Les informés du matin du jeudi 31 août 2023

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00:00 Ravie de vous retrouver pour les informer. On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info, toujours avec Renaud Dely.
00:14 Bonjour Renaud. Et nos informés du jour. Bonjour Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs.
00:19 Gilles Bernstein à vos côtés, éditorialiste politique à France Info Télé. Bienvenue à tous les deux.
00:25 Bonjour tout le monde. Renaud Dely, on commence avec cette tentative de dialogue organisée hier par Emmanuel Macron.
00:30 Une réunion historique selon les mots d'Olivier Véran tout à l'heure. Il a passé plus de 12 heures avec les chefs d'opposition. Ça vous fait sourire ?
00:38 Il y a plein de choses qui me font sourire. Vous savez, ça y est, historique peut-être. L'histoire le dira. En tout cas, inédite, ça c'est clair.
00:44 12 heures, vous le disiez, un long, un très très long groupe de parole. Donc Emmanuel Macron, le chef de l'État,
00:49 et puis les chefs de tous les partis représentés au Parlement qui ont un groupe au Parlement. 12 heures pour aborder de nombreux sujets.
00:57 Pas d'annonce vraiment concrète à la sortie, si ce n'est donc l'hypothèse d'éventualité, la probabilité d'une grande conférence sociale.
01:06 Et pourtant, après ce groupe de parole, donc, il va falloir passer aux travaux pratiques pour le gouvernement,
01:12 notamment sur un sujet qui a fait partie d'ailleurs du menu abordé hier, la question de l'immigration,
01:17 puisqu'un projet de loi sur l'immigration doit être discuté prochainement, à partir de la fin du mois au Sénat, à partir de la fin du mois de septembre.
01:26 Et pourtant, les positions entre le gouvernement d'une part et puis la droite, un LR qui est un allié potentiel de l'exécutif sur ce sujet,
01:33 semblent encore extrêmement éloignées les unes des autres.
01:36 Éric Ciotti, le patron de LR, qui participait à ces rencontres de sundi, rappelait ce matin, sur France 2, les exigences de la droite sur l'immigration.
01:46 Nous, nous voulons faire, je dirais, deux coups en un.
01:50 On réforme la Constitution pour élargir la possibilité aux Français de s'exprimer.
01:55 Et on porte les grands sujets sur l'immigration, notamment sur les quotas migratoires, le fait que la loi puisse fixer un plafond migratoire.
02:05 Alors, un référendum sur l'immigration, pour l'heure, le gouvernement ne veut pas en entendre parler.
02:09 Parler, parler, parler longtemps et toute la nuit, c'est bien, mais est-ce que le gouvernement peut réussir à trouver des alliés, des appoints pour bâtir des majorités,
02:18 notamment pour faire adopter ce texte ?
02:20 Carole Barge, Andelops.
02:22 D'abord, il y avait un côté dans ces rencontres de sundi, puisque c'est l'expression consacrée, il y avait un côté épreuve d'endurance, quand même.
02:30 Parce que jusqu'à 12 heures enfermées, sans doute beaucoup a écouté Emmanuel Macron, dont on sait qu'il adore parler.
02:38 Oui, mais ça, on le sait, c'est habituel. Voilà.
02:42 Et donc, je ne reviendrai pas sur l'opération de communication, qui était assez évidente,
02:49 qui était une manière de reprendre la main, effectivement, parce qu'il n'a qu'une majorité relative, il faut le rappeler,
02:56 et que, bien que la majorité se tarde d'avoir fait passer un certain nombre de textes au Parlement, au cas par cas, et qu'elle peut continuer comme ça,
03:06 il y a eu quand même des événements en France qui ont démontré une sorte de crise de l'autorité.
03:11 Donc c'était une manière, évidemment, pour Emmanuel Macron de reprendre la main.
03:15 Qu'est-ce que ça peut donner à la sortie ?
03:17 Là, on va être plus dubitatif. Éric Ciotti, lui-même, ce matin, n'a pas caché son scepticisme, a-t-il dit.
03:26 Et effectivement, l'un des gros... Et c'est vrai que pour le moment, la seule chose concrète, en tout cas dans les informations qui sortent,
03:34 c'est l'annonce d'une conférence sociale. Franchement, il n'y avait pas besoin de douze heures de discussion
03:40 pour aboutir à l'annonce de la réunion d'une conférence sociale. Pour le reste...
03:46 Elle n'est pas calée, c'est ce que disait Olivier Véran, c'est l'idée qui est mise en...
03:50 En plus.
03:51 Peut-être une nouvelle rencontre, justement, pour caler la date de la conférence sociale.
03:54 Voilà, par exemple. Bon, pour le reste, on sait très bien que le point de l'achoppement qu'il y avait entre LR et Emmanuel Macron,
04:02 qui veut surmonter les difficultés que constitue pour lui la majorité relative, c'est de trouver un accord avec LR sur l'immigration.
04:11 Là, je vous avoue franchement que je suis, moi aussi, très sceptique, parce qu'on sait très bien que les accords sont profonds.
04:20 Apparemment, LR pense ou espère que la majorité va céder sur le sujet des métiers en tension,
04:28 qui, pour LR, s'apparente à une régularisation...
04:35 Régularisation des travailleurs sans papier.
04:38 Des travailleurs sans papier, voilà. Et un appel d'air. Ils ont l'impression que la majorité pourrait céder sur ce point.
04:43 J'en suis moins certaine, parce que pour la gauche, c'est un chiffon rouge.
04:47 Gilles Borstein, juste après le Fil-Info, vous nous direz votre avis.
04:50 Ce que vous voulez.
04:51 On écoute d'abord Maureen Swiniard pour les dernières infos.
04:54 C'est plus que prévu. L'inflation rebondit. Elle est de 4,8% sur un an au mois d'août.
04:59 C'est notamment dû à une hausse des prix de l'énergie, nous dit l'Insee ce matin.
05:03 La majorité se félicite. L'opposition est sceptique et critique après les discussions de Saint-Denis.
05:09 Le chef de l'État et les chefs des partis politiques ont discuté jusqu'à 3h du matin.
05:13 Aucune annonce du président, mais Emmanuel Macron veut déjà programmer un nouveau rendez-vous pour trouver des consensus.
05:20 Une note de service sera envoyée dans la journée au chef d'établissement pour clarifier la règle sur l'Abaya.
05:26 C'est ce qu'indique sur France Info ce matin le porte-parole du gouvernement.
05:29 Le ministre de l'Éducation avait annoncé cette semaine que ce vêtement porté par certaines femmes musulmanes
05:36 allait être interdit dans les établissements scolaires.
05:39 Impossible règlement de compte à Marseille.
05:41 Un nouveau mort cette nuit dans le 14e arrondissement de la ville.
05:44 Un homme tué par balle près d'un point de trafic de drogue.
05:47 Au lendemain du coup d'État au Gabon, le chef de la diplomatie européenne indique que le scrutin présidentiel avait été entaché d'irrégularité.
05:55 Le président sortant à Libongo, maintenant destitué, avait été donné vainqueur par les autorités.
06:12 Nous sommes toujours avec Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs, et Gilles Borstein, éditorialiste politique à France Info Télé, et notre Renaud Delis.
06:20 Juste avant le Fil info, on disait, finalement pas grand chose est sorti de cette rencontre qui a duré pourtant 12 heures avec l'opposition, entre le président et l'opposition, sauf la conférence sociale.
06:31 Sauf la conférence sociale, et c'est vrai que, force est de constater que la seule chose concrète,
06:36 alors Olivier Véran a dit qu'on n'était pas encore tout à fait dans le concret, mais enfin, est plutôt quelque chose porté par la gauche.
06:42 Olivier Faure avait dénoncé par avance un date, un rendez-vous entre la majorité et Éric Ciotti.
06:48 Bon, voilà, ce qui est sorti est quand même quelque chose qui est plutôt de gauche.
06:52 J'observe aussi que cette promesse de conférence sociale vient contrarier un invariant du macronisme.
06:58 On n'augmente pas les impôts. Il y a toujours eu, depuis le début des quinquennats, que l'économie était une chose microéconomique,
07:04 que ça devait se gérer au sein des entreprises, que les syndicats, quand on dit qu'il n'y avait pas que Emmanuel Macron voulait contrer les corps intermédiaires,
07:12 ils considèrent que les syndicats, c'est dans l'entreprise que ça se passe.
07:14 Tout ce qui a trait à la négociation nationale, Emmanuel Macron, Alexis Colère, Bruno Le Maire, tout ça, sont très rétifs à ça.
07:20 On verra ce que ça donne. J'observe qu'il y a eu hier un petit point, disons, une petite contradiction avec ce qui a été jusqu'à présent.
07:27 Un invariant du macronisme. Pour le reste, on sait qu'Emmanuel Macron a toujours fait preuve de créativité organisationnelle,
07:35 avec des éléments inédits, avec toujours des trucs inédits.
07:39 Tout ça, c'est ironique, en fait, ce que vous dites.
07:41 Non, non, non. Qu'il a été créatif, c'est vrai. Il y a eu le grand débat national. Il y a eu les conférences, il y a eu les...
07:46 Les conventions citoyennes.
07:47 Les conventions citoyennes. Il faut toujours avoir un Renaud Delis avec soi. Les conventions citoyennes.
07:51 Il y a eu le CNR. Bon, c'est sûr que la postérité de ces choses-là n'est pas évidente.
07:55 Alors, qu'en sera-t-il de la postérité de la nuit de Saint-Denis, si je puis dire ? Je n'en sais rien.
08:01 Comme Carole, je ne suis pas très optimiste. Après, reste effectivement la question de l'immigration.
08:06 Moi, je suis comme Carole. Je pense que l'accord est compliqué. Je pense que chacun s'est beaucoup engagé, les Républicains, à dire
08:13 « Il y a une ligne rouge, c'est cette régularisation, nous ne l'accepterons jamais ».
08:17 Mais si Emmanuel Macron y renonce, il renonce jusqu'à la fin des temps ou en même temps,
08:21 parce que s'il y a bien une loi sur laquelle le « en même temps » est possible, vous l'exprimez comme vous voulez,
08:25 être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants, comme le disait Gérald Darmanin,
08:29 mieux intégrer ceux qui sont là et être plus dur avec ceux qui n'ont pas vocation à rester,
08:32 vous expliquez ça comme vous voulez, tout le monde comprend ce que cette loi voulait dire.
08:36 En gros, on régularise ceux dont on sait qu'ils ne partiront jamais et on accélère le départ de… Voilà.
08:40 Si Emmanuel Macron renonce à ça, je pense que c'est la fin du « en même temps ». Il sera définitivement un président de droite.
08:50 Sauf qu'il a besoin d'une majorité pour finir ce texte.
08:52 Absolument. Juste pour venir d'un mot sur l'histoire de la conférence sociale, certes il y a une inflexion du Macronisme en la matière,
08:58 je vous rejoins, Gilles Bantian, mais pour autant elle reste quand même dans la main des partenaires sociaux.
09:01 Tout dépendra évidemment de l'attitude des partenaires sociaux lors de cette future conférence sociale.
09:04 Ce qui d'ailleurs illustre aussi peut-être ce qui participe de la stratégie ou de la tactique aujourd'hui d'Emmanuel Macron,
09:11 y compris avec cette conférence sociale, y compris donc avec ses rendez-vous de Saint-Denis de cette nuit,
09:17 ses rencontres de Saint-Denis, et puis peut-être pour ce qui est du projet de loi d'immigration,
09:21 on a le sentiment que l'exécutif prend un témoin à l'opinion sur le mode « nous faisons des efforts, nous parlons à tout le monde,
09:28 nous sommes prêts à tendre la main ». Qu'il s'agisse d'une conférence sociale, qu'il s'agisse de ses rencontres de Saint-Denis,
09:34 peut-être qu'il s'agisse du projet de loi sur l'immigration qui va venir au Sénat à la fin du mois de septembre.
09:39 Et si jamais ça échoue, ce ne sera pas de notre faute.
09:41 C'est parce que, par exemple, le Medef se sera montré inflexible, les patrons se seront montrés inflexibles sur la question salariale,
09:48 c'est parce que la droite se sera montrée beaucoup trop radicale et inflexible elle aussi sur l'immigration,
09:54 en exigeant absolument un référendum qui permette à terme de déroger aux règles européennes en matière de politique migratoire, etc.
10:00 Ce qui lui pose évidemment un autre risque politique à Emmanuel Macron, c'est-à-dire que peu à peu,
10:05 le risque est de se transformer en spectateur de la fin de son propre quinquennat en expliquant « voilà, moi je suis un homme de bonne volonté,
10:12 et si ça n'avance pas, ce n'est pas de ma faute ».
10:14 C'est quand même une façon d'habiller là aussi une défaite politique potentielle liée tout simplement encore une fois au fait qu'il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
10:22 Et sur ce projet de loi sur l'immigration qui est quand même la grande affaire de la fin de cette année, de ce second semestre,
10:27 aujourd'hui le casse-tête semble inextricable.
10:30 On sait d'ailleurs qu'Emmanuel Macron avait beaucoup changé, varié ces derniers mois.
10:35 L'hypothèse de saucissonner le texte en deux, l'hypothèse de le réinscrire à l'ordre du jour au mois de juillet au Parlement.
10:40 Finalement, l'annonce qui a été faite, c'est que le texte reviendra qu'après les élections sénatoriales.
10:45 Reste donc ce problème entier.
10:47 Et c'est vrai que même le fait de supprimer ou peut-être de vider de sa substance ce nouveau titre de séjour,
10:54 ce qui est peut-être plutôt ce qui est en cours de discussion,
10:57 c'est-à-dire de poser des conditions tellement strictes que ce nouveau titre de séjour pour les métiers dits en tension
11:01 ne concernerait plus que quelques centaines de personnes en quelque sorte,
11:04 ça risque de ne pas suffire à amadouer la droite sur ce sujet.
11:07 Oui, ça je suis entièrement d'accord.
11:09 Parce qu'il y a quand même une différence d'approche fondamentale.
11:12 Il faut se référer pour ça au constat que fait chaque camp sur le sujet de l'immigration.
11:17 Éric Ciotti, patron des Républicains, parle de "submersion migratoire".
11:22 Emmanuel Macron, dans le Point, dit que "est-ce que nous sommes submergés par l'immigration ? Non, c'est faux de dire cela".
11:32 Non mais il dit aussi qu'il y a trop d'immigration.
11:34 Il dit qu'il faut réduire drastiquement l'immigration quand même.
11:36 Le constat est très important. Ils font des constats déjà différents au départ.
11:40 Donc déjà c'est un problème.
11:41 Ensuite sur les solutions, Emmanuel Macron parle,
11:45 dit qu'il faut effectivement réduire significativement l'immigration.
11:52 Non, significativement l'immigration.
11:55 Mais il précise à commencer par l'immigration illégale.
12:00 Or, les Républicains veulent maîtriser les flux l'immigratoire,
12:06 c'est-à-dire aussi réduire l'immigration légale, le regroupement familial, etc.
12:11 Donc il y a en fait un désaccord de fond.
12:14 Je ne vois absolument pas comment il peut y avoir un accord sur ce sujet-là.
12:18 Il y a eu deux toutes petites inflexions sur ce sujet, sur les désaccords que Carole décrivait.
12:26 Il y a eu la prise de position de Nicolas Sarkozy.
12:28 Alors je suis d'accord que si vous me dites que Nicolas Sarkozy n'est plus très écouté à droite, on est d'accord.
12:32 Nicolas Sarkozy, je ne sais plus si c'est dans son interview dans le Figaro Magazine ou sur TF1,
12:37 a dit "régulariser les gens qui sont là depuis longtemps, pourquoi pas".
12:39 C'est vrai qu'on ne s'attendait pas à cette parole de la part de Nicolas Sarkozy.
12:42 Puis il y avait autre chose, c'est que sur cette loi immigration, on se dit qu'elle terminera peut-être au 49-3,
12:47 avec ce que craint le gouvernement, c'est le risque d'une motion de censure déposée par la droite.
12:53 On sait que les motions de censure déposées par l'ERN n'ont aucune chance de passer parce que la gauche ne la voterait pas.
12:58 Celle déposée par la gauche ne passerait pas parce que l'ERN ne la voterait pas.
13:02 Là, la droite faisait planer la menace de déposer une motion de censure sur un texte d'immigration.
13:08 Il semble qu'Eric Ciotti soit plus modéré là-dessus que ne l'est Olivier Marlex.
13:14 Le patron du groupe ?
13:15 Le patron du groupe, qui n'a pas très envie.
13:17 On sait que "motion de censure adoptée" veut dire éventuellement "dissolution",
13:20 donc retour devant les électeurs.
13:22 Franchement, ils ne sont pas dans une forme éblouissante, les Républicains.
13:24 Ça ne veut pas forcément dire "dissolution".
13:26 Non, ça ne veut pas forcément dire "dissolution", mais Carole, tu as vu comme moi que
13:30 quand on parle aux Républicains, il n'y a plus "motion de censure automatique".
13:34 Non, non, c'est vrai.
13:35 Voilà, et donc ça, pour le gouvernement, l'idée que si on va au 49-3,
13:39 on dépense un 49-3, mais que derrière, on ne sera pas forcément censuré,
13:43 peut être un élément tactique.
13:44 Alors, ce n'est pas de la haute politique, mais peut être un élément tactique important.
13:47 Renaud, dans un instant, on va parler de ce qui se passe en Afrique.
13:49 Au Gabon en particulier, depuis 24h, un coup d'État a lieu là-bas.
13:54 Il est 9h20 sur France Info.
13:56 On s'arrête une minute, le temps du Fil Info de Maureen Suynard.
13:59 Pour le porte-parole du gouvernement, quelque chose s'est passé
14:03 qui pourrait marquer l'histoire politique, voire démocratique de notre pays.
14:07 Olivier Véran le dit sur France Info ce matin.
14:09 Le président et les chefs des partis politiques ont discuté jusqu'à 3h pendant la nuit.
14:14 Le coordinateur de la France Insoumise, très critique du chef de l'État,
14:19 déconnecté des priorités concrètes des Français, dit Manuel Bompard.
14:23 SOS Homophobie demande un jugement et des sanctions pour l'association Torrent de Vie.
14:28 Ce mouvement est accusé d'organiser des thérapies de conversion
14:31 pour les personnes homosexuelles, pratique pourtant interdite depuis une loi de 2022.
14:36 Le bilan humain continue de grimper en Afrique du Sud.
14:39 Un incendie dans un immeuble de 5 étages fait 63 morts la nuit dernière.
14:44 Les secours indiquent que les habitants s'étaient installés de façon informelle dans les lieux.
14:49 Encore une surprise à l'US Open.
14:51 Le Norvégien Kasper Rudd, finaliste l'année dernière, est éliminé au deuxième tour,
14:55 tout comme les Français Hugo Gaston et le jeune Titouan Droguet,
14:59 deux qualifications tricolores pour le troisième tour, Adriane Manarino et Benjamin Bronzy.
15:04 Gaël Monfils, lui, va essayer de faire la même chose ce soir.
15:07 Toujours avec nos informés, Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs,
15:22 Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info Télécanal 27,
15:27 et puis Christian Chenault, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
15:32 Vous nous avez rejoint, Christian, parce que, Renaud, on va maintenant parler de la situation politique en Afrique,
15:37 dans plusieurs États africains d'ailleurs.
15:39 Au Gabon, un coup d'État est en cours depuis hier,
15:41 et il s'inscrit dans ce que certains appellent une épidémie de putsch.
15:44 Cette épidémie, le terme d'épidémie, c'est même Emmanuel Macron qui l'a utilisé en début de semaine,
15:50 effectivement, coup d'État en cours au Gabon.
15:52 Le président Ali Bongo a été mis à la retraite, ça c'est ce que disent les putschistes.
15:56 Un nouveau général a pris le pouvoir.
15:58 Il s'agit donc du sixième coup d'État en Afrique depuis trois ans,
16:02 et plus spécifiquement d'ailleurs en Afrique francophone,
16:04 après le Mali, les Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Niger, il y a à peine un mois.
16:09 La France officiellement condamne le coup d'État en cours au Gabon,
16:13 mais elle a parfois eu des réactions, on va dire, modérées,
16:16 en tout cas mesurées au regard de cette situation qui s'est compliquée dans ces pays-là.
16:21 C'est en tout cas ce que disait l'ancien président de la République,
16:25 François Hollande, qui était l'invité de France Info, ici même hier.
16:28 Pourquoi une réaction, et je la partage, aussi courroucée sur ce qui s'est produit au Niger,
16:35 un président qui avait été démocratiquement élu,
16:37 il n'y a pas eu l'équivalent, il y a maintenant trois ans,
16:41 lorsque le président Keïta a été renversé par des militaires.
16:46 Donc il y a eu une forme d'acceptation des coups de force.
16:50 Le président Keïta s'était au Mali évidemment,
16:53 et est-ce que la France a changé parfois de réaction entre le Mali,
16:57 la situation au Niger il y a un mois, le Gabon aujourd'hui ?
17:00 Et puis d'ailleurs, est-ce que ces différents coups de force,
17:03 et notamment celui en cours au Gabon,
17:05 visent de façon directe ou indirecte la France,
17:08 ses intérêts diplomatiques et ses intérêts économiques ?
17:10 Christian Cheneau a raison, François Hollande, on a laissé faire.
17:13 C'est surtout qu'il y a une géométrie variable en fonction des situations locales.
17:16 Au Tchad, on a laissé faire, évidemment.
17:18 Là, évidemment, au Gabon,
17:20 c'est pas un coup d'État contre la France,
17:23 c'est ce que veut croire le Quai d'Orsay et l'Élysée,
17:25 parce que les intérêts français ne sont pas visés.
17:27 Il n'y a pas des sentiments anti-français des campagnes organisées par les Russes.
17:30 Mais on est un peu embarrassé,
17:32 parce qu'on a quand même soutenu la dynastie bongo depuis les années 60.
17:35 Et que si Ali Bongo avait été réélu samedi soir,
17:39 et qu'il n'y avait pas eu de coup d'État,
17:41 ça serait passé comme une lettre à la poste.
17:43 On aurait voté l'élection sans problème.
17:45 Il n'y aurait pas eu de condamnation de la France,
17:47 si on avait travaillé business as usual avec le Gabon.
17:50 Donc aujourd'hui, la France, évidemment, est droit dans ses bottes,
17:52 en disant "on n'accepte pas le coup d'État,
17:54 on veut la restauration de l'ordre constitutionnel".
17:57 Mais sauf que là, il y a maintenant un fait accompli.
18:00 On sait que c'est l'opposant, Albert Odo-Ossa,
18:04 qui a gagné les élections.
18:06 On ne va pas recompter les bulletins.
18:08 Et donc la France est un peu embarrassée,
18:10 parce que quoi faire ?
18:12 - Est-ce qu'on s'entendait ce matin avec Olivier Véran,
18:14 pendant le 8.30 ?
18:15 On ne savait pas quoi répondre aux questions.
18:17 - Quoi faire ? Au Niger, au Mali, on met des sanctions.
18:19 Sauf que cette nuit, à l'ONU,
18:21 les Russes ont mis leur veto sur les sanctions sur le Mali.
18:23 On peut suspendre notre coopération militaire.
18:26 On a encore une base de 350-400 hommes à Libreville.
18:29 Mais ça va être compliqué maintenant,
18:31 parce que les poutchistes vont s'installer au pouvoir,
18:34 vont refonder l'ordre constitutionnel.
18:36 Ils promettent une transition.
18:39 Alors une transition, ils n'ont pas dit la durée.
18:41 6 mois, 1 an, 3 ans.
18:43 Donc la France va soutenir qui ?
18:46 Est-ce qu'elle va vouloir remettre en place Bongo ?
18:49 Ce n'est pas possible.
18:50 Emmanuel Macron n'a pas parlé à Ali Bongo hier,
18:52 d'après ce que j'ai appris.
18:54 Est-ce qu'on va soutenir l'opposant qui a gagné les élections ?
18:57 Est-ce qu'on va rentrer dans un dialogue ?
18:59 Sachant qu'aussi, autour du Gabon,
19:01 il y a les Chinois, il y a les Russes qui vont pousser.
19:04 Il y a d'autres forces, des concurrents français,
19:06 qui peuvent aussi en profiter pour nous concurrencer sur le business.
19:11 Parce qu'il y a quand même du pétrole, du manganèse, du bois au Gabon.
19:16 Donc la France va être un peu en porte-à-faux sur la légalité,
19:21 et en même temps avec très peu de bras de levier.
19:24 Carole Barjon, ces putschs qui se répètent dans différents états africains,
19:28 ça met à mal la position de la France, ses intérêts en tout cas sur place ?
19:33 La question pour la France, c'est de savoir
19:36 quelle va être sa politique à l'avenir en Afrique ?
19:41 Est-ce qu'elle a encore les moyens de maintenir une présence militaire ?
19:46 Il y a 1 500 soldats au Niger,
19:50 il y en a encore un petit peu partout en Afrique francophone.
19:55 La question c'est de savoir, est-ce qu'on a encore les moyens ?
19:58 Et est-ce qu'on peut politiquement rester ?
20:03 Parce qu'effectivement on voit bien qu'à part le Gabon,
20:06 où c'était vraiment une affaire gabono-gabonaise,
20:09 et c'est surtout une remise en question de la dynastie bongo,
20:13 comme vous l'avez dit,
20:15 mais pour le reste ce sont des états où les islamistes sont assez présents
20:23 et constituent une menace.
20:25 Donc qu'est-ce qu'on fait ?
20:27 Ça demande à ce moment-là des moyens et une durée.
20:30 Est-ce qu'on peut encore maintenir ça ?
20:32 Le problème c'est que tous nos leviers de puissance et d'influence
20:35 sont en train de s'effilocher.
20:37 Les bases militaires sont sur le reculoir,
20:39 et d'ailleurs Emmanuel Macron n'en veut plus.
20:41 Sur le business, l'économie, on se fait tailler des croupières
20:44 par les Russes, les Chinois, les Turcs, les Marocains,
20:47 qui viennent prendre des parts de marché.
20:49 Et puis y compris la francophonie qui est en recul.
20:51 Donc c'est vrai que maintenant l'Afrique,
20:53 la France n'est plus la boussole de l'Afrique telle qu'on le connaissait.
20:57 Donc ils regardent ailleurs,
20:59 et donc ça va être un fil étroit pour faire valoir les intérêts de la France.
21:03 Parce que là, il y a des concurrents.
21:05 Et ce sentiment anti-français qui émerge partout.
21:07 Qui est en plus manipulé, qui est utilisé,
21:09 parce que c'est le bouquet ministère facile de taper sur la France.
21:11 Donc là, la marche de Emmanuel Macron va être compliquée
21:14 parce que sur les principes, on voit bien qu'ils sont à géométrie variable.
21:18 D'ailleurs les Africains nous le reprochent.
21:20 Et puis, comment agir ?
21:23 Et on voit bien que même les Américains n'ont pas condamné,
21:25 ils sont très préoccupés.
21:27 On voit bien qu'au Niger,
21:29 ils sont prêts à négocier avec la Jinte pour maintenir leur base antiterroriste.
21:33 Les Chinois ont dit, nous ce qu'il faut c'est un peu de stabilité.
21:37 Donc résultat, on risque de se trouver un petit peu tout seul.
21:40 Les Européens, effectivement, vont se cacher un peu derrière nous.
21:42 Donc ça va être compliqué.
21:44 Et encore une fois, les poutchistes vont jouer sur le temps.
21:46 Aujourd'hui, on est un peu dans l'émotion du coup d'État, etc.
21:49 Mais dans six mois, dans un an, quand il y aura un nouveau cours qui sera établi
21:53 et qu'on verra que les poutchistes ne s'attaquent pas à nos intérêts totals,
21:57 le manganèse, le bois, CM, ACGM,
22:00 finalement, il y aura peut-être des moyens de s'entendre.
22:02 On va travailler avec eux.
22:03 Merci beaucoup Christian Chienot, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
22:07 Carole Barjon, merci beaucoup.
22:09 Éditorialiste politique à l'Obs.
22:10 Et j'en profite d'ailleurs pour montrer la une de l'Obs.
22:12 Faut-il sauver le français ?
22:14 On parle de la langue française.
22:16 La langue française, puisqu'on sait que 20% des enfants
22:19 ne maîtrisent pas la langue française à l'entrée en 6ème.
22:22 Gilles Borschtein, merci beaucoup d'être venu ce matin.
22:24 Éditorialiste politique à France Info TV.
22:26 Et puis, Bruno Delis, à demain !
22:28 À demain, bah oui ! Merci Célia.
22:30 Merci beaucoup. Les informer sont de retour ce soir à 20h
22:32 avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilli.
22:35 C'est plus simple.

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