GPA : c’est donc reparti pour un tour !

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la position de Clément Beaune sur la GPA, le putcg au Gabon et des blessures pour Romain N’tamak et Salman Rushdie.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Transcript
00:00 C'est l'heure de la revue de presse d'Olivier Delagarde. Bonjour Olivier. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Allez, on commence avec la politique.
00:06 Allez, c'est parti, mais je vous préviens, la rencontre de Saint-Denis entre Macron et l'opposition s'est terminée un peu tard pour vos gazettes.
00:12 De toute façon, je vous fiche mon billet, qu'elle va être rapidement occultée par l'interview de Clément Beaune à l'Obs et à Europe 1.
00:19 Ce matin, vous l'avez entendu il y a quelques instants chez Sonia Mabrouk, le ministre des Transports, très proche du président de la République,
00:25 déclare souhaiter la légalisation de la GPA.
00:30 Les mères porteuses, quoi, sujet ultra sensible s'il en est.
00:33 Pas sûr d'ailleurs qu'Emmanuel Macron, qui s'y est toujours opposé, apprécie.
00:37 Mais Clément Beaune assume.
00:38 "La GPA, c'est un sujet sur lequel j'ai personnellement évolué", explique-t-il.
00:43 "Et pour deux raisons. D'abord l'amour. Il y a tellement de couples qui portent dans leur cœur un projet d'enfant.
00:48 Ensuite la justice. Aujourd'hui les Français peuvent en fait déjà avoir recours à la GPA,
00:53 mais seulement ceux qui ont les moyens de se rendre à l'étranger. GPA, c'est donc reparti pour un tour."
00:59 Oui, ça paraît que ça a beaucoup agacé l'Elysée, cette sortie de Clément Beaune, au moment de la fameuse initiative politique d'Ampleur.
01:06 "Il paraît."
01:07 Autre actualité, Olivier, qui relègue au second plan, justement, une fois de plus, la fameuse rencontre de Saint-Denis.
01:12 Ce sont les événements au Gabon.
01:14 Aucun commentateur ce matin ne verse de larmes de crocodile sur le rejeton de la dynastie bongo.
01:19 Famille qui a pillé les richesses du Gabon depuis 56 ans, bongo, poutché dehors.
01:24 Samus, par exemple, Libération en gros titre.
01:27 Alors pour comprendre comment cette famille a prospéré, lisez d'abord l'interview d'Antoine Glazer à l'Ibée.
01:32 "Quand la France a été virée d'Algérie en 62, elle a découvert ce pays", explique ce grand spécialiste de l'Afrique.
01:38 "Le Gabon, pour Paris, était le pays pume, pume comme pétrole, uranium et manganèse."
01:44 "La France y a donc coopté Omar Bongo."
01:47 "Entre les deux pays, il y avait une intégration totale du point de vue politique, militaire et financier."
01:53 "Avec la Côte d'Ivoire, c'était l'un des deux piliers de la France-Afrique."
01:56 "Alors ça, c'était le passé."
01:58 "Son fils Ali Bongo, lui, avait beaucoup moins l'esprit Tour Eiffel", poursuit Glazer.
02:03 "Quand il est arrivé au pouvoir, il a plutôt privilégié Londres."
02:06 "Sous sa présidence, le Gabon est entré dans le Commonwealth et s'est rapproché du Maroc et de l'Arabie Saoudite."
02:11 "Certes, les intérêts économiques français restent dominants."
02:14 "Mais le premier partenaire commercial du Gabon, rappelle Glazer, c'est la Chine."
02:18 "Ouais, reste que ce nouveau Pouche."
02:20 "Mais quand même, la France en porte à faux, indique le Figaro en une."
02:24 "C'est la théorie des dominos qui tombent les uns après les autres", confirme Jean-Dominique Merchet dans l'Opinion.
02:30 "Cinq semaines après le Pouche au Niger, qui faisait suite au départ forcé de Centrafrique, du Mali, puis du Burkina Faso."
02:37 "La séquence est désastreuse pour Paris."
02:41 "Ce qui arrive à Emmanuel Macron est peut-être ce qu'il y a de pire pour lui."
02:45 "Subir les événements que l'appareil d'État, services de renseignement, diplomatie armée, ne sont plus en mesure d'anticiper et de prévenir."
02:53 - Oui, oui, Paris savait quand même.
02:55 William Molinier nous l'a raconté tout à l'heure dans le journal de 8h, mais que pouvions-nous faire ?
02:58 C'est vraiment ça la question.
02:59 Dans la presse également, Olivier, ce matin, des révélations à la une du Parisien.
03:03 - Les chiffres noirs des agressions sexuelles dans les transports en commun.
03:06 Le journal s'est procuré une note officielle de la police,
03:09 d'où il ressort que les plaintes des voyageuses ont été multipliées par deux en dix ans,
03:13 vous lirez cette enquête, sur l'enfer quotidien des femmes dans les transports.
03:17 - Et puis deux entretiens, deux interviews, ont retenu votre attention également, mais on ne va pas tout à fait les mettre en parallèle.
03:22 - Bah non, parce qu'il ne faut pas exagérer quand même.
03:24 Mais même s'ils sont tous les deux blessés et sympathiques, on va dire qu'ils n'occupent pas tout à fait la même place dans notre univers collectif.
03:31 Le premier, c'est quand même Romain de Tamac, le numéro 10 de notre équipe de France du rugby,
03:35 qui va beaucoup nous manquer, blessé bêtement, il ne participera pas à la coupe du monde qui débute dans huit jours.
03:42 Il s'exprime dans l'équipe, propos plein de sagesse, adressé aux supporters et ses coéquipiers.
03:47 "Ma blessure", dit-il, "tout le monde va s'en remettre".
03:51 En revanche, lui, il a bien failli y passer.
03:54 C'est le survivant, comme l'appelle le point.
03:56 Ne manquez pas cette interview de Salman Rushdie, rappelons que l'auteur des versets sataniques,
04:01 toujours cible d'une fatwa, a été agressé il y a un an.
04:04 Douze coups de couteau qui l'ont laissé pour mort.
04:06 Il a survécu, il y a laissé un œil, mais pas son acuité sur le monde qui nous entoure.
04:12 Alors lisez cette interview foisonnante, où il est question de religion, de poutine, de féminisme, de cancel culture et bien sûr de littérature.
04:20 Les six pages à l'issue desquelles Christophe Onodibio lui pose cette ultime question.
04:25 Qu'est-ce que vous aimeriez dire à la nouvelle génération ?
04:29 Je leur dirais que nous vivons à une époque où l'horizon des gens semble devenir très étroit.
04:36 Alors lisez, conseille Rushdie, lisez en dehors de votre zone de confort.
04:41 Ne vous contentez pas de lire sur des gens qui vous ressemblent, qui pensent comme vous.
04:46 Les médias sociaux qui sont une sorte de monstre sont en train de détruire tout cela.
04:51 Mais les livres peuvent encore ouvrir le monde.
04:54 Je vous l'ai dit, je reste optimiste.
04:56 Les choses vont s'améliorer, conclure Rushdie, mais ce ne sera peut-être pas de bon vivant.
05:01 Olivier Delagarde, la revue de presse, tous les matins sur Europe 1.
05:04 Merci beaucoup Olivier.

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