La culture dans tous ses états - Émission du 01 septembre

  • l’année dernière
Céline Alonzo et André Bercoff reçoivent Stéphane Bern.

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-09-01##

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Transcript
00:00 SUD RADIO, la culture dans tous ses états. André Berkhof, Céline Alonso.
00:06 *musique*
00:22 Et oui, les Beatles qui rendent hommage à la reine Elisabeth II, la souveraine aimée la France, André Berkhof.
00:27 Elle était très attachée à notre nation, nous allons en parler jusqu'à 14h sur Sud Radio,
00:31 avec l'un des plus grands spécialistes des têtes couronnées, Stéphane Bern, bien sûr André.
00:36 Et c'est vrai que c'est un très très beau livre, c'est un très beau livre, un roman d'amour.
00:41 Un roman d'amour entre une reine et la France, qu'a fait Stéphane Bern, la reine qui aimait la France,
00:47 effectivement, paru chez Plon et Paris Match en coédition.
00:51 Et c'est intéressant parce que, on disait toujours, rappelez-vous, De Gaulle, l'Angleterre, je l'avais nue.
00:56 Et puis ça a été des années, des siècles, effectivement, de rivalité.
01:00 Mais voilà, une histoire d'amour de près de 75 ans avec le peuple français.
01:04 Elle a une complicité avec tous nos présidents, vous le racontez Stéphane Bern.
01:09 Et puis alors, écoutez, elle a régné pendant 70 ans, le plus long règne de tous les monarques de l'histoire du Royaume-Uni.
01:16 Et je rappelle ce que disait le roi Farouk d'Égypte.
01:19 Il disait, à la fin des fins, il y aura cinq rois. Le roi de Pique, le roi de Trèfle, le roi de Carreau, le roi de Cœur et le roi d'Angleterre.
01:29 Ou la reine d'Angleterre.
01:31 Alors elle est morte à 96 ans, Céline.
01:34 Et oui, effectivement, et le premier anniversaire de sa mort aura lieu le 8 septembre prochain.
01:38 Alors comment a-t-elle réussi à conquérir le cœur des Français ?
01:41 Réponse dans un instant sur Sud Radio avec Stéphane Bern,
01:45 qui nous parlera aussi de son combat, André, pour la sauvegarde de notre patrimoine.
01:50 A tout de suite.
01:51 Et oui, vous l'aurez reconnu, la version punk de l'hymne national anglais André Berkhoff par les Sex Pistols,
02:12 qui aimait quand même leur reine, il l'adorait André Berkhoff.
02:16 Stéphane Bern, bonjour et bienvenue d'être avec nous, merci d'être avec nous sur Sud Radio.
02:22 Alors vous rendez hommage à sa majesté dans un très beau livre intitulé "La reine qui aimait la France"
02:28 et qui vient de paraître chez Plon en coédition avec Paris Match.
02:32 Entre la souveraine et notre pays, on peut dire que c'était vraiment une très grande histoire d'amour.
02:38 À quand remonte cette love story, en quelque sorte ?
02:41 Effectivement, c'est une belle histoire d'amour entre la reine d'Angleterre, Elisabeth II, et la France.
02:46 Elle aimait la France et les Français, elle aimait notre art de vivre, elle aimait notre langue, qu'elle parlait parfaitement bien.
02:53 Je dirais que si on est dans les dates, première visite officielle comme princesse héritière 1948,
03:00 première visite d'État 1957, très bien.
03:05 Mais au-delà, la France l'habitait depuis bien avant.
03:08 D'abord parce qu'elle avait épousé Philippe d'Edimbourg qui avait vécu à Saint-Cloud,
03:12 il avait vécu en France avec son père André, André de Prince de Grèce et de Danemark.
03:17 Et puis elle parlait le français parce que sa mère Elisabeth Bowes-Lyon était écossaise
03:23 et que dans le sang écossais, il y a l'amour de la France, "the old alliance".
03:28 Donc au fond, l'amour de la France est en elle depuis très longtemps.
03:32 Elle aime les chevaux et donc elle venait, il y a les visites officielles évidemment que je raconte dans ce livre-album,
03:38 mais il y a aussi beaucoup de visites pour voir les élevages, pour voir les...
03:42 - Elle adorait les chevaux. - Elle adorait les chevaux.
03:44 Je pense que c'est là où peut-être c'est avec les animaux qu'elle s'est montrée la plus humaine.
03:49 - C'est pour ça qu'elle venait souvent en Normandie visiter les Noaras, c'est ça.
03:53 - Bien sûr, le Haras du Pin, Mautry, chez les Rothschild, partout elle est allée.
03:58 Mais c'est une femme qui aimait la France, qui aimait les Français et les Français, elle lui rendait bien.
04:04 Et pour autant, on est sans doute un peu... ça l'étonnait elle-même, elle disait,
04:09 "mais j'ai du mal à comprendre ces Français qui m'aiment autant alors qu'ils ont coupé la tête de leur roi".
04:15 - Eh oui ! - Ça l'étonnait.
04:18 - Oui, vous racontez qu'effectivement dans votre livre, qu'elle a raconté ça à son secrétaire privé
04:22 lors de sa première visite en France en mai 48.
04:25 - Oui, ça l'avait fascinée, vous ne comprenez pas pourquoi il y avait autant de monde pour acclamer, pour crier "Vive la Reine"
04:31 alors qu'ils avaient, c'était les mêmes, disait-il, qui avaient tué sur le parcours Place de la Concorde, qui avaient guillotiné Louis XVI.
04:38 Et donc, la dernière fois que j'ai pu parler avec elle, c'était en 2014,
04:43 et elle s'étonnait encore, parce qu'il y avait une foule devant l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris où elle était.
04:51 Il y en avait plus d'ailleurs qu'au moment que devant l'Elysée où elle devait aller juste après.
04:56 Et elle me disait "mais c'est merveilleux parce qu'en France, vraiment, on sent l'affection du public".
05:04 Elle l'avait senti d'ailleurs quelques années auparavant quand elle s'était rendue à pieds remontant Orgueil.
05:08 Puis ensuite, vous savez, il y a, on a donné son nom au marché aux fleurs.
05:15 - Eh oui ! - Et la foule l'acclamait.
05:18 - Et puis la foule, effectivement, vous le racontez, vive la reine, elle a même été bouleversée effectivement par ces...
05:23 - Oui, parce que chez elle, elle avait l'habitude qu'on l'acclame.
05:27 Mais dans un peuple régicide et plutôt révolutionnaire, c'est gaulois réfractaire, comme dirait l'autre,
05:33 et c'est sûr que ça l'étonnait davantage.
05:36 Mais elle s'en amusait, parce qu'elle avait un véritable sens de l'humour.
05:40 Et moi, ce qui est fascinant, c'est qu'en faisant ce livre-album, je me suis rendu compte qu'on racontait l'histoire de France en même temps.
05:48 D'abord parce que ça raconte l'histoire de nos présidents.
05:50 Voilà une femme, frêle, d'un mètre cinquante-huit, une femme absolument charmante qui monte sur le trône à 26 ans,
05:56 et qui aura connu autant de présidents de la République.
05:59 - Oui, parce que... - Jusqu'à Macron, quoi !
06:01 - Jusqu'à Emmanuel Macron, qu'elle a reçu à Glasgow pour le sommet.
06:05 Elle n'est pas venue en visite d'État en France sous Emmanuel Macron,
06:09 elle était venue sous François Hollande, elle avait reçu Nicolas Sarkozy et Carla Bruni.
06:14 Elle avait bien connu Jacques Chirac et Bernadette Chirac, qu'elle avait reçues en visite d'État en Angleterre.
06:20 Elle était venue, évidemment, sous François Mitterrand, qu'elle appréciait particulièrement.
06:25 D'abord peut-être parce qu'il cousinait au 32e degré, je ne sais pas si ça avait un lien.
06:30 - Et oui, vous racontez à quel point elle avait été très émue par l'hommage qu'en 92,
06:35 il y avait rendu, où il avait dit effectivement "c'est une vraie reine".
06:39 - Oui, et d'ailleurs je me souviens très bien parce que le service du protocole de l'Élysée
06:43 m'avait appelé juste avant la visite de 1992, je crois,
06:49 et le président voulait faire les choses en grand.
06:52 Il voulait la mébac présidentielle, il voulait qu'il y ait du monde sur les Champs-Élysées.
06:57 Son angoisse, c'est qu'il n'y ait pas beaucoup de monde sur les Champs-Élysées.
06:59 Donc il fallait qu'on soit tous un peu, qu'on se concerte avant pour inciter,
07:05 par nos articles et nos interventions dans les médias,
07:09 pour qu'il y ait une foule dans la rue et qu'elle puisse être,
07:13 que voilà, on soit là pour l'acclamer.
07:15 Et ça a été le cas, c'est-à-dire qu'elle n'avait même pas besoin de demander,
07:18 les gens étaient là.
07:20 Et c'était pour elle incroyable, parce que c'était l'année, l'anus horribilis,
07:25 si vous vous souvenez bien, 1992, tous les enfants divorcent ou se séparent.
07:30 Le château de Windsor, un peu plus tard, allait être en flamme.
07:36 Et ça a été une parenthèse enchantée dans son année.
07:39 Ça a été cette visite en France où là, je crois qu'elle aimait notre pays,
07:44 elle le connaissait bien, elle connaissait bien les Français.
07:47 Elle avait fait des trucs.
07:48 Et donc quand je parle d'histoire, de grande histoire,
07:51 c'est que vous voyez l'évolution de nos présidents aussi.
07:53 Comment on recevait, comment la République était bonne fille pour recevoir les royautés,
07:59 sous Vincent Auriole, René Cotti, le général de Gaulle.
08:04 Mais la visite à Versailles en 1972, pour célébrer l'entrée du Royaume-Uni
08:09 dans la communauté européenne.
08:11 C'était un déploiement de fastes.
08:14 Et comment ça s'est passé avec de Gaulle ?
08:18 Elle avait une profonde admiration pour de Gaulle.
08:22 Elle le craignait, elle le respectait, parce qu'il n'était pas commode,
08:26 il n'était pas facile.
08:27 Mais de Gaulle n'oubliait pas qu'il avait été à Carlton House pendant la guerre
08:34 et que donc il passait son temps à aller voir le roi Georges VI,
08:37 les petites princesses, etc.
08:39 Oui, quatre ans à Londres.
08:41 Et donc à ce moment-là, je crois, une vraie relation s'était nouée.
08:45 Et d'ailleurs, ce qui avait beaucoup touché la Reine,
08:48 c'est que pour son jubilé, le président Macron avait offert,
08:51 je crois, un certain nombre de lettres ou de documents
08:53 qui avaient trait aussi à la visite.
08:56 D'abord, il avait fait tout un album des visites de la Reine.
08:58 Et on avait retrouvé des documents sur justement la présence de de Gaulle.
09:04 Et elle avait elle-même assisté à l'érection d'une statue
09:10 du général de Gaulle à Londres.
09:12 Ensuite, souvenez-vous, il y a eu les 80 ans de l'appel du 18 juin,
09:16 où le président Emmanuel Macron est allé retrouver celui qui était encore le prince de Gaulle.
09:22 Donc il y avait un lien très fort entre de Gaulle et la famille royale.
09:25 De Gaulle respectait cette reine.
09:28 Alors après, avec le Royaume-Uni, il avait d'autres relations.
09:32 Mais je crois qu'il respectait surtout, il aimait les gens qui avaient résisté.
09:38 Je crois que cette fraternité d'armes, en quelque sorte,
09:42 ils avaient résisté, ils ne s'étaient pas dégonflés, ils ne s'étaient pas enfuis.
09:47 Ils avaient regardé la réalité de la blitzkrieg en face.
09:51 Et ça, ça comptait pour le général de Gaulle.
09:53 Mais elle regardait le général avec beaucoup d'admiration.
09:56 Elle était encore une jeune reine.
09:58 On est dans les années 60, début 1960.
10:02 Donc c'est vrai qu'elle était plus assurée sous Georges Pompidou,
10:09 qu'il a reçu facieusement Versailles, l'Opéra.
10:12 Enfin, on lui a fait la grande...
10:16 Le cadre noir de Saumur, on lui a fait la totale, c'était extraordinaire.
10:21 Mais elle s'est beaucoup amusée avec François Mitterrand, avec le tunnel sous la Manche.
10:27 Ça, ça l'a beaucoup, beaucoup amusé.
10:29 Elles étaient un peu comme deux complices qui avaient beaucoup bourlingué et qui se retrouvaient.
10:36 Ils étaient pas underground, ils étaient undersea.
10:40 Elle avait vraiment cet humour.
10:42 Elle disait "Nous ne roulons pas du même côté, mais dans la même direction".
10:46 Et au fond, ça résumait assez bien la relation franco-britannique.
10:51 Et puis, ça c'est les voyages officiels, les visites d'État,
10:55 que je raconte dans les détails avec force photo.
10:57 Mais il y a aussi toutes les escapades.
10:59 Oui, tous les déplacements privés.
11:01 Les châteaux de la Loire, la Bourgogne.
11:04 Dès qu'il y avait un bon vin ou des bons élevages, elle était là.
11:07 Vous dites qu'elle aimait surtout le champagne et notre foie gras.
11:11 Elle était gourmande.
11:13 Du foie gras, du Périgord.
11:15 Quand vous prenez la liste des fournisseurs de la cour,
11:20 vous trouvez toutes les grandes marques de champagne.
11:22 Paul Roger, évidemment, qui était le fournisseur de Churchill aussi.
11:26 Mais Laurent Perrier, il y avait toutes les grandes Bollinger.
11:31 On voit toutes les grandes marques de champagne qui sont toujours dans la cave de la famille royale.
11:38 Elle venait visiter nos vins.
11:40 Vous savez que sa mère faisait une visite par an en France.
11:44 Queen Mum.
11:45 Elle avait un vieux copain un peu complice qui était vaguement un chevalier servant.
11:50 Peut-être plus, mais n'exagérons pas.
11:52 Je n'étais pas sous le lit.
11:54 C'était le prince de Faucigny-du-Singe, qui était un personnage.
11:57 Il avait écrit un livre, "Un gentil homme cosmopolite".
12:00 Il était merveilleux.
12:01 C'était un homme d'un autre temps.
12:03 Il lui organisait tous les ans des visites en France.
12:06 Une virée.
12:07 Une virée.
12:08 Après, elle disait à sa fille, "Tu sais, Elisabeth, je suis allée dans tel château,
12:14 je suis allée à Toulouse, je suis allée à Vaux-le-Vicomte".
12:17 Puis à Vaux-le-Vicomte, par exemple, il y a eu, comment il s'appelait, Patrice de Vauguay,
12:23 qui a refusé de descendre jusqu'à la portière en disant,
12:27 "Oh mais non, ces Anglais, ils n'ont qu'à s'ouvrir la porte eux-mêmes".
12:30 Mais bon, elle racontait des souvenirs à sa fille, ensuite, en revenant de voyage,
12:35 elle lui disait, "Mais tu devrais aller voir les châteaux de la Loire,
12:38 surtout la Normandie", parce que le climat, évidemment,
12:42 lui correspondait davantage que le sud de la France, même si elle aimait Bordeaux.
12:46 Il ne faut pas oublier, les gens se demandent pourquoi,
12:48 ce mois de septembre, le roi d'Angleterre vient encore à Bordeaux,
12:52 comme la reine l'avait fait en 92.
12:55 - C'est parce que les Anglais... - Il sera le 22 septembre, j'apprécie, à Bordeaux.
13:00 - Et Léonard d'Aquitaine avait épousé Henri II Plantagenet,
13:06 la Guyenne était britannique, était anglaise, disons, jusque très longtemps.
13:11 La reine était venue avec le yacht Britannia, maintenant, ils vont prendre le TGV,
13:15 ce qui est un autre moyen de circulation tout à fait commun.
13:19 Mais donc, il y a ce lien avec Bordeaux.
13:21 Et elle connaissait très bien la France, très très bien.
13:25 - Elle était un peu comme chez elle, en quelque sorte.
13:27 - Vraiment, et elle se sentait comme chez elle.
13:29 Et je vous dis, elle parlait d'un français sans accent, pratiquement.
13:35 Ah oui, vraiment, c'est impressionnant.
13:38 - Et ce qui est fascinant, c'est qu'elle est venue tous les dix ans
13:41 pour commémorer le jour J sur les plages du Cotentin et du Calvados.
13:45 - Ah oui, chaque année, au Stréham, je l'ai vue plusieurs fois au Stréham et sur les plages,
13:50 et elle retrouvait, c'était drôle parce que j'ai assisté à une remarque,
13:53 elle embrasse son cousin, enfin son cousin, entre les rois ils sont tous cousins,
13:57 mais le grand Duc Jean de Luxembourg, qui lui avait,
14:01 et le seul souverain qui a vraiment débarqué le 6 juin 1900.
14:06 - Ah, qui était dans le convoi du débarquement.
14:08 - Du débarquement, il a vraiment débarqué au péril de sa vie.
14:10 Et elle lui dit "Oh Johnny, c'est vraiment dommage, on ne se voit qu'aux enterrements".
14:17 Et donc au fond, elle aimait bien venir à ces commémorations
14:21 parce que ça permettait de voir les autres chefs d'État en dehors des choses obligatoires
14:26 qui sont ou les sommets du...
14:29 - Les raouts diplomatiques.
14:31 - Les raouts diplomatiques ou les funérailles.
14:34 Elle trouvait ça plus joyeux de commémorer des victoires.
14:38 - Et oui, et ça importe... Pardon Alizé, on va...
14:40 - Vous qui l'avez, en tout cas, vous êtes retournée avec elle à plusieurs reprises, Stéphane Bern.
14:45 Est-ce qu'elle était profondément sympathique ?
14:49 - Oui, elle était une grand-mère absolument charmante.
14:52 C'est-à-dire, à 10 mètres, c'est un mythe.
14:56 - Ah oui, c'est ça.
14:57 - Et c'est un mythe vivant.
14:59 Un milliard de sujets, les sur-les-billets-de-banque, les timbres...
15:02 - Le Cornwall Wells, tout ça.
15:04 - Et puis le fast autour.
15:06 Et à 2 mètres, c'est une grand-mère charmante.
15:09 Et qui a le sens de l'humour.
15:11 Je me souviens, elle m'a remis une petite décoration très gentiment
15:14 et alors à ce moment-là, elle avait bien travaillé sa fiche
15:17 parce qu'elle était très professionnelle.
15:19 Et vous savez, un truc que les hommes politiques oublient toujours,
15:22 elle vous donnait le sentiment que vous étiez la personne
15:25 qu'elle avait le plus envie de rencontrer ce jour-là.
15:28 On sait bien... - Séduction.
15:30 - Oui, séduction, mais on sait bien que c'est pas le cas.
15:33 Mais elle vous donnait ce sentiment.
15:35 Et elle vous posait des questions tout à fait charmantes.
15:37 Et moi, elle avait bien appris ses fiches,
15:39 elle savait que j'avais fait une émission sur la Reine Victoria.
15:42 Et elle me demande quels genres d'émissions, d'histoires,
15:45 je fais d'autres après la Réunion.
15:46 J'ai dit "Mais madame, j'ai fait une émission sur vous"
15:48 et elle me répond "Mais je ne suis pas morte".
15:50 J'ai dit "Non". Alors, moins flatteur, évidemment.
15:52 C'est comme ça que ça marche dans le métier.
15:54 J'ai dit "Mais madame, vous êtes entrée vivante dans la légende".
15:57 Et effectivement, en fait, on ne se rend pas compte,
16:00 mais quel autre chef d'État a connu autant de présidents français,
16:03 autant de premiers ministres, a régné pendant 70 ans,
16:06 André le racontait tout à l'heure, 70 ans de règne,
16:09 jusqu'à 96 ans, faisant son devoir jusqu'au bout,
16:12 comme un sacerdoce.
16:14 Aujourd'hui, vous savez, au moindre problème,
16:17 les gens démissionnent, "Non, non, c'est trop de travail,
16:21 il y a trop de mails, non, je ne peux pas".
16:23 Elle avait beaucoup d'obligations, beaucoup de vocations,
16:27 elle vivait ça comme un sacerdoce, comme un rôle pour la vie.
16:32 Elle ne pouvait pas abdiquer, elle n'imaginait pas
16:34 comme un fonctionnaire qui a 60 ans, dépose sa couronne
16:37 et son manteau d'Hermine aux vestiaires,
16:39 ce n'est pas possible.
16:41 Elle a dit "Je vous servirai jusqu'à mon dernier souffle".
16:43 En fait, elle a embrassé l'Angleterre.
16:45 Bien sûr, elle était une sorte de mater de l'orosa aussi.
16:48 Et d'ailleurs, avec une conséquence très négative
16:52 pour le Royaume-Uni, je dois l'avouer,
16:54 c'est que les gens ont pensé que tant qu'elle était là,
16:57 tout allait bien. "Oh, ben, maman est là, elle nous protège".
17:00 Et les gens n'ont pas vu que l'édifice à l'intérieur
17:04 se lézardait et qu'après le Brexit,
17:08 que reste-t-il finalement du Royaume-Uni ?
17:11 Mais ça, elle cachait de son manteau d'Hermine
17:14 une sorte de décadence de l'Empire.
17:18 Il y avait le décor, les caméras écroulaient.
17:20 Et elle était là, seule, en tenant bon le gouvernail jusqu'à 96 ans.
17:24 Enfin, pardon, mais deux jours avant de mourir,
17:26 elle recevait encore Least Trust, sa nouvelle première ministre.
17:31 C'était des images incroyables.
17:35 Et puis, je ne dis pas qu'elle a révolutionné le monde,
17:38 mais elle a fait des choses, il y a des images d'elle qui m'amusent,
17:41 en dehors des visites en France.
17:43 Par exemple, quand elle emmène le roi Fad d'Arabie Saoudite,
17:46 elle le conduit, elle le met à côté,
17:49 pour lui montrer que les femmes...
17:50 - Alors que c'était interdit !
17:52 - Elle lui dit "Bon, je vais aller un peu vite, accrochez-vous".
17:56 Et elle est sur son 4x4...
17:58 - En Arabie Saoudite ?
17:59 - Non, en Angleterre, pour lui montrer que les femmes ont le droit de conduire
18:03 et que c'est les femmes qui dirigent dans nos contrées.
18:07 - Quelle femme de tempérament !
18:09 Stéphane Bern, selon vous, aujourd'hui,
18:12 quel est l'avenir de la monarchie britannique ?
18:14 Charles III est un monarque totalement différent de sa mère.
18:18 - Oui, heureusement qu'il est différent de sa mère, vous savez.
18:21 Mais ça fait mille ans qu'on dit que la monarchie britannique
18:24 ne survivra pas aux monarques qui règnent.
18:27 Parce qu'on a du mal, nous-mêmes, à se projeter dans l'avenir.
18:31 Les gens diront "Charles ne sera jamais roi".
18:34 Finalement, il est roi.
18:36 - Roi de transition.
18:38 - Oui, c'est vrai qu'il n'est pas monté à 25 ans,
18:41 sur le trône, il monte à 74 ans.
18:43 Mais je trouve que le système est finalement pas mal,
18:46 parce que vous n'avez pas le choix.
18:47 Vous voyez comment les gens se battent quand ils ont le choix ?
18:50 Là, au moins, il n'y a pas le choix, c'est lui après son fils.
18:53 Alors, il a fait une sorte de tandem avec William et Kate.
18:57 C'est plutôt un trio gagnant, et même il y a Camilla,
19:00 qui est finalement, que les gens détestaient.
19:02 Regardez, la reconversion de cette femme,
19:04 on l'appelait le Rottweiler, la diablesse en jupon.
19:07 - Personne ne pouvait la sentir.
19:09 - Aujourd'hui, tout le monde lui fait la révérence,
19:11 et on lui donne des mâmes plus longs que le bras.
19:13 Donc vous voyez, les Anglais sont assez loyalistes, en fait.
19:16 Ils vont là où est...
19:18 C'est une société pyramidale, ne l'oublions pas.
19:21 Ils regardent toujours vers en haut.
19:23 C'est la couronne qui donne le là.
19:26 Alors, moi, je crois que ça va durer,
19:28 parce que finalement, en face, au dernier sondage,
19:31 il n'y a toujours que 12 à 18% de purs républicains.
19:35 Et puis, qui serait président à la place du roi ?
19:38 - Mais dans les sondages, le prince William reste nettement plus populaire...
19:42 - Oui, mais un roi n'a pas besoin d'être populaire.
19:45 Un roi n'a pas besoin d'être populaire, il est le roi, point.
19:48 Ça sert à quoi la popularité ?
19:50 C'est fait pour les gens qui ont besoin d'être réélus.
19:52 Je pense toujours à la reine d'Angleterre, Elisabeth II,
19:55 qui va chez Eisenhower,
19:57 et Mme Eisenhower ne se souvenait plus très bien des choses.
20:00 Elle disait "Oh, je suis tellement content que votre papa ait été réélu."
20:04 Mais en fait, les rois n'ont pas besoin d'être réélus.
20:09 Ils sont là, donc il n'a que faire de la popularité.
20:12 Il peut dire ce qu'il pense, puisque ça ne va rien changer.
20:15 Il ne se mêle pas de politique d'une manière générale.
20:17 - C'est un roi de convictions, et il a des convictions solides.
20:20 - Franchement, sur l'environnement, il y a 40 ans, on le prenait pour un dingue.
20:24 Aujourd'hui, les gens disent qu'il faudrait peut-être accélérer le processus.
20:28 C'est lui qui est le premier...
20:30 - Et il a créé beaucoup d'emplois en plus.
20:32 - Il a créé un million et demi d'emplois avec Prince Trust et Business in Community,
20:36 la réinsertion des jeunes chômeurs,
20:38 le fait que les communautés...
20:40 Il y a quand même, paradoxalement, des poussées de fièvre en Grande-Bretagne aussi.
20:44 Paradoxalement, la société se tient.
20:48 Alors, c'est vrai que ce sont des communautés qui vivent en parallèle,
20:51 mais qui sont tenues par un ciment invisible qui s'appelle la couronne.
20:56 - Est-ce qu'il sera un grand roi pour conclure ce module de l'émission ?
21:00 - Moi, je crois en tout cas que prendre la succession d'Elisabeth II n'était pas simple.
21:05 Il le fait avec beaucoup de simplicité et de conviction.
21:09 Il imprime sa marque. J'ai écouté son discours, notamment lorsqu'il s'est rendu à Berlin.
21:15 On attend de voir le discours qu'il va tenir devant le Sénat en France.
21:19 Ça va être intéressant parce qu'il écrit lui-même ses textes, il écrit ses discours.
21:24 Et donc, il y met...
21:26 C'est pas seulement le Premier ministre.
21:28 Certes, le Premier ministre valide, mais c'est lui qui les écrit.
21:33 - En tout cas, le roi Charles III, André Bercoff et la reine Camilla effectueront
21:37 une visite d'Etat en France du 20 au 22 septembre à Paris et à Bordeaux,
21:42 comme vous l'avez dit Stéphane Bern.
21:44 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio pour parler de la mission patrimoine
21:48 que vous présidez et du nouveau Loto du patrimoine qui sera lancé le 4 septembre.
21:53 A tout de suite sur Sud Radio. Reste avec nous.
21:55 - Sud Radio, la culture dans tous ses états. André Bercoff, Céline Alonso.
22:01 * Extrait de « Cette douce France » de Stéphane Bern *
22:13 - Eh oui, cette douce France, eh bien on va en parler jusqu'à 14h sur Sud Radio.
22:17 Avec vous Stéphane Bern, vous êtes un ardent défenseur de notre patrimoine.
22:22 En septembre 2017, Emmanuel Macron vous a confié une mission d'identification
22:26 du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement
22:30 pour le restaurer. Alors en six ans, combien de sites en danger ont pu être identifiés
22:36 un peu partout en France ?
22:38 - On a identifié plusieurs milliers de sites qui se sont eux-mêmes signalés
22:43 sur la plateforme participative www.missionbern.fr
22:47 où les gens n'avaient pas besoin de faire de grandes déclarations,
22:50 pas besoin de remplir des papiers, c'était assez simple.
22:54 Ensuite, on passe au tamis de ce que le ministère de la Culture faisait déjà
22:58 et ceux qui étaient sous le radar. Et on a aidé, on a sélectionné 856 déjà en six ans.
23:05 18 emblématiques que j'annonce toujours au printemps, pourquoi ?
23:10 Parce que ça laisse le temps de faire les tickets de grattage avec leurs photos.
23:14 Et ensuite, le 4 septembre, on annonce 100 autres sites, un par département.
23:19 Donc j'ai 18 ambassadeurs pour chaque région de France métropolitaine
23:23 plus les Outre-mer, et je rajoute une centaine,
23:26 c'est-à-dire 118 sites par an. La première année, il y en avait 250
23:29 parce que je voulais frapper fort. Et au fond, on a déjà plus de 63%
23:35 de ces monuments qui ont déjà été sauvés ou qui sont en passe de lettres.
23:40 Et donc, 230 millions récoltés, non seulement avec le loto,
23:44 mais le loto, c'est un levier. C'est-à-dire, à partir du moment
23:49 où les gens ont vu que le loto du patrimoine marchait,
23:51 les collectivités locales se sont mobilisées, l'Europe s'est mobilisée,
23:54 tout le monde a mis la main à la poche. Et puis les Français,
23:57 parce que moi, ce que je remercie, c'est pas l'État, tout ça n'a pas été imposé
24:02 par l'État, par des dirigeants, qui que ce soit d'ailleurs.
24:06 Ce sont les Français qui m'ont fait confiance et qui ont dit
24:09 "Oui, il a raison, ils défendent notre patrimoine,
24:11 et donc on va acheter des tickets, on va gratter des tickets à 18 euros,
24:17 on va participer aux 6 tirages plus un tirage super loto,
24:23 et puis surtout qu'ils vont participer à des cagnottes
24:25 pour augmenter encore la participation.
24:28 Et au fond, c'est les Français que je dois remercier.
24:30 - Beaucoup de gens s'y sont mis. - Ah mais énormément, énormément.
24:32 Je crois avoir contribué, c'est le seul mérite que je m'attribue,
24:35 avoir réveillé la conscience des Français en faveur du patrimoine.
24:40 Parce que c'est quoi le patrimoine ? C'est ce qui nous relie directement
24:43 à notre histoire, à notre passé, c'est un vecteur d'identité
24:47 qui n'est pas hystérisé, on n'est pas ici ou là, c'est de l'identité.
24:51 On peut venir d'ailleurs, on aime notre village dans lequel on vit,
24:55 et on est de ce pays-là, là où il y a le monument.
25:00 Et puis surtout, ce que les gens ont compris, c'est que ça crée de la convivialité,
25:04 des relations intergénérationnelles aussi.
25:07 Parce que dans les associations de défense, c'est une armée de bénévoles,
25:11 vous n'imaginez pas, vous allez dans n'importe quelle région de France,
25:14 vous avez l'association de défense du Vieux Moulin 63,
25:18 mais c'est incroyable, et tous bénévoles, petits et grands,
25:23 des vieux, des jeunes, tout le monde, et puis on fait des kermesses,
25:27 c'est un peu comme le Téléthon, les gens ont une imagination incroyable
25:30 pour trouver des fonds pour restaurer des vieilles pierres qui tombent en ruine.
25:34 Et derrière les pierres, j'ai compris ça, derrière les pierres il y a des gens.
25:38 Parce que c'est vrai que la critique facile quand on défend le patrimoine,
25:41 c'est de dire "bon ok, vous défendez les vieilles pierres, mais il y a des gens qui souffrent".
25:44 Oui, mais derrière les pierres il y a des gens.
25:47 On n'a pas un cœur pour les pierres et un cœur pour les gens.
25:50 On a du cœur ou on n'en a pas, disait Lamartine.
25:53 Mais ce n'est pas ça, c'est aussi que le patrimoine, c'est tous les gens qui les ont construits.
25:57 Il y a une espèce de transmission humaine aussi qui est très forte.
26:02 Et André, il ne faut pas oublier, les 45 000 artisans d'art
26:05 qui sentent les chantiers de patrimoine, non seulement n'existeraient plus,
26:09 n'auraient plus de travail, mais surtout, ça serait une rupture de la chaîne.
26:13 C'est-à-dire que ce sont des métiers ancestraux qui se transmettent de père en fils,
26:18 de mère en fille, ou de père en fille, depuis des générations.
26:22 Tailleur de pierre, couvreur, charpentier, vitrailliste, staffeur, doreur,
26:27 tous ces métiers, 45 000 emplois.
26:30 Plus 500 000 emplois impactés directement par le tourisme patrimonial.
26:35 Donc moi je pense à toutes ces femmes et tous ces hommes qui travaillent directement avec le patrimoine
26:39 et qui chaque fois me disent merci grâce à vous.
26:43 Et puis surtout ça fait vivre les villages parce qu'on dit "ah où le patrimoine ?"
26:46 Quand vous dites patrimoine en France, les gens pensent château de Versailles, Fontainebleau, Chambord.
26:51 Non, il y a nos petites églises dans les campagnes.
26:54 Le patrimoine, 52% du patrimoine est dans des communes de moins de 2 000 habitants.
27:00 Souvent c'est la seule richesse du village.
27:03 Donc si vous voulez, c'est la petite église de campagne, le lavoir, la fontaine, le pont, le four à pain,
27:11 tout ce petit patrimoine vernaculaire.
27:13 J'essaye de convaincre les mères aussi que le vrai patrimoine c'est aussi les maisons.
27:18 Si on arrêtait de mettre des volets électriques et des vérandas,
27:23 la joliesse de nos villages, d'ailleurs je présente une émission tous les ans
27:28 qui s'appelle "Le village préféré des français".
27:30 Ça devient difficile de sélectionner des villages ?
27:32 Juste un mot Stéphane Bern là-dessus.
27:34 Est-ce qu'on n'est pas en train, franchement, avec conviction,
27:37 de détruire un peu ça avec toutes ces règles soi-disant pour la transition écologique
27:42 où on oublie, attention, oui mais il faut protéger ceci, il faut protéger ça,
27:47 et au long, on détruit quand même ce patrimoine.
27:50 On détruit le patrimoine d'abord parce que maintenant il y a les nouvelles normes techniques et thermiques
27:54 et peut-être il faudrait des dérogations.
27:57 Alors oui, dans un château fort, ça va être difficile de mettre un accès handicapé.
28:01 Et puis ça va être difficile avec des murs de 6 mètres
28:06 de mettre une chose thermique qui soit aux normes européennes.
28:10 Le problème, pardon de le dire, mais encore une fois l'Europe se mêle de choses
28:14 qui sont normatifs donc pour tout le monde
28:17 mais qui ne rentrent pas dans des considérations particulières.
28:20 On a ça, nous on doit se battre et j'invite les français à se battre
28:24 pour défendre l'essence de la vande, pour défendre le plomb pour les vitraux
28:28 parce que c'est en train, il est menacé par l'Europe,
28:31 pour défendre justement le fait que oui, il y a certains monuments historiques,
28:37 il faut des exceptions, on n'est pas obligé d'en faire des habitations.
28:41 - Stéphane, ce que vous avez, et pas seulement vous, nous l'Assue on rejoint,
28:45 tous ces amateurs, ils ne sont pas simplement marxistes d'école primaire,
28:49 qui dit du passé faisons table rase.
28:51 Or, si vous faites table rase, c'est à dire que vous supprimez
28:54 tout ce qui est la transmission, tout ce qui est le patrimoine,
28:57 mais part du moins c'est l'ADN quand même.
28:59 - C'est pire que ça, c'est un peuple qui ne sait pas d'où il vient,
29:02 ne sait pas où il va et il se condamne lui-même
29:05 à revivre les traumatismes du passé.
29:08 Et il suffit de relire l'histoire.
29:12 Ça m'amuse d'ailleurs qu'il y a beaucoup de profs d'histoire
29:15 qui militent justement pour faire du passé table rase
29:18 alors que c'est comme s'ils se tiraient une balle dans le pied.
29:21 Alors que même, il ferait bien de relire justement certains...
29:25 Au contraire, il faut être l'estomac de la France,
29:28 il faut tout avaler, tous les régimes,
29:31 depuis la Gaule, même l'Antiquité.
29:35 - Depuis Clovis, depuis avant.
29:37 - Il faut tout assumer.
29:39 Je ne sais pas pourquoi, c'est comme les églises,
29:42 évidemment les gens me diront "ah, c'est un sénateur communiste,
29:45 Pierre Ouzoulias, qui m'a alerté sur l'état du patrimoine religieux en France,
29:50 qui s'est défendu, qui a fait un rapport au Sénat extraordinaire
29:53 pour montrer qu'il fallait vraiment faire quelque chose,
29:56 parce que c'est notre histoire aussi, qu'on soit religieux ou pas.
29:59 - Les édifices religieux, c'est 30% des dossiers que vous recevez
30:04 à la mission Bern, c'est incroyable.
30:06 - Mais dans chaque village de France, il y a une église.
30:08 Alors après, vous pouvez tourner le problème dans tous les sens,
30:11 vous pouvez dire que non, la France n'est pas un pays d'origine chrétienne,
30:14 et bien si, on ne va pas renier notre histoire, premier point.
30:17 Deuxième chose, il y a une déchristianisation du pays,
30:20 il faut bien le reconnaître, du coup ça n'est plus un enjeu électoral pour un maire.
30:24 Donc si vous voulez, quand le maire, il a son budget,
30:27 la ligne budgétaire entretienne de l'église, il va la supprimer,
30:31 et puis à la place, il va mettre, parce que les gens demandent
30:34 un nouveau stade de foot, des équipements scolaires.
30:37 - Il va mettre une médiathèque ou n'importe quoi.
30:39 - Sauf qu'au bout d'un moment, comme je leur dis,
30:41 quand les gens vont se faire enterrer, ils iront dans la médiathèque
30:44 ou dans la déchetterie, ça va être difficile quand même de leur expliquer.
30:48 Parce que, on le sait tous, en tout cas je pense à ceux qui vivent
30:51 dans des copropriétés, si vous n'entretenez pas le patrimoine commun,
30:55 et bien la facture, à terme, est beaucoup plus lourde,
30:59 parce que tout se dégrade. Au contraire, il faut investir dans le patrimoine.
31:02 Je pense que le patrimoine, ce n'est pas un coût, c'est un investissement,
31:06 ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité.
31:08 Tout permet de vivre ensemble, c'est ce qui fait nation.
31:11 On cherche ce qui fait nation, c'est ça.
31:14 C'est de vibrer autour d'un patrimoine commun.
31:17 - Alors justement, vous travaillez à la création d'un fonds
31:20 pour préserver les édifices religieux et sauver notre patrimoine religieux
31:24 de proximité, où en êtes-vous ?
31:26 - Les choses avancent très bien, d'abord parce qu'il y a beaucoup
31:30 de chefs d'entreprise ou de particuliers qui financent ça.
31:35 Avec la Fondation du Patrimoine, on a commencé à remettre des prix,
31:39 à trouver des solutions, y compris pour des édifices religieux
31:43 qui ont été désacralisés, mais pour les journées européennes
31:47 du patrimoine, le président de la République a entendu notre appel
31:50 et je crois qu'il va annoncer un plan patrimoine religieux,
31:53 parce que ce n'est pas faute d'avoir dit depuis 3-4 ans,
31:56 depuis l'incendie de Notre-Dame, c'est bien gentil de sauver
32:00 Notre-Dame de Paris qui a 1000 ans d'histoire,
32:03 en trouvant 900 millions d'euros, mais il y a autant de petites églises
32:09 qui ont 1000 ans d'histoire et pour lesquelles on ne trouve pas
32:12 1 million d'euros pour refaire la toiture et le clocher.
32:15 Alors c'est 900 millions d'un côté, 1 million de l'autre.
32:19 Les gens, je comprends les Français à la fin, ils se disent
32:21 "mais tout est pour Paris". Alors pour le Grand Palais,
32:24 on trouve des fonds, pour Notre-Dame de Paris, on trouve de l'argent,
32:27 mais notre petite église qui nous concerne, nous, c'est difficile.
32:30 - Oui, on n'a pas.
32:31 - Et notre président Emmanuel Macron, il est conscient justement
32:34 de l'urgence de protéger ce patrimoine religieux de proximité ?
32:37 - Je veux croire, vous savez, moi je ne cesse de bandriller,
32:41 il m'a confié une mission, en même temps je suis un peu le poil à gratter,
32:46 parce que je passe mon temps à râler, à pleurnicher ou à tempêter,
32:51 je me suis battu pour qu'on me redonne les taxes que l'État,
32:55 tout d'un coup j'ai découvert que l'État prenait des taxes.
32:57 Donc c'est vrai qu'on a un rapport un peu musclé sur les questions du patrimoine,
33:00 mon seul parti, c'est le parti du patrimoine.
33:02 - Mais justement Stéphane Bern, de ce point de vue là,
33:04 est-ce qu'il n'y a pas une action, vous le faites peut-être,
33:06 mais est-ce que ce n'est pas lié à une action d'éducation dans les écoles ?
33:10 - C'est en train de se faire André.
33:12 - Ce que c'est que le patrimoine, c'est ça ?
33:14 - Mais dans les écoles, il y a énormément de concours auprès des gamins,
33:17 "Décide-moi ton patrimoine", il y a plein d'initiatives qui sont faites
33:21 pour faire aimer le patrimoine.
33:22 Et je dois reconnaître, j'ai connu pas mal de ministres,
33:25 depuis que j'ai la mission, je me suis bien entendu
33:28 avec tous les ministres de la culture.
33:30 Celle qui est la plus proactive, c'est Rima Abdoulmanak,
33:34 l'actuelle ministre de la culture, peut-être parce qu'elle vient
33:37 d'un pays où on a détruit le patrimoine, le Liban.
33:39 - Ah oui, c'est clair.
33:40 - Et donc pour elle, il y a une urgence absolue.
33:43 Parce que détruire le patrimoine, c'est détruire la mémoire des gens.
33:47 - Et oui, c'est l'ADN.
33:49 - Et si on détruit la mémoire des gens, les gens ne savent plus d'où ils viennent.
33:52 Et on est comme un canard sans tête, si on ne sait pas où on va.
33:56 Donc je crois que c'est beaucoup plus important qu'on ne se l'imagine.
34:02 Vous savez, c'est comme une clé de voûte, vous dites "ah c'est décoratif, c'est joli",
34:06 ben ouais mais tu l'enlèves et tout s'effondre.
34:08 Donc ce patrimoine-là, celui qui est dans nos régions,
34:12 et puis alors, soyons pragmatiques, c'est ce qui fait qu'on est le premier pays
34:17 visité au monde. 90 millions de visiteurs, ils ne viennent pas pour notre sens des langues,
34:21 ni pour notre sourire, ils viennent pour nos plages, nos montagnes, nos villes.
34:25 - Ils ne viennent pas pour les McDo et les Burger King.
34:27 - Ils viennent pour voir le patrimoine. Principalement.
34:30 D'ailleurs, c'est presque un drame parce que je discutais avec Catherine Pégard,
34:34 la présidente de Versailles, et elle me dit "mais ce qui est fou, c'est qu'on a
34:36 les étrangers du monde entier qui viennent visiter Versailles,
34:39 mais on n'a pas les Franciliens. Les gens qui sont le plus près,
34:41 ils ne viennent pas voir Versailles". Non mais c'est à côté, on aura le temps,
34:44 comme la Tour Eiffel. - Comme la Tour Eiffel, les Parisiens
34:47 qui ne vont jamais à la Tour Eiffel, c'est classique.
34:49 Alors le sixième, effectivement, l'auto du patrimoine aura lieu,
34:53 vous en avez parlé tout à l'heure sur ce radio, du 4 au 16 septembre.
34:57 18 sites emblématiques de nos régions étaient retenus pour en bénéficier.
35:02 - Plus 100 autres. - Qui seront annoncés le 4 septembre.
35:05 Mais là, déjà, parlez-nous des sites régionaux.
35:07 - Oh, c'est de mémoire. Là, vous vous faites travailler au retour de vacances.
35:12 - Alors je les ai sous les yeux, je peux vous aider.
35:14 - Les ateliers Lorrain, à Chartres, l'atelier du Vitrail,
35:18 très important les métiers d'art. Nous avons également la synagogue
35:22 d'Elbeuf en Normandie. Nous avons, si on va en Bretagne,
35:28 vous allez rafraîchir ma mémoire. - Elle est rafraîchie, Céline.
35:32 - Il y a un site galoromain, non ? - Un site galoromain, absolument.
35:35 - Il y a le pont Agduc aussi romain à Ancygnon.
35:38 - On a la fondation Pacha à la Seine-sur-Mer,
35:41 qui appartient à l'enseignement supérieur.
35:44 - Comment vous choisissez ? Comment c'est sélectionné ?
35:49 - C'est une façon de montrer la diversité, la variété du patrimoine.
35:53 Au début, quand j'ai été nommé, les gens disaient qu'il y aurait des églises et des châteaux.
35:56 Bern, c'est le trône et l'hôtel. J'ai voulu leur prouver qu'il y aurait
36:00 beaucoup de patrimoine ouvrier et industriel, parce que c'est aussi la mémoire des gens.
36:04 On essaie de montrer dans ces 18 sites emblématiques,
36:08 qui sont mes ambassadeurs au fond, qu'il y en a un par région.
36:11 Les gens dans chaque région de France peuvent s'identifier.
36:14 - En Guyane aussi, en Martinique. - Et dans les Outre-Mez.
36:17 - Et la variété ? - Évidemment, on choisit.
36:19 Ce sont des sites énormes, parce qu'il s'agit d'une enveloppe de 500 000 euros,
36:23 laquelle va débloquer 1,5 million par site.
36:28 Avec ça, ils arrivent à récolter 1,5 million supplémentaire.
36:32 Ce sont des gros chantiers. On essaie de prendre des mastodontes
36:36 qui ont vraiment besoin d'être restaurés.
36:39 Dans le maillage territorial qu'on annonce le 4 septembre,
36:42 les 100 autres sites, ça peut aller de 20 000 ou 30 000 euros jusqu'à 200 000 euros.
36:46 Ce sont des enveloppes plus restreintes.
36:49 Mais ces sites emblématiques sont importants pour montrer la grande variété de notre patrimoine.
36:53 Il y a toutes sortes de bâtiments qui ont tous besoin d'être sauvés, qui nous représentent.
37:01 - Et aujourd'hui, tous les sites qui ont été retenus, départementaux et régionaux,
37:05 pour bénéficier de ce loto, la facture, c'est combien d'euros ?
37:10 - On va dépenser les 230 millions d'euros que l'on a récoltés.
37:16 On ne paye, je tiens à le préciser, d'abord la Fondation du patrimoine
37:21 a eu une note excellente de la Cour des comptes pour la gestion.
37:26 Mais une chose est claire, c'est qu'on ne paye que les factures des travaux réalisés.
37:32 On donne une avance, mais ensuite on ne paye que les travaux réalisés.
37:36 Parce que c'est trop facile, on aide des mairies, on aide des associations,
37:42 on aide des particuliers aussi, et donc on veut s'assurer qu'ils n'empochent pas l'argent pour revendre.
37:47 - Stéphane Bernemoy, une question, j'aimerais avoir votre sentiment,
37:51 étant donné vos partis pris et vos récents du terme,
37:55 sur cette espèce de, non pas de chaîne qu'on abat, mais de statut qu'on abat.
38:00 Vous savez, au nom de telle ou de telle idéologie, on dit "ah, tel, tel,
38:04 Saint-Martin, il ne devrait pas être là, la statue de Saint-Martin,
38:07 la statue de tel, je ne parle pas de Colbert, et puis de beaucoup d'autres".
38:11 - Il y a deux choses André, il y a les statues religieuses.
38:15 Je trouve assez étonnant qu'alors qu'il y a eu des référendums locaux,
38:19 et que les gens ont voté pour le maintien des statues,
38:22 mais qu'on ait réussi devant la justice à obtenir des jugements,
38:27 alors je crois qu'elles vont être déplacées de quelques mètres.
38:30 - Oui, c'est ça, pour Saint-Martin en tout cas.
38:33 Je trouve ça dommage parce que ça fait partie de la mémoire collective.
38:36 - Et pour les autres, les Colbert et les compagnies.
38:39 - Pour les Colbert et pour les autres. Je trouve que détruire une statue,
38:43 c'est comme si on mettait l'histoire comme une poussière sous le tapis.
38:47 Et donc on ne va plus la prendre.
38:49 Chaque statue, vous l'avez remarqué, a sa part d'ombre et de lumière.
38:52 Je trouve que ce serait plus intelligent d'écrire au pied des statues
38:57 la véritable histoire des femmes et des hommes dont on a érigé un monument.
39:01 - Comme chacun personne n'est un ange et personne n'est...
39:04 - Exactement, tout le monde a sa part d'ombre et de lumière.
39:07 Parce que si on veut refaire l'histoire, alors dans ce cas-là,
39:10 s'il faut détruire tous les monuments qui ont été construits avec l'argent des négriers,
39:14 je pense qu'il n'y aurait plus un monument en place à Paris.
39:17 Donc c'est bien de faire son examen de conscience,
39:20 de l'écrire dans les livres d'histoire,
39:22 mais détruire l'histoire au nom d'un anachronisme en quelque sorte,
39:26 parce qu'il faut se replacer dans le contexte de l'époque.
39:30 Pour autant, moi je crois à l'inverse que le patrimoine réconcilie les mémoires.
39:35 Je donne un exemple, j'étais à la Martinique,
39:37 on essaye de restaurer des forts militaires, la présence française,
39:41 des maisons créoles, des esclaves, et puis les habitations des colons.
39:48 De telle sorte qu'on essaye, par tout un travail pédagogique,
39:52 à travers la restauration du patrimoine,
39:54 de dire que finalement, aujourd'hui, en 2024,
39:57 on est tous libres et égaux en droit.
39:59 On peut peut-être vivre ensemble,
40:01 on peut peut-être vivre ensemble en restaurant les mémoires de tous.
40:04 J'étais il y a quelques mois à La Réunion
40:07 pour inaugurer des temples tamoules
40:09 qui ont été restaurés avec l'argent de la mission Berne.
40:13 Ce que je trouve intéressant, c'est pourquoi il y a des temples tamoules là à La Réunion.
40:17 Parce que quand on a aboli l'esclavage,
40:19 il a fallu faire venir des indiens,
40:21 qui travaillaient moins cher que les voilà,
40:24 mais qui n'étaient pas des esclaves,
40:26 donc on leur a construit des temples.
40:28 Mais l'accueil qu'on a reçu, c'était vraiment incroyable.
40:32 Et donc je crois qu'on peut réussir quelque chose avec le patrimoine.
40:36 Et vous savez Stéphane Méhen, c'est exactement en fait le parti et ça,
40:40 est-ce qu'on choisit le passé comme richesse ou le passé comme poison ?
40:43 Au contraire, c'est une richesse pour l'avenir.
40:45 Peut-être que ce passé, qui parfois nous empoisonne,
40:48 peut-être que ce passé peut nous rapporter aujourd'hui des dividendes
40:51 et nous permettre de construire l'avenir,
40:53 à la fois sur le plan éducatif,
40:55 mais aussi financièrement,
40:57 parce qu'il est visité le patrimoine,
40:59 surtout pour les journées européennes du patrimoine.
41:02 40e journée du patrimoine, patrimoine vivant,
41:05 patrimoine sport et culture,
41:07 puisque évidemment dans quelques mois,
41:09 nous aurons les Jeux Olympiques de Paris 2024.
41:11 Et oui, et ça aura lieu dans deux semaines,
41:13 à partir du 15 septembre de mémoire.
41:15 Stéphane Baird, on va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
41:17 Nous allons parler de la Cité Internationale de la langue française,
41:20 qui est située au cœur du château de Villers-Cotterêts.
41:24 Quelle est l'ambition de ce nouveau lieu culturel
41:27 qui va ouvrir bientôt ses portes au public ?
41:30 Réponse dans un instant sur Sud Radio, à tout de suite.
41:33 Sud Radio, la culture dans tous ses états.
41:36 André Bercoff, Céline Alonso.
41:38 Il est venu le temps des cathédrales.
41:44 Le monde est entré dans un nouveau millénaire.
41:52 Un volume en l'air.
41:54 Et oui, Notre-Dame de Paris qui a failli être blessée à mort
41:57 le 15 avril 2019.
41:59 Et on l'a vu, André Bercoff, heureusement, elle reprendra vie en 2024.
42:03 Stéphane Baird, comment avez-vous réagi quand vous avez vu ce joyau en flamme ?
42:08 Comme tout le monde, j'étais en larmes.
42:10 C'est le livre d'histoire de la France.
42:12 C'est notre mémoire collective.
42:14 Cette cathédrale.
42:16 On pensait que nous n'étions que mortels et qu'elle serait éternelle.
42:20 Au fond, c'est comme des parents qui voient partir un enfant avant eux.
42:26 Ce n'est pas dans l'ordre des choses.
42:28 Elle avait survécu à tout.
42:30 Aux guerres, aux révolutions.
42:32 Elle avait été le témoin de tout.
42:34 Sa renaissance, je n'aime pas la reconstruction.
42:37 Il faut la restaurer à l'identique comme elle a été classée.
42:40 C'est les règles, c'est la loi, c'est les accords de 1963.
42:45 Avec sa flèche qui avait été classée en 1862 par Viollet-le-Duc.
42:49 Et qui lui donnait sa dimension, son équilibre.
42:55 Je suis très heureux. J'espère être invité en 2024 pour assister à ça.
43:02 Vous vous rappelez ce merveilleux titre d'un film d'Alain René, "Les statues meurtent aussi".
43:06 C'est magnifique.
43:08 Stéphane Bern, parlons à présent de votre émission "Le monument préféré des Français"
43:12 qui revient sur France 3 le 13 septembre à 21h10.
43:15 Vous présenterez cette émission depuis la Cité internationale de la langue française
43:19 qui est située au sein du château de Villers-Cotterêts.
43:23 Ce joyau de la Renaissance, en quelques mots, quelle est son histoire ?
43:27 Son histoire est extraordinaire.
43:29 C'est l'un des seuls châteaux de François 1er qui n'est pas été restauré.
43:32 Qui était même dans un état de déréliction et d'abandon scandaleux.
43:36 Je l'avais d'ailleurs dénoncé en 2017 dans une émission de Secrets d'Histoire.
43:39 Je crois qu'Emmanuel Macron avait entendu cet appel.
43:43 Et il a décidé d'en faire son chantier présidentiel.
43:46 Et donc plutôt que de dépenser l'argent de l'état à se faire une sorte de folie mégalomaniaque,
43:53 il a dit "je vais restaurer un monument".
43:55 Je trouve qu'un jeune président sonore a à défendre un vieux monument
43:59 alors que d'autres plus âgés présidents ont créé quelque chose de tout pièce.
44:03 Alors que des vieux présidents sonores...
44:05 A faire n'importe quoi.
44:06 Des pyramides modernes.
44:08 J'aime beaucoup les pyramides du Louvre.
44:10 Ce sera le premier lieu culturel entièrement dédié à la langue française.
44:14 Exactement. Parce que c'est pourquoi.
44:16 Parce que 1539, les édits de Villers-Cotterêts instituent le français comme langue officielle
44:21 dans les textes juridiques à la place du latin et du patois pour qu'on ait une langue en commun.
44:26 Et cette langue en commun est celle de 321 millions de personnes dans la francophonie.
44:31 Donc ça devient la cité internationale de la langue française.
44:35 J'ai eu la chance de présenter l'émission "Le monument préféré des français" de 2023 en direct depuis cet endroit.
44:41 Je vous assure que c'est fabuleux.
44:43 La restauration est magnifique.
44:45 C'est le centre des monuments nationaux qui gère ça.
44:48 Il faut vraiment aller voir les travaux de restauration.
44:50 Nous irons voir Villers-Cotterêts, ça c'est clair.
44:52 Et oui, portes ouvertes au sein de cette cité prévue du 21 au 29 octobre.
44:58 Emmanuel Macron va l'inaugurer le 19 octobre prochain André Bercoff.
45:03 Stéphane Bern, merci d'être venu sur Sud Radio.
45:05 Je rappelle que "La Reine qui aimait la France", votre livre qui raconte cette royale love story entre Elisabeth II et notre pays
45:12 est paru chez Plon.
45:14 Tout de suite sur Sud Radio, vous retrouvez Brigitte Lahaye.
45:17 de la suite.

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