• l’année dernière
Avec Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et auteur de "Guerre de l'énergie, au coeur du nouveau conflit mondial" publié aux éditions du Rocher.

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##LE_FACE_A_FACE-2023-09-12##

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Transcription
00:00 "C'est la guerre", vous savez c'est notre générique, hein, de Bercov dans tous ses états, "C'est la guerre", nous le dit le président de la République.
00:06 Eh ben, eh ben, Fabien Bouglet dit la même chose.
00:08 Il dit "C'est la troisième guerre mondiale à commencer, c'est une guerre de l'énergie.
00:14 Elle a éclaté le 26 septembre 2022 avec le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2
00:21 qui reliaient la Russie et l'Allemagne par la mer Baltique.
00:25 L'énergie, l'énergie, l'énergie.
00:28 Et effectivement, vous sortez un livre passionnant, Fabien Bouglet, un livre choc sur...
00:33 Effectivement, en montrant qu'aujourd'hui, plus que jamais,
00:37 l'arme c'est l'énergie.
00:40 - Tout à fait, merci André Bercov de me confier.
00:43 Vous vous rappelez, il y a deux ans déjà, lors de la sortie de mon livre sur le nucléaire, nous avions évoqué que
00:49 l'Allemagne avait déclaré la guerre énergétique à la France.
00:53 Nous étions vraiment en avance, deux ans en avance. Alors, il y avait eu une commission d'enquête sur la souveraineté énergétique,
00:58 M. Armand avait dit "non, non, on ne parle surtout pas de la guerre avec l'Allemagne parce que le coup franco-allemand..."
01:04 - Le couple François-Allemand.
01:06 - Voilà, le coup franco-allemand est trop important.
01:08 Et pour autant, depuis, Le Monde a fait un gros dossier sur la déclaration de guerre
01:13 qu'a réalisé l'Allemagne à l'égard de la France.
01:17 Charlotte Giller a fait un article incroyable sur, justement, les positions de l'Allemagne contre le nucléaire français.
01:24 Et donc, effectivement, nous avions deux ans d'avance.
01:27 Eh bien, j'espère que mon livre "Guerre de l'énergie au cœur du nouveau conflit mondial",
01:32 qui annonce que la troisième guerre mondiale a éclaté au grand jour avec
01:36 les sabotages de Nord Stream 1 et 2, sera intégrée par nos gouvernants plus rapidement que celle avec l'Allemagne.
01:43 Parce que, finalement, c'est mon travail sur les énergies, d'abord sur les éoliennes,
01:48 puis sur le nucléaire, qui m'a amené à enquêter.
01:51 Donc j'avais découvert ce conflit larvé avec l'Allemagne.
01:55 Et en fait, en allant plus loin, en intégrant les données sur ce qui se passait en Ukraine,
02:00 sur l'augmentation des factures de nos concitoyens,
02:03 sur le choc gazier que nous avons connu, sur le marché européen de l'électricité,
02:08 eh bien je me suis rendu compte, André Berkhoff, qu'en réalité, en documentant avec les documents de la Maison Blanche,
02:16 les documents du Kremlin, les documents de la Commission européenne,
02:19 en réalité, ce que l'on ne nous disait pas, c'est que nous étions rentrés de plein pied dans la troisième guerre mondiale,
02:27 et que cette guerre était une guerre de l'énergie.
02:30 - Alors justement, Fabien Bouglet, d'abord, est-ce que, juste un mot, est-ce qu'on sait aujourd'hui,
02:35 on ne peut pas le dire, vous n'êtes pas le spécialiste de la défense, moi encore moins,
02:39 mais est-ce qu'on sait aujourd'hui, vraiment, qui a saboté ?
02:43 - Alors, j'en ai fait un chapitre complet, qui reprend toutes les thèses possibles qui sont intervenues.
02:49 D'abord, il faudrait préciser que la question du sabotage des gazoducs russes par les États-Unis,
02:55 ne sont pas choses anciennes, ne sont pas choses récentes.
02:59 Voilà, puisque pendant la guerre froide, Ronald Reagan ne voulait pas la construction du gazoduc euro-sibérien,
03:07 et avait mis en place, après l'affaire Farwell, souvenez-vous l'affaire Farwell,
03:11 c'est cette affaire où Mitterrand, François Mitterrand, avait dévoilé au président Reagan
03:15 qu'il y avait 400 espions russes qui faisaient de l'espionnage citoyen-tifique partout dans le monde,
03:21 c'était la ligne X. - Les années 80, 85.
03:24 - Exactement. Et en fait, Guzvec, c'est d'ailleurs le document de la CIA en source ouverte,
03:30 qui nous explique que pour contrer l'action des Russes, ils avaient mis en place des chevaux de Troie
03:38 dans les systèmes mécaniques de gazoducs, pour saboter le gazoduc euro-sibérien,
03:45 et il y avait eu des explosions. Et donc, je dirais que l'obsession états-unienne pour les gazoducs
03:52 entre la Russie et l'Europe est vraiment une obsession ancienne.
03:58 - Oui, ça ne date pas de la guerre en Ukraine, etc.
04:01 - Exactement. Alors, d'abord, aujourd'hui, il faut savoir que deux jours après le sabotage,
04:08 pendant qu'on accusait la Russie, Der Spiegel a sorti un article expliquant que la CIA...
04:13 - Le radais allemand très connu. - Voilà, la CIA avait averti à l'été 2022,
04:18 donc un mois ou deux, qu'ils avaient récupéré des conversations des services russes
04:24 qui exposaient le fait qu'ils pensaient qu'un réseau ukrainien était susceptible de faire le sabotage de Nord Stream.
04:34 Donc, le fait qu'une équipe ukrainienne puisse saboter Nord Stream faisait partie tout de suite de la situation.
04:41 - Il y a eu des scénarios possibles, oui. - Mais on a eu une guerre informationnelle,
04:44 parce qu'évidemment, Nord Stream étant deux gazoducs, et on verra l'importance de Nord Stream,
04:49 étant deux gazoducs qui vont livrer presque 25% de l'approvisionnement en gaz européen,
04:55 à défaut de gazoducs, vous avez une tension sur le marché du gaz qui se crée,
04:59 et surtout la nécessité d'aller chercher du gaz ailleurs qu'à Russie.
05:04 Et donc, on a accusé d'abord la Russie, et en fait, progressivement, on s'est rendu compte
05:09 que les moyens, les dispositifs, faisaient que c'était forcément une équipe organisée,
05:15 parce qu'il fallait plonger à 80, j'explique tout ça dans mon livre,
05:19 et surtout, on voit poindre l'intérêt américain, parce que à qui profite le crime de ce sabotage ?
05:27 Eh bien, le crime profite aux États-Unis, qui viennent de mettre en place depuis 2016,
05:33 et là, c'est un point très important, c'est que depuis 2016, les États-Unis sont indépendants énergétiquement.
05:40 Avant 2016, les États-Unis dépendaient de 30% de leurs ressources énergétiques,
05:46 des importations de leurs ressources énergétiques.
05:48 - Notamment le Golfe, l'Arabie Saoudite, etc.
05:50 - Exactement, maintenant, ils n'en ont plus besoin, d'ailleurs, c'est ce qui reconfigure les enjeux internationaux,
05:54 et donc, depuis 2016, avec le gaz de schiste, gaz de schiste qu'on va liquéfier...
06:00 - Et que nous achetons au prix fort en ce moment.
06:02 - Eh bien, les États-Unis avaient un intérêt majeur à voir le gazoduc,
06:07 qui était la source la plus importante d'approvisionnement en gaz, se faire détruire.
06:13 Et en réalité, il suffit de prendre les propos de Joe Biden,
06:19 qu'il avait dit le 7 février 2022, il était en conférence de presse avec Olaf Scholz.
06:24 - Au moment de l'invasion russe.
06:26 - Quelques jours avant.
06:27 - Quelques jours avant, oui.
06:28 - Et puis voilà ce qu'il dit, "si la Russie envahit l'Ukraine, alors il n'y aura plus de Nord Stream 2, nous y mettrons fin".
06:35 Et lorsque le journaliste lui demande comment il fera exactement, il répond,
06:39 "je vous promets que nous serons en mesure de le faire".
06:42 Donc, rien n'est caché, rien n'est à l'abri des services secrets.
06:47 Cette simple parole signe le fait que les États-Unis ont un intérêt majeur
06:53 à avoir la possibilité d'exporter leur gaz naturel liquéfié.
06:58 Et du reste, le Washington Post a fait un article tout récent sur l'enquête,
07:04 parce qu'en réalité, il est probable qu'ils aient utilisé un commando ukrainien,
07:09 mais c'est des faux passeports, on ne sait pas si ce qu'on a fait est une équipe sous le faux drapeau.
07:13 - C'est l'hypothèse quand même la plus vraisemblable.
07:15 - Exactement, en tout cas, Lys Trouss, qui était la première ministre,
07:18 il y a eu la récupération de ces données de téléphone par des hackers russes,
07:22 avait dit juste quelques minutes après l'explosion des gazoducs,
07:26 "C'est fait", en envoyant un SMS à Ryd Perry.
07:30 Donc, on le voit bien, on est au cœur de cette bataille,
07:34 qui est une bataille informationnelle,
07:36 et on est au cœur de la problématique de l'approvisionnement du gaz,
07:41 parce que le gaz est l'enjeu essentiel des prochaines décennies.
07:45 Pourquoi ? Parce que l'Agence Internationale de l'Énergie...
07:47 - Le gaz, électricité, vous dites "le gaz".
07:50 - D'abord le gaz, et ensuite l'électricité.
07:52 Le gaz, l'Agence Internationale de l'Énergie,
07:55 abordable, acceptable et abondant.
07:59 Les trois A.
08:00 Et d'ailleurs, on retrouve aussi des rapports de la Russie sur le plan gaz.
08:06 Pourquoi ? Parce que le gaz, c'est une énergie d'avenir
08:10 qui permet surtout d'être en support des énergies intermittentes,
08:15 éoliennes et panos solaires.
08:17 - Éoliennes et panos solaires, oui.
08:18 - Et mais moins de gaz... - Si le cartel ne marche pas, on a le gaz.
08:21 - Et voilà. Et on a toute la liaison qu'il y a
08:24 entre effectivement le développement des énergies renouvelables
08:27 que veut nous imposer l'Allemagne,
08:29 puisqu'elle est leader mondial des éoliennes,
08:31 et surtout le projet que l'Allemagne avait avec la Russie.
08:35 Parce que tout naît de Vladimir Poutine.
08:38 Et j'ai là d'ailleurs un document inédit en France,
08:42 qui est l'article... - Montrez-le à la caméra.
08:45 - D'ailleurs, il y a même la photo de Vladimir Poutine,
08:47 qui est l'article de synthèse de Vladimir Poutine
08:51 en juin 1999, qui publie... - 99.
08:55 - En 1999, qui publie à l'Institut des Mines.
08:58 Parce qu'en 1997, Vladimir Poutine défend une thèse de doctorat d'économie
09:05 à l'Institut des Mines sur l'exploitation des ressources minières
09:09 de Saint-Pétersbourg et de Leningrad.
09:11 - Oui, il n'était pas encore au pouvoir.
09:13 - Il n'était pas encore au pouvoir.
09:14 - Et ensuite, il fait une synthèse pour le magazine de l'Institut des Mines,
09:18 où il explique sa feuille de route.
09:20 Et le titre de son article, c'est
09:22 "Les ressources minérales dans la stratégie de développement de l'économie russe".
09:27 Et il explique, j'ai pu traduire l'article, j'ai mis des passages,
09:30 comment les ressources minérales et le gaz
09:33 vont servir pour développer l'économie russe.
09:36 - Fabien Bouclet, mais il ne savait pas, Vladimir Poutine,
09:38 que quelques années plus tard, Bruno Le Maire
09:40 allait mettre à genoux la dite "économie russe" ?
09:42 On va en parler tout de suite, après cette petite pause.
09:45 - On continue de parler d'économie et d'énergie avec Fabien Bouclet,
09:48 puis avec vous aussi, au 0826 300 300, à tout de suite.
09:51 - On en a parlé, on a parlé de ce qui s'est passé avec Nord Stream
09:54 et les répercussions, bien sûr, avec Fabien Bouclet.
09:57 Vraiment, cette chronique de cette guerre mondiale,
10:00 heureusement pour le moment froide,
10:02 mais la guerre mondiale froide, c'est une guerre mondiale quand même.
10:06 Et puis on a parlé du pacte Molotov-Ribbentrop.
10:09 Non, non, non, non, évidemment pas Molotov-Ribbentrop,
10:11 comparaison des paris-maison.
10:13 Mais il y a eu, Fabien Bouclet, vous le dites,
10:15 un pacte Poutine-Schroeder.
10:17 - Exactement. - C'est quoi ça ?
10:18 - En fait, il faut comprendre que l'Allemagne a développé
10:20 ce qu'on appelle l'énergie Vinde.
10:22 C'est une idéologie qui est née d'un bouquin
10:24 de l'institut Hoco, en 1980,
10:27 et qui prône la sortie du nucléaire et la sortie des énergies fossiles.
10:30 - Dès 80 ? - Dès 80.
10:32 - Plus de nucléaire, plus d'énergie fossile, terminé.
10:35 - Et Schroeder... - Mais ça c'est les écolo !
10:37 - Ça c'est les écolo, en Allemagne, et à partir de 1998,
10:40 Schroeder commence à développer
10:42 la loi de développement des renouvelables
10:44 et la loi de sortie du nucléaire.
10:46 Et en 2005, il devient l'agent de liaison
10:49 germano-russe avec Poutine.
10:52 Il est engagé pour Nord Stream.
10:54 Pourquoi ? - C'est Gazprom qui l'engage.
10:56 - C'est d'abord Nord Stream.
10:58 La structure Nord Stream de Nord Stream 1.
11:00 Pourquoi ? Parce que l'Allemagne a compris,
11:02 et en particulier les entreprises chimiques,
11:05 BASF, ils ont besoin d'un approvisionnement
11:08 en gaz direct entre la Russie et l'Allemagne,
11:11 alors qu'à partir de 2004,
11:13 l'Ukraine, qui est le passage obligé du gaz historique,
11:17 pose des problèmes politiques pour la Russie.
11:20 Et donc, ce qui se passe, c'est que
11:22 Schroeder devient l'agent de liaison,
11:24 devient l'agent du gaz et de la distribution du gaz,
11:27 et l'Allemagne fait tout son processus
11:30 d'énergie Vindoe, basé sur le déploiement
11:33 des éoliennes et des panneaux solaires,
11:35 c'est son mix, et pour se détacher
11:37 du charbon, déploie une relation directe
11:40 de gaz, mais aussi une dépendance.
11:42 Et quel est l'intérêt de l'Allemagne ?
11:44 L'Allemagne a un intérêt majeur,
11:46 c'est que ça lui permet de contrôler
11:48 le système énergétique européen,
11:50 en demandant à la France de sortir du nucléaire,
11:53 rappelez-vous la loi de François Hollande,
11:55 à 50% de la part du nucléaire,
11:57 et en devenant le hub de distribution du gaz russe.
12:00 Bref, ils détiennent la vassalisation de l'Europe,
12:03 mais en même temps, Poutine,
12:05 part de ce mécanisme-là en 20 ans,
12:07 donc Nord Stream se déploie,
12:09 et ensuite Nord Stream 2 se construit.
12:11 Et bien, c'est un quart,
12:13 comme je le disais tout à l'heure,
12:15 de la consommation européenne
12:18 qui vient du gaz russe, et qui passe par Nord Stream,
12:21 et de ce fait,
12:23 la Russie a vassalisé économiquement,
12:27 et ça, les États-Unis ne le supportent pas.
12:29 Et donc, ils font des rapports,
12:31 il y a des rapports de l'Institut Marshall,
12:33 pourquoi ? Parce que les États-Unis,
12:35 depuis, comme je le disais à l'instant,
12:37 sont indépendants énergétiquement depuis 2016.
12:40 Et donc, eux, ce qui les intéresse,
12:42 c'est aussi vassaliser l'Europe,
12:44 en plus avec les travaux de Brzezinski,
12:46 qui justement... - Et vassaliser la Russie aussi, quand même.
12:49 - Et par la même extension, affaiblir la Russie.
12:51 Et ce qui est très intéressant,
12:53 et j'ai retrouvé,
12:55 en 2019, quand l'Europe
12:58 commence à sentir le Russie,
13:01 eh bien, je vais vous donner
13:03 un propos très important de Rick Perry,
13:05 le 2 mai 2019. - Qui est Rick Perry ?
13:07 - Rick Perry, il est à l'époque le secrétaire d'État à l'énergie américain.
13:10 - D'accord. 2019. - En 2019.
13:12 - D'accord. - Et il signe un contrat avec Juncker,
13:15 pour le doublement des... - Le champion du Juncker, oui.
13:17 - Pour le doublement... - Qui était le patron d'une européenne.
13:20 - L'équivalent d'Ursula. - D'Ursula, c'est ça.
13:22 - Et qu'est-ce qu'il dit, à l'occasion de cette signature ?
13:24 Il devait déclarer,
13:26 75 ans, écoutez bien,
13:28 75 ans après avoir libéré l'Europe
13:30 de l'occupation de l'Allemagne nazie,
13:32 les États-Unis offraient à nouveau
13:35 une forme de liberté au continent européen,
13:38 et plutôt que sous la forme de jeunes soldats,
13:40 américains, c'était sous la forme
13:42 de gaz naturel liquéfié.
13:44 - Ah, le nouveau débarquement !
13:46 - C'est le nouveau débarquement ! - 6 juin 44, 2019.
13:49 - Vous voyez que, quand je parle de 3ème guerre mondiale,
13:52 il suffit d'écouter les hauts dignitaires
13:54 américains, pour voir
13:56 à quel point c'est fort.
13:59 Et, pour ce faire,
14:01 il faut absolument
14:03 que nous déployions les énergies
14:05 intermittentes. Et donc,
14:07 l'Europe se retrouve
14:09 dans cette situation, dans une situation
14:11 épouvantable, parce que
14:13 les États-Unis sont indépendants énergétiquement,
14:15 la Russie est indépendante énergétiquement,
14:17 mais l'Europe dépend
14:19 à hauteur de 55%
14:21 de ses importations d'énergie.
14:23 - Oui, oui. - Oui, André.
14:25 - "Dépend" voulait dire de ? - De toutes nos importations
14:27 d'énergie, tout confondu,
14:29 c'est 55% de notre
14:31 consommation. Dans cette situation,
14:33 la France, avec 45%,
14:35 est le meilleur élève,
14:37 l'Allemagne, 65%,
14:39 donc est complètement, et certains pays
14:41 comme l'Italie, la Belgique, ou la Grèce,
14:43 c'est plus de 70%.
14:45 Donc, de nombreux
14:47 pays d'Europe, - Dépendance absolue, quoi ! -
14:49 ont une dépendance absolue, et c'est là
14:51 qu'on voit comment, en réalité,
14:53 le gaz, et en particulier
14:55 les gazoducs russes,
14:57 ne sont pas, sont autant de chaînes
14:59 politiques
15:01 qu'utilise Vladimir Poutine,
15:03 en particulier avec l'Ukraine,
15:05 parce qu'il coupe le gaz en Ukraine
15:07 comme rétorsion économique. Et d'ailleurs,
15:09 quand il y a eu la
15:11 guerre en Ukraine, rappelez-vous ce mot
15:13 fort de Bruno Le Maire, qui
15:15 déclare la guerre économique
15:17 à la Russie. D'ailleurs, Medvedev lui dit
15:19 "Attention, messieurs", il dit
15:21 sur Twitter "Attention, messieurs,
15:23 dans l'histoire, n'oubliez pas que certaines
15:25 guerres économiques ont fini en guerre totale".
15:27 - Total, oui. - Et il a déclaré
15:29 la guerre économique totale. - C'est là où il a dit qu'il allait mettre à jeu l'économie russe.
15:31 - Voilà, mais sauf que, en réalité,
15:33 ce qu'on oublie, c'est que
15:35 c'est la Russie qui a coupé
15:37 le robinet du gaz à l'Europe,
15:39 en septembre 2022,
15:41 quelques jours avant le sabotage
15:43 de Nord Stream. Et, de ce fait,
15:45 il ne faut pas oublier,
15:47 c'est ce que je mentionne dans mon livre, c'est que
15:49 la facture de gaz en 2022
15:51 est passée de 120 millions
15:53 de dollars, 120 milliards
15:55 de dollars, 120 milliards,
15:57 pardon, d'euros,
15:59 120 milliards d'euros en 2021
16:01 à 400 milliards d'euros
16:03 en 2022,
16:05 profitant d'ailleurs à Vladimir Poutine,
16:07 puisque l'explosion du prix du gaz,
16:09 et l'intérêt, c'est que l'explosion
16:11 du prix du gaz qui était intervenu
16:13 en 2021, à cause de
16:15 la baisse de production des éoliennes
16:17 en Allemagne, l'Allemagne avait dû importer
16:19 énormément, a rendu rentable
16:21 a rendu rentable
16:23 la diffusion du gaz
16:25 naturel liquéfié américain
16:27 par méthanier, parce qu'il était beaucoup plus
16:29 cher que le gaz par gazoduc.
16:31 - Et là, ça se rendit rentable, oui, à cause du prix.
16:33 - Et donc, le gaz est devenu un enjeu
16:35 majeur, plus que le pétrole,
16:37 entre ces trois grands
16:39 pays, la Russie,
16:41 les Etats-Unis et l'Europe,
16:43 en voie de vassalisation
16:45 énergétique totale.
16:47 - Et donc, on peut dire
16:49 quand même que dans cette histoire,
16:51 depuis 1922,
16:53 l'Europe s'est tirée, peut-être pas une balle,
16:55 presque une balle dans le ventre, plutôt qu'une balle dans le pied.
16:57 - Ah oui, là, elle s'est
16:59 faite un rackéry. - Elle s'est faite, ouais.
17:01 - Voilà, et par le biais de l'Allemagne.
17:03 - Oui, c'est ça. - Parce que, évidemment,
17:05 l'Allemagne, Gerhard Schreuder,
17:07 pendant 20 ans, œuvre pour
17:09 la vassalisation de l'Europe par la
17:11 Russie, et développe
17:13 ces éoliennes, et donc, de ce fait,
17:15 l'Allemagne fait tout
17:17 pour mener, en particulier en France,
17:19 qui est son adversaire énergétique,
17:21 des opérations contre le nucléaire
17:23 français. - Contre le nucléaire, oui. - Parce que, qui
17:25 est l'adversaire du gaz ?
17:27 - Vous en avez bien parlé dans votre plus récent livre.
17:29 - Voilà, dans le livre "Nucléaire, les vérités cachées".
17:31 Mais, j'ai rajouté des éléments importants.
17:33 C'est que, qu'est-ce qui
17:35 se passe ? C'est que, pour déployer
17:37 le gaz russe, et pour déployer le gaz
17:39 américain, il faut déployer
17:41 les énergies renouvelables, et le
17:43 nucléaire est, je dirais,
17:45 le grand adversaire du gaz.
17:47 Puisque, en France,
17:49 comme on a que 45% de nécessité
17:51 d'importation, le nucléaire nous permet
17:53 cette autonomie énergétique que nous
17:55 avions mise en place dans le plan Messmer.
17:57 Donc, il fallait absolument
17:59 faire la guerre au nucléaire, et pendant 20 ans,
18:01 il y a des opérations menées par
18:03 les ONG, Greenpeace,
18:05 WWF, d'ailleurs,
18:07 WWF, j'explique qu'il a été financé
18:09 par Gazprom. J'explique que
18:11 Greenpeace a été financé par les manias
18:13 du pétrole, par la fondation Rockefeller.
18:15 C'est encore...
18:17 André Berkhoff, c'est au sui
18:19 au vu de tout le monde, c'est sur le site de
18:21 la fondation Rockefeller, la fondation Rockefeller
18:23 précisons, fondation américaine,
18:25 issue des pétroliers américains.
18:27 Et donc, on a toutes les
18:29 organisations sous
18:31 couvert de l'Allemagne, qui font
18:33 une guerre informationnelle épouvantable
18:35 pour détruire le nucléaire,
18:37 qui est l'adversaire puissant.
18:39 Et derrière tout cela,
18:41 ce sont les Etats-Unis qui
18:43 pilotent l'Allemagne, parce que
18:45 le nucléaire est l'adversaire du gaz naturel
18:47 liquéfié américain, mais aussi
18:49 du nucléaire
18:51 américain, puisque
18:53 Donald Trump a mis en place
18:55 tout un ensemble de dispositions pour
18:57 relancer le nucléaire américain.
18:59 On va continuer à en parler, c'est absolument
19:01 impressionnant, c'est la géopolitique profonde,
19:03 c'est celle qu'on vit,
19:05 mais dont on ne vous parle pas beaucoup,
19:07 en général. - On va continuer de parler
19:09 de cette guerre de l'énergie, de ce nouveau
19:11 conflit mondial avec Fabien Bouglet, qui est
19:13 notre invité du jour, et avec vous aussi,
19:15 au 0826 300 300, vous nous appelez,
19:17 vous avez une question, 0826 300 300.
19:19 - Et oui, et c'est pas un rocher
19:21 dont ils sortent les gaz de schiste,
19:23 Fabien Bouglet, mais à l'intendant,
19:25 c'est vrai, on a montré
19:27 le tableau mondial, le tableau
19:29 européen, américain, etc., on va parler
19:31 aussi des BRICS et de la Chine,
19:33 mais à l'intendant, Fabien Bouglet, il y a un problème,
19:35 les français, dans leur quotidien,
19:37 prix d'électricité,
19:39 c'est même pas des hausses, c'est exponentiel,
19:41 prix du gaz, l'inflation,
19:43 les produits,
19:45 et tout ça alors, effectivement,
19:47 c'est à partir de quand que cette
19:49 espèce de spirale infernale s'est
19:51 mise en marche, de machine infernale presque,
19:53 et qu'on arrive aujourd'hui à ces prix
19:55 hallucinants d'électricité, de gaz,
19:57 vous avez vu combien de boulangeries
19:59 fermes, d'entreprises fermes, de TPE,
20:01 de PME... - C'est expliqué dans mon livre.
20:03 En fait, c'est à partir du deuxième semestre
20:05 2021, au moment où les éoliennes
20:07 allemandes ne fonctionnent pas.
20:09 On a un record historique de baisse
20:11 des régimes de vent en Allemagne.
20:13 Et d'ailleurs, c'est reconnu aux Etats-Unis,
20:15 la crise électrique et énergétique
20:17 en Europe est liée à la sécheresse
20:19 des vents en Europe. Et à partir de ce moment-là,
20:21 on a une explosion du prix du gaz qui est multipliée
20:23 par 6. Et puis ensuite,
20:25 et d'ailleurs, il y a les schémas dans mon livre,
20:27 et ensuite, il y a la fameuse guerre
20:29 économique totale que vend
20:31 Bruno Le Maire à la Russie.
20:33 - L'embargo... - Et voilà.
20:35 Et donc, tout ça conforte le gaz.
20:37 Mais comme le marché du gaz
20:39 influe sur le prix de l'électricité
20:41 par le marché européen de l'électricité,
20:43 eh bien, l'explosion du prix du gaz
20:45 fait exploser le prix
20:47 de l'électricité. - Ils sont indexés en plus.
20:49 - C'est pas vraiment indexé,
20:51 mais ça dépend. - Ça dépend, oui.
20:53 - C'est pour être très rigoureux. Et du coup,
20:55 ça a un impact direct sur la facture
20:57 des Français, mais c'est aussi la facture
20:59 industrielle. Béguin-Cey,
21:01 les sucres béguin-cey sont obligés de fermer
21:03 deux usines de sucre.
21:05 L'agroalimentaire, les engrais,
21:07 et donc, toute la filière
21:09 agricole et agronomique
21:11 est impactée.
21:13 L'agroalimentaire,
21:15 l'industrie,
21:17 et de ce fait, ça a un impact direct
21:19 sur l'ensemble des prix, et crée
21:21 cette dérive inflationniste qui est liée
21:23 au déploiement et
21:25 à la progression considérable
21:27 du coût de l'énergie.
21:29 - Et on ne voit pas la fin, alors que
21:31 l'Allemagne ferme ses dernières centrales
21:33 nucléaires, que la France essaye
21:35 péniblement...
21:37 Je rappellerai juste rapidement,
21:39 nous, on a fermé Superphénix,
21:41 enfin, etc. - Voilà, alors en fait,
21:43 vous soulignez ce qui est très important,
21:45 c'est que l'Allemagne, dans une sorte de folie
21:47 destructrice, ferme ses trois
21:49 derniers réacteurs nucléaires, du coup
21:51 explose ses émissions de gaz à effet de serre
21:53 et de charbon,
21:55 totalement obsédée...
21:57 Vous savez,
21:59 il y avait François de Closette qui disait
22:01 "la lutte antinucléaire
22:03 est pour les écologistes ce que
22:05 la lutte des classes est pour le communisme".
22:07 C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas s'en passer,
22:09 les Grunen sont
22:11 structurellement antinucléaires.
22:13 Et en plus, ils sont antinucléaires en France,
22:15 et en Pologne. En Pologne, ils sont allés
22:17 intimider les Polonais
22:19 en disant "nous allons agir contre vos réacteurs
22:21 nucléaires". Et en France, ils mènent des opérations,
22:23 et en particulier,
22:25 il faut se souvenir que
22:27 dans ce magma, la France
22:29 peut s'en sortir.
22:31 - Elle avait quand même un passé nucléaire
22:33 très fort, une structure, etc. - Mais,
22:35 il y a eu quand même un sabotage extrêmement lourd.
22:37 Vous avez évoqué Superphénix,
22:39 il faut rappeler ce que c'était.
22:41 En 1997, c'était la capacité
22:43 d'utiliser les déchets nucléaires
22:45 pour reproduire l'électricité
22:47 avec les déchets des autres centrales.
22:49 Et ça s'appelle un réacteur à
22:51 neutrons rapides. - Ça changeait
22:53 tout, d'ailleurs, c'était fondamental. - Ça changeait tout.
22:55 L'Office parlementaire des choix
22:57 technologiques avait précisé que nous avions
22:59 plusieurs milliers d'années de combustible
23:01 sur le sol français.
23:03 Et c'est Jospin,
23:05 Lionel Jospin et Dominique Voynet,
23:07 qui d'ailleurs s'en est vanté dans des vidéos
23:09 sur Internet, qui ont fait arrêter
23:11 Superphénix pour des intérêts purement
23:13 politiciens, pas pour la science.
23:15 - Il fallait récupérer les voies écolo.
23:17 - Il fallait récupérer les voies écolo.
23:19 Qu'est-ce qui s'est passé ? Nous avions
23:21 30 ans d'avance sur le monde,
23:23 on aurait eu Superphénix, nos soucis énergétiques
23:25 d'aujourd'hui n'auraient pas lieu. - Vous pensez vraiment ?
23:27 - Bien sûr ! - On aurait eu Superphénix aujourd'hui ? - On avait 30 ans d'avance !
23:29 On aurait déployé plus tard. Qui a
23:31 développé les réacteurs à neutrons rapides ?
23:33 Et bien ce sont les Russes. Vladimir
23:35 Poutine qui a déployé
23:37 avec Rosatom, une
23:39 centrale, plusieurs réacteurs à
23:41 neutrons rapides sont devenus leaders, et
23:43 nous avons abandonné ce qui ressemblait
23:45 à la renaissance de
23:47 Superphénix avec Astrid en 2019,
23:49 et qui a relancé le
23:51 mécanisme, c'est-à-dire ces réacteurs
23:53 à neutrons rapides ? C'est Bill Gates,
23:55 qui a reçu plusieurs milliards du département
23:57 à l'énergie américain pour lancer
23:59 un réacteur à neutrons rapides aux Etats-Unis.
24:01 Et pire ! - Et l'Europe battue
24:03 coqueux et content. - Complet ! Et autre
24:05 chose qui est intervenue la semaine dernière,
24:07 que je voudrais donner la dimension
24:09 symbolique de cette situation,
24:11 c'est que John Kerry,
24:13 qui était l'ancien vice-président américain,
24:15 John Kerry est venu
24:17 dans les pays de l'Est,
24:19 et il a annoncé que
24:21 l'Amérique allait créer un guichet
24:23 unique pour tous les pays d'Europe de l'Est
24:25 qui voulaient remplacer leur centrale au charbon par des réacteurs
24:27 nucléaires, et il a appelé... - Il y a récemment ?
24:29 - Vendredi, dernier.
24:31 Et il a appelé, écoutez bien André Bercoff,
24:33 il a appelé ce guichet unique
24:35 "phénix".
24:37 C'est-à-dire que c'est une réappropriation...
24:39 - Il se fout de gueule, au bon sens.
24:41 - C'est une réappropriation d'un terme que nous
24:43 utilisions pour le parc nucléaire
24:45 d'avance français.
24:47 Alors c'est pas la même technologie,
24:49 mais c'est symboliquement extrêmement fort.
24:51 Et pourquoi ? Parce que c'est le deuxième
24:53 volet de cette guerre de l'énergie,
24:55 c'est la maîtrise du nucléaire.
24:57 D'un côté, Vladimir Poutine,
24:59 ses deux bras armés,
25:01 si je puis dire, c'est d'un côté Gazprom,
25:03 le gaz, et de l'autre côté Rosatome.
25:05 300 000 emplois,
25:07 350 entreprises, qu'il a intégrées,
25:09 c'est-à-dire qu'il a viré tout le monde,
25:11 c'est l'entreprise qui fait les bombes nucléaires,
25:13 et surtout, Rosatome est aujourd'hui
25:15 leader mondial dans les réacteurs
25:17 nucléaires et fait à peu près 35
25:19 projets en cours. - Par rapport à la France,
25:21 ils sont nettement... - Nous, on n'a
25:23 que deux projets, on a deux constructions.
25:25 Eux, ils en ont 25 en construction.
25:27 Et, autre chose importante,
25:29 les Américains, voyant que les Russes
25:31 développent aussi l'énergie nucléaire,
25:33 les Américains se sont mis à redéployer
25:35 dans l'Inflation Reduction Act,
25:37 ce fameux plan pour lutter contre
25:39 l'inflation énergétique, le nucléaire
25:41 est chose très importante.
25:43 Pendant que nous, Français,
25:45 nous donnons des armes à l'Ukraine
25:47 et à M. Zelensky,
25:49 qui exige nos chars Léopard
25:51 et autres armements. - Et plusieurs
25:53 milliards si on veut organiser les élections.
25:55 - Exactement. Et bien, pendant ce temps,
25:57 puisque nous, nous sommes membres désormais
25:59 du commandement intégré
26:01 de l'OTAN, et bien pendant ce temps,
26:03 Zelensky a signé
26:05 avec Joe Biden la construction
26:07 de 9 réacteurs nucléaires
26:09 en Ukraine. Pas un seul
26:11 pour les Français, pas un seul
26:13 pour EDF, tout pour Westinghouse.
26:15 Donc, on a
26:17 d'une part
26:19 les sous-marins nucléaires
26:21 qui nous ont échappés en Australie,
26:23 on a d'autre part les 9 réacteurs,
26:25 il faut rappeler que la commande de 5
26:27 c'était 30 milliards, donc c'est aux alentours
26:29 de 50 milliards pour les 9.
26:31 On perd les réacteurs nucléaires
26:33 qui sont construits sur le sol européen
26:35 et on perd
26:37 ces petits réacteurs modulaires qui sont en train d'être
26:39 installés en Europe de l'Est. - Bon, Fabien Goulet,
26:41 nous avons des génies.
26:43 - Mais on est dans une situation absolument
26:45 ubuesque où on exige
26:47 de l'armement et on perd tous les
26:49 contrats de développement nucléaire. Il est
26:51 temps, je le dis, moi j'appelle
26:53 à la mobilisation
26:55 générale. Je pense
26:57 qu'il est... - Si on est en guerre, ce serait pas mal
26:59 d'y penser, effectivement. - Voilà, et le
27:01 président de la République, le gouvernement,
27:03 les ministres, les élus,
27:05 le patronat, les
27:07 syndicats, et surtout
27:09 les citoyens. - On va en parler justement
27:11 des citoyens avec nos auditeurs,
27:13 avec les éditeurs de Sud Radio.
27:15 - Oui, avec Emmanuel qui nous appelle
27:17 depuis PESAC au 0826-300-300.
27:19 Bonjour Emmanuel. - Bonjour Emmanuel.
27:21 - Bonjour André, bonjour à votre invité, à toute l'équipe,
27:23 vous m'entendez bien ? - Très bien.
27:25 - Parfait. Je reviens sur les points
27:27 mais vous en avez déjà répondu pas mal, mais
27:29 bon, sur l'histoire de nos streams, il faut savoir que c'est
27:31 quand même la mer la plus surveillée du monde, il y avait
27:33 l'exercice militaire en même temps. Donc
27:35 l'enquête est au point mort, c'est à 80 mètres
27:37 de fond, c'est pas à 3000 mètres, je veux dire, il est facile
27:39 de savoir où ça... ce qui a pu se passer.
27:41 - Oui, mais vous savez, Emmanuel, vous savez ce que c'est
27:43 que le circuler, il n'y a rien à voir.
27:45 - Oui, comme la dictature, la différence
27:47 entre la dictature et la... - Voilà.
27:49 - Cause toujours et ferme ta gueule.
27:51 Et en plus de ça,
27:53 l'enquête est au point mort alors qu'ils ont tout.
27:55 La réindustrialisation
27:57 de la France, puisque Macron en parle tout le temps,
27:59 c'est facile, nous on a un mégawatt-heure à 60 euros.
28:01 Les Etats-Unis financent
28:03 les entreprises allemandes et toutes celles qui les intéressent
28:05 d'ailleurs pour s'installer chez eux, vu le prix d'énergie.
28:07 Donc on saurait parfaitement le faire, mais ça,
28:09 les Allemands n'en veulent pas. Ils sont en train de raser
28:11 des champs d'éoliennes pour remettre des...
28:13 ou rouvrir des centrales à charbon, c'est quand même formidable.
28:15 Et c'est des écolos qui sont en Allemagne, on peut pas dire
28:17 qu'ils sont à l'extrême droite ou je sais pas quoi d'autre.
28:19 Pareil pour le nord de la France,
28:21 quand il y a des pics de pollution, c'est tout ce que nous envoient
28:23 finalement les usines allemandes,
28:25 faut pas chercher bien loin. Et on avait,
28:27 comme vous le disiez à l'instant, le projet
28:29 donc... alors je sais plus si c'est pas
28:31 ITER, de réutilisation des déchets
28:33 qui passent probablement partout. - Astrid.
28:35 - Voilà. De réutilisation des déchets
28:37 dont soi-disant on ne sait pas quoi faire.
28:39 Et ça a été complètement arrêté
28:41 pour...
28:43 finalement pour nous détruire.
28:45 En fait, on n'a pas des idiots
28:47 à la tête de l'Etat, on a des traîtres.
28:49 Il y a un moment, il faut nommer les choses, comme disait Albert Camus.
28:51 - Je ne sais pas si
28:53 on peut aller jusqu'à traître Fabien Bouglé, mais quand même...
28:55 - Quand on bousille, quand on bousille,
28:57 l'entièreté d'un pays et de tous ses acquis,
28:59 de ses autonomies, quand on a vendu
29:01 Alstom, on a vendu quand même les turbines,
29:03 parce qu'avant on avait une offre clé en main.
29:05 - Oui, oui, oui. - On pouvait proposer clé en main
29:07 français, 100% français. - Alors, je vous rassure,
29:09 on a récupéré les turbines, enfin on est en train
29:11 de les récupérer. - On a perdu les brevets, on a...
29:13 - Et Erosatom est obligé d'utiliser
29:15 les turbines Arabel,
29:17 donc il y a des liaisons. Faut pas
29:19 oublier que le point positif
29:21 dans le nucléaire, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le nucléaire
29:23 n'est pas l'objet de sanctions,
29:25 et d'ailleurs ils essayent absolument
29:27 de créer des sanctions, c'est que
29:29 le nucléaire est un système intégré
29:31 où vous avez à la fois
29:33 la France qui est en partenariat avec les Etats-Unis
29:35 et la France. Mais chacun
29:37 est partenaire, mais aussi concurrent,
29:39 durement concurrent.
29:41 Et ça je dirais que c'est le problème de la France
29:43 de ne pas réaliser. Autre information
29:45 importante, puisqu'on parlait de
29:47 l'Allemagne. Il y a eu une nomination,
29:49 on a entendu parler de la nomination de la
29:51 directrice, vous vous souvenez de cette américaine,
29:53 à la concurrence à la commission
29:55 européenne. - Européenne, absolument. - Mais personne n'a
29:57 entendu parler de cette autre nomination
29:59 fondamentale, en
30:01 février 2022, donc
30:03 quelques jours avant la guerre en Ukraine,
30:05 de Jennifer Morgan. Qui est Jennifer
30:07 Morgan ? Elle était américaine. - Nomination
30:09 à quoi alors ? - Alors, je vais vous le dire,
30:11 elle était américaine et elle est naturalisée
30:13 allemande. Et elle est nommée,
30:15 alors que les Grunen ont eu accès
30:17 au ministère des Affaires étrangères,
30:19 secrétaire d'Etat chargée du climat,
30:21 en gros chargée des éoliennes,
30:23 du ministère Grunen,
30:25 des Affaires étrangères, du nouveau gouvernement.
30:27 Mais qui est Jennifer Morgan ?
30:29 Jennifer Morgan était,
30:31 avant sa nomination, patronne
30:33 monde de Greenpeace International.
30:35 Ça veut dire que l'Allemagne
30:37 est devenue un pays
30:39 ouvertement
30:41 militant anti-nucléaire.
30:43 Et pourquoi ? Eh bien,
30:45 pour permettre d'une part
30:47 la diffusion du gaz naturel liquéfié
30:49 américain, puisque maintenant
30:51 ils ne travaillent plus avec les russes, et surtout
30:53 pour retarder,
30:55 retarder en Europe
30:57 la filière nucléaire française,
30:59 qui est un atout compétitif
31:01 considérable, et qui peut être
31:03 un concurrent et du nucléaire russe
31:05 et du nucléaire américain. - Et j'adore,
31:07 Fabien, vous voulez qu'on parle encore du couple franco-allemand
31:09 que l'on défend !
31:11 - Je crois que là, le couple franco-allemand,
31:13 Madame Borbuck est venue, a été interviewée
31:15 en France, en parlant de chamaillerie.
31:17 Mais, Madame Borbuck,
31:19 n'exagérez pas, vos
31:21 actes de guerre contre la France sont une réalité.
31:23 Les fondations qui agissent contre
31:25 la France sont une réalité. - On va en reparler.
31:27 - On n'est plus dans la chamaillerie de vieux couples.
31:29 - On va en reparler après la
31:31 courte pause, on sera avec Patrick qui nous appellera
31:33 de Bègle, à tout de suite. Et puis nous sommes
31:35 en ligne avec Patrick qui nous appelle de Bègle
31:37 au 0 826 300 300. Bonjour Patrick.
31:39 - Bonjour Patrick. - Bonjour.
31:41 - Je voulais poser une question.
31:43 Pourquoi ODS persiste
31:45 à utiliser
31:47 les réacteurs
31:49 EPR ?
31:51 Parce qu'apparemment, ces réacteurs
31:53 ne fonctionnent pas ou fonctionnent très mal.
31:55 Ils ont beaucoup de problèmes.
31:57 Ils coûtent des sommes vraiment astronomiques.
31:59 - Alors,
32:01 c'est une question intéressante. C'est
32:03 justement suite à la dégradation
32:05 de la filière nucléaire
32:07 depuis l'accord Jospin-Voinet,
32:09 nous avons arrêté
32:11 de construire tout nouveau réacteur
32:13 à eau pressurisée, ce qu'on appelle les réacteurs à eau pressurisée.
32:15 Et il a fallu du temps
32:17 pour relancer un réacteur
32:19 et c'est le fameux Flamanville
32:21 numéro 3, qui est l'EPR en construction.
32:23 Il faut savoir qu'en fait, il y a eu
32:25 un saut
32:27 technologique. Il y a eu,
32:29 on a construit un réacteur qui était de
32:31 1650 MW.
32:33 Et donc, de ce fait, en plus on l'a fait
32:35 avec les Allemands, qui nous ont un peu
32:37 mis pouce bleu dans le dos. Et donc,
32:39 c'est un premier d'une nouvelle série,
32:41 si vous voulez. Et donc, forcément,
32:43 les prototypes coûtent beaucoup plus cher,
32:45 mais ce sera amorti avec les 6
32:47 réacteurs qui vont être en construction et bientôt les 14.
32:49 Le premier d'une série coûte toujours plus
32:51 cher, mais ça c'est dans l'industrie, c'est
32:53 partout pareil. - Juste un mot, Fabien Bouglet,
32:55 avant de parler. Est-ce qu'aujourd'hui,
32:57 on peut envisager,
32:59 si, je dis bien, les responsables
33:01 font leur boulot, ce qui reste
33:03 à voir, qu'on peut retrouver
33:05 une véritable indépendance nucléaire ?
33:07 La France ? - Oui, totalement.
33:09 C'est totalement possible. On a juste fermé
33:11 Fessenheim et on a encore
33:13 56 réacteurs en activité
33:15 qui peuvent fonctionner 20 à 30 ans.
33:17 Par contre, il faut accélérer. Il faut aller
33:19 au plus vite. Et c'est tout
33:21 le problème, c'est qu'aujourd'hui,
33:23 au niveau de la Commission européenne,
33:25 on a une Allemagne
33:27 extrêmement belliqueuse qui veut empêcher
33:29 le développement du nucléaire en
33:31 empêchant que la France puisse bénéficier
33:33 des financements européens,
33:35 puisse bénéficier de la capacité
33:37 de faire de l'hydrogène avec les
33:39 nouveaux réacteurs nucléaires. Et donc,
33:41 l'Allemagne met en
33:43 disant "il faut développer les renouvelables".
33:45 A tel enseigne que depuis que
33:47 nous avions annoncé la guerre entre la France et l'Allemagne,
33:49 depuis lors, eh bien,
33:51 il y a aujourd'hui deux clubs
33:53 dans l'Union européenne.
33:55 Il y a le club de l'énergie
33:57 nucléaire, dirigé
33:59 par la France avec Agnès Pannier-Runacher,
34:01 qui compte 15 pays,
34:03 plus la Grande-Bretagne. Alors, c'est assez amusant
34:05 parce que la Grande-Bretagne, qui a quitté l'Union européenne,
34:07 revient par la petite porte
34:09 au travers du nucléaire. On y reviendra.
34:11 Et l'autre club, c'est le club
34:13 des renouvelables. L'Allemagne,
34:15 l'Autriche... Et on a
34:17 une cassure très forte dans l'Union européenne.
34:19 Et ce qui est très intéressant,
34:21 c'est que Agnès Pannier-Runacher,
34:23 qui prônait le en même temps,
34:25 puisque nous faisons des renouvelables, soi-disant,
34:27 et du nucléaire, eh bien,
34:29 s'est vu refuser à deux
34:31 reprises l'accès
34:33 à la réunion du club des renouvelables. Nous avons
34:35 eu deux impairs. Nous devrions pouvoir
34:37 claquer la porte et dire
34:39 "Attention !" - Et on ne l'a pas claqué, cette porte.
34:41 - Et on n'a rien dit. Mais ce qui est grave,
34:43 ce qui est très très grave par rapport à l'Union européenne,
34:45 c'est qu'il faut revenir au sous-bassement
34:47 qui peut
34:49 conduire à l'éclatement de l'Union européenne.
34:51 C'est que l'Union européenne s'est créée en
34:53 1957, et ça je voudrais le rappeler,
34:55 avec deux traités. Le traité de la
34:57 communauté européenne économique,
34:59 signé à Rome.
35:01 - Avant c'était charbon-acier. - Avant charbon-acier
35:03 qui était un échec. Et ensuite,
35:05 c'est la communauté européenne
35:07 de l'énergie atomique.
35:09 Le traité Euratome. Et pourquoi
35:11 nous avons créé l'Union européenne ?
35:13 Parce qu'il y a eu la crise du canal
35:15 de Suez, qui a
35:17 justement
35:19 impacté sur nos ressources énergétiques.
35:21 Et donc l'Europe a été créée
35:23 sur le fondement, il y avait même l'Allemagne
35:25 de l'Ouest, sur le fondement
35:27 du nucléaire et du développement du nucléaire.
35:29 Et donc l'Allemagne, avec son petit jeu
35:31 belliqueux contre la France et l'énergie nucléaire
35:33 en Europe, remet en cause
35:35 les fondements de l'Union
35:37 européenne elle-même. C'est d'une
35:39 importance capitale.
35:41 - On remercie Patrick qui nous a appelé de Begles
35:43 et on accueille tout de suite Chantal qui nous appelle
35:45 de Bastia en Corse. Bonjour Chantal. - Oui, bonjour
35:47 Chantal. - Oui, bonjour André,
35:49 bonjour à votre invité.
35:51 Alors moi j'aurais une question, parce que bon,
35:53 on parle quand même aussi de notre argent
35:55 tant qu'entre guillemets. - Bien sûr, bien sûr.
35:57 - Notre ligne 2, quand ils l'ont fait sauter,
35:59 notre ligne 1, 2,
36:01 je veux dire, pourquoi
36:03 l'Allemagne, l'Autriche, la France
36:05 et l'Angleterre n'ont pas fait elles-mêmes
36:07 l'enquête, ce que c'était les
36:09 financeurs principaux avec la Russie ?
36:11 Les Etats-Unis,
36:14 eux, nous imposent à l'Europe
36:17 des sanctions, alors qu'eux ils continuent
36:19 à acheter
36:21 uranium à la Russie.
36:23 Et pourquoi
36:25 nous ne
36:27 prenons pas, enfin, où
36:29 il n'y a pas tant de solutions,
36:31 on décide de sortir
36:33 de l'Union Européenne, puisqu'on voit que de toute façon
36:35 ça ne marche plus
36:37 et que l'Allemagne, des années, des années,
36:39 des années, nous mette des pots
36:41 de bananes constamment, et
36:43 pourquoi nos élus
36:45 ne sont pas capables
36:47 de défendre les intérêts
36:49 de la France ? Parce que qui dit
36:51 guerre énergétique, dit guerre économique.
36:53 Donc je ne comprends pas.
36:55 - Alors sur ce dernier point,
36:57 je voudrais rappeler les travaux
36:59 de la commission d'enquête parlementaire
37:01 de M. Armand, dont le rapporteur
37:03 député Renaissance Armand
37:05 et le député M. Schellenberger
37:07 des LR. Dans cette commission
37:09 d'enquête sur la souveraineté énergétique,
37:11 ils n'ont abordé que la question de l'histoire du
37:13 sabotage du nucléaire par les
37:15 organisations politiques. On était
37:17 totalement occulté
37:19 cette dimension géopolitique, cette dimension
37:21 de relation avec l'Allemagne, et même
37:23 s'est assumé, ils ont dit "on ne veut pas
37:25 parler des relations avec l'Allemagne".
37:27 Donc il y a, madame, vous avez parfaitement
37:29 raison, non pas le fait
37:31 que nos gouvernants ou nos élus
37:33 ne souhaitent pas en parler, mais il y a
37:35 un déni de réalité, et c'est d'ailleurs
37:37 pour ça que j'ai mis l'alerte et que
37:39 je dis au gouvernement, travailler
37:41 sur la question
37:43 de la guerre énergétique. - Oui mais Fabien Bouglet,
37:45 vous venez dire s'il y a déni de réalité
37:47 et c'est qu'ils ne souhaitent pas en parler.
37:49 - Eh bien il va falloir qu'ils en parlent, et je suis là, mon livre
37:51 répond à cette attente
37:53 de mettre sur le débat public
37:55 et quand l'on conteste mes sources,
37:57 il y a 400 à 500 sources
37:59 officielles du Kremlin, de la Maison Blanche,
38:01 de la Commission européenne, j'attends
38:03 une réponse officielle par rapport
38:05 à cet élément, parce que là nous sommes
38:07 dans une situation d'urgence, et vous l'avez souligné,
38:09 parce que cette guerre de l'énergie,
38:11 elle a un impact concret sur les entreprises,
38:13 sur leur vie, sur leur facture,
38:15 sur toute l'économie. - Sur la vie de tous les français,
38:17 enfin la vie des gens. - C'est le sang, l'énergie,
38:19 c'est le sang de notre é... Et on a
38:21 M. Jean Covissier qui nous dit "on va limiter
38:23 le nombre d'avions,
38:25 on va faire de la décroissance",
38:27 mais la décroissance c'est la pauvreté,
38:29 la décroissance c'est
38:31 le fait qu'on ne dispose plus de services publics
38:33 de qualité, moi au contraire, je parle
38:35 d'abondance électrique,
38:37 et c'est d'ailleurs pour ça que dans mon livre, je prône
38:39 des grandes mesures pour
38:41 assurer l'indépendance énergétique
38:43 de la France et de l'Europe. - Oui mais Fabien Bouglet,
38:45 alors le vrai problème aujourd'hui, avant de
38:47 redonner une... Est-ce que
38:49 le vrai problème c'est que, vu ce
38:51 qui se passe, alors évidemment,
38:53 et vous appelez, vous faites très bien
38:55 et votre livre est très nécessaire de ce point
38:57 de vue-là, d'appeler effectivement
38:59 un réveil et un truc d'initialité,
39:01 mais s'il y a, je ne parle même pas
39:03 de la mauvaise volonté ou de quoi que ce soit,
39:05 mais sinon, est-ce que
39:07 ce n'est pas la confrontation ouverte ?
39:09 C'est-à-dire, cette guerre, est-ce qu'elle ne peut pas
39:11 venir, je ne dirais pas chaude, mais cette
39:13 guerre, est-ce qu'elle ne peut pas venir plus
39:15 active ? On n'a pas eu le temps, on n'a pas eu le temps de
39:17 parler des BRICS et de tout ce qui se passe
39:19 au niveau de la Chine, etc. Cette
39:21 guerre est mondiale, la guerre de la Chine. - Elle est mondiale.
39:23 - Donc, est-ce que ça ne peut pas
39:25 se transformer en véritablement
39:27 coexistence beaucoup moins
39:29 pacifique ? Parce qu'on espère la coexistence
39:31 pacifique. - Eh bien écoutez,
39:33 Medvedev, qui est l'ancien président russe,
39:35 qui est un haut dignitaire de la Russie,
39:37 a fait des annonces en décembre
39:39 2022, en disant
39:41 "Nous allons assister en 2023
39:43 à l'émergence d'un
39:45 quatrième Reich, en Allemagne,
39:47 piloté par l'Allemagne, et une
39:49 confrontation... - C'est la propagande de Medvedev.
39:51 - Oui, et une confrontation avec le bloc
39:53 piloté par la France.
39:55 Et on voit bien que ces deux blocs... - Ah bon ?
39:57 - Oui, oui, et on voit bien que ces deux blocs, l'Alliance
39:59 des Renouvelables, l'Alliance Energie-Vine-deux
40:01 et l'Alliance du nucléaire, se déploient
40:03 parce qu'il ne faut pas oublier Schumann,
40:05 un des créateurs de... - Robert Schumann.
40:07 - Robert Schumann. Il voulait
40:09 une collaboration et une coopération
40:11 entre les pays en Europe pour assurer la paix
40:13 par les échanges industriels
40:15 sur le charbon et l'acier, puis
40:17 avec leur atome sur le nucléaire.
40:19 C'est-à-dire que l'Europe joue
40:21 avec le feu... l'Allemagne joue avec le
40:23 feu avec l'Europe. Ce n'est pas à la France
40:25 de sortir de l'Union Européenne,
40:27 c'est à l'Allemagne de rentrer dans le rang
40:29 de l'esprit et de la lettre
40:31 des institutions européennes.
40:33 Et le fait que la France
40:35 ait regroupé plus de 16 pays
40:37 autour d'elle, autour du nucléaire,
40:39 peut peut-être
40:41 envisager que
40:43 en réalité, l'Union se casse
40:45 en deux entre le
40:47 bloc historique de l'Union Européenne
40:49 basé sur le nucléaire... - C'est possible à mon avis.
40:51 - Oui, moi je pense que si l'Allemagne
40:53 continue sa religion
40:55 anti-nucléaire et ne prenne pas
40:57 de raison par rapport au sujet... Et d'ailleurs,
40:59 Mme Barbeug, ministre des Affaires étrangères
41:01 qui a fait son interview en France la semaine dernière,
41:03 ne donne pas un sentiment
41:05 d'apaisement sur cette question.
41:07 Eh bien, je pense que l'Allemagne
41:09 devra à un moment choisir
41:11 entre rester dans l'Union Européenne
41:13 avec ses alliés ou quitter l'Union
41:15 Européenne. Mais effectivement,
41:17 si il n'y a pas ce déploiement
41:19 de l'énergie nucléaire, pourquoi
41:21 on a besoin d'énergie nucléaire ? C'est pas avec quelques
41:23 éoliennes et des panneaux solaires qu'on va
41:25 construire des sous-marins,
41:27 des porte-avions,
41:29 ou des tanks. Il nous faut une électricité puissante.
41:31 Seul le nucléaire peut le faire
41:33 sur notre territoire avec un nouveau
41:35 nucléaire. Et c'est pour ça que moi je prône
41:37 un plan nucléaire européen,
41:39 un grand plan qui est l'équivalent
41:41 du plan Messe-mer que nous avons connu en France
41:43 au moment de la crise. D'ailleurs,
41:45 c'était pour répondre à la crise pétrolière
41:47 de 1973.
41:49 Et je pense qu'en réalité, en Europe,
41:51 nous devons déployer un grand
41:53 plan nucléaire européen en développant
41:55 les nouveaux réacteurs à neutrons rapides,
41:57 les nouvelles générations de réacteurs
41:59 et les centrales à eau pressurisée
42:01 d'ancien modèle. Et l'Allemagne
42:03 doit à un moment ou à un autre
42:05 obtempérer parce qu'autrement
42:07 nous arrivons à une situation
42:09 très compliquée à la fois pour
42:11 nos concitoyens et à la fois en Europe.
42:13 - Sauf que nous avons la Chine, la Russie,
42:15 ce que nous avons... Ça c'est très bien.
42:17 La situation est idéale, mais vous savez très bien que c'est...
42:19 En théorie ça va très bien parce qu'en théorie
42:21 tout se passe bien.
42:23 - Merci beaucoup Fabien Bouclier d'avoir été avec nous.
42:25 - Merci André Bercoff. - Je rappelle ce livre
42:27 "Guerre de l'énergie au coeur du nouveau conflit mondial"
42:29 ça sort demain en librairie, c'est aux éditions
42:31 du Rocher. Tout de suite.

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