• l’année dernière
Fleur Pellerin, incapable de citer un livre du lauréat du prix Nobel de littérature
Transcription
00:00:00 *Musique*
00:00:15 *Applaudissements*
00:00:21 Salut à tous !
00:00:22 Ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro du Supplement,
00:00:25 le magazine d'actu de Canal chaque dimanche entre 12h55 et 14h30.
00:00:29 Salut l'équipe !
00:00:30 Salut !
00:00:31 *Applaudissements*
00:00:32 Valentin Lauberti est avec nous,
00:00:33 Camille Valentin,
00:00:34 Cyril Hervé-Eldin, pardon, j'ai oublié comment vous appeler,
00:00:37 Raphaël Bayou,
00:00:39 Camille Giret,
00:00:41 Marc Bauger,
00:00:43 Aurélia Perrault,
00:00:45 et Vincent De Vienne.
00:00:47 *Applaudissements*
00:00:48 On a toutes les filles du Supplement sur le plateau, je suis contente.
00:00:51 La parité n'est pas respectée.
00:00:52 Pour une fois.
00:00:53 Pour une fois.
00:00:54 Au sommaire, parfaite, inconnue, il y a encore 3 ans,
00:00:56 elle est l'une des femmes les plus en vue du gouvernement,
00:00:58 reportage avec Fleur Pellerin, toute nouvelle ministre de la culture,
00:01:01 à l'occasion d'une semaine riche en événements,
00:01:04 elle est notre invitée du dimanche.
00:01:06 Il est poursuivi dans plusieurs affaires,
00:01:08 et pourtant il vient de triompher aux élections sénatoriales,
00:01:10 pourquoi Jean-Noël Guérini est-il insubmersible ?
00:01:13 Il est millionnaire, collectionneur, explorateur,
00:01:15 il est aussi l'un des actionnaires d'un journal en crise,
00:01:18 Libération, portrait de Bruno Ledoux, business man décomplexé.
00:01:22 Elle s'appelle Ellie Love, Pop Star glamour,
00:01:24 elle est connue des Kurdes du monde entier, menacée de mort,
00:01:27 elle s'affiche avec des réfugiés et des Peshmerga,
00:01:29 reportage aux Kurdistan irakien.
00:01:32 Voici donc la couverture du supplément numéro 5,
00:01:35 saison 3, avec notre invitée politique, Fleur Pellerin.
00:01:39 Un mot bien sûr, pour la définir tout de suite, Cyril.
00:01:42 - Caméléon. - Caméléon, parce que ?
00:01:44 - Après le numérique, le commerce extérieur,
00:01:46 maintenant elle est ministre de la culture,
00:01:48 il faut une vraie faculté d'adaptation,
00:01:49 et je note une vraie montée en puissance,
00:01:51 ce qui est rare de nos jours.
00:01:53 - Merci Cyril pour cette analyse.
00:01:55 - Bah formidable, c'est notre ministre de tutelle,
00:01:57 j'ai décidé d'être hyper sympa.
00:01:59 - C'est très malin, c'est très malin, Raphaël.
00:02:01 - C'est dégueulasse.
00:02:02 - Techno... Elle est férue de haute technologie,
00:02:05 mais peut-être aussi un peu technocrate.
00:02:07 - Marc ?
00:02:08 - Fashion, très fashion, presque fashion victime.
00:02:11 - OK, Valentine ?
00:02:12 - Au perché, je parle pas de ses talons,
00:02:14 je parle du fait qu'elle évolue dans des sphères assez élitistes.
00:02:16 - C'est toi qui a signé son portrait qu'on verra tout à l'heure, Vincent ?
00:02:19 - Coccolico. - Bien sûr.
00:02:21 - Parce que c'est ma fleur préférée.
00:02:23 - Oui. D'accord, très jolie.
00:02:26 Et Aurélia, voilà qui est belle.
00:02:28 Et toi, Aurélia ?
00:02:32 - Sage. Elle est bonne élève.
00:02:34 - Bonne élève, très bien. On va voir ça, évidemment, tout au long de l'émission.
00:02:37 Ça fait 2 mois, jour pour jour, que Fleur Pellerin est ministre de la Culture.
00:02:40 Nous l'avons suivie tout au long de la semaine,
00:02:42 qui a été, cette semaine, très riche en événements.
00:02:44 Un sujet signé Valentino Berti.
00:02:46 - Mercredi, sous la nef du Grand Palais à Paris,
00:02:51 Fleur Pellerin et Manuel Valls inaugurent la FIAC,
00:02:54 la Foire internationale d'art contemporain.
00:02:56 - Monsieur le Premier ministre, qu'est-ce que vous pensez du parcours de Fleur Pellerin ?
00:03:00 - C'est l'une des belles figures de ce gouvernement,
00:03:03 qui représente également une nouvelle génération,
00:03:05 qui assume ses responsabilités.
00:03:08 - Cette semaine, Fleur Pellerin a enchaîné les événements
00:03:12 au Musée Guimet avec Laurent Fabius,
00:03:14 au Quai Branly avec son homologue mexicain,
00:03:16 à la Halle Fréssiné avec Xavier Niel
00:03:18 et à la Fondation Vuitton avec François Hollande.
00:03:20 Dans un gouvernement en pleine turbulence,
00:03:22 Fleur Pellerin résiste et gravit même les échelons.
00:03:25 Portrait d'une ministre qui navigue habilement.
00:03:27 Quelques jours plus tôt, Fleur Pellerin remet une décoration
00:03:33 à une cheffe d'orchestre prometteuse, Zahia Ziouani.
00:03:36 Cette Française d'origine algérienne est récompensée
00:03:38 pour son travail aux côtés de jeunes de Seine-Saint-Denis.
00:03:40 - Avec votre esprit d'indépendance, d'audace et de conquête,
00:03:45 vous avez forcé le destin.
00:03:47 On pourrait croire que Fleur Pellerin parle d'elle-même
00:03:50 tant le parcours de la musicienne et celui de la ministre se font écho.
00:03:53 - Je crois que vraiment ce qui nous rassemble toutes les deux
00:03:55 et je le pensais beaucoup en l'écoutant,
00:03:58 c'est la détestation de tout ce qui peut s'apparenter
00:04:01 à une forme de déterminisme et à l'autocensure aussi
00:04:03 que peuvent s'infliger parfois des jeunes qui sont issus
00:04:06 de milieux défavorisés et qui peuvent se dire
00:04:10 "la musique classique ce n'est pas pour moi,
00:04:12 les études supérieures ce n'est pas pour moi".
00:04:14 Une conviction que Fleur Pellerin a défendue au sein du club 21e siècle.
00:04:18 Un club qui valorise la diversité, une machine à produire des ministres.
00:04:22 Ramayad et Rachida Dati y sont passées,
00:04:24 Fleur Pellerin l'a présidée juste avant d'entrer au gouvernement.
00:04:27 Pourtant, cela n'avait rien d'évident pour celle qui ne se voit pas
00:04:30 comme un symbole de la diversité, son amie Chen Vachieu,
00:04:33 cadre de l'UMP, s'en amuse.
00:04:36 - Je l'ai qualifiée de banane parce qu'en fait quand j'ai fait sa connaissance,
00:04:40 elle était 150% française.
00:04:42 Elle ne voyait pas sa spécificité épidermique.
00:04:45 Et donc je lui ai dit "tu es une banane,
00:04:48 c'est que tu es jaune de l'extérieur et blanche à l'intérieur".
00:04:53 En 2011, c'est au club qu'elle fait la connaissance de François Hollande.
00:04:57 Une rencontre décisive.
00:04:59 Quelques mois plus tard, le candidat la recrute pour sa campagne.
00:05:02 Celle qui se déplaçait encore en métro il y a 3 ans
00:05:05 entre au gouvernement en 2012, d'abord ministre délégué au numérique,
00:05:09 puis secrétaire d'Etat au commerce extérieur,
00:05:12 pour accéder enfin au prestigieux ministère de la Culture.
00:05:15 Ascension fulgurante d'une énarque jamais élue,
00:05:18 pour son ami l'écrivain Yann Moix, elle n'en est pas moins légitime.
00:05:22 - C'est pas du tout une rastignac féminine.
00:05:26 Et elle passe pas sa vie à tenter d'obtenir des postes.
00:05:30 On les lui donne, non pas pour lui faire plaisir,
00:05:32 mais parce qu'elle a les compétences.
00:05:34 Et là encore, les gens comprennent pas
00:05:36 qu'il y a des gens qui ont suffisamment de charisme et d'intelligence
00:05:38 pour que les postes viennent à eux,
00:05:40 sans qu'ils aient besoin d'aller les chercher eux-mêmes à la force du poignet.
00:05:43 Ça s'appelle la grâce.
00:05:45 Née en Corée du Sud,
00:05:47 Flore Pellerin est la fille adoptive d'un scientifique et d'une mère au foyer.
00:05:51 - Parfois, j'ai un petit moment de recul
00:05:53 où je me vois un peu à l'extérieur de moi-même
00:05:55 et je me dis "tu es ministre de la Culture"
00:05:57 et c'est vrai que là, je suis un peu impressionnée en fait.
00:05:59 Je n'étais pas préparée par mon milieu sociologique
00:06:03 aux codes qui sont les codes de la rue de fonction publique,
00:06:10 des ambassades, des préfectures
00:06:12 et c'est vrai que j'ai eu un petit choc, un petit choc socioculturel.
00:06:16 Les codes, elle les maîtrise aujourd'hui parfaitement.
00:06:19 Ici au musée Guimay,
00:06:22 avec des officiels chinois et Laurent Fabius,
00:06:24 il y a deux mois encore, il était son ministre de tutelle.
00:06:28 - La jeunesse, c'est une qualité.
00:06:30 Quand moi-même, j'ai été Premier ministre à 37 ans,
00:06:32 je n'étais pas très vieux.
00:06:34 Non, non, mais elle a toute l'égalité pour elle aussi.
00:06:37 - Elle est passée secrète en état à vie.
00:06:39 - Elle parlait bien, ce qui est très utile
00:06:41 et ce qui malheureusement n'est pas le cas
00:06:43 de beaucoup de responsables politiques.
00:06:45 - Une fleur pèlerin polyglotte donc et joueuse.
00:06:50 - Je dois répéter un discours en chinois.
00:06:52 Il est où d'ailleurs mon dossier ?
00:06:54 - Vous n'avez pas un chinois ?
00:06:55 - Voilà, je vais faire mon discours en chinois.
00:06:56 - Comment vous allez faire ?
00:06:57 - Non, c'est pas vrai.
00:06:58 - Ah bon ?
00:06:59 - J'ai déjà fait un discours en italien.
00:07:01 - Un discours en italien et en allemand.
00:07:04 Plusieurs en allemand.
00:07:06 En anglais, plein, mais c'est moi.
00:07:08 En italien, j'étais assez fière de moi
00:07:10 parce que j'ai vraiment un italien d'opéra.
00:07:12 Et donc, j'ai lu le discours vraiment
00:07:14 avec la phonétique de Verdi et de Bellini.
00:07:16 Donc, c'était assez...
00:07:17 Mais tout le monde a trouvé ça très sympathique.
00:07:19 - A Dijon, c'est un tout autre air qui est joué à la ministre.
00:07:25 - Bonjour.
00:07:27 - Pour des rencontres autour du cinéma,
00:07:29 l'aéroport est accueilli par des manifestants.
00:07:31 - Madame la ministre, nous sommes les archéologues de l'INRAP.
00:07:34 On est venus vous interpeller sur la situation préoccupante
00:07:36 de l'archéologie préventive soumise à la concurrence.
00:07:39 - Je suis sensible.
00:07:40 - Merci.
00:07:41 Et à la sortie, rebelote.
00:07:43 - Madame la ministre, excusez-moi.
00:07:46 Je voulais savoir qu'est-ce que vous voulez faire
00:07:48 avec les intermittents du spectacle ?
00:07:50 - Vous savez, il y a une concertation en ce moment.
00:07:52 Il y a une mission de concertation
00:07:54 qui est en cours jusqu'au mois de décembre.
00:07:56 Il faut la laisser travailler.
00:07:57 Elle travaille avec les représentants.
00:07:58 - Vous n'êtes pas déprivilégié, comme vous dites.
00:08:00 - Non, j'ai jamais dit ça, moi.
00:08:02 Vous n'avez jamais entendu dire ça.
00:08:04 - C'est la culture.
00:08:05 - C'est ça ?
00:08:06 - Je ne vous trompe pas, moi.
00:08:08 Je vous défend, c'est le combat.
00:08:10 - Je suis content sur vous, alors.
00:08:12 - Merci.
00:08:13 Très vite, elle enchaîne sur un déjeuner cinéma
00:08:17 avec entre autres Julie Gayet, Claude Lelouch, Costa Gavras
00:08:21 et le réalisateur oscarisé Michel Azanavicius.
00:08:25 - Je ne sais pas si vous...
00:08:26 Je suis sûre que vous allez me le dire.
00:08:27 Mais un soir, je vous avais vu, je pense,
00:08:28 à une fête pour The Artists.
00:08:30 Ça devait être pendant la campagne.
00:08:32 Et j'étais venue vous voir pour vous dire que mon rêve,
00:08:34 c'était de jouer dans OSS 117 numéro 3.
00:08:37 - D'accord. OK.
00:08:38 - Même si je passe derrière comme du scotch.
00:08:40 - Voilà, enfin.
00:08:41 - C'est possible ou pas ?
00:08:42 - S'il y a un OSS 117 numéro 3, je...
00:08:45 - Vous m'aviez dit à l'époque que ce n'était pas sûr.
00:08:47 Vous n'étiez pas sûr de me faire un troisième ?
00:08:49 C'est pas grave, parce que là, je suis un peu occupée.
00:08:51 - En plus, là, ça va être compliqué.
00:08:55 - Mais je le permettrai.
00:08:57 Ouais, je le permettrai.
00:08:59 - Encore un peu tôt pour songer à une reconversion.
00:09:02 Contrairement à d'autres, peut-être.
00:09:04 De ces 4 jeunes femmes ministres,
00:09:06 seules 2 ont survécu au remaniement.
00:09:08 - Effectivement, plus que 2.
00:09:10 - Qu'est-ce qui fait que vous êtes encore là, toutes les 2 ?
00:09:13 - Je pense, le travail que nous avons effectué,
00:09:16 enfin, j'espère pouvoir le dire sans prétention.
00:09:19 Le travail que nous avons fait, je pense, notre loyauté aussi.
00:09:23 Le fait de s'effacer, d'effacer ses ambitions personnelles
00:09:27 ou, enfin, derrière le service de nos concitoyens.
00:09:32 - Ou d'effacer ou de mettre de côté une partie de ses convictions ?
00:09:35 - Non, certainement pas. Certainement pas.
00:09:37 Opportunément disciplinées ou sincèrement solidaires,
00:09:41 Flore Pellerin a jusqu'ici tout gagné à ce terre.
00:09:44 - Bonjour, Flore Pellerin. - Bonjour.
00:09:49 - Vous avez la bienvenue.
00:09:51 Vous venez de vivre une semaine intense,
00:09:54 une très belle semaine pour la France.
00:09:56 Il y a eu successivement la fondation Louis Vuitton,
00:09:59 l'ouverture de la FIAC, l'inauguration du musée Picasso.
00:10:02 Ça a été une semaine extraordinaire pour vous aussi ?
00:10:05 - Extraordinaire pour moi, mais surtout pour la France.
00:10:08 Je crois que beaucoup de médias, y compris internationaux,
00:10:11 ont relevé à quel point la France était à nouveau numéro 1
00:10:15 sur la scène mondiale de la culture, des arts.
00:10:17 Et je crois que c'est quelque chose qui fait plaisir à entendre.
00:10:20 - Vous avez servi, c'est très bizarre, de bouclier humain.
00:10:22 Vous voyez de quoi je fais... - Non, pas du tout.
00:10:24 - Oh, vraiment ? Regardez.
00:10:26 - Hein ? Ça s'appelle un bouclier humain, ça.
00:10:34 - Je ne servais plus comme ça.
00:10:36 - Il ne veut pas être à côté de Zahia sur la photo.
00:10:38 C'est ça qui se passe. - Si, si, c'est ça qui s'est passé.
00:10:40 - Elle a parti au monde de la culture, Zahia.
00:10:42 - Écoutez, en fait, on était à la FIAC,
00:10:44 et nous étions en train de visiter le stand
00:10:47 d'une importante galerie parisienne
00:10:49 qui faisait une oeuvre de Pierre et Gilles
00:10:51 sur laquelle elle pose, effectivement, en Marie-Antoinette.
00:10:54 - Ça a dû vous faire du bien, cette semaine,
00:10:56 parce que le reste du temps, vous n'êtes pas bienvenue au spectacle.
00:10:58 Et quand la ministre arrive, on prend des risques.
00:11:00 Alors, du coup, vous êtes obligée d'y aller en douce,
00:11:02 parce que sinon, le spectacle est annulé.
00:11:04 C'est compliqué, quand même. - Pas tout à fait.
00:11:06 Je me suis rendue plusieurs fois au spectacle.
00:11:08 Il se trouve que ceux qui m'ont suivie toute la semaine
00:11:10 ont pu voir que très souvent, je ne peux décider
00:11:12 qu'au dernier moment d'arriver ou pas au spectacle.
00:11:14 - Valentin, qui vous a suivi toute la semaine,
00:11:16 voulait aller au spectacle avec vous,
00:11:18 vous allez sans lui dire ? - Non, mais parce que j'y suis allée
00:11:20 à la fois dans un contexte personnel,
00:11:22 et puis le week-end, voilà.
00:11:24 - Je vous relis le document des intermittents.
00:11:26 "Attendu que les actes doivent suivre les engagements
00:11:28 et que les trahisons sont avérées, nous déglarerons personnellement
00:11:30 grata tous les membres du gouvernement dans les festivals."
00:11:32 - C'est inadmissible.
00:11:34 C'est inadmissible parce que les festivals
00:11:36 ou les lieux de création, de diffusion, sont des lieux de liberté.
00:11:38 - Mais est-ce que c'est tenable longtemps, cette situation ?
00:11:40 - En tout cas, je sors, pour l'instant,
00:11:42 sans aucune difficulté, alors.
00:11:44 C'est pas un appel à...
00:11:46 à la confrontation
00:11:48 dans les lieux de spectacle, mais encore une fois,
00:11:50 ma porte est ouverte pour ceux qui veulent la discussion.
00:11:52 - Alors, vous parlez de liberté. Dans le climat actuel,
00:11:54 l'érection d'un plug anal de l'artiste provocateur
00:11:56 Paul McCarty, Place Vendôme,
00:11:58 est-ce que c'est pas malin ?
00:12:00 Ou au contraire, rien ne doit arrêter
00:12:02 l'art contemporain ? - Rien.
00:12:04 - Pardon.
00:12:06 - Il a sonné la musique.
00:12:08 - Non, écoutez, moi,
00:12:10 ce que je trouve extrêmement choquant,
00:12:12 c'est le fait de s'en prendre physiquement
00:12:14 à un artiste et de s'en prendre physiquement
00:12:16 à une oeuvre, quoi qu'on en pense.
00:12:18 - Il a été bousculé quand il installait l'oeuvre.
00:12:20 - Il a été frappé, il a été insulté.
00:12:22 L'oeuvre a été...
00:12:24 - Dégonflée. - Dégonflée.
00:12:26 Et c'est ça que je trouve inacceptable.
00:12:28 - Alors, je sais bien, et c'est tout à fait normal,
00:12:30 que vous êtes en mode ministre, là, dans mon émission.
00:12:32 Je vais vous demander, pour la question suivante,
00:12:34 de passer en mode vous-même,
00:12:36 pendant quelques instants, comment trouvez-vous
00:12:38 le plug anal de Paul McCarty ?
00:12:40 Vous, Fleur Pellerin.
00:12:42 - Voilà, je trouve que c'est une...
00:12:44 Une oeuvre d'art...
00:12:46 - Vous êtes en mode ministre !
00:12:48 - On a dit en mode ministre !
00:12:50 (applaudissements)
00:12:52 - Je vous invite...
00:12:54 J'évoque un sapin de Noël stylisé.
00:12:56 - Ça, c'est ce que vous vous dites
00:12:58 quand vous voyez ce truc-là.
00:13:00 - OK. - Je glisse, on...
00:13:02 - Glisser, glisser. - On glisse. OK, très bien.
00:13:04 Quand la société se crispe,
00:13:06 on s'en prend d'abord à la culture, Fleur Pellerin ?
00:13:08 - Euh... Je pense qu'on peut
00:13:10 s'en prendre d'abord financièrement à la culture.
00:13:12 Et effectivement, je pense que le danger
00:13:14 qui guette actuellement les créateurs,
00:13:16 c'est qu'en des temps économiquement
00:13:18 difficiles, on ait la tentation
00:13:20 de s'en prendre à ce qu'on considère comme
00:13:22 accessoire, certains diront un supplément d'âme,
00:13:24 et que donc, bah, on...
00:13:26 - Vous faites référence au budget de la culture qui décroît sans cesse ?
00:13:28 - Mais aussi dans les collectivités territoriales.
00:13:30 Je crois qu'il y a beaucoup moins... Beaucoup d'artistes
00:13:32 m'ont manifesté leur inquiétude
00:13:34 vis-à-vis des politiques culturelles
00:13:36 des collectivités territoriales.
00:13:38 Et donc, c'est à l'Etat et aux collectivités de s'entendre.
00:13:40 La culture ne doit pas être la victime collatérale
00:13:42 des économies ou de la crise.
00:13:44 - On va parler un petit peu de vous maintenant.
00:13:46 On a vu cette semaine une photo dans Paris Match,
00:13:48 une magnifique photo,
00:13:50 lors du dîner LVMH. Il y a
00:13:52 Bernard Arnault, il y a Anna Wintour,
00:13:54 et il y a également vous à cette...
00:13:56 Ah, vous êtes à la droite de Bernard Arnault, Karl Lagerfeld.
00:13:58 C'est une image de pouvoir.
00:14:00 C'est une image où vous...
00:14:02 Qu'est-ce que vous vous dites quand vous asseyez là,
00:14:04 à cette place ? - Qu'est-ce que je me dis ?
00:14:06 - C'est quand même pas anodin de s'asseoir
00:14:08 à cette table. - Non, c'est vrai, c'est vrai.
00:14:10 Effectivement, je me dis que...
00:14:12 Je n'aurais pas imaginé cela
00:14:14 il y a 10 ans. - Vous disiez
00:14:16 il y a 4 ans, il faut avoir au ventre une envie de pouvoir
00:14:18 et de reconnaissance que je n'éprouve pas.
00:14:20 Ca va mieux ? L'ambition est venue ?
00:14:22 - Non, vous savez...
00:14:24 Vous savez, moi, je me suis...
00:14:26 Enfin, à partir du moment où j'ai été nommée,
00:14:28 tout est allé assez vite. Et à aucun moment
00:14:30 je n'ai fait des plans pour me dire, attention,
00:14:32 voilà le prochain poste que tu dois viser. Et donc, pour y arriver,
00:14:34 il faut que tu fasses telle chose ou telle chose.
00:14:36 Je ne fonctionne pas comme ça, ça peut paraître, je pense,
00:14:38 un peu... - Non, non. - Un peu...
00:14:40 peut-être hypocrite de le dire, mais c'est sincère.
00:14:42 - Pour être ministre, il vaut mieux avoir été élue ou avoir fait l'ENA ?
00:14:44 Vous avez fait l'ENA ?
00:14:46 - Je ne pense pas qu'il y ait un cursus,
00:14:48 un cursus qui soit le cursus type.
00:14:51 - Vous soumettrez une élection, vous allez le faire un jour ou l'autre ou pas ?
00:14:54 C'est nécessaire ? - J'ai envie de vous dire, on verra.
00:14:56 - C'est nécessaire ? - Peut-être qu'il y a 2 ans,
00:14:58 je vous aurais dit, oui, c'est nécessaire, voire indispensable.
00:15:00 Aujourd'hui, je le pense un peu moins, parce que j'ai l'impression, finalement,
00:15:03 ça fait 2 ans et demi que je suis en poste.
00:15:06 Bon, peut-être en étant un peu immodeste,
00:15:08 je trouve que je fais bien mon travail,
00:15:10 j'ai l'impression de bien faire mon travail,
00:15:12 en tout cas, je le fais avec conviction et engagement.
00:15:14 Et je ne pense pas que le fait d'avoir été élue ou pas
00:15:17 influence d'une façon positive ou négative la manière dont je sers.
00:15:21 - Sans influencer, est-ce que ça ne vous manque pas d'être au contact...
00:15:24 - Peut-être qu'aux yeux de certains, ça me manque,
00:15:26 peut-être que certains me l'ont fait sentir.
00:15:28 Et à moi, non, parce que je crois que j'ai été militante.
00:15:31 Alors peut-être que c'est effectivement moins dense
00:15:33 que d'avoir été élue locale et d'avoir porté les intérêts
00:15:36 de concitoyens dans une circonscription,
00:15:38 mais je ne suis pas sûre que je fais une moins bonne ministre pour autant.
00:15:41 - Chez les pèlerins, ce n'est pas vous qui deviez devenir ministre,
00:15:44 c'est votre mari qui devait devenir ministre, c'était la rumeur,
00:15:46 et l'arc conseiller d'Etat, vous l'avez doublé grâce à quoi ?
00:15:49 - Elle est plus compétente, elle est plus...
00:15:53 - Non, non, vous savez, je pense que je lui dois beaucoup
00:15:56 et je lui suis très reconnaissante parce qu'on a une façon de...
00:16:00 un mode de vie lorsqu'on est...
00:16:03 a de telles responsabilités qui exigent que ce soit un choix de couple quasiment.
00:16:07 - Vous faites équipe, que ce soit... Voilà, nous sommes une équipe.
00:16:09 - Oui, puis ils ne sont pas nombreux à être jaloux
00:16:10 des membres du gouvernement en ce moment.
00:16:12 - On y vient justement, Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, Delphine Bateau
00:16:16 débinent le chef de l'Etat et désinguent le gouvernement
00:16:18 auquel ils ont tous appartenu. Pas vous, pourquoi ?
00:16:21 - Pourquoi je ne débine pas le gouvernement auquel j'appartiens ?
00:16:24 - La question se pose, excusez-moi, elle n'est pas de moi.
00:16:27 Benoît Hamon a été le chef du gouvernement il y a très peu de temps,
00:16:29 Aurélie Filippetti, Delphine Bateau...
00:16:31 - Parce que feindre de découvrir aujourd'hui ou il y a quelques mois
00:16:35 ce qui est là sous nos yeux depuis des mois ou des années,
00:16:38 je trouve ça particulièrement hypocrite et malvenu.
00:16:40 Je veux dire, on parle du vote du budget,
00:16:42 le vote du budget c'est un moment important dans la vie politique
00:16:45 et dans le cycle d'un gouvernement, d'un budget dont en plus on a fait partie
00:16:50 parce que ce sont les ministres qui les ont négociés,
00:16:53 ils étaient en poste lorsqu'ils ont négocié ces budgets
00:16:56 et c'était des budgets qui étaient plutôt favorables
00:16:58 à la fois à l'éducation nationale et à la culture.
00:17:00 Et donc je considère que, contrairement à ce qui peut être dit parfois,
00:17:05 c'est se renier soi-même que de faire ça.
00:17:07 - On en vient aux questions lourdes un peu.
00:17:09 Vous êtes sérieuse pour OSS 117 ?
00:17:11 Moi je vous verrais très bien.
00:17:13 - Je sais, j'ai un peu raté la...
00:17:15 - Vous vous souvenez de son nom ? Il s'appelait ?
00:17:16 - Hubert...
00:17:17 - Oui, Bonnisseur...
00:17:18 - Bonnisseur de la Batte.
00:17:19 - Absolument. Vous pouvez me citer une réplique ?
00:17:21 - Euh...
00:17:23 - Vous ne connaissez pas très bien la Chine.
00:17:25 - Oui, Monsieur Bonnisseur de la Batte.
00:17:27 - Vous ne connaissez pas très bien la Chine.
00:17:29 (Rires)
00:17:31 (Applaudissements)
00:17:34 - On va se retrouver dans quelques minutes
00:17:36 avec une enquête sur Jean-Noël Guérini,
00:17:38 indéboulonnable baron des Bouches du Rhône.
00:17:41 - Madame Gadi vous accuse directement
00:17:43 d'avoir utilisé le conseil, le chéquier du conseil général.
00:17:46 - Il y a 6 ans, chère madame, elle m'accusait de rien.
00:17:50 - Il y a quelques années, la chef d'entreprise
00:17:52 la mieux payée des Etats-Unis était un homme.
00:17:54 Martine Rosblatt n'aime pas se faire appeler madame.
00:17:56 Elle est sexy demain.
00:17:58 Le portrait étonnant du millionnaire Bruno Ledoux,
00:18:02 l'un des actionnaires de Libération, journal en crise.
00:18:04 Il est cash et il parle cash.
00:18:07 - À partir du moment où on s'autocritique,
00:18:09 ce qui... Les grands bénéficiaires,
00:18:11 c'est pas les gens de Libération,
00:18:13 c'est ni les actionnaires, ni les salariés.
00:18:15 Les grands bénéficiaires, ce sont les autres.
00:18:17 - Nous avons aussi suivi Ellie Love,
00:18:19 une star au Kurdistan irakien. Elle est menacée de mort.
00:18:21 Vous la découvrirez tout à l'heure.
00:18:23 A tout de suite.
00:18:25 De retour sur le plateau du supplément
00:18:31 le magazine d'actu de Canal avec notre invité
00:18:33 du dimanche, Claude Pellerin, la toute nouvelle
00:18:35 ministre de la culture et de la communication.
00:18:37 Dans un instant, le millionnaire collectionneur
00:18:39 qui finance Libération, la star des Kurdes
00:18:41 qui ravitaille les réfugiés,
00:18:43 mais aussi, bien sûr, la semaine de Cyril Heldin.
00:18:45 - Je vous sens quand même, à titre perso,
00:18:47 beaucoup plus sur le coup que Carnot Montebourg
00:18:49 qui avait plus la tête à la culture ces derniers temps.
00:18:51 Il avait plus le côté parc d'attraction,
00:18:53 Californien et tout, alors que vous,
00:18:55 vous êtes dans le job. - C'est normal parce que
00:18:57 c'est relayé, vous voyez. Moi, j'ai pris mes vacances avant.
00:18:59 (Applaudissements)
00:19:01 - Toutes l'interview,
00:19:03 bien sûr, de Emmanuel Macron, tout à l'heure.
00:19:05 Je vous présente Marc Bauger, vous le connaissez.
00:19:07 - Bonjour. - C'est notre... - Je le lis.
00:19:09 - Inspecteur Bauger. Vous le lisez, bien entendu,
00:19:11 dans ses chroniques, mais là, ici, il va détailler,
00:19:13 scanner votre style.
00:19:15 - Voilà. Alors, les gens l'ignorent, peut-être,
00:19:17 mais vous menez de front une double carrière.
00:19:19 Une carrière de ministre et une carrière parallèle
00:19:21 de gravure, de mode,
00:19:23 ce qui n'est pas au quotidien une sinecure.
00:19:25 Chaque jour, vous vous levez à 5h du matin,
00:19:27 vous regardez l'application Météo
00:19:29 sur votre téléphone portable et, en fonction,
00:19:31 vous choisissez la robe ou la jupe du jour.
00:19:33 La robe ou la jupe, car il y a très peu de pantalons.
00:19:35 On a regardé, on a étudié
00:19:37 98 sorties officielles
00:19:39 au cours des 2 dernières années passées.
00:19:41 Bilan, seulement 6 pantalons.
00:19:43 Ils sont tous là, on va les voir.
00:19:45 Et même si vous faites un peu mentir
00:19:47 la statistique aujourd'hui, peut-être pour nous
00:19:49 embêter, la statistique est implacable.
00:19:51 5,8%
00:19:53 de pantalons contre 94%
00:19:55 de robes. - Une estimation...
00:19:57 - On a compté de façon très précise.
00:19:59 En voici une sélection de ces robes. Elles sont à la fois
00:20:01 sophistiquées, raffinées, résolument
00:20:03 fashion. Alors, comment combler
00:20:05 cette frénésie de robes ? Aujourd'hui, vous vous faites
00:20:07 aider par une styliste personnelle.
00:20:09 Vous êtes la seule au gouvernement dans ce cas. Votre styliste
00:20:11 s'appelle Isabelle Duberne.
00:20:13 Ses clientes habituelles sont plutôt des actrices
00:20:15 Vahina Djokhante ou Ludivine Saignet.
00:20:17 Et selon votre entourage, elle n'est pas rémunérée.
00:20:19 C'est un service qu'une amie vous rend, en quelque
00:20:21 sorte, de toute façon. - Non, vous dites non.
00:20:23 - C'est complètement faux. Isabelle Duberne est une amie
00:20:25 qui parfois me met en relation avec des créateurs
00:20:27 pour qu'ils me prêtent des vêtements.
00:20:29 C'est pas du tout styliste. - Non, c'est ça.
00:20:31 Elle vous donne des conseils. Elle vous envoie des photos...
00:20:33 - Ça a dû arriver une dizaine de fois, entre toutes
00:20:35 et pour toutes pendant 2 ans. - Elle vous envoie des photos
00:20:37 sur WhatsApp, sur
00:20:39 l'application de messagerie. Vous validez ou non
00:20:41 les tenues. - Je vais vous dire quand c'est arrivé, par exemple, quand je suis allée
00:20:43 dîner à la Maison Blanche avec le couple Obama, là,
00:20:45 elle m'a envoyé, elle m'a dit... - Il sait, il sait tout.
00:20:47 - En général, ça se passe... - C'est pas une styliste personnelle.
00:20:49 - C'est toute façon de parler. En tout cas, elle vous prête, elle vous fait...
00:20:51 - Regardez. - Elle vous procure des robes, des bijoux, des chaussures.
00:20:53 Et donc, en février dernier,
00:20:55 c'était un cas exceptionnel, une sortie
00:20:57 exceptionnelle. Du coup, vous avez procédé à un essayage.
00:20:59 L'essayage d'un kimono Gucci.
00:21:01 Gucci étant une marque du groupe Pinault,
00:21:03 un groupe français. Et vous êtes présenté,
00:21:05 donc, à la Maison Blanche avec ce kimono Gucci.
00:21:07 Quelques semaines plus tard, un autre événement important,
00:21:09 le festival de Cannes, et rebelote,
00:21:11 nouvel essayage. Cette fois, la robe est signée
00:21:13 du styliste Raïb Kheirouz, un styliste
00:21:15 libanais installé à Paris.
00:21:17 La robe est magnifique, on va la voir, l'image
00:21:19 va arriver... Eh bien non, on ne va pas voir
00:21:21 la robe ! Car ce jour-là,
00:21:23 Aurélie Filippetti, alors ministre
00:21:25 de la Culture, vous empêche de monter
00:21:27 les marches à Cannes et vous rentrez
00:21:29 par une entrée de service. Aurélie Filippetti
00:21:31 portait ce jour-là un smoking pantalon.
00:21:33 Avez-t-elle peur que vous lui fassiez de l'ombre en robe ?
00:21:35 En tout cas, aujourd'hui, vous êtes
00:21:37 la ministre de la Culture, ce sont vos tenues
00:21:39 qu'on le regarde. Et il y a quelques semaines,
00:21:41 on s'était arrêté sur une tenue assez étonnante
00:21:43 que vous portiez au Musée Rodin.
00:21:45 Alors, une tenue blanche, voilà, une robe bustier
00:21:47 avec un serre-tête. Eh bien, il y a
00:21:49 une information assez rigolote sur cette robe.
00:21:51 Un scoop, cette robe, c'est en fait votre robe
00:21:53 de mariée que vous portez,
00:21:55 donc au travail, en tant que ministre de la Culture.
00:21:57 - C'est contre l'obsolescence
00:21:59 programmée des objets, eh bien, j'ai décidé
00:22:01 de recycler ma robe de mariée. - C'est ça, c'est vrai ?
00:22:03 - C'était une robe de mariée, oui.
00:22:05 C'est ma robe de mariée de la mairie.
00:22:07 - C'est ça. Et pourquoi vous avez décidé
00:22:09 de la remettre ? - Eh bien, parce que j'avais envie,
00:22:11 le matin, en me levant, une fois, après avoir
00:22:13 regardé mon navigation météo, à 5h du matin,
00:22:15 je me suis dit "Tiens, je vais mettre ma robe de mariée".
00:22:17 - Et pour l'autre information, c'était aussi...
00:22:19 - Je vais vous expliquer quand même. Il y a des jours
00:22:21 où j'ai un emploi du temps, où je n'ai pas le temps de me changer dans la journée.
00:22:23 Et quand j'ai eu, là, c'était l'inauguration
00:22:25 de la Biennale des Antiquaires, on m'avait précisé
00:22:27 "robe de soirée". Donc il y avait tout un tas
00:22:29 de dames en robe longue, etc. Et moi,
00:22:31 il fallait que je trouve une robe sur laquelle je pouvais mettre
00:22:33 une petite veste ou un gilet dans la journée en passant à peu près
00:22:35 inaperçue, et que je puisse, le soir,
00:22:37 exhiber un peu comme si c'était une robe de cocktail, quoi.
00:22:39 Donc j'avais trouvé que ça, ça faisait office.
00:22:41 Voilà. - Et celle de Cannes, elle était comment ?
00:22:43 - Celle de Cannes...
00:22:45 Elle était...
00:22:47 C'était une très belle robe.
00:22:49 - Bon, maintenant qu'Aurélie Filippetti est ricarde,
00:22:51 on peut le dire, vous pouvez nous dire, elle vous a vraiment empêchée
00:22:53 de monter les marches ? - Non, je ne commenterai pas.
00:22:55 - Pourquoi ? - Parce que je trouve que ça n'a aucun intérêt.
00:22:57 - C'était avéré par les... - Ça n'a aucun intérêt.
00:22:59 - Mais nous, ça nous intéresse, hein. - Non, ça n'a aucun intérêt.
00:23:01 Je ne suis pas ministre de la Culture. Je suis venue pour signer
00:23:03 un certain nombre de conventions qui étaient relatives
00:23:05 à la numérisation de salles de spectacle. - Je ne sais pas pourquoi je rends la réponse, moi.
00:23:07 - Voilà, ça n'a pas d'intérêt.
00:23:09 - Oui, on a bien entendu la réponse.
00:23:11 Merci beaucoup. Merci, Marc. Et maintenant,
00:23:13 nous allons vous parler d'un homme politique
00:23:15 controversé, le Marseillais Jean-Noël Guérini.
00:23:17 Ces derniers jours, c'est Jean-Kiri, Jean qui pleure,
00:23:19 convoqué au tribunal dans une affaire de corruption,
00:23:21 alors qu'il triomphe aux élections sénatoriales.
00:23:23 Un scrutin qui suscite des doutes
00:23:25 chez ses adversaires politiques, Camille.
00:23:27 - Oui, alors ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les élections
00:23:29 sénatoriales sont des élections un petit peu particulières.
00:23:31 C'est ni vous, ni moi qui votons,
00:23:33 mais c'est ce qu'on appelle les grands électeurs.
00:23:35 C'est les conseillers municipaux,
00:23:37 les conseillers généraux, les conseillers régionaux,
00:23:39 en clair, les élus locaux.
00:23:41 Et Jean-Noël Guérini, qui est sénateur
00:23:43 et qui était candidat pour ces élections sénatoriales,
00:23:45 est également président du Conseil général.
00:23:47 Et cette collectivité,
00:23:49 c'est celle qui aide le plus
00:23:51 les mairies. Et donc, on a voulu savoir
00:23:53 si ce succès politique s'expliquait
00:23:55 par une campagne pas tout à fait en zégale.
00:23:57 - Guérini, l'insubmersible,
00:23:59 un sujet signé Camille Girard.
00:24:01 - C'est un homme, beaucoup plus discret
00:24:05 qu'à son habitude, ce jour-là
00:24:07 au tribunal correctionnel de Marseille.
00:24:09 - Vous avez chaud ?
00:24:11 Jean-Noël Guérini,
00:24:13 l'ancien patron du PS local,
00:24:15 protégé par ses avocats.
00:24:17 - Comment vous abordez le début de ce long marathon judiciaire,
00:24:19 M. Guérini ? Dans quel état d'esprit,
00:24:21 tout simplement ?
00:24:23 Poursuivi pour détournement de fonds publics,
00:24:25 il risque un an d'inégibilité pour ce seul procès,
00:24:27 un avant-goût
00:24:29 des ennuis judiciaires à venir pour ce multimillen examen.
00:24:31 Dans la salle d'audience,
00:24:33 il peine à cacher son agacement.
00:24:37 - Je dois vous plaire, hein, à vous.
00:24:39 Hein ?
00:24:41 Non ?
00:24:43 - C'est bon, là ? Allez.
00:24:53 Merci.
00:24:55 - Un homme inquiet
00:24:57 face à la justice,
00:24:59 mais loin d'être à terre en politique.
00:25:01 Fin septembre, il fêtait sa victoire
00:25:05 aux élections sénatoriales.
00:25:07 - Vous la tenez, votre revanche, M. Guérini ?
00:25:09 - Je vous aime.
00:25:11 Bonjour !
00:25:13 - Comment fait-il pour être toujours là ?
00:25:15 Existe-t-il un système Guérini ?
00:25:17 À la recherche des secrets d'un indétrônable.
00:25:19 Jean-Noël Guérini,
00:25:25 c'est 40 ans de vie politique à Marseille.
00:25:27 Élu depuis 1977,
00:25:29 il aggravit toutes les marches du pouvoir.
00:25:31 Président du Conseil général
00:25:33 de la République de Marseille en 1998.
00:25:35 Sénateur, patron
00:25:37 de la puissante fédération PS
00:25:39 des Bouches-du-Rhône,
00:25:41 Jean-Noël Guérini, l'ascension
00:25:43 d'un baron local, rattrapé par les affaires.
00:25:45 D'abord celle de son petit frère Alexandre,
00:25:47 accusé d'avoir profité
00:25:49 de l'influence politique de son aîné
00:25:51 pour passer des marchés frauduleux
00:25:53 de déchetterie.
00:25:55 Une affaire politico-financière
00:25:57 épinglée par Arnaud Montebourg.
00:25:59 - Il y a un système Guérini
00:26:01 de domination sans partage
00:26:03 où le pouvoir et l'argent se sont associés,
00:26:05 que symbolisent les deux frères Guérini.
00:26:07 En 2011,
00:26:09 c'est au tour de Jean-Noël Guérini d'être mis en examen
00:26:11 pour prise illégale d'intérêt,
00:26:13 trafic d'influence
00:26:15 et association de malfaiteurs.
00:26:17 - Je vais prouver mon innocence
00:26:19 et l'immense
00:26:21 manipulation
00:26:23 politique qui part
00:26:25 du sommet de l'État.
00:26:27 Toujours à la tête du Conseil général,
00:26:29 Jean-Noël quitte le PS en avril dernier,
00:26:31 quelques jours avant d'en être exclu.
00:26:33 Un parcours sulfureux
00:26:37 dont a accepté de nous parler un de ses plus proches,
00:26:39 le curé de sa paroisse,
00:26:41 un ami de 20 ans.
00:26:43 - Comme vous pouvez le voir,
00:26:45 c'est un très long compagnonnage
00:26:47 et j'en suis
00:26:49 fier, et lui aussi d'ailleurs.
00:26:51 - Il s'est mis en examen,
00:26:53 il vous en a parlé, ça l'a touché comment ?
00:26:55 - Ça l'a blessé.
00:26:57 - Il est blessé,
00:26:59 parce que finalement, on l'a blessé,
00:27:01 on l'a touché,
00:27:03 dans ce qui était le plus sacré pour lui,
00:27:05 l'honnêteté.
00:27:07 C'est une valeur.
00:27:09 Dans la famille, je connaissais ses parents,
00:27:11 c'est une valeur importante.
00:27:13 Une qualité que ne lui reconnaissent pas
00:27:15 ses adversaires politiques.
00:27:17 Il y a un mois,
00:27:19 sa victoire au sénatorial fait polémique.
00:27:21 Samia Ghali,
00:27:23 sénatriste socialiste,
00:27:25 a été élue au sénatorial en 2008,
00:27:27 dénonce désormais des fraudes électorales.
00:27:29 - Moi, j'ai fait mon travail,
00:27:31 j'ai fait une campagne,
00:27:33 une vraie campagne,
00:27:35 sans chéquier, sans rien.
00:27:37 - Sans chéquier, vous pensez à qui ?
00:27:39 - Sans chéquier.
00:27:41 A ses côtés, Bruno Gilles,
00:27:43 sénateur UMP, lui non plus ne décolère pas.
00:27:45 - Tout le monde sait qu'il y a d'un côté
00:27:47 le richissime président du Conseil Général,
00:27:49 et de l'autre côté, des candidats
00:27:51 qui, eux, ont concouru à armes égales.
00:27:53 - Qu'est-ce que vous sous-entendez quand vous parlez
00:27:55 du richissime président du Conseil Général ?
00:27:57 - Je crois que tout est dit dans la phrase que j'ai prononcée.
00:27:59 - Il a distribué beaucoup d'argent du Conseil Général ?
00:28:01 - C'était un secret pour personne.
00:28:03 Des accusations qui ne troublent pas
00:28:05 le bonheur de Jean-Noël Guérini,
00:28:07 trois sénateurs élus sur sa liste,
00:28:09 autant que l'UMP, une renaissance politique.
00:28:11 - Elle n'est pas belle, la vie ?
00:28:13 Elle est merveilleuse.
00:28:15 Et mon rôle, c'est d'en apprendre tous les jours de la vie.
00:28:17 - Mme Ghali vous accuse directement
00:28:19 d'avoir utilisé le chéquier du Conseil Général.
00:28:21 - Il y a six ans, chère madame,
00:28:23 elle m'accusait de rien.
00:28:25 OK ?
00:28:27 Et donc, je vous l'ai dit,
00:28:29 je le renvoie ses chères études.
00:28:31 - Donc elle a complètement tort quand elle dit ça ?
00:28:33 - Oh, bah oui, enfin !
00:28:35 - Ah !
00:28:37 - Une campagne sénatoriale qui sème le doute.
00:28:39 Nous sommes allés à la rencontre
00:28:41 de ces électeurs, les élus locaux.
00:28:43 À Oron, un des plus petits villages
00:28:45 du département,
00:28:47 le maire nous fait visiter
00:28:49 un nouveau chantier.
00:28:51 - La solle, elle fait 5 m de diamètre.
00:28:53 - Ah ouais, c'est énorme !
00:28:55 - C'est un four à pain à restaurer pour 20 000 euros,
00:28:57 mais aussi un projet d'éclairage public,
00:28:59 de vidéosurveillance,
00:29:01 ou bien encore, une nouvelle classe pour l'école.
00:29:03 - Jean-Noël Gherini m'a assuré
00:29:05 du soutien du Conseil Général
00:29:07 pour que je puisse construire cette classe.
00:29:09 - Ça, ça a été déterminant dans votre vote ?
00:29:11 - Ça a été déterminant,
00:29:13 parce que le souhait
00:29:15 d'un petit maire d'une petite commune,
00:29:17 c'est d'avoir des aides.
00:29:19 - Des travaux financés
00:29:21 à 80 % par le Conseil Général,
00:29:23 la grande fierté du maire,
00:29:25 ce mini-stadium flambe en neuf.
00:29:27 - Ça coûte pratiquement 70 000 euros.
00:29:29 - Et ça a coûté combien, la commune ?
00:29:31 - Eh bien, la commune, ça a coûté 15 000 euros.
00:29:33 - Vous n'avez pas le sentiment
00:29:35 de faire acheter vos voix ?
00:29:37 - Ah ben, moi, non, parce que je dis clairement
00:29:39 pour qui je vote, et je dis pourquoi.
00:29:41 - Voilà, le mini-stadium, le four à pain...
00:29:43 - Jean-Noël Gherini, un président
00:29:45 très généreux avec ce village.
00:29:47 Comme le montre ce document confidentiel
00:29:49 de l'UMP, un récapitulatif
00:29:51 des aides accordées aux communes
00:29:53 par le Conseil Général.
00:29:55 En haut du classement, Auron et ses quelques
00:29:57 500 habitants. Depuis 2008,
00:29:59 près de 300 euros d'aide en moyenne
00:30:01 par an et par habitant.
00:30:03 En bas du classement, Saucer-les-Pins,
00:30:05 une ville beaucoup plus grande avec
00:30:07 ses 7 740 habitants,
00:30:09 mais avec beaucoup moins d'aide,
00:30:11 seulement 17 euros en moyenne par an
00:30:13 par habitant. Selon le maire
00:30:15 ancien député UMP, ce serait le prix
00:30:17 de son opposition politique.
00:30:19 - On est en Méditerranée,
00:30:21 c'est une certaine...
00:30:23 C'est un chef
00:30:25 corse, il est
00:30:27 très à cheval, j'ai compris,
00:30:29 sur l'amitié. Alors les gens qui sont
00:30:31 avec lui, il les aide, les gens
00:30:33 qui sont sympathiques avec lui,
00:30:35 il les aide, et quand vous l'attaquez,
00:30:37 je pense qu'il a la rancune tenace
00:30:39 et il vous le fait savoir, quoi.
00:30:41 Jean-Noël Guérini serait-il allé
00:30:43 jusqu'à utiliser l'argent public
00:30:45 du Conseil général pour mener
00:30:47 sa campagne sénatoriale ?
00:30:49 Nous nous sommes procurés un enregistrement
00:30:51 de son passage à Istres.
00:30:53 Aux côtés de François Bernardini,
00:30:55 le maire, Jean-Noël Guérini
00:30:57 s'adresse à l'ensemble du Conseil municipal.
00:30:59 Ce sont 75 voix
00:31:01 à convaincre.
00:31:03 - Il y a quelques semaines que j'étais
00:31:05 à Istres, dans le bureau du
00:31:07 monsieur le maire, nous avons pris
00:31:09 un GPS
00:31:11 d'engagement.
00:31:13 Je n'ai pas voté pour moi
00:31:15 parce que je suis le meilleur, parce que ceci,
00:31:17 parce que cela. Voter pour moi
00:31:19 parce que
00:31:21 en tant que président du Conseil général,
00:31:23 je fais ceci,
00:31:25 je fais cela pour mon commun, non.
00:31:27 Je dirais,
00:31:29 allez, avec deux sourires,
00:31:31 faites le bon choix.
00:31:33 Un discours efficace selon Samia Ghali,
00:31:35 elle aussi a démarché le maire
00:31:37 d'Istres sans succès.
00:31:39 - Il m'a dit que
00:31:41 le fait qu'il y avait
00:31:43 de l'argent du Conseil général,
00:31:45 30 millions d'euros, c'était ça
00:31:47 qui prêmait au-delà de tout.
00:31:49 D'ailleurs, je lui ai même fait dire, je lui ai même dit
00:31:51 finalement, si demain le Front national
00:31:53 gérait une collectivité, vous seriez
00:31:55 prêts finalement à pactiser avec le Front national
00:31:57 pour un intérêt financier,
00:31:59 pas finalement pour des convictions,
00:32:01 ce qui est grave.
00:32:03 - Le clientélisme, un mal bien français,
00:32:05 absent du code pénal, d'après cet avocat
00:32:07 spécialisé dans la corruption.
00:32:09 - Le clientélisme n'est pas
00:32:13 une notion juridiquement
00:32:15 répréhensible.
00:32:17 C'est simplement une pratique politique
00:32:19 qui, moralement, est répréhensible, parce qu'on touche
00:32:21 à des pratiques éthiques.
00:32:23 On va servir telle ou telle catégorie
00:32:25 de la population, ou telle ou telle élue
00:32:27 particulièrement, non pas en raison
00:32:29 d'un intérêt général, mais en raison d'un intérêt
00:32:31 bien précis, qui serait celui de son intérêt personnel.
00:32:33 - Pour Lisette Narducci,
00:32:35 fidèle d'entre les fidèles
00:32:37 à Jean-Noël Guérini, le président
00:32:39 du Conseil général n'a pas acheté sa victoire.
00:32:41 - C'est la vie politique,
00:32:43 mais c'est pas ce qui a fait
00:32:45 la campagne. C'est pas ça qui a fait
00:32:47 la campagne. C'est d'abord et avant tout
00:32:49 la relation qu'il peut avoir au maire.
00:32:51 Je suis pas sûre que ce soit donné
00:32:53 à tous les présidents d'être omniprésents
00:32:55 sur son territoire.
00:32:57 - Un terrain que Jean-Noël Guérini va continuer
00:32:59 de labourer. - Faut rien lâcher dans la vie,
00:33:01 parce que la vie vous apporte
00:33:03 beaucoup de joie, de malheur, de contrariété
00:33:05 aussi, mais il faut
00:33:07 prendre ce qui est bon dans la vie,
00:33:09 la joie. - Il fera
00:33:11 tout pour rester le patron des Bouches du Rhône.
00:33:13 - Merci.
00:33:15 Et le bonjour à Cadal.
00:33:17 - Prochaines élections, les cantonales en mars prochain.
00:33:19 - J'aurais été ravi
00:33:21 de vous renvoyer votre
00:33:23 bonjour, monsieur Guérini, mais
00:33:25 malheureusement, vous avez refusé de venir sur notre plateau.
00:33:27 Je me tourne vers vous, Fleur Pellerin.
00:33:29 C'est plus embarrassant, ce cas Guérini ?
00:33:31 - Comme le dit très bien
00:33:33 votre reportage, monsieur Guérini
00:33:35 ne fait plus partie du Parti socialiste, donc c'est surtout
00:33:37 embarrassant. - Il est parti, avant que vous ne l'excluiez ?
00:33:39 - Oui, il allait être exclu. - Enfin !
00:33:41 - Oui, il n'est plus membre du Parti socialiste.
00:33:43 - Quelle trace, à votre avis, va laisser l'affaire
00:33:45 Thévenoud ? - C'est quelque chose
00:33:47 qui s'ajoute, je pense,
00:33:49 à d'autres...
00:33:51 à d'autres éléments qui peuvent créer
00:33:53 cette crise de défiance...
00:33:55 - Il n'y a pas un petit problème culturel ?
00:33:57 - Dans toute génération confondue, visiblement,
00:33:59 les hommes et les femmes politiques
00:34:01 peuvent s'avérer immoraux
00:34:03 ou malhonnêtes. Il y a un problème culturel
00:34:05 au sein du monde politique ? - Je pense qu'il y a plusieurs choses.
00:34:07 On ne pense pas du tout que les hommes
00:34:09 et les femmes politiques soient plus malhonnêtes
00:34:11 que les autres, mais en revanche, ce qui est vrai,
00:34:13 c'est que les mécanismes de contrôle que nous avons, d'ailleurs, nous-mêmes,
00:34:15 mis en place, conduisent
00:34:17 désormais à identifier
00:34:19 beaucoup plus rapidement et à pouvoir exposer
00:34:21 beaucoup plus rapidement des faits qui sont des faits répréhensibles.
00:34:23 - Chaque dimanche,
00:34:25 Patrick Prigent et Willy Papa nous présentent
00:34:27 leur personnalité internationale de la semaine.
00:34:29 Aujourd'hui, l'histoire d'une businesswoman américaine
00:34:31 qui rêve de vie éternelle.
00:34:33 Elle s'appelle Martine Rosblatt. Elle est transsexuelle.
00:34:35 Elle est sexy de main.
00:34:37 Martine Rosblatt, 60 ans.
00:34:41 Elle est la femme la mieux payée des Etats-Unis.
00:34:43 Sa vie est une suite de rebondissements incroyables.
00:34:45 Elle est sexy de main.
00:34:47 Martine Rosblatt est la patronne
00:34:49 du laboratoire pharmaceutique
00:34:51 United Therapeutics, qu'elle a fondée en 1996.
00:34:53 L'an dernier, son salaire a été
00:34:55 de 38 millions de dollars, faisant d'elle
00:34:57 la PDG la mieux payée d'Amérique
00:34:59 et donc sans doute du monde.
00:35:01 Martine est mariée
00:35:03 à Bina. Les deux femmes répètent
00:35:05 à l'envie qu'elles sont deux corps,
00:35:07 une âme.
00:35:09 Sauf que quand Bina a épousé Martine,
00:35:15 Martine était un homme.
00:35:17 C'est en 1994 que Martine a changé de sexe.
00:35:21 Quand on leur demande si elles sont devenues lesbiennes,
00:35:23 Bina répond qu'elle est Martine sexuelle
00:35:25 et Martine répond qu'elle est
00:35:27 Bina sexuelle.
00:35:29 Si Martine Rosblatt a fondé United Thérapeutics,
00:35:31 c'est pour sauver Genesis,
00:35:33 sa fille de 7 ans à l'époque,
00:35:35 à qui les médecins donnaient 2 ans à vivre
00:35:37 à cause d'une maladie pulmonaire.
00:35:39 Avec un chercheur, Martine a trouvé le médicament
00:35:41 qui a sauvé la vie de sa fille et l'a commercialisé.
00:35:43 Aujourd'hui, le laboratoire est coté en bourse
00:35:45 et Genesis en est une salariée
00:35:47 souriante.
00:35:49 United Thérapeutics a étendu son domaine d'activité
00:35:51 aux thérapies de rallongement de la vie
00:35:53 par la technologie.
00:35:55 Martine Rosblatt a carrément son élevage de porc
00:35:57 pour se fournir en greffe pour les humains
00:35:59 et a appris à piloter elle-même son hélicoptère
00:36:01 pour livrer personnellement des greffes
00:36:03 en cas d'urgence.
00:36:05 Obsédée par la mort et la vie éternelle,
00:36:07 elle porte des pulls bizarres
00:36:09 et fonde Thérasem, une religion qui cherche
00:36:11 l'immortalité par la technologie.
00:36:13 Thérasem, c'est 50 fidèles et un pasteur,
00:36:15 son fils Gabriel, qui est également
00:36:17 un scientifique et même député.
00:36:19 En 2010, Martine Rosblatt va encore plus loin
00:36:21 et crée BINA48, le clone numérique
00:36:23 de BINA pour que celle-ci ne meure jamais.
00:36:25 L'intelligence du robot est la somme
00:36:31 d'interviews avec la vraie BINA et la compilation
00:36:33 de ses tweets et statuts Facebook.
00:36:35 Ses paupières sont un peu trop nacrées
00:36:37 et sa tête est celle d'une BINA qui sortirait
00:36:39 d'un after très agité.
00:36:41 Sa voix et son débit sont censés être similaires
00:36:43 à ceux de la vraie BINA et elle donne
00:36:45 des interviews ahurissantes à la télé américaine.
00:36:47 Son rire n'est pas très au point,
00:36:57 mais au moins, elle fait des blagues.
00:36:59 Martine Rosblatt écrit des livres sur les avancées
00:37:07 de l'intelligence artificielle et a fait
00:37:09 la couverture de New York Magazine avec ce titre
00:37:11 qui a choqué aux Etats-Unis.
00:37:13 La patronne la mieux payée d'Amérique
00:37:15 était un homme. Martine Rosblatt est
00:37:17 sexy de main.
00:37:19 Applaudissements.
00:37:21 - Merci beaucoup Loïc.
00:37:23 Martine Rosblatt, dites-moi.
00:37:25 - Elle a l'air très originée.
00:37:27 Ça a l'air d'être une personnalité
00:37:29 très originale.
00:37:31 - J'imagine qu'en étant à la culture,
00:37:33 on doit rencontrer parfois des personnages étonnants.
00:37:35 La personne la plus étonnante
00:37:37 que vous ayez rencontrée ?
00:37:39 - Je rencontre beaucoup, oui, des personnes
00:37:41 étonnantes, fascinantes. J'ai déjeuné
00:37:43 pas plus tard qu'aujourd'hui avec Patrick Modiano,
00:37:45 notre prix Nobel. C'est pas étonnant
00:37:47 au sens de Martine Rosblatt,
00:37:49 mais j'étais... - Il paraît qu'il est très timide.
00:37:51 - Ce sont des rencontres qui sont merveilleuses.
00:37:53 - Ça va aller ? - On a eu un déjeuner
00:37:55 formidable, très sympathique.
00:37:57 On a beaucoup rigolé.
00:37:59 Donc vous voyez, non ?
00:38:01 - Votre roman préféré ?
00:38:03 - J'ai rencontré Orlan, j'ai rencontré
00:38:05 des personnages assez divers.
00:38:07 Karl Lagerfeld, il y a pas très longtemps. C'est vrai que c'est un univers
00:38:09 pour moi qui est un peu nouveau. - Votre livre préféré
00:38:11 de Modiano ?
00:38:13 - Euh...
00:38:15 C'est pas sympa.
00:38:17 - Le dernier.
00:38:19 - Non, j'avoue, sans aucun problème,
00:38:21 que je n'ai pas du tout le temps de lire
00:38:23 depuis 2 ans. - C'est vrai ? - Oui, c'est vrai.
00:38:25 - Mais c'est un problème. - Je lis pourtant beaucoup.
00:38:27 Je lis beaucoup de notes, je lis beaucoup de textes de loi,
00:38:29 je lis beaucoup de... Les nouvelles,
00:38:31 les dépêches AFP,
00:38:33 mais je lis très peu. - Ah oui, mais
00:38:35 il faut vous mélanger un moment pour ça, c'est quand même très important.
00:38:37 On a un prix Nobel de littérature,
00:38:39 madame la ministre. - Oui, je sais.
00:38:41 - À suivre, juste après la pub,
00:38:43 Bruno Ledoux est l'un des plus gros
00:38:45 actionnaires du journal Libération.
00:38:47 En plein plan social, millionnaire et
00:38:49 fantasque, il nous dévoilera son projet
00:38:51 d'hôtel. - On va essayer de faire
00:38:53 quelque chose de bien. L'idée, c'est
00:38:55 que chaque chambre ait sa propre piscine,
00:38:57 avec un débordement sur la mer.
00:38:59 - Au Kurdistan irakien, Elilov
00:39:01 est une star. Son clip provocateur lui vaut
00:39:03 d'être menacée de mort. Nous l'avons suivie
00:39:05 aux côtés des réfugiés et des combattantes kurdes.
00:39:07 - On est tellement
00:39:09 heureux de vous voir ici.
00:39:11 Vous soulagez notre paix.
00:39:13 - Merci.
00:39:15 - Elle sera en duplex avec nous depuis Erbil.
00:39:17 Ce sera après la pub.
00:39:19 (Applaudissements)
00:39:21 (Musique)
00:39:23 (Applaudissements)
00:39:25 - De retour sur le plateau du supplément de magazine
00:39:27 d'Actu de Canal avec notre ministre de la Culture
00:39:29 et de la Communication, Fleur Pellerin. Dans un instant,
00:39:31 la Rihanna kurde est la semaine
00:39:33 de Cyril Heldin. - Vous savez, je l'aime bien
00:39:35 Martine Aubry, humainement.
00:39:37 Mais le problème, c'est qu'elle a pas compris que la gauche
00:39:39 pouvait évoluer sans devenir de droite.
00:39:41 C'est ça. (Rire)
00:39:43 - Vous faites les questions, les réponses, les analyses.
00:39:45 - Et il a le sens de la formule. - Et vous avez le sens de la formule,
00:39:47 absolument. - Ah, mais moi, j'aspire à devenir
00:39:49 votre conseiller sur du long terme. - Vous l'êtes un peu.
00:39:51 (Applaudissements)
00:39:53 - Bonne nouvelle.
00:39:55 - Bonne nouvelle. Il est riche,
00:39:57 il sillonne le monde, il collectionne des objets d'art
00:39:59 improbables, il achète des châteaux et des tours.
00:40:01 Il s'appelle Bruno Ledoux et il a la particularité
00:40:03 d'être aussi actionnaire du journal
00:40:05 Libération. Alors, Raphaël, c'est toi
00:40:07 qui as rencontré ce personnage
00:40:09 totalement extravagant. - Il est très original,
00:40:11 assez atypique et aussi très rare. C'est la
00:40:13 première fois qu'il se livre à l'exercice du portrait
00:40:15 télévisé, donc on est contents. J'ai mis
00:40:17 un an à le convaincre par de divers textos,
00:40:19 coups de fil, etc., etc. Il a enfin dit oui.
00:40:21 Je vous propose de découvrir cette personnalité.
00:40:23 - Vous le connaissez, Pierre Pellin ? - Non.
00:40:25 - Eh bien, vous allez le rencontrer, l'aventurier qui finance
00:40:27 Libé. Le sujet est signé Raphaël Bayot.
00:40:29 - Avec ses airs de maison hantée
00:40:33 et son emplacement unique,
00:40:35 le château d'Hilbaritz est la propriété
00:40:37 la plus mystérieuse et la plus convoitée
00:40:39 de tout le Pays basque.
00:40:41 - Dès la construction, tous les gens
00:40:49 de la région se disaient "mais c'est qui cet Urluberlu
00:40:51 qui a fait construire un truc pareil ?"
00:40:53 - L'Urluberlu qui a construit au 19e siècle
00:40:55 le baron de l'épée.
00:40:57 Celui qui a racheté un millionnaire
00:40:59 tout aussi atypique. Bruno Ledoux
00:41:01 a 50 ans, mais en fait 10 de moins.
00:41:03 Il est le spécialiste des bons coups immobiliers.
00:41:05 - C'est une des plus belles baies
00:41:07 de France. C'est digne
00:41:09 de la baie de Naples. C'est extraordinaire.
00:41:11 Il faut regarder ça quand même.
00:41:13 Vous avez Bidart, Guétarit,
00:41:15 Saint-Jean-de-Luz, on voit toute l'Espagne.
00:41:17 Saint-Sébastien, l'Espagne.
00:41:19 Voilà. Donc, c'est un spot.
00:41:21 - A la mise en vente de ce spot
00:41:25 exceptionnel il y a 4 ans,
00:41:27 la presse locale citait des repreneurs
00:41:29 tels que Bernard Arnault ou François Pinault.
00:41:31 Finalement, c'est lui qui a signé cet été
00:41:33 pour faire du château un hôtel
00:41:35 très haut de gamme.
00:41:37 - Il y a un petit panteau qui se balade,
00:41:39 mais il est très sympa.
00:41:41 - Le tout sera mis en musique par le designer à la mode
00:41:43 Aura Ito.
00:41:45 - Il faut remettre tout ça en valeur,
00:41:47 mais c'est déjà à la base
00:41:49 sublime.
00:41:51 - Ça, c'est comme une tuerie en termes
00:41:53 d'architecture. Il y a une seule volée.
00:41:55 C'est spectaculaire.
00:41:57 Et c'est là qu'on voit vraiment que le mec
00:41:59 était complètement allumé.
00:42:01 Budget estimé,
00:42:03 des travaux à venir 12 millions d'euros.
00:42:05 38 avec piscine à débordement,
00:42:07 cave à vin, spa, discothèque.
00:42:09 Bruno Ledoux voit décidément
00:42:11 les choses en grand.
00:42:13 - Il fait partie des rares gens,
00:42:15 j'en connais quelques-uns, mais pas beaucoup,
00:42:17 qui n'ont pas de limites,
00:42:19 mais pas de limites dans le bon sens du terme.
00:42:21 C'est-à-dire qu'ils arrivent encore à projeter leurs rêves.
00:42:23 C'est ça qui me plaît chez Bruno.
00:42:25 C'est cette folie,
00:42:27 mais complètement maîtrisée.
00:42:29 - Cette folie maîtrisée,
00:42:31 ça marque de fabrique.
00:42:33 Lui qui ne s'est jamais prêté à l'exercice
00:42:35 du portrait télé nous l'a dit tout net.
00:42:37 Il a racheté le château sur un quasi coup de tête.
00:42:39 - Vous êtes sûr d'avoir un retour sur investissement ?
00:42:41 - J'ai même pas...
00:42:43 Mais je veux dire, ça va vous paraître bizarre,
00:42:45 mais j'ai même pas réfléchi à ça.
00:42:47 Je vais vous dire une chose.
00:42:49 - Ca me paraît très bizarre.
00:42:51 - Je vais vous dire, j'ai pas fait un calcul.
00:42:53 - Et ça me paraît encore plus bizarre.
00:42:55 - Je peux confirmer que c'est moi qui ai essayé de le faire.
00:42:57 - Je n'ai pas fait un calcul.
00:42:59 J'ai acheté en 2 heures,
00:43:01 et j'ai pas fait un calcul.
00:43:03 Et je sais que je me planterai pas.
00:43:05 Dans l'immobilier,
00:43:07 Bruno Ledoux semble s'être planté rarement.
00:43:09 Pour comprendre cette réussite,
00:43:13 rendez-vous à Bagnole,
00:43:15 au pied des tours jumelles "Les Mercuriales",
00:43:17 qui lui appartiennent.
00:43:19 - J'ai acheté ça en 2000.
00:43:21 - D'accord. Vous nous emmenez faire un tour ?
00:43:23 - Bah oui.
00:43:25 - Il y a des gens qui travaillent ?
00:43:27 - Vous avez une idée du nombre de gens qui travaillent ici ?
00:43:29 - 3 500 personnes.
00:43:31 - Ah oui, c'est une ville.
00:43:33 Un rendez-vous au sommet.
00:43:35 - On va passer par les ascenseurs de services.
00:43:37 Ou l'occasion d'une revue de patrimoine
00:43:39 pas toujours transparente.
00:43:41 - Ce sont les seuls tours que vous avez, Bruno Ledoux,
00:43:43 ou vous en avez d'autres ?
00:43:45 - Non, c'est les seuls,
00:43:47 mais j'ai un endroit où je peux en faire d'autres.
00:43:49 - Où ça ?
00:43:51 - Près de Paris. Pas loin de Paris.
00:43:53 - Je ne dis pas, non, je ne dis pas.
00:43:55 Il a construit son empire en achetant des studios,
00:43:57 puis des appartements,
00:43:59 puis plus gros encore.
00:44:01 Année 2000, il change d'envergure
00:44:03 en faisant équipe avec la banque Lehman Brothers.
00:44:05 Il investit dans du lourd tel que dans la construction
00:44:07 d'un golfe à Saint-Tropez.
00:44:09 - On a été courageux pour rentrer dans des acquisitions
00:44:11 au bon moment, quoi. C'est un premier timing.
00:44:13 - C'était quand le bon moment ?
00:44:15 - Nous, on est rentrés entre 99 et 2003.
00:44:17 Aujourd'hui, son groupe Colbert Orco
00:44:19 détient à Paris un patrimoine qui donne le vertige.
00:44:21 - Combien de mètres carrés vous détenez à Paris ?
00:44:23 - 150 000, à peu près.
00:44:25 - 150 000 mètres carrés ? - Ouais.
00:44:27 Beaucoup d'immeubles de bureaux,
00:44:29 et puis pas mal d'immeubles d'habitation plutôt dans le haut de gamme.
00:44:31 Côté 8e, 8e, 16e...
00:44:33 - Et qui est dedans ?
00:44:37 - Du côté de l'Etoile.
00:44:39 - Qui habite chez vous ?
00:44:41 - Je sais pas du tout. Des locataires, je sais pas.
00:44:43 - Des immeubles dans des quartiers chics,
00:44:45 mais aussi un bâtiment d'un genre tout autre,
00:44:47 adresse légendaire.
00:44:49 - Bonjour.
00:44:51 11 rues Béranger à Paris,
00:44:53 le siège de Libération.
00:44:55 Il est à la fois grand actionnaire du journal
00:44:57 et propriétaire des murs.
00:44:59 Ici aussi, il veut tout changer, quitte à crisper.
00:45:01 - Mais non, regarde le cinéma.
00:45:03 - Regardez le cinéma ?
00:45:05 Des journalistes qui disent
00:45:07 d'emblée qu'il fait son cinéma, il passe outre.
00:45:09 Son projet, c'est de faire de Libé
00:45:11 un lieu ouvert, avec bar
00:45:13 et resto en terrasse,
00:45:15 un café de flore du 21e siècle, bref,
00:45:17 révolution à tous les étages.
00:45:19 - J'ai entendu parler d'un projet de trolley
00:45:21 qui montrait les clients du restaurant...
00:45:23 - Un train ? Un train dans l'immeuble ?
00:45:25 - Vous faites pas comme si c'était
00:45:27 une hypothèse complètement farfelue,
00:45:29 puisqu'elle est réelle.
00:45:31 - Non, on va essayer de faire en sorte que le montée
00:45:33 soit une expérience.
00:45:35 Le train existe bien dans le projet,
00:45:37 tout comme l'éventuelle construction
00:45:39 de bulles géantes suspendues à l'immeuble
00:45:41 pour accueillir des interviews.
00:45:43 - Y a pas de raison d'avoir des limites.
00:45:45 On peut avoir les contraintes de fonctionnement
00:45:47 administratif, etc., mais en matière d'architecture,
00:45:49 y a pas de raison d'avoir des limites sur un bâtiment
00:45:51 qui n'est pas une oeuvre d'art.
00:45:53 - Étonnant, Bruno Ledoux, qui nous parle
00:45:55 chantier, un jour plutôt délicat.
00:45:57 Un conseil d'entreprise est en cours.
00:45:59 L'actionnaire a beau avoir sauvé le journal
00:46:01 avec une recapitalisation, libération
00:46:03 est tout de même en plein plan social.
00:46:05 - On sort du CEU.
00:46:07 - Ouais ? - Ouais. C'est bien.
00:46:09 C'est bien passé.
00:46:11 - C'est le journal en particulier, aujourd'hui ?
00:46:13 - Oui, c'est le journal en particulier, aujourd'hui.
00:46:15 Si je dis pas de bêtises, les salariés avaient jusqu'à hier soir
00:46:17 pour accepter ou non cette prime de 12 000 euros.
00:46:19 - Ouais. - Vous avez combien de candidats
00:46:21 au départ, au moment de la prime ?
00:46:23 - C'est totalement confidentiel.
00:46:25 - C'est confidentiel, mais déjà un peu paru dans la presse,
00:46:27 notamment dans le monde. On parle de 82 départs.
00:46:29 - Bah, vous êtes pas très loin. - C'est ça.
00:46:31 - Vous êtes pas très loin.
00:46:33 - L'air dépôt de départ, moment douloureux,
00:46:35 comme pour cette plume du service culture.
00:46:37 - Nous sommes 90 à partir, je crois.
00:46:39 J'ai l'impression.
00:46:41 C'est très long à expliquer.
00:46:43 Ça fait 31 ans d'une vie, c'est beaucoup.
00:46:45 Ça, ça compte pas en une minute.
00:46:47 - Bruno Ledoux et les journalistes,
00:46:51 léger malaise et lourds passifs.
00:46:53 Dans un mail qui a fuité en février,
00:46:55 il les a qualifiés d'esprits étriqués.
00:46:57 Eux ont publiquement
00:46:59 dézingué son projet dans les pages
00:47:01 "Nous sommes un journal". Désormais,
00:47:03 les actionnaires voudraient bien inscrire
00:47:05 une clause de non-dénigrement dans le contrat des journalistes.
00:47:07 - Mais t'es les salariés
00:47:09 d'un journal
00:47:11 dont une partie sont des journalistes.
00:47:13 Ils ne peuvent pas s'exprimer
00:47:15 sur ce qu'ils pensent de la gestion de ce journal.
00:47:17 C'est quand même de la censure.
00:47:19 - Un journal, c'est pas un tract.
00:47:21 - Moi, ce qui me gêne, c'est que les concurrents, ils rient.
00:47:23 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on s'autocritique,
00:47:25 les grands bénéficiaires,
00:47:27 c'est pas les gens de Libération,
00:47:29 ni les actionnaires et salariés.
00:47:31 Les grands bénéficiaires, ce sont les autres.
00:47:33 - Les syndicats refusent catégoriquement cette clause.
00:47:35 Ils se méfient toujours de Bruno Ledoux.
00:47:37 - Des fois, on se demande
00:47:39 est-ce que c'est notre actionnaire
00:47:41 qui parle dans l'intérêt Libération
00:47:43 ou est-ce que c'est notre propriétaire
00:47:45 qui a des projets dans l'intérêt de son immeuble
00:47:47 et donc d'une autre entreprise, en fait.
00:47:49 - Présidérot destin
00:47:51 d'un média tempétueux,
00:47:53 haute voltige, sensation forte garantie,
00:47:55 et c'est peut-être même ce qu'il recherche.
00:47:57 - Je pense qu'il veut vivre intensément.
00:47:59 Il veut pas vivre comme tout le monde.
00:48:01 Il veut que chaque minute,
00:48:03 chaque instant,
00:48:05 il puisse s'en souvenir ensuite.
00:48:07 - Je te jure que si on décolle,
00:48:09 ce qui est bien, c'est qu'on est déjà en position
00:48:11 si jamais on crache, ça, c'est sûr.
00:48:13 On est déjà tous en avant.
00:48:15 Pour rétancher cette soif d'aventure,
00:48:17 il part régulièrement
00:48:19 en expédition aux 4 coins de la planète.
00:48:21 En 2008, le voici
00:48:23 chez les papous de Nouvelle-Guinée.
00:48:25 En juillet dernier,
00:48:27 le voilà carrément sur le front syrien
00:48:29 à la rencontre des combattants kurdes.
00:48:31 - What is your name?
00:48:33 C'est lui qui filme au téléphone portable.
00:48:35 - OK, my name is Bruno.
00:48:37 - Bruno?
00:48:39 - Bruno.
00:48:41 - Bruno?
00:48:43 Il accompagnait alors l'écrivain Patrice Franceschi,
00:48:45 acquis à la cause kurde.
00:48:47 - Il a eu plein de sang-froid,
00:48:49 il a pas eu de soucis, et quand je lui dis
00:48:51 "bon, on va dans les derniers talus, etc."
00:48:53 il regarde à la jumelle les blindés qui sont à 300 m.
00:48:55 Je veux voir absolument qu'est-ce qu'il y a comme blindés,
00:48:57 comment ça se passe et tout ça, pas de problème, je viens.
00:48:59 (tirs)
00:49:01 (rires)
00:49:03 - Qu'est-ce qu'il cherche?
00:49:05 C'est de l'adrénaline qu'il cherche?
00:49:07 - Peut-être un peu, mais c'est très puéril,
00:49:09 si ça se limite à ça.
00:49:11 Je pense qu'il doit se dire "mais non, ça, ça a été fait,
00:49:13 gagner de l'argent, c'est mon métier, je continue,
00:49:15 c'est assez facile, mais putain, laisser quelque chose derrière,
00:49:17 faire un truc quand même dont on parlera peut-être
00:49:19 dans 20 ou 30 ans ou plus longtemps,
00:49:21 servir à quelque chose, c'est pas mal non plus."
00:49:23 - Ce financier qui veut désormais marquer les esprits,
00:49:25 nous le retrouvons une dernière fois
00:49:27 dans son hôtel particulier parisien.
00:49:29 - Bon, c'est une maison de dieux, hein.
00:49:31 - Quand certains fortunés dépensent des sommes astronomiques
00:49:33 dans l'art contemporain,
00:49:35 lui, amasse de vieux objets depuis qu'il a 20 ans.
00:49:37 - Ils vont se dire "le mec, il est... merde,
00:49:39 il est quand même grave, tu vois,
00:49:41 il est en train de faire marcher ses objets de gamin."
00:49:43 (musique)
00:49:45 - Un gamin qui détient tout de même
00:49:47 une collection privée unique en son genre.
00:49:49 - Ici, vous avez une chemise de Napoléon,
00:49:51 donc qui a été portée à Austerlitz.
00:49:53 Là, vous avez ses lunettes.
00:49:55 Ici, vous avez un petit sac de papier,
00:49:57 là, vous avez ses lunettes.
00:49:59 Ici, vous avez un de ses nécessaires de toilette.
00:50:01 C'est l'épée avec laquelle on l'a nommé empereur.
00:50:03 Ça, c'est sa boîte à réglisses.
00:50:05 On voit les réglisses encore qui étaient à l'intérieur.
00:50:07 Donc là, vous vous dites "le temps s'est vraiment arrêté".
00:50:09 (cris)
00:50:11 - Dans ce bric-à-brac, il y a aussi la dernière chemise
00:50:13 portée par Louis XVI.
00:50:15 - Comment vous avez acheminé cette chemise
00:50:17 jusqu'ici dans votre hôtel particulier ?
00:50:19 - Comment ? - Oui.
00:50:21 - Maintenant, mon scooter.
00:50:23 - Les jumelles de De Gaulle,
00:50:25 justement tout droit sorti du bunker d'Hitler
00:50:27 ou la boîte de cigares de Churchill.
00:50:29 Bruno Ledoux qualifie sa collection
00:50:31 de pathologie intelligente.
00:50:33 Une pathologie qui lui a permis
00:50:35 de s'offrir une folie, l'un des 5 trônes connus
00:50:37 de Napoléon.
00:50:39 - Quelqu'un de raisonnable,
00:50:41 il va se dire "bon, tant pis".
00:50:43 - Tant pis. Moi, je me dis pas "tant pis".
00:50:45 - Vous n'êtes pas raisonnable.
00:50:47 - Il faut de la folie, il faut tuer les peurs.
00:50:49 Il faut se dire que finalement, dans la vie, on ne risque rien.
00:50:51 On vient dans cette terre, une fois,
00:50:53 on dit "bye bye" et puis c'est fini.
00:50:55 - Bonjour, Bruno Ledoux.
00:50:59 - Bonjour.
00:51:01 - Alors, indéniablement, madame la ministre,
00:51:03 nous avons affaire à quelqu'un d'original.
00:51:05 Original, ça vous va ?
00:51:07 - Ça va. - Ça va ? Moi, vous me faites penser
00:51:09 à la chanson, vous savez, "Bob Moran contre tout chacal".
00:51:11 - Oui. - Ou alors l'argot Winch, un peu.
00:51:13 Un des deux. - Un peu de ça.
00:51:15 - Vous préférez lequel ? - Le deuxième.
00:51:17 - Ah bon ? Ah, dommage.
00:51:19 Ça a son charme d'être très original.
00:51:21 Mais honnêtement, Bruno Ledoux, je vous le dis,
00:51:23 si j'étais une salariée de Libération, j'aurais la trouille
00:51:25 parce que je ne comprendrais pas à quoi vous marchez.
00:51:27 - Je pense que j'ai rassuré à ma manière
00:51:29 puisqu'effectivement, le journal était vraiment
00:51:31 à la limite de déposer le bilan. - Oui.
00:51:33 - Il a pas déposé le bilan. La meilleure manière
00:51:35 de rassurer, c'est de faire en sorte que ce journal
00:51:37 poursuive son existence et puisse se développer.
00:51:39 - Si j'échoue à l'I.B., ça ne me posera pas de problème,
00:51:41 j'aurai essayé ? - Exactement.
00:51:43 Le problème que j'avais en particulier...
00:51:45 D'abord, j'ai pas cherché
00:51:47 vraiment à prendre le leadership dans l'I.B.
00:51:49 C'est un peu les événements qui ont fait que je me suis retrouvé
00:51:51 effectivement dans cette position. Mon problème, c'était...
00:51:53 Si vous voulez, c'est quand je voyais
00:51:55 que le journal allait s'effondrer
00:51:57 et que finalement,
00:51:59 personne ne prenait vraiment conscience
00:52:01 de ce problème-là et que tout ça partait
00:52:03 finalement dans une situation à l'autre.
00:52:05 Alors là, effectivement, je me suis dit que c'était pas pour moi.
00:52:07 - Les journalistes, on peut dire que vous les aimez.
00:52:09 - Ah oui. Moi, ça, également,
00:52:11 je l'ai dit. Je pense que... Moi, ce que j'aime bien
00:52:13 dans les journalistes, en particulier Libération,
00:52:15 c'est que je pense qu'ils sont
00:52:17 totalement libres avec le bon côté
00:52:19 et le mauvais côté des choses.
00:52:21 Ils sont difficiles à décoder.
00:52:23 Mais j'aime bien ce côté, finalement...
00:52:25 Voilà.
00:52:27 - Libres comme vous ? - Exactement.
00:52:29 - C'est ça, un peu ? - C'est un point commun.
00:52:31 - Je peux dire quelque chose, Maïtena ? - Bien entendu.
00:52:33 - Il y a quand même un moment où, à la journée porte ouverte
00:52:35 de Libération, ils ont fait un jeu de "chamboule-tout",
00:52:37 les journalistes de la rédaction, et au milieu de ce jeu
00:52:39 de "chamboule-tout", il y avait votre tête, quand même.
00:52:41 - Ah bah oui. - C'est pas le grand amour tout le temps.
00:52:43 - Je regrette de ne pas avoir été là.
00:52:45 Donc malheureusement, j'étais à l'étranger,
00:52:47 mais sinon, je serais venu avec plaisir, voir comment...
00:52:49 - Non mais donc, vous êtes en train de dire
00:52:51 qu'ils ont la liberté, y compris de jouer
00:52:53 au "chamboule-tout" sur votre tête. - Ah oui.
00:52:55 - Très bien. Des hommes libres, il en faut,
00:52:57 y compris à la tête de journaux ?
00:52:59 - Je crois qu'il en faut partout.
00:53:01 Je crois qu'il en faut partout.
00:53:03 Dans le respect, bien entendu,
00:53:05 des équilibres sociaux qui ont été
00:53:07 constitués. Je pense qu'il ne faut pas brutaliser
00:53:09 pour brutaliser, mais je crois qu'emmener
00:53:11 dans la réforme, emmener dans la réforme,
00:53:13 emmener dans la modernisation,
00:53:15 c'est parfois aussi...
00:53:17 vital.
00:53:19 - Il y a une chose qui vous passionne, je vous cite.
00:53:21 "J'aime cette idée qu'un homme puisse
00:53:23 régner et s'élever au-dessus de tous les autres
00:53:25 et soudain, n'être plus rien."
00:53:27 C'est le cas de Louis XVI ou de Napoléon.
00:53:29 Vous aimez le côté romantique
00:53:31 de la chute. - Ah oui.
00:53:33 - Ca, ça vous plaît ? - Bah oui, parce que si vous voulez,
00:53:35 c'est là où le fact... Moi, je suis un...
00:53:37 Je considère que ce qui est le plus important, c'est le facteur humain
00:53:39 dans la vie. C'est un des problèmes
00:53:41 les plus gros en France, d'ailleurs. On mise pas suffisamment sur les hommes.
00:53:43 On a... Les Américains
00:53:45 ont mis énormément sur les individus.
00:53:47 En France, je sais pas pourquoi, c'est historique,
00:53:49 on mise pas sur les hommes.
00:53:51 Alors, effectivement, il y a une forme romantique
00:53:53 dans l'idée qu'à un moment donné,
00:53:55 on arrive au sommet et après,
00:53:57 on n'est plus rien. Il faut valoriser l'échec.
00:53:59 Il faut échouer.
00:54:01 - Vous, vous n'avez fait que réussir. - François Hollande va vous adorer.
00:54:03 - Mais oui. (rires)
00:54:05 Mais oui. - Oh, pardon, je dis pas ça.
00:54:07 Je vous ai de bien. - Voilà.
00:54:09 - Donc je trouve que ça, il faut changer les codes.
00:54:11 Je pense qu'en France, depuis qu'on est tout jeunes,
00:54:13 voilà, on dit "il faut pas échouer".
00:54:15 Ben non, il faut échouer.
00:54:17 Parce que "échouer", ça veut dire qu'on a essayé.
00:54:19 - Si vous échouez, vous êtes prêts,
00:54:21 après avoir fait faillite, à attendre les huissiers
00:54:23 et vous serez assis sur... - Le trône.
00:54:25 - Le trône. - Voilà. Avec la légende d'honneur de l'empereur,
00:54:27 quand même, que j'ai. - Et vous les attendrez,
00:54:29 vous leur rendrez le trône. - Ah, ça, c'est pas sûr.
00:54:31 - C'est pas sûr. Raphaël, enquêté, il paraît
00:54:33 que vous avez acheté 2 millions d'euros.
00:54:35 - Quoi ? - Alors ?
00:54:37 - Il a jamais voulu me dire le prix d'aucun objet,
00:54:39 ni même comment il avait fait pour les obtenir.
00:54:41 - C'est pas tabou, mais c'est pas le sujet.
00:54:43 Si vous voulez, Raphaël a cherché.
00:54:45 Pour moi, honnêtement, c'est pas mon problème.
00:54:47 - Contact. Une dernière question.
00:54:49 Dans les années 90, vous étiez propriétaire
00:54:51 d'une crêperie à Montmartre, Lutrio, c'est ça ?
00:54:53 - Oui, c'était une boucherie. - Qui était une boucherie
00:54:55 qui est devenue une crêperie, qui proposait
00:54:57 la crêpe Picasso, la crêpe Van Gogh et la crêpe
00:54:59 Lodoux, de votre nom. - Oui.
00:55:01 - Elle était vraiment fourrée à l'oseille ?
00:55:03 - Ah oui.
00:55:05 J'avais 25 ans, hein.
00:55:07 - Vous avez vieilli depuis. - Oui.
00:55:09 - Vous la feriez plus à l'oseille.
00:55:11 - Je sais pas. Elle était pas mal, je crois.
00:55:13 - Merci beaucoup, Bruno Lutroux. Le sujet suivant
00:55:15 va vous donner envie de repartir en expédition.
00:55:17 Aurélia, tu vas nous raconter
00:55:19 l'histoire d'une jeune pop star.
00:55:21 Elle s'appelle Ellie Love. Elle s'engage
00:55:23 à sa manière contre l'Etat islamique.
00:55:25 Et du coup, ça a déchaîné
00:55:27 la colère de Daesh. - Oui.
00:55:29 - Sa tête est mise à prix par les islamistes radicaux.
00:55:31 C'est la Kurde la plus célèbre au monde.
00:55:33 C'est une icône pour la jeunesse et pour les Kurdes
00:55:35 du monde entier. En fait, ce qu'il faut voir,
00:55:37 c'est que les Kurdes, c'est un peuple
00:55:39 qui est sans Etat, sans patrie. Ils sont éclatés
00:55:41 entre 4 pays, qui sont donc
00:55:43 l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Turquie.
00:55:45 En ce moment,
00:55:47 les Kurdes d'Irak
00:55:49 et de Syrie sont en guerre contre
00:55:51 les troupes de l'Etat islamique, qui sont en train d'envahir
00:55:53 leur territoire. Et nous, on est allés retrouver
00:55:55 donc Ellie Love à Erbil, qui est la
00:55:57 capitale du Kurdistan irakien en guerre.
00:55:59 - La Rihanna kurde, un sujet signé
00:56:01 Aurélia Perrault.
00:56:03 - Hello!
00:56:05 - Bashi! - Bashi.
00:56:07 - Elle ne se déplace jamais sans une escorte
00:56:09 de militaires et de paparazzi.
00:56:11 Elle est la Kurde la plus célèbre du monde.
00:56:13 Elle s'appelle Ellie Love.
00:56:15 Son clip a été vu
00:56:17 plus de 3 millions de fois en quelques semaines.
00:56:19 Pour les Kurdes,
00:56:23 elle est le symbole de la résistance.
00:56:25 Pour les djihadistes,
00:56:27 c'est le diable.
00:56:29 La tête non voilée
00:56:35 de cette kurde féministe est mise à prix,
00:56:37 mais rien ne l'arrête.
00:56:39 La Rihanna kurde est un bras d'honneur
00:56:49 aux fondamentalistes.
00:56:51 Nous sommes allés retrouver
00:56:53 la militante en talons aiguillés à Erbil.
00:56:55 La capitale du Kurdistan irakien
00:56:57 tient tête aux djihadistes de Daesh
00:56:59 depuis plus de 3 mois.
00:57:01 - Bonjour, comment ça va?
00:57:03 - Samedi dernier, Ellie Love nous a proposé
00:57:05 de l'accompagner dans un camp de réfugiés.
00:57:07 Quel est le programme aujourd'hui?
00:57:09 - Eh bien, on a rassemblé
00:57:11 tous ces gens importants,
00:57:13 ces volontaires, pour venir nous aider
00:57:15 dans cette grande mission humanitaire
00:57:17 qui est la guerre.
00:57:19 Nous avons 8 camions
00:57:21 remplis de couches,
00:57:23 laits, couvertures.
00:57:25 - Pour cette expédition,
00:57:27 la pop star a fait venir
00:57:29 de l'étranger des célébrités kurdes.
00:57:31 - Hey, comment tu vas?
00:57:33 Bienvenue!
00:57:35 - Un rockeur du Danemark,
00:57:37 une designeuse de Londres.
00:57:39 - Tout le monde est là!
00:57:41 - OK, people!
00:57:43 - Le convoi est encadré
00:57:45 par une douzaine de militaires.
00:57:47 Direction la frontière syrienne.
00:57:49 La route est dangereuse.
00:57:53 Les troupes de l'Etat islamique
00:57:55 ne sont pas loin.
00:57:57 Ellie Love préfère en rire.
00:57:59 - On vient de me prévenir par téléphone
00:58:01 qu'ils n'étaient pas loin.
00:58:03 Ils sont à une heure d'ici, peut-être.
00:58:05 - Et ça ne vous effraie pas?
00:58:07 - Non, ça ne me fait pas peur.
00:58:09 - Pourquoi?
00:58:11 - Je sais pas, je ne crois pas en la peur.
00:58:13 C'est une menace permanente, quotidienne.
00:58:15 Mais il ne faut pas leur accorder
00:58:17 trop d'importance.
00:58:19 - Volontairement provocatrice,
00:58:21 Ellie Love se bat pour l'indépendance
00:58:23 du kurdistan, mais aussi pour l'émancipation
00:58:25 des femmes de son pays.
00:58:27 - Je pense qu'ici, les filles sont élevées
00:58:29 pour rester dans le moule.
00:58:31 Si vous n'avez pas des gens
00:58:33 comme lui ou moi,
00:58:35 des artistes,
00:58:37 pour bousculer tout ça
00:58:39 et briser les tabous,
00:58:41 casser les règles,
00:58:43 ce pays n'évoluera jamais.
00:58:45 - Après deux heures de piste,
00:58:49 nous approchons du camp de Gawilan.
00:58:51 - Regardez tous ces gens,
00:58:55 comme ils vivent.
00:58:57 Oh mon Dieu!
00:59:01 - Chaque jour dans ce camp,
00:59:05 un millier de personnes débarquent
00:59:07 de la Syrie voisine.
00:59:09 Essentiellement des femmes et des enfants,
00:59:11 beaucoup d'hommes sont restés sur place
00:59:13 pour défendre leur terre.
00:59:15 - On est tellement heureux de vous voir ici.
00:59:21 Vous soulagez notre peine, merci.
00:59:25 - Même ici, la star a ses fans.
00:59:29 - Ok, faites-moi une belle ligne.
00:59:35 - Et avec Ellie Love,
00:59:39 c'est la femme qui dirige les opérations.
00:59:41 - Bon travail tout le monde, c'est du sport!
00:59:45 - Ils sont 10 000 à dormir sous ces tentes
00:59:49 et les nouveaux arrivants viennent tous de Kobane,
00:59:51 la ville syrienne assiégée par les djihadistes.
00:59:53 - Ils ont décapité nos voisins.
00:59:57 Dès que Daesh arrivait dans un village,
00:59:59 on partait pour un autre village.
01:00:01 - Et vos enfants, comment ils se sentent ici?
01:00:05 - Comme dans un camp de réfugiés.
01:00:07 On avait des maisons, des terrains, des voitures.
01:00:09 On a tout perdu.
01:00:11 Aujourd'hui, j'ai 35 ans,
01:00:13 je n'ai même pas de carte d'identité.
01:00:15 - Les Kurdes, un peuple apatride
01:00:19 de 40 millions de personnes
01:00:21 qui se bat depuis des décennies
01:00:23 pour obtenir une terre, un Etat indépendant.
01:00:25 - J'ai été une fille des camps moi aussi.
01:00:29 L'histoire se répète, toujours.
01:00:31 Alors c'est très important
01:00:33 qu'on s'entraide, c'est vraiment important.
01:00:35 Le peuple kurde a toujours connu le malheur.
01:00:37 - Donne-moi ta main.
01:00:41 Ca rentre?
01:00:43 Tiens, essaie cette bague.
01:00:47 Et celle-là aussi.
01:00:51 Courage.
01:00:59 Au revoir mon coeur.
01:01:01 Au revoir mon coeur.
01:01:03 Aujourd'hui, Elilov est entre Los Angeles
01:01:09 et ce Kurdistan en guerre.
01:01:11 Bienvenue à Erbil.
01:01:15 Je pense que les djihadistes sont par là,
01:01:21 à environ 2 heures.
01:01:23 C'est encore une ville libre,
01:01:25 mais ils sont très proches.
01:01:29 Ici, on essaie de ne pas trop y penser.
01:01:31 - Et où est l'Iran?
01:01:33 - L'Iran, c'est par là-bas.
01:01:37 La militante est née en Iran en 1988,
01:01:41 l'année où Saddam Hussein
01:01:43 a massacré des milliers de Kurdes
01:01:45 à l'arme chimique.
01:01:47 Sa famille fuit la guerre,
01:01:49 s'exile en Finlande
01:01:51 où son père monte un restaurant.
01:01:53 Elle passe ses journées à chanter et danser.
01:01:55 - Mon rêve était de devenir célèbre.
01:01:57 Pas juste pour la célébrité.
01:01:59 Je voulais que les gens sachent d'où je viens.
01:02:01 Parce que quand j'étais enfant,
01:02:03 j'ai cherché une personnalité à admirer,
01:02:05 ici.
01:02:07 Un modèle auquel j'aurais envie de ressembler.
01:02:09 Mais c'était introuvable.
01:02:11 Je ne l'ai pas trouvée.
01:02:17 Donc je pense que j'ai fini par devenir cette personne.
01:02:19 Repérée par un producteur américain,
01:02:25 elle s'est réunie avec un label à Los Angeles.
01:02:27 Hélène Abdoulah devient Elilov,
01:02:29 une vedette qui revendique son côté bling-bling.
01:02:31 - L'or, c'est la chose la plus importante
01:02:35 au Moyen-Orient.
01:02:37 Plus il y a d'or, mieux c'est.
01:02:39 J'adore l'or, de l'or, de l'or, de l'or.
01:02:41 Désormais, Elilov y cloîtrait
01:02:45 entre les palaces et sa voiture,
01:02:47 toujours escortée par sa garde rapprochée,
01:02:49 des hommes en civil et des militaires.
01:02:51 Son personnage est un défi aux islamistes radicaux
01:02:53 qui la menacerait de mort.
01:02:55 Une partie de sa famille voudrait, elle aussi, sa peau.
01:02:57 - Quand des membres de ma famille
01:03:01 m'ont à leur tour envoyé des menaces de mort,
01:03:03 ils ont dit...
01:03:05 Si personne n'arrive à tuer Eli,
01:03:09 on la tuera de nos propres mains.
01:03:13 Ou alors on paiera quelqu'un
01:03:15 pour qu'il nous la ramène.
01:03:17 - Donc depuis, vous avez une escorte,
01:03:19 vous vivez dans des conditions de luxe.
01:03:21 Qui prend en charge tout ça ?
01:03:23 C'est votre label, le gouvernement,
01:03:29 des amis ?
01:03:31 - J'ai une super équipe
01:03:33 qui s'occupe de moi.
01:03:35 Ils savent que ce que je fais est important.
01:03:37 Mon équipe s'occupe vraiment bien de moi.
01:03:39 Je suis très reconnaissante.
01:03:41 Je suis très reconnaissante.
01:03:43 Je suis très reconnaissante.
01:03:45 Mon équipe s'occupe vraiment bien de moi.
01:03:47 - C'est donc un soutien politique ?
01:03:51 - Pas de commentaire.
01:03:53 Selon nos sources, Eli Love serait soutenu par le PDK,
01:03:57 le parti dirigé par le président
01:03:59 du Kurdistan irakien.
01:04:01 Ce qui est sûr, c'est que la starlette
01:04:03 s'est jouée de son image.
01:04:05 Lundi dernier, elle allait rencontrer des femmes combattantes,
01:04:09 les Peshmerga.
01:04:11 En costume militaire, sous les flèches des photographes,
01:04:13 elle vient leur apporter son soutien.
01:04:15 - Tout ce que vous faites est très important pour moi.
01:04:21 Ma mère était Peshmerga.
01:04:23 Je suis fière qu'on ait des femmes comme vous
01:04:25 pour défendre notre patrie.
01:04:27 - Tu n'as pas peur de mourir ?
01:04:33 - Non, non.
01:04:35 Je les abattrai, je serai impitoyable.
01:04:37 Ce sont eux qui nous craignent.
01:04:39 Ils pensent qu'ils n'iront pas au paradis
01:04:41 et ils ne vont pas.
01:04:43 - Eli Love tient à rendre hommage à Raghine Hussein,
01:04:45 tout juste tué au combat,
01:04:47 à quelques dizaines de kilomètres d'ici.
01:04:49 Elle avait 25 ans et deux jeunes enfants.
01:04:51 - Elles prennent tous les risques pour nous.
01:04:53 Ce sont elles, les vraies héroïnes.
01:04:59 Voilà les vraies héroïnes.
01:05:01 - Pop star en promo ou militante en treillis,
01:05:05 - Vive le Kurdistan !
01:05:07 Vive les Peshmerga !
01:05:09 - Vive le Kurdistan !
01:05:11 Eli Love est déjà une légende.
01:05:13 - Nous la retrouverons tout à l'heure en duplex
01:05:17 depuis Erbil, ce sera juste après la pub.
01:05:19 De retour sur le plateau des Supplements
01:05:27 avec la ministre de la Culture et de la Communication
01:05:29 Fleur Pellerin et Bruno Ledoux, actionnaires de Libération.
01:05:31 Dans un instant,
01:05:33 Cyril Heldin et Vincent Dedienne.
01:05:35 Mais avant, nous sommes en liaison avec Eli Love,
01:05:37 la pop star kurde découverte dans le sujet d'Aurélia.
01:05:39 Bonjour Eli Love, vous nous entendez ?
01:05:41 Vous êtes à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.
01:05:43 C'est bien ça ?
01:05:45 - Oui, je vous entends très bien.
01:05:49 - Oui, je vous entends très bien.
01:05:51 - Bonjour à tous.
01:05:53 - Je vous embrasse.
01:05:55 - Bonjour à vous.
01:05:57 Les femmes kurdes, Eli Love, soldats,
01:05:59 qu'on appelle les Peshmerga,
01:06:01 meurent sur la ligne de front tous les jours.
01:06:03 Votre engagement, a priori, est plus léger,
01:06:05 que vous l'avez dit.
01:06:07 - Oui.
01:06:09 Je crois que grâce à ma musique,
01:06:11 je m'exprime au nom de ces gens.
01:06:13 Je m'exprime en faveur de la liberté.
01:06:15 Je parle pour ces femmes et ces hommes
01:06:17 qui se battent, pas simplement pour les Kurdes,
01:06:19 mais pour le monde entier.
01:06:21 Les Peshmerga.
01:06:23 - Votre tête est mise à prix.
01:06:25 Vous avez des menaces de mort, dites-vous,
01:06:27 tous les jours.
01:06:29 Qu'est-ce que ça vous empêche de faire, pratiquement ?
01:06:33 - Toute ma vie, en fait, a changé en un jour.
01:06:35 Après la vidéo que j'ai sortie,
01:06:37 en quelques heures,
01:06:39 il y a eu beaucoup de changements,
01:06:41 tout particulièrement au Moyen-Orient.
01:06:43 Et à partir de ce jour,
01:06:45 je n'ai plus pu me rendre
01:06:47 dans les endroits où j'allais d'habitude.
01:06:49 Je veux m'assurer que tout le monde comprenne
01:06:51 que le Kurdistan est un endroit tout à fait sûr,
01:06:53 mais ce sont les fondamentalistes islamiques
01:06:55 contre lesquels nous luttons
01:06:57 qui le rendent dangereux.
01:06:59 - Est-ce que vous souhaitez faire passer
01:07:01 un message à la France ?
01:07:03 Il se trouve que je suis en compagnie
01:07:05 de la ministre de la Culture et de la Communication française
01:07:07 qui représente le gouvernement.
01:07:09 Si vous souhaitez faire passer un message,
01:07:11 nous vous écoutons.
01:07:13 - Oui, bien sûr, j'ai un message
01:07:15 à faire passer.
01:07:17 Merci beaucoup.
01:07:19 Merci à la France.
01:07:21 Même en 1991, vous avez été les premiers
01:07:23 à venir aider le peuple kurde et le kurdistan.
01:07:25 Et aujourd'hui aussi,
01:07:27 avec ce problème avec Daesh
01:07:29 que nous avons, votre pays a été l'un
01:07:31 des premiers à intervenir, à aider les Kurdes
01:07:33 et le Kurdistan.
01:07:35 Donc, je ne peux que vous remercier.
01:07:37 Merci au peuple français
01:07:39 de cette aide. Merci.
01:07:41 Nous sommes très fiers de cette amitié avec vous.
01:07:43 - Est-ce que vous pouvez
01:07:45 nous confirmer, Elilov,
01:07:47 le soutien politique du Parti démocratique du Kurdistan
01:07:49 et de son chef, Massoud Barzani ?
01:07:51 - Non, je ne peux pas.
01:07:53 - Pourquoi ?
01:07:55 - Je ne peux pas le confirmer
01:07:57 parce que c'est faux
01:07:59 et qu'il n'a pas d'importance.
01:08:01 Mon travail, c'est ça qui compte.
01:08:03 Mon travail pour la nouvelle génération
01:08:05 du Kurdistan,
01:08:07 peu importe
01:08:09 qui me soutient.
01:08:11 Je suis ici pour me battre
01:08:13 en faveur de ce peuple et de cette nouvelle génération.
01:08:15 Donc, je ne crois pas que ce soit important de le savoir.
01:08:17 - Donc, ça restera un mystère.
01:08:19 Merci beaucoup, Elilov.
01:08:21 Qu'est-ce qu'il faut vous souhaiter dans les jours
01:08:23 et les semaines à venir ?
01:08:25 - Ecoutez, moi, j'espère la liberté.
01:08:27 La liberté du Kurdistan.
01:08:29 Et je crois que tous les pays
01:08:31 verront les efforts des Kurdes
01:08:33 et des Peshmergas
01:08:35 parce que là, on n'a pas arrêté
01:08:37 Daech.
01:08:39 Et donc, peut-être qu'ils agiront ailleurs,
01:08:41 peut-être en Europe.
01:08:43 Donc, vraiment, il faut s'en occuper.
01:08:45 Il faut s'occuper de cette situation
01:08:47 et j'espère la paix. Voilà.
01:08:49 La liberté et la paix.
01:08:51 - Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
01:08:53 Donc, on vous plaît.
01:08:55 Des pieds à la bulle.
01:08:57 Il est l'heure de la semaine politique
01:08:59 de Cyril Heldin qui a voyagé cette semaine.
01:09:01 (Musique)
01:09:03 - Aujourd'hui, c'est dimanche.
01:09:05 Et comme tout bon pratiquant, je vais à la messe.
01:09:07 Sauf qu'au parti radical de gauche,
01:09:09 c'est Valls qui fait le prêtre.
01:09:11 - Tout à ses applaudissements.
01:09:13 Maintenant que Martine Aubry est la chef des frondeuses
01:09:15 et qu'il est en froid avec le PS
01:09:17 et puis les écolos, il lui reste plus que le PRG
01:09:19 pour être de gauche.
01:09:21 La folie, l'omélie du président Bellet.
01:09:23 Mon père.
01:09:25 - Très beau discours, monsieur Bellet.
01:09:27 Je voulais vous féliciter. Drôle, pertinent.
01:09:29 Félicitations.
01:09:31 - Tu le connais.
01:09:33 - D'abord, on les a à main douce.
01:09:35 Bonjour, monsieur le Premier ministre.
01:09:37 Ça va ? Vous pouvez à nouveau être de gauche.
01:09:39 Maintenant que Macron est au gouvernement,
01:09:41 la droite est dignement représentée.
01:09:43 - Un provocateur permanent.
01:09:45 - Ici, ils vous prennent pour le Messie un petit peu.
01:09:47 Maintenant qu'on vous a vu dans une étable avec le folle...
01:09:49 - J'ai l'impression que vous êtes chef d'un gouvernement.
01:09:51 Il n'y a plus de place pour l'improvisation
01:09:53 et en même temps, il n'y a plus le temps pour la stratégie.
01:09:55 - Non, au contraire. La stratégie, elle est claire.
01:09:57 Les réformes. - Oui, mais il y a un nouveau caillou
01:09:59 dans la chaussure avec Martine Aubry, maintenant,
01:10:01 qui est chef des frondeuses.
01:10:03 - Vive la douceur.
01:10:05 Je pense que la gauche, elle est forte quand elle s'adresse
01:10:07 à tous et pas uniquement quand elle débarque
01:10:09 entre elles. Il faut s'adresser aux Français.
01:10:11 C'est ce que nous avons fait ce matin avec Jean-Michel Biden.
01:10:13 - Vous pouvez me dire la même chose à moi
01:10:15 parce que je suis un peu jaloux de BFM. - Trop tard.
01:10:17 - C'est pas bien d'avoir fait rentrer la presse.
01:10:19 Là, il aurait aimé boire un pot tranquillement.
01:10:21 - C'est vrai. Merci de me soutenir.
01:10:23 - Si on pouvait faire sortir la presse,
01:10:25 il y a quelque chose d'improbable. Vous voulez que je vous dise ?
01:10:27 Je vais vous faire un compliment. C'est qu'aujourd'hui,
01:10:29 tous les plus petits scores aux primaires socialistes,
01:10:31 Valls, Ségolène,
01:10:33 ont des gros ministères. - C'est vrai.
01:10:35 - Voilà. Les Montebourg, les Aubry, on ne les voit plus.
01:10:37 Alors, je pense que M.Bellet
01:10:39 pourrait avoir au moins la défense ou l'intérieur, non ?
01:10:41 - Ça viendra.
01:10:43 - Vous savez, je l'aime bien Martine Aubry,
01:10:45 humainement. - Moi aussi.
01:10:47 - Mais le problème, c'est qu'elle n'a pas compris que la gauche pouvait évoluer
01:10:49 sans devenir de droite. C'est ça ?
01:10:51 - Vous faites les questions,
01:10:53 les réponses, les analyses. - Et il a le sens de la formule.
01:10:55 - Et vous avez le sens de la formule, absolument.
01:10:57 - Ah, mais moi, j'aspire à devenir votre conseiller sur du long terme.
01:10:59 - Vous l'êtes un peu.
01:11:01 Vous êtes un exemple. - Merci.
01:11:03 Bon, alors, vous vous donnez 6 mois
01:11:05 pour qu'il se passe un miracle, pour avoir
01:11:07 une nouvelle donne. J'ai entendu Macron le proposer.
01:11:09 Vous allez faire des incantations, des prières,
01:11:11 avoir recours à l'ésotérisme. - Pour ça, je suis venu devant
01:11:13 les radicaux de gauche. - Oui, c'est pas vraiment
01:11:15 notre spécialité, les prières chez les radicaux.
01:11:17 - Au revoir, monsieur le Premier ministre.
01:11:19 - Au revoir, monsieur. - Très heureux de
01:11:21 vous suivre. A très bientôt.
01:11:23 - Merci beaucoup. - Merci beaucoup.
01:11:25 - Nos chers ministres Michel Sapin et Emmanuel Macron seront dans l'Allemagne.
01:11:27 Faut que je les accompagne ce coup-ci, sinon ils vont encore
01:11:29 rentrer à la kieubasse, comme le Premier ministre.
01:11:31 Offensif, offensif.
01:11:33 Monsieur le ministre, je viens avec vous.
01:11:35 Ce coup-ci, on ne fléchit pas devant Angela Merkel.
01:11:37 C'est pour la jouer offensif.
01:11:39 - C'est pas un match de foot ?
01:11:41 - Non, non, non, pas vraiment. - Un match de foot,
01:11:43 je serais inquiet pour nous. - Oui, ça, je conçois.
01:11:45 Je suis avec vous, monsieur le ministre.
01:11:47 Et vous ? - Très bien. - Bon, c'est pas parce
01:11:49 qu'on ne descendra pas sous la barre des 3% avant
01:11:51 2017 qu'on doit s'écraser devant Merkel.
01:11:53 On y va. On est offensif. - Vous avez vu dans quelle
01:11:55 dynamique on est, nous ? - Je sais, mais méfiez-vous.
01:11:57 On a toujours tort d'avoir raison trop tôt.
01:11:59 - Ah, vous êtes philosophe,
01:12:01 vous aussi, même de bon matin. - Eh ben oui.
01:12:03 Bon, j'ai bien vu. Moi aussi, comme vous,
01:12:05 je l'aime bien, Aubry, mais bon, ces idées sont un peu dépassées.
01:12:07 On peut faire évoluer la gauche
01:12:09 sans être de droite. C'est ça qu'elle doit comprendre.
01:12:11 - Vous êtes terrible.
01:12:13 Vous êtes pire que moi. - J'ai vu Manuel Vallsier.
01:12:15 J'ai débriefé avec lui. Il était de gauche,
01:12:17 c'était dimanche. Il est passé au PRG.
01:12:19 Mais voilà, il m'a dit,
01:12:21 maintenant, je compte sur vous. La droite est dignement représentée
01:12:23 avec Emmanuel Macron.
01:12:25 Donc, je peux être à nouveau de gauche. Eh, il faut composer, hein.
01:12:27 Eh, pas facile
01:12:29 d'être banquier dans ce gouvernement.
01:12:31 - Mais arrêtez avec... - Non, mais c'est ce que disent
01:12:33 les autres. - Avec ce stigmate.
01:12:35 - Oui, oui. Vous êtes un peu
01:12:37 le Tullius des Tritus.
01:12:39 Vous voyez ?
01:12:41 C'est abominable comme rôle.
01:12:43 - Oui, c'est Tullius
01:12:45 des Tritus. Merci. Je sens qu'on va être potes.
01:12:47 - Non, mais c'est vrai. Vous vous souvenez
01:12:49 de la BD de... - Oui.
01:12:51 - Qui va dire, ces salopards disent que vous êtes
01:12:53 banquier, puis vous... Ils disent que vous êtes
01:12:55 ringard, etc. Puis là, comme ça, vous allez alimenter la...
01:12:57 - Il a vu mon jeu. Zut,
01:12:59 il va falloir que je change de ton.
01:13:01 Bon, pour bien vous montrer qu'on est à Berlin, je vous montre
01:13:03 quand même le bâtiment le plus connu, la porte
01:13:05 de Montbourg.
01:13:07 C'est dépassé, ça, maintenant.
01:13:09 Ça y est, on est au ministère de l'Economie en Allemagne.
01:13:11 C'est très austère, hein ?
01:13:13 Ah ben... Et quand on dit que
01:13:15 les Allemands travaillent plus, vous avez vu les sermes ?
01:13:17 Oh là là !
01:13:19 Monsieur Macron !
01:13:21 On a eu combien ?
01:13:23 Oui, be careful, be careful.
01:13:27 Hé !
01:13:29 Finalement, on a peur d'être
01:13:31 punis par Bruxelles et on joue un peu les faillots auprès du
01:13:33 proviseur. - Oh là là, vous êtes vraiment un obsessionnel, vous.
01:13:35 On n'a pas... - Titus
01:13:37 détritus. - Oui, ça, ça vous a pas...
01:13:39 Tiens, on va foutre un petit peu la
01:13:43 pagaille. On va inverser les noms, tiens.
01:13:45 Hé, hé, hé, hé !
01:13:49 Monsieur Macron, c'est grâce à moi que vous êtes
01:13:51 assis à côté parce que j'ai inversé les trucs.
01:13:53 Je vous jure, authentique. Sinon, ils avaient mis,
01:13:57 parce que le côté très allemand, les finances ensemble
01:13:59 et l'économie ensemble. - Mais vous avez raison, on mélange, nous.
01:14:01 Oui, oui, oui. - Non, là, vous êtes...
01:14:03 Vous allez laisser tomber, là. - Et n'oubliez pas,
01:14:05 c'est la France qui guide l'Europe et pas l'inverse, hein.
01:14:07 On suit pas, hein.
01:14:09 Je comprends rien, il marche pas, mon truc.
01:14:11 Vous savez comment ça marche ?
01:14:13 Ah, c'est bien.
01:14:15 Merci. Danke schön.
01:14:17 "Sapa" est drôle
01:14:19 en allemand.
01:14:21 Chut.
01:14:23 Bonjour, Titus détritus, Canal+
01:14:25 puisqu'il en va de la crédibilité
01:14:27 de la France et peut-être même de l'Europe,
01:14:29 j'aimerais savoir sur les 50 milliards d'investissement
01:14:31 nécessaires, combien vous en espériez
01:14:33 et dans quel délai ?
01:14:35 Question à M. Chebleu.
01:14:37 ...
01:14:39 Voilà.
01:14:41 La France commence sérieusement à nous taper sur le système.
01:14:43 Je reconnais
01:14:45 le coup de bluff de Macron,
01:14:47 les 50 milliards.
01:14:49 Mais bon, c'est pas un vieux singe
01:14:51 à qui on apprend à faire la grimace.
01:14:55 Il peut se gratter.
01:14:57 Thank you very much.
01:14:59 Can you help us, please ? We need money.
01:15:01 No.
01:15:03 Bon, c'est quand même normal qu'en Allemagne, il soit plus riche, hein.
01:15:05 Y a nettement moins d'horreurs que chez nous.
01:15:07 Au revoir, M. Macron.
01:15:11 Ça m'a fait plaisir de vous voir.
01:15:13 Juste une dernière chose.
01:15:15 Je vous sens quand même, à titre perso,
01:15:17 beaucoup plus sur le coup que Carnot Montebourg,
01:15:19 qui avait plus la tête à la culture, ces derniers temps.
01:15:21 Il avait plus le côté parc d'attractions,
01:15:23 des gens qui sont plus à l'aise,
01:15:25 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:27 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:29 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:31 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:33 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:35 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:15:39 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:41 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:43 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:45 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:15:51 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:53 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:55 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:57 les gens qui sont plus à l'aise,
01:15:59 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:01 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:03 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:05 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:07 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:09 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:16:27 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:29 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:31 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:33 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:16:39 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:41 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:43 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:45 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:47 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:49 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:51 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:53 les gens qui sont plus à l'aise,
01:16:55 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:17:01 les gens qui sont plus à l'aise,
01:17:03 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:17:41 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:17:53 les gens qui sont plus à l'aise,
01:17:55 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:05 les gens qui sont plus à l'aise,
01:18:07 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:13 les gens qui sont plus à l'aise,
01:18:15 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:29 les gens qui sont plus à l'aise,
01:18:31 les gens qui sont plus à l'aise,
01:18:33 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:41 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:45 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:18:53 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:19:01 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:19:05 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:19:11 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:19:19 les gens qui sont plus à l'aise,
01:19:21 les gens qui sont plus à l'aise,
01:19:23 les gens qui sont plus à l'aise,
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01:19:39 les gens qui sont plus à l'aise,
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