Les Américains se sont rendus aux urnes pour élire leur prochain président, un choix crucial entre Kamala Harris et Donald Trump dans un contexte mondial marqué par des crises et de grands défis.Ce scrutin aux répercussions internationales fait l'objet d'une émission spéciale, avec des analyses approfondies et un éclairage sur les enjeux de la désinformation.
Dominique Dirlewanger, historien et auteur, revient sur les moments clés de l’histoire présidentielle américaine et l’évolution du pays.
Dominique Dirlewanger, historien et auteur, revient sur les moments clés de l’histoire présidentielle américaine et l’évolution du pays.
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00:00Casino barrières de Montreux.
00:02Votre émission avec le casino barrières de Montreux.
00:05...
00:08M le Média, émission spéciale, élection présidentielle américaine.
00:13Émission spéciale, scrutin présidentiel, avec un enjeu historique.
00:17Hier, mardi 4 novembre, les Américains se sont rendus aux urnes
00:21pour élire leur prochain président.
00:23Un choix crucial entre Kamala Harris et Donald Trump
00:27dans un contexte mondial marqué par des crises.
00:29Des grands défis, ce scrutin aux récupérations internationales
00:34fait l'objet d'une émission spéciale ce matin
00:37avec des analyses approfondies et des éclairages
00:40sur les enjeux de la désinformation.
00:43On va en parler avec notamment notre invité ce matin,
00:46Dominique Dierlwanger.
00:48Bonjour Dominique, historien, auteur,
00:51et qui nous fait le plaisir d'être avec nous ce matin.
00:52Merci d'être là ce matin.
00:54Bonjour Morax, merci.
00:55Pour nous aider à décortiquer un petit peu cette élection,
00:58on l'a dit, avec un enjeu historique.
01:00On va y revenir d'ici quelques instants.
01:02Laissez-moi présenter également les autres intervenants
01:04de cette émission spéciale.
01:06Un grand bonjour à Jean-Charles Simon,
01:07qui s'est levé très tôt ce matin pour venir nous rejoindre.
01:09Monsieur le consultant, bonjour.
01:10Bonjour.
01:11Montrez-nous Jean-Charles.
01:12Mais écoutez, c'est mal parce que je n'ai pas dormi de la nuit
01:14parce que je n'avais pas de sujet pour ma chronique.
01:17Et puis j'arrive ici et on me dit,
01:18c'est quoi les élections américaines cette nuit ?
01:21C'était cette nuit.
01:23Ah ben dis donc, on ne me dit rien.
01:24Comment voulez-vous que je sois consultant si on ne me dit rien ?
01:27Oui, c'est bien ça le problème.
01:29On en va en parler d'ici quelques instants.
01:30En tout cas, merci Jean-Charles d'être avec nous ce matin.
01:32David Letart, également notre programmateur musical.
01:35Bonjour David.
01:36Bonjour à tous.
01:37Parce que la musique a un rôle essentiel aussi,
01:39et très important, notamment les artistes.
01:41Et pas que pour cette élection-là, depuis longtemps.
01:44Et puis, évidemment, Léo Degary qui est avec nous.
01:47Notre journaliste qui nous tiendra au courant de l'évolution
01:50de cette annonce qui, finalement, va arriver plus tôt que prévu.
01:53Parce qu'on disait, on ne saura pas aujourd'hui
01:56qui sera le président ou la présidente des Etats-Unis.
02:00On y reviendra.
02:01On aura l'occasion de pouvoir en savoir un petit peu plus
02:05en direct pour cette émission spéciale.
02:08Merci d'être avec nous, Dominique Dierglanger.
02:10On va pouvoir parler un peu de cette,
02:12on l'a dit, de cette élection qui a un enjeu historique.
02:15C'est particulier, quand même, cette année.
02:17Toute élection est historique,
02:18parce que quand on change le personnel politique,
02:20ça va avoir quelques influences sur les années qui viennent.
02:22Donc, c'est la définition d'un événement historique.
02:24Donc, à ce taux-là, effectivement, tout est historique.
02:27Maintenant, ce qui est historique,
02:28enfin, disons, ce qui est original,
02:30c'est qu'on va avoir un président qui a été quand même condamné.
02:33Ça, c'est quand même...
02:34D'habitude, on perd son siège de président.
02:36On est destitué pour des problèmes judiciaires.
02:39Là, c'est un homme condamné qui va arriver à la tête des Etats-Unis
02:43selon les premières projections.
02:45Il est aussi en phase de réussir ce qu'il avait raté en 2016.
02:48C'est-à-dire qu'il a probablement actuellement
02:51la majorité des voix populaires.
02:53Il a gagné le Collège des grands électeurs en 2016.
02:56Il a perdu en 2020.
02:56Mais là, non seulement, il aurait le nombre de grands électeurs,
03:00mais en plus, il aurait un ras-de-marée en termes de populaire.
03:03Donc, il est bien.
03:04Il se passe bien quelque chose aux Etats-Unis où il incarne
03:06et où une partie de la population américaine se reconnaît dans son projet.
03:11Là, on voit bien l'Amérique conservatrice
03:14dans toute sa splendeur, en quelque sorte.
03:16C'est inquiétant, ce qui se passe ?
03:18Oui, d'un point de vue démocratique, c'est assez inquiétant
03:22parce qu'effectivement, il a déjà annoncé
03:24que c'était tout pour sa pomme, qu'il serait dictateur un jour,
03:27qu'après, les Américains seraient tellement contents
03:30qu'ils n'auraient plus jamais besoin d'aller aux élections.
03:33Donc, non, il annonce des choses assez inquiétantes.
03:35Et il parodie ou il mime un certain nombre de grands dictateurs du XXe siècle.
03:41Donc, il y a de quoi, effectivement, être un peu inquiet.
03:43Ce qui est aussi un symptôme qu'on discute peu,
03:46c'est qu'il a complètement siphonné le Parti républicain.
03:48Il n'y a personne qui peut s'opposer à lui à l'intérieur du Parti conservateur.
03:52Donc, il a fait le ménage, en quelque sorte.
03:54Il est aussi très imprévisible sur ses projets.
03:58C'est-à-dire que son slogan, là, « We will fix it »,
04:00on ne sait pas très bien comment il va fixer les choses,
04:02mais en fait, il a annoncé qu'il allait aller par grand coup,
04:04par grande décision autoritaire.
04:08Et là-dessus, effectivement, sur les enjeux internationaux,
04:10mais aussi sur les enjeux de toute une partie de la population américaine,
04:15il y a de quoi être inquiet quand on a vu ce qui s'est passé autour de l'avortement.
04:18Et puis, du fait que les juges qu'il a mis en place à la Cour suprême
04:21ont invalidé, maintenant, l'avortement ou la reconnaissance de l'avortement,
04:25au niveau national, c'est effectivement inquiétant.
04:27C'est les préludes.
04:28Oui.
04:29Ça, c'est au niveau national, mais au niveau international,
04:31quelle répercussion ça pourrait avoir ?
04:35Alors là, franchement, c'est difficile à dire.
04:37Il a dit qu'il allait régler l'Ukraine en 24 heures en téléphonant à Vladimir.
04:41Sur Gaza, aussi, il est capable de tout et n'importe quoi.
04:44C'est délicat.
04:46C'est délicat de voir.
04:47On a la première expérience, 2016-2020,
04:49où on a vu quand même l'appareil démocratique américain corseter un petit peu.
04:54Il ne pouvait pas tout à fait faire n'importe quoi.
04:55Là, il revient avec l'épisode du Capitole, où il a quand même appelé ses partisans
04:59à ne pas reconnaître sa non-réélection en 2020.
05:05Il annonce des choses, effectivement, assez permettoires.
05:07Il va lui-même se grattier.
05:08C'est quand même le truc extraordinaire,
05:09ce qui va permettre d'interrompre une bonne partie des choses.
05:13Maintenant, comment l'appareil judiciaire ?
05:15Comment l'opposition ?
05:15Parce qu'on reste quand même dans une très grande démocratie.
05:18C'est un pays qui est immensément fracturé.
05:20Ça se joue quand même dans un mouchoir de poche.
05:21On parle de dizaines de milliers de voix entre les deux candidats.
05:25Kamala Harris, elle a décidé de ne pas prendre la parole ce soir
05:27parce qu'effectivement, il y a un certain nombre des États pivots,
05:29ces swing states, dont on attend les résultats.
05:31Et là aussi, les premiers qui sont tombés,
05:32que ce soit la Géorgie ou la Caroline Nord, c'était attendu.
05:35Mais disons, sur la Pennsylvanie, sur le Wisconsin, le Michigan,
05:38là, effectivement, le suspense est encore là.
05:40Donc, on aura aussi peut-être des rebondissements judiciaires.
05:43Enfin, ça va être très compliqué, même si effectivement,
05:46on est surpris ce matin de voir le raz-de-marée
05:48que Trump a réussi à enclencher.
05:50On a souvent entendu de lui, dans les commentaires,
05:53il fait ce qu'il dit et il dit ce qu'il fait.
05:56Parce que c'est souvent ce qui a été dit.
05:57Est-ce que c'est vrai, finalement ?
05:58Oui, il est imprévisible.
06:01Après, il dit tout et n'importe quoi.
06:02Donc, ce n'est pas le principe de cohérence qui permet
06:05de vraiment évaluer, analyser finement son discours et ce qu'il fait.
06:10Après, il y a tous les gens autour de lui.
06:13Et puis, c'est vrai que là, entre un certain nombre de fondations
06:17ultra-conservatrices, la présence d'Elon Musk,
06:19qui a aussi financé massivement sa campagne,
06:22c'est un peu délicat de savoir dans quelle direction le vent va souffler.
06:27Vous l'avez dit, un président condamné, un candidat condamné,
06:30un candidat menteur également.
06:31On l'a vu lors du débat entre les deux candidats,
06:33accuser la communauté haïtienne de Springfield
06:35de manger les animaux de compagnie des Américains.
06:38Ça ne suffit pas à enrayer la dynamique Trump.
06:40C'est le contraire.
06:41Son discours, lors de ce débat, s'est tourné de manière virale.
06:46C'est 2,7 milliards de vues sur X Twitter.
06:48Donc, plus il dit de choses absurdes, plus il est outrancier,
06:52plus sa base électorale le suit.
06:53Et c'est ça la différence entre 2016.
06:55En 2016, on pouvait faire d'un candidat de téléréalité,
06:59un millionnaire qui avait fait des faillites retentissantes,
07:01une espèce d'épiphénomène complètement loufoque.
07:04Mais aujourd'hui, près de neuf ans après,
07:06c'est quelqu'un qui a une base électorale,
07:09qui a constitué un mouvement.
07:10Le Trumpisme existe, malgré le fait qu'on regarde ça d'Europe
07:13avec des yeux un peu effrayés.
07:15Non, non, il a inversé vraiment.
07:17Et là, comme je le disais tout à l'heure,
07:18les commentateurs aux États-Unis insistent pour dire
07:21qu'il a probablement gagné le nombre de voix populaires.
07:24Et puis ça, c'est quelque chose de significatif.
07:25On ne peut pas juste faire comme si, effectivement,
07:27la population américaine n'était pas derrière lui.
07:29Est-ce que ça traduit une situation américaine actuelle complexe
07:33ou est-ce que ça traduit aussi une époque
07:34où on voit des dirigeants de ce type-là aussi en Europe monter ?
07:39Lui, c'est peut-être plus extrême,
07:40mais ce n'est pas nouveau, ce genre de personnage.
07:42Oui, l'extrême droite, elle est très à la mode dans la décennie 2020.
07:47On verra ce que les historiens dans 30 ou 50 ans diront de cette décennie.
07:50Mais effectivement, en Europe, les extrêmes droites,
07:53en Italie, en Hongrie, elles sont portes du pouvoir.
07:55En France, en Allemagne, l'AFD qui fait des scores
07:58tout à fait inédits depuis la Deuxième Guerre mondiale.
08:00C'est sûr qu'on est dans une phase où il y a pas mal d'analogies.
08:04Mais d'ailleurs, c'était intéressant de voir dans la dernière phase
08:07qui précédait l'élection, ces deux dernières semaines,
08:09la discussion autour de « est-ce qu'on peut qualifier Trump de fasciste ou pas ? »
08:12Des historiens, de très grands historiens qui revenaient sur le fait
08:15qu'en 2016, il avait renoncé et puis qu'il changeait d'avis maintenant.
08:19Donc il y a un enjeu autour d'une recomposition générale
08:22des droites dures, des droites autoritaires dans le monde actuel.
08:28En même temps, ce qui est assez net dans le succès de Trump,
08:31c'est que nous d'Europe, on a l'impression que les États-Unis vont bien.
08:33Ils ont effectivement au niveau macroéconomique des super bons indicateurs.
08:37Mais en fait, l'inflation, elle met au tapis toute une partie de cette classe moyenne.
08:41Et de la même façon que les années 30, la crise des années 30 avait quand même nourri
08:44un populisme et puis une forme d'autoritarisme en nombre de parties.
08:47On a un peu cette configuration-là qui apparaît aujourd'hui.
08:50Donc ça, c'est effectivement une des leçons.
08:52Après, à voir comment l'histoire va se suivre, ça, malheureusement,
08:55il faudra attendre les prochains mois, les prochaines années.
09:03Avec du monde sur le plateau, Dominique Dierwanger, merci d'être avec nous.
09:07Ce matin, Jean-Charles Simon, Léo de Garrigue et David Letart.
09:11Il est quoi ? 7h27 maintenant.
09:13Quelles sont les infos que nous avons en direct des États-Unis ?
09:18Justement, que se passe-t-il à ce moment précis ?
09:21Alors, rappelons qu'il faut 270 grands électeurs à un candidat pour être élu président.
09:25À l'heure actuelle, 214 grands électeurs pour Kamala Harris, 247 pour Donald Trump.
09:30Le New York Times donne plus de 95% de chance à Trump de redevenir président.
09:35Quelle leçon de l'histoire présidentielle américaine peut éclairer ce scrutin, Dominique Dierwanger ?
09:41Déjà, son premier mandat.
09:44C'est-à-dire qu'on va effectivement jouer au jeu des 7 différences entre 2016-2020, 2025-2029.
09:52Il a engorgé une expérience.
09:53Il s'est considérablement aussi renforcé sur son discours extrêmement virulent,
09:59les insultes, les injures.
10:01Il a été condamné entre-temps aussi.
10:03Condamné au pénal pour avoir étouffé l'affaire de Stormy Daniels,
10:07cette actrice de porno qu'il a payée pour éviter le scandale au moment de son élection en 2016.
10:13Aussi condamné sur la question du capital et de l'insurrection qu'il a appelée de ses voeux
10:18au moment de la transition avec Joe Biden.
10:20Donc, tous ces éléments-là pèsent bien évidemment dans le jeu maintenant.
10:24Et puis, il va avoir les coups d'effrange parce qu'il aura le Sénat qui est basculé à droite,
10:28c'était attendu, un tiers du Sénat qui était réélu en même temps que la présidentielle maintenant.
10:33Donc, il a aussi beaucoup de coups d'effrange.
10:36Il aura un soutien au niveau du législatif qui va lui permettre de faire des choses assez brutales.
10:42C'est pas ridèle quand même.
10:44Tout ce qu'il a fait et que les gens continuent à...
10:46Mais il incarne quelque chose.
10:48Il y a Trump, il y a la figure du personnage.
10:51D'ailleurs, dans les sondages d'opinion, la plupart des Américains le trouvent pas du tout sympathique
10:54et jugent que c'est pas forcément quelqu'un de crédible.
10:57Par contre, son discours...
11:00Alors, il reprend le slogan de Reagan,
11:02« Make America Great Again »,
11:03mais là où Reagan voyait ça comme la promesse d'une décennie glorieuse
11:07et puis on allait faire quelque chose d'optimiste,
11:09lui, il voit ça vraiment de manière réactionnaire,
11:10on va revenir à l'Amérique qui gagnait, etc.
11:14Et puis, son slogan qui est tout droit tiré de la télé-réalité,
11:16« We will fix it », je vais réparer les trucs, quoi.
11:19Donc, comment, avec quels moyens, on n'en sait rien.
11:22Mais voilà, il est dans cette ère avec les réseaux sociaux,
11:26il y a Elon Musk dans son staff proche,
11:28mais il y a un conservateur,
11:30il y a effectivement la droite évangélique qui est alignée derrière lui,
11:34la question de l'avortement c'est une chose,
11:36mais les droits de la communauté, LGTBIQ, etc.
11:40vont aussi probablement être la cible d'un nombre important de décisions.
11:45Et puis, c'est le pouvoir d'achat, les gens ont voté avec leur porte-monnaie.
11:48Quand il annonce qu'effectivement il va soutenir l'Amérique d'abord,
11:53qu'il va remettre des barrières protectionnistes,
11:55effectivement, c'est un discours qui porte.
11:57Et donc là, il a capté quelque chose de l'électorat américain,
12:00même si le pays est immensément clivé.
12:02La polarisation est très forte, les villes, les campagnes,
12:05il y a les gens qui gagnent, les gens qui perdent,
12:07là, il y a les communautés aussi,
12:09les insurrections, les contestations aussi de ces votations.
12:13Ce n'est pas un pays apaisé, donc il va prendre le pouvoir.
12:16Donc là, ça va aussi, il va fracturer considérablement
12:19la possibilité de gouverner, et puis de qu'est-ce qu'il veut faire.
12:22Ce qui est sûr, c'est qu'il va bosser pour sa pomme,
12:24c'est clair que dans ses problèmes judiciaires,
12:27si tout va bien, ça va être réglé.
12:29– Que dire de ses soutiens ? On l'a évoqué à Lone Musk à l'instant,
12:32notamment, il a, je veux dire, une population incroyable derrière lui
12:37qui le soutient aussi, des gens qui ont du pouvoir.
12:40Que dire de ça ? C'est assez particulier aussi, ça.
12:44– Oui, c'est-à-dire qu'il continue d'augmenter
12:46et d'accroître son soutien populaire, c'est ça.
12:49Malgré tout, les affaires, le côté irrévérencieux,
12:53en fait, ça porte quand même, il est suivi par une majorité d'Américains.
12:58Alors pas une majorité écrasante, mais une majorité quand même,
13:01ça suffit en démocratie pour être élu,
13:03et donc de ce point de vue-là, effectivement, il progresse.
13:06Après, ce que ça dit, c'est que nous, on a quand même,
13:08depuis l'Europe, une distorsion de la réalité
13:11qui fait qu'on ne peut pas croire une chose pareille.
13:14Déjà, le système américain, le système électoral est d'une complexité folle,
13:17et si on s'amuse à se poser des questions entre nous,
13:19je pense qu'on peut se coincer assez vite
13:20sur pour comprendre exactement comment fonctionnent
13:22ces collèges et grands électeurs, et à quel moment on vote quoi.
13:24Et de la même façon, en fait, le rôle des réseaux sociaux est largement commenté,
13:31mais c'est en même temps que ces meetings sont à moitié vides.
13:34Son avant-dernier meeting a pas rempli les foules non plus,
13:37mais c'est un vote de protestation.
13:39C'est aussi un vote dans lequel les Américains se projettent
13:41dans un projet où on espère que ça ira mieux.
13:44Et donc, ça implique de nier complètement le réchauffement climatique,
13:48le dérèglement climatique, de nier les problématiques internationales,
13:51de nier les enjeux futurs, même si une partie de l'électorat,
13:56enfin de ceux qui financent sa campagne, les grands groupes économiques,
14:00le fait qu'Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, soit derrière lui,
14:02c'est qu'il y a quand même deux, trois personnes
14:04qui ont des intérêts à le voir aujourd'hui aux commandes.
14:06Léo de Greg.
14:07Les grandes célébrités américaines, les grands acteurs, les grands chanteurs,
14:10pour la plupart soutiennent Kamala Harris, il y a un soutien fort.
14:13Est-ce que c'est pas un soutien à double tranchant,
14:15avec un parti démocrate qui est vu comme le parti des élites aussi,
14:19qui renforce cette image-là ?
14:21C'est sûr que Trump construit une bonne partie de son discours et de sa rhétorique.
14:25Après Kamala Harris, elle a fait une campagne éclair,
14:27elle a commencé mi-juillet seulement,
14:29donc là le parti démocrate a quand même une lourde responsabilité,
14:31Joe Biden de ne pas avoir laissé la place plus tôt.
14:35Il y a aussi un problème lié à Gaza,
14:37la prise de position des démocrates par rapport au conflit israélo-palestinien
14:40n'était pas extrêmement claire.
14:42Elle a essayé, en tout cas ce week-end,
14:44de repositionner un peu le curseur sur cette question,
14:46mais c'était probablement aussi un peu tard,
14:48et donc là le vote arabo-musulman aux Etats-Unis,
14:51qui est un vote qui compte quand même,
14:52forcément que ça joue,
14:54parce que normalement il est acquis aux démocrates et pas aux républicains.
14:57Donc l'analyse un peu plus fine de la campagne,
15:01effectivement elle sera menée dans les mois qui viennent,
15:03mais c'était une campagne très difficile,
15:04et puis il y avait effectivement des enjeux sur lesquels
15:06c'était difficile de faire le poids face à la déferlante de Trump,
15:09qui en plus est sur un discours ultra simpliste,
15:11donc un slogan qui tient 300-400 signes.
15:15Vous n'allez pas pouvoir juste le décoder ou le neutraliser
15:18aussi facilement que ça.
15:19Alors elle a fait sa campagne,
15:20elle a essayé de redonner aussi un peu des élans à l'Obama,
15:23de l'espoir du progrès,
15:24d'aller vers des lendemains qui chantent,
15:26mais elle portait et l'héritage de Biden,
15:29qui, vu d'Europe, est quelque chose d'un très bon bilan,
15:31mais disons pour les Américains,
15:33quand ils vont faire le plein à la pompe,
15:34ils se rendent compte qu'en fait le pétrole n'a jamais été aussi cher chez eux,
15:37alors que chez nous il n'a jamais été aussi bas depuis très longtemps.
15:39Et donc ça, ça crée effectivement des éléments de distorsion
15:42qui font qu'à un moment du vote,
15:44les gens votent avec leur porte-monnaie
15:46ou votent pour celui qu'ils espèrent incarner un changement
15:49par rapport à une politique qu'ils considèrent être mauvaise.
15:51Et cette polarisation dont vous avez parlé,
15:53cette fracture entre deux Amériques,
15:55est-ce qu'elle a déjà été vue dans d'aussi grandes proportions ?
15:58On a vu notamment une campagne très marquée
16:01par des invectives entre les deux candidats,
16:02ce qui n'est pas nouveau,
16:03mais est-ce que dans de telles proportions c'est inédit ?
16:05Il y a une guerre civile, la guerre de sécession,
16:07elle marque quand même durablement l'histoire américaine.
16:09Si on veut encore plus loin,
16:10j'entends que c'est quand même un pays qui s'est construit
16:11sur un génocide des Amérindiens,
16:15donc il a quand même fallu exterminer les Indiens,
16:16la conquête de l'Ouest,
16:18nos imaginaires sont peuplés avec les westerns,
16:20mais c'est des hommes blancs qui vont voler des terres à des Indiens.
16:23C'est quand même une histoire coloniale, brutale, violente.
16:26La guerre a toujours marqué durablement l'inconscient collectif,
16:30les mentalités collectives aux Etats-Unis.
16:32Et donc non, non,
16:33ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis
16:35vivent une situation aussi polarisée.
16:37Ça a conduit à des guerres civiles par le passé.
16:39Là, la question, c'est avec un pays
16:42où il y a des dizaines de millions de personnes qui sont armées,
16:44il y a eu des milices,
16:45enfin, les gens qui ont pu essayer de prendre le capitole,
16:48parce que c'était quand même un joli fiasco cette insurrection.
16:51Mais enfin, ça montre que potentiellement,
16:52ça pourrait effectivement très mal tourner.
16:55Donc là, il y a bien évidemment la responsabilité des uns et des autres.
16:58Ce n'est pas du côté de Donald Trump
16:59qu'on va forcément trouver beaucoup de responsabilités.
17:01On l'a vu en tout cas ces neuf dernières années.
17:03Maintenant, comment les démocrates
17:05et comment les forces un peu de progrès
17:08vont réagir et tenter, disons,
17:09de négocier un peu ces prochains mois, ces prochaines années,
17:13c'est là aussi où on verra si ça peut aller vers le pire
17:18ou est-ce qu'on arrivera à, disons,
17:20limiter la casse avec un président aussi loufoque, disons.
17:24– Que dire de l'image de la femme dans tout ça ?
17:26On n'est pas près d'avoir une femme présidente des États-Unis.
17:29– Elle avait le double problème, une femme et, disons, personne racisée,
17:33ce qui amenait effectivement un gros enjeu par rapport à cette élection.
17:38– Non, ça, on n'est pas d'accord.
17:39– Racisée, Obama, ça ne l'a pas beaucoup gênée quand même pour être présidente.
17:44– Oui, mais alors on peut rétrospectivement se poser la question
17:46est-ce que Donald Trump aurait pu arriver à son succès
17:48s'il n'y avait pas eu Obama avant ?
17:49Parce qu'il y a aussi une partie de l'électorat de Trump,
17:53c'est la revanche des années Obama,
17:55c'est-à-dire d'avoir justement un président noir
17:59qui mène une politique aussi inclusive
18:01et puis qui déclasse l'homme blanc moyen
18:03qui est dans la base électorale du parti républicain et de Trump.
18:07C'est la réaction à Trump.
18:09On a vu aussi dans les années Obama
18:10toute une production artistique, cinématographique
18:14qui mettait en lumière les personnalités noires.
18:16On montre ce film, par exemple, fantastique
18:17sur les fameuses mathématiciennes de la NASA
18:19au moment du programme Apollo.
18:21Ça, c'est l'incarnation aussi d'une Amérique
18:22qui, tout d'un coup, redécouvre une part de sa population,
18:25cherche à lutter contre les discriminations.
18:27Enfin, les États-Unis, c'est à la fois
18:29Luther King Slant et Martin Luther King.
18:31Ça a toujours été les deux faces de la même médaille,
18:34c'est ça qu'il faut avoir à l'esprit.
18:35– C'est la grosse défaite des wokismes.
18:38– Oui, alors ça, on va avoir un débat assez intéressant
18:41sur qu'est-ce que c'est être wokoumian.
18:43C'est en tout cas la défaite d'une Amérique démocrate
18:47qui a de la peine à valider auprès d'une partie de son électoral
18:51les succès qu'elle a pu engendrer ces dernières années.
18:54Et puis, c'est la fin d'un système.
18:56C'est-à-dire que, en même temps,
18:58quand il est arrivé au pouvoir, Trump,
19:00il n'a pas pu remettre en cause l'Obamacare.
19:03L'assurance maladie n'a pas été annulée par Trump
19:05quand il est arrivé au pouvoir,
19:06quand bien même, pour lui,
19:07c'est le symbole de toute la wokitude ou le wokisme possible.
19:12Je ne sais pas.
19:13On verra si on arrive effectivement à annuler,
19:16parce que pour le coup, ce sera les anti-woke
19:18qui seront les chantres de la Concert Culture.
19:20Donc, est-ce qu'on arrivera à annuler tous les progrès,
19:22tous les lois qui sont passées ces dernières années,
19:25la reconnaissance de tout un certain nombre de droits pour les minorités ?
19:28Ça, c'est une bonne question.
19:30Et vous m'inviterez dans quatre ans à faire le bilan.
19:32MREME Le Média, émission spéciale, élection présidentielle américaine.
19:37Avec nos invités sur le plateau, Dominique Dierwanger,
19:41historien, professeur, auteur.
19:43Merci d'être avec nous ce matin.
19:45Avec Jean-Charles Simon, notre consultant.
19:49Un auteur.
19:50Un auteur aussi, bien sûr.
19:53Avec Léo de Garigues, notre journaliste.
19:56Et puis, avec David Letart, qu'on va retrouver dans quelques instants.
20:00On fait juste un point sur l'évolution des news
20:03qui nous viennent outre-Atlantique, mon cher Léo.
20:07Ça ne bouge pas vraiment.
20:08214 grands électeurs pour Kamala Harris.
20:11247 pour Donald Trump.
20:12Il en faut 270 officiellement pour être élu président.
20:15Le New York Times donne toujours Donald Trump
20:17avec plus de 95% de chance de victoire finale.
20:20Et les derniers bureaux de vote au Nevada viennent de fermer
20:23avec près de trois heures de retard à cause des longues files d'attente.
20:26Très bien, merci pour ce point.
20:28Vous ne m'avez pas répondu tout à l'heure, Dominique Gargandeur,
20:30je vous parlais des femmes.
20:31On n'est pas près de voir une femme présidente des États-Unis.
20:35Et c'est terrible, ça.
20:37Alors, ce n'est pas ni Hillary Clinton ni Kamala Harris
20:40qui vont marquer l'histoire.
20:41On n'a que des hommes autour de la table.
20:43On se pose la question.
20:44Et puis, on peut avoir quelques surprises avec Kamala.
20:47Non, la question des femmes a été omniprésente dans le débat politique.
20:51C'est la question de l'avortement.
20:53Kamala Harris a énormément cherché à aller chercher ce réservoir de voix.
20:59Il y a eu aussi un clip de campagne qui a fait polémique
21:01juste avant le week-end dernier où on allait chercher les femmes
21:05en disant de toute façon dans l'Urne, votre mari ne peut pas savoir
21:07ce que vous avez voté.
21:08Donc, dites-lui que vous avez voté Donald Trump, mais votez pour nous.
21:10Donc, non, ça a été un élément de mobilisation importante
21:15qui jouait dans le débat, mais là encore,
21:18qui n'a pas réussi véritablement à cliver l'électorat républicain.
21:22Donc, la question, c'est pourquoi les femmes votent pour Donald Trump ?
21:25Quand on voit les propos outranciers qu'il a tenus
21:28dans sa première campagne en 2016, les accusations pénales
21:33qui lui ont quand même valu d'être accusé d'agression sexuelle
21:36à plusieurs reprises.
21:37Il y a encore des cas qui sont apparus ces dernières semaines.
21:40Donc, non, non, c'est un enjeu parmi les multiples enjeux
21:44effectivement des minorités qui sont aujourd'hui inquiétants
21:48ou inquiétés aux États-Unis.
21:50On va parler du soutien qu'il a pu avoir, qu'il a eu, en tous les cas,
21:54lui et d'autres présidents aussi, et notamment aussi Kamala Harris,
21:57des artistes qui ont pris carrément position
22:01pour soutenir l'un ou l'autre.
22:02Et on va parler du lien entre, justement, les artistes, la musique
22:06et cette élection.
22:07Et David Letard, qui est avec nous, va préparer toute une chronique là-dessus.
22:12Un petit intermède musical entre les dépouillements des scrutins.
22:17Et puis, je suis avec un historien ici sur ce plateau.
22:19Donc, on va revenir un petit peu en arrière.
22:21Quand la musique devient un outil de communication politique
22:25afin de rendre le discours politique, justement, spectaculaire,
22:27comment la musique est devenue un enjeu de la présidentielle américaine ?
22:31Je vous propose, en musique, de parcourir un petit pont musical
22:34de ce panorama mad in US.
22:37Alors là, on est justement avec Hunters of Kentucky.
22:40À travers l'histoire américaine, la musique a été mise en profit
22:44par les campagnes électorales, la création de chants à la gloire des candidats
22:48ou qui attaquent leurs adversaires, remontent à peu près,
22:52il y a un peu plus de 200 ans.
22:54Et ici, c'est le titre, justement, The Hunters of Kentucky,
22:56un chant qui célèbre les exploits militaires d'Andrew Jackson.
23:00Il était face à John Quincy Adams.
23:02On est en 1824.
23:10Et on va enchaîner avec l'année 1932.
23:12Oui, 32, avec Léon Reisman et le titre Happy Days Are Here Again.
23:18C'est le premier titre pour la campagne présidentielle de Franklin Delano Roosevelt.
23:24Ce titre est classé 47e dans la liste des chansons du siècle aux Etats-Unis
23:28et même encore aujourd'hui, il figure parmi les titres les plus diffusés en télévision
23:33de l'autre côté de l'Atlantique.
23:34On est obligé de faire des raccourcis et on avance dans le temps.
23:37On passe en 1960.
23:40Avec le chanteur Frank Sinatra qui adaptera son tube I Hopes pour en faire la chanson de campagne
23:46de John Fitzgerald Kennedy.
23:48Vote for Kennedy, vote for Kennedy.
23:50Le choix est clair et sans ambiguïté.
23:52Kennedy n'emportera avec une faible avance sur Nixon.
23:5624 ans plus tard, on ne laissera personne de différent avec le bus.
24:01Et ce tube, on est en 1960.
24:04La campagne de Ronald Reagan avait adopté la chanson Born in the USA par Bruce Springsteen.
24:09Le bus est frotté à quatre reprises pour représenter un candidat et parfois même
24:15contre son gré.
24:16Le titre n'a pas toujours été choisi par le groupe.
24:18Mais il a été décidé de la mettre en ligne.
24:20Le groupe a décidé de la mettre en ligne avec la chanson Born in the USA.
24:26On va voir ce que l'on va voir dans la campagne de Reagan.
24:28Il y a un petit peu de chanteur qui a choisi le titre.
24:30Contre son gré, le titre n'a pas toujours été choisi pour lui.
24:34Petit mêlé, allez, rapide, dans l'histoire, sur quatre autres candidats à la présidentielle américaine,
24:39quatre titres forts.
24:45Là, comme ça, vous avez un souvenir de qui, pour cette musique-là,
24:48« Don't really be happy », Bobby McFerrin, pour quel candidat c'était ?
24:51Bush.
24:52Ah oui, bravo.
24:53George W. Bush, père, bien sûr, en 1988.
24:56Un autre extrait.
25:01Là, on est en 1902, c'est Bill Clinton, justement,
25:04qui a choisi « Freewood Mac » avec « Don't Stop »,
25:06et ils se sont reformés à l'occasion de la candidature de Bill Clinton.
25:12« Freewood Mac », justement.
25:13Autre extrait, également.
25:17Là, on est en 2004, avec « You Too, Beautiful Day »,
25:19ce sera la musique pour John Kerry.
25:31Encore, tiens, Barack Obama.
25:37Avec « Think », qu'il aura choisi en 2012 pour sa campagne présidentielle.
25:41C'est tout Barack ça.
25:53On va choisir, justement, les musiques encore pour les candidats de cette élection présidentielle.
25:58Mais avant, il y a une première.
26:00En 2016, un candidat qui n'a pu pas obtenir l'autorisation des artistes,
26:06il est devenu le premier candidat, évidemment.
26:08En 2016, c'est M. Donald Trump.
26:11Des artistes comme les White Stripes, R.O.M., Aerosmith, Elton John,
26:15Adele, Queen, les Beatles, les Rolling Stones et Céline Dion
26:18se sont opposés publiquement à l'utilisation de leurs titres lors de ces rassemblements.
26:25Certains ont menacé même de poursuivre en justice
26:28si les oeuvres continuaient d'être exploitées dans ce cadre.
26:31Donald Trump, bien sûr, a continué.
26:34Affaire à suivre devant les tribunaux.
26:36Sauf, sauf, un.
26:37Une musique.
26:43Pavarotti.
26:44Le son « Dorma de Puccini » interprété par Luciano Pavarotti
26:47utilise cette musique depuis 2016 dans ses meetings.
26:51Cependant, la famille du ténor défunt considère les valeurs de Trump
26:55comme incompatibles avec celles de Pavarotti,
26:58donc c'est mort pour Pavarotti.
27:00Également, Trump a privilégié aussi des artistes comme
27:03ZZ Top, ACDC, Village People,
27:06Macho Man justement, Elvis Presley et des stars de l'incontinent.
27:10C'est pas une blague, c'est vrai, j'ai pu contrôler.
27:14Généralement, l'électorat de Trump, c'est pour plus de 45 ans.
27:18Donc on voit bien leur rotation musicale.
27:20Kid Rock, musicien populaire également aux Etats-Unis,
27:23a soutenu Trump pour la seconde fois.
27:27En ce qui concerne Caméla Harris, la rapiste,
27:31elle est longueur.
27:35Ça lui porte pas bonheur, visiblement.
27:37Je suis pas sûr, c'est la bête noire de Donald Trump.
27:40La personnalité de l'année dans le Times en 2023,
27:43elle a une influence de dingue.
27:45Quand elle dit qu'elle vote pour quelqu'un,
27:47la plupart des gens la suivent.
27:48On va voir si ça va être suivi ou pas.
27:50Ce qu'elle a dit, elle soutient officiellement la candidate démocrate,
27:53tout comme Lizzo, Stevie Wonder aussi.
27:55Les rassemblements qu'elle a animés mettent en avant
27:57les chansons pop, funk, hip-hop et des titres en espagnol,
28:01attirant un public évidemment diversifié,
28:03jeune, de couleur et LGBTQ+.
28:06Un soutien également recherché par Caméla Harris.
28:10La musique crée chez les électeurs un fort engagement émotionnel.
28:14Elle permet aux politiciens de communiquer avec eux
28:16d'une manière totalement différente.
28:19C'est une citation de Dana Gonzalez-Animos,
28:21tech-professeur agrégé de Music Hall Georgia College
28:24et State University aux Etats-Unis.
28:26Les politiciens l'ont bien compris,
28:28et les artistes ne laissent pas non plus berner,
28:30ni vous, ni moi.
28:32Qu'est-ce que ça peut avoir comme signification,
28:35historiquement parlant, le nid de la longueur ?
28:37C'est très intéressant.
28:39La spectacularisation de la politique,
28:41c'était magnifique de commencer au début du 19ème siècle
28:43pour montrer que c'est une très vieille affaire.
28:45Le motif récurrent de toutes ces chansons,
28:48c'est l'espoir, c'est la gaieté.
28:51C'est plutôt aller chercher des valeurs positives,
28:53ce qui est intéressant.
28:54Même Donald Trump, qui a un discours essentiellement
28:57basé sur la peur, sur le retour en arrière,
28:59il va chercher quand même des chansons relativement positives.
29:02L'histoire avec Obama et Springsteen
29:05est quand même aussi assez singulière.
29:08Springsteen qui, avec The Rising,
29:10après les attentats du 11 septembre,
29:12est devenu aussi un des artistes qui a participé
29:14de la cohésion et de l'unification du pays,
29:16et qui a fait toutes les campagnes démocrates,
29:18y compris celle de Kamala Harris,
29:20et où maintenant Obama a été un des présidents
29:24qui a le plus invité à la Maison Blanche d'artistes.
29:27Mais ça, ça participe de ce qu'on a discuté avant,
29:29c'est-à-dire aussi d'une bulle de distorsion
29:32qui s'opère sur les candidats,
29:34où il y a un candidat de l'establishment,
29:36un candidat des élites, un candidat de Hollywood,
29:38des grands chanteurs,
29:40qui n'a pas forcément réussi à inverser
29:43ce tournant démagogique,
29:45ou ce drap de marée,
29:47qui cherche justement à dire qu'il faut casser le système.
29:50Merci David Letart de nous avoir fait voyager dans le temps.
29:54C'est marrant comme ça donne une image un peu différente
29:58de tout ça, l'histoire et la musique,
30:00évidemment c'est toujours lié,
30:02et notamment avec les Etats-Unis,
30:04qui sont toujours très spectaculaires,
30:06évidemment c'est très important,
30:07c'est un intéressant monde entier, on le rappelle.
30:09Au niveau de cette élection au niveau mondial aujourd'hui,
30:14Trump, qu'est-ce que ça pourrait avoir comme effet,
30:18à votre avis, comme effet et comme résonance ?
30:22Sur l'Europe, c'est sûr que toutes les branches politiques,
30:27autoritaires, conservatrices,
30:29vont voir ça d'un très bon œil.
30:31Je pense que pour Orban en Hongrie,
30:34pour Meloni en Italie,
30:36et puis pour la Philippine,
30:39je pense qu'il y a beaucoup de politiciens européens
30:42qui voient ça d'un très bon œil,
30:44qui voient déjà des acquaintances possibles.
30:46Mine de rien, je pense que pour d'autres dictateurs
30:49comme Vladimir Poutine ou Xi Jinping,
30:51ce n'est pas totalement inintéressant non plus.
30:53Je pense que pour Poutine, c'est une véritable opportunité.
30:56D'ailleurs, les ingérences russes dans l'élection de 2016
30:59et probablement aussi dans celle en cours,
31:01montrent qu'il y a un intérêt manifeste de la part de la Russie
31:05dans cette élection.
31:07Sur quoi ça va déboucher, l'avenir nous le dira.
31:10Et puis après, pour les Ukrainiens,
31:13pour Israël, ça aussi,
31:15c'est des enjeux colossaux à venir.
31:18La manière dont il va ou non mettre de l'ordre là-dedans,
31:22comme il dit, ça sera ouvert.
31:24Sous réserve, bien évidemment, que l'élection est complètement pliée.
31:27Il reste encore 95%.
31:29C'est vrai, New York Times est plutôt ultra-défaitiste,
31:32mais il reste quand même...
31:35Et puis on se souvient quand même que,
31:37plusieurs reprises dans l'histoire américaine,
31:39que ce soit avec Bush, que ce soit Bush fils,
31:41que ce soit aussi la première élection,
31:43ou l'élection de Joe Biden, pardon,
31:45la deuxième candidature de Trump,
31:47il a fallu attendre plusieurs jours,
31:49et puis les choses étaient serrées.
31:51Le fait que les démocrates renoncent à prendre la parole ce soir,
31:53ne reconnaissent pas la défaite non plus,
31:55ça laisse quand même augurer qu'il va y avoir quelques joutes encore.
31:58C'est pas tout à fait plié.
32:00Jean-Charles Simon, vous vouliez intervenir ?
32:02Il ne faut pas désespérer,
32:04il y a une ambiance de plomb qui s'est installée dans ce studio.
32:07Comme tout, un match se joue jusqu'à la dernière minute,
32:11comme disent les supporters d'Ajoie,
32:13durant le troisième tiers, contre le LH.
32:18Très bonne analogie.
32:21Merci Jean-Charles, notre consultant,
32:23qu'on va retrouver dans un instant,
32:25pour sa rubrique de sources sûres.
32:27J'ai envie de te laisser avec nous encore quelques minutes.
32:29Peut-être un petit point sur l'évolution
32:32des résultats de cette élection présidentielle aux Etats-Unis, mon cher Léo.
32:36Évolution qui n'en est pas vraiment une,
32:38toujours 214 grands électeurs pour Kamala Harris,
32:40248 pour Donald Trump,
32:42on rappelle qu'il en faut 270 pour être élu.
32:44Et vous disiez Dominique,
32:46vous citiez Victor Orban,
32:48qui vient de saluer la route, la trajectoire
32:50que prenne la probable élection de Donald Trump,
32:53avec un message sur Facebook posté il y a quelques minutes.
32:55Merci Léo de Garrigues,
32:57merci à tous, merci à David Lothar
32:59pour cette jolie démonstration musicale
33:01que nous avons pu vivre.
33:03Je vous rappelle que vous retrouvez tout ceci en podcast et en images
33:05sur le site emlemedia.ch.
33:07On reviendra dans un instant avec des sources sûres,
33:09la chronique de Jean-Charles Simon,
33:11et un dernier regard sur ce qui se passe le matin,
33:13en tous les cas entre 7h et 8h,
33:15du côté des Etats-Unis.
33:17Vous ne bougez pas, à tout de suite,
33:19on marque une toute petite pause.
33:21Élections spéciales, élections présidentielles américaines.
33:25Avec notre invité ce matin, Dominique Dirlewanger,
33:27merci d'être avec nous.
33:29Merci pour cette page d'histoire aussi,
33:31qui nous a permis de voyager un petit peu dans le temps.
33:33Merci à David Lothar aussi,
33:35qui nous a fait voyager en musique.
33:37Merci également à Jean-Charles Simon d'être présent ce matin,
33:39qu'on va retrouver dans un instant pour sa rubrique
33:41de sources sûres.
33:43Ce jour, de toute façon,
33:45on le disait tout à l'heure en introduction,
33:47ce jour, de toute façon, sera marqué d'une pierre blanche,
33:49c'est historique.
33:51On utilise le terme historique bientôt pour à peu près
33:53tous les événements de l'actualité.
33:55La définition de ce qu'est un événement historique,
33:57c'est que ça va marquer ou impulser un changement.
33:59De toute façon, une élection,
34:01même si c'était Kamala Harris qui l'avait remportée
34:03de manière magistrale,
34:05ça aurait brillé sur un futur,
34:07donc c'est un événement historique.
34:09Ce qui change dans cette élection,
34:11c'est d'une part la personnalité du candidat Trump,
34:13une personnalité qui est condamnée en justice,
34:15qui annonce un programme
34:17autoritaire, antidémocratique
34:19de manière véhémente depuis des années.
34:21C'est aussi un personnage
34:23qui incarne l'involution,
34:25l'implosion du Parti républicain.
34:27Personne ne peut s'opposer à lui
34:29dans le camp conservateur.
34:31On l'a vu dans la primaire, notamment.
34:33Et puis, le mensonge,
34:35la violence, l'insulte, l'injure
34:37ont droit de citer maintenant
34:39dans le débat démocratique.
34:41Et ça, c'est relativement inquiétant
34:43en vue d'Europe, ou plus globalement,
34:45humaniste, démocratique, universaliste,
34:47qu'on peut être amené à vouloir défendre.
34:49Donc de ce point de vue-là, oui, il y a de quoi être inquiet
34:51et de voir un changement.
34:53Surtout qu'il a aujourd'hui,
34:55par rapport à 2016,
34:57une expérience accumulée.
34:59Il a une majorité très confortable au Sénat.
35:01On verra comment le Congrès est élu.
35:03Mais enfin, il va avoir
35:05une autoroute pour mettre en application
35:07un certain nombre de projets qu'il a annoncés
35:09qui ne sont pas très réjouissants.
35:11– C'est inquiétant quand même.
35:13– Oui, depuis l'Europe, c'est certain.
35:15Après, pour les Américains,
35:17on verra si…
35:19Ça ne va pas calmer la cohésion,
35:21la polarisation politique aux États-Unis.
35:23Les minorités vont être encore plus discriminées.
35:25Donc de ce point de vue-là,
35:27la cocotte minute va augmenter en pression.
35:29Ça va être aussi à observer.
35:31– Il y a une montée en puissance quand même
35:33de cette manière de penser.
35:35On le voit un peu dans le monde entier.
35:37Comment expliquer ça ?
35:39– On est dans un moment assez historique,
35:41que ce soit l'horizon du dérèglement climatique
35:43et des enjeux colossaux
35:45autour de la survie sur cette planète,
35:47que ce soit la crise économique.
35:49Tout le projet progressiste est en panne.
35:51Aujourd'hui, on ne parle que
35:53de déficit public, de crise de l'État.
35:55Alors qu'il y a 60-75 ans,
35:57on avait quand même un projet
35:59de sécurité sociale, de sécurité.
36:01On allait assurer la sécurité des gens
36:03du berceau à la tombe.
36:05On avait des projets d'émancipation,
36:07de reconnaissance des droits.
36:09Tout ça est en train d'être mis en cause.
36:11On a presque des fois l'impression
36:13que la parenthèse historique, c'est 45-75.
36:15Puis qu'entre deux, l'histoire n'est marquée
36:17que par de la violence, des guerres.
36:19C'est sûr qu'avoir 18 ans aujourd'hui,
36:21ce n'est pas une mince affaire.
36:23– Pas une mince affaire.
36:25Merci Dominique Dirlewanger.
36:27Tout de suite, de source sûre,
36:29notre consultant est impatient
36:31de vous présenter sa chronique du jour.
36:33– M le Média présente, de source sûre,
36:35avec Jean-Charles Simon.
36:38– Comment allez-vous mon cher Jean-Charles Simon,
36:40ce matin ? Vous n'avez pas beaucoup entendu.
36:42– Non, je suis détruit moi.
36:44Je suis comme tous les journalistes.
36:47Par photo, je ne connais pas un journaliste
36:51qui oserait dire qu'il ne voulait pas voter pour Kamela.
36:56Ni même un homme public d'ailleurs.
36:59– À part Albert Rusty.
37:01– Ah oui, ça il a fait, il a eu cette audace
37:05devant des gymnasiens en plus,
37:08devant des enfants, vous vous rendez compte.
37:11Je me demande si ce n'est pas pénal ça.
37:13Je ne sais pas.
37:15Et puis j'ai une pensée surtout émue pour Philippe Revin.
37:19Toujours impartial comme toujours,
37:23mais qui mine de rien avait pensé
37:27avoir fait basculer le scrutin l'autre soir au 19-30
37:31en invitant une ex-candidate à Miss Suisse
37:34ancienne mannequin qui nous a raconté
37:37qu'en 1993 elle avait rencontré en même temps
37:41Trump et Jeffrey Epstein.
37:43Comme quoi un malheur ne vient jamais seul.
37:46Et qui, ô surprise, s'était affreusement mal conduit.
37:52Alors, un avertissement que je dis à toutes les jeunes filles,
37:58si on vous invite chez Trump, faites attention,
38:01n'y allez pas, quoi que maintenant, c'est moins grave.
38:04Puis je suis quand même content que cette dame ait pris le temps
38:07avant de venir à la télé pour dévoiler ça.
38:10Ça tombait bien.
38:12Parce qu'elle pensait encore sortir un livre.
38:15Je ne sais pas si ça vaut la peine.
38:17Et maintenant c'est peut-être un peu tard.
38:20Comme l'ETJ est énormément écoutée aux Etats-Unis,
38:25comme chacun sait, on pensait que cette interview
38:28allait pouvoir décider les indécis, si j'ose dire.
38:33Et puis non.
38:35Finalement c'est la déclaration de Melania Trump
38:39qui a eu raison en tentant de dire que
38:43Trump n'était pas Hitler, comme on avait prétendu,
38:47pour la simple raison que sa mèche à lui était blonde
38:50et qu'il n'avait jamais porté la moustache.
38:52Et c'est ça, à mon avis, en tant qu'insultant indépendant,
38:56qui a provoqué la victoire probable de Trump.
39:02Enfin, on va attendre encore quelques instants,
39:06quelques minutes.
39:08Mais quand même, les Américains sont assez curieux,
39:11parce qu'ils sont allés sur la lune il y a 55 ans,
39:14ils ont inventé Internet,
39:16mais les résultats des élections, ils sont nuls.
39:19Nous, par exemple, justement quand Albert Russia a été élu,
39:2330 secondes après, on savait qu'il était élu.
39:27On ne savait pas qui était Albert Russia,
39:29mais on savait qu'il avait été élu.
39:31Et là, il faut attendre des plots.
39:33Merci beaucoup Jean-Charles Simon.
39:36Jean-Charles que vous retrouvez évidemment aussi
39:38en podcast et en images sur le site MleMedia.ch.
39:40Et on retrouve demain à 7h50.
39:42On n'est vraiment pas du tout à l'heure aujourd'hui,
39:44mais c'est pas grave, émission spéciale.
39:46MleMedia présente
39:48De sources sûres
39:49avec Jean-Charles Simon
39:53Mélodie de la Marseillaise
40:13MleMedia, émission spéciale,
40:15élections présidentielles américaines.
40:18Les derniers tours de table pour cette émission spéciale,
40:20élections présidentielles américaines,
40:22avec mon invité ce matin, Dominique Gervonger.
40:25Merci beaucoup.
40:26Jean-Charles Simon, merci M. le Consultant
40:28pour cette année tout à fait castrée.
40:30Oui, 4 ans, c'est vite passé.
40:34Avec David Letart, qu'on va retrouver dans un instant,
40:36avec l'artiste Stéphane, qui sort un tout nouvel album.
40:38C'est tout à l'heure, dans quelques instants.
40:40Et merci bien sûr à Léo de Garrigue,
40:42qui est dans les starting blocks,
40:43pour vous présenter les infos d'huit heures,
40:44qui seront un petit peu plus tard que huit heures,
40:45mais ne vous inquiétez pas,
40:46elles vont avoir lieu d'ici quelques instants.
40:48Merci. En conclusion, peut-être un petit mot
40:50de l'historien, pour terminer cette émission un peu spéciale,
40:53ce focus spécial sur cette élection américaine ?
40:55Ça surprend toujours, en fait.
40:57La politique, l'histoire, elle nous surprend.
40:59Elle n'est jamais écrite à l'avance.
41:01On attendait des résultats.
41:03Dans quatre, cinq jours, on nous avait dit
41:04que ça allait être tellement compliqué, cette élection.
41:06Puis là, visiblement, le scrutin a l'air
41:08d'être assez tranché, assez net.
41:10Un journal de référence, le New York Times,
41:13annonce l'élection de Trump à 95%.
41:16Donc voilà, on va être comme votre consultant émérite,
41:19prudents dans les prochaines minutes
41:21et les prochaines heures,
41:22mais en effet, on a été surpris.
41:25On est surpris de voir ce comeback.
41:26On est surpris de voir un homme aussi révérencieux,
41:29aussi hors de toute proportion,
41:32arriver comme ça à capter un électorat
41:34et puis à gagner une campagne qui,
41:36vu d'Europe, apparaît complètement folle.
41:38Et bien voilà, on va essayer de prendre
41:40l'adage de votre consultant,
41:42en disant que quatre ans, ce n'est pas si long.
41:43Mais enfin, en quatre ans,
41:44on peut faire quand même déjà pas mal de dégâts.
41:46Pour terminer sur une note d'espoir,
41:48en quatre ans, mais il a le droit de se représenter ?
41:52Normalement, il ne devrait déjà même pas se représenter.
41:55Maintenant, une fois que vous avez été battu,
41:56il servirait d'y se paraître.
41:57Mais comme Mc Donald, on n'est jamais sûr de rien.
42:00Mais là, on a le droit, quand on revient une deuxième fois,
42:03d'avoir quatre ans et de se représenter pour une deuxième.
42:06Je ne suis pas sûr.
42:07La Constitution prévoit que vous pouvez exercer deux mandats.
42:10Alors est-ce que c'est deux mandats consécutifs ?
42:12Je ne sais pas.
42:13Je ne suis pas constitutionnaliste.
42:14Et on demande un juriste.
42:16Et puis, il va changer les règles.
42:17Il a dit, de toute façon, il a déclaré hier,
42:19que les Américains seraient tellement contents
42:21qu'ils n'auraient plus besoin de voter.
42:23Bien sûr.
42:24Eh bien, voyons.
42:26Comme chez nous, comment ça sert ?
42:30Ça, on ne peut pas le dire, Jean-Charles.
42:32Merci, Dominique de Montgrain.
42:34Merci beaucoup.
42:35Merci vraiment.
42:36Et j'espère vous revoir très, très bientôt sur le plateau.
42:38Merci, Jean-Charles Simon.
42:40Un grand merci également à David Letart.
42:43Un peu tard, mais vaut tard que jamais.