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00:00 l'invité du 6/9 France Bleu Isère, on fait la rentrée des classes TOH.
00:03 Oui, avec Dazen, le directeur des services de l'éducation nationale en Isère.
00:07 Patrice Gros, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Merci d'être avec nous en cette rentrée et de répondre aux questions des auditeurs
00:12 de France Bleu, Arthur.
00:13 Pour interpeller Patrice Gros, poser vos questions sur cette rentrée, appelez-nous maintenant
00:17 04 76 46 45 45.
00:21 D'abord, première question Patrice Gros, est-ce qu'il y aura bien ce matin un enseignant
00:24 devant chaque classe en Isère ?
00:26 Alors, permettez-moi tout d'abord de souhaiter une excellente rentrée aux 240 000 élèves
00:32 isérois qui vont rejoindre les bancs de l'école, de nos collèges, de nos lysées.
00:37 Madame la rectrice et moi-même avons vraiment tout mis en œuvre pour que cette rentrée
00:41 soit une réussite.
00:42 Sachez que c'est un moment de fête, cette rentrée, parce que ça rythme tout le pays
00:49 et donc tout est mis en œuvre pour que tout fonctionne.
00:54 Et donc j'en profite pour remercier tous les personnels et les enseignants du département
01:01 qui ont tout fait pour que ces élèves soient bien accueillis.
01:05 Alors nous avons effectivement tout mis en œuvre pour qu'il y ait un enseignant devant
01:09 chacune de nos classes.
01:11 Encore en fin de semaine dernière, les derniers ajustements ont eu lieu et normalement tous
01:18 nos postes sont quasiment couverts.
01:20 J'aimerais vous faire entendre un témoignage, celui d'un chef d'établissement Stéphane
01:24 Larieu, il est proviseur d'un lycée en Savoie, ça reste l'Académie de Grenoble.
01:27 C'était mardi, je l'ai rappelé, vendredi il manquait toujours un professeur.
01:32 Pour mon lycée, tout simplement en mathématiques, en économie gestion, j'ai déjà des manques.
01:39 Eh bien il m'en manque deux sur cinquante.
01:40 D'accord, et vous n'avez pas de contractuel ?
01:43 Ah mais les contractuels ont déjà été affectés depuis le mois de juillet, donc il manquera,
01:47 il manquera des enseignants à la rentrée, comme chaque année.
01:50 Donc ça c'était mardi, je l'ai rappelé, il lui manque toujours un professeur ce matin,
01:54 comment vous l'expliquez ?
01:55 Alors on a quelques disciplines en tension, comme l'économie gestion, effectivement.
02:00 Cela étant, on a une cellule de rentrée qui a travaillé toute la semaine dernière
02:06 et qui travaille encore justement pour combler les quelques heures qui manquent dans certains
02:12 établissements.
02:13 Les difficultés en Isère, elles se situent où ? Plutôt le Nord-Isère ?
02:16 Alors oui, effectivement, on a plus de mal à recruter dans le Nord-Isère, sachant qu'on
02:21 voit bien qu'aujourd'hui on a quand même une attractivité qui augmente dans le métier
02:26 d'enseignant.
02:27 La preuve en est, notamment dans le métier de professeur des écoles, dans le premier
02:31 degré, on a mieux recruté au concours 2023, on a recruté sur l'académie 470 professeurs
02:42 des écoles, on a fait le plein.
02:43 Et donc je remercie tous ceux qui se lancent et qui font leur première rentrée aujourd'hui
02:49 dans nos écoles.
02:50 Et pour recruter des professeurs, le gouvernement a mis en place un pacte enseignant, en gros
02:54 plus de salaire pour les enseignants qui acceptent des missions supplémentaires.
02:58 Là aussi, on a une question pour vous d'une enseignante et patronne du syndicat SNUIPP
03:04 en Isère, Catherine Blanlanod.
03:05 Le nombre d'enseignants qui auraient signé un pacte, pour voir si les objectifs ont été
03:09 atteints ou pas, parce qu'ils étaient très confiants sur cet engagement dans le premier
03:14 degré et de manière plus large.
03:15 Est-ce que l'engagement des enseignants est à la hauteur de ce qui était attendu sur
03:20 le département ?
03:21 La question est claire.
03:22 Combien d'enseignants ont signé ce pacte ?
03:24 Avant le pacte, tout de même, il y a une augmentation de salaire pour tous les enseignants.
03:29 C'est ce qu'on appelle la partie socle.
03:30 Chaque enseignant va avoir son salaire qui augmente entre 125 et 250 euros par mois à
03:37 partir du 1er septembre.
03:39 Ce socle pour tous les enseignants, donc quelles que soient leurs décisions, ont possibilité
03:45 d'adhérer ou pas, c'est un acte volontaire, au pacte enseignant sur des missions particulières
03:52 avec une rémunération complémentaire.
03:54 Aujourd'hui c'est un peu tôt pour dire combien d'enseignants se sont engagés dans
03:57 le pacte parce qu'on est encore en phase de travail.
04:01 En tout cas, déjà une bonne part de nos pactes actuellement ont été endossés par
04:07 les enseignants.
04:08 Il y a une proportion à peu près ?
04:10 Je n'ai pas de proportion parce que vraiment le travail se fait et il va se faire tout
04:14 au long du mois de septembre.
04:16 D'accord, c'est encore en cours ?
04:17 Tout à fait.
04:18 Vous ne désespérez pas que le nombre augmente alors ?
04:20 Non, bien entendu, parce que souvent ce sont des missions qui sont déjà faites, qui
04:25 n'étaient pas rémunérées auparavant et qui le seront désormais.
04:28 Quelques commentaires sur notre page Facebook Swazik ?
04:31 Et une question notamment assez précise qui vous est adressée M.
04:37 Gros de la part de Fabienne qui nous a posé une question.
04:40 Ma fille de 16 ans a eu son CAP Petite Enfance avec mention à la fin de l'année dernière
04:46 mais elle n'a été prise dans aucun lycée pour faire son bac pro.
04:50 Ensuite, qu'est-ce qui peut lui être proposé ?
04:54 Quelles sont les solutions pour cette adolescente de 16 ans qui a donc son CAP Petite Enfance
04:59 en poche mais qui n'a pas de place en lycée pour faire son bac pro ?
05:02 Tout d'abord, je remercie les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études parce
05:08 que pour nous c'est essentiel.
05:09 C'est-à-dire qu'à un moment donné on a un diplôme et effectivement avoir un diplôme
05:13 complémentaire c'est important pour pouvoir assurer une inclusion, une insertion dans
05:19 une vie professionnelle.
05:21 Alors ce que je conseille à cette famille c'est de retourner au lycée parce qu'on
05:27 a tout un dispositif d'accueil en interne des lycées pour permettre à ces familles
05:32 de trouver une place à des endroits où il nous en resterait parce qu'effectivement
05:35 c'est un processus d'orientation et puis d'affectation qu'on met en oeuvre tout au
05:41 long du mois de mai et juin.
05:42 Et effectivement on a encore quelques jeunes qui n'ont pas de place dans certaines filières.
05:48 C'est tout le travail qu'on fait durant cette rentrée.
05:52 Mais il peut y avoir des places de dernière minute, c'est ça ?
05:54 Oui, tout à fait, bien entendu.
05:56 Une rentrée particulière aussi, on l'entendait dans le journal de 7h30, deux mois après
06:01 les émeutes qui ont marqué certaines écoles.
06:03 La dernière rentrée scolaire s'est terminée par ça en partie avec certaines écoles attaquées,
06:09 cet été notamment l'école de l'Île d'Abbot.
06:11 On y était dans le journal de 7h30.
06:13 Est-ce que les enseignants doivent aborder le sujet en cette rentrée Patrice Gros ?
06:19 Effectivement, les faits divers sont des faits que vivent nos élèves de par les médias.
06:26 Et le travail qui est fait notamment dans le travail d'apprentissage de la citoyenneté,
06:31 c'est essentiel.
06:33 Les enseignants sont formés pour cela.
06:36 Et ce qu'on appelle le vivre et faire vivre les valeurs de la République est essentiel
06:40 pour pouvoir construire nos citoyens de demain.
06:44 Et donc à l'école La Peuple Reche, j'y serai cet après-midi pour soutenir l'équipe.
06:48 L'équipe pédagogique a fait un très très gros travail de remise en état,
06:52 en tout cas d'accompagnement de la remise en état.
06:54 Je remercie aussi toute la municipalité pour le travail engagé.
06:59 Et l'école prévoit une demi-journée banalisée pour aborder le sujet.
07:03 La directrice nous l'expliquait tout à l'heure dans le journal.
07:05 C'est une bonne initiative par exemple ?
07:06 Effectivement, il y aura une demi-journée consacrée à ce travail de valeurs de la République
07:11 et finalement de remerciements des acteurs qui ont permis la remise en état de l'école.
07:15 Oui, c'est une bonne initiative de telle sorte de se remémorer le travail qui est fait
07:20 pour justement cette construction des citoyens en devenir.
07:22 On file au Standard de France le Patrice Gros.
07:25 Avec une question pour vous.
07:26 Thibault nous a appelé, il est membre de Réseau d'Éducation Sans Frontières.
07:30 Bonjour Thibault.
07:31 Bonjour.
07:32 Merci d'être avec nous.
07:33 Vous soutenez des enfants sans domicile fixe à Grenoble.
07:37 Leurs familles ont occupé certaines écoles.
07:39 Quelle est la situation pour eux ce matin ?
07:42 Imaginez que pour ces enfants, la vie est déjà assez précaire.
07:45 La situation est extrêmement compliquée puisque lorsqu'on dort dehors, on imagine
07:48 qu'évidemment rentrer à l'école dans des conditions normales et étudier à l'école
07:51 dans des conditions normales, c'est extrêmement compliqué.
07:53 Nous on sait qu'il y en a plusieurs familles sur Grenoble qui sont dans ce cas-là et sur
07:57 l'Isère.
07:58 Au niveau national, on connaît les chiffres, l'UNICEF les a fournis il y a une semaine.
08:00 C'est 2300 enfants qui dorment dehors actuellement.
08:03 Donc c'est absolument énorme.
08:05 Et nous sur l'Isère, on est sûr qu'il y a déjà plusieurs cas qui nous remontent.
08:08 Notamment, on sait par exemple qu'il y a un squab qui va être expulsé cette semaine
08:11 et que dans les familles de ce squab, certaines imprivées ne seront pas relogées.
08:14 Donc des enfants qui vont se retrouver à la rue quelques jours après la rentrée,
08:17 avec évidemment toute la question de leur condition de vie, du traumatisme et de la
08:21 continuité scolaire qui n'est pas assurée pour ces enfants-là.
08:23 Et votre question à Patrice Gros alors ce matin ?
08:25 Elle est double la question.
08:27 En effet, comme vous l'avez signalé, il y a eu l'année dernière des occupations
08:29 d'école, des professionnels, des parents, des voisins qui se sont mobilisés pour le
08:32 mettre à l'abri dans les écoles des familles.
08:34 Or à ce niveau-là, on n'a eu aucun soutien de la part de l'éducation nationale, aucun
08:38 soutien de la part du Lazen ou du Rectorat.
08:40 Au contraire, il y a eu une pression qui a été mise sur les professionnels pour invisibiliser
08:43 ce mouvement.
08:44 Or moi je rappelle quand même qu'il y a une convention qui s'appelle la Convention
08:46 internationale des droits de l'enfant qui dit que c'est le devoir de l'État et de
08:49 ses institutions de faire respecter à la fois le droit à la scolarité et aussi le
08:52 droit à un toit.
08:53 On a de la même manière à cette rentrée une baisse des moyens pour les dispositifs
08:56 d'accueil des primo-arrivants, on se rappelle les UPE 2A qui perdent des heures sur l'hiver.
09:00 Donc en effet, ma question est assez simple, c'est comment est-ce que l'éducation nationale
09:02 va-t-elle enfin s'impliquer à la fois dans l'amélioration de l'accueil des enfants
09:06 migrants sur le territoire, mais aussi soutenir et aider à la lutte, cette lutte qui est
09:10 légitime, qui est légale, qui est essentielle pour leur hébergement et pour avoir un toit
09:14 sur la tête de chacun de ces enfants.
09:16 Patrice Gros, le directeur des services de l'éducation nationale en Isère vous répond.
09:20 Alors d'abord concernant les moyens pour scolariser les élèves allophones, il n'y
09:25 a aucune baisse de ces moyens, que ce soit en Isère ou dans la Camélie de Grenoble.
09:29 Madame la rectrice a souhaité justement maintenir ces moyens de manière forte parce que l'accueil
09:34 de ces enfants c'est important pour notre pays.
09:39 Deuxième élément, effectivement l'éducation nationale, son rôle, sa mission, c'est d'abord
09:44 d'éduquer, d'instruire ces enfants, de pouvoir les faire grandir.
09:49 Et effectivement, pour pouvoir grandir, il faut que ces enfants puissent être logés
09:53 dans de bonnes conditions, puissent manger à leur faim.
09:55 Et tout ça, bien sûr, c'est le service d'autres responsables de l'État, de la ville
10:05 ou d'autres services de l'État.
10:06 Nous, notre mission, c'est une mission d'alerte.
10:08 Et donc, dès lors qu'on a des situations qui nous remontent, notre compétence, c'est
10:14 de pouvoir transmettre cette situation de telle sorte que d'autres services puissent
10:17 prendre le relais.
10:18 Vous dites, c'est la faute de la ville ou de l'État.
10:20 Il y a quand même la défenseure des droits clairs et donc qui a alerté la semaine dernière
10:24 sur la situation d'un certain nombre d'élèves et la problématique de l'inclusion à l'école
10:29 qui pose problème.
10:30 En tout cas, les efforts ne sont pas suffisants.
10:32 Alors, je me permets de reprendre.
10:34 Ce n'est pas une faute, mais en tout cas, ce n'est pas de la compétence de l'éducation
10:38 nationale.
10:39 Concernant l'inclusion des élèves, notamment, je pense que dans votre question, c'est l'inclusion
10:43 des élèves en situation de handicap.
10:45 Effectivement, notre souci, c'est bien sûr de les scolariser le mieux possible.
10:53 Aujourd'hui, on a des élèves en situation de handicap avec un nombre plutôt croissant.
10:58 On pourra dresser une situation claire fin septembre.
11:05 Mais aujourd'hui, là encore, on a recruté un nombre d'AESH, d'accompagnants en nombre
11:09 suffisant pour pouvoir les accueillir.
11:12 Merci beaucoup Patrice Gros d'avoir été avec nous ce matin, directeur des services
11:16 de l'éducation nationale en Isère.
11:18 Belle journée et belle rentrée.
11:19 Merci beaucoup.