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00:00 Aurélie, les Restos du Coeur sont en danger.
00:02 Il manque 35 millions d'euros dans les caisses pour boucler le budget cette année.
00:07 Bonjour Patrick Rubert.
00:08 Bonjour Aurélie.
00:09 Vous êtes président des Restos du Coeur.
00:11 Dans le barin, ce trou dans les caisses, on le retrouve au niveau local ?
00:15 On le retrouve effectivement au niveau local aussi.
00:17 Et vous manque quelle somme pour arriver à la fin de l'année à peu près ?
00:23 Le problème dans le barin, c'est le déficit récurrent que nous avons,
00:28 qui a été d'ailleurs diffusé sur les antennes ce matin, de 400 000 euros.
00:32 Donc c'est assez récurrent et c'est principalement lié à l'ensemble des loyers
00:37 qu'on est obligé de payer dans les 17 centres d'activité que nous avons sur le département.
00:41 Les frais de carburant pour effectuer les ramasses dans les magasins.
00:45 Et ça, ça explique le déficit un peu structurel.
00:50 Vous avez aussi, en lien avec l'inflation, une hausse du prix des produits que vous achetez ?
00:55 Bien sûr, c'est le même phénomène que vous et moi.
00:58 Nous rencontrons tous le même problème dans les achats que nous réalisons.
01:04 Nous achetons à 40% les produits, 30% sont fournis par le Fonds européen
01:09 et tout le reste provient de dons et de ramasses dans les magasins.
01:12 Et on est directement impacté aussi.
01:14 Comme vous et moi, quand vous allez dans un magasin, quand vous allez à la pompe,
01:17 nous avons les mêmes difficultés pour nous approvisionner.
01:20 France Bleu Alsace, la radio partenaire des Restos du Coeur, solidaires.
01:23 On relaie l'appel au don ce matin, on vous donne la parole aussi.
01:26 Vous avez jusqu'à 8h pour nous appeler, 0388 25 15 15.
01:29 On va accueillir, tenez, Sylvain en direct dans le 6-9. Bonjour Sylvain.
01:33 Bonjour Hubert, bonjour à toute l'équipe.
01:35 J'ai compris qu'il fallait que je fasse vite, donc je vais faire vite.
01:39 Alors, je fais un appel au nom, je dis à toutes les personnes qui sont imposables
01:42 de verser le maximum, ça ne leur coûte pas grand-chose.
01:45 A tous ceux qui n'ont pas grand-chose, de verser ce qu'ils peuvent.
01:49 Ensuite, je veux surtout intervenir par rapport à Pierre Arnault.
01:51 Quand j'entends que Monsieur Javier a fait 10 millions,
01:54 est-ce que les auditeurs savent que c'est 10 millions pour Pierre Arnault ?
01:57 Ça doit représenter à peu près 0,01% de sa fortune.
02:01 Il y en a un autre encore heureux qui le fait.
02:04 Si demain moi j'ai gagné l'auteur, je gagne 5 millions par exemple,
02:08 je verse 4 millions, il me reste 1 million, j'aurai même pas le temps de déboucler.
02:13 Sylvain, on vous entend d'assez loin, mais on a bien compris en fait.
02:16 Ce que vous souhaitez, c'est lancer un appel au don et dire que finalement
02:19 ceux qui peuvent le donnent doivent donner encore plus que les autres.
02:24 Il parlait de défiscalisation, Sylvain, Patrick Gruber, en quelques mots,
02:29 merci Sylvain d'évoquer la question.
02:32 Comment ça marche ? Quand on fait un don, resto du cœur, on peut défiscaliser une partie.
02:37 Défiscaliser jusqu'à hauteur de 1000 euros.
02:39 Grâce à la loi Coluche qui a été appliquée et qui est toujours applicable.
02:43 Donc ça fait partie de l'équation, c'est-à-dire qu'on récupère entre guillemets
02:49 une partie du don qu'on peut faire au resto.
02:51 C'est applicable aussi pour les entreprises.
02:54 Les entreprises qui font un don peuvent défiscaliser à hauteur de 66%
02:58 l'ensemble des dons qu'ils font. Que ce soit des dons financiers, des dons en nature
03:03 et tout ce qu'ils envoient vers les associations humanitaires et caritatives.
03:08 Ça c'est important de le rappeler. On parlait de vos coûts, de vos dépenses
03:14 au niveau des locaux, de l'essence, des achats de nourriture.
03:19 La deuxième chose qui fait exploser le déficit, c'est la hausse du nombre des bénéficiaires.
03:25 La hausse du nombre de personnes accueillies, effectivement, est très importante.
03:28 Sur le département, vous l'avez cité ce matin, on a une augmentation de 37%
03:33 en ce qui concerne la fréquentation des restos.
03:36 Et nous sommes actuellement à près de 3 millions de repas que nous distribuons
03:40 qui est en augmentation de 30%.
03:43 Depuis le début de l'année, la campagne d'été a commencé au mois de mars.
03:47 Nous avons déjà une nouvelle augmentation de 26% sur le département.
03:51 Alors jusqu'où allons-nous arriver ? Comment allons-nous faire face ?
03:55 Nous allons résister comme tous les bénévoles.
03:57 Heureusement que les bénévoles, que je remercie au passage, pour vraiment leur assistance.
04:02 Parce que sans les bénévoles, les restos ne seraient rien.
04:05 Et grâce aux bénévoles, nous arrivons à envier beaucoup d'entreprises
04:10 en ce qui concerne nos résultats.
04:12 Parce que pour un don de 100 euros, on reverse à toutes nos missions sociales 95 euros.
04:18 Nous avons 5% de frais de fonctionnement, ce qui est quand même effectivement très bas
04:24 grâce à la présence sur le département de 650 bénévoles pour uniquement 3 salariés.
04:29 Je crois qu'il faut le souligner et surtout remercier cet engagement sans faille
04:33 de tous ces bénévoles qui, journellement, sont sur le terrain pour recevoir les personnes
04:39 que nous accueillons dans nos centres et qui sont directement confrontées
04:43 aux problèmes que nous allons rencontrer.
04:45 A partir du mois de novembre, lors de la prochaine campagne que nous allons démarrer,
04:49 la 39e campagne, nous allons mettre en application certaines directives.
04:54 A savoir, pour nous permettre de répondre aux besoins du plus grand nombre de personnes
05:00 qui sont en grande précarité, c'est de donner moins à ceux que nous accueillons jusqu'à maintenant.
05:05 - C'est ce que j'allais vous demander. Quelles vont être les conséquences finalement pour les bénéficiaires ?
05:09 Moins de dons ?
05:11 - C'est moins de dons pour mieux partager.
05:14 C'est mathématique, c'est de façon à pouvoir aider plus de personnes.
05:19 Nous réduisons pas de façon drastique les dotations que nous faisons aux personnes que nous recevons.
05:26 Le plus difficile, ce sera pour les bénévoles de terrain, que je salue une fois de plus,
05:31 ce sera difficile de dire non.
05:33 Parce que nous avions jusqu'à présent un barème d'été, un barème d'hiver.
05:37 Beaucoup de personnes ne pouvaient pas prétendre à ce barème d'été
05:42 parce qu'il dépassait le plafond d'enregistrement au niveau des Restos du Coeur.
05:46 Ces personnes-là, je ne sais pas comment on va pouvoir leur dire non,
05:52 les aider autant qu'on peut, mais il va falloir malheureusement dire non à certaines personnes.
05:58 - On parlait des dons, j'en profite pour vous rappeler le site,
06:01 pour faire un don, restoducoeur.org, si vous le souhaitez.
06:04 France Blasas est aux côtés des Restos du Coeur ce matin,
06:06 alors que l'association a besoin de 35 millions d'euros pour équilibrer les comptes d'ici la fin de l'année.
06:12 Le président de l'association parle d'un risque de disparition dans les trois ans,
06:16 si rien n'est fait, ça pourrait être le cas aussi chez vous ?
06:19 - Ah bien sûr !
06:20 - À l'échelle locale ?
06:21 - Bien sûr, bien sûr !
06:22 Par voie de conséquence, c'est exactement la même situation,
06:25 puisque aucune association départementale n'est indépendante.
06:30 C'est le National qui gère l'ensemble de l'activité des différentes associations départementales.
06:37 - Et c'est complètement inimaginable, d'autant plus qu'on le dit,
06:41 il y a les distributions alimentaires, il y a aussi l'aide sur le terrain,
06:46 il y a aussi les distributions de vêtements pour bébés,
06:48 vous avez un rôle qui est devenu de plus en plus vaste ?
06:52 - On a effectivement le centre bébé qui reçoit 550 bébés sur le département.
06:57 Bien sûr, il s'agit principalement de l'Eurométropole et des centres Limitrof.
07:02 Il est bien évident que le centre de Lauterbourg se charge et prend en charge les bébés
07:08 qui se trouvent évidemment avec les mamans dans le centre.
07:11 Mais on a également oublié de parler de notre restaurant Solidaire,
07:14 où du lundi au samedi nous distribuons en gros 180 petits déjeuners le matin.
07:20 Le lundi et le mercredi nous distribuons à midi des repas chauds destinés aux gens de la rue,
07:25 et là c'est vraiment sans condition.
07:27 Nous distribuons entre 250 et 350 repas à midi.
07:31 Le lundi et le mercredi soir nous avoisinons les 180 repas le soir, toujours des repas chauds.
07:37 C'est un restaurant Solidaire qui est entièrement géré par des bénévoles,
07:42 uniquement le cuisinier qui est salarié.
07:45 Et c'est principalement destiné aux gens de la rue, et là c'est vraiment sans condition.
07:49 Là il n'y aura pas d'influence ni d'incidence des directives nationales.
07:54 On a eu des annonces de dons.
07:56 Tout à l'heure Laurent en parlait de la famille du groupe LVMH de Bernard Arnault, 10 millions.
08:04 L'Etat, 15 millions.
08:06 Les distributeurs aussi ont annoncé qu'ils feraient des gestes comme Super U.
08:10 Je vous propose d'écouter le PDG du groupe Super U, Dominique Schellcher.
08:14 Traditionnellement, les Restos du Coeur font une collecte dans nos magasins au printemps.
08:19 On va proposer de réouvrir les portes de nos magasins dès que possible.
08:23 C'est la première chose.
08:25 Et la deuxième chose, on a 1700 magasins en France.
08:27 Je vais demander aux magasins les plus proches des centres de distribution
08:31 de voir les besoins spécifiques de chaque centre, et on va voir comment on peut les aider.
08:35 Ça veut dire que la solidarité se met en place, Patrick Gruber.
08:39 Est-ce que ça vous rassure un tout petit peu ?
08:41 Bien sûr, ça nous rassure.
08:43 De surcroît, nous organisons une collecte départementale les 6 et 7 octobre.
08:49 Je me permets de lancer un appel sur les ondes pour essayer de trouver des bénévoles dits d'un jour,
08:54 des gens qui sont en activité, qui souhaitent mettre quelques heures à profit
08:58 pour aider et valoriser nos actions auprès du grand public.
09:02 Je fais un appel également dans ce sens-là.
09:06 Mais ce qui est quand même aussi regrettable dans le système de fonctionnement,
09:10 il faut quand même noter que les pouvoirs publics, on les interpelle régulièrement.
09:15 Je vais prendre le cas du centre de Kronenbourg.
09:17 C'est un centre qui reçoit en gros 480 familles.
09:21 Il fait 60 mètres carrés.
09:23 Vous pensez que dans 60 mètres carrés, on peut accueillir de façon digne
09:27 les personnes qui sont déjà en grande précarité ?
09:30 On n'a même pas la possibilité de trouver un petit coin
09:33 pour faire des inscriptions de façon vraiment très anonyme.
09:37 On est pratiquement obligé de faire des inscriptions sur le pas de la porte.
09:40 C'est d'ailleurs la même situation en lingozime.
09:43 - Donc au niveau local, il y aurait des choses qui pourraient être mises en place
09:47 avec les institutions, entre guillemets.
09:51 Ce que j'ai envie de vous demander aussi, c'est si sur le plus long terme,
09:54 les Restos du Coeur s'étaient conçus pour être provisoires.
09:56 On se rend compte que vous avez un rôle central.
09:59 Est-ce que c'est vraiment la solution ?
10:02 - On est entré dans le paysage et c'est ça qui est regrettable.
10:05 C'est que tout le monde connaît les Restos du Coeur au même titre qu'on connaît
10:08 la CPAM ou Pôle emploi.
10:11 Ce qui est quand même regrettable, c'est de faire appel à des associations,
10:14 faire appel à des bénévoles, pour remplir un rôle qui ne serait pas le nôtre,
10:20 officiellement d'ailleurs.
10:22 En valorisant le bénévolat, qu'est-ce que ça représente ?
10:24 280 000 heures sur le département.
10:27 Ça fait en gros 3,5 millions si on valorise au SMIG.
10:30 C'est quand même phénoménal.
10:32 Le temps que mettent les bénévoles à disposition d'une association
10:35 pour aider leurs prochains et aider toutes les personnes qui sont dans cette situation.
10:39 Chapeau quand même !
10:41 Il faut vraiment les remercier.
10:43 Sans eux, nous ne serions rien.
10:45 - La solution, ce sera ma dernière question, ce serait quoi ?
10:48 D'avoir un petit peu plus d'aide publique pour des salariés,
10:52 plus de fonds publics, ou ce serait que l'État reprenne à son compte
10:57 certaines de vos missions finalement ?
10:59 - Nos missions, nous pouvons continuer à les mener à bien.
11:04 C'est une aide qu'il nous faudrait, mais une aide pérenne et régulière.
11:08 Parce qu'à l'heure actuelle, quand on fait une demande de subvention au pouvoir public,
11:16 on nous demande automatiquement un projet.
11:20 Or, le projet, on le connaît depuis 1985, c'est quand même d'aider les gens
11:25 qui sont en grande précarité et en grosse difficulté financière.
11:29 Et donc une fois de plus, les bénévoles sont présents,
11:32 les bénévoles sont sur le terrain, et ça va être de plus en plus difficile
11:36 d'accueillir dans de très bonnes conditions les personnes,
11:39 les nombreuses personnes que nous accueillons dans les différents centres.
11:42 - On redit merci à tous ces bénévoles ce matin.
11:47 Vous nous redonnez donc la prochaine distribution pour ceux qui sont intéressés ?
11:51 - La prochaine collecte a lieu le premier week-end du mois d'octobre,
11:57 si j'espère ne pas me tromper, je crois que c'est le 6 ou le 7.
12:00 Et nous nécessitons des bénévoles dits d'un jour, des associations, des scouts,
12:06 tout le monde est bienvenu pour aider les Restos du Coeur,
12:09 pour améliorer, parce que c'est le moment où on peut améliorer
12:12 et demander les produits qui nous manquent, évidemment.
12:14 - Et pour devenir bénévole d'un jour, on va sur le site internet ?
12:17 - Vous allez sur le site internet et vous trouvez tous les renseignements.
12:20 - Un site sur lequel on peut aussi faire un don, restosducoeur.org.
12:24 N'oubliez surtout pas, on compte sur vous !

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