JO : La Victoire et Après - Analyse des Retombées et Enjeux Post-Jeux Olympiques dans #cdanslair du 14.09.2017

  • l’année dernière
L'émission #cdanslair du 14 septembre 2017 s'est penchée sur les retombées et les enjeux post-Jeux Olympiques, suite à la victoire de Paris pour l'organisation des JO 2024. L'analyse approfondie a porté sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux de cet événement majeur.

Aspects économiques :

Impact positif sur le PIB et la création d'emplois
Développement des infrastructures et du tourisme
Promotion de la marque France à l'international
Risques de dépassements budgétaires et d'endettement
Nécessité d'une gestion rigoureuse des finances

Aspects sociaux :

Renforcement de la cohésion sociale et du sentiment de fierté nationale
Promotion des valeurs sportives et olympiques
Inclusion des populations défavorisées et des quartiers sensibles
Risques de gentrification et de displacement
Nécessité d'un développement urbain durable et inclusif

Aspects environnementaux :

Développement durable et respectueux de l'environnement
Utilisation d'énergies renouvelables et de matériaux éco-responsables
Réduction des émissions de gaz à effet de serre
Préservation de la biodiversité et des espaces naturels
Risques de pollution et de dégradation de l'environnement
Nécessité d'un bilan environnemental rigoureux et transparent

Débatteurs et points de vue :

Experts économiques et financiers
Sociologues et urbanistes
Spécialistes en environnement
Représentants d'associations et de la société civile
Débat animé et constructif
Points de vue divergents mais respectueux

Conclusion :

L'organisation des Jeux Olympiques à Paris 2024 représente une opportunité unique pour la France. Cependant, il est crucial de gérer cet événement de manière responsable et durable pour maximiser les retombées positives et minimiser les impacts négatifs.

Category

📺
TV
Transcript
00:00:00 *Générique*
00:00:11 Bonsoir à toutes et à tous, nous attendons vos questions, SMS, internet et réseaux sociaux
00:00:15 pour alimenter notre discussion.
00:00:17 C'est fait, après cent ans d'attente, des échecs cuisants, Paris et la France
00:00:22 vont donc devoir se préparer à accueillir les Jeux.
00:00:25 Une victoire arrachée de haute lutte par des athlètes, des politiques engagés depuis des années en coulisses.
00:00:31 Un rendez-vous voulu par François Hollande, décroché par Emmanuel Macron et la maire de Paris.
00:00:36 Au-delà de la satisfaction depuis hier soir, les questions se bousculent
00:00:41 car la nouvelle ressemble désormais à un sacré défi.
00:00:44 Comment ne pas laisser déraper le budget ?
00:00:46 Comment assurer la sécurité d'un événement qui pourrait attirer jusqu'à 3 millions de personnes ?
00:00:50 Qu'est-ce qu'un pays comme la France a à gagner à organiser des Jeux Olympiques sur la scène internationale ?
00:00:54 Comment entretenir la flamme avec les Français pendant ces temps ?
00:00:58 JO, la victoire, et après, c'est le titre de cette émission.
00:01:01 Avec nous pour en parler ce soir, Pascal Boniface.
00:01:03 Vous êtes directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques.
00:01:07 Rappelons, votre ouvrage, JO politique, publié chez Jean-Claude Gazevitch.
00:01:12 Eric Fautorino, vous êtes directeur et fondateur de l'hebdomadaire Le1.
00:01:15 Citons ce soir votre livre, Petit éloge du Tour de France, publié chez Gallimard.
00:01:20 Corinne Boullou, vous êtes rédactrice en chef adjointe du service des sports d'Europe 1.
00:01:24 Enfin, Pierre Rondeau, vous êtes économiste du sport, professeur d'économie à la Sport Management School.
00:01:29 Votre dernier ouvrage, Pourquoi les tirs au but devraient être tirés avant la prolongation, est publié aux éditions du Bordelot.
00:01:36 Bonsoir à tous les quatre. Merci de participer à ce C dans l'air en direct.
00:01:40 Alors, on en a accumulé des défaites, je le disais. Pourquoi cette fois-ci c'était la bonne, Pascal Boniface ?
00:01:45 En fait, on s'est mieux préparé parce qu'on a tiré les leçons des échecs précédents.
00:01:49 Et parce qu'il y avait une équipe formidable et collective qui a mené cette victoire.
00:01:52 En 2012, on a perdu. Alors, il y a des défaites qui étaient, disons, un peu inévitables.
00:01:56 Perte contre Pékin au moment où le C.O. veut s'ouvrir, en cas d'émergence, c'était un peu inéluctable.
00:02:01 Perte contre l'autre en 2012, là, c'est une défaite qu'on s'est auto-infligée.
00:02:04 Quelles ont été les leçons qui ont été tirées ? Principalement, mettre d'abord les sportifs.
00:02:08 Les sportifs au premier rang. Les politiques sont nécessaires pour garantir le dossier.
00:02:12 Mais ils sont derrière, pas devant. En 2012, on a fait l'inverse.
00:02:15 Et puis, ne pas hésiter à faire campagne. Alors qu'en 2012, on était tellement certain de gagner.
00:02:21 Parce qu'on est pays de coubertin, parce que la France est formidable.
00:02:24 Pourquoi faire campagne ? Pourquoi s'embêter à faire campagne ? Là, on a fait campagne.
00:02:27 Ça veut dire quoi, faire campagne ? On voit bien à quoi ça ressemble, par exemple, une campagne électorale.
00:02:30 Une campagne pour le C.O., c'est quoi ?
00:02:32 C'est aussi une campagne électorale. Il y a aussi des électeurs. Ils sont moins nombreux, ils sont différents.
00:02:35 Mais ils sont 95 à avoir un droit de vote.
00:02:38 Et là, il faut aller, finalement, plaider la cause auprès de ces 95 électeurs, qui sont très différents, bien sûr.
00:02:43 Alors, on ne fait pas de l'affichage, mais on va les voir, on essaye de les convaincre, de les séduire,
00:02:50 de montrer que le dossier est le meilleur. Et ce qui a été le cas, d'ailleurs,
00:02:54 parce qu'il est vrai que le dossier de Paris 2024 est quand même excellent.
00:02:57 On avait été très mauvais joueurs, la dernière fois.
00:02:59 Oui, le moins que l'on puisse dire.
00:03:02 Oui, vous avez entièrement raison, on avait le meilleur dossier, ça, c'est indéniable.
00:03:05 Ce n'est pas par chauvinisme que je le dis, mais il faut aussi préciser qu'on était les seuls candidats.
00:03:09 Voilà, merci de le préciser, je le répète.
00:03:11 Heureusement qu'on a gagné, d'ailleurs, mais on rappelle que Boston s'est désisté,
00:03:14 Budapest s'est désisté, Rome s'est désisté.
00:03:17 On a aussi joué de chance et on a profité de la conjoncture internationale
00:03:21 où de plus en plus de villes se désistent de l'organisation des Jeux olympiques
00:03:25 parce que le coût d'investissement et le coût d'organisation est extrêmement cher.
00:03:29 Et on a aussi profité de ça.
00:03:31 Alors, c'est indéniable que le projet de dossier était très performant.
00:03:34 Mais il y a un an, personne n'aurait parié que Paris gagnerait.
00:03:36 Alors, on va laisser finir Pierre Rondeau, c'est important, c'est la démonstration.
00:03:39 On a maintenu notre candidature, justement.
00:03:41 Dès l'instant, on a dit "nous sommes candidats".
00:03:44 Enfin, Paris a maintenu la candidature, il n'a pas proposé un référendum citoyen
00:03:48 ou en tout cas une enquête auprès des habitants de Paris,
00:03:51 à l'inverse de beaucoup de villes qui se sont rendues compte que dans l'histoire
00:03:54 des Jeux olympiques et des précédentes Olympiades,
00:03:56 le coût de dépassement à chaque fois était exorbitant.
00:03:58 Je pense par exemple à Pékin, Pékin c'est 33 milliards.
00:04:01 Sochi pour les JO d'hiver, c'est 55 milliards.
00:04:03 Donc, beaucoup d'habitants et beaucoup de villes dans le monde,
00:04:06 finalement, se sont dit "mais est-ce que ça vaut le coup d'organiser les Jeux ?"
00:04:09 Et Paris l'a emporté, superbe dossier, mais Paris l'a emporté
00:04:12 parce que Paris était la seule ville candidate.
00:04:14 C'est vrai que c'était un peu, pardonnez-moi Corinne Bouloud,
00:04:16 c'était un peu curieux hier soir de voir cette cérémonie.
00:04:19 Bon, il n'y avait plus aucun suspense, il y avait une espèce d'impression
00:04:22 de répartition des rôles, tout le monde avait gagné, tout le monde était content.
00:04:25 Oui et non, évidemment, il n'y a pas eu cette enveloppe qu'on décachette.
00:04:29 On a vécu ça effectivement à Singapour en 2005, où tout le monde,
00:04:34 et moi j'en avais été témoin, les photographes étaient devant Paris
00:04:38 et laissant Londres et tout le monde a été surpris parce qu'ils se disaient
00:04:42 que le dossier effectivement de Paris était le meilleur et que Paris allait l'emporter.
00:04:47 Eh bien non, Londres s'impose.
00:04:49 Mais en fait c'est la victoire d'un stratège aussi,
00:04:52 cette double attribution, parce qu'elle est rare en fait,
00:04:56 elle s'est déjà produite dans l'histoire du CIO,
00:04:59 mais c'est la victoire aussi de Thomas Barre, lui,
00:05:02 qui est le président du comité international olympique.
00:05:05 Quand il a vu ce décistement en cascade de villes, il s'est dit
00:05:09 "mais là j'ai deux dossiers incroyables, Paris et Los Angeles,
00:05:13 je ne vais pas les faire s'affronter tous les deux ces dossiers,
00:05:16 ça serait idiot alors qu'on peut en profiter et en 2024 et en 2028,
00:05:21 rester ensuite à convaincre les membres du CIO,
00:05:24 parce qu'effectivement, ils ont un pouvoir les membres du CIO, c'est de voter.
00:05:29 Et là, Thomas Barre enlève en tout cas pour 2028 le pouvoir de voter.
00:05:35 Il y a eu une phrase surprenante, c'était du maire de Los Angeles,
00:05:39 qui a dit "bon c'est bien, on a fait un bon deal".
00:05:41 Eh bien business is business pour les Américains.
00:05:44 Ça veut dire quoi faire un deal quand il s'agit de l'attribution des JO ?
00:05:47 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on négocie un budget avec les membres du CIO ?
00:05:52 Il y a une contribution qui a quand même été un peu réussie.
00:05:55 Qui est à peu près équivalente pour Paris et pour Los Angeles.
00:05:58 Non, ce qui s'est passé c'est que Los Angeles s'est rendu compte que Paris allait gagner.
00:06:03 Thomas Barre d'ailleurs le dit en filigrane dans l'équipe ce matin.
00:06:07 Et donc Los Angeles s'est dit "il vaut mieux sécuriser 2028 que perdre pour 2024".
00:06:12 Mais j'en reviens quand même un instant sur ce que disait Pierre Rondeau.
00:06:14 Bien sûr on peut dire "gagner quand on est seul", mais être seul il faut avoir éliminé les autres.
00:06:19 Il ne faut pas relativiser cette victoire.
00:06:21 Parce qu'une fois encore, lorsqu'on s'est lancé, peu de gens y croyaient.
00:06:26 Il y avait quand même un scepticisme général.
00:06:28 On a perdu souvent, on va perdre de nouveau.
00:06:30 Est-ce que c'est nécessaire de faire...
00:06:31 Même la maire de Paris.
00:06:32 Même les frais d'organisation, les frais de candidature, etc.
00:06:35 Et donc quand même cette victoire, il ne faut pas la relativiser parce qu'elle est vraiment la victoire d'un excellent dossier.
00:06:40 Et sur les autres qui ont dû finalement s'arrêter aussi parce que la concurrence de Paris était quand même très difficile à résister.
00:06:47 Je vais jouer les esprits chagrins ce soir.
00:06:49 Certes c'est une très belle victoire.
00:06:51 Il y en a eu d'autres de très belles victoires quand on parle des JO.
00:06:55 Et puis on s'est rendu compte la semaine dernière, perquisition à Rio sur les conditions d'attribution des JO au Brésil.
00:07:01 On pourrait rappeler également le scandale des votes truqués des JO d'hiver à Salt Lake City en 2002.
00:07:08 Les soupçons qui pèsent encore sur les JO de Londres.
00:07:11 C'est clean de le dire comme ça, Eric Fautorino ?
00:07:14 On a gagné à la loyale ? On ne le saura jamais ?
00:07:17 Non, je pense que les journalistes sont là notamment pour enquêter.
00:07:20 On a vu en effet beaucoup de deals qui s'étaient faits.
00:07:24 On sait que dans le monde de l'olympisme, on n'est pas dans la pureté.
00:07:28 D'ailleurs c'est intéressant parce que c'est aussi le revers, j'allais dire de la médaille, mais de ce qu'est le sport.
00:07:33 On voudrait que ce qui est le sport soit pur dans un monde qui ne l'est pas.
00:07:38 Et donc effectivement la première victoire, la première bataille, la première corruption,
00:07:42 les premières corruptions qui interviennent c'est pour que ce soit ici plutôt qu'ailleurs.
00:07:46 Alors la corruption, il y a toutes sortes de corruptions.
00:07:48 Ça peut être du soft power, ça peut être de l'intelligence, on peut influer, on peut influencer.
00:07:53 Quelquefois on peut payer, on peut corrompre, c'est encore autre chose.
00:07:56 Mais disons que dans le cas de Paris, on verra.
00:07:58 Moi je pense qu'avant de mettre tous les bémols, il faut déjà saluer je pense quand même.
00:08:02 C'est une vraie victoire pour Paris et pour la France.
00:08:06 Mais ce qui est certain, c'est qu'il y a tellement d'enjeux, tellement d'enjeux économiques,
00:08:11 tellement d'enjeux politiques pour les gouvernants.
00:08:14 Moi je pense qu'Anne Hidalgo a commencé sa campagne présidentielle avec l'obtention des Jeux Olympiques.
00:08:20 Donc il y a tout un tas d'arrières-pensées.
00:08:23 Et puis à un moment donné, il va y avoir les dieux du stade et là on va passer à autre chose.
00:08:27 Donc si vous voulez, moi je pense que ce qui est important aussi quand même,
00:08:30 pour compléter ce que disaient nos intervenants, c'est que le dossier de Paris,
00:08:34 il est moins dix ans comme on disait, le moins dix ans culturel.
00:08:37 On verra après si ça explose dans les budgets, je ne pense pas.
00:08:39 Mais ça va sûrement déraper un peu au moins.
00:08:42 Mais il y a aussi toutes les infrastructures parisiennes qui sont là.
00:08:45 Et je pense qu'il faut surtout les mettre en avant.
00:08:47 Parce qu'il y a déjà tellement de choses qui sont faites.
00:08:49 Je parle du Stade de France, je parle de Roland-Garros, je parle…
00:08:52 Il reste quoi ? Il reste un bassin olympique et un village.
00:08:55 Ça, on va en reparler dans le détail, des dérapages aussi budgétaires des autres villes organisatrices des JO.
00:09:00 Mais juste un dernier mot avant d'aller au premier reportage sur les conditions d'attribution.
00:09:04 Je ne veux pas insister lourdement, mais est-ce que c'est…
00:09:07 Ça ne jette pas de discrédit sur cette victoire.
00:09:09 On est heureux et c'est une belle victoire et on va en profiter pendant sept ans,
00:09:12 enfin surtout dans sept ans.
00:09:13 Mais malgré tout, ça fait beaucoup d'exemples.
00:09:16 Oui, mais justement, c'est parce qu'il y avait ces soupçons,
00:09:18 c'est parce qu'il y avait les soupçons de Rio ou de Londres,
00:09:20 que le CEO a acté le fait qu'on fera une double attribution pour qu'il n'y ait justement pas de vote.
00:09:24 Le fait qu'il n'y ait pas de vote et que ce soit automatique,
00:09:27 une candidature, une ville 2024-2027, acte de fait, naturellement,
00:09:32 qu'il n'y ait pas de pot de vin, qu'il n'y ait pas de corruption,
00:09:34 qu'il n'y ait pas de lobbying financé ou autre.
00:09:36 Et ça, c'est nouveau.
00:09:37 Là, c'est nouveau et en l'occurrence, je pense que le CEO a acté le fait que justement,
00:09:40 on fasse une double attribution avec deux villes candidates
00:09:43 pour éviter les soupçons justement de corruption qu'il y a eu avec Sochi, Londres ou Rio.
00:09:48 Ou Salt Lake City.
00:09:49 Ou Salt Lake City.
00:09:50 Alors, 1992, 2008, 2012, Paris et les JO, on l'a bien compris, c'était une histoire de rendez-vous manqué.
00:09:56 La rencontre s'est faite hier soir à Lima, au Pérou,
00:09:58 avec la confirmation par le CEO de l'attribution des Jeux d'été.
00:10:02 Il faut dire que cette fois-ci, c'est toute la stratégie qui avait été repensée pour enfin gagner,
00:10:07 faire appel aux meilleurs communicants, comme ceux qui avaient aidé Londres à l'emporter,
00:10:11 exposer, on l'a dit tout à l'heure, les athlètes et travailler le lobbying et la politique en coulisses.
00:10:17 Barbara Steck avec Erwann Illion.
00:10:20 Paris 2024, Los Angeles 2018.
00:10:25 Paris 2024 n'est plus un slogan.
00:10:28 Cette fois, c'est fait.
00:10:30 La France accueillera bien les Jeux olympiques.
00:10:33 Malgré une victoire annoncée, la délégation française ne cache pas son émotion.
00:10:38 Elle est là, on la ramène à la maison.
00:10:45 Quand on vous accorde les Jeux olympiques, c'est qu'on vous fait confiance.
00:10:49 Quand on vous fait confiance, c'est plus facile de vous faire confiance à vous-même après.
00:10:53 Donc beaucoup de confiance qui va arriver, d'optimisme, et je pense que ça va faire du bien à notre pays.
00:10:58 Après une longue campagne, Paris redevient ville olympique.
00:11:02 Dans un message enregistré depuis les Antilles, dévasté par l'ouragan, Emmanuel Macron salue cette victoire.
00:11:07 Alors je voulais avec vous me réjouir.
00:11:10 Et d'abord remercier le comité international olympique de donner à la France, 100 ans après les JO, à nouveau l'organisation des Jeux olympiques.
00:11:20 En effet, depuis 1924, nous n'avions pas eu l'organisation de ces Jeux olympiques d'été.
00:11:25 Et c'est une formidable reconnaissance de la place de la France dans l'olympisme.
00:11:31 Rendez-vous est pris. La capitale va accueillir le monde.
00:11:35 Dans les rangs politiques, tous ont dû dépasser leur rivalité, partisane.
00:11:40 Jouer le jeu, jouer collectif.
00:11:43 Une image, une unité rare en politique, comme ce jour de juillet, quand Valérie Pécresse, pourtant dans l'opposition, souligne l'implication d'Emmanuel Macron.
00:11:53 L'unité, avoir le président de la République derrière la candidature, qui reprend la balle au bon, si je puis dire, après tout le travail qu'on avait fait, c'est énorme.
00:12:03 Mais ce matin, Marine Le Pen appelle à la prudence.
00:12:06 Pour elle, la victoire est belle. Encore faut-il avoir les moyens d'organiser ces Jeux.
00:12:11 Nous ne voudrions pas voir déraper les dépenses au moment où on demande tant d'efforts aux Français.
00:12:17 Et puis, il y a quand même un dossier dont personne ne parle et qui est un dossier qui va être de plus en plus prégnant.
00:12:21 C'est le dossier de la sécurité. Paris, c'est le moins qu'on puisse dire, n'est pas une des capitales les plus sûres du monde.
00:12:29 On est quand même très souvent critiqués parce qu'on manque d'effectifs, on manque d'efficacité.
00:12:35 1992, 2008, 2012, trois échecs pour Paris et autant de déceptions pour les sportifs comme pour les supporters.
00:12:47 Mais avec ces échecs, l'équipe française sut tirer parti de ses erreurs. Changement de stratégie.
00:12:54 Les Français se paient les services de Mike Lee, roi du lobbying, communicant aussi discret que redoutable.
00:13:01 L'attribution de Londres 2012, c'est lui. Rio 2016, encore et toujours lui. Et aujourd'hui, Paris.
00:13:09 Les sportifs sont mis en avant. Les athlètes sont au cœur du projet.
00:13:14 Emmené et incarné par Tony Estanguet, lui-même triple médaillé d'or olympique en canoë.
00:13:21 Désormais aussi agile en communication qu'il ne l'était avec ses paguets.
00:13:26 Il est pas mal ce diplôme. J'en ai eu quelques-uns mais celui-là il est quand même particulier.
00:13:30 Je tiens à remercier ces athlètes qui se sont mobilisés. Je pensais à eux tout à l'heure.
00:13:33 Je me disais, la nouvelle génération d'athlètes qui en 2024 va courir, ils doivent se dire en ce moment, c'est magique.
00:13:39 Demain soir, ces jeunes athlètes feront certainement tous la fête.
00:13:44 Un grand concert est organisé sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris.
00:13:48 Mais juste après, sportifs, organisateurs et politiques devront se mettre au travail.
00:13:53 Ils ont à présent 7 ans pour réussir ces jeux.
00:13:57 Juste un petit mot sur Tony Estanguet. Ce n'est pas juste le sportif dans la vitrine.
00:14:01 Non, c'est vraiment quelqu'un qui a appris, qui est devenu, c'est assez rare,
00:14:05 qui est devenu aussi bon dirigeant qu'il a été bon champion.
00:14:08 3 médailles d'or, c'est quand même assez rare.
00:14:10 Très rapidement après Londres, il arrive à se faire élire au CEO.
00:14:13 Alors qu'il n'est pas dans un sport majeur, disons-le.
00:14:16 C'est quand même un sport qui n'est pas pratiqué dans de nombreux pays.
00:14:20 Donc ça prouve son sens politique et rend hommage aussi aux autres dirigeants.
00:14:23 Parce que Bernard Lapassaye a l'intelligence de l'appeler,
00:14:25 de ne pas tirer la couverture à lui, comme Denis Masségué a eu l'intelligence d'appeler Bernard Lapassaye.
00:14:29 Alors qu'en 2012, chacun a tiré la couverture à soi, là, ils ont tout joué collectif.
00:14:34 Et Estanguet s'est révélé comme un dirigeant de premier plan.
00:14:37 Cette question, pourquoi n'a-t-on pas organisé un référendum pour proposer la candidature de Paris ?
00:14:41 Car beaucoup de Parisiens étaient contre.
00:14:43 Alors ça, c'est fait déjà. Il y a des villes qui ont fait des référendums comme ça.
00:14:47 83% des Français et des Parisiens sont pour les Jeux.
00:14:50 Donc les sondages, on aurait pu faire un référendum.
00:14:52 Ce n'est pas selon Pascal Boniface.
00:14:54 Non, non, non, selon les offus du sondage.
00:14:56 Après, on leur a dit pourquoi dépenser de l'argent pour un référendum.
00:14:59 Il y a des villes qui ont fait ça.
00:15:01 Hambourg avait fait une consultation.
00:15:03 Parce que les gens râlaient avant.
00:15:04 Parce qu'il y avait déjà des protestations de la population pour dire
00:15:08 on ne veut pas les Jeux, on n'a peut-être pas les moyens, etc.
00:15:10 Mais on ne peut pas honnêtement comparer Hambourg et Paris.
00:15:14 Il y a quand même une ville-monde.
00:15:15 Et il y a une ville qui est une ville importante, mais qui n'est pas une ville-monde.
00:15:18 C'est vrai que le seul avantage, en plus, l'un des avantages de la ville de Paris,
00:15:21 c'est que Paris a déjà 90 à 95% des infrastructures sportives.
00:15:25 Donc en termes de coûts, si les Parisiens ont peur d'un dépassement de coûts,
00:15:29 d'un coût structurel sur les infrastructures,
00:15:32 on peut les rassurer en leur disant que finalement,
00:15:34 il y aura peu de construction dans le domaine du sport.
00:15:36 On y reviendra dans le détail, sur la question du coût,
00:15:38 qui est une crainte exprimée depuis qu'on a commencé à parler des Jeux.
00:15:42 Mais d'abord, un mot sur la politique.
00:15:44 On a vu ces figures de la vie politique française porter.
00:15:48 On voyait Valérie Pécresse, on voyait Anne Hidalgo,
00:15:50 on voyait maintenant Emmanuel Macron, mais c'était avant François Hollande.
00:15:54 On peut-il y avoir un bénéfice d'une victoire comme celle-ci ?
00:15:57 En tout cas, on peut tirer le contraire d'un bénéfice quand on perd.
00:16:01 - C'est à dire que, effectivement, si on disait tout à l'heure pour Berson Delannoy,
00:16:07 si les Jeux avaient été à Paris au moment où il était maire de Paris,
00:16:11 et peut-être potentiellement candidat à la présidence, je crois qu'il y serait allé.
00:16:14 Donc je pense que les Jeux, c'est un tremplin.
00:16:17 C'est-à-dire qu'effectivement, après, vous en faites ce que vous pouvez en faire.
00:16:20 Mais ce qui est certain, c'est que quand vous êtes impliqué,
00:16:22 que vous incarnez la figure, comme estanguée, mais de côté politique,
00:16:26 évidemment, ça rejaillit.
00:16:28 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron l'a senti tout de suite.
00:16:30 Parce que, bien sûr, qui sait, il a un peu mouillé sa chemise,
00:16:32 on l'a vu avec une raquette de tennis, on l'a vu dire, il est jeune.
00:16:35 Et d'ailleurs, je ne sais pas, dans tous les ingrédients,
00:16:38 la part d'Emmanuel Macron à l'arrivée dans la décision,
00:16:42 je ne suis pas dans les secrets des décisions olympiques,
00:16:44 mais probablement que l'image qu'il donne aussi de la France
00:16:47 a pu jouer, à un moment donné, dans cette décision.
00:16:50 - Lequel de tous ces gens-là qu'on a vus, c'est le plus investi ?
00:16:53 Corrine Boulou ?
00:16:55 Je précise juste que François Hollande a fait, cet après-midi, une petite interview
00:16:58 pour expliquer que quand même, au départ, c'était lui.
00:17:01 - Oui, tout à fait. - C'est vrai ou pas ?
00:17:02 - Oui, il a raison de le rappeler.
00:17:03 En 2014, c'est lui, effectivement, qui, lors d'une émission télévisée,
00:17:08 dit "moi, si Paris l'accepte, je suis pour l'idée que Paris se lance
00:17:16 ou que la France se lance à nouveau dans les Jeux".
00:17:18 Et Emmanuel Macron est venu, avec la délégation Paris 2024,
00:17:23 à Lausanne, début juillet.
00:17:25 C'était une session extraordinaire pour, justement, là où Thomas Barre
00:17:30 cherchait à avoir cette double attribution.
00:17:32 Il fallait qu'elle soit votée pour être ensuite ratifiée à Lima.
00:17:35 Et on a vu, effectivement, il y a quelque chose qui s'est passé
00:17:40 avec les membres du CIO.
00:17:42 Le président Thomas Barre lui a fait visiter le musée olympique à Lausanne,
00:17:47 alors que Los Angeles tenait à distance Donald Trump.
00:17:51 Et à la tête de Los Angeles, vous avez Eric Garcetti,
00:17:55 qui est l'équivalent de Madame Hidalgo pour la mairie de Paris,
00:18:00 qui est, on le dit beaucoup, comme l'improbable futur président des Etats-Unis.
00:18:05 Donc vous voyez, c'est effectivement les candidatures aux Jeux olympiques.
00:18:10 Il y a toujours quelque chose derrière quand vous êtes dans le bon wagon
00:18:13 qui fait qu'il va vous arriver de bonnes choses.
00:18:16 - Et il y a de la politique.
00:18:17 Et Donald Trump, ça a pu jouer ou pas dans le choix du CIO ?
00:18:20 - Très clairement, parce qu'on ne l'a pas montré.
00:18:22 Donc il est quand même très répulsif.
00:18:24 Quand vous dites que vous allez construire un mur pour vous protéger des Mexicains
00:18:28 et que vous décrétez un muslim ban, vous vous privez quand même de pas mal de voix.
00:18:31 Quand vous voulez refuser les réfugiés, alors que le CIO a fait à Rio une équipe de réfugiés,
00:18:36 des gens qui avaient fui la Syrie, avaient fui le Soudan.
00:18:39 Il y avait une délégation de réfugiés comme si c'était un pays.
00:18:42 Et donc quand vous insultez les réfugiés en disant
00:18:44 que les Etats-Unis sont interdits aux réfugiés, vous insultez le CIO.
00:18:47 Donc par rapport aux valeurs que le CIO incarne ou veut incarner,
00:18:51 Donald Trump était tout à fait répulsif.
00:18:53 Alors qu'effectivement, comme l'a dit Rémi Fetterino,
00:18:55 Macron, par le fait qu'il ait vaincu Marine Le Pen,
00:18:58 par sa jeunesse, son implication, était plutôt attractif.
00:19:01 - Alors, ma question va peut-être vous surprendre.
00:19:03 Au-delà de l'amour du sport, au-delà du fait d'avoir gagné quelque chose,
00:19:07 quand on a mené une bataille, on est content de l'emporter.
00:19:09 Sur le terrain politique, on met de côté les questions économiques, on va y venir.
00:19:13 Mais en termes géopolitiques, quel intérêt on a, quand on est Paris,
00:19:17 quand on est la France, de dire "il nous faut les Jeux".
00:19:19 Qu'est-ce qu'on a à démontrer ?
00:19:21 - Ben voilà, on va être au centre du monde.
00:19:23 - On l'est déjà ? Non, je plaisante.
00:19:25 - Il faut maintenir son rang parce que finalement, tout empire périra.
00:19:28 Et donc lorsqu'on est puissant, il faut toujours faire attention à cela.
00:19:31 Vous êtes au centre du monde. Les Jeux Olympiques, c'est l'universel.
00:19:33 C'est tous les pays. Et moi, qui suis en matière de football,
00:19:35 la Coupe du Monde, ce n'est que 32 pays.
00:19:37 Là, c'est tous les pays et tous les sports.
00:19:39 - Mais qu'est-ce qu'on peut raconter à l'occasion d'un JO sur ce qu'on est ?
00:19:43 - C'est ça, c'est montrer que la fraternité, le vouloir vivre ensemble,
00:19:46 l'accueil de tout le monde, qu'il y ait tous les types.
00:19:49 Et les sportifs eux-mêmes le disent, le village olympique,
00:19:51 il y a tous les types humains possibles, imaginables.
00:19:54 Il y a tous les types de sports possibles.
00:19:56 Et donc c'est ça, c'est le message effectivement d'une ville ouverte sur l'extérieur,
00:20:00 d'une ville qui accueille et qui va ensuite accueillir les deux.
00:20:02 - D'une ville ou d'un pays ? Parce qu'il y a une bonne différence.
00:20:04 C'est important parce que là, si ça ne concerne que les Parisiens,
00:20:06 il y a la voie à Marseille, il y a des stades de football.
00:20:09 Alors c'est bien sûr d'abord une ville, ce n'est pas attribué à un pays,
00:20:12 c'est attribué à une ville, ce n'était pas le Brésil, c'était Rio.
00:20:14 Mais tout le pays en bénéficie.
00:20:16 Et la façon dont le dossier est prévu, est conçu,
00:20:18 de mettre en valeur tous les monuments parisiens pour les épreuves,
00:20:21 va être une carte de visite, un spot publicitaire pour Paris en termes de touristes, fantastique.
00:20:27 - Donc on va faire du business ?
00:20:29 - De l'image.
00:20:32 - Je crois qu'il faut, je partage largement ce que dit Pascal.
00:20:35 J'ajouterais une chose quand même, l'esprit de l'Olympisme,
00:20:37 ce n'est pas des pays, ce n'est pas des villes, c'est des individus.
00:20:39 Et d'ailleurs, les premiers Olympiques, les athlètes étaient nus,
00:20:42 parce qu'on ne voulait pas qu'une sorte de chauvinisme puisse s'attacher
00:20:46 au fait qu'on défend tel ou tel cocarde ou tel ou tel pitre.
00:20:49 Je crois que c'est important, c'est quand même exalter quelque chose de l'individualité,
00:20:53 c'est l'individu, de l'effort, de la jeunesse, tout ça.
00:20:55 Ça c'est quand même toujours dans le message olympique,
00:20:58 le fameux situs altus forsus, donc on va plus vite, on va plus haut, on va plus loin, etc.
00:21:02 Donc ça, le pays ou la ville qui obtient ça à un moment donné,
00:21:06 en effet, le monde bat à son rythme, à elle,
00:21:09 et c'est un rythme qui va s'accélérer justement au rythme des compétitions.
00:21:12 Donc ça, je pense qu'il ne faut pas le sous-estimer, tout à l'heure on parlera d'économie,
00:21:16 mais je pense que de même manière qu'il y a une exception culturelle,
00:21:19 qu'on ne doit pas tout marchandiser, le sport, même s'il n'est pas justement la pureté qu'on voudrait,
00:21:24 ça reste quand même le lieu de l'effort, du dépassement de soi,
00:21:27 d'un certain vivre ensemble différent,
00:21:30 et je crois que ça c'est quelque chose qui reste important.
00:21:32 - Bon, si ce sont ces valeurs-là qu'on défend à chaque fois, ça veut dire qu'on ne peut pas rater les Jeux ?
00:21:36 Il y a eu des Jeux, des JO ratés ?
00:21:39 - Ah bah oui, regardez, enfin, raté, regardez le suprématisme...
00:21:42 - Pardon, je vous retourne la question, ça dépend ce que vous appelez raté.
00:21:45 - Regardez 1936, où c'est vraiment une démonstration des forces hitlériennes,
00:21:51 où les Français sont applaudis parce qu'ils font le salut olympique,
00:21:54 et on croit qu'ils font le salut nazi, il y a tout un malentendu...
00:21:57 - C'était des circonstances très particulières.
00:21:59 - Non, il y a eu des moments, mais regardez 1980, où finalement,
00:22:02 après l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique, le boycott des États-Unis,
00:22:07 après 1984, ce sera l'inverse, aux États-Unis, eh bien les Russes ne viendront pas,
00:22:12 donc bien sûr qu'il y a de la géopolitique, et il y a des messages qui sont passés.
00:22:15 L'Afrique du Sud, pays de l'apartheid pendant très longtemps,
00:22:18 elle a été exclue des Jeux olympiques, boycottée.
00:22:20 Donc il y a des signes, des signaux qu'il faut savoir lire,
00:22:23 mais quelquefois c'est plus subtil que ça.
00:22:25 - Corinne Bouleau ?
00:22:26 - Oui, non mais c'est vrai que cette universalité, vous la rencontrez
00:22:29 surtout sur les Jeux olympiques, plus que sur des championnats du monde,
00:22:32 évidemment, ou des championnats d'Europe, mais parce que vous voyez...
00:22:35 Moi, le symbole peut-être extrême, c'était effectivement à Rio,
00:22:39 cette équipe de réfugiés, avec notamment cette jeune nageuse syrienne
00:22:43 qui s'était sortie de l'enfer et qui était ravie,
00:22:47 elle avait été évacuée à Berlin, en Allemagne,
00:22:52 et elle était ravie de disputer les Jeux, d'être au milieu de tous ces sportifs,
00:22:57 et quel plus beau message que de se sortir de l'enfer
00:23:00 pour se retrouver aux côtés presque des siens de sa famille sportive.
00:23:04 - Ça, ça se produit qu'au JO.
00:23:06 - Ah mais c'est... Il y en a plein d'histoires comme ça au JO.
00:23:10 Vous avez plein d'athlètes comme ça qui sont...
00:23:13 Alors parfois, qui sont récupérés par des pays,
00:23:17 parce qu'ils n'ont pas les moyens de pouvoir s'entraîner chez eux,
00:23:20 mais il y en a plein.
00:23:22 - Alors, donc ça veut dire que là, on est lancé dans un processus,
00:23:25 je rappelle que notre émission s'intitule "JO, la victoire, et après".
00:23:28 On est presque déjà dans l'après.
00:23:30 Ça veut dire que là, on est lancé dans un processus qui ne peut que marcher ?
00:23:33 - Non. - Bon, alors qu'est-ce qui peut se passer ?
00:23:35 - Il peut se passer plein de choses si on ne fait pas attention,
00:23:37 si on n'est pas... Bon, la maîtrise des coups, on en parlera plus tard,
00:23:40 je crois que ça va mieux. Après, il faut effectivement avoir
00:23:42 le même professionnalisme, le même enthousiasme,
00:23:44 la même organisation pour organiser les Jeux que pour les gagner.
00:23:47 Parce que si on croit que c'est arrivé, que finalement, c'est la France éternelle, etc.,
00:23:52 si on retombe dans les travers de l'arrogance française, on va les louper.
00:23:55 Donc il faut penser à quoi ?
00:23:57 Où l'économie va un peu se... Est-ce que les entreprises du 93 seront associées ?
00:24:02 Est-ce qu'il y aura vraiment un effort vers la jeunesse,
00:24:04 et que ce ne soit pas uniquement le haut de la pyramide, mais également le bas ?
00:24:07 Est-ce qu'il y aura un héritage sociétal ?
00:24:09 - Ça veut dire quoi, le haut de la pyramide ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:24:11 - Qu'on infuse les gens... Par exemple, 2 millions d'enfants,
00:24:14 il y a une semaine olympique auquel ont participé 2 millions d'enfants
00:24:18 dans tous les événements scolaires.
00:24:20 Il faut continuer cela pour qu'avec les JO, on fasse plus de sport santé,
00:24:24 qu'il y ait une pratique sportive, se développe en France,
00:24:27 parce que c'est bien pour le vivre ensemble, c'est bien aussi pour la santé.
00:24:30 Donc il faut profiter de la vitrine que sont les JO
00:24:33 pour développer la politique sportive et la pratique du sport en France.
00:24:37 - Ça voudrait dire que rater les Jeux, ce serait ne pas réussir à associer un pays.
00:24:42 - Tout à fait. - C'est possible, ça s'est déjà produit, ça ?
00:24:45 Vous voyez des JO où ça ne prend pas, où au fond ça reste...
00:24:48 - Non, parce qu'en fait, moi je suis allé à Rio aux Jeux,
00:24:51 on disait que les Brésiliens protestaient, non, ils protestaient contre Temer
00:24:54 et contre Dilma Rousseff, mais pas contre les Jeux,
00:24:57 et pas contre les gens qui venaient aux Jeux.
00:24:59 Donc généralement, les gens sont quand même contents d'être au centre du monde.
00:25:02 - Après, je pense aussi au peuple grec, qui pendant les JO à Athènes,
00:25:06 justement en 2004 et même après, après la grande crise économique,
00:25:10 eux ont quand même pu se plaindre des JO et de l'augmentation des coûts.
00:25:14 Je pense aussi aux Jeux de Montréal en 1976,
00:25:16 où la dette qui a explosé du fait de la construction des infrastructures sportives
00:25:21 a provoqué une augmentation des impôts, des taxes.
00:25:25 Par exemple, c'est anecdotique, mais le prix du tabac a augmenté de 4 dollars
00:25:29 dès la mise en place des JO.
00:25:31 Bon, ça, on va taper les non-sportifs, les fumeurs,
00:25:34 mais voilà, c'est aussi...
00:25:36 Les gens pourraient se plaindre de répercussions négatives suite aux JO.
00:25:39 - Non, mais à Rio, par exemple, il y avait un problème aussi avec la billetterie.
00:25:42 Dans le stade olympique qui accueillait les épreuves d'athlétisme,
00:25:45 il était quasiment vide à certaines heures, à certains moments.
00:25:49 Il fallait qu'il y ait Usain Bolt le soir pour remplir les gradins.
00:25:53 - On était loin, on était deux heures, il y a rien.
00:25:54 - Voilà, c'était loin et c'était cher pour les Brésiliens à ce moment-là.
00:25:59 - On ne peut pas rater les JO.
00:26:00 En tout cas, bon, il va falloir être vigilant,
00:26:02 mais a priori, on est plutôt préparés pour les réussir.
00:26:06 - Le CEO balise quand même beaucoup de choses.
00:26:08 Il y aura des rendez-vous réguliers avec les villes organisatrices,
00:26:13 puisque maintenant Paris n'est plus ville candidate,
00:26:15 mais a basculé dans la ville organisatrice.
00:26:17 Donc là, il y a des chantiers, enfin, le CEO envoie souvent des commissions,
00:26:22 d'évaluation, on va dire comme ça,
00:26:25 pour vérifier que tout se passe bien.
00:26:28 Là, sur Tokyo, il y en a.
00:26:29 À Pékin, pour les Jeux d'hiver en 2022, il y en a.
00:26:33 - C'est surtout surveiller l'état d'avancement des infrastructures.
00:26:36 - Oui, exactement.
00:26:37 - Oui, bon dirament.
00:26:38 - Effectivement, mais on l'a dit tout à l'heure,
00:26:40 il y en a déjà beaucoup qui sont prêtes
00:26:43 ou qui vont être un petit peu rehaussées.
00:26:45 Donc je pense qu'on jugera vraiment après.
00:26:47 C'est-à-dire que, est-ce qu'on va faire des éléphants blancs,
00:26:49 comme on dit quelquefois en Afrique, dans les pays du tiers-monde,
00:26:51 il y a des choses qui ont été construites,
00:26:53 qui finalement après retombent en désuétude et coûtent très cher ou pas ?
00:26:57 - Est-ce qu'on peut annuler des Jeux ?
00:26:59 Est-ce qu'il peut y avoir, je ne sais d'ailleurs,
00:27:02 quelle circonstance qui ferait qu'on alluse ?
00:27:04 - Les guerres mondiales.
00:27:05 - Ça s'est produit.
00:27:06 - Les guerres mondiales, 1940-1917.
00:27:09 En cas de guerre mondiale, effectivement,
00:27:11 la trêve olympique ne marche pas.
00:27:13 Et donc, s'il y a une guerre mondiale d'ici 2024,
00:27:15 peut-être que les Jeux seront mis en cause,
00:27:17 mais autrement, non.
00:27:18 - On dit ça en souriant,
00:27:20 mais ça veut dire qu'il n'y a pas eu d'autres cas
00:27:22 dans l'histoire des Jeux olympiques d'annulation de Jeux.
00:27:26 On est dans un contexte, on le sait bien, très particulier.
00:27:29 Sur fond de menace terroriste, on en parlera tout à l'heure,
00:27:31 mais un pays qui serait particulièrement menacé,
00:27:34 ne peut pas annuler les Jeux.
00:27:36 - Non, ça ne s'est jamais fait.
00:27:38 Et même au plus fort de la guerre froide,
00:27:40 il y a eu des boycotts,
00:27:41 mais même aujourd'hui, plus personne ne boycotte,
00:27:43 parce que si vous boycottez,
00:27:44 vous êtes exclu pour les Jeux suivants,
00:27:45 et puis vous n'êtes pas à la fête.
00:27:47 Donc, en fait, les boycotts ont été des échecs à chaque fois.
00:27:49 C'est pour ça qu'il n'y en aura plus.
00:27:51 - C'est vrai que là, la situation, par exemple,
00:27:54 en Corée du Nord,
00:27:55 est suivie extrêmement attentivement par le CIO,
00:27:58 parce qu'il va y avoir des Jeux d'hiver l'hiver prochain
00:28:01 en Corée du Sud.
00:28:02 Mais Thomas Barladi, il n'y a pas aujourd'hui de plan B.
00:28:06 Donc, les Jeux seront organisés en Corée du Sud.
00:28:10 - Sauf circonstances exceptionnelles.
00:28:13 Et dans le coin, on a fait d'autres émissions
00:28:15 avec Pascal Boniface sur le sujet,
00:28:17 on voit que c'est un petit peu instable.
00:28:19 Alors Montréal, vous en avez parlé,
00:28:20 mais aussi Pékin, Athènes, Rio,
00:28:22 dans toutes ces villes choisies par le CIO,
00:28:24 les budgets ont explosé,
00:28:26 jusqu'à 720 % de plus pour Montréal.
00:28:29 Cette constante explique à elle seule
00:28:31 l'abandon des candidatures pour 2024
00:28:33 de Rome, Boston ou même Budapest.
00:28:36 Paris, dans ce contexte, rassure et promet, promet,
00:28:39 de tenir les budgets à hauteur de 6,5 milliards d'euros.
00:28:43 Mais l'expérience en la matière incite plutôt à la prudence.
00:28:46 Romain Becker et Ilana Azincote.
00:28:48 - Le Stade de France pour les épreuves d'athlétisme,
00:28:55 Roland-Garros pour le tennis,
00:28:58 le Grand Palais pour l'escrime
00:29:00 et même le Château de Versailles pour l'équitation.
00:29:04 Voilà l'un des atouts de la candidature parisienne,
00:29:07 mise en avant jusqu'au plus haut sommet de l'État,
00:29:10 des infrastructures déjà existantes et prestigieuses.
00:29:15 - Je pense que c'est un très bon projet,
00:29:19 parce qu'il n'est pas inconsidéré sur le plan budgétaire,
00:29:22 parce qu'il est donc extrêmement limité,
00:29:25 parce qu'il s'inscrit dans les projets de mobilisation
00:29:27 et dans les investissements dont notre pays a besoin,
00:29:29 et qui sont très importants.
00:29:31 - Au total, les organisateurs des Jeux olympiques
00:29:34 tablent sur une enveloppe de 6,5 milliards d'euros environ,
00:29:39 dont 1,5 milliard issus des caisses de l'État.
00:29:43 Si depuis 1968, les villes hautes ont vu leur prévision initiale
00:29:50 être multipliée par presque 3 en moyenne,
00:29:53 les responsables parisiens l'assurent,
00:29:56 le budget sera tenu.
00:29:59 - On a aujourd'hui 95% de sites temporaires ou existants.
00:30:03 On construit 10 fois moins d'équipements qu'à Londres en 2012,
00:30:06 15 fois moins qu'à Pékin.
00:30:08 Donc ça, c'est la sécurité pour nous,
00:30:10 qui évite tous les dérapages qu'ont pu connaître les éditions précédentes.
00:30:13 - D'ici 2024, outre quelques installations temporaires,
00:30:17 seuls deux sites sur 37 doivent encore sortir de terre,
00:30:22 la piscine olympique et le village des athlètes.
00:30:26 Tous deux seront implantés en Seine-Saint-Denis,
00:30:29 au nord de la capitale,
00:30:31 et devraient servir également après les Jeux olympiques.
00:30:35 - On sait notamment que la question d'un bassin de natation en Seine-Saint-Denis
00:30:39 est une question très importante, avec un manque flagrant.
00:30:42 On sait également qu'on manque de logements et de surfaces,
00:30:45 de bureaux en région Île-de-France.
00:30:47 Et donc la reconversion du village olympique
00:30:50 en logements et en bureaux permettra de desserrer cette contrainte-là.
00:30:55 Donc on n'aura pas, ça c'est une certitude,
00:30:57 d'éléphants blancs dans le cadre de Paris 2024.
00:30:59 - Les éléphants blancs, ces sites olympiques,
00:31:02 laissés à l'abandon une fois les compétitions terminées.
00:31:06 Un an seulement après les Jeux de Rio,
00:31:09 voici à quoi ressemble la piscine olympique.
00:31:12 Le stade, lui, est aujourd'hui inutilisé.
00:31:16 Même scénario à Pékin, hôte des JO 2008,
00:31:20 où le village olympique est aujourd'hui désert,
00:31:23 moins de 10 ans après des Jeux estimés à 35 milliards d'euros.
00:31:28 Des exemples qui ont dissuadé de nombreuses grandes villes
00:31:32 d'organiser les JO en 2024.
00:31:35 Initialement candidate, Boston, Budapest ou encore Rome
00:31:39 ont fini par jeter l'éponge.
00:31:42 - Notre position est la suivante,
00:31:47 il est irresponsable de dire oui à cette candidature.
00:31:51 Avec les Jeux, ce qu'on nous demande,
00:31:55 c'est de nous endetter.
00:31:59 Plus de dettes pour les Italiens, plus de dettes pour les Romains.
00:32:03 C'est ce qu'on nous demande et honnêtement,
00:32:07 nous ne sommes pas intéressés.
00:32:11 - En 1992, à Albertville,
00:32:14 les derniers JO organisés sur le sol français
00:32:17 avaient laissé derrière eux un déficit de 45 millions d'euros
00:32:21 sur un budget initial d'1,7 milliard.
00:32:24 Un scénario que veulent à tout prix éviter les organisateurs en 2024.
00:32:29 Les plus optimistes espèrent même une Olympia bénéficiaire.
00:32:33 Ce serait une première depuis 1984, à Los Angeles.
00:32:38 - Elle était assez incroyable, la déclaration de la maire de Rome.
00:32:42 "Ce qu'on nous propose, c'est de nous endetter".
00:32:45 Et bon, c'est non.
00:32:48 Est-ce qu'on propose aux Parisiens, aux Français,
00:32:51 de s'endetter avec ces JO ?
00:32:54 Regardez cette question qui nous arrive.
00:32:57 "Le provincial que je suis va-t-il payer ?
00:33:00 Et où sont les retombées financières pour les provinciaux ?"
00:33:03 Est-ce que c'est que pour Paris ?
00:33:06 - Ce n'est pas seulement Paris.
00:33:09 On a vu qu'un certain nombre d'épreuves auront lieu à Marseille,
00:33:12 dans d'autres endroits.
00:33:15 Beaucoup de choses ont déjà été préfinancées par des conseils régionaux,
00:33:19 des aides d'Etat, etc.
00:33:22 J'ai un spécialiste qui dira plus précisément.
00:33:25 Les chiffres ont le dernier mot.
00:33:28 Quand la responsable italienne dit ce qu'elle dit,
00:33:31 ça veut dire que tout le monde ne peut pas se payer les JO.
00:33:34 En général, un Etat de moins de 15 millions d'habitants
00:33:37 n'a pas les JO.
00:33:40 Il faut une masse critique, financière, économique,
00:33:43 et aussi d'institutions autour.
00:33:46 On voit bien que les jeux coûtent très cher,
00:33:49 même s'ils auront la possibilité de les financer
00:33:52 avec ce qu'ils ont prévu depuis quelques années.
00:33:55 - Il y a deux éléments à mettre en avant.
00:33:58 La question des coûts et la question des avantages.
00:34:01 Est-ce que les provinciaux vont tirer un avantage aux JO ?
00:34:04 Ce qu'on peut mettre en avant pour voir le verre à moitié plein,
00:34:07 c'est que les JO vont attirer des touristes,
00:34:10 en l'occurrence des touristes sportifs.
00:34:13 Je vais faire le distinguo entre les touristes culturels,
00:34:16 qui ont l'habitude de venir à Paris ou en France pour le Louvre,
00:34:19 et les touristes sportifs.
00:34:22 Beaucoup d'études montrent que les touristes sportifs
00:34:25 ont tendance à plus se consommer que la moyenne.
00:34:28 - Je n'ai pas dit !
00:34:31 - Les touristes sportifs de notoriété et d'après des études,
00:34:34 consomment plus en moyenne que les touristes culturels.
00:34:37 Le provincial pourrait se dire que la manne touristique
00:34:40 à Paris ou en Ile-de-France des touristes sportifs
00:34:43 bénéficiera à la France entière via la TVA, via la consommation.
00:34:46 Cela pourrait dégager des recettes financières supplémentaires,
00:34:49 des recettes fiscales supplémentaires.
00:34:52 Après, on a la question du coût.
00:34:55 - C'est la proposition de Paris ?
00:34:58 - C'est la proposition de Paris.
00:35:01 On a budgété tel montant vis-à-vis des infrastructures présentes,
00:35:04 de ce qu'on va projeter dans le futur, ce qu'on va organiser.
00:35:07 On va intégrer le budget de l'organisation, de la sécurité,
00:35:10 des transports et autres.
00:35:13 On est à 6,5 milliards.
00:35:16 Ce n'est pas beaucoup par rapport à d'autres Olympiades.
00:35:19 C'est pour cela que c'est intéressant de mettre en avant
00:35:22 que le budget prévisionnel de Londres est à 9 milliards.
00:35:25 Il atteint 19 milliards, mais il était à 9 milliards.
00:35:28 Là, pour Paris, c'est peu, justement parce qu'on a
00:35:31 déjà beaucoup d'infrastructures, 90 à 95 %.
00:35:34 C'est très bien dans l'ensemble.
00:35:37 On va réussir à tenir.
00:35:40 J'aimais un doute, un soupçon vis-à-vis des infrastructures
00:35:43 extrasportives.
00:35:46 - Vous pouvez garder votre doute pour après ?
00:35:49 - Vous dites 6 milliards et demi.
00:35:52 On est en plein de discussions sur les budgets.
00:35:55 On voit bien que ce n'est pas facile à trouver 6,5 milliards.
00:35:58 Qui paye ? Ce sont des milliards, des fonds qui viennent
00:36:01 de l'État, du CIO ?
00:36:04 - Pour un milliard, c'est l'État.
00:36:07 145 millions pour la ville de Paris et la région Île-de-France.
00:36:10 Le reste, c'est la billetterie et le CIO qui donnent
00:36:13 une aide comprise entre 1,7 milliard.
00:36:16 La billetterie, en plus, on a fait des perspectives prudentes
00:36:19 puisqu'on estime que les stades seront remplis à 85 %
00:36:22 alors qu'il devrait l'être beaucoup plus à Paris
00:36:25 vu que contre un Mariot, tout est à côté,
00:36:28 tout est à une demi-heure de transport, etc.
00:36:31 Le centre d'études de Limoges qui est spécialisé
00:36:34 sur le sport, qui a été cautionné par des économistes
00:36:37 plutôt réticents par rapport aux événements sportifs,
00:36:40 je pense à notre ami Vladimir Andreev, a fait, selon
00:36:43 certaines hypothèses, les Jeux, donc 6,8 milliards,
00:36:46 vont rapporter entre 7 et 10 milliards de recettes immédiates.
00:36:49 Donc, normalement, effectivement, parce que c'est
00:36:52 effectivement un budget qui n'a rien à voir.
00:36:55 Pékin, c'est coûté très cher, il fallait construire
00:36:58 un aéroport, donc c'est vraiment pas du tout la même chose.
00:37:01 Et puis, c'est vrai qu'il y a des dossiers qui ont été
00:37:04 mal construits parce que, même si les Athéniens sont un peu
00:37:07 maris d'avoir les Jeux, mais la mauvaise gestion de la Grèce
00:37:10 elle date pas des JO. Si la Grèce est dans l'état dans lequel
00:37:13 les gouvernements respectifs l'ont rendu, c'est pas les JO.
00:37:16 Si la construction des stades a coûté beaucoup plus cher en Brésil
00:37:19 que prévu, c'est dû à la corruption. Et ça, c'est pas les JO
00:37:22 qui ont amené la corruption au Brésil. Donc, la France, c'est quand même
00:37:25 pas un pays corrompu comme le Brésil, elle est, je pense, mieux gérée
00:37:28 que la Grèce, donc les dépassements qu'on a vus dans d'autres pays
00:37:31 ne devraient pas se reproduire.
00:37:33 Alors, justement, je vais revenir à ces questions d'infrastructures
00:37:36 extrasportives, l'aéroport à Pékin, moi ce que je mets en avant,
00:37:39 c'était les métros, les nouvelles lignes de métro que, justement,
00:37:42 le Grand Paris voulait mettre en place pour 2030,
00:37:45 on nous dit que ça a été budgété pour 2030, mais on souhaite
00:37:48 construire une ligne 15, 16, 17, une grande ligne entre
00:37:51 l'aéroport et le centre de Paris, pour 2024.
00:37:54 On nous dit que ça a déjà été budgété, acté, planifié,
00:37:57 tout est bon, tout est OK, sauf qu'il faut accélérer les travaux
00:38:00 de 6 ans. Il faut non pas les finir pour 2030, mais les finir
00:38:03 pour 2024. Là, il y a un risque de dépassement, justement,
00:38:06 de budget, du fait de l'accélération.
00:38:09 Pour accélérer, justement, les travaux, il faut dire "on va embaucher
00:38:12 plus de monde, on va dépenser plus d'argent pour que ça aille plus vite".
00:38:15 Alors, je ne dis pas qu'on va atteindre 55 milliards uniquement à cause
00:38:18 de 4 lignes de métro. - Vous dites, en gros, qu'il y aura peut-être des dérapages
00:38:21 et qu'on ne fera peut-être pas forcément à 6 milliards et demi. - Je pense que très certainement, il y aura un dépassement.
00:38:24 Maintenant, à voir, justement, les calculs coût-avantage entre les coûts budgétés,
00:38:27 le coût prévisionnel et le coût final, est-ce que ça va rapporter
00:38:30 au final pour le Jeu olympique ? - C'est ça qui est compliqué
00:38:33 d'apprécier, parce que quand on vous écoute, on se dit "bon, finalement,
00:38:36 si ça rapporte presque autant que ça coûte, c'est formidable".
00:38:39 Ce n'est pas forcément un exercice qui s'équilibre.
00:38:42 On ne va pas se sortir... - Pour l'instant, il ne s'est jamais équilibré.
00:38:45 - Non, mais c'est important de le dire. - Parce qu'effectivement, pour l'instant, je crois qu'il y a des fisicaires.
00:38:48 - Là où il y a une complexité, je pense, supplémentaire, c'est que tout dépend
00:38:51 dans quelle échelle de temps on se place. C'est-à-dire qu'il y a à la fois
00:38:54 les coûts qu'on va faire avant, il y a les recettes immédiates,
00:38:57 notamment les billetteries, en effet, et puis après, il y aura ce qui va arriver
00:39:00 dans les années qui viennent, notamment les emplois.
00:39:03 Est-ce qu'on va créer des emplois plus durables ?
00:39:06 Alors, on dit 110 000, d'autres disent 240 000. - Anne Hidalgo a dit 250 000 en 7 ans.
00:39:09 - Oui, ça, c'est le plafond.
00:39:12 - C'est entre 100 000 et 200 000.
00:39:15 - Mais après, est-ce que les zones qu'on aura créées,
00:39:18 encore une fois, ces fameux éléphants blancs qu'on a vus tout à l'heure,
00:39:21 si c'est des éléphants blancs, on aura perdu, non seulement
00:39:24 en termes comptables, mais aussi en termes d'images et en termes
00:39:27 de notoriété, de crédibilité. En revanche,
00:39:30 si en effet, des zones d'emploi, des zones de vie
00:39:33 se créent, si on crée, moi je pense, si vous voulez, l'enjeu,
00:39:36 c'est pas tellement de savoir. Bien sûr, le budget est important.
00:39:39 - Bien sûr, quand on demande aux Français, vous dites
00:39:42 "Est-ce que vous adorez ça ?" et vous passez assez vite
00:39:45 sur l'idée que 1 milliard en est finances publiques, en ce moment,
00:39:48 on en est à baisser les APL de 5 euros, donc les gens se disent peut-être
00:39:51 que c'est le moment. - Il n'y a pas de doute, et on parle du SMIC en ce moment.
00:39:54 Mais non, ce que je veux dire, c'est que, ou bien Paris
00:39:57 devient une ville intelligente, ou pas. Et donc,
00:40:00 est-ce qu'il y a un accélérateur de particules par les Jeux olympiques
00:40:03 qui fait que les déplacements entre votre
00:40:06 lieu d'habitat et votre lieu de travail, les logements sociaux
00:40:09 qui sont quand même un scandale en France, toutes ces choses-là, est-ce qu'à un moment
00:40:12 donné, à Paris, ville lumière, ville façade,
00:40:15 ville vitrine, on profite des Jeux olympiques
00:40:18 pour accélérer ces dossiers-là, de faire une vraie ville intelligente ?
00:40:21 Je rappelle, c'est une petite anecdote, mais en 1924, l'épreuve de natation
00:40:24 elle est dans la Seine. Est-ce que 100 ans plus tard,
00:40:27 elle y sera ? - C'est prévu, oui, c'est prévu. - Est-ce qu'on fera comme à Nageville,
00:40:30 où on va se baigner comme si on allait cet après-midi se baigner sous le pont des Arts ?
00:40:33 Bon, on n'en est pas là, mais ça veut dire que s'il faut investir massivement
00:40:36 dans le nettoyage, la propreté,
00:40:39 les accès, est-ce que tous les sites seront joignables à vélo, par exemple ?
00:40:42 Ça, c'est très important de savoir ça. - C'est prévu. - C'est prévu, voilà.
00:40:45 C'est prévu, mais est-ce qu'ils le feront ? Donc là, effectivement,
00:40:48 c'est quelque chose qui est très concret, et s'ils ne le font pas,
00:40:51 là, en effet, on pourrait dire qu'ils ont raté. - Vous parliez de Paris,
00:40:54 et on disait en début d'émission... Non, mais parce que l'essentiel
00:40:57 des épreuves se dérouleront à Paris, mais est-ce que
00:41:00 des villes comme Marseille, alors je sais que Marseille va accueillir
00:41:03 des épreuves, il y a d'autres villes, etc., qui peuvent s'en servir
00:41:06 réellement de vitrine, ou est-ce qu'on ne va pas se raconter d'histoire ?
00:41:09 Ça concernera que la capitale. Corine Bouleau ? - Non, Marseille, justement,
00:41:12 aura les épreuves de voile olympique et profite déjà
00:41:15 de cette visibilité, puisque le président Macron
00:41:18 et le président Barre doivent descendre à Marseille
00:41:21 la semaine prochaine. C'est bien un signal
00:41:24 pour montrer qu'effectivement, Paris a les Jeux,
00:41:27 mais Marseille va en profiter.
00:41:30 Le surf pourrait faire son entrée au programme
00:41:33 olympique 2024, il y est déjà à Tokyo pour 2020.
00:41:36 Il y a trois villes qui se battent
00:41:39 pour éventuellement les accueillir.
00:41:42 Donc il y a un véritable attrait, il n'y aura pas que Paris,
00:41:45 mais évidemment, l'essentiel des sites
00:41:48 sont dans la zone francilienne, bien évidemment.
00:41:52 - En termes économiques, on a des éléments de mesure
00:41:55 qui permettent d'évaluer l'attractivité d'un pays
00:41:58 pendant les Jeux ? - On a des éléments, mais il y a aussi un élément
00:42:01 qu'on ne met pas à son avance, c'est le fait que Paris soit déjà
00:42:04 la ville la plus touristique du monde. C'est que la France soit déjà
00:42:07 un grand pays touristique. Et quand, par exemple, je compare,
00:42:10 je me réfère à l'histoire et je regarde la Coupe du Monde 98,
00:42:13 en 98, il n'y a pas eu d'augmentation du tourisme.
00:42:16 Le nombre de touristes en 97 était le même qu'en 98,
00:42:19 qui était le même en 99. Simplement, on a vu un remplacement
00:42:22 des touristes culturels, encore eux,
00:42:25 par des touristes sportifs. Donc, si je prends la France entière
00:42:28 et pas uniquement les villes qui vont accueillir des épreuves,
00:42:31 on pourrait très bien s'inquiéter que, tout simplement,
00:42:34 les touristes qui avaient l'habitude de venir en France pendant l'été
00:42:37 vont se dire, tout simplement, parce qu'il y a les JO,
00:42:40 je ne vais pas venir, je vais aller ailleurs et je vais laisser entrer
00:42:43 les touristes sportifs. A Rio, par exemple, Rio est la première ville
00:42:46 touristique d'Amérique du Sud. Rio, pour les JO et pour la Coupe du Monde
00:42:49 de football, a connu le même nombre de touristes qu'avant la compétition,
00:42:52 qu'avant la Coupe du Monde, qu'avant les Jeux Olympiques.
00:42:55 Il y a un simple remplacement de touristes. Alors, je le répète,
00:42:58 les touristes sportifs consomment plus. Mais ce que je veux dire,
00:43:01 c'est que, d'un conservateur de musée en province,
00:43:04 lui, il n'est sûrement pas content qu'il ait les JO à Paris
00:43:07 parce qu'il ne va pas s'attendre à ce qu'il y ait des touristes culturels
00:43:10 en France à cette période de l'année. Il y aura beaucoup de touristes sportifs
00:43:13 qui vont consommer, mais que je pense à des musées en Bretagne ou ailleurs,
00:43:16 il n'y aura pas forcément une augmentation du tourisme.
00:43:19 - Et vous avez... Oui, il y a peut-être des touristes sportifs qui vont au musée.
00:43:22 - Je l'espère. - Et je suis sûre qu'il y en a.
00:43:25 - Allez, au-delà du budget, l'autre défi, c'est naturellement la sécurité
00:43:28 des grandes menaces terroristes, bien entendu, celle des athlètes
00:43:31 comme celle des 3 millions de spectateurs attendus sur les sites en France.
00:43:34 Transport, site olympique, fan zone, un casse-tête difficile à anticiper
00:43:37 7 ans avant les Jeux. L'expérience réussie de l'Euro
00:43:40 sera naturellement une référence pour l'organisation
00:43:43 de la plus grande manifestation sportive du monde.
00:43:46 Damien Flaurette et Christophe Roquet.
00:43:49 - Donc, vous voyez, là, on arrive sur le champ de Mars.
00:43:54 C'est un lieu assez emblématique parce que c'est un lieu de rassemblement.
00:43:57 Lors de l'Euro, par exemple, il y avait une fan zone.
00:44:00 Au cours des Jeux olympiques, il y aura des compétitions sportives ici.
00:44:03 - Au coeur d'un Paris historique absolument pas conçu
00:44:06 pour accueillir un événement sportif de cette ampleur,
00:44:09 il faudra assurer la sécurité des athlètes comme celle
00:44:12 des 3 millions de spectateurs qui, pour certains,
00:44:15 regarderont les compétitions depuis les fan zones.
00:44:18 - Il faut instaurer un contrôle d'accès, sécuriser tous les accès,
00:44:21 toutes les rues qui sont autour, positionner soit des policiers
00:44:24 soit des agents de sécurité privés qui vont faire des palpations
00:44:27 de sécurité, qui vont vérifier que les personnes qui s'introduisent
00:44:30 dans cet espace ne portent pas d'objet dangereux,
00:44:33 ne posent pas un risque, si je puis dire, pour l'ordre public.
00:44:36 - Mardi, depuis Lima au Pérou, c'est d'ailleurs
00:44:39 la ministre des Sports en personne qui aborde
00:44:42 la question de la sécurité.
00:44:45 - On a prouvé en France qu'on pouvait recevoir en faisant attention
00:44:48 et en respectant la sécurité.
00:44:51 On a fait un terme, j'irai, tous les événements en France,
00:44:54 ce sont des événements qui n'ont pas eu de problème.
00:44:57 Mais nous sommes obligés, je dirai par les temps qui courent,
00:45:00 de faire vraiment très attention à la sécurité.
00:45:03 Donc du coup, on ne banalisera pas la sécurité,
00:45:06 on va renforcer le travail ensemble.
00:45:09 - Pour les JO 2024, plus de 49 000 policiers et gendarmes
00:45:12 devraient être mobilisables en Ile-de-France.
00:45:15 En renfort, viendraient s'ajouter 50 000 agents de sécurité
00:45:18 privés et 21 000 secouristes.
00:45:21 Mais ces chiffres sont des estimations
00:45:24 et le budget sécurité n'est pas encore définitivement arrêté.
00:45:27 - La raison pour laquelle la sécurité n'est pas budgétisée,
00:45:30 c'est que l'événement a lieu dans 7 ans.
00:45:33 On ne peut pas savoir 7 ans à l'avance quels seront les besoins.
00:45:36 En 2024, on sera peut-être dans une période très calme
00:45:39 avec des besoins de sécurisation assez faibles
00:45:42 ou au contraire, on va entrer dans une période
00:45:45 très agitée avec menaces terroristes ou autres
00:45:48 qui vont nécessiter le recrutement d'agents supplémentaires,
00:45:51 notamment d'agents de sécurité privés.
00:45:54 - Le test sécuritaire pour la France a eu lieu l'année dernière
00:45:57 au plus fort de la menace terroriste.
00:46:00 L'Euro 2016, plus de 3 millions de spectateurs,
00:46:03 82 000 policiers, gendarmes et militaires déployés,
00:46:06 aucun incident majeur, une réussite pour Bernard Cazeneuve,
00:46:09 ministre de l'Intérieur à l'époque.
00:46:12 - En un mois, les forces de l'ordre ont procédé
00:46:15 à 1550 interpellations dont 891 ont été suivies
00:46:18 de garde à vue, débouchant sur 59 condamnations
00:46:21 à des peines de prison, fermes ou avec sursis.
00:46:24 64 mesures de reconduite à la frontière
00:46:27 et 32 refus d'accès au territoire
00:46:30 ont par ailleurs été appliquées.
00:46:33 - Pour se faire une idée du prix de la sécurité
00:46:36 des JO de Paris, le gouvernement a décidé
00:46:39 de comparer avec l'organisation de l'Euro 2016.
00:46:42 Pour une fréquentation au moins équivalente,
00:46:45 à l'époque, la facture s'élève à plus de 60 millions d'euros,
00:46:48 sans compter le coût de la mobilisation
00:46:51 des policiers et des militaires.
00:46:54 Une estimation qui dépend avant tout
00:46:57 de l'état de la menace dans 7 ans.
00:47:00 - C'est pas facile de se projeter, d'où les questions
00:47:03 qu'on avait depuis le milieu de l'émission.
00:47:06 On a budgété 6,5 milliards d'euros,
00:47:09 mais est-ce qu'on tiendra les budgets ?
00:47:12 Combien va coûter la sécurité des JO ?
00:47:15 - Il y a deux aspects dans la sécurité pour les JO.
00:47:18 Vous avez la sécurité à l'intérieur des sites,
00:47:21 ça a été budgété par le comité Paris 2024
00:47:24 à 186 millions d'euros.
00:47:27 Et puis vous avez les pouvoirs publics
00:47:30 qui prennent en charge toute la sécurité
00:47:33 hors site olympique.
00:47:36 Et là, effectivement, difficile d'évaluer.
00:47:39 Ils ne veulent pas donner de chiffres
00:47:42 parce qu'ils disent que c'est difficile d'évaluer
00:47:45 la menace 7 ans avant.
00:47:48 A Londres, c'est un dossier qui avait dérapé
00:47:51 parce que ça avait atteint 1 milliard.
00:47:54 - M. Prescottet a été planté.
00:47:57 - On est très confiants puisqu'on est au lendemain
00:48:00 de la fin de la semaine.
00:48:03 - Quand on se tourne vers les expériences passées,
00:48:06 on parle uniquement de la sécurité.
00:48:09 - Dans le passé, les JO ont toujours été déficitaires.
00:48:12 C'est une réalité qu'on ne peut pas...
00:48:15 Pour la sécurité, à Rio, c'était aussi
00:48:18 un budget extrêmement important alors que Rio
00:48:21 n'avait pas de menace terroriste.
00:48:24 Après, c'est une réponse philosophique.
00:48:27 Est-ce qu'il faut arrêter de faire la fête ?
00:48:30 Est-ce qu'il faut arrêter d'organiser des événements ?
00:48:33 Sinon, allons jusqu'au bout, on ne fait plus de concerts.
00:48:36 On ferme toutes les terrasses de bars
00:48:39 parce que ce sont des endroits dangereux.
00:48:42 C'est aussi une réponse de dire qu'on n'a pas peur.
00:48:45 L'euro 2016 s'est bien passé parce qu'il y avait
00:48:48 la sécurité à l'intérieur mais aussi à l'extérieur.
00:48:51 On sait malheureusement que sans être...
00:48:54 - La menace terroriste n'est pas encore existante.
00:48:57 - Même si elle est faible, les protections seront fortes.
00:49:00 La menace terroriste était faible à Rio
00:49:03 et les protections étaient fortes parce que vous êtes visible.
00:49:06 Vous vous attirez un peu.
00:49:09 Mais est-ce qu'on continue à vivre normalement ou pas ?
00:49:12 - Est-ce que la situation de la France vis-à-vis du terrorisme
00:49:15 a été prise en compte dans la décision du CIO ?
00:49:18 C'est le genre de sujet dont on discute calmement
00:49:21 en disant "est-ce qu'on peut le faire ?"
00:49:24 - A Rio, François Hollande avait fait une excellente intervention
00:49:27 en disant, peu de temps après les attentats,
00:49:30 que tous les pays pouvaient être atteints par des attentats.
00:49:33 On l'a vu récemment que Manchester et Barcelone
00:49:36 étaient également des cibles.
00:49:39 Il n'y a pas de pays très menacés et des pays qui sont exemptés.
00:49:42 On ferait les Jeux Olympiques au Galapagos,
00:49:45 les Galapagos seraient menacés par le terrorisme.
00:49:48 - Rémi Fautorino ?
00:49:51 - Je pense que ça pose aussi la question du financement des Jeux.
00:49:54 On a parlé tout à l'heure de Montréal et de l'explosion incroyable.
00:49:57 Plus tard, on a vu, souvenez-vous quand Atlanta a eu les Jeux,
00:50:00 c'est le siège de Coca-Cola, et on a commencé à voir
00:50:03 assez massivement rentrer l'argent privé dans le financement
00:50:06 des Jeux Olympiques.
00:50:09 Donc ce que je veux dire, c'est que probablement que personne,
00:50:12 vous savez le proverbe chinois qui dit "quand on vit par la boule de cristal,
00:50:15 on ne sait pas ce qui se passera à Paris,
00:50:18 on ne sait pas s'il y aura un état d'urgence ou pas d'état d'urgence".
00:50:21 Évidemment que c'est même absurde de se dire. En revanche,
00:50:24 ce qui n'est pas absurde, c'est d'évaluer le risque,
00:50:27 de le quantifier et de le faire se répartir.
00:50:30 Donc si effectivement des grandes entreprises,
00:50:33 déjà se sont manifestées pour participer à l'éducation sportive,
00:50:36 mais est-ce que ça veut dire que la charge
00:50:39 de la sécurité, on va la privatiser ou on la laisse
00:50:42 entre des acteurs publics, là il y a une question
00:50:45 je trouve intéressante. - Pourquoi est-ce que ça se fait ça ?
00:50:48 - Bien sûr, il y a des sociétés de sécurité qui sont là,
00:50:51 qui sont des sociétés privées. Donc je pense qu'il faudrait peut-être sortir
00:50:54 un peu de l'hypocrisie et de dire "est-ce que c'est public ou est-ce que c'est privé ?"
00:50:57 - Alors oui, mais là on se retrouve face à un autre problème, c'est que si c'est public,
00:51:00 c'est un coup pour le contribuable français. Alors il faut peut-être l'assumer,
00:51:03 mais en tout cas c'est pas un coup. - Mais il faut le dire en tout cas. - En termes de question de la dette,
00:51:06 moi je pense à l'euro 2016, ou après justement les attentats de 2015,
00:51:09 le budget de la sécurité, on a embauché 24 000 agents privés.
00:51:12 Donc c'est aussi via des sociétés privées qu'on va donc payer,
00:51:15 qu'on va devoir inscrire au budget cette somme supplémentaire,
00:51:18 et aussi on se réfère à Londres, où Londres a eu un budget sécuritaire
00:51:21 de plus d'un milliard. Donc effectivement, aujourd'hui,
00:51:24 c'est vrai que c'est très difficile de se dire "ça va coûter ou pas
00:51:27 beaucoup d'argent", on en sait rien, ça va être conjoncturel.
00:51:30 - Mais c'est important ce que vous êtes en train de dire, c'est que depuis le début de l'émission,
00:51:33 "non, c'est bon, c'est 6 milliards et demi, c'est calibré". - Non, par contre,
00:51:36 à ce niveau-là, moi, en tant qu'économiste, je vais clairement dire les choses,
00:51:39 je suis prêt à parier, on va dépasser le budget.
00:51:42 - Voilà, c'est dit. - On ne va jamais faire 6,5.
00:51:45 Ou alors, chose exceptionnelle, et je reviendrai ici pour m'excuser,
00:51:48 mais je suis prêt à parier qu'on va dépasser 6,5 milliards d'euros,
00:51:52 ce sera peut-être 7, 8, 9, pas 15, pas 20, pas 55 à Sochi,
00:51:56 mais on va les dépasser. Mais après, moi, ce que je mets en avant,
00:51:59 je préfère voir le verre à moitié plein et considérer que,
00:52:02 même s'il y a dépassement, c'est dans l'intérêt du plus grand nombre.
00:52:05 Ce sont des investissements publics, des investissements extrasportifs,
00:52:08 des investissements durables et pérennes. Je l'ai déjà dit,
00:52:11 les nouvelles lignes de métro qui vont être bénéfiques de l'ensemble des Franciliens.
00:52:14 Donc, quand bien même on dépasse, et on dépassera,
00:52:17 on le fera au service du plus grand nombre. Je me mets à la place,
00:52:20 par exemple, pour l'euro 2016 d'un Niçois qui a vu sa taxe d'habitation augmentée
00:52:24 suite à la construction d'un stade de foot. C'est normal qu'il puisse être dégoûté.
00:52:28 - Oui, surtout s'il n'aime pas le foot. - Surtout s'il n'aime pas le foot.
00:52:31 Et si, c'est un touriste culturel. - Arrêtez de les opposer.
00:52:34 Parce qu'on a tout un tas de fans de foot qui vont dire "je vais au musée"
00:52:37 et inversement. - Oui, mais non, mais ils sont pareils.
00:52:40 Mais ce que je veux dire, c'est que, quand bien même on dépasse le budget,
00:52:43 ça sera fait dans l'intérêt du plus grand nombre. Dans l'intérêt des Franciliens
00:52:46 qui bénéficieront d'une amélioration des transports. 4 nouvelles lignes de métro.
00:52:49 Quand bien même on dépasse le budget... - Oui, mais ce Niçois, par exemple,
00:52:52 si vous allez au bout de votre exemple, ce Niçois, il sera mécontent jusqu'au bout.
00:52:55 - Ce que je peux vous dire, c'est que, grâce au GIO, je le répète,
00:52:58 l'amende touristique via les touristes sportifs et culturels.
00:53:01 - C'est l'un des secteurs qui bénéficient le plus. - Les VTP, les touristes,
00:53:04 enfin, le secteur touristique, surtout. - L'hôtellerie, restauration, départ.
00:53:07 - Essentiellement, le secteur des services. - Et une piscine olympique en Seine-Saint-Denis,
00:53:10 une piscine olympique à Saint-Denis, dans un département
00:53:13 où la moitié des enfants de plus de 11 ans ne savent pas nager,
00:53:16 c'est quand même aussi un bel héritage. Donc, c'est pas une dépense inutile,
00:53:19 somptuaire, qui ne servira à rien après.
00:53:22 Donc, c'est ça aussi qu'il faut voir. Le fait de faire la liaison rapide
00:53:25 pour Roissy, que beaucoup de gens attendent depuis longtemps,
00:53:28 si on l'avance, ça servira aussi beaucoup par la suite.
00:53:31 Le fait aussi, et c'est important, de rendre tous les sites plus accessibles
00:53:34 pour que les gens handicapés puissent se déplacer plus facilement.
00:53:37 Ce qui n'est quand même pas très facile pour aujourd'hui,
00:53:40 là aussi, c'est prévu dans le projet, c'est quelque chose
00:53:43 qui servira au plus grand nombre. Et pour votre Niçois,
00:53:46 quand on finance l'Opéra, ceux qui n'aiment pas l'Opéra peuvent aussi y aller.
00:53:49 - Et on dit un mot quand même, il y aura aussi,
00:53:52 enfin, un mot plus que ça, des Jeux paralympiques.
00:53:55 - Oui, qui sont en septembre, qui suivent,
00:53:58 qui prennent une place de plus en plus importante,
00:54:01 qui sont extrêmement importantes à Tokyo aussi,
00:54:04 et qui sont quand même aussi là. Et quand vous parlez
00:54:07 avec des athlètes paralympiques, ils disent "ça a changé ma vie".
00:54:10 La présidente Emmanuelle Asman du comité paralympique
00:54:13 disait "avant que je fasse du sport, on me disait tout ce que je ne pouvais pas faire
00:54:16 après mon accident. Maintenant, quand je suis rentrée dans un club de sport,
00:54:19 elle fait de l'escrime, on m'a dit tout ce que je pouvais faire".
00:54:22 C'est quand même extrêmement important, et ça aussi,
00:54:25 on peut dire que ça a peut-être un coût, mais ça n'a pas de prix.
00:54:28 - On n'a pas parlé d'écologie, on est après la COP21,
00:54:31 il paraît qu'on va nager, on va faire des épreuves dans la Seine,
00:54:34 ce sera un des messages que veut envoyer la France à l'occasion de ces JO ?
00:54:37 - Oui, d'ailleurs, Paris 2024 est associé au WWF,
00:54:40 en matière d'écologie et de développement durable,
00:54:43 il y a bien aussi un signal, les constructions seront évaluées
00:54:46 par le WWF, justement pour rester dans les murs,
00:54:49 tout sera vraiment calibré, étudié à la loupe dans ce domaine-là.
00:54:52 Et pour revenir à ce qu'on disait sur les coûts,
00:54:55 c'est aussi un enjeu pour le CIO que cette maîtrise des coûts
00:54:58 qu'il demande maintenant aux villes organisatrices soit respectée,
00:55:01 parce que sinon vous n'aurez plus de villes candidates
00:55:04 pour les prochains jeux.
00:55:07 Mais c'est aussi un enjeu pour le CIO,
00:55:10 s'il y a un dérapage permanent,
00:55:13 c'est un enjeu pour le CIO,
00:55:16 s'il y a un dérapage permanent des coûts,
00:55:19 alors évidemment, sans doute que le budget sera un petit peu plus gonflé,
00:55:24 mais attention, parce que derrière, le CIO n'aura plus personne
00:55:27 pour vouloir organiser les jeux.
00:55:30 - Et nous passons maintenant à vos questions.
00:55:33 Quel est le bilan économique et financier des derniers JO
00:55:38 organisés en France à Albertville ?
00:55:41 - C'est une dette, on l'a vu dans le reportage,
00:55:44 ils sont sortis avec un déficit en matière de calculs coûts avantages,
00:55:48 ils ont plus perdu qu'ils n'ont gagné.
00:55:50 - 45 millions. - 45 millions de dettes.
00:55:52 Mais après, ils ont quand même eu des infrastructures sportives
00:55:55 qui sont aujourd'hui utilisées pour la pratique sportive.
00:55:58 - Les grèves et manifestations à répétition dans notre pays,
00:56:01 sont-elles susceptibles de gêner la réalisation du projet ?
00:56:04 - Non, il y a un accord avec les syndicats.
00:56:07 Le comité de candidature a passé un accord avec les syndicats
00:56:10 pour éviter justement qu'il y ait une sorte de sanctuarisation des jeux
00:56:13 et les syndicats ont joué le jeu.
00:56:15 - Il l'avait fait au moment de l'euro, il y avait eu des pressions ?
00:56:19 - Il y a eu des manifestations et des grèves qui se sont rété au moment de l'euro.
00:56:22 Donc non, il y a vraiment un enjeu.
00:56:25 On voit bien que tout le pays, toutes les ONG, les syndicats,
00:56:28 les partis politiques dans leur diversité,
00:56:30 il y a quand même une sorte de grande solidarité.
00:56:33 - Vous verrez, c'est Philippe Martinez,
00:56:35 qui est encore là à l'époque.
00:56:37 - Eric Fatorino, vous vouliez dire un mot là-dessus ?
00:56:40 - Effectivement, je pense que c'est encore plus dur de prévoir que la sécurité.
00:56:45 - Parce que celui qui s'opposera au jeu sera puni.
00:56:48 Quand il y a un tel unanimisme pour supporter les jeux,
00:56:51 s'il y a une menace, je me rappelle des pilotes d'Air France
00:56:53 qui avant la Coupe du Monde 1990, on disait "on fait grève".
00:56:55 Tout le monde a trouvé ça scandaleux,
00:56:57 ils n'ont quand même pas fait grève pendant la Coupe du Monde.
00:56:59 Donc là, on ne se met pas front debout, à front renversé contre un pays entier.
00:57:03 - Il y a peut-être des gens qui nous regardent ce soir
00:57:05 qui ne sont pas ravis qu'on ait les Jeux.
00:57:07 - Oui, 17% des Français.
00:57:09 - Selon un sondage.
00:57:11 - On peut les écouter quand même.
00:57:13 - Selon un sondage.
00:57:15 - Et puis, on n'est pas encore au bout de la préparation des Jeux.
00:57:17 La taxe d'habitation des Parisiens va-t-elle augmenter ?
00:57:20 - Si justement, à savoir maintenant, s'il y a dépassement de budget,
00:57:23 on ne sait rien aujourd'hui,
00:57:25 s'il y a dépassement de budget, comment on répercute ce dépassement ?
00:57:27 Est-ce que c'est sur tous les Français ?
00:57:29 Est-ce que c'est sur la TVA ? Est-ce que c'est sur le tabac comme à Montréal ?
00:57:32 Est-ce que c'est sur la taxe d'habitation ?
00:57:34 Ça, on le verra à Postalory.
00:57:36 En l'état actuel des choses, on a de budgeté à 6,5 milliards d'euros.
00:57:40 - Les transports et la circulation pour les Franciliens vont-ils être un enfer pendant ces JO ?
00:57:45 - Non, parce que la plupart des...
00:57:47 Tout sera accessible en vélo, et ça fera plaisir à Eric Fautorino,
00:57:50 qui pourra aller voir toutes les épreuves avec son vélo.
00:57:53 Et également, toutes les épreuves sont accessibles...
00:57:55 90% des épreuves sont accessibles en transport en commun en 30 minutes.
00:57:59 C'est aussi la différence entre le dossier de Paris et le dossier de Los Angeles.
00:58:03 - Les JO de 2024 sont-ils une chance pour le business
00:58:06 et une nouvelle malédiction pour les contribuables ?
00:58:08 - Bah...
00:58:09 - Avant ça, il faut attendre !
00:58:11 - Encore une fois, je prends des exemples du passé.
00:58:13 Je pense à Montréal qui a vu le paquet de tabac augmenté.
00:58:15 Je pense à l'euro avec Nice encore, qui a vu sa taxe d'habitation augmentée.
00:58:19 Encore une fois, ça va être au niveau du budget.
00:58:21 Comment on va planifier le budget, le projet de loi de finances 2025 ?
00:58:26 Est-ce qu'on va répercuter le dépassement s'il a lieu sur l'impôt,
00:58:30 sur la fiscalité, sur les taxes, de manière locale ou de manière nationale ?
00:58:34 Ça, on le verra à postériori.
00:58:36 Ça peut être une taxe d'habitation, ça peut être un paquet de tabac,
00:58:39 ça peut être prix d'essence, ça peut être n'importe quoi.
00:58:41 - Quels postes de dépense sont les plus susceptibles de faire exploser la facture ?
00:58:45 - Sécurité...
00:58:46 - On a parlé de sécurité tout à l'heure.
00:58:47 - Infrastructure...
00:58:48 - Infrastructure non ?
00:58:49 - C'est une transportive.
00:58:50 - Le métro par exemple.
00:58:51 S'il y a une accélération des travaux, ça pourrait provoquer une augmentation.
00:58:55 - Oui, ou alors s'il y a du retard pour le bassin nautique,
00:58:59 il faut refaire certaines choses.
00:59:01 Il peut y avoir des dérapages dans ce domaine-là.
00:59:05 En général, c'est dans ce domaine-là qu'il y a eu des dérapages.
00:59:07 C'est dans l'infrastructure et la sécurité.
00:59:09 - Encore une question sur cette notion-là.
00:59:12 Ah bah non, cette nouvelle réjouit, elle a changé.
00:59:14 Mais on peut la remettre parce qu'elle était bien.
00:59:16 Cette nouvelle réjouit-elle autant les Français que nos dirigeants ?
00:59:19 Alors vous le disiez, oui.
00:59:21 - Selon les sondages, les sondages ne sont pas toujours fiables,
00:59:24 enfin ils donnent quand même une image.
00:59:25 Il y a quand même un fort soutien à la population d'ailleurs,
00:59:28 qui a augmenté au fur et à mesure.
00:59:30 Le soutien était nettement moindre lorsque Paris s'est lancé,
00:59:33 la France s'est lancée dans la claviature.
00:59:35 Et il a augmenté parce que quelque part la pression montait,
00:59:37 la perspective d'une victoire aussi,
00:59:39 beaucoup de gens avaient peur de perdre de nouveau.
00:59:41 Et puis au fur et à mesure quand même, l'enthousiasme est monté.
00:59:44 Un peu comme l'enthousiasme monte quand la compétition arrive.
00:59:46 - Et ça c'est aussi quand même un enjeu pour le gouvernement,
00:59:49 pour les dirigeants.
00:59:50 Est-ce qu'ils seront capables de transformer cette fête olympique
00:59:53 en un bénéfice pour l'ensemble des Français,
00:59:56 c'est-à-dire ce rêve partagé,
00:59:58 tout ce qu'il y a autour du sport de haute compétition ?
01:00:00 C'est quand même très impressionnant les Jeux olympiques.
01:00:02 Donc si vous voulez, je pense que,
01:00:04 bien sûr on parle beaucoup de chiffres, de budget,
01:00:05 tout ça c'est très important,
01:00:06 mais malgré tout, souvenez-vous,
01:00:07 98 le foot, l'équipe Black Blomber,
01:00:11 ça a apporté quelque chose à la société française.
01:00:13 Une sorte de confiance, une sorte...
01:00:14 Ça n'a pas été avec des lendemains très heureux.
01:00:17 - Oui, parce que le lendemain, oui bien sûr.
01:00:19 - Mais dites-moi quelque chose qui n'est pas éphémère dans nos sociétés.
01:00:22 - Alors c'était cette fameuse question,
01:00:24 les caisses sont vides, soyons sérieux,
01:00:26 comment vont-ils financer ce bardum ?
01:00:28 - En tout cas, 1,5 milliard de financement public.
01:00:30 - Sur 7 ans.
01:00:32 - Sur 7 ans, pour 7 ans.
01:00:34 - Les JO ont-ils favorisé le Brexit ?
01:00:38 Le coup des JO ?
01:00:41 - Non, il y avait d'autres raisons,
01:00:43 c'est plutôt, enfin non,
01:00:44 s'il n'y a pas de lien entre les deux,
01:00:46 c'est d'autres raisons qui ont amené au Brexit.
01:00:48 - Les Jeux seront-ils gâtés par la menace terroriste permanente ?
01:00:51 Vous nous avez donné un élément de réponse tout à l'heure,
01:00:53 parce qu'elle manifeste, vous avez dit,
01:00:55 dans 7 ans, on sera sans doute confrontés aux mêmes menaces.
01:00:57 - Malheureusement, mais tout événement l'est.
01:00:59 Tout événement est confronté à cette menace,
01:01:01 qu'il s'agisse d'un concert,
01:01:03 tout événement public l'est.
01:01:04 - Ce qu'on n'a pas connu, c'est des Jeux Olympiques avec un état d'urgence.
01:01:06 Est-ce qu'on aura un état d'urgence avec tout ce que ça veut dire ?
01:01:08 Sur les rassemblements, sur...
01:01:10 - On a eu l'euro, on a eu les fan zones,
01:01:12 qui ont quand même pu être sécurisées,
01:01:14 les rassemblements...
01:01:15 - Pas des Jeux Olympiques.
01:01:16 - Il faut rappeler quand même qu'il y a plus de pays aux Jeux Olympiques
01:01:18 que aux Nations Unies. Il y en a 197.
01:01:20 - J'ai donné ce chiffre depuis le début de l'émission,
01:01:22 mais je me permets de le vérifier avec vous.
01:01:24 3 millions de spectateurs attendus,
01:01:26 c'est le chiffre que je...
01:01:28 - Il y aura 13 millions de billets de vendus.
01:01:30 13 millions de billets dans les différents stades,
01:01:32 enceintes sportives, piscines, etc.
01:01:34 Donc il y aura 13 millions de billets vendus,
01:01:36 certains en prendront peut-être plusieurs,
01:01:38 mais grosso modo, il y aura 13 millions de spectateurs.
01:01:40 - Ça ne veut pas dire, là en l'occurrence,
01:01:42 3 millions qui viendraient...
01:01:44 - 3 millions, c'est peut-être l'audience.
01:01:46 - Les JO, vous avez 3 millions et demi d'audience.
01:01:48 C'est énorme, d'ailleurs.
01:01:50 C'est l'un des plus gros spectacles télévisés.
01:01:52 - 100 milliards.
01:01:54 - 100 milliards, pardon.
01:01:56 - La cérémonie d'ouverture, ça fait 3,5 milliards de téléspectateurs.
01:01:59 - Est-ce à cause de la question de la sécurité
01:02:01 que beaucoup de pays ne veulent pas des JO ?
01:02:03 C'est ce que vous nous disiez, ça donne...
01:02:05 - Franchement, Budapest s'est retiré parce qu'ils allaient perdre.
01:02:07 Personne ne voulait aller chez Orban.
01:02:09 Le type ferme sa porte à tout le monde,
01:02:11 il veut accueillir les JO, donc ça ne marchait pas.
01:02:13 Rome aussi, il y a quand même quelque part,
01:02:15 raisins sont trop verts. On avait peu de chance de les avoir donc on préfère

Recommandée