Ce lundi marquait le retour à l'école de quelque 12 millions d'élèves en France, marqué notamment par l’interdiction de l’abaya, longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes. Près de 300 élèves se sont présentées revêtant une abaya le jour de la rentrée et 67 ont refusé de la retirer selon le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal.
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00:00 En 20 ans, on parle quand même d'un bond de 120% des atteintes à la laïcité.
00:04 Est-ce que les réseaux sociaux y sont pour quelque chose ?
00:06 Comment vous analysez cette augmentation des atteintes à la laïcité ?
00:10 Alors, ça dépend ce qu'on appelle les atteintes à la laïcité, bien sûr, mais...
00:13 Ça passe notamment par les signes religieux, les habits portés par les personnes, les étudiants de religion musulmane.
00:23 Si vous voulez, c'est quelque chose qui s'est répandu très récemment,
00:28 notamment parce qu'on a vécu une période extrêmement douloureuse en France,
00:33 qui était celle des attentats de Daesh avec 272 morts, plus de 1300 baissés,
00:40 nombreuses personnes condamnées à mort, dont votre serviteur par exemple.
00:44 Et après la répression qui s'est abattue sur Daesh, notamment en Syrie,
00:49 et qui a détruit les capacités opérationnelles de ce mouvement,
00:53 il y a eu donc un repositionnement d'un certain nombre d'acteurs,
00:57 qui a abouti par exemple, malheureusement, à l'assassinat de Samuel Paty,
01:02 à partir de ce que vous appeliez tout à l'heure, monsieur le député,
01:06 le "name and shame", qui n'était pas sur les marques,
01:09 mais d'un certain nombre de professeurs qui étaient censés être "islamophobes",
01:13 et qui ont fait que, de fil en aiguille, des individus,
01:17 comme celui qui a assassiné Samuel Paty, le Tchétchène Abdoulakhan Zoroff,
01:23 ont pris sur eux de passer à l'action.
01:26 Et donc c'est le processus que le président de la République avait appelé à l'époque
01:30 le "séparatisme" dans votre département, du reste les Yvelines.
01:34 Et je crois que c'est là, si vous voulez, qu'il y a eu une espèce de prise de conscience
01:40 de la difficulté de gérer le processus de ce phénomène du début à la fin.
01:46 Et alors, il ne faut pas sans doute faire de l'Abaya un chiffon rouge,
01:52 si j'ose dire, même s'il est souvent noir,
01:54 mais il me semble, l'interprétation que j'ai en tout cas,
01:57 c'est que le fait qu'il y ait eu une baisse du nombre,
02:02 il y a un côté aussi provocation, et quand on avait fait...
02:06 Une baisse du nombre, pardon ?
02:08 De jeunes filles, j'ai vu vos chiffres tout à l'heure,
02:10 je ne sais plus combien de centaines se sont présentées,
02:13 autant d'essayer réductible d'une certaine manière,
02:15 quand il y a eu, quand la commission...
02:18 298 se sont présentées et 67 ont refusé.
02:21 C'est ça, oui, j'avais plus les chiffres en tête.
02:23 Quand nous avions, à la commission Stasi, édicté la loi,
02:27 finalement, l'organisation des Frères musulmans de l'époque,
02:31 l'UOIF, avait reculé, parce que dans sa logique politique transactionnelle,
02:35 ça n'était plus important d'apparaître comme trop extrémiste.
02:39 Donc, c'est en fait une négociation assez politique qui se produit.
02:43 Il faut bien comprendre, si je puis dire, comment les choses fonctionnent,
02:47 quelles sont les logiques.
02:48 Alors, les gens n'agissent pas uniquement en fonction de l'idéologie,
02:52 ils sont mis aussi par ce qu'ils voient sur les réseaux sociaux,
02:55 par la solidarité avec les copines, etc.
02:58 Mais l'enjeu est de savoir dans quelle mesure on essaye de créer une école
03:03 qui, autant que possible, éduque les enfants dans le sentiment
03:08 d'appartenir à un ensemble commun, à une ruelle commune,
03:10 ou au contraire, on laisse se multiplier les formes de rupture