L'été 2023 a été marqué par des températures mondiales moyennes exceptionnellement élevées, ce qui laisse penser que cette année sera probablement la plus chaude de l'histoire.
Des canicules, des sécheresses, des inondations et des incendies ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord, causant des pertes humaines et des dommages économiques et environnementaux dramatiques.
L'hémisphère Sud n'a pas été épargné, battant même des records de chaleur en plein hiver austral.
Des analyses montrent que la saison estivale de 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale de 16,77°C.
Pour tenter de comprendre les causes et les conséquences de ce dérèglement climatique et pour répondre à nos questions sur ce sujet qui nous concerne tous nous recevons la climatologue et conseillère nationale, Valentine Python.
Des canicules, des sécheresses, des inondations et des incendies ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord, causant des pertes humaines et des dommages économiques et environnementaux dramatiques.
L'hémisphère Sud n'a pas été épargné, battant même des records de chaleur en plein hiver austral.
Des analyses montrent que la saison estivale de 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale de 16,77°C.
Pour tenter de comprendre les causes et les conséquences de ce dérèglement climatique et pour répondre à nos questions sur ce sujet qui nous concerne tous nous recevons la climatologue et conseillère nationale, Valentine Python.
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00:00 Welcome to Morax, Morax World !
00:02 En fait y'a des cons un peu partout, voilà.
00:04 Ça c'est un prototype extrait pour vous que je vous ai amené là.
00:06 Vous allez l'amener à Charabeu, jusqu'à Lausanne.
00:09 Parce que je suis assez vieux pour m'en foutre un truc.
00:12 Bah c'était une bonne soirée, voilà.
00:13 On va se le cacher, il est très très drôle.
00:15 Morax is back !
00:17 L'invité du matin.
00:18 Dérèglement climatique, cause et conséquence,
00:21 l'été 2023 a été marqué par des températures mondiales moyennes
00:25 exceptionnellement élevées, ce qui laisse penser que cette année
00:29 sera probablement la plus chaude de l'histoire.
00:33 Des canicules, des sécheresses, des inondations et des incendies
00:36 ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord,
00:38 causant des pertes humaines et des dommages économiques,
00:41 environnementaux dramatiques.
00:43 L'hémisphère sud n'a pas été épargné,
00:45 battant même des records de chaleur en plein hiver austral.
00:49 Des analyses montrent que la saison estivale de 2023
00:53 a été la plus chaude jamais enregistrée.
00:56 Avec des températures moyennes mondiales de plus de 16,77 degrés,
01:01 on va y revenir d'ici quelques instants,
01:03 pour tenter de comprendre les causes et les conséquences
01:06 de ce dérèglement climatique et pour répondre à nos questions
01:09 sur ce sujet qui nous concerne tous,
01:11 nous recevons ce matin sur le plateau
01:13 la climatologue et conseillère nationale Valentine Piton.
01:16 Bonjour.
01:17 Bonjour.
01:18 Merci d'être avec nous ce matin.
01:21 Réchauffement ou dérèglement climatique ?
01:25 Ou finalement c'est le résultat le même ?
01:27 Alors c'est les deux choses ensemble.
01:30 On a effectivement ce réchauffement global de l'atmosphère
01:33 dû à ces émissions de gaz à effet de serre que nous émettons.
01:38 Et ensuite ce réchauffement global va entraîner
01:41 un dérèglement du système climatique.
01:44 Et effectivement qui maintenant est très visible, perceptible,
01:51 avec des événements que les scientifiques n'imaginaient pas
01:58 voire avant une bonne décennie, voire même 20 ans.
02:02 Donc on a une accélération et une intensification de ces phénomènes.
02:07 C'est plus grave qu'on l'imaginait.
02:08 Je l'ai dit en préambule, les trois derniers mois
02:10 représentent la période la plus chaude jamais enregistrée
02:13 depuis le commencement de l'histoire humaine.
02:15 Là vraiment, là c'est vraiment inquiétant.
02:18 Alors c'est très inquiétant et d'autant plus que c'est probablement
02:21 si le plus chaud, même par rapport à une période de temps bien antérieure.
02:27 En termes de quantité de CO2 dans l'atmosphère,
02:30 c'est vrai que depuis 2015, on a déjà dépassé les 400 parties par million.
02:36 Et il faut bien comprendre que dans des périodes de réchauffement naturel
02:40 liées au cycle, sur le très long terme, tous les 100 000 ans,
02:43 on a ces alternances, périodes de glaciation, de réchauffement.
02:46 Et normalement on ne dépassait pas les 300 parties par million.
02:50 Là on est désormais à 420 parties par million.
02:53 Donc ça c'est vraiment l'anomalie.
02:55 Et uniquement pour le CO2, on fait les mêmes constats
02:58 par rapport aux autres gaz à effet de serre, le méthane, le protoxyde d'azote.
03:02 Et donc effectivement, cette quantité de gaz à effet de serre retient plus de chaleur.
03:09 Et ce qui probablement avait été insuffisamment anticipé,
03:13 c'est ce phénomène désormais aussi d'auto-réchauffement.
03:18 Parce que quand on a des incendies gigantesques sur tous les continents,
03:22 quand on a les océans eux-mêmes qui désormais,
03:25 on parle de canicule marine, où la température de l'eau devient très chaude,
03:30 il faut comprendre que la première partie du réchauffement induit par nos activités,
03:34 il a été absorbé par les océans.
03:37 A peu près 70% de la chaleur était retenue, absorbée par l'eau,
03:40 qui a un effet modérateur.
03:42 Or, ce qu'on constate, c'est que désormais ces océans
03:45 sont en surface devenus tellement chauds,
03:47 qu'ils restituent cette chaleur, principalement sous forme de vapeur d'eau.
03:50 Et on a là l'origine aussi de l'intensification de ces phénomènes extrêmes
03:56 concernant les pluies, les tempêtes, les ouragans,
04:00 dont l'intensité et la fréquence augmentent.
04:05 - Et c'est ce qui provoque, vous l'avez expliqué,
04:07 ce qu'on appelle cet effet de serre en fait.
04:09 - Alors l'effet de serre, c'est vraiment les gaz à effet de serre.
04:12 Donc les gaz à effet de serre qui sont produits par nos activités,
04:15 c'est principalement le CO2 qui est lié à la combustion des énergies fossiles.
04:20 C'est pratiquement 80% du réchauffement, c'est ce CO2.
04:24 Énergie fossile, donc c'est principalement l'échauffage,
04:28 bâtiments, les transports, ainsi que la production d'énergie.
04:32 Parce qu'à l'échelle mondiale, c'est moins le cas en Suisse,
04:35 grâce à l'énergie hydraulique en particulier.
04:37 Mais à l'échelle mondiale, on a encore malheureusement
04:39 la plus grande partie de l'électricité qui est produite à partir d'énergies fossiles.
04:46 Qu'on va brûler les fameuses usines à charbon.
04:50 Donc il y a tous ces gaz à effet de serre-là,
04:55 je vous le dis, ça fait à peu près 70%.
04:57 Et puis on a un bon 10%, c'est la déforestation,
05:01 qui va émettre aussi du CO2.
05:03 Et ensuite vous avez pratiquement 20%, c'est le méthane.
05:08 Là c'est lié principalement à l'élevage intensif,
05:12 ainsi que à la gestion des déchets,
05:15 et aussi aux gaz naturels, les conduits de gaz naturels,
05:19 ainsi que même les extractions aussi de fossiles,
05:22 ont énormément de pertes, donc continuent finalement,
05:25 même quand ils sont abandonnés, d'émettre des gaz à effet de serre.
05:30 Donc là il y a vraiment urgence, il faut réagir.
05:32 On parle beaucoup de la météo aujourd'hui, avec des températures incroyables.
05:35 Climat et météo, c'est intimement lié finalement ?
05:37 Alors oui, bien sûr, en fait, ce qui change,
05:41 donc on utilise les mêmes paramètres, évidemment,
05:43 on va analyser les températures, l'humidité de l'air,
05:48 les quantités de précipitations sur des périodes données.
05:54 La différence évidemment, c'est que la météo, c'est sur le court terme,
05:58 et on va faire une prévision sur les jours qui viennent,
06:01 alors qu'en climatologie, c'est vraiment l'analyse
06:05 sur des longues périodes, voire de très longues périodes,
06:08 qui permettent aussi ensuite de faire des scénarios,
06:10 mais sur de longues périodes également.
06:13 Cette météo qu'on a aujourd'hui, avec des températures
06:16 inhabituelles en cette période, au-dessus des normales de saison,
06:20 comme on a l'habitude de le dire, est-ce que c'est un indicateur aussi
06:25 clair par rapport à ce qui se passe au niveau du climat aujourd'hui ?
06:27 Est-ce que c'est un baromètre en quelque sorte ?
06:29 Oui, alors tout à fait, d'autant plus qu'on voit que
06:34 ces périodes qui sont au-dessus des normes,
06:39 les normes qui sont des moyennes,
06:40 on voit en fait chaque année, que quelles que soient les périodes de l'année,
06:45 donc été comme hiver, on voit qu'on est régulièrement
06:49 au-dessus des normes de température, et ça déjà depuis plusieurs années.
06:53 Et c'est vrai qu'on entend beaucoup concernant cette année en disant
06:57 "c'est exceptionnellement chaud", mais on le disait déjà en 2022.
07:01 Et on le disait déjà en 2021, en ce qui concerne alors aussi
07:06 les précipitations, si vous vous souvenez,
07:08 qui avaient vraiment touché l'Europe de façon très brutale.
07:10 Mais la même année, on avait par contre déjà des vagues de chaleur
07:15 totalement inédites dans des régions du nord, comme le Canada.
07:20 Et on avait aussi déjà des températures et des vagues de chaleur inédites
07:24 aussi en Asie, en Chine, en Inde, etc.
07:28 Et vous l'avez dit, l'hémisphère sud n'est pas épargné également.
07:33 Donc malheureusement, on est déjà entré dans effectivement
07:39 un dérèglement climatique, et la question c'est
07:44 où en sommes-nous par rapport à des points de bascule ?
07:48 Voilà, donc en tout cas, globalement, il n'y a pas de retour en arrière possible,
07:54 parce que la grande majorité des gaz à effet de serre,
07:57 une fois qu'ils sont dans l'atmosphère, ils restent un certain temps,
08:01 à peu près un siècle, et puis la chaleur qui est retenue,
08:07 elle va être absorbée par les océans, et une fois qu'ils sont réchauffés,
08:12 ils peuvent rester chauds pendant des siècles, même des millénaires.
08:16 Donc ce phénomène-là, on ne peut pas revenir en arrière.
08:19 La question est, est-ce qu'on va réussir à calmer les choses,
08:24 donc à stopper ce qui alimente cette machine,
08:27 avant que la machine s'auto-réchauffe de façon incontrôlable ?
08:34 – Oui, quand on vous entend, on a presque l'impression que c'est trop tard ?
08:39 Vous avez encore le pouvoir ? C'est assez alarmiste comme…
08:42 – Alors il ne faut jamais penser que c'est trop tard,
08:45 parce que ça pourrait toujours être pire, dans le sens que si maintenant,
08:49 on ne réduit pas drastiquement nos gaz à effet de serre,
08:53 on va alors à coup sûr aggraver encore plus la situation,
08:57 et on va à coup sûr dépasser tous ces points de bascule,
09:02 qui ensuite fait que par effet d'auto-réchauffement,
09:06 on ne pourrait plus du tout garantir la viabilité de la planète,
09:10 en tout cas de la majeure partie de sa surface, pour la vie, pour les sociétés.
09:18 – Valentine Piton est avec nous ce matin,
09:21 dérèglement climatique, cause et conséquence, on en parle,
09:23 et on revient dans un instant pour parler de ce sujet,
09:26 je le disais, qui nous concerne toutes et tous.
09:28 [Musique]
09:32 Dérèglement climatique, cause et conséquence, on en parle ce matin,
09:35 avec Valentine Piton, climatologue et conseillère nationale,
09:38 merci d'être avec nous pour répondre à toutes ces questions sur ce sujet,
09:42 je le disais tout à l'heure, qui nous concerne toutes et tous,
09:44 et il faut vraiment aujourd'hui avoir une vraie prise de conscience,
09:48 c'est hyper important de faire attention à tout ce qui se passe,
09:51 ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
09:53 même si c'est vrai qu'il y a un côté, il faut bien dire agréable,
09:56 de pouvoir traîner un peu sur une terrasse, voilà, c'est pas normal,
10:00 il va falloir, comment dire, peut-être agir,
10:03 est-ce qu'on peut agir, est-ce qu'il n'est pas trop tard ?
10:05 Vous avez répondu à la question tout à l'heure, il n'est jamais trop tard,
10:09 ça c'est, il faut rester un peu positif évidemment,
10:12 mais la vérité c'est que les activités humaines sont responsables,
10:16 est-ce que c'est les seuls responsables de ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
10:19 et de ce qui est en train de se passer ?
10:22 – Alors très très clairement, tout ce phénomène de réchauffement climatique,
10:26 et ensuite de dérèglement qu'il engendre, on peut vraiment l'affirmer,
10:31 c'est dû à ces émissions de gaz à effet de serre additionnelles
10:35 liées à nos activités, j'ai parlé tout à l'heure
10:39 de la combustion des énergies fossiles qui produit les trois quarts du réchauffement,
10:46 et ensuite on a aussi le dernier quart qui est lié au système agroalimentaire intensif,
10:54 qui comprend d'ailleurs aussi la déforestation,
10:57 qui se fait surtout pour produire des nouvelles terres
11:02 avec des productions très intensives de soja par exemple,
11:10 ou de palmiers à huile, cette fameuse huile de palme en Indonésie etc.
11:15 Donc dans nos habitudes, dans nos modes de vie,
11:19 il faut qu'on fasse le lien par rapport à tout ce que l'on consomme
11:23 et à notre façon de vivre avec ces gaz à effet de serre.
11:27 Il y a des façons maintenant assez simples de calculer notre bilan carbone
11:31 sur le mois ou sur l'année, et puis les postes principaux seront un peu toujours les mêmes,
11:38 le chauffage, le transport, l'alimentation, mais aussi tout ce qu'on consomme,
11:44 les vêtements par exemple, et là quand on vit en Suisse,
11:47 ce qui est important aussi c'est de considérer non seulement les émissions
11:51 que l'on produit sur place quand par exemple on allume le moteur de la voiture,
11:56 mais aussi les émissions qu'on dit indirectes ou émissions grises
12:01 liées aux produits, aux biens de consommation dont on profite ici en Suisse,
12:08 mais qui ont été produits ailleurs.
12:10 Dans le cas des vêtements par exemple,
12:12 c'est pratiquement 100% des gaz à effet de serre liés à la production de ce vêtement
12:16 ont été émis en dehors de la Suisse, en Asie en particulier.
12:21 Donc il faut revoir toutes ces habitudes,
12:23 ça veut dire qu'il y a pas mal de changements effectivement à apporter
12:26 à nos comportements de tous les jours.
12:28 Ce qu'on est en train de vivre aussi en ce moment,
12:30 on sort d'une canicule, le lendemain on perd 15 degrés,
12:33 après ça se réchauffe, ça revient, on passe d'un extrême à l'autre,
12:37 ça, ça s'appelle véritablement un dérèglement climatique
12:40 et c'est là où ça devient compliqué et ça devient ingérable finalement.
12:43 Oui, alors effectivement, ce qui se passe avec ce réchauffement global,
12:47 on l'a dit, on a aussi la surface des océans qui émet beaucoup plus de vapeur
12:52 et donc le système climatique était déjà un système qu'on peut qualifier de chaotique
13:01 mais avec quand même des constantes, c'est ça les climats,
13:05 on avait des climats constants,
13:06 on pouvait compter disons sur certaines constantes en termes de température,
13:13 en termes de précipitation avec des différences entre les saisons
13:19 en ce qui nous concerne dans nos latitudes
13:21 et ça c'est vrai que c'est en train de devenir beaucoup moins sûr.
13:28 Il y a tout un enjeu d'adaptation du coup,
13:31 tant pour l'être humain dans nos habitudes de vie
13:36 mais aussi pour l'agriculture
13:38 et ce qui est très inquiétant c'est dans quelle mesure les écosystèmes
13:43 vont pouvoir aussi s'adapter.
13:45 Là par exemple ce qu'on vit maintenant,
13:47 on a déjà eu deux phases de canicule au début de l'été,
13:53 là on était déjà fin août, c'était vraiment très chaud
13:57 et puis maintenant ça revient.
13:58 Alors effectivement, c'est quand même moins chaud que celle d'il y a deux semaines
14:03 mais c'est pas normal et puis pour les arbres et la végétation,
14:07 eh bien ça veut dire que c'est encore un effort supplémentaire
14:14 et donc là on voit qu'il y a notamment beaucoup de conifères qui passent par le cap,
14:19 les feuillus essaient, ils sèchent beaucoup plus vite,
14:22 ils lâchent leurs feuilles beaucoup plus vite
14:24 et le problème c'est qu'on sait qu'on vient ensuite par la suite des hivers aussi trop doux
14:29 avec peu de précipitations neigeuses pratiquement plus en pleine,
14:34 eh bien on peut pas non plus reconstituer les réserves d'eau pour ces plantes.
14:38 Donc il faut essayer d'imaginer si nos écosystèmes passent au niveau de seuil,
14:43 ils arrivent plus à récupérer,
14:45 eh bien là effectivement il faut s'inquiéter,
14:49 il faut adapter aussi nos écosystèmes.
14:52 Prise de conscience, comment faire face à tout ça ?
14:54 Est-ce qu'on doit passer par la politique aussi en tant que Conseil national ?
14:58 Vous pouvez peut-être faire quelque chose aussi,
14:59 vous avez les deux casquettes, climatologue et Conseil national,
15:02 est-ce que finalement il doit pas y avoir un appel à la société ?
15:06 Oui tout à fait.
15:07 Mais ça doit pas seulement être dans notre petite Suisse au milieu de l'Europe,
15:09 ça doit être un appel mondial ?
15:11 Alors c'est mondial, c'est international
15:13 et là effectivement la Suisse a vraiment une carte à jouer
15:16 parce qu'on aurait les moyens en fait d'être exemplaires
15:22 et quand je dis on aurait les moyens,
15:24 c'est collectivement parce qu'on est un pays très riche
15:27 mais même en Suisse il y a quand même des écarts très importants
15:31 et par exemple la majorité de la population est locataire.
15:36 En ce qui concerne par exemple le chauffage
15:41 et de plus en plus aussi la climatisation
15:44 qui est aussi ensuite un effet de réchauffement, d'auto-réchauffement.
15:48 Parce qu'il fait chaud, il peut y avoir de l'air.
15:49 Voilà, et les climes, il faut pas l'oublier,
15:51 émettent des gaz à effet de serre très puissants
15:53 et en plus augmentent le réchauffement local à l'extérieur,
15:57 donc l'îlot au chaleur dans les villes.
15:59 Donc tout ça il faudrait effectivement l'anticiper
16:02 et puis faire, du coup c'est clair,
16:05 ça va être plutôt les propriétaires immobiliers
16:08 qui devraient faire l'effort
16:09 et peut-être ce que les gens ignorent,
16:11 c'est que les grands propriétaires
16:13 qui possèdent la plupart des immeubles du pays
16:16 sont parmi les acteurs aussi les plus puissants,
16:18 les grands distributeurs comme COP, Migros,
16:21 les grandes assurances, les grandes banques, etc.
16:24 Donc ces acteurs-là ont une responsabilité
16:26 finalement bien plus importante
16:28 que le locataire majoritaire en Suisse
16:33 et ils ont, ces acteurs-là, des appuis très forts
16:36 et en majorité au Parlement.
16:39 Et c'est aussi pour ça que moi en tant que climatologue
16:41 je me suis lancée en politique en 2019
16:45 parce que c'est vraiment là que les leviers doivent se faire
16:48 mais pour l'instant les rapports de force
16:50 sont encore inégalitaires
16:53 et c'est fondamental parce que tant que
16:56 ces acteurs-là ne prennent pas leur responsabilité
16:58 on n'applique pas le principe aussi du pollueur-payeur
17:01 et on fait supporter de façon beaucoup plus lourde
17:04 sur le citoyen moyen
17:06 le coût de la transition
17:08 et de plus en plus de l'adaptation
17:10 qui on le voit désormais nécessaire.
17:13 – Valentine Piton, merci beaucoup d'être venue
17:15 éclairer notre lanterne sur ce sujet ce matin.
17:19 En tous les cas le mot d'ordre peut-être pour terminer
17:21 c'est que tout le monde doit prendre conscience
17:23 déjà c'est hyper important
17:24 c'est que déjà il faut avoir une prise de conscience
17:26 et puis après les petits efforts
17:27 même s'ils semblent anodins sont importants
17:30 si on les accumule tous ces petits efforts
17:32 ça fait la différence au bout, c'est ça ?
17:33 – Alors bien sûr parce que c'est vraiment
17:35 par rapport à notre vie au quotidien
17:38 et c'est vrai qu'il faut pour chaque chose qu'on consomme
17:41 se poser la question "comment je peux le diminuer
17:45 en améliorer l'efficacité etc."
17:47 et rationaliser notre consommation
17:50 il ne s'agit pas du tout de retourner à l'âge de Pierre
17:52 il s'agit juste d'être plus sobre
17:54 et puis la sobriété finalement au 18ème siècle
17:57 le siècle des Lumières c'était une vertu
17:59 peut-être qu'il est temps d'en refaire une vertu.
18:01 – Merci, belle journée, qu'est-ce que je peux vous souhaiter
18:02 aujourd'hui Valentine Piton ?
18:04 – Eh bien, beaucoup d'endurance, voilà.
18:10 – D'endurance ?
18:10 – La campagne politique, on est en plein dedans.
18:13 – J'imagine, effectivement.
18:14 Peut-être qu'on aura l'occasion de vous retrouver
18:16 pour en parler plus précisément prochainement.
18:18 En tous les cas, belle journée à vous, merci beaucoup.
18:21 On vous retrouve également en podcast sur le site MLEMÉDIA.CH
18:24 On parle d'endurance c'est très bien
18:25 parce qu'on va parler sport dans un instant
18:27 et plus précisément de vélo avec Léo Degarigue
18:32 qui arrive d'ici quelques instants.
18:33 [Musique]
18:35 *Rire*