Benoit Lanusse

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00:00 Un peu plus de 8h moins le quart, mercredi 6 septembre, soyez les bienvenus !
00:03 Quel avenir pour les TER dans notre région Occitanie ?
00:06 C'est la question du quart d'heure Toulousain ce matin, Flora Midi.
00:09 On peut désormais y répondre de manière un petit peu plus précise qu'avant
00:12 puisque la convention entre la région Occitanie et la SNCF pour 2023-2032
00:17 a été dévoilée en détail hier.
00:20 Pour en parler, Benoît Lanus est en studio avec nous, bonjour.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes le président de Rallume en l'étoile,
00:25 vous, association qui milite pour la création d'un RER sur la métropole toulousaine.
00:30 On va décortiquer les annonces faites hier avec vous.
00:33 Déjà pour commencer, Carole Delga, la présidente de région,
00:36 a promis 110 trains supplémentaires par jour, plus 25% de TER.
00:41 C'est beaucoup, on imagine que ça vous satisfait ?
00:44 Pas tout à fait.
00:45 Ah, pourquoi ?
00:46 Parce que c'est plus 25% d'ici 10 ans et il faut inclure les réouvertures.
00:53 Donc en fait, cette convention indique dans ses annexes
00:56 que sur la glomération toulousaine, l'offre devrait peu évoluer à ce stade.
01:03 Or, les études financées par l'État, la région, etc.
01:07 montrent que les bouchons seront plus importants en 2030 qu'en 2017.
01:10 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les projets actuels sont insuffisants.
01:15 Qu'est-ce qui manque alors dans cette convention ?
01:17 Ce qu'il faut avoir en tête quand même, c'est que du coup,
01:20 cette convention est une convention évolutive.
01:22 C'est-à-dire qu'à ce stade, il prévoit plus de 25% d'ici 10 ans.
01:26 Mais cette convention pourra évoluer dans les prochaines années
01:29 si on règle un certain nombre de sujets,
01:31 comme le financement, comme la fiabilité du service
01:35 qui empêche aujourd'hui de mieux cadencer les trains.
01:39 C'est-à-dire que nous on estime, et les services de la région,
01:43 la SNCF nous confirme que c'est des choses qui sont possibles,
01:46 on doit pouvoir mieux cadencer les trains toute la journée.
01:49 À ce stade, on ne peut pas rajouter plus de trains aux heures de pointe,
01:52 mais par contre, on peut mettre des trains plus tôt le matin,
01:54 plus dans la journée, plus le soir, plus le week-end.
01:57 On peut optimiser l'existant et notamment viser le fait d'avoir
02:02 des trains cadencés toute la journée.
02:06 Des trains en vocation régionale qui vont loin,
02:09 il en faudrait au moins toutes les heures,
02:11 et que toutes les heures, les gens savent qu'ils ont un chaos hors Toulouse.
02:14 Mais après, sur l'agglomération toulousaine,
02:16 ce qu'il faut viser et ce qui est techniquement possible,
02:18 c'est avoir des trains toutes les demi-heures, tout le temps.
02:20 Des trains toutes les demi-heures.
02:21 Benoît Alanus, on a tendu le micro aux usagers du train à la gare Matabion,
02:25 on leur a demandé ce qu'ils pensaient des trains du quotidien.
02:27 On les écoute.
02:28 Moi j'en ai eu chaque fois aux heures que j'ai voulu,
02:30 maintenant si ils en mettent plus, c'est mieux.
02:33 Pour Perpignan, j'ai l'impression qu'il y en a quand même 5 ou 6 par jour,
02:36 ce qui est quand même pas mal.
02:37 Il y a peut-être des usagers qui ont besoin de plus,
02:39 ceux qui travaillent, les jeunes.
02:41 On ne peut que se féliciter de ça.
02:43 De toute façon, les routes sont saturées,
02:44 il y a de plus en plus de monde,
02:46 la métropole toulousaine attire du monde.
02:48 Il faut absolument développer les transports en commun et le rail.
02:51 Et vous auditeurs, venez témoigner ce matin dans le quart d'heure Toulousain.
02:55 Est-ce que vous prenez l'ETER ?
02:57 Est-ce qu'il en faut plus ?
02:58 Est-ce qu'il faudrait travailler sur les retards ?
03:00 Racontez-nous.
03:01 Témoignez au 05 34 43 31 31.
03:05 Benoît Alanus, vous avez entendu ces témoignages des usagers toulousains.
03:09 L'une d'elles affirme avoir ses trains à l'heure,
03:11 qu'il y a assez de trains.
03:13 Ce n'est pas toujours le cas, on le sait.
03:15 Justement, hier, Carole Delgas s'est montrée inflexible sur les retards.
03:18 Il y aura de fortes pénalités en cas de retard,
03:21 jusqu'à 9 millions d'euros qui pourront être reversés aux abonnés du train.
03:25 Vous pensez qu'avec cette mesure, on va voir tous ces retards disparaître à terme ?
03:29 Alors, c'est un bon pas.
03:31 Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que la fiabilité,
03:34 les problèmes de fiabilité dans l'offre,
03:36 ont un impact pour les usagers.
03:38 Les gens s'en plaignent beaucoup.
03:40 Et ça empêche certains de passer le cap.
03:43 Mais en plus, c'est ces problèmes de fiabilité qui font que la région,
03:46 qui est prudente, qui est volontariste, mais qui est contrainte,
03:50 y compris par ça, ne souhaite pas,
03:52 a peur d'avancer sur un cadencement schismatique.
03:56 Parce qu'elle dit, aujourd'hui la SNCF a du mal à assurer la fiabilité.
04:00 Et donc, si on essaie de cadencer au maximum toute la journée,
04:04 ça fait encore plus de risques que la SNCF ne soit pas capable.
04:07 Et du coup, ça fait partie des choses où nous on dit,
04:10 il faut vraiment traiter le sujet.
04:12 Non seulement il faut pénaliser, mais il faut aussi être préventif
04:15 et voir quels sont tous les petits trucs qu'il faut faire
04:18 pour qu'il n'y ait plus de retard.
04:20 Et d'abord commencer, avant de vouloir faire des grands projets
04:24 pour 2030, 2040, pour augmenter la capacité du réseau,
04:28 il faut faire en sorte qu'on ait une fiabilité
04:32 pour les usagers qui le prennent,
04:34 mais aussi pour pouvoir du coup, cadencer toute la journée,
04:36 parce qu'il y a des choses qu'on peut faire plus facilement.
04:38 - Benoît Alanus, votre cheval de bataille au sein de Rallumant l'Etoile,
04:41 c'est le RER métropolitain.
04:43 800 millions d'euros ont été annoncés par l'État pour ces RER.
04:46 Alors à Toulouse, le projet patine,
04:48 alors qu'on voit qu'à Strasbourg par exemple, ça a plutôt bien avancé.
04:51 Vous pouvez avoir de l'espoir pour Toulouse,
04:54 pour voir naître ce RER ?
04:56 - A ce stade, aujourd'hui, nous sommes plutôt inquiets.
05:00 Parce qu'il n'y a clairement pas, aujourd'hui,
05:03 de projet partagé par l'État, la région, Tissier-Haute,
05:06 tous les métropoles, départements, la SNCF.
05:09 Effectivement, ça patine par rapport à ce qui se passe ailleurs.
05:12 Et l'État a annoncé 800 millions d'euros pour les projets de RER en France.
05:16 - Toulouse pourrait en profiter ?
05:17 - En fait, il n'y aura que 150 millions d'euros pour Bordeaux,
05:20 mais il y aura à peine 80 millions pour Toulouse et Montpellier.
05:23 Parce qu'il n'y a pas de projet partagé.
05:25 Et donc, en juillet dernier, Carl Delga s'est exprimé
05:29 pour dire son impatience et regretter l'immobilisme,
05:33 je la cite, "parce qu'il n'y aurait pas de volonté partagée de tous les acteurs".
05:37 Elle a proposé l'organisation d'un sommet des mobilités en octobre
05:41 pour mettre tout le monde autour de la table,
05:43 y compris notre station, pour pouvoir être transparent,
05:46 dire ce qui est possible, que chacun se positionne clairement.
05:49 Et on pense que c'est une bonne mesure.
05:51 Ça peut être un catalyseur, par contre,
05:54 en notre sens, ça ne sera pas suffisant.
05:57 Les acteurs ne vont pas changer d'avis comme ça.
05:59 C'est pour ça que notre station vient de lancer une pétition,
06:03 vite à RER, que les gens peuvent signer sur change.org/vite-1-rer,
06:11 pour dire, non, il faut que les habitants,
06:13 que les élus, les associations, les entreprises,
06:16 disent à tous ces institutionnels,
06:19 "stop, trêve de blabla, il faut vous mettre d'accord,
06:22 c'est maintenant que ça se joue.
06:23 Si vous ne trouvez pas un accord avec des avancées concrètes,
06:26 rapidement, parce que 2032, c'est loin pour ceux qui galèrent tous les jours.
06:30 On a entendu le message.
06:31 Merci beaucoup Benoît Alanus d'être intervenu ce matin sur France Bleu Occitanie.

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