Aujourd’hui c’est Panayotis Pascot qui est venu partager un café avec Marie et Thomas ! Il sort un livre intitulé « La prochaine fois que tu mordras la poussière » aux éditions Stock le 23 septembre.
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00:00 Il est humoriste, comédien et maintenant écrivain, Panaïotis Pascot est l'invité de Télématin.
00:05 Bonjour Panaïotis.
00:06 Bonjour, merci de me recevoir.
00:07 Merci beaucoup, merci d'être là.
00:08 Vous publiez votre premier roman, "La prochaine fois que tu mordras la poussière" chez Stock.
00:12 C'est un livre dans lequel vous livrez beaucoup.
00:14 Il y a des doutes, il y a des nœuds dans la tête, il y a des questions.
00:17 Alors déjà, pourquoi ce titre ? Qu'est-ce que ça veut dire "La prochaine fois que tu mordras la poussière" ?
00:21 "La prochaine fois que tu mordras la poussière" c'est marrant, c'est quelqu'un dans un café que je croisais assez souvent,
00:25 une figure comme ça avec un vieux caban, un gros chapeau, que je croisais dans le café dans lequel j'allais travailler très souvent
00:31 et qui m'a vu aller de plus en plus mal parce que j'ai commencé à écrire ce livre dans une période où ça allait mal.
00:35 Et ce monsieur que je ne connaissais pas trop, on se disait bonjour, on partageait un petit café de temps en temps,
00:39 m'a offert plein de bouquins.
00:40 Il m'a dit "ça va t'aider".
00:41 C'est des auteurs qui étaient en dépression, ça s'appelle comme ça.
00:43 Vous en parlez dans le livre.
00:44 J'en parle dans le livre.
00:45 Et je l'ai remercié, il l'a très mal pris.
00:47 Il m'a dit "non, on ne dit pas merci quand on offre des livres, je fais ce que je peux".
00:50 Il m'a dit "la prochaine fois que tu mordras la poussière, cow-boy, je t'offrirai des chocolats".
00:53 Ah, ça ne change pas.
00:54 Et je me suis dit "c'est un très beau titre".
00:56 Vous parlez de tout, c'est souvent très intime et c'est étonnant, on vous connaît quand même maintenant,
01:02 on vous a vu sur scène, on sait aussi que vous êtes plutôt un garçon réservé quand vous êtes en dehors de la scène.
01:07 On se dit qu'il y a presque quelque chose d'impudique là-dedans.
01:10 Je ne sais pas si c'est impudique, en tout cas moi j'ai commencé à écrire ce livre parce que je n'arrivais pas à dormir.
01:15 C'est aussi bête que ça, mais je faisais des grosses insomnies.
01:18 Et je fonctionne comme ça depuis petit, j'ai des grosses boules d'émotions que je ne sais pas digérer.
01:22 J'ai besoin d'écrire pour en parler.
01:24 Et au fur et à mesure, il y avait plein de feuilles qui commençaient à s'empiler.
01:27 Et je me suis rendu compte que ça allait être un livre.
01:29 Et je ne me suis pas posé cette question de ce que c'est impudique, est-ce qu'il y a trop d'informations,
01:32 est-ce qu'il y a trop de choses personnelles, je me suis juste dit…
01:34 C'est très très bien écrit en fait, c'est un style qui est vraiment…
01:37 Merci beaucoup.
01:38 C'est ce qu'on s'est dit avec Marie, vraiment on est transporté par l'écriture.
01:41 Merci, ça me fait plaisir.
01:43 Au revoir.
01:44 Merci, bonne émission.
01:45 Achetez-le, en gros c'est ça.
01:47 Dans le texte, vous parlez… c'est presque de la littérature, clairement.
01:50 Vous vous parlez de devenir un homme, de devenir adulte.
01:55 Vous avez été médiatisé très tôt, comme le disait Thomas, avant 17 ans vous étiez déjà à la télévision.
02:01 Est-ce que c'est ça aussi que vous avez besoin d'expier ?
02:05 Est-ce que ça vous a empêché de vous construire comme vous êtes aujourd'hui ?
02:09 Je ne sais pas, j'en parle un petit peu dans le livre, parce qu'effectivement ça a été une période compliquée pour moi,
02:14 parce que c'est très particulier d'être reconnu par des gens alors qu'on ne sait pas qui on est nous-mêmes.
02:18 Et je pense que c'est ça le passage de l'enfance à l'âge adulte, c'est se découvrir, savoir qui on est,
02:22 est-ce qu'on lâche ou non de son éducation.
02:24 Sauf que vous ce passage il s'est fait sous les projecteurs.
02:27 Il s'est fait sous les projecteurs, c'est ça.
02:28 Il est très tôt pour les gros projecteurs que vous avez, vous avez vraiment des très gros projecteurs.
02:32 On s'habitue vite, on s'habitue.
02:33 Mais effectivement ça a été particulier, c'était une période assez complexe, assez lourde en émotion pour moi.
02:39 Et c'était très particulier de le vivre avec plein de gens qui m'arrêtaient dans la rue et qui me parlaient.
02:44 C'était très particulier.
02:45 J'ai une question de cuisine.
02:46 Est-ce qu'on écrit un sketch, enfin cuisine avec des guillemets, pardon.
02:50 Oui, je voulais dire, je suis prêt, je sais faire des tirages sous.
02:52 Comme on écrit un livre, c'est les mêmes méthodes, la même façon de travailler ?
02:56 C'est un peu différent parce qu'en littérature, on abandonne la forme, on laisse le fond se défendre tout seul.
03:04 Alors que sur scène, je suis en contrôle de la forme.
03:07 C'est moi qui vais poser l'intimité d'ailleurs avec laquelle je vais parler des choses.
03:11 Alors que dans un livre, on pose le fond et on le laisse se défendre tout seul, c'est effrayant.
03:15 Mais c'est quand même écrit avec pas mal de punchlines mine de rien là-dedans.
03:18 Moi j'ai trouvé qu'il y avait des moments où on prend les phrases comme des punchlines.
03:22 J'aime bien, mais j'aime bien ça.
03:24 Moi c'est ce que j'aime en littérature.
03:26 En tout cas, j'aime bien me laisser endormir par un texte et d'un seul coup me prendre une énorme claque.
03:30 Donc j'ai essayé d'insuffler cette énergie-là dans le texte.
03:32 Et puis je fonctionne un peu comme ça, je fonctionne aux petites phrases qui me restent en tête,
03:35 qui me trottent et que j'ai besoin de poser sur le papier.
03:37 Donc je voulais en mettre dans ce livre.
03:39 Vous parlez beaucoup de votre papa, votre maman est beaucoup plus discrète.
03:41 Et vous écrivez. Pourquoi je ne parle pas plus d'elle dans ce livre ?
03:43 Par exemple, elle en mériterait un à elle toute seule de lire.
03:46 Oui.
03:47 Comment ils ont réagi vos parents ?
03:49 J'ai eu la chance de discuter avec des gens qui ont fait le même style de livre que c'est,
03:53 donc c'est une autofiction.
03:55 J'ai pu en discuter avec eux et leur poser la question de « est-ce qu'il faut le faire lire à nos proches avant ? »
04:00 Et ils m'ont dit « ça dépend. Si t'es prêt à bouger des choses, fais-le. »
04:05 Je me suis posé la question, je me suis dit « il faut que j'en parle à mes parents,
04:08 parce que je ne pourrais pas me regarder en face si je sors ce livre sans leur en avoir parlé. »
04:11 Et je les ai contactés juste avant la sortie du livre, je leur ai envoyé.
04:14 Et je leur ai dit « voilà, s'il y a quoi que ce soit qui vous dérange, dites-moi et je fais tout bouger au dernier moment. »
04:18 Et ils m'ont dit « non, tout nous va, c'est magnifique, merci beaucoup, sors-le. »
04:23 Ah oui, ok.
04:24 Donc j'étais pas contre.
04:25 Votre maman, ce matin, elle a une question pour vous.
04:29 Tac, ici.
04:30 Alors, Panayou, il y avait quelque chose qui t'aidait à t'endormir quand tu étais petit,
04:35 je pense jusqu'à tes 4-5 ans,
04:38 que de temps en temps tu prenais avec toi et voilà, ça t'aidait à dormir.
04:45 Est-ce que tu t'en souviens ?
04:48 Alors, Panayou ?
04:50 Déjà, elle m'appelle Panayou, super, merci beaucoup maman.
04:53 Maintenant c'est pour le wine, Panayou, maintenant ça y est.
04:55 Ah, c'est parfait.
04:56 Non, je crois que c'est un petit bonnet que je mettais, j'avais besoin de dormir avec tout le temps.
05:03 Regardez la photo.
05:04 Et oui, je faisais des insomnies de petit.
05:07 Ils m'ont envoyé, et d'ailleurs c'est assez fou ça, dans ma famille on le fait pas souvent,
05:10 mais ils m'ont envoyé voir une psychologue parce que je dormais mal et c'est toujours le cas.
05:14 Je fais toujours des grosses insomnies, donc ce petit garçon savait déjà qu'il allait avoir besoin d'écrire pour expier tout ça.
05:20 Oui, avant c'était le bonnet, maintenant c'est l'écriture.
05:22 Exactement, peut-être si je retrouve ce bonnet, tout ira mieux.
05:25 Peut-être, ça vous réussit bien les insomnies quand même, parce que ce livre il est quand même...
05:29 Et puis il est très tendre, on a l'impression qu'il est dur parfois,
05:31 mais en fait il est très tendre, il est très déstabilisant, très touchant.
05:34 Ah bah en tout cas je sais pas si les insomnies me réussissent,
05:36 puisque votre maquilleuse a mis beaucoup de temps ce matin à faire mon cerne,
05:38 mais en tout cas ça me touche.
05:41 Moi je voulais qu'il soit dur, parce que je pense que la vie est dure,
05:44 mais je voulais qu'il soit tendre, parce que je pense que la vie est tendre.
05:46 Contrat rempli, la prochaine fois que tu mordras la poussière, ça sera après la pub, vous restez avec nous.