• l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Najwa El Haite, docteur en droit public et auteur de « Laïcité et république » (L'Harmattan), Alexandra Szpiner, conseillère régionale LR Ile de France, Virginie Le Guay, journaliste et éditorialiste politique et Régis de Castelnau, avocat (blog : « Vu du droit »), Auteur de « Une justice politique » (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-09-08##

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Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 Bonjour à vous qui nous rejoignez pour les débats.
00:09 Nouvelle horaire, vous le savez, 10h45, 47, allez quand on prend un petit peu de retard aujourd'hui pour commenter l'actualité.
00:16 Un pack, une équipe de femmes.
00:19 Najwa El Haïti, docteur en droit public et vous avez publié Laïcité et République aux éditions L'Armatan.
00:25 Bonjour Najwa.
00:26 Alexandra Spiner, conseillère régionale LR d'Ile-de-France.
00:29 Bonjour à vous.
00:30 Virginie Legay, le retour, on est ravis que vous revienniez.
00:34 Oui, l'année dernière, mes horaires très matinaux m'empêchaient de venir.
00:36 On est content qu'Alzéa ne fasse plus que du Crème et du Gabon, comme ça on peut vous récupérer.
00:42 J'en suis ravie, parce que c'est moi qui vous ai lancé, qui ai fait votre carrière.
00:47 Je vous dois tout Valérie, sans vous je ne serais rien, je serais perdue dans le noir.
00:51 Absolument, journaliste politique, éditorialiste, vous avez longtemps été à Match, vous avez été longtemps aussi sur Sud Radio.
00:58 Sur OJDD.
00:59 Sur OJDD et sur LCI.
01:01 Régis Castelnau, l'homme de la situation aujourd'hui.
01:05 Bonjour à tous.
01:06 Bonjour Régis.
01:07 On dit bonjour à toutes parce qu'on est que des femmes.
01:09 Ah oui c'est vrai, oui.
01:11 Vous êtes avocat, votre blogue "Vu du droit" et je rappelle votre dernier livre "Une justice politique", plus que jamais d'actualité je trouve.
01:21 Paru aux éditions L'Artilleur et puis vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire.
01:25 Beaucoup de sujets aujourd'hui, évidemment toujours les refus d'obtempérer, l'instrumentalisation politique de la France insoumise autour de ces accidents.
01:37 Oui j'y vais carrément mais c'est ce que je pense.
01:39 64% des français veulent l'arrêt de l'immigration extra-européenne.
01:43 Et puis après Emmanuel Macron, c'est Elisabeth Borne qui recevra les partis d'opposition.
01:48 On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, ce qui a retenu votre attention dans l'actualité.
01:53 Alexandra Spiner, on va commencer avec vous. Je partage votre coup de gueule.
01:59 Oui, moi je voulais revenir sur un triste record français, le record de la honte.
02:04 Parlez bien dans le micro.
02:06 La SPA nous a appris que plus de 16 498 animaux avaient été abandonnés cet été, alors même que les adoptions sont évidemment en net recul.
02:19 On ne tient même pas compte de ce que la SPA n'a pas pu accueillir faute de place.
02:28 On invoque l'inflation, on invoque le coût de l'alimentation, également les frais de vétérinaires, les animaux vieillissants et qui ne sont donc plus divertissants et joueurs.
02:42 Et puis il coûte de l'argent à soigner parce que l'animal, il faut le savoir.
02:45 Les frais de vétérinaires sont extrêmement importants. Tout ça ne peut pas être de vraie raison.
02:50 Et c'est quand même plutôt inacceptable de se dire que toutes ces raisons devraient justifier l'abandon qui est donc pris en charge par la SPA au quotidien
03:04 et qui donc sauve ces animaux de l'irresponsabilité de leur maître.
03:09 Pour créer une prise de conscience, la SPA a lancé une campagne bouleversante "Humains perdus".
03:15 Je vous invite vraiment à aller voir parce que c'est vraiment... il faut voir cette campagne parce que je trouve qu'elle est très violente.
03:22 Elle crée une onde de choc parce qu'elle inverse les rôles et donc elle met en scène des animaux qui placardent leurs humains pour les retrouver.
03:32 Depuis 2015, les animaux sont officiellement reconnus comme des êtres doués d'intelligence.
03:41 Mais c'est scandaleux. Quand on aime les animaux, quand on a des animaux, on se demande comment on peut les abandonner.
03:50 Qu'est-ce qui passe par la tête de ces ordures ? Pardon, je n'ai pas d'autres mots.
03:54 C'est inacceptable. Quand on va dans ces refuges, les responsables et les bénévoles de ces refuges racontent des histoires qui sont totalement lunaires.
04:05 Des familles qui ont passé 9-10 ans avec un chien et puis qui sont débarrassées comme d'un simple objet.
04:11 Alors il y a quand même... depuis 2015, je disais que les animaux sont officiellement reconnus comme des êtres dotés d'intelligence.
04:20 Mais ils restent des objets de droit dont on peut disposer, qu'on peut utiliser ou posséder.
04:26 Et même s'il y a une vraie prise de conscience et une sensibilité à la protection animale dont on peut se réjouir,
04:33 il faut quand même rappeler en permanence que l'abandon est un acte de cruauté envers les animaux.
04:38 C'est un acte bestial. Et notre rapport aux animaux questionne notre humanité.
04:45 Pour être humain, il faut aimer les hommes et les animaux. C'est un devoir absolu.
04:51 Alors Darwin lui-même demandait qu'on élargisse le cercle de la compassion altruiste aux animaux.
05:00 Et nous savons que les animaux expriment des désirs, des intentions, une conscience d'eux-mêmes.
05:06 Alors changeons notre regard collectif sur les animaux.
05:10 On a beaucoup parlé de décivilisation. Je crois que ce pitoyable record en fait partie.
05:18 J'invite évidemment à donner au refuge, aux associations.
05:24 Il faut les aider à être le réceptacle de cette honte nationale.
05:30 C'est terrible. On doit sortir de cela. Et vraiment, allez voir cette campagne, elle est incroyable.
05:37 Stéphane nous dit que c'est le coup des croquettes et de l'alimentation.
05:41 Les prix chez les vétérinaires, parfois les gens n'ont plus le choix.
05:47 On a toujours le choix. C'est un argument que je ne peux pas entendre.
05:50 Il faut savoir qu'un animal c'est une responsabilité.
05:53 Anne nous dit qu'on dirait que les vétos sont de moins en moins humains.
05:57 Je pense que si vous allez voir votre véto et qu'il vous connaît un petit peu,
06:00 et que vous lui expliquez que vous êtes dans une situation compliquée,
06:03 normalement, effectivement, il devrait comprendre la situation Virginie.
06:08 Mais c'est vrai que ces chiffres sont abominables.
06:09 Je crois que certains aiment les animaux sur le papier,
06:12 aiment les animaux quand ils sont petits,
06:14 aiment les animaux comme ça parce qu'aimer un animal de loin c'est pratique,
06:17 mais quand on lâche et soit qu'il faut le promener, qu'il faut s'en occuper,
06:20 qu'il faut le nourrir peut-être, mais ça aussi c'est un argument que je n'entends pas.
06:24 Je rappelle qu'il me semble que la période où les animaux sont le plus souvent abandonnés,
06:29 c'est juste au moment des départs de vacances.
06:31 C'est-à-dire que l'animal devient gênant, l'animal devient encombrant,
06:35 on ne sait plus quoi faire, on ne sait plus comment le faire,
06:37 on ne veut pas le faire garder parce que ça coûte cher,
06:39 on ne veut pas l'emmener en vacances parce que c'est compliqué,
06:41 donc on l'abandonne sur les aires d'autoroutes,
06:43 et c'est systématiquement au début de l'été que l'animal est abandonné.
06:47 Donc oui, aimer un animal, je pense que ça entraîne des droits et des devoirs,
06:53 et que très souvent, mais je ne suis pas sûre que la France soit le seul pays
06:56 à pratiquer ce genre de choses, mais c'est vrai qu'on a un record,
06:59 mais que très souvent, quand l'animal devient gênant,
07:02 et bien tout simplement, effectivement, on l'abandonne.
07:04 - Oui, oui, non mais c'est... Régis, un mot ?
07:07 - Alors, moi je ne suis pas un bon intervenant là-dessus,
07:12 parce que bon, je suis effectivement victime de l'affection pour les animaux.
07:17 Comme je suis à la campagne, maintenant je me transforme en gardien de zoo.
07:22 J'ai animé ma chienne, j'ai récupéré le chihuahua de la belle-mère,
07:27 j'ai récupéré le cochon d'Inde de ma femme,
07:31 qui est alors complètement, comment dire, c'est une psychopathe,
07:34 et ça n'arrête pas, je pense que les chats arrivent et tout.
07:37 Moi, juste je voudrais faire une remarque concernant justement ce record qu'aurait la France.
07:46 Je trouve que le comportement a quand même beaucoup changé depuis 20-30 ans.
07:52 D'abord, maintenant, le fait d'avoir des animaux de compagnie est encadré.
07:57 Je ne vais pas dire réglementé, encadré, le puçage, etc.
08:01 Il y a un suivi et je trouve ça très bien.
08:03 Et ensuite, petit détail, c'est un symptôme,
08:07 quand vous avez un fait divers où on a martyrisé un animal ou quelque chose comme ça,
08:12 allez jeter un coup d'œil sur les commentaires, sur les réseaux.
08:16 Les gens sont d'une violence presque plus, presque plus,
08:20 presque plus que quand ce sont des humains qui sont victimes.
08:24 Donc je pense que les choses vont progresser, il ne faut pas trop trop se culpabiliser.
08:28 - Vous avez vu que les vacances vous ont rendu très optimiste, Régis.
08:30 - Les chiffres disent l'inverse.
08:32 - Pardon, mais Régis, je suis d'accord avec cette prise qu'il y a,
08:36 sur le fait qu'il y a une vraie prise de conscience
08:38 et qu'il y a toujours une espèce d'indignation
08:42 quand il s'agit de violences qui ont été commises sur les animaux,
08:45 les faits divers, avec les rappeurs, etc.
08:47 Mais en revanche, ils sont en totale contradiction
08:51 avec ces chiffres qui sont quand même exceptionnels en Europe.
08:55 - Absolument.
08:56 Alors Stéphane aussi nous dit,
08:58 pourquoi ne pas aider et proposer directement une prise en charge alimentaire ou de soins.
09:02 Effectivement, il y a aussi des associations qui,
09:06 moi je soutiens Chihuahua en détresse, pour tout lui dire.
09:10 Mais ne riez pas, j'ai une passion.
09:13 - C'est un bel engagement, c'est un combat magnifique.
09:15 - J'ai une passion pour les Chihuahuas.
09:17 Il y a une association qui les recueille, un euro par mois,
09:21 c'est pas grand chose, on peut même donner plus si on veut.
09:24 Mais c'est vrai que ces gens-là recueillent des animaux qui sont maltraités.
09:27 Il y a des vétérinaires partenaires qui les aident et il y a plein d'associations.
09:31 Il y a régulièrement des collectes de nourriture pour ces refuges.
09:35 Mais il faut arrêter d'abandonner ces animaux.
09:37 - Je crois que c'est un petit peu facile aussi pour nous de nous dire,
09:41 ça nous arrange de nous dire que c'est pour des raisons financières.
09:44 Honnêtement, c'est aussi pour des raisons de confort que les animaux sont abandonnés.
09:48 On parle beaucoup d'empathie en ce moment.
09:51 Le ministre de l'Éducation nationale fort justement nous dit qu'il faut le retour de l'empathie à l'école.
09:57 Puisse cette empathie bénéficier également aux animaux.
10:01 - Merci de votre coup de gueule.
10:03 On va continuer à débattre et à commenter l'actualité.
10:06 A tout de suite.
10:13 - Il faut être poli alors dans le journalisme.
10:15 Le pronostic épique s'est fait.
10:17 On se retrouve pour les débats avec aujourd'hui Régis Castelnau, avocat.
10:24 Vous avez un blog "Vu du droit" dans lequel vous vous exprimez très librement.
10:28 Vous avez publié une justice politique aux éditions L'Artilleur.
10:32 Vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire.
10:34 Virginie Le Guay, journaliste et éditeur édice politique.
10:37 Alexandra Spiner, conseillère LR d'Ile-de-France.
10:40 Et Najwa El Haïti, docteur en droit public.
10:42 Et votre dernier livre "Laïcité et République" est paru chez l'Armatan.
10:46 On va parler de ces refus d'obtempérer.
10:48 On va parler de ce sondage "64% des français veulent l'arrêt de l'immigration extra-européenne".
10:54 Et puis Elisabeth Born recevra les partis d'opposition.
10:57 Tout cela au programme de ce jour.
11:01 On continue rapidement notre tour de table.
11:04 Najwa, c'est un coup de gueule.
11:06 - Oui, coup de gueule. Terrible constat.
11:08 Alors, ça concerne 2000 enfants en France dorment dans la rue.
11:13 Souvenez-vous, au début de cet été, l'ancien ministre du Logement, Olivier Klein,
11:19 annonçait "notre priorité est claire, zéro enfant à la rue".
11:23 Eh bien Valérie, on est très loin du compte.
11:27 Selon le baromètre publié le mercredi 30 août par les acteurs de la Solidarité et Unicef France,
11:33 près de 2000 enfants sont contraints de dormir à la rue en France,
11:39 faute de places d'hébergement d'urgence disponibles ou adaptées.
11:43 Et d'après les acteurs de la Solidarité, c'est ça qui est terrible,
11:47 ces chiffres sont sous-évalués, car ils ne prennent pas en considération
11:53 les enfants qui sont dans les bidonvilles ou dans les squats.
11:57 C'est un drame humain absolu.
12:00 C'est pour ça que je voulais faire ce coup de gueule ce matin.
12:04 Tout à l'heure, Alexé Andra parlait d'empathie, de solidarité.
12:08 Eh bien là encore, heureusement que des associations existent
12:12 pour faire un travail formidable et essayer, tout au moins avec les moyens dont ils disposent,
12:18 pour éviter que des enfants dorment dans la rue.
12:22 Surtout que cela a des répercussions sur la santé mentale de ces enfants,
12:29 sur bien sûr leur scolarité, il faut insister là-dessus.
12:34 Je rappelle également que la France est signataire de la Convention des droits de l'enfant,
12:39 et cette situation ne peut perdurer.
12:42 Alors les acteurs de la Solidarité font des propositions au gouvernement,
12:47 et leur demandent notamment une loi de finances rectificative pour 2023,
12:51 prévoyant à minima le maintien de la capacité du parc d'hébergement
12:56 qui se situe à hauteur de 205 000 places,
13:00 et une augmentation du nombre de places en 2024.
13:03 Eh bien moi j'espère vraiment qu'ils seront entendus.
13:06 - Oui, Virginie ?
13:08 - Oui, j'ai en souvenir une déclaration d'Emmanuel Macron,
13:11 il y a déjà fort longtemps, qui disait que sous sa responsabilité,
13:15 il s'engageait à ce qu'il n'y ait plus aucun sans-abri dans la rue.
13:18 On voit qu'on est très loin de cette promesse.
13:21 Et je ferai une autre remarque qui me paraît là aussi concourir à l'aggravation paradoxalement de la situation,
13:28 c'est que les pouvoirs publics ont pris l'habitude de se défausser sur les associations.
13:32 Les associations dans notre pays font un travail fantastique, gigantesque,
13:36 mais elles ne peuvent pas toutes seules porter à bout de bras toutes les questions.
13:39 Et alors on voit là, on a entendu les Restos du Coeur il y a quelques jours dire
13:42 "Écoutez, nous on est submergés, submergés, on a des queues qui n'en finissent pas,
13:46 on ne va pas pouvoir répondre à la demande."
13:48 Bon, le gouvernement a consenti à un chèque,
13:52 mais ce que je veux dire c'est qu'il n'y a aucune prise de conscience réelle
13:56 de l'ampleur et de la gravité de la situation,
13:58 que ce soit effectivement le nombre de personnes qui dorment dans la rue, dont les enfants,
14:02 et le nombre de personnes qui même parfois en ayant un travail, n'arrivent plus à vivre dans notre pays.
14:06 On considère que tant que ça tient, ça tient, tant que le tissu associatif tient, ça tient.
14:11 Je rappelle que le tissu associatif craque et que l'exécutif a fermé les yeux toutes ces dernières années.
14:16 - Moi j'avoue que j'ai été sidéré d'entendre Bruno Lemaire dire que ce pays tenait debout grâce aux associations.
14:23 Alors même s'ils font un formidable boulot, c'est quand même un constat tragique.
14:28 - C'est un constat qui les arrange bien ?
14:30 - Oui, tout le monde s'accommode au fond de tout ça, on fait des grandes déclarations incantatoires,
14:35 et moi je ne suis pas très optimiste parce que la crise du logement qui nous attend
14:40 nous promet des situations tragiques.
14:43 - D'ailleurs il suffit d'ouvrir les yeux autour de soi dans Paris quand vous vous promenez,
14:46 que vous marchez dans les rues pour voir.
14:48 - Mais il y a plein de situations, on parle de la colline du craque, c'était censé être réglé.
14:52 Une collaboratrice qui prenait le métro Porte de la Chapelle s'est retrouvée née à née avec un craqueux,
14:57 comme on dit, à poil, se traînant par terre.
15:00 Il faut aller voir ce qui se passe, on n'en parle plus dans les médias, mais ça n'a pas changé.
15:05 - On ne peut que les déplacer.
15:06 - Il n'y a que des... ça continue. Et ces enfants effectivement sont à la rue.
15:10 - Ce qui est terrible c'est qu'il y a une impuissance de l'Etat,
15:12 et c'est vrai qu'on parle du travail formidable des associations,
15:15 mais je rappelle que ces associations sont sous-dotées en termes de subventions,
15:19 de plus en plus, puisqu'il y a moins de moyens,
15:23 et donc au niveau des collectivités locales, ça a des répercussions automatiquement sur les associations.
15:30 Et donc c'est le serpent qui se mord à la cleu,
15:33 et comme vous le dites Valérie, ce qui est terrible c'est que ça fait l'actualité pendant quelques temps,
15:37 on pense que tout s'est arrangé par des effets d'annonce,
15:40 et en fait les situations ne changent pas.
15:42 - Elles sont pires.
15:44 - Carine, une autre chose intéressante, les associations vont aussi se vider de leurs bénévoles,
15:49 car pour aller sur le site il faut de l'essence dans la voiture,
15:52 les gens n'y arrivent plus, parce que souvent les gens qui sont bénévoles
15:57 sont des gens qui eux aussi sont souvent précaires,
16:02 ou en tout cas des gens généreux.
16:04 - Parfois à la retraite et avec des petites retraites.
16:06 - Absolument, c'est très juste.
16:08 - On ne parle pas aussi des bénévoles qui doivent aller sur des sites
16:11 qui deviennent parfois dangereux, dans des quartiers dangereux,
16:14 où ils se font agresser, parce que ça aussi c'est un vrai sujet.
16:18 - Un mot Régis sur ces 2000 enfants à la rue ?
16:21 - Entendre 2000 enfants à la rue, mais 2000 enfants qui dorment dehors,
16:27 c'est absolument épouvantable.
16:29 - Et encore c'est le chiffre officiel.
16:31 - Oui, mais le chiffre officiel, on imagine ça.
16:33 On a tous vu des SDF, des homeless, comme on dit aux Etats-Unis,
16:37 on en a tous vu, mais des enfants.
16:40 Et puis naturellement, Emmanuel Macron, je vais en dire un peu plus de mal tout à l'heure,
16:45 quand ce sera mon tour, merci Virginie,
16:50 qui avait dit "je m'engage à", il ne s'est engagé à rien du tout,
16:56 enfin en tout cas il n'a rien réalisé du tout.
16:58 Sur la charité, alors dans ma bouche c'est un mot honorable,
17:03 la charité c'est bien, heureusement qu'il y a ça.
17:06 Je vais citer, alors bien sûr on se repose sur la charité,
17:10 l'État se repose, enfin la phrase de Bruno Le Maire,
17:13 mais qui es-tu ? Il est ministre de la République,
17:17 et il dit "non mais attendez, les gens ont qu'à faire la charité",
17:21 il ne le dit pas sous cette forme.
17:23 Et moi je vais citer un expert en matière de charité,
17:28 qui est passablement indiscutable, qui disait
17:31 "la charité ce n'est pas seulement pleurer ou faire des dons,
17:34 c'est aussi combattre contre l'injustice".
17:37 C'était l'abbé Pierre évidemment,
17:39 ce système ça n'est pas possible de le laisser perdurer.
17:42 Non absolument.
17:44 Juste une petite remarque,
17:47 on a aussi voulu oublier tous les sujets qui sont sortis au moment des Gilets jaunes,
17:52 par exemple les gens qui travaillent et qui ne peuvent pas se loger.
17:55 C'est un sujet qu'on a complètement balayé,
17:58 on l'évoque ici souvent,
18:01 mais le logement, les gens qui travaillent,
18:05 qui ne peuvent pas vivre dignement,
18:07 ça ce sont les sujets auxquels on doit s'attaquer,
18:09 plutôt que de faire des grandes réunions où tout le monde se parle,
18:12 qu'on ne rien dit, tout le monde fait semblant de se parler.
18:15 - On va en parler, on va en parler.
18:17 - De cette réunion et puis de la lettre au parti d'Emmanuel Macron.
18:19 Virginie, vous c'était un coup de gueule.
18:21 - C'est un coup de gueule qui ne va certainement pas arranger la situation
18:24 de ceux qui ont déjà du mal à vivre et à boucler leur fin de mois.
18:28 C'est tout ce qui concerne ce qu'on appelle la "shrinkflation".
18:31 Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ça depuis quelques jours.
18:34 Je pense que ceux qui vont dans les supermarchés ont bien compris de quoi il s'agissait.
18:38 "Shrink" en anglais veut dire "rétrécir",
18:40 et bien ce sont les marques qui, avec des emballages quasiment identiques,
18:44 ont tout simplement rétréci la quantité de produits à l'intérieur de ces mêmes emballages,
18:49 et parfois non content de rétrécir la quantité.
18:52 Par exemple, on peut passer de 62 couches Pampers à 58,
18:55 on peut passer de chips, un peu moins de chips par paquet,
18:59 mais ont augmenté les prix, ce qui fait que c'est double peine pour le consommateur
19:03 qui se retrouve pris au piège.
19:05 Et là, je voudrais dire une seule chose.
19:06 Quand j'entends les gens dire "Ah là là, on est totalement impuissants",
19:09 non, vous n'êtes pas impuissants, vous avez le droit de boycotter ces produits,
19:13 vous avez le droit de vous dire "Moi je m'oriente vers autre chose",
19:16 et le boycott des produits c'est l'arme la plus difficile à supporter pour ceux qui les fabriquent,
19:20 parce qu'ils misent là-dessus, ils misent sur le fait que vous ne vous en rendrez pas compte,
19:24 que vous vous direz "Ah c'est pas grave d'enlever trois couches dans un paquet,
19:27 finalement je m'en sers pas très mal",
19:29 non, vous pouvez décider de boycotter ces produits,
19:32 et je crois qu'Alexandre Bonpard, le patron de Carrefour, à partir de lundi,
19:36 va étiqueter les produits qui ont été victimes de la "shrinkflation",
19:41 un horrible biologisme qui vient de l'anglais.
19:44 Shame and shame, c'est-à-dire nommer et foutre la honte,
19:47 il n'y a pas d'autre mot, effectivement c'est ce que vont faire les magasins.
19:50 Unilever, Carte d'or, PepsiCo, il y a toute une liste de produits,
19:52 PepsiCo, les chips-lay, Unilever avec les glaces Magnum et Carte d'or,
19:56 Doritos ou Findus, etc.
20:00 Et le patron Lidl, très justement, a qualifié ça de vol.
20:06 C'est du vol qualifié.
20:08 Le paquet de chips-lays nature de 300 grammes n'en fait désormais plus que 250,
20:13 et passe de 2,90€ à 3,20€.
20:16 Double augmentation.
20:17 Exactement, les glaces Magnum et Carte d'or également,
20:20 les pommes de terre Findus, noisettes ou risolées.
20:22 Alors n'achetez pas des pommes de terre congelées,
20:25 achetez des pommes de terre, vous les épluchez,
20:27 ça prend une minute, même pas, vous les coupez en morceaux,
20:30 vous les faites revenir dans la poêle, c'est mille fois meilleur,
20:33 et ça vous coûtera moins cher.
20:34 De façon générale, n'achetez pas des produits transformés,
20:37 si vous êtes des consommateurs qui désirent bien vous nourrir,
20:40 achetez des produits tels quels.
20:42 Déjà vous éviterez tous ces problèmes-là.
20:44 C'est une question de santé publique.
20:46 Et vous aurez la main sur votre alimentation.
20:47 Voilà, c'est bien les femmes, les hommes,
20:50 on a des sujets un peu différents, beaucoup plus concrets,
20:54 beaucoup plus conso.
20:55 Moi, ma bête noire, c'est les soupes en boîte.
20:58 Les soupes en briques.
21:00 Vous prenez les soupes qu'on dit vendues en boîte,
21:04 vous savez, les veloutés, les machins.
21:06 Oui mais attendez, Valérie, c'est vachement pratique.
21:08 Moi l'hiver, quand je dis ça, je peux vous dire que...
21:10 C'est vachement mauvais.
21:11 Régis, c'est mauvais.
21:12 Mais vous prenez un poireau, vous le coupez en morceaux,
21:15 une pomme de terre, vous mettez ça en eau et vous mixez.
21:18 Vous avez du sel, vous avez des additifs,
21:21 vous avez des conservateurs, c'est horrible, Régis, c'est horrible.
21:23 Et Régis, pourtant vous vivez à la campagne.
21:25 J'ai l'impression d'entendre ma femme.
21:28 Le bon sens des femmes, vous voulez dire.
21:31 Elle fait des soupes sublimes, mais elle a un Magimix à Paris,
21:34 où elle continue à résider en Paris,
21:37 et elle a un Magimix ici.
21:39 Alors ça, je suis d'accord, il n'y a pas photo,
21:41 mais moi c'est fort pratique.
21:43 C'est parce que le Magimix, c'est que pour votre femme.
21:45 Vous ne vous en servez pas vous-même.
21:47 J'ai essayé, j'ai été immédiatement proscrit.
21:51 Si, si, si, si, si.
21:53 Quand vous avez une grande cuisinière,
21:55 elle n'a pas un Thermomix, on va citer d'autres marques.
21:58 Quand elle est là, vous n'avez pas le droit de rentrer.
21:59 Elle n'a pas un Thermomix ?
22:01 Parce que le Thermomix, c'est encore plus facile.
22:03 Non, non, non, pardon, je me suis trompé,
22:04 ce n'est pas Magimix, c'est Thermomix.
22:06 Non, non, non, c'est en X.
22:08 Franchement, ça doit être à votre portée,
22:10 ce n'est pas très dur.
22:11 Alors, peut-être une exception pour Philippe David,
22:13 qui me dit que la bisque de homard en boîte
22:15 peut être excellente.
22:16 Oui, oui, d'accord.
22:17 C'est vrai que c'est compliqué à faire.
22:19 Je crains quand même que,
22:20 vous parlez à l'instant des enfants qui dorment dehors,
22:23 mais je crains quand même que les familles
22:24 en situation de grande précarité
22:26 ne peuvent hélas pas se poser ce genre de questions.
22:29 Mais bien sûr que si.
22:31 C'est une question de temps.
22:33 Non, non, c'est une question.
22:35 C'est une question d'habitude de consommation.
22:37 Mais ça coûte beaucoup plus cher.
22:39 Il faut faire cette révolution.
22:41 Je suis prête à aller donner des cours de cuisine.
22:45 Avec votre femme, Régis.
22:46 Allez, on se retrouve dans un instant avec vous
22:48 et on va parler politique dans un instant.
22:50 Avec vous pour commenter l'actualité.
22:58 Alors Régis, c'est un coup de gueule,
23:00 une fois n'est pas coutume, mon cher Régis.
23:04 Alors, j'aurais pu faire un coup de cœur,
23:06 vous allez voir quand on parlera rugby, pourquoi.
23:09 Non, c'était simplement pour Emmanuel Macron
23:12 et sa, comment dire,
23:14 son incompétence en matière diplomatique.
23:16 Voilà quelqu'un qui devrait avoir
23:18 un conseiller diplomatique à l'Élysée,
23:20 mais il en a un d'ailleurs,
23:22 et qui passe son temps à tout faire de travers.
23:24 Alors on ne va pas revenir sur le passé,
23:26 sur la diffusion de sa conversation
23:28 avec Vladimir Poutine,
23:30 sur le fait qu'il ait demandé
23:33 à Urbi et à Torbi d'être invités
23:35 au sommet des BRICS,
23:37 plutôt qu'utiliser les voies diplomatiques,
23:39 ce qui fait qu'il s'est fait rembarrer.
23:41 Et puis, son comportement vis-à-vis des Africains.
23:43 Il avait humilié le président de Burkina Faso,
23:45 bon, donc conséquence coup d'État.
23:48 Il s'était accroché avec le président du Congo,
23:53 du Congo Kinshasa, il n'y a pas très longtemps.
23:55 Donc, et là, quand il y a eu le coup d'État au Niger,
24:00 quand il y a eu le coup d'État au Niger,
24:03 il a donné des coups de menton,
24:05 l'héros de Montade,
24:07 on va intervenir militairement,
24:09 et tout, entre-temps, il y a eu le coup d'État au Gabon.
24:11 Bon, on a un énorme problème avec l'Afrique francophone,
24:15 il y a un rejet de la France.
24:17 Ce rejet est en partie dû à ses comportements.
24:22 Il a refusé de prendre en compte
24:26 la suppression des lettres de créance de l'ambassadeur au Niger,
24:32 en disant "non, non, non, il ne bougera pas",
24:34 en faisant, il viole le traité de Vienne
24:37 sur les conventions diplomatiques, etc.
24:40 Et là, il est obligé de battre en retraite,
24:43 les troupes françaises vont devoir partir,
24:45 les Américains, trop contents, sont venus,
24:48 ils ont envoyé Victoria Nuland au Niger,
24:50 la CDAO sur laquelle il comptait pour faire la guerre
24:55 au Niger a dit "non, non, attendez,
24:58 parce que ce serait un embrasement,
25:00 ce serait une catastrophe".
25:01 Donc, les choses sont en train de se dérouler
25:03 de façon plus diplomatique, plus stratégique,
25:06 et donc, lui, il est obligé de reculer.
25:08 Qu'est-ce qu'il fait, là, pour essayer de faire supporter
25:11 à d'autres cette humiliation,
25:13 parce que c'est une humiliation qui devient personnelle,
25:15 et bien, il dit "on va faire un débat au Parlement",
25:18 s'agissant de quelqu'un qui a toujours refusé
25:20 de débattre au Parlement de la question ukrainienne,
25:22 qui a utilisé de multiples reprises le 49-3,
25:26 je trouve que c'est quand même un petit peu abusif.
25:29 Les jeunes diraient "c'est abusé".
25:31 - Oui, absolument, je ne sais pas à qui il veut réagir,
25:33 Virginie ?
25:34 - Oui, je dirais une chose, moi,
25:36 c'est qu'Emmanuel Macron, depuis qu'il est arrivé au pouvoir,
25:39 et maintenant, on ne peut plus le considérer
25:41 comme un jeune président qui découvre la politique,
25:43 a effectivement multiplié les bévues,
25:46 je n'irai pas jusqu'à ce que vous avez dit, Régis,
25:48 qu'il a provoqué tous ces coups d'État en Afrique,
25:51 j'irai pas aussi loin.
25:52 - Non, non, non, je n'ai pas dit ça.
25:54 - Quasiment, pardonnez-moi, vous l'avez quasiment dit.
25:56 - Burkina Faso, résultat, coup d'État.
25:58 - Voilà, voilà.
25:59 Et qu'effectivement, en manquant de prudence,
26:02 d'humilité, de modestie,
26:04 et même, peut-être ne sachant pas très bien
26:06 quelle était sa place,
26:07 et comment s'exprimer de la place où il est,
26:09 finalement, il n'est que président de la République
26:11 de la France,
26:12 et la France n'est pas un des plus grands pays du monde,
26:14 ni un de ceux qui pèse le plus,
26:16 et bien, d'une certaine façon...
26:17 - Si la France n'est pas un des plus grands pays du monde.
26:18 - C'est fini, c'est fini.
26:19 - Je veux le croire.
26:20 - Et bien, moi, je crois que c'est fini,
26:21 et je crois qu'il a surestimé la position de la France
26:24 sur la scène internationale.
26:25 De la même façon,
26:26 et là, je rajouterai encore peut-être quelque chose,
26:29 sur la scène intérieure,
26:31 il a multiplié les déclarations, les promesses,
26:33 et encore ce qui vient de se passer la semaine dernière,
26:37 en réunissant de façon très spectaculaire
26:39 et très solennelle les partis,
26:40 pour finalement très peu d'actes,
26:42 et très peu de résultats concrets.
26:44 - Oui.
26:45 - Alors, attendez,
26:46 puisque je suis interpellé de façon injuste
26:49 sur ce que j'ai dit sur le Burkina.
26:52 J'ai quelques échos de l'Afrique,
26:55 j'ai eu une expérience dans le passé
26:57 avec l'Afrique de l'Ouest que j'aime beaucoup.
26:59 Est-ce que vous vous rappelez de la séquence,
27:02 il y a deux, trois ans,
27:04 où il a humilié le président Burkina Faso,
27:07 en lui disant "Reste ici, il est parti réparer la clim", etc.
27:12 C'était horrible.
27:13 Et je peux vous dire que ça a laissé des traces cuisantes.
27:15 - C'est vrai.
27:16 - Et ça a ouvert un boulevard aux militaires.
27:19 - Absolument.
27:20 - Commentaire ?
27:21 - Oui, non, vas-y.
27:23 - Vas-y, vas-y, non, non, vas-y.
27:25 - Non, moi j'ai ça.
27:26 - On fait tout peu...
27:27 - C'est si, absolument.
27:28 - Non, non, mais on fait...
27:29 C'est vrai, elle a tout posé sur le président Emmanuel Macron.
27:31 Certes, il y a des erreurs,
27:33 et j'y reviendrai rapidement,
27:34 mais, concernant la politique africaine,
27:36 mais cette politique africaine
27:38 est décevante depuis plusieurs années quand même.
27:40 - C'est vrai.
27:41 - Elle est décevante depuis plusieurs années.
27:42 - C'est vrai.
27:43 - Quand vous avez le président de la République, François Hollande,
27:46 qui arrive au Mali,
27:48 en disant "on va vous sauver du joug des islamistes"
27:52 et qu'en réalité, sur le terrain,
27:54 la "sécurité" n'a pas suivi,
27:57 et donc ça a entraîné une déception des populations.
28:00 - C'est vrai.
28:01 - C'est très réel.
28:02 - C'est vrai.
28:03 - Et donc, on ne peut pas nier que cette politique africaine,
28:07 elle est décevante depuis, je dirais même,
28:11 - Encore avant, encore avant.
28:13 - L'ère Sarkozy.
28:14 - Exactement.
28:15 - Donc, une fois que j'ai dit ça,
28:17 moi, mon grand regret et ma grande tristesse,
28:19 parce que je suis très attachée au continent africain,
28:22 et à la France, bien sûr, qui est mon pays,
28:25 c'est au rejet des Français sur le continent africain.
28:29 Moi, il y a quelques années, dans le cadre de mon travail,
28:32 je me rendais souvent en Afrique
28:34 et il y avait un véritable respect vis-à-vis de la France,
28:37 un amour de la langue française
28:39 et un véritable intérêt à ce que fait la France
28:44 dans différents domaines, culturels, etc.
28:47 Mais cet amour de la France, quand je vais sur le continent africain,
28:50 quel que soit le pays francophone, n'existe plus.
28:53 - Oui. Je vous trouve un peu sévère.
28:55 - Ah oui, non, qui est réel, je vous assure,
28:58 et je m'en rends assez régulièrement.
29:01 On me parle d'une France hautaine,
29:04 - Colonialiste.
29:06 - Exactement, qui impose ses règles par ses grandes entreprises.
29:10 Voilà. Et on ne peut pas nier ce rejet-là.
29:14 Et ce rejet, il ne touche pas que le Mali, que le Niger,
29:18 il commence même à toucher le Sénégal,
29:20 notre grand pays aussi frère,
29:22 parce que, là encore, on retrouve les mêmes problèmes,
29:27 les mêmes symptômes, les mêmes déceptions
29:31 qui sont prégnantes.
29:34 Après, il ne s'agit pas de pointer du doigt
29:38 uniquement la politique française,
29:41 mais en tous les cas, elle est faible face à des pays
29:43 qui sont conquérants.
29:45 Je pense à la Russie, je pense à la Turquie,
29:48 je pense en effet à la Chine,
29:51 et qui mène un véritable soft power contre la France,
29:55 en diffusant des fausses rumeurs,
29:57 enfin on pourrait en parler longuement,
29:59 contre la politique française menée en Afrique.
30:02 - Vous oubliez les Etats-Unis !
30:04 - Ah, aussi !
30:06 - Moi je pense que le problème aussi,
30:08 c'est qu'on a décrété pompeusement la fin de la France-Afrique,
30:12 mais qu'on n'a pas réinventé un modèle
30:15 qui nous permette de poursuivre ces liens
30:20 qui existent entre le continent africain et la France.
30:23 C'est vrai, vous avez rappelé que nous avons un partage
30:25 de la langue française.
30:27 Moi je crois profondément qu'il y a encore des pays
30:29 où la France est aimée.
30:31 - De moins en moins malheureusement.
30:33 - De moins en moins.
30:34 Le problème c'est que notre coopération
30:37 a été trop fortement réduite au volet sécuritaire.
30:40 - C'est vrai.
30:41 - C'est sûr, c'est ce que nous n'avons pas toujours assumé.
30:44 - Quand on parle de la France, c'est toujours ça.
30:46 - Allez, on va marquer une petite pause,
30:48 on va parler de refus d'obtempérer
30:50 qui se multiplient avec des conséquences dramatiques
30:53 et puis l'instrumentalisation politique odieuse qui en est faite.
30:58 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
31:03 - Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi.
31:05 Pour commenter l'actualité, un auditeur me dit
31:08 "Ce n'est pas la France, c'est la politique de la France
31:11 que l'Afrique n'aime pas."
31:13 Donc c'est pas les Français, c'est vraiment ça.
31:17 - Je suis convaincue.
31:18 - Voilà, et effectivement, c'est Gilles qui nous dit ça,
31:21 quand vous avez Macron qui assiste à l'investiture
31:23 du président Dutchad et qui condamne violemment le Niger,
31:26 qui parle doucement pour le Gabon,
31:28 comment voulez-vous que la politique française soit crédible ?
31:30 - Exactement.
31:31 - Voilà, effectivement, ces sujets, vous avez raison de préciser ça, Gilles.
31:36 Je voulais qu'on parle de ces refus d'obtempérer
31:39 et de cette instrumentalisation politique absolument insupportable
31:43 de la France insoumise.
31:44 Jean-Luc Mélenchon, ce matin, a tweeté à propos de cette affaire,
31:47 de ce jeune homme de 16 ans qui est entre la vie et la mort.
31:52 Après être rentré, je fais attention au mot que je dis,
31:55 après être rentré en collision avec une voiture de police.
31:59 "Encore un mineur tué, dit-il, pour refus d'obtempérer, disent-ils."
32:03 "Disent-ils", mais quelle horreur !
32:05 "Disent-ils", il essaye de suggérer qu'il y aurait une sorte de complot.
32:10 "Son scooter heurté par un véhicule de police dans une intersection,
32:14 sa mort est annoncée par les médias avant que la famille le soit,
32:17 remède à un escadron de gendarmerie envoyé sur place au cas où
32:20 traîlait la France sous Macron à vomir."
32:23 Moi je dis que c'est vous qui êtes à vomir, M. Mélenchon.
32:25 Vous ne connaissez rien de cette affaire, vous ne savez rien,
32:28 et vous instrumentalisez totalement cette affaire.
32:31 Terrible, on pense évidemment à la famille de ce jeune homme.
32:35 Une mort n'est jamais acceptable, mais l'enquête ne fait que commencer.
32:39 Comment, est-ce que vous vous êtes indigné, M. Mélenchon,
32:42 de ce jeune homme qui est mort ?
32:44 - Anime. - Anime.
32:46 Ce Tristan qui a été heurté à Paris de cette femme de 80 ans
32:50 qui a été heurté par un chauffard qui était engagé dans une course folle,
32:55 je vois, il y a toujours ce deux poids deux mesures insupportable
32:59 et cette instrumentalisation politique.
33:01 - De toute façon, Elieffi s'est fait spécialiste, si je peux dire,
33:05 de la récupération politique obscène de tous les faits divers,
33:09 mais certains faits divers, c'est-à-dire que M. Mélenchon et ses amis
33:12 ont la compassion hémiplégique.
33:15 Mais tout ce débat pose au fond toujours la même question,
33:21 c'est l'autorité. - Bien sûr.
33:24 - Il faut rétablir dans notre pays l'autorité.
33:27 L'autorité à l'école, l'autorité dans la société.
33:30 Oui, c'est obscène, la récupération politique est obscène,
33:36 mais je crois que les faits sont là.
33:39 Quand la police demande...
33:41 - Quand la police vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez.
33:44 - Vous vous arrêtez, c'est pas très compliqué.
33:46 - Effectivement, on dit "jeune" parce qu'il a 16 ans, c'était un jeune délinquant.
33:49 Vous avez raison, il faut employer les mots.
33:51 - La mort d'un jeune homme, fustile, délinquant, est toujours une tragédie.
33:56 Voilà, ça, évidemment, on est tous collectivement d'accord.
33:59 Une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit.
34:02 Quand on voit les années qu'on a perdues avec la récupération politique
34:10 de la triste famille Traoré,
34:14 que des élus et les filles aient pu participer à la manifestation
34:20 qui n'a réuni que quelques tristes Pékin,
34:24 mais quand même, ils étaient là avec leurs écharpes
34:27 pour soutenir une famille de délinquants.
34:29 Voilà la réalité.
34:31 - Qui a été jugée définitivement.
34:34 - Il y a un non-lieu, il y a un non-lieu.
34:37 Il y a un appel, mais ça ne change rien.
34:40 - Combien de jugements dans cette affaire ?
34:44 - Restons sur les délits de fuite, les refus d'obtempérer.
34:50 - C'est un délit, point.
34:53 - Les policiers suite collision avec un véhicule de police,
34:56 une véhicule exploité par l'IGPN,
34:58 montre que la voiture de police arrivait lentement à l'intersection
35:02 et que l'adolescent non casqué ne regardait pas devant lui.
35:05 - On l'aura cette vidéo, il y a une enquête,
35:07 mais ce dis-t-il de Mélenchon est absolument abominable.
35:11 - C'est la suspicion, le système a dit qu'il protège son électorat,
35:14 il est élu dans ces quartiers-là, il le sait,
35:17 et c'est là où il fait ses meilleurs scores,
35:19 donc il est simplement dans une démarche totalement électoraliste
35:22 qui est dangereuse, mais qui ne représente pas la réalité.
35:27 Mélenchon le sait très bien,
35:29 parce que si j'ai bien compris ce qui s'est passé dans cette affaire,
35:31 ce jeune homme qui circulait sur un motocross sans casque
35:35 a été poursuivi par une première voiture,
35:38 qui elle-même a appelé en renfort une seconde voiture,
35:41 et c'est en allant très vite...
35:42 - Je ne sais même pas si elle était en renfort,
35:43 je crois qu'elle était là un peu par hasard.
35:44 - Oui, je crois que j'ai compris par hasard.
35:45 - Elle a été appelée en renfort, mais elle était dans le périmètre,
35:48 donc elle s'est présentée sur les lieux,
35:50 et le jeune homme sans casque est rentré directement dans cette seconde voiture.
35:53 - Alors, on va attendre de voir effectivement l'enquête, mais visiblement...
35:55 - Si j'ai bien compris les faits.
35:56 - Écoutez, Daniel Simonet, c'est notre ami Philippe David qui m'envoie son tweet,
36:00 effectivement, un mort de plus, un mort de trop, il avait 16 ans,
36:02 toutes nos pensées à sa famille et aux proches exigeant la vérité et la justice,
36:06 c'est un peu comme pour Adamatra et Roé,
36:08 pourquoi et comment le véhicule de police a provoqué la mort de l'accident ?
36:12 Quand la police vous dit de vous arrêter, vous vous arrêtez ?
36:15 - Ce qui est insupportable, c'est que les filles jettent systématiquement
36:19 le doute sur nos policiers.
36:21 C'est ça qui est insupportable.
36:23 - C'est un fonds de commerce, c'est un veuilleur...
36:25 - C'est un fonds de commerce, et vous le disiez, Alexandra,
36:28 ces électoralistes, et vous le disiez également, Virginie,
36:34 ils parlent aux quartiers où ils font des bons scores,
36:38 et on le voit aux élections présidentielles,
36:40 c'est en banlieue qu'ils font leurs meilleurs scores.
36:43 Et donc, vous avez un Jean-Luc Mélenchon qui surfe en effet sur des faits divers,
36:50 dramatiques, dramatiques aussi bien pour celui qui refuse d'obtempérer,
36:55 et vous avez raison Alexandra, quand vous dites qu'il y a une véritable crise de l'autorité,
37:00 vous avez 25 000 refus d'obtempérer par an.
37:04 C'est énorme !
37:06 Alors, ça ne justifie pas la mort d'un jeune,
37:09 mais ce jeune est mort, ça aurait pu être un piéton.
37:14 Vous rappeliez également Valérie, le décès de piétons
37:19 qui étaient là au mauvais moment.
37:21 Vous avez également des victimes par ricochet,
37:24 et donc ces refus d'obtempérer sont inacceptables.
37:27 Moi, pour avoir été dans une affaire où un piéton était là au mauvais moment,
37:34 je peux vous dire qu'elle a basculé tout de suite dans le coma.
37:38 C'est des drames, c'est des drames humains.
37:40 - Alors, des réactions d'auditeurs.
37:42 Thomas nous dit que la police devrait être exemplaire,
37:44 la police ne devrait pas perdre ses nerfs.
37:46 La police est là pour poursuivre les délinquants,
37:49 pour ceux qui sont... - La police fait son métier.
37:51 - La police fait son métier, et jusqu'à preuve du contraire,
37:54 si ce jeune homme s'était arrêté, il ne serait pas mort.
37:57 Autre tweet absolument indigne, les soulèvements de la terre,
38:00 c'est aussi notre ami Philippe David que je vais faire venir bientôt.
38:03 Un jeune de 16 ans a été tué par la police aujourd'hui à Eylencourt.
38:07 Il a été percuté alors qu'il circulait en scooter.
38:09 La police est raciste, elle mutile, tue et exige l'impunité,
38:13 soutient aux proches de la victime.
38:15 C'est vrai, Virginie.
38:17 - Oui, je voulais simplement dire que cette fuite en avant de Jean-Luc Mélenchon,
38:22 cette fuite stratégiquement politique,
38:25 qu'il poursuit avec constance depuis maintenant quelques années,
38:28 dans le fond, ne fait pas son affaire,
38:31 mais fait l'affaire du Rassemblement National.
38:33 Donc ce que fait Jean-Luc Mélenchon est grave, à plus d'un titre.
38:36 D'abord, c'est souvent contraire à l'exacte vérité.
38:39 Il tord les faits, il les raconte à sa façon.
38:42 Mais c'est surtout qu'il perd lui-même son électorat.
38:46 Je ne sais pas s'il s'en rend compte, mais c'est ce qui se passe.
38:48 Il suffit de regarder de sondage en sondage.
38:50 Son électorat qui dit qu'il va trop loin, qu'ils ne peuvent plus lui faire confiance
38:53 et que son idée de créer le chaos en France, ils ne le suivent plus.
38:57 Et celui qui, aujourd'hui, ramasse les miettes de cette incroyable dérive,
39:03 c'est le Rassemblement National.
39:04 Alors si Jean-Luc Mélenchon veut faire le travail du Rassemblement National,
39:08 qui, je vous le rappelle, dans ces affaires-là,
39:10 est extrêmement silencieux, extrêmement calme, extrêmement en retrait.
39:13 Donc on ne l'entend pas.
39:14 On entend Jean-Luc Mélenchon, mais c'est le Rassemblement National qui va ramasser la mise.
39:18 - Jean-Régis ?
39:19 - Alors moi, je voudrais faire un peu de droit.
39:23 Ce dont on parle bénéficie, et j'utilise ce mot à dessein,
39:28 d'un encadrement juridique qui nous permet de poser la réalité des problèmes.
39:33 Alors moi, je ne vais pas sacrifier la chose qui consiste à dire
39:37 "il y a un mort, c'est horrible, c'est toujours une tragédie", etc.
39:40 On en fait des tonnes là-dessus.
39:42 Si on regarde statistiquement, alors on prétend que Staline disait
39:45 "la mort d'un homme, c'est une tragédie, la mort d'un million d'hommes, c'est une statistique".
39:49 Mais si on regarde statistiquement en France,
39:52 je veux dire des décès consécutifs à des courses-poursuites,
39:55 il n'y en a pas beaucoup.
39:56 Et des refus d'obtempérer, il y en a 25 000.
39:59 Il n'y a pas 20 000 morts perpétrées par une police raciste.
40:05 Mais qu'est-ce qu'il y a derrière ça ?
40:08 Y compris avec l'héros de Montade, de Mélenchon,
40:10 je voyais que sur la baïa il y a 10 ans,
40:12 il y avait des positions extrêmement laïques.
40:15 - On ne vient pas à l'école habillée en allégorie.
40:17 - Mais c'est un déshonneur au bout d'un moment.
40:20 Mais qu'est-ce qu'on essaye de faire là, avec tout ce discours, toute cette mobilisation ?
40:24 Ce n'est pas seulement électoraliste, c'est plus grave que ça.
40:27 On veut légitimer la délinquance.
40:30 Légitimer, c'est normal, c'est légitime de rouler sans assurance,
40:35 sur une moto trafiquée, en casque,
40:39 de dépasser les limitations de vitesse.
40:41 Et si on vous demande de vous arrêter pour vous contrôler, on refuse.
40:45 Et ça, c'est normal.
40:48 Ce qui est anormal, c'est de vous demander de vous arrêter et de vous poursuivre.
40:52 Il n'y a pas de corrélation entre la mort de ce jeune homme,
40:57 enfin il n'est pas encore mort, ou d'autres,
40:59 et le refus d'optempérer.
41:02 Ce qu'on appelle les causes directes, il y a les causes directes et les causes indirectes.
41:06 Et on est en train de dire que la police,
41:09 ne respectant pas une note de service qui n'a aucune valeur normative,
41:13 et en faisant parfois des poursuites,
41:17 on dit que c'est la police qui est,
41:24 vous avez entendu la qualification de la plainte,
41:26 pour tentative de meurtre.
41:28 Mais pourquoi pas crime contre l'humanité tant que vous y êtes ?
41:31 C'est purement et simplement une guignolade.
41:34 - Homicide involontaire.
41:37 Qui pourrait devenir homicide volontaire.
41:39 - Non, non, non, non, non, non, non !
41:40 - Pour la partie civile.
41:43 - Non, non, non, j'ai entendu homicide volontaire.
41:45 Homicide involontaire, c'est normal.
41:47 - Homicide involontaire.
41:48 - C'est logique, il n'y a pas de personne désignée.
41:51 Et dans le cadre de l'homicide involontaire,
41:52 il y aura la notion d'auteur direct, d'auteur indirect,
41:54 on ne va pas rentrer dans ce détail-là.
41:56 Mais ce que je veux dire, la différence,
41:58 quand je vois ces interventions pour ce jeune homme,
42:02 et le silence total des messieurs Coquerel, Mélenchon,
42:06 sur celui, le trentenaire qui est mort à Paris,
42:09 l'autre que vous avez cité,
42:11 c'est que cela était innocent.
42:14 Ce garçon n'a pas subi une sanction, voyons.
42:19 On ne l'a pas tué en lui appliquant une peine de mort.
42:22 Il s'est tué parce qu'il est responsable de ce qu'il a fait,
42:28 y compris l'absence de casque qu'il a dû jouer.
42:30 Or la réglementation dit "casque pour vous protéger de vous-même".
42:33 Donc l'innocence n'intéresse pas ces gens
42:37 qui font les tweets que vous avez cités.
42:40 En revanche, je veux dire,
42:43 on essaie de légitimer la délinquance,
42:47 d'une forme de loup, peine.
42:49 C'est un choix politique,
42:52 c'est un choix directement politique,
42:54 c'est-à-dire qu'on valorise politiquement l'absence d'innocence
42:59 et on n'a rien à fiche de l'innocence.
43:02 - Stéphane, notre auditeur fidèle,
43:05 vous avez essayé de comprendre le point de vue des jeunes,
43:07 vous n'avez pas fait de bêtises en mobilette étant jeune.
43:09 Non, je pense que d'abord on parle d'un délinquant
43:12 qui avait déjà un casier,
43:14 un porte-d'armes, un mineur de 15 ans,
43:17 c'est quand même toujours le même profil.
43:19 Quand on regarde toutes les affaires qui ont fait l'actualité,
43:23 c'est toujours le même profil de gamin.
43:25 Et encore une fois, je ne justifie pas,
43:27 ce n'est pas le sujet.
43:29 Ce que je déteste tout chez LFI,
43:32 mais ce que je déteste en particulier,
43:34 c'est cette petite musique qui infuse dans nos banlieues
43:37 et qui mène à l'écroulement civique.
43:39 On voit bien qu'il y a des guet-apens
43:42 qui sont tendus à nos policiers,
43:44 qui sont régulièrement attaqués,
43:46 qui ne peuvent pas faire leur mitié dans de bonnes conditions.
43:49 On ne peut pas, quand on est un élu de la République,
43:52 tenir ce genre de discours.
43:54 C'est obscène et indigne.
43:56 - Il est estimé que la France est...
43:58 - C'est irresponsable.
44:00 - C'est irresponsable et on parle de racisme systémique.
44:02 Il n'y a pas de racisme systémique en France.
44:04 - Il n'y a pas de racisme systémique et il n'y a pas de violence systémique dans la police.
44:07 C'est important de le dire.
44:08 - Ça me fait penser à ce que disent certains mouvements d'extrême gauche
44:11 sur la désobéissance civile.
44:13 C'est normal la désobéissance civile.
44:15 Et cette petite musique-là monte de plus en plus.
44:17 C'est-à-dire que les règles, les lois, les procédures, tout ça, c'est pas grave.
44:21 Si on estime qu'on est fondé dans son indignation ou sa colère,
44:24 eh ben on y va parce que c'est normal.
44:26 On désobile, mais civilement, eh ben non, ça ne marche pas comme ça.
44:29 - On continue nos débats dans un instant avec vous sur Sud Radio.
44:32 - Allez, on va parler politique un peu différemment
44:42 avec Elisabeth Borne qui a hier confirmé qu'elle allait recevoir les oppositions
44:49 la semaine prochaine après les rencontres de Saint-Denis organisées par Emmanuel Macron.
44:54 C'est donc Elisabeth Borne qui va rassembler les chefs des partis politiques
44:58 représentés à l'Assemblée nationale.
45:00 Ils seront reçus individuellement à Matignon.
45:03 C'est juste avant la rentrée parlementaire.
45:06 Tout ça, c'est quoi, ces effets ?
45:08 Pourquoi, Virginie, vous disiez tout à l'heure, pour faire semblant de dire "on vous écoute" ?
45:11 - Qu'est-ce qu'on fait ? On remplit son emploi du temps.
45:13 Parce que je rappelle qu'Elisabeth Borne s'est déjà livrée à cet exercice
45:16 pendant toute une partie du printemps et du début de l'été,
45:20 avant les vacances de tout le monde.
45:22 Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont refait la même chose la semaine dernière.
45:26 Et là, on recommence.
45:27 Donc moi, je ne sais pas comment qualifier cette démarche
45:30 qui consiste à réunir autour d'une table des gens
45:32 qui sont d'ailleurs assez réfracteurs à ces événements,
45:34 mais qui finissent par s'y rendre en disant "bon, ben on y va",
45:37 mais qui ne se parlaient pas avant, qui ne se parlent quasiment pas pendant,
45:40 qui ne se parleront pas après.
45:41 Je crois que la difficulté de ce gouvernement, de cet exécutif,
45:45 que ce soit le président de la République ou son Premier ministre,
45:48 c'est qu'ils sont dans une impuissance politique incroyable,
45:51 qu'ils essayent de masquer par des initiatives
45:53 qui ne font que tromper ceux qui veulent l'être,
45:56 mais que leur difficulté majeure et essentielle, c'est
45:59 quelle loi on va pouvoir faire passer à l'Assemblée Nationale
46:01 quand on a une majorité relative,
46:03 et quelle loi on va pouvoir finir par imposer à des gens qui n'en veulent pas.
46:09 Alors je ne sais pas très bien comment ce quinquennat va se passer.
46:11 - C'est de la kalinothérapie ? C'est de l'inventation ?
46:15 - C'est de la diversion. On dit aux gens "ben voyez, regardez, on travaille,
46:18 on les réunit, on parle beaucoup, mais qu'est-ce qui a été décidé ?
46:21 Qu'est-ce qui va se passer ? Comment va se passer la rentrée parlementaire ?
46:24 Qu'est-ce qui va se passer de la fameuse loi sur l'immigration
46:26 que, apparemment, l'exécutif va remettre sur le tapis ?
46:29 Ça c'est du concret, mais là, on n'en est pas là du tout,
46:32 on en est à des réunions, et les réunions, je ne sais pas à quoi elles servent.
46:34 - Alexandre Aspiner.
46:35 - Oui, je voudrais quand même rappeler que gouverner, c'est agir.
46:39 - Eh oui. - Agir, voilà.
46:40 Alors on a eu, avec le président de la République, la Révolution,
46:44 le grand débat national, le CNR, les 100 jours, les rencontres à Saint-Denis,
46:50 bon, moi je veux le mieux pour mon pays,
46:54 donc je serais ravie que tout ça débouche sur quelque chose,
46:57 mais qu'est-ce qu'on voit concrètement ?
46:59 Donc c'est bien de se parler...
47:01 - Il faut attendre un peu, il ne le ferait pas, on le lui reprocherait aussi.
47:04 - Oui, très bien, c'est très bien de se parler,
47:06 c'est très bien de se parler, voilà,
47:08 c'est aussi les règles de notre vie démocratique,
47:12 voilà, c'est très très bien,
47:14 mais je trouve que tout ça manque totalement de perspective,
47:18 concrètement, parce que nous on veut bien, aux Républicains,
47:21 on veut bien parler avec Mme Borne, avec le président de la République,
47:24 mais sur la base d'un programme de droite.
47:26 Donc tant que ça, on ne peut pas l'obtenir,
47:30 je ne vois pas dans quelle direction,
47:32 c'est-à-dire, le vrai sujet, c'est qu'il n'y a pas de direction,
47:35 il n'y a pas de perspective.
47:36 Alors peut-être qu'on lui reprocherait de ne pas consulter
47:40 tous les responsables politiques,
47:42 moi j'ai trouvé quand même que les rencontres à Saint-Denis
47:45 ont surtout permis à donner à M. Bardella une vraie légitimité.
47:50 - Il suffit de se souvenir de ce qu'a dit Emmanuel Macron
47:53 à propos de Jordan Bardella,
47:55 en disant qu'il était un garçon très sympathique, plein de talent.
47:57 - Voilà, donc, bon, Mme Borne veut recevoir
48:01 les responsables politiques.
48:03 - Moi je pense qu'au contraire, il y a des perspectives,
48:07 mais des perspectives difficiles à atteindre,
48:09 c'est-à-dire que vous avez des textes importants
48:11 qui doivent passer au Parlement,
48:13 ça ne va pas être évident,
48:15 donc la rentrée parlementaire s'annonce difficile
48:18 et agitée pour ce gouvernement,
48:20 qui, je le rappelle, a une minorité à l'Assemblée,
48:24 et donc il s'agit de mettre en place des compromis.
48:27 - Alors des compromis,
48:29 des compromis où, concernant certains textes,
48:32 et je pense notamment au projet de loi sur l'immigration,
48:35 ça va être extrêmement compliqué.
48:38 Alors concernant Elisabeth Borne, j'en terminerai par là,
48:41 c'est que Elisabeth Borne fait sa rentrée.
48:44 Pourquoi ? Parce que, je suis désolée,
48:46 sa rentrée a été plutôt discrète,
48:48 puisqu'elle s'est fait voler la vedette
48:50 par son ministre de l'Intérieur
48:52 et son ministre de l'Éducation nationale.
48:54 Donc, ministre de l'Intérieur, M. Darmanin,
48:57 qui a fait sa rentrée politique avant tout le monde,
49:01 et qui n'a pas eu l'écho escompté,
49:03 puisque vous avez le ministre de l'Éducation nationale
49:06 qui lui a aussi volé la vedette avec l'Abaya,
49:08 mais en tous les cas, Abaya, sujet quand même extrêmement important,
49:11 et je suis ravie d'ailleurs, je vous sais de parenthèse,
49:13 - Et le Conseil d'État est suivi.
49:15 - Et le Conseil d'État, en effet, est suivi,
49:17 la décision du ministre.
49:19 Mais tout ça pour dire que Mme Borne fait sa rentrée,
49:22 et il s'agit de se repositionner et de s'imposer
49:26 face à des ministres qui, pour certains, pensent à 2027.
49:32 - Absolument, c'est absolument grave.
49:34 - Régis ?
49:36 - C'est Virginie qui a raison.
49:38 - Ah, ben, et moi alors, Régis ?
49:41 - Non, non, non, je suis d'accord aussi sur la rentrée,
49:45 mais tout ça c'est de la tactique, non.
49:47 Virginie a utilisé le bon mot,
49:49 enfin, c'était deux mots, l'impuissance politique.
49:53 C'est tragique, alors on fait de l'habillage,
49:56 on annonce les 100 jours, toutes les initiatives qui sont prises,
49:59 de com', les trois quarts du temps, se cassent la figure.
50:02 - Ce sont des effets de com', c'est ça ?
50:04 - C'est impressionnant, mais y compris qu'on va très loin.
50:07 Funeste connerie, osent-ils dire, parce qu'il a tous les culots quand même,
50:11 osent-ils dire à propos de la limitation à deux mandats ?
50:15 Je rappellerai pour ceux qui ont envie de modifier la Constitution
50:19 que ce ne sera pas possible,
50:21 parce qu'il a été réélu sur la base du deuxième mandat non renouvelable.
50:28 Donc vous ne pouvez pas changer les règles du jeu en cours de route.
50:32 - C'est exact.
50:34 - Déjà, mais je veux dire, c'est l'impuissance politique,
50:38 dans une situation économique très difficile,
50:42 dans une situation internationale plus que préoccupante,
50:47 où on subit absolument tous les événements,
50:50 je reviens à l'Afrique, on fait des réunions,
50:53 réunionnites, on va réunir les parlementaires,
50:55 qu'est-ce que je fais en Afrique, qu'est-ce que je peux faire,
50:57 puisque je me suis ridiculisé,
51:00 c'est terrible d'être dans cette situation.
51:03 Je vous rejoins sur le sentiment d'humiliation pour notre pays.
51:12 Ça ne va pas, ça ne va pas.
51:14 - Je voudrais dire une dernière chose, Régis,
51:16 c'est que tout à l'heure on a évoqué l'utilisation du 49-3.
51:19 Le 49-3 peut être utilisé ad libitum sur les textes budgétaires,
51:22 mais une fois par session législative en dehors des textes budgétaires.
51:26 Et là on arrive dans le dur, c'est-à-dire que si on n'a pas d'accord
51:29 pour obtenir une majorité, le texte ne passe pas,
51:32 c'est aussi simple que ça.
51:33 Donc oui, l'impuissance, j'allais dire politique,
51:36 mais l'impuissance aussi quasiment concrète.
51:38 - C'est de l'impuissance ?
51:39 - Oui, c'est de ne croyez pas qu'une dissolution,
51:43 retour devant les électeurs pour clarifier la situation,
51:46 ce serait une bonne chose ?
51:48 - Ça serait pire encore, je crains.
51:50 - Non, c'est l'appel au peuple, c'est l'appel au peuple.
51:53 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
51:54 Après on est plus responsable.
51:56 - Alexandre Asselineau ?
51:57 - Oui, l'impuissance politique,
52:00 moi vous imaginez bien que je déteste ce terme,
52:03 mais en revanche ce qui me gêne,
52:07 c'est qu'on voit bien que tous ces ministres
52:09 ont des agendas personnels, comme vous l'évoquiez,
52:12 et que tous les sujets que nous avons évoqués ici
52:15 montrent que quand même, les préoccupations des Français sont réelles.
52:18 Le pouvoir d'achat, les difficultés,
52:21 les services publics qui s'effondrent,
52:23 l'école, les effets délétères de l'immigration sans intégration,
52:29 ça ce sont des vrais sujets, la sécurité.
52:32 Bon, arrêtons de nous parler, puis agissons.
52:36 - Enfin, ça fait six ans qu'il est au pouvoir !
52:38 - Ce sera le mot de la fin, agissons, agissons, agissons.
52:42 Merci à tous les quatre.
52:44 - Merci Valérie.
52:45 - Ah ben, vit le rugby ce soir !
52:47 - Ah oui, le rugby !
52:48 - Vive la France !
52:49 - Non, Valérie, ce matin, match,
52:52 Nouvelle-Zélande-France,
52:55 dans la Coupe du Monde des moins de 12 ans,
52:58 des U12 qui a lieu chez moi.
53:01 - Ah, c'est super important.
53:03 - Vous êtes déjà en tenue, Régis ? Je vois.
53:05 - Alors, soutien total à notre équipe,
53:08 même s'ils sont quand même dans un tableau difficile.
53:10 - Valérie, j'ai rassé le match contre les Néo-Zélandais,
53:14 avec des règles particulières et tout,
53:16 pour être présent sur le plateau.
53:18 - Oh, ce soir, vous serez là.
53:21 - Ça, c'est de l'amour, Régis.
53:23 - Ce soir aussi, bien sûr.
53:25 - Merci, j'apprécie.
53:26 - Évidemment, ce soir, sur Sud Radio,
53:28 vous savez que toute l'antenne, ce mois-ci,
53:31 est autour.
53:32 Soutien à notre équipe,
53:33 et que toute l'antenne est évidemment
53:35 au service de cette Coupe du Monde.
53:37 Donc, à 20h ce soir, évidemment.
53:40 - On est avec eux.
53:41 - Année de la fierté française, Elie Melenma,
53:43 on verra s'il a raison.
53:44 - Absolument. On aurait pu se demander
53:45 si ça lui apporterait quelque chose
53:47 en cas de victoire.
53:48 - On verra.
53:49 - On aura l'occasion.
53:50 Allez, tout de suite, c'est Alexis Poulin,
53:51 comme tous les vendredis.

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