 Je suis certain que des gens le proposeront.
19:48 Je suis certain que l'idée de proposer une forme de concordat pour telle ou telle
19:51 religion reviendra sur la table.
19:53 Elle est déjà sur la table, par certains.
19:55 Elle a déjà été posée.
19:56 Je suis certain qu'elle prendra la vitesse.
19:57 Je préférerais personnellement rester dans le cadre de 1905.
20:00 Parce que je trouve que l'équilibre qui a été inventé, difficilement, dans le conflit
20:05 politique en 1905, est un bon équilibre.
20:09 Mais s'il faut y venir, il faudra y venir.
20:10 Je voudrais que nous nous battions pour cet équilibre.
20:12 Mais que nous nous battions.
20:13 Pas que nous disions « cet équilibre est intangible ». Il faut que nous nous battions
20:17 pour conserver à la République française cette composante de la laïcité.
20:21 Et c'est un combat.
20:22 Soutenez-vous Edouard Philippe le projet de loi Immigration de Gérald Darmanin et notamment
20:26 le volet sur les métiers en tension qui est une ligne rouge pour la droite.
20:30 Est-ce qu'il a raison sur ce volet-là ?
20:32 Dans le projet de loi que Gérald Darmanin propose, il y a trois volets.
20:36 Un volet simplification et accélération des procédures.
20:39 Un volet affermissement des politiques vis-à-vis notamment des étrangers délinquants.
20:45 Et un volet intégration par le travail notamment avec la langue française.
20:49 Et par le travail notamment qui prévoit de faire en sorte que ceux qui sont là depuis
20:52 plus de trois ans et qui travaillent dans un métier en tension puissent être réalisés.
20:56 Je trouve que l'équilibre du texte et la façon dont Gérald Darmanin fait entrer ce
21:01 débat dans le débat public est un bon équilibre.
21:04 Je trouve que c'est un très bon point de départ.
21:06 Après, je vais vous dire, à l'Assemblée nationale, il n'y a pas de majorité absolue.
21:10 Donc il y a des discussions.
21:11 Et au Sénat, il y a une majorité qui est différente de celle de l'Assemblée nationale.
21:13 Donc dans le processus parlementaire, il va y avoir un débat intense.
21:16 Je trouve que le point de départ que propose Gérald Darmanin est un bon point de départ.
21:21 Donc je soutiens ce texte.
21:23 Mais je sais qu'il évoluera.
21:24 Et après tout, c'est le rôle du Parlement.
21:26 Donc faisons confiance au Parlement.
21:27 Edouard Philippe, il y a aussi question de votre vision du monde et de l'international
21:31 dans ce livre.
21:32 Qu'est-ce que vous avez pensé des déclarations de Nicolas Sarkozy qui s'est prononcé pour
21:35 une neutralité de l'Ukraine et pour faire des compromis avec Poutine, notamment sur
21:38 la Crimée ? Est-ce que ça vous a surpris ?
21:40 Non, ça ne m'a pas surpris.
21:42 Et j'ai écouté avec attention ce qu'il dit en matière de politique internationale.
21:46 Parce que compte tenu de l'expérience qu'il a, qui est considérable, je trouve qu'on
21:50 serait fou de ne pas écouter ce qu'il a à dire.
21:52 Mais je ne suis pas d'accord avec lui sur ce qu'il dit sur l'Ukraine.
21:55 Je le dis très respectueusement, mais aussi très fermement.
21:59 Je veux bien entendre que nous ne voulons pas la guerre avec la Russie, c'est vrai.
22:03 D'ailleurs, la Russie ne veut pas la guerre avec nous, ce que je crois.
22:06 Je veux bien entendre que la Russie restera la Russie et qu'il faudra donc un jour que
22:10 nous reparlions avec la Russie, c'est tout à fait exact.
22:11 Mais à la différence du président Sarkozy, je pense que nous avons intérêt à faire
22:16 en sorte que la Russie ne gagne pas cette guerre.
22:18 Et nous avons intérêt à dire que face à des autocrates, et Vladimir Poutine est un
22:22 autocrate, c'est pas le seul.
22:24 Face à des gens qui sont en affirmation de puissance, y compris dans le total non-respect
22:30 du droit international, chaque faiblesse du camp occidental, chaque faiblesse des démocraties
22:46 est une provocation.
22:47 Et donc nous devons fixer des barrières.
22:49 Et il y a peu de temps, Mme Salamé et M.
22:51 De Morand, on a ressorti les déclarations d'Alain Juppé, je crois à ce micro, de
22:56 2014, au moment où la Crimée est envahie.
22:59 Je trouve que les propos de l'époque d'Alain Juppé sont beaucoup plus justes aujourd'hui
23:07 que les propos d'aujourd'hui de M.
23:09 Sarkozy.
23:10 Le fait est qu'une victoire de Marine Le Pen est assez probable à la prochaine présidentielle
23:14 a déclaré Gérald Darmanin fin août, vous le pensez aussi ?
23:17 Moi je dis, quand on me pose la question, je crois que cette victoire est possible,
23:24 ça veut pas dire qu'elle est probable, mais je crois qu'elle est possible.
23:26 Et je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle est possible.
23:28 Et personne ne devrait avoir aucun doute sur le fait qu'elle est possible.
23:31 Maintenant, je ne sais pas ce que sera l'élection présidentielle de 2027.
23:35 Vous ne savez pas si vous êtes candidat en 2027 ?
23:38 Non, ce que je veux dire c'est que… Vous savez si vous êtes candidat ou pas ?
23:40 Vous avez pris votre décision, je ne vous demande pas de la dire, mais vous avez pris
23:42 votre décision.
23:43 J'ai une idée assez claire, oui, sur la façon dont, s'agissant de moi, les choses
23:49 pourraient se passer.
23:50 Mais ce que je veux dire c'est que les circonstances de 2027, personne ne les connaît.
23:55 Donc, il est idiot, à mon sens, de faire des sondages sur ce qui se passera en 2027.
24:00 Et il est prématuré de faire de la tactique sur 2027.
24:03 Ce qui est vrai, c'est que compte tenu des bougées politiques du RN, et compte tenu
24:10 la situation politique telle que je la vois, il me semble qu'en effet, cette victoire
24:15 est possible.
24:16 Question de Fabrice sur l'application.
24:18 L'engouement pour vous est mystérieux, car vous êtes Macron en pire.
24:22 Les gilets jaunes, la dégradation de nos hôpitaux, l'absence d'anticipation de
24:27 la crise sanitaire, le projet de retraite à 67 ans, une politique de l'offre au profit
24:32 des plus riches, au détriment des classes moyennes et tant d'autres choses.
24:36 Bref, une politique libérale qui en principe déplaît au peuple.
24:39 J'ai l'impression que votre auditeur n'aime pas le président de la République,
24:46 et peut-être qu'il n'aime pas en effet ce que je dis.
24:49 Mais peut-être, même s'il n'est pas d'accord avec ce que je propose, peut-il
24:54 au moins me reconnaître le fait que lorsque je prends des positions, je les prends parce
24:59 que j'y crois, parce que je les crois bonnes pour la France, ça ne veut pas dire que
25:04 j'ai raison, plus qu'un autre, mais j'y crois, et que je n'ai pas peur d'exprimer
25:08 des positions, y compris quand elles ne sont pas populaires.
25:11 Y compris 67 ans.
25:14 La retraite à 67 ans, le moins qu'on puisse dire, ce n'est pas très populaire.
25:17 Non, ça n'est pas très populaire.
25:19 Mais de deux choses l'une, soit vous dites les choses telles que vous les voyez, et Madame
25:24 Salamé, juste une petite observation, parce que je la trouve savoureuse.
25:26 Les plus populistes élus en Europe, aujourd'hui, c'est probablement Madame Mélanie, en Italie.
25:33 Elle a fait campagne en disant "scandale, en Italie la retraite est à 67 ans, on va
25:37 baisser tout ça".
25:38 Est-ce qu'elle l'a fait ? Non.
25:39 Pas du tout.
25:40 Pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas fait ? Parce que la réalité, à un moment, elle
25:43 est là.
25:44 Et une dernière question, vous parlez souvent d'Alain Juppé avec qui vous avez énormément…
25:49 Pardon, et je pense que si un jour il fallait revenir sur la question des retraites, mon
25:58 objectif ce serait moins d'équilibrer le système en obligeant tout le monde à travailler
26:02 plus longtemps, mais plutôt en créant des libertés nouvelles.
26:06 Je pense que compte tenu de l'état de l'Association…
26:08 Ah, vous revenez sur les 67 ans.
26:09 Non, non, non, je ne reviens pas du tout.
26:10 On devra travailler plus longtemps.
26:11 On devra travailler plus longtemps.
26:12 Mais on devra travailler plus longtemps en ouvrant des possibilités aux Français plutôt
26:15 qu'en les contraignant.
26:16 Ma dernière question, vous savez, pour avoir été très proche d'Alain Juppé, que le
26:20 favori à trois ans de l'élection n'est parfois pas le gagnant à la fin.
26:23 Mais il y a autre chose.
26:24 C'est même toujours le contraire.
26:25 Oui, parfois ça marche.
26:26 Il y a aussi autre chose.
26:28 2027, ce sera après 10 ans d'Emmanuel Macron.
26:30 Ne craignez-vous pas d'être trop associé à son bilan ? Vous faites partie de la majorité,
26:34 vous soutenez la plupart de ses décisions, vous partagez la plupart de ses convictions
26:38 quand on lit votre livre ou qu'on lit son interview du point.
26:40 Vous ne pensez pas qu'à un moment, les Français diront "on a fait 10 ans de Macron, on ne
26:45 veut pas avoir le même en plus grand".
26:47 Mais on verra ce que diront les Français.
26:49 En tout cas, je ne vais pas changer qui je suis.
26:50 Je ne vais pas changer d'idée en me disant "si je change d'idée, ça sera plus facile".
26:55 Je dirai qui je suis.
26:57 J'ai des proximités avec le président de la République.
27:00 J'ai mis en œuvre le programme sur lequel il s'était engagé et sur lequel il a été
27:03 élu en 2017.
27:04 Je ne vais pas m'en excuser, je l'assume totalement.
27:07 Y compris avec ce qui n'a pas marché.
27:08 Parce qu'il faut bien reconnaître qu'il y a des choses qui ne marchent pas.
27:11 C'est la vie politique, c'est la vie en tout court.
27:13 Mais je ne suis pas non plus totalement identique à lui, ni en termes de style, ni même sur
27:17 toutes les convictions.
27:18 Le moment venu…
27:20 Vous trouvez d'ailleurs le président, lui et ses prédécesseurs, omniprésents.
27:25 Oui, c'est vrai.
27:26 Trop.
27:27 Trop, tout partout.
27:28 Pas omniprésents, mais je pense que l'idée selon laquelle tout doit passer par le président
27:30 de la République en France est une fausse idée.
27:32 Merci Edouard Philippe.
27:33 Merci, il y avait encore plein de questions.
27:35 Oh oui, beaucoup.
27:36 On n'a pas le temps.
27:37 On n'a pas le temps ce matin.
27:38 Merci Edouard Philippe d'avoir été à notre micro des lieux qui disent.
27:41 Votre livre publié chez J.C.
27:43 Lattesse, 8h49.

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