Harcèlement scolaire : une maman de Gardanne raconte
Audrey Gutierrez de Gardanne a créé une association en hommage à sa fille Inès décédée d'un cancer à 15. Inès avait subi le harcèlement et s'auto-mutilait.
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00:00 elle-même à son entrée au collège a été victime de moqueries à répétition qu'on peut qualifier de harcèlement.
00:05 Elle se faisait moquer par rapport à la couleur de ses cheveux, effectivement elle était rousse, par rapport à ses taches de rousseurs.
00:12 En fait, elle nous cachait sa souffrance à la maison, clairement, et j'ai découvert
00:18 quelque temps après qu'elle s'auto-mutilait.
00:20 Voilà.
00:22 J'ai découvert aussi une lettre qu'elle avait cachée dans sa chambre
00:27 sur laquelle elle exprimait sa souffrance.
00:30 Une lettre
00:32 vraiment avec des mots suicidaires.
00:34 Et vous regrettez bien sûr donc qu'elle ne vous en ait pas parlé.
00:37 Voilà. Après, je pense que les enfants ont du mal à
00:41 parler avec leurs parents de ça parce qu'ils ont peur de les inquiéter davantage.
00:45 Et puis ils ont peur que ça s'aggrave aussi auprès des harceleurs, ça se sait.
00:49 Donc nous, on a trouvé des ressources pour aider notre fille. Donc ça a été
00:55 la parole, la parole auprès d'un psychologue, clairement.
00:58 Le sport aussi, ça l'a énormément aidé, ça a été salvateur pour elle. Elle, en l'occurrence, elle a fait de la boxe.
01:05 Et il y a eu aussi sa
01:08 intégration chez des jeunes sapeurs-pompiers de Mimé. Là, elle se retrouvait dans un groupe
01:12 avec des élèves de son âge, où là, clairement, on leur apprend les valeurs autour de la bienveillance, la fraternité, la solidarité, l'entraide.
01:21 Donc tout ça a fait que, progressivement, elle a repris confiance en elle et en fait elle a fait de sa différence entre guillemets,
01:27 qui pour elle, à la base, n'était pas une force. Et c'est le slogan de notre association, "Fais de ta différence ta force".
01:33 Alors justement, quel est votre objectif, quel est le principal message que vous voulez faire passer ce matin sur Franc-Globe-Provence ?
01:39 Alors nous, concrètement, on souhaite travailler avec les établissements scolaires.
01:46 Concrètement, on met en place des bancs qu'on appelle les bancs de la fraternité dans les écoles.
01:52 Ce sont des bancs
01:54 qui sont fabriqués en matière 100% plastique recyclé. On a passé un partenariat avec une entreprise locale gardanaise qui fabrique ces bancs.
02:01 Ces bancs seront customisés de manière à ce qu'ils portent des messages forts
02:06 de bienveillance, de tolérance, de fraternité, afin que les jeunes
02:10 s'ouvrent vers cette réflexion-là, s'interrogent sur cette thématique-là.
02:16 Ces bancs vont pouvoir aider aussi des équipes enseignantes à aborder ces sujets.
02:21 Ces bancs seront complétés de boîtes aux lettres
02:24 qu'on mettra en place dans les écoles, de manière à ce que les enfants victimes puissent y glisser des témoignages,
02:30 que ce soit les enfants victimes eux-mêmes ou les proches.
02:33 Voilà donc des actions très concrètes de votre association. Je précise que votre association a un nouveau numéro.
02:40 On le laisse au standard de France Bleu Provence. On le trouve aussi sur notre site internet.
02:45 Donc que les personnes concernées n'hésitent surtout pas à vous appeler.
02:49 Vous aurez bien sûr toutes les réponses à apporter.
02:52 Juste si je peux rajouter quelque chose.
02:54 Pour conclure.
02:56 Merci beaucoup.
02:57 Nous sommes une toute jeune
02:59 association. Donc pour développer toutes ces actions que je viens de préciser, nous avons besoin d'aide, de soutien, des collectivités,
03:07 des entreprises aussi qui peuvent financer les bancs et défiscaliser une partie de leur financement.
03:11 Donc là actuellement nous avons trois bancs à disposition que nous avons achetés avec nos deniers personnels.
03:17 Mais si on veut développer les actions que je viens de décrire, on a vraiment besoin du soutien de tout le monde.