Punchline Été (Émission du 22/08/2023)

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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Rebonjour, il est 17h, je suis très heureux de vous retrouver une seconde fois pour ce nouveau rendez-vous de Punchline été.
00:00:07 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h. Je vous présente la grande équipe qui m'accompagne ce soir dans quelques instants.
00:00:11 Je vous mets tout de suite place à l'info et l'info est incarnée ce soir par Adrien Spiteri. Bonsoir Adrien.
00:00:15 Bonsoir Thierry, bonsoir à tous. La CRS suite s'est déployée ce soir à Nîmes.
00:00:20 Hier soir, un enfant de 10 ans est mort. Il a été touché par balle dans une fusillade dans le quartier populaire de Pisse 20.
00:00:27 Le garçon se trouvait à l'arrière d'un véhicule pris pour cible aux alentours de 23h30.
00:00:33 Une cellule d'écoute pour l'établissement où était scolarisé la victime a été mise en place.
00:00:38 Selon la procureure de Nîmes, le petit garçon et son oncle blessés sont des victimes collatérales du trafic de stupéfiants. On l'écoute.
00:00:45 Je vous le dis, c'est une famille sans aucune difficulté, absolument pas impliquée à quelque titre que ce soit dans aucun trafic,
00:00:52 absolument pas connue pour d'autres faits de nature pénale. Et clairement je pense pouvoir m'avancer et me dire que très malheureusement,
00:00:58 ces personnes ont été au mauvais endroit, au mauvais moment et qu'il s'agit de dégâts collatéraux, de victimes collatérales.
00:01:05 Et c'est bien l'aspect le plus tragique peut-être encore de ce dossier.
00:01:09 Et juste après ce journal, Thierry Cabane et ses invités reviendront en plus amplement sur ce drame.
00:01:15 À l'approche de la rentrée scolaire, Gabriel Attal était à Dijon ce mardi. Le ministre de l'Education nationale s'est rendu dans une école visée lors des émeutes.
00:01:24 Il a visité les parties du bâtiment endommagé et rencontré les équipes pédagogiques. Le ministre s'est exprimé sur le sujet.
00:01:31 Le premier message que je veux passer, c'est saluer le travail absolument titanesque qui a été réalisé dans les communes concernées depuis le mois de juillet.
00:01:40 Il y a eu l'effroi et ensuite l'effort des élus, l'effort des personnels de direction, l'effort des enseignants, l'effort des familles, l'effort des entreprises qui ont participé aux travaux
00:01:50 pour être capables d'apporter une réponse et une solution à chaque élève de la République parce que c'est ce que nous leur devons.
00:01:57 Et c'est la rentrée pour le gouvernement. Lundi prochain se tiendra un séminaire gouvernemental. Demain aura lieu le Conseil des ministres de rentrée.
00:02:05 Le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, justement, a rencontré hier la première ministre.
00:02:11 Elisabeth Borne a également reçu Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
00:02:16 Dans le reste de l'actualité en Charente maritime, le maire de la commune de Loumeaux a été violemment agressé ce samedi.
00:02:22 Il a été appris pour cible par des gens du voyage après avoir tenté d'empêcher leur installation sur le stade municipal de sa commune.
00:02:30 Le maire s'est vu prescrire 12 jours d'ITT. Encore sous le choc, le maire s'est exprimé à notre micro.
00:02:36 Reportage de Jérôme Brampenoud et Sarah Varny.
00:02:39 Alors qu'il participait à un repas de famille, le maire de Loumeaux reçoit un appel de son adjointe.
00:02:45 Des gens du voyage sont en train d'essayer de s'installer sur le stade de la commune.
00:02:49 Sur place, le maire cherche à les dissuader d'installer leur 200 caravanes sur ce terrain de sport et prend alors des photos des dégradations et des plaques d'immatriculation.
00:02:58 C'est là que la situation dégénère.
00:03:00 Je n'ai pas vu la personne arriver. Il y a une personne derrière moi, un grand gaillard, qui me ceinture au niveau du visage.
00:03:06 J'avais du mal à respirer. Après, je me débat et descend sur le torse. Je sens des coups.
00:03:11 Le maire tombe au sol, le souffle coupé, et tente de se relever.
00:03:14 Les gens du voyage prennent peur et décident finalement de partir avant l'arrivée des gendarmes.
00:03:19 Le maire, lui, est alors transféré à l'hôpital.
00:03:21 J'étais en état de choc. Je n'arrivais plus à parler. Je tremblais de partout.
00:03:24 J'avais peur de ne pas retrouver mon petit-fils.
00:03:29 L'élu se voit prescrire 12 jours d'ITT et s'en sort avec une côte fissurée, mais surtout choqué par cette agression.
00:03:36 Des conditions d'exercice de plus en plus difficiles, le maire déplore un sentiment d'impunité.
00:03:41 Cette agression, cette impunité, non, arrêtons. On ne respecte plus les enseignants, les médecins, les policiers, les gendarmes, les élus.
00:03:50 Mais où va-t-on ? Je ne sais pas. On doit être exemplaire. Je suis tout à fait d'accord, mais qu'on nous respecte.
00:03:57 Le maire a déposé plainte et une enquête a été ouverte pour retrouver l'agresseur.
00:04:01 L'épisode caniculaire se poursuit en France. 15 nouveaux départements ont été placés en vigilance rouge, soit 19 au total.
00:04:10 C'est le cas notamment de Leraux, de Lens ou de la Loire. Dans la vallée du Rhône, les températures avoisines,
00:04:15 elle est 40 degrés, une chaleur difficile à vivre à Lyon. Illustration avec ces témoignages d'habitants sur place.
00:04:22 C'est fatigant. On vit avec le ventilateur. Alors, sachant que, personnellement, moi, je vis dans un tout petit studio.
00:04:28 Même si on ferme les volets, il fait quand même chaud. Ce n'est pas supportable, en fait.
00:04:32 C'est assez compliqué parce qu'on est obligé de sortir très tôt le matin. Et même là, tôt le matin, il fait déjà extrêmement chaud.
00:04:39 Et occuper les enfants par cette température, c'est un petit peu galère.
00:04:43 Alors ici, je pense que ça va juste être de pire en pire. Clairement, ça va faire de plus en plus chaud.
00:04:48 Ça va être des périodes qu'on aura de plus en plus fréquemment. Et donc, je pense que là encore, cette année,
00:04:53 on a encore un petit peu de chance vu que ce n'était pas trop fréquent.
00:04:56 Voilà, c'est la fin de votre journal dans un instant. Punchline avec vous Thierry.
00:05:00 Merci beaucoup mon cher Adrien. Tout de suite, le sommaire de nos deux heures. On reviendra, vous l'aviez dit évidemment,
00:05:07 sur cette tragique fusillade anime hier soir. Un enfant de 10 ans a été tué par balle.
00:05:11 Son oncle blessé. Une fusillade sous fond de trafic de drogue.
00:05:14 Le petit garçon et son oncle étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.
00:05:18 On écoutera le témoignage du papa du petit garçon, Sandra Buisson.
00:05:21 Notre spécialiste police-justice sera avec nous.
00:05:24 Gabriel Attal était à Dijon cet après-midi. Le nouveau ministre de l'Education nationale occupe le terrain,
00:05:29 c'est le moins que l'on puisse dire. Il était au chevet d'un établissement visé durant les émeutes. On l'écoutera.
00:05:35 Nicolas Sarkozy, lui, était à la boule chez son ami Franck Louvrier, son ancien conseiller
00:05:40 et maire de la célèbre station Balner. Il était venu, évidemment, dédicacer son livre.
00:05:45 Il a distillé quelques petites phrases. C'est toujours intéressant de l'écouter dans le contexte actuel
00:05:50 où les candidatures pour la prochaine présidentielle s'affichent.
00:05:54 Et puis, une question. Mais que se passe-t-il chez les socialistes ?
00:05:58 Ont-ils perdu le sens des réalités ? On apprend que pour les prochaines universités d'été,
00:06:02 ils ont programmé une table ronde intitulée "J'vous la donne, la France périurbaine est-elle la France des beaufs".
00:06:08 Étrange, non ? On en parlera avec mes grands témoins du soir.
00:06:12 Qui m'accompagne, Sabina Mejummer, essayiste. Soyez la bienvenue.
00:06:16 - Bonsoir Thierry. - Je suis ravi de vous accueillir.
00:06:18 Fabien Verdier, maire sans étiquette de Châteaudun. - Bonjour. - Ravi de vous retrouver.
00:06:22 - Merci. - Philippe Guibert, enseignant. - Bonjour Thierry. - Vous allez mieux ?
00:06:26 - Ça va toujours très bien. - Très bien. - J'ai juste la rentrée qui est un peu difficile.
00:06:30 - Benjamin Morel, maître de conférence en droit public. - Bonjour.
00:06:34 - Pascal Bitto Panelli, expert en sécurité. - Bonsoir.
00:06:37 - Bonsoir Pascal. Et Sandra Huisson.
00:06:40 Sandra, on va commencer avec vous évidemment, avec cette dramatique fusillade anime.
00:06:46 Hier soir, elle s'est produite dans le quartier tristement célèbre de Pissevin.
00:06:51 Un enfant de 10 ans a été tué par balle.
00:06:53 Et Sandra, selon les premiers éléments dont vous disposez, on se rend bien compte que vous avez un règlement de compte sous fond de trafic de drogue.
00:07:02 Et plus précisément sur deux personnes, cet homme de 28 ans et cet enfant de 10 ans, qui sont des victimes collatérales,
00:07:09 qui n'étaient absolument pas les cibles initiales des tueurs.
00:07:13 C'est ce qu'a précisé la procureure de la République.
00:07:15 Elle explique que le profil de ces deux victimes, cet homme notamment de 28 ans, est absolument inconnu des services de police.
00:07:21 C'était une personne sans histoire. Donc rien ne pouvait expliquer qu'il soit pris pour cible comme ils l'ont été hier soir.
00:07:31 Cet homme revenait d'un dîner au restaurant avec ses deux neveux de 7 et 10 ans.
00:07:35 Il arrivait et se garait en bas de chez lui, effectivement sur une zone qui est un point de deal.
00:07:40 Et là, il a été pris dans ses tirs, un déluge de feu même, puisqu'une cinquantaine de douilles ont été retrouvées sur place.
00:07:48 Et il y a même des balles qui sont arrivées au cinquième et au douzième étage de la tour dans laquelle il allait rentrer.
00:07:55 C'est vous dire effectivement la détermination des assaillants qui étaient au moins quatre selon certains témoins.
00:08:03 Pour le parquet, ce qui s'est passé est clairement en lien avec le trafic de stupéfiants qui sévit dans plusieurs quartiers de Nîmes,
00:08:13 notamment dans ce quartier Pisse-Vin qui est opposé, clairement, dont les trafiquants sont opposés à ceux du quartier qui le joue immédiatement.
00:08:22 Et cette enquête, elle est peut-être en lien, a expliqué la procureure, avec d'autres enquêtes de criminalité organisées.
00:08:29 Merci Sandra Buisson, restez évidemment avec nous puisqu'on va accorder une bonne partie du début de cette émission à cette dramatique fusillade.
00:08:36 Et on va retrouver tout de suite sur place nos envoyés spéciaux Thibault Marchoteau et Fabrice Elsner.
00:08:41 Thibault Marchoteau, bonjour. Vous êtes dans le quartier de Pisse-Vin et je le disais, vous avez pu rencontrer entre autres le papa de la petite victime.
00:08:51 Oui, effectivement Thierry, on est dans ce quartier de Pisse-Vin depuis maintenant plusieurs heures.
00:08:56 Et effectivement, vous l'avez dit, on a pu rencontrer le père de la victime.
00:09:00 On a donc accédé au tour qui se trouve juste derrière moi où se trouve le domicile de ce père.
00:09:06 Andoyez, vous l'imaginez, on a pu rentrer dans ce tour, je vous le disais, on a dû montrer patte blanche devant des dealers.
00:09:13 Parce que oui, le deal a repris quelques heures après que ce drame ait eu lieu. Le deal a repris dans cette cité Pisse-Vin malgré l'intervention tout à l'heure d'une compagnie de CRS vers 15h30.
00:09:24 Il y a plusieurs enquêteurs de la police judiciaire qui sont venus tout à l'heure.
00:09:28 Et également toujours des policiers qui sont en vadrouille dans cette cité.
00:09:32 En tout cas, dès qu'ils ne sont plus là, le deal a repris.
00:09:35 Je vous le disais donc, on a pu rentrer dans ce tour, on a pu parler au père de cet enfant qui est décédé hier.
00:09:41 Je vous propose d'ailleurs de l'écouter.
00:09:43 On dit que les mauvais moments ne se trouvent pas à nous. On trouve que des bons endroits, bons moments, bonnes journées.
00:09:52 Mais les mauvais moments, ça fait mal.
00:09:54 Ça fait mal ?
00:09:55 Ça fait mal.
00:09:56 Ça fait mal.
00:09:58 De perdre un fils ?
00:10:00 Ah oui.
00:10:01 La CRS 8, une unité spécialisée dans le maintien de l'ordre dans les zones les plus sensibles, devrait arriver ce soir.
00:10:09 Elle était déjà venue il y a deux mois pour essayer de maintenir l'ordre dans cette cité.
00:10:15 Ils ne sont pas restés visiblement assez longtemps puisque c'est encore un territoire en proie au trafic de drogue et aux guerres de gangs véritablement.
00:10:25 C'est ce que nous ont dit beaucoup d'habitants du quartier.
00:10:27 Un quartier qui est devenu totalement invivable et gangréné par le trafic de drogue.
00:10:33 Merci mon cher Thibault Marcheteau.
00:10:35 Je rappelle que vous êtes accompagnée avec Fabrice Elsner.
00:10:39 On vous retrouve évidemment dans quelques instants.
00:10:41 On va faire un premier tour de table.
00:10:42 Que vous inspire Sabrina Ahmed-Jemmer, cette dramatique fusillade ?
00:10:47 Écoutez, je trouve ça absolument terrifiant et j'adresse toutes mes condoléances à la famille de cette victime si jeune.
00:10:57 Cela m'inspire que nous assistons d'année en année au fait dégrainé de plus en plus de morts et de plus en plus de jeunes.
00:11:06 Selon même les chiffres du ministère de l'Intérieur, 60% des victimes collatérales liées justement à ces règlements de comptes ont moins de 25 ans.
00:11:15 C'est un article du Monde qui le précise le 23 mai de cette année.
00:11:19 Cela m'inspire que vous voyez qu'il n'y a pas de véritable solution pour endiguer non seulement les trafics mais également l'anthropologie de la guerre des gangs.
00:11:29 C'est-à-dire que même si on déployait l'armée comme l'avait sollicité Samia Ghali il y a 10 ans auprès de Manuel Valls,
00:11:35 même si nous décrétions l'état d'urgence qui, je ne pense pas, soit en l'état plausible,
00:11:40 ou même si nous déployions un supplétif de dispositifs de forces de sécurité, je ne crois pas que nous arrivions à enrayer ce trafic de drogue
00:11:49 parce que c'est une anthropologie que le pouvoir politique n'arrive pas à comprendre.
00:11:52 C'est une anthropologie qui est, si vous voulez, basée sur le postulat de la bande et de la rue.
00:11:58 Et dans la rue, on se réalise. C'est-à-dire que la bande valorise le quartier, le quartier valorise l'individu qui est inscrit dans la bande.
00:12:06 Et à travers la bande, il y a un système de valeurs qui malheureusement n'est pas du tout compatible.
00:12:11 C'est une sociabilité qui n'est pas du tout compatible avec la mixité sociale et le premier clan rival de ces quartiers, c'est-à-dire l'État.
00:12:17 Donc la réponse, moi je l'ai parce que je l'ai observée, j'ai vécu dans ces quartiers, donc j'ai connaissance.
00:12:24 Et quoique je dis que le phénomène s'est largement aggravé depuis à peu près 20 ans, vais-je dire,
00:12:29 mais la solution en réalité, c'est que le pouvoir politique soit agile, habile, intelligent, subtil pour comprendre cette anthropologie,
00:12:37 mais en même temps autoritaire pour déployer une action politique cohérente.
00:12:41 Philippe Guibert, votre réaction et Sandra le rappeler, et c'est le constat sévère, c'est qu'en fait ce petit garçon avec son oncle était au mauvais endroit,
00:12:50 au mauvais moment, c'est ce qu'elle soulignait notamment au cours de sa conférence de presse à Procore ce matin.
00:12:55 Victime collatérale d'un trafic.
00:12:57 C'est terrible de perdre un enfant de 10 ans dans un règlement de compte entre trafiquants,
00:13:01 enfin c'est terrible de toute façon de perdre un enfant de 10 ans, mais le problème c'est que hélas,
00:13:08 ce n'est pas tant une surprise que cela, que ça arrive, c'est ça la réalité triste de notre pays.
00:13:14 On parle beaucoup de Marseille à juste titre, puisque à la fin août, on est quasiment au nombre de morts dans les règlements de compte
00:13:22 qu'on a observé tout au long de l'année 2022. Et donc on parle beaucoup de Marseille à juste titre,
00:13:27 mais tout ça se passe à Nîmes, au mois de juin ou au mois de mai à Valence,
00:13:32 une femme de 40 ans avait reçu une balle perdue, elle en était décédée au cours d'un même type de règlement de compte.
00:13:40 Et donc, vu la diffusion du marché de la drogue en France et de ces réseaux qui sont des mafias en réalité,
00:13:47 et qui se battent, qui se font la guerre pour s'arracher les points de deal qui sont extrêmement juteux,
00:13:53 je rappelle quand même que le chiffre d'affaires évalué des drogues en France, c'est 3 à 4 milliards d'euros,
00:14:00 qu'il y a un peu plus, cela aussi c'est une évaluation, ce n'est pas des statistiques officielles de l'INSEE,
00:14:06 il y a plus de 200 000 personnes qui sont impliquées à un titre ou à un autre dans ces trafics de drogue.
00:14:13 Donc on a affaire à une grande entreprise divisée en petites ou grosses mafias,
00:14:19 qui, il y a des points de deal qui sont à 80 000 euros au jour, parfois plus,
00:14:25 et donc la guerre est terrible entre ces mafias, avec une exaltation de la violence,
00:14:31 qui fait que le risque de mort n'a pas l'air de beaucoup freiner ces jeunes,
00:14:35 et donc plus on va multiplier ces règlements de compte,
00:14:38 qui sont inscrits presque dans la nature de ces mafias et du marché de la drogue,
00:14:43 plus il y aura de victimes collatales, enfin je le dis de façon désolée, mais c'est une triste réalité.
00:14:49 Invité de Punchline, Sandy Issartel, bonsoir, vous êtes secrétaire départementale d'unité SGP Police du GAR,
00:14:55 merci d'avoir accepté de témoigner.
00:14:57 On le disait, ce quartier est excessivement connu, il fallait que ça arrive, et malheureusement c'est arrivé.
00:15:05 Et c'est une guerre entre deux gangs.
00:15:08 Alors c'est exactement ça, malheureusement, ça ne date pas d'aujourd'hui que nous le disons,
00:15:14 ce qui est arrivé hier soir en fait, malheureusement pour ce gamin, c'est un drame, on a un mort,
00:15:22 sauf que ça fait des mois, des années que nous le disons, il y a du trafic, il y a de la délinquance,
00:15:30 les policiers sont là au quotidien, il n'y a pas de zone de non-droits anime,
00:15:36 les interpellations sont faites quotidiennement, ce qu'il y a c'est que derrière en fait, la réponse pénale est trop faible.
00:15:44 On continue avec vous Benjamin Morel, restez avec nous Sandy Issartel.
00:15:51 La réponse pénale est trop faible, surtout elle est parfois inexistante, c'est le problème, encore une fois,
00:15:57 le problème ce n'est pas d'augmenter l'échelle des peines, mais de réellement les faire appliquer.
00:16:01 Ensuite je reviens, c'est tout à fait ce que disait Philippe, quoi qu'il arrive, entre guillemets,
00:16:06 dès lors que vous avez d'un côté un chiffre d'affaires extrêmement important de la drogue,
00:16:09 en effet entre 3 et 4 milliards, une porosité des frontières vis-à-vis des pays qui aujourd'hui produisent cette drogue,
00:16:15 et également un marché des armes en Europe de l'Est, sans frontière pour arrêter les armes,
00:16:20 vous avez deux choses qui se rencontrent, de l'argent produit par la drogue, des armes,
00:16:26 qui permettent de maintenir des territoires sous domination des trafiquants de drogue.
00:16:30 Donc vous avez beau faire tout ce que vous voulez, vous avez beau entre guillemets,
00:16:33 augmenter l'échelle des peines, etc., l'appel de l'argent fait que vous trouverez toujours des gens pour dealer,
00:16:39 et vous trouverez toujours des gens pour tirer.
00:16:41 Si on veut éviter les dommages collatéraux qui sont aujourd'hui ceux du trafic de drogue,
00:16:45 et bien il faut enrayer le trafic, et pour ça il faut réfléchir à la base,
00:16:48 comment est-ce qu'on contrôle les frontières au Sud et à l'Est concernant la drogue et les armes,
00:16:54 et comment est-ce qu'on envisage de taper sur le consommateur d'un côté et de l'autre côté sur les gourbonnets,
00:17:00 notamment en matière de blanchiment, etc., pour parvenir à assécher le marché,
00:17:04 sinon, excusez-moi, mais on risque de se payer de maux, et des drames comme ça, on en connaîtra d'autres.
00:17:09 - Ça va, ça va, Huisson.
00:17:11 - Effectivement, ce travail au premier chef, c'est-à-dire sur les points de deal pour insécuriser le trafic,
00:17:16 effectivement, même s'il se recrée régulièrement, ça permet aux habitants d'avoir des moments pour souffler, etc.,
00:17:21 donc ça c'est au premier niveau que cette lutte est menée par les effectifs de sécurité publique,
00:17:26 et effectivement il y a ce travail qui est fait au niveau des importations, ça c'est fait par l'OFAS,
00:17:30 c'est fait par la PJ aussi pour retrouver les gourbonnets, ceux qui sont cachés à Dubaï,
00:17:35 qui pilotent ça depuis l'Amérique latine, et il y a régulièrement des arrestations qui sont menées à l'étranger.
00:17:41 Assécher le trafic, ça n'arrivera jamais, on ne peut pas faire croire aux gens qu'on asséchera le trafic,
00:17:46 depuis que l'homme est l'homme, il a trafiqué, depuis que l'homme est l'homme, il s'est drogué.
00:17:49 Ce que doivent faire et ce que font les policiers, c'est qu'ils travaillent en permanence pour enrayer la montée en puissance de ce trafic,
00:17:59 l'insécuriser, lutter sans cesse contre.
00:18:01 Ça oui, c'est un travail qu'ils font, mais assécher c'est impossible.
00:18:04 On va retrouver Thibault Marcheteau, je donne la parole évidemment à Pascal Bitto Panelli et Fabien Verdier,
00:18:11 Thibault Marcheteau, la CRS 8 doit arriver sur place, vous me le confirmez, elle n'est pas encore arrivée, elle va arriver ce soir.
00:18:19 Effectivement, la CRS 8 devrait arriver ce soir, il y a déjà une compagnie de CRS, mais ce n'est pas la CRS 8 qui est arrivée vers 15h30.
00:18:28 La CRS 8, je vous le rappelle, c'est une unité spécialisée dans le maintien de l'ordre dans les zones les plus sensibles,
00:18:33 elle était déjà venue dans cette cité depuis ce 20, il y a deux mois, pour essayer de remettre de l'ordre.
00:18:38 Elle revient donc à partir de ce soir pour essayer de rétablir l'ordre dans cette cité depuis ce 20.
00:18:43 Quand on a pu interroger les habitants de cette cité et qu'on leur a demandé leur réaction quant à la réaction rapide du ministère de l'Intérieur,
00:18:51 ils nous ont dit oui, c'est une réaction rapide qui est efficace, mais on espère qu'elle va surtout durer.
00:18:56 Il y a notamment ce communiqué du maire de la ville qui en appelle, non pas au ministre de l'Intérieur, pardon,
00:19:02 mais carrément au président de la République pour avoir des effectifs de force de l'ordre importants,
00:19:09 mais surtout qui vont rester sur la durée.
00:19:12 Sandy Issartel, vous êtes toujours avec nous ?
00:19:16 Je vous écoute.
00:19:18 Vous êtes toujours avec nous Sandy Issartel ?
00:19:20 Vous m'entendez ?
00:19:21 Oui, c'est important qu'une partie de la CRS 8 débarque à Nîmes, c'est important pour marquer un peu le territoire.
00:19:29 Oui, alors comme disait votre confrère, nous avons déjà une compagnie qui est dans nos locaux depuis midi.
00:19:36 Nous avons la CRS 8 qui va arriver en fin de journée.
00:19:40 Nous sommes toujours contents de voir arriver nos collègues en renfort chez nous,
00:19:44 mais malheureusement dans 5 jours, 8 jours, 10 jours, il faut partir d'autres cieux parce qu'il n'y a pas qu'à Nîmes qu'il y a des problèmes.
00:19:52 Malheureusement, ce qu'il y a c'est que le problème sera toujours là.
00:19:56 Mes collègues nîmois, alésiens, bagnolets continueront à faire le travail.
00:20:03 Oui, parce qu'en fait la CRS 8 débarque, mais il y a tellement de problèmes aux quatre coins de France.
00:20:08 Elle arrive de Marseille, elle a été envoyée à Lyon, on s'en souvient, elle a été envoyée à Nantes,
00:20:14 mais c'est le travail de fond qui l'emporte et qui prime.
00:20:18 La CRS 8 pour nous, pour nos collègues, c'est un pansement sur un jour, deux jours, huit jours.
00:20:26 Alors, comme disait notre maire, comme disent d'autres collègues,
00:20:30 on est toujours content de voir arriver des forces en plus, mais ce n'est qu'un pansement.
00:20:37 Sandra Buisson.
00:20:38 Une précision sur l'utilité de cette CRS 8.
00:20:41 Oui, c'est important de le dire.
00:20:42 En fait, l'un ne va pas sans l'autre.
00:20:43 La CRS 8, c'est une unité qui vient en urgence,
00:20:46 qui n'a pas vocation à rester longtemps.
00:20:48 D'ailleurs, s'il faut des moyens supplémentaires à long terme,
00:20:51 il faut demander, comme ça a été le cas dans ce cas-là, des unités de CRS classiques qui soient à demeure.
00:20:57 C'est ce qui a été fait à Marseille, notamment ces dernières années,
00:21:00 avec des unités de CRS qui ont été dépêchées sur place
00:21:02 pour permettre de continuer à faire le harcèlement des points de deal au quotidien.
00:21:06 La CRS 8 avait été aussi annoncée,
00:21:08 elle est venue au moment où les effectifs de la Médiatex, c'est dans le quartier Pisse 20,
00:21:13 avaient exercé leur droit de retrait parce qu'ils avaient peur de venir travailler.
00:21:17 Donc la CRS 8 avait été dépêchée sur place.
00:21:19 Alors, ça avait soulagé effectivement les habitants,
00:21:21 parce que sur le moment, et c'est leur vocation,
00:21:23 ça assure une certaine sécurité de l'espace,
00:21:25 où effectivement les trafiquants ne vont pas venir quand il y a la CRS 8 dans les rues pour se tirer dessus.
00:21:31 Effectivement, quand la CRS repart, ça n'a pas asséché le trafic,
00:21:34 parce que ce n'est pas son travail.
00:21:35 Ce n'est pas la vocation.
00:21:36 C'est le travail en parallèle, et l'un n'empêche pas l'autre,
00:21:39 des effectifs de police judiciaire qui doivent en permanence lutter contre ces trafics.
00:21:44 Donc effectivement, ce n'est pas l'alpha et l'oméga, la venue de cette CRS 8.
00:21:49 C'est un élément qui permet de sécuriser en urgence le quartier,
00:21:52 mais ça ne règle pas le problème de fond qui est fait d'un autre côté par les autres effectifs de police.
00:21:56 Et vous avez raison de le préciser.
00:21:58 Pascal Bitto, Panelli et Fabien Verdi, avant de retrouver Thibault Marchandot.
00:22:02 Pascal.
00:22:03 C'est l'histoire de l'humanité.
00:22:05 Il y aura toujours du crime, il y aura toujours de la violence,
00:22:07 il y aura toujours du trafic de stupéfiants, malheureusement.
00:22:10 Alors, faire un état peut-être un peu plus précis pour compléter ce qu'a dit Sandra,
00:22:14 nous sommes sur du narco-banditisme,
00:22:17 c'est-à-dire sur le haut du spectre de la criminalité organisée
00:22:21 qui est impitoyable et qui est extrêmement organisée.
00:22:25 Pourquoi ça a été précisé ? Parce qu'elle a beaucoup de moyens.
00:22:28 Très bien.
00:22:29 Quelles sont les unités de police qui les affrontent ?
00:22:32 C'est au quotidien la sécurité publique,
00:22:34 les malheureux fonctionnaires qui en patrouillent tombent sur une situation
00:22:38 qui est littéralement une situation de guerre, on y reviendra.
00:22:41 C'est les BAC, c'est une unité ponctuelle de surface en renfort,
00:22:45 de projection qui est efficace, qui rassure la population,
00:22:49 qui s'appelle la CRS 8.
00:22:50 Et Sandra l'a précisé, ne l'oublions pas,
00:22:53 c'est en France un énorme service qui s'appelle le FAST,
00:22:57 qui a remplacé l'OCTRIS, qui est l'Office Anti-Stupéfiants,
00:23:01 une unité de la Direction Centrale de la Police Judiciaire,
00:23:04 qui a compétence nationale, qui a 270 fonctionnaires,
00:23:07 13 antennes, 11 détachements, 109 crosses unités de renseignements
00:23:12 sur les stupéfiants, un par département.
00:23:15 Qui, lui, cette unité, fait du travail de fond sur le blanchiment,
00:23:18 sur les frontières, à l'appui d'acteurs multiformes,
00:23:21 puisque à l'office, on a la chance d'avoir des gens de la police,
00:23:25 de la gendarmerie, du ministère de la Justice, des douanes,
00:23:28 de l'administration pénitentiaire et du ministère des Finances.
00:23:32 Donc le travail, il se fait.
00:23:34 Sauf que cette situation dramatique, alors je veux le préciser,
00:23:39 quand j'ai entendu Sandra qui disait "une pluie de feu",
00:23:43 ce qu'on a vu, je l'entends, je n'ose pas dire que j'ai l'oreille musicale,
00:23:48 c'est de la Kalashnikov du AK-47, c'est-à-dire un fusil d'assaut,
00:23:52 7,62x39 en calibre, portée maximale 1,5 km.
00:23:57 710 m/s de projectile, 600 coups/minute.
00:24:02 Donc un projectile qui peut parfaitement rebondir,
00:24:07 riper sur un pare-brise, rentrer dans un appartement,
00:24:10 quand on a 50 douilles par terre, on aurait pu avoir un carnage au milieu de cités.
00:24:15 Ça veut dire par là la toute-puissance de ces gens,
00:24:18 qui sont sur leur territoire, qui n'ont peur ni de la population,
00:24:22 ni de la police, et qui disent ici "c'est chez moi".
00:24:26 - Fabien Verdier ?
00:24:29 - Ça a été dit, il faut agir de manière multiple sur l'offre, sur la demande,
00:24:33 la réponse peut être que plurielle, et face à un drame comme ça,
00:24:36 je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il y a des crimes depuis la nuit des temps.
00:24:39 Je pense que c'est terrible pour les parents, pour le quartier de Nîmes,
00:24:42 mais il faut s'attaquer à la source et à la cause.
00:24:45 On entend qu'il y a cet office, ce travail interministériel,
00:24:49 mais ce qui attend les citoyens, c'est toujours pareil,
00:24:51 ce sont des résultats et de l'efficacité.
00:24:53 Bien sûr qu'il y a des drames, mais ils ne peuvent pas être de cet acabit.
00:24:56 La semaine dernière, on en parlait à Marseille,
00:24:58 ces sujets de drogue rejaillissent partout en France,
00:25:01 de stupéfiants, de règlements de comptes entre bandes,
00:25:04 et avec des morts de civils ou de citoyens qui passent par là à la clé.
00:25:08 C'est intolérable, inacceptable, et il faut avoir des résultats.
00:25:11 - On va marquer une pause.
00:25:13 Philippe, un dernier mot, alors.
00:25:15 On va marquer la première pause de Punchline.
00:25:17 - Parce que vous disiez tout à l'heure, mais je pense qu'on sera d'accord,
00:25:20 il y a toujours eu des crimes, il y a toujours eu des drogues.
00:25:22 - Vous agissez sur le mot qui a été prononcé,
00:25:24 le but est d'assécher les trafics.
00:25:26 On ne peut pas assécher, mais on peut l'insécuriser
00:25:29 et essayer de l'enrayer au maximum.
00:25:31 - Il faut rappeler quand même qu'il y a une explosion des marchés de la drogue,
00:25:34 pas simplement en France, mais en Europe de manière générale,
00:25:37 après les États-Unis, et que la France est le premier consommateur de cannabis,
00:25:40 un million de consommateurs réguliers, 1,4 de consommateurs très réguliers.
00:25:45 Donc on a perdu une première manche, une première bataille dans la guerre.
00:25:49 - C'est très clair, il faut lacter pour mieux pouvoir réagir et continuer.
00:25:56 Mais il y a eu une explosion de la consommation et de l'offre.
00:25:59 - Ce que je vous propose, Awina, on va revenir sur le sujet
00:26:03 juste après la pause publicitaire et on retrouvera Thibault, Marche-Tout et Fabrice Elsain,
00:26:07 parce qu'ils ont pu évidemment rencontrer les populations de ce quartier,
00:26:10 les interroger, etc. Je vous propose de marquer la pause
00:26:12 et on se retrouve juste après. A tout de suite.
00:26:18 - Il est 17h30, c'est Punchan été, nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:26:22 Une grande équipe m'entoure ce soir, Philippe Guybert, Benjamin Morel,
00:26:25 Pascal Bitto, Pan Helice, Awina Badjammer, Fabien Verdier et Sandra Buisson.
00:26:30 On revient évidemment, actualité oblige, sur ce qui s'est passé du côté de Nîmes,
00:26:34 dans ce quartier de Pissevin. On va retrouver dans quelques instants
00:26:37 nos envoyés spéciaux, évidemment Thibault Marche-Tout et Fabrice Elsain.
00:26:41 Et tout de suite, on va regarder un petit peu à quoi ressemble ce quartier de Pissevin.
00:26:46 Justement, c'est un reportage de Somaya Labidi avec leur part.
00:26:50 - Ils sont encore sous le choc. Ces mères de famille se sont rassemblées
00:26:55 spontanément en bas des tours du quartier, après le drame qui a endeuillé
00:26:59 l'une de leurs voisines.
00:27:00 - Je me trouvais à 1 km d'ici, mais quand même de là où j'étais,
00:27:03 je les ai entendues. Je me suis dit, c'est des tirs.
00:27:07 - Une violence quasi quotidienne qui empoisonne la vie de ces habitants.
00:27:11 - Le samedi, j'ai vécu cette scène, mais c'était dans le quartier en haut.
00:27:16 On faisait une fête pour les enfants. Il y avait des enfants un peu de partout.
00:27:20 Et là, on les voit arriver, cagouler avec les kalaches.
00:27:23 - En après-midi, on les voyait comme ça, armés. Ils vont même devant les écoles.
00:27:27 - Ici, la peur est telle que c'est l'omerta qui règne.
00:27:30 - Il y en a, ils ont vu des choses, mais par peur, ils ne vont pas parler.
00:27:35 - Face à ces réseaux très structurés, les habitants se sentent
00:27:38 de plus en plus démunis.
00:27:40 - Quand on regarde les jeunes qui font ça, ils n'ont même pas la majorité.
00:27:45 Voilà pourquoi, parce qu'ils pourront s'en sortir.
00:27:48 - Il y avait à l'époque où j'ai aménagé ici, un poste de police de proximité.
00:27:55 Ils ont fermé son parti.
00:27:57 - Dans cette cité, le quotidien est rythmé par les règlements de compte
00:28:00 depuis des années. 8 en 2020, 3 en 2021.
00:28:04 La plupart dans les quartiers de Pizvin, du Chemin Bas et du Mas de Mingue.
00:28:08 3 secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d'immeubles et de tours.
00:28:12 - Sandi Sartel est toujours avec nous, secrétaire départementale unité SGP Police du Gard.
00:28:17 C'est terrible ce reportage, quand on écoute ces témoignages.
00:28:20 C'est l'omerta qui règne dans ce quartier de Pizvin,
00:28:23 un quartier que vous connaissez bien évidemment.
00:28:26 - Oui, je le connais bien parce que j'ai 25 ans de police
00:28:29 et j'ai attaqué ma carrière justement à Val-de-Gour.
00:28:33 Et comme le disait dans votre reportage,
00:28:38 clairement à l'époque, la police et la population étaient main dans la main
00:28:46 et ça se passait très bien.
00:28:48 Mais pour rebondir sur ce qui s'est passé hier
00:28:51 et pour vous donner 2-3 exemples, surtout un,
00:28:55 clairement, ce ne sont pas des CRS de temps en temps qu'il nous faut,
00:29:01 ce sont des effectifs à long terme et pas 2-3 comme on a toutes les années.
00:29:09 Excusez-moi.
00:29:11 - Je vous en prie, Sandi Sartel.
00:29:14 - Nous avons des collègues qui font un travail exceptionnel.
00:29:19 Pour exemple, ce matin encore, nos services d'investigation
00:29:24 ont sorti 10 kg de drogue d'un quartier.
00:29:30 En communité de notre circonscription de Nîmes,
00:29:33 sur toute la CSP, sur le quartier de Pissevêne,
00:29:37 ils ont fait plus de 60 interpellations rien que sur Pisseveine
00:29:42 depuis le mois de janvier.
00:29:44 Donc en fait, les policiers sont là, le travail est fait,
00:29:47 mais malheureusement, il faudrait intensifier tout ça
00:29:50 et surtout, je le redis, que les peines soient appliquées
00:29:57 quand ils sont condamnés.
00:30:01 - Touchant le témoignage de Sandi Sartel,
00:30:04 elle a du mal à cacher son émotion parce qu'elle le connaît bien,
00:30:08 on le sent, on le voit, ce quartier, qu'est-ce qu'on fait ?
00:30:11 Ça brine à Matt Jamer puisqu'elle le dit, il y a un problème de peine,
00:30:14 effectivement, il y a un problème de moyens.
00:30:16 C'est effectivement, comme l'a dit Sandra Buisson,
00:30:20 c'est important que la CAU se vienne, mais c'est le travail de fond qui paie.
00:30:25 Et là, il y a un vrai problème.
00:30:27 - Très liablement, on avait une conversation très intéressante
00:30:29 avec Sandra qui expliquait justement une discussion qu'elle avait
00:30:32 avec le procureur du Havre, si je ne me trompe pas,
00:30:34 qui explique précisément ce qu'avait dit la procureure de Paris en 2019,
00:30:38 si vous vous souvenez de sa note, qui précisait qu'il y aura
00:30:41 ou il y a déjà une infiltration des cartels sud-américains
00:30:44 par les ports du Havre précisément, et en Belgique notamment,
00:30:47 où il y a eu carrément une tentative d'assassinat
00:30:49 contre le ministre belge des Affaires étrangères.
00:30:51 Donc on en est à un point de violence absolument inouï.
00:30:56 Donc ces guerres ethnico-territoriales que l'on importe, malheureusement,
00:31:00 à travers ce trafic de drogue, vont s'adjuver, vont s'annexer
00:31:04 aux guerres ethnico-territoriales que nous connaissons déjà dans nos quartiers
00:31:07 et qui sévissent depuis 40 ans.
00:31:10 Mme Isartel, moi je lui témoigne tout mon courage et vraiment toute mon admiration
00:31:15 parce qu'elle ne doit pas travailler dans des conditions très faciles,
00:31:18 mais c'est sûr que cette médélionisation de la vie, malheureusement,
00:31:22 dans ces quartiers ne fait que croître et engendrer les violences
00:31:27 et les meurtres que l'on connaît à travers le malheureux exemple de cet enfant.
00:31:31 Mais après, les solutions, comme disait Sandra,
00:31:34 on ne pourra jamais assécher le trafic de drogue puisqu'il est malheureusement
00:31:37 accélérationniste et grandissant.
00:31:39 Donc on ne peut pas, ni en termes de volume, ni en termes même d'effectifs
00:31:42 pour y résister, pouvoir l'enrayer un jour ou l'endiguer.
00:31:45 Après, est-ce qu'il ne faudrait pas envisager un système de surveillance permanente
00:31:49 avec des personnes qui auraient un pouvoir exorbitant de droits communs,
00:31:52 des chiens qui pourraient aller justement à travers ces immeubles délabrés
00:31:56 et essayer de trouver où est la drogue ?
00:31:58 Mais le problème, c'est que vous avez, comme disait Philippe,
00:32:01 des trafics qui sont démantelés, qui génèrent des dizaines de milliers d'euros par jour,
00:32:07 mais qui sont reconstitués dans la semaine qui suit.
00:32:09 Et le problème également qu'il faut absolument indiquer,
00:32:12 c'est la jeunesse de ces délinquants.
00:32:15 Pourquoi est-ce que ce sont ces jeunes-là, ces adolescents,
00:32:18 ces jeunes qui sont de plus en plus jeunes, qui sévitent ?
00:32:21 Parce que moi je vous dis, j'ai un ami, officier de police judiciaire à Marseille,
00:32:24 qui me montre carrément qu'il y a dans les quartiers des annonces de travail,
00:32:28 avec des âges préconisés et toutes les recommandations qui vont avec.
00:32:33 Donc le problème se pose également de la justice des mineurs,
00:32:36 parce que l'éducabilité d'aujourd'hui n'est plus l'éducabilité de l'ordonnance de 45,
00:32:40 même si nous sommes outillés qu'il y ait un code de justice pénale des mineurs,
00:32:44 avec des juridictions spécialisées.
00:32:46 Malheureusement, nous ne sommes pas outillés,
00:32:48 parce que le juge a le choix entre une sanction ou une mesure éducative.
00:32:51 Et avec, malheureusement, parce qu'il faudrait revoir ça je pense,
00:32:54 l'âge pénal des mineurs, qu'il ne soit plus à l'âge de 13 ans,
00:32:59 ou alors il faudrait légiférer sur l'âge de 13 ans.
00:33:04 - Justement sur l'utilisation des petites mains et des enfants,
00:33:09 des adolescents dans ces trafics,
00:33:11 quand il arrive qu'il soit difficile de recruter sur place,
00:33:16 on sait, plusieurs sources nous l'ont indiqué,
00:33:19 que les trafiquants font appel à des jeunes d'autres villes,
00:33:22 c'est-à-dire qu'il y a des gens qui viennent peut-être de l'autre bout de la France
00:33:24 pour travailler à la journée, à deux jours,
00:33:26 c'est l'emploi quasiment d'intérim dans le trafic de stupes.
00:33:30 La réponse judiciaire est importante,
00:33:34 parce qu'effectivement il faut que les sanctions soient appliquées,
00:33:38 mais ce qu'il faut prendre en compte aussi,
00:33:40 et c'est ce qui est remonté par certaines sources policières récemment,
00:33:43 c'est que ces jeunes, dont on espère qu'une réponse judiciaire forte leur fasse peur,
00:33:49 il faut bien savoir qu'ils montent au front,
00:33:51 c'est-à-dire qu'ils vont sur le point de deal,
00:33:53 non pas en sachant qu'ils vont être...
00:33:56 Enfin, s'ils le savent, qu'ils risquent une peine de prison,
00:33:58 mais ils savent qu'ils risquent la mort en fait,
00:34:00 ils savent que c'est courant que ça rafale sur le point de deal,
00:34:03 et que c'est pas forcément eux, petites mains,
00:34:05 qui est visé parce qu'il a piqué dans la caisse, etc.
00:34:08 Non, c'est juste parce qu'il faut rafaler, impressionner le camp adverse,
00:34:12 voire essayer de reprendre le point de deal.
00:34:15 Donc en fait, c'est difficile de se dire qu'ils auront peur d'une sanction plus sévère,
00:34:19 sachant qu'ils n'ont même pas peur.
00:34:20 Enfin, c'est pas qu'ils n'ont pas peur,
00:34:22 c'est qu'en fait, ils n'ont pas de projet au-delà de juste...
00:34:26 "Là, moi je suis ado, je vais aller dans le trafic."
00:34:28 Ils n'ont pas de projet au-delà.
00:34:29 Absolument, c'est le problème de la logique du clan, qui est encore indifférente.
00:34:32 Philippe, et Sandy, certaines souhaitent réagir, mais Philippe...
00:34:34 Qui d'ailleurs n'est pas une logique de guiderisation,
00:34:36 mais plutôt une logique de séquestration,
00:34:37 parce que trahir le clan, c'est mourir.
00:34:40 Philippe et Sandy, et ensuite on poursuit le tour de table.
00:34:43 En bas de l'échelle des trafiquants, pour le chou, celui qui fait de la surveillance,
00:34:48 le revenu est estimé à 3 000 euros, voire 4 000 euros.
00:34:52 Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la perversion du système social
00:34:55 que ça produit par rapport au marché du travail, dont parlait Sandra.
00:34:59 C'est-à-dire que c'est deux fois plus que le revenu médian des gens qui travaillent légalement,
00:35:03 qui doit être autour de 2 000 euros en France.
00:35:06 Donc, un gamin de 16 ans, 17 ans, qui en échec...
00:35:09 Mais c'est quand on se met le plus jeune.
00:35:11 Et parfois le plus jeune peut gagner plus de 3 000 euros en faisant le chouffe
00:35:15 dans son quartier ou dans un autre quartier.
00:35:17 Donc vous mesurez la perversité du système.
00:35:20 Et la crise de l'autorité au sein de la famille,
00:35:22 puisque ce sont les enfants qui licencient économiquement les parents.
00:35:25 Et qui ramènent l'argent dans le fouet.
00:35:27 Exactement.
00:35:28 Sandie, Sartell, un dernier mot, vous souhaitez réagir.
00:35:31 Sur ce que disaient vos confrères et les invités autour de la table,
00:35:36 sur les jeunes mineurs qui sont des chouffes, des charbonneurs,
00:35:41 clairement, pour les avoir régulièrement sur les bancs de nos gardes à vue,
00:35:46 est-ce qu'ils savent qu'ils vont à la mort ?
00:35:49 Peut-être. Je pense qu'ils n'en ont pas conscience.
00:35:52 Je pense que pour eux c'est un jeu.
00:35:55 Parce que nous, quand on les a avec nous,
00:35:58 avant qu'ils passent des services d'investigation,
00:36:02 on a vraiment affaire à des gosses qui pleurent comme des enfants,
00:36:06 comme s'ils étaient chez eux.
00:36:08 Donc, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à faire déjà là, au niveau éducatif ?
00:36:14 Oui, c'est la base.
00:36:15 Oui, bien sûr, madame, absolument.
00:36:16 Les plus jeunes, à quel âge sont-ils ?
00:36:19 Philippe Guybert disait 16 ans, mais moi je dis plus jeunes encore.
00:36:22 16 ans, oui, c'est la tranche d'âge la plus commune.
00:36:28 Mais regardez, il y a eu ce drame hier à Pissevigne, ce week-end.
00:36:33 On a déjà eu une fusillade où on a un gamin de 14 ans
00:36:36 qui est en pronostic vital engagé à Carremo,
00:36:39 sur une fusillade, et il en avait 14.
00:36:44 Benjamin Morel ?
00:36:46 Je crois que malheureusement, tant qu'on ne changera pas de paradigme,
00:36:49 on ne règlera pas le problème.
00:36:50 Il n'y a pas assez d'éducation, évidemment.
00:36:51 Alors oui, mais il n'y a pas assez d'éducation.
00:36:53 Je veux dire, même avec une bonne éducation,
00:36:56 quand vous n'avez pas de grande visibilité d'avenir,
00:36:59 et que de l'autre côté, vous avez la paix du gain,
00:37:02 vous trouverez toujours des gens pour falloir le chou.
00:37:04 Vous trouverez toujours des jeunes.
00:37:06 Je veux dire, on peut toujours se bercer d'illusions
00:37:08 avec de la prévention, etc.
00:37:10 Vous trouverez toujours quelqu'un pour le faire.
00:37:12 Je pense qu'encore une fois, les sommes engagées sont trop importantes.
00:37:14 Et non, on ne peut pas sécher le trafic.
00:37:16 Malgré tout, il faut changer de paradigme et il faut le limiter.
00:37:18 Pour ça, je vais encore prononcer un mot qui va faire bondir.
00:37:21 Soit on légalise.
00:37:23 Il ne faut pas qu'il y ait de tabou.
00:37:25 Il faut qu'on ait ce débat.
00:37:27 Plutôt qu'avoir le débat,
00:37:28 "Combien le ministre de l'Intérieur a démantelé de points de deal cette année ?
00:37:31 Regardez, il est bon, il en a démantelé plus que son prédécesseur."
00:37:33 Il faut qu'on ait un débat sur quelle est notre politique,
00:37:35 parce qu'on est le premier pays consommateur en Europe.
00:37:38 Donc notre politique, elle ne va pas.
00:37:40 Je veux dire, il ne faut pas se leurrer.
00:37:42 La façon dont on agit et dont on réagit aujourd'hui ne fonctionne pas.
00:37:45 Soit on légalise.
00:37:47 Il y a des pays dans lesquels ça marche, d'autres dans lesquels ça ne marche pas.
00:37:49 Il n'y a pas de science exacte.
00:37:51 Il faut arriver à faire...
00:37:53 Il y en a chez qui ça marche, d'autres chez qui ça ne marche pas.
00:37:56 Qu'est-ce qui fait que ça fonctionne ?
00:37:58 Qu'est-ce qui fait que ça ne fonctionne pas ?
00:37:59 Je n'ai pas cette science.
00:38:00 Et malgré tout, il y a un changement de paradigme à avoir.
00:38:02 Soit on agit plus, en effet, sur le sommet de la hiérarchie.
00:38:06 On bloque les frontières au sud, notamment.
00:38:08 On rentre dans un bras de fer avec le Maroc, dans lequel vous avez des...
00:38:11 Philippe connaît bien.
00:38:12 Dans lequel vous avez des régions qui vivent, en fait, de ce trafic.
00:38:16 Des régions pauvres.
00:38:17 Des régions pauvres qui vivent de ce trafic.
00:38:19 Et donc, on tape à la source, comme l'ont fait les Américains, notamment en Colombie.
00:38:23 Si on n'agit pas de manière différente, encore une fois,
00:38:27 on ne peut pas se plaindre que les mêmes causes produisent les mêmes résultats.
00:38:30 Sandrine Sartain a une dernière réaction, et ensuite je vous libère.
00:38:34 Sandi, pardon.
00:38:36 Par rapport à ce que disait le monsieur,
00:38:41 je pense qu'il y a quand même quelque chose à faire.
00:38:49 C'est malheureux.
00:38:51 Au quotidien, les gens vivent dans ces quartiers.
00:38:54 C'est leurs enfants.
00:38:56 Ils ont envie d'y vivre paisiblement.
00:38:58 Nous, on est là.
00:39:00 Mais malheureusement, on ne peut pas mettre un fonctionnaire de police
00:39:03 derrière chaque personne.
00:39:05 Ça serait trop beau.
00:39:07 Mais je pense qu'il y a quand même des choses à faire.
00:39:09 Et surtout, quand on a des interpellés, quand on a des gens qui sont condamnés,
00:39:13 je le redis, je le martèle, il faut que les peines soient appliquées.
00:39:19 C'est quoi ce quelque chose, Sandi ?
00:39:21 Allez au fond de votre pensée.
00:39:23 C'est quoi ce quelque chose ?
00:39:25 J'avais le fil quand le monsieur parlait, sauf que j'ai perdu ma...
00:39:32 Je comprends aussi votre émotion, parce qu'on comprend que vous connaissez bien ce quartier.
00:39:37 Très rapidement, Sabrina.
00:39:39 Madame Isartel, bonjour.
00:39:41 J'ai une question à vous poser.
00:39:43 Lorsque vous discutez avec ces jeunes,
00:39:45 est-ce que vous abordez la question de la relation qu'ils entretiennent avec leurs parents, s'il vous plaît ?
00:39:51 Qu'est-ce qu'il en ressort ?
00:39:53 Comme ça, à titre d'exemple, est-ce que vous avez des témoignages à ce sujet ?
00:39:59 Donc, essayez de discuter avec eux.
00:40:01 Moi, je suis régulièrement présente dans les locaux.
00:40:04 Quand mes collègues rentrent, les personnes interpellées,
00:40:08 que ce soit des gamins, des plus vieux,
00:40:10 on essaye d'établir des dialogues avec eux.
00:40:13 Sauf que du moment qu'on rentre un peu dans, on va dire, l'amica,
00:40:18 on va essayer de créer un lien, ils se braquent.
00:40:21 Donc, il n'y a pas d'échange possible.
00:40:24 Maintenant, ce qui est sûr, c'est que quand on leur explique les conséquences qui peuvent se passer,
00:40:30 ils se comportent comme des enfants.
00:40:35 Merci beaucoup. Merci d'avoir accepté de témoigner.
00:40:40 On reviendra dans la deuxième heure sur cette dramatique fusillade, évidemment.
00:40:46 On va enchaîner, on va parler de Gabriel Attal, qui était, je vous le disais, sur le terrain.
00:40:52 Le ministre de l'Éducation nationale occupe effectivement le terrain.
00:40:55 Il était à Dijon aujourd'hui, on le voit sur ces images,
00:40:58 au chevet d'un établissement scolaire visé par un engin incendiaire.
00:41:02 Et aujourd'hui, il a voulu passer un message très clair.
00:41:07 Le premier message que je veux passer, c'est saluer le travail absolument titanesque
00:41:11 qui a été réalisé dans les communes concernées depuis le mois de juillet.
00:41:15 Il y a eu l'effroi et ensuite l'effort, l'effort des élus, l'effort des personnels de direction,
00:41:20 l'effort des enseignants, l'effort des familles, l'effort des entreprises
00:41:23 qui ont participé aux travaux pour être capables d'apporter une réponse et une solution
00:41:28 à chaque élève de la République, parce que c'est ce que nous leur devons.
00:41:32 - Philippe Guibert, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il occupe le terrain.
00:41:36 Le lendemain de sa nomination, on sait qu'il s'était déplacé sur le terrain.
00:41:40 Quelques jours avant la rentrée, il est encore sur le terrain.
00:41:44 Il marque la différence avec Papandiaï.
00:41:47 - Oui, on peut dire de son prédécesseur, sans être excessivement méchant,
00:41:52 que ce n'était pas un très bon communicant.
00:41:54 - C'était juste un constat. Il n'y avait aucune méchanceté.
00:41:57 - Je m'exprime de façon modérée.
00:41:59 - Oui, d'ailleurs on parlait que vous vous exprimez de manière modérée aussi.
00:42:03 - Je l'ai relevé.
00:42:05 - D'accord, j'ai eu peur.
00:42:07 - Si la communication n'est pas tout en politique, loin de là,
00:42:11 dans la société, dans la démocratie dans laquelle on vit,
00:42:14 il est mieux de s'exprimer avec clarté.
00:42:16 Et Gabriel Attal, on le sait, a ce talent-là.
00:42:19 Alors, le talent de communication ne fait pas tout.
00:42:22 Et l'action, c'est encore mieux que la communication.
00:42:25 Mais c'est vrai qu'il est très présent.
00:42:28 C'est vrai que ça répond sans doute à un souci politique
00:42:31 pour le gouvernement, pour l'exécutif, pour Emmanuel Macron.
00:42:34 Ça répond aussi pour lui à la volonté de prendre en main
00:42:37 le ministère de l'Éducation nationale,
00:42:39 qui n'est pas l'administration la plus facile à faire bouger.
00:42:43 Je vois M. Le Maire qui sourit.
00:42:46 Qui n'est pas l'administration la plus facile à faire bouger.
00:42:49 Qui a tendance à cultiver un peu trop le pas de vague
00:42:52 et une certaine inertie.
00:42:54 Et donc, Gabriel Attal, on le jugera au résultat,
00:42:57 il y a un gros enjeu immédiat.
00:43:01 Il y a plein de gros dossiers.
00:43:03 Il y en a un immédiat qui est la réussite de la rentrée.
00:43:05 Donc, il y a le souci des écoles.
00:43:07 C'est ça dont il parlait.
00:43:09 Des écoles qui ont été fortement endommagées par les ambuts.
00:43:11 - 250 écoles ont fait l'objet de dégradation.
00:43:13 - Il y a une norme à la rentrée d'avoir des écoles
00:43:16 qui sont en capacité d'accueillir des élèves.
00:43:18 Sans quoi ce sont les élèves qui seraient les victimes des émeutes
00:43:22 qui ont eu lieu au début juillet.
00:43:25 Et puis, il y a l'enjeu du nombre de professeurs
00:43:27 et d'avoir un professeur devant chaque élève.
00:43:29 - Ça, c'était le président de l'association qui avait dit ça.
00:43:31 - C'est aussi Emmanuel Macron.
00:43:33 Et donc, je pense que Gabriel Attal a un premier enjeu de crédibilité.
00:43:36 Est-ce qu'il réussit la rentrée ?
00:43:38 Qui est difficile, objectivement.
00:43:40 Il y a une crise de vocation dans l'éducation nationale
00:43:43 qui est liée à plein de facteurs qu'on a souvent analysés
00:43:47 et qui ne se résume pas à la question du salaire,
00:43:49 même si la question du salaire est importante.
00:43:52 Il y a une crise de vocation plus profonde.
00:43:54 Donc voilà, il a du boulot sur la planche, Gabriel Attal.
00:43:57 Mais au moins, on peut avoir cette satisfaction
00:43:59 qu'on a le sentiment qu'il est là, qu'il est présent,
00:44:02 qu'il a envie d'agir.
00:44:04 Pour l'instant, c'est de la com', on verra les actes.
00:44:06 - Allez, deux mots encore sur le sujet Benjamin Bol,
00:44:08 parce que j'ai un sujet un petit peu plus léger,
00:44:10 quoique avant d'aborder 18 heures.
00:44:12 Un petit léger, uniquement pour vous.
00:44:14 - Oui, c'est de la com', en règle générale,
00:44:16 quand un ministre arrive sur le terrain,
00:44:17 il les organise plutôt sur l'administration
00:44:19 parce qu'il faut l'accueillir beaucoup plus qu'il ne l'organise.
00:44:21 Néanmoins, il est important qu'il prenne contact
00:44:23 avec cette administration, en effet, pour tenter de la maîtriser.
00:44:26 Après, souvenez-vous la rentrée dernière.
00:44:28 Vous vous souvenez, le speed dating des professeurs ?
00:44:30 - Oui.
00:44:31 - Trois jours de formation pour vous retrouver devant une classe.
00:44:33 Si jamais on a à nouveau ça cette année,
00:44:35 et je crois qu'on aura à nouveau ça,
00:44:37 Gabriel Attal ne sera pas le premier responsable,
00:44:39 il est là depuis pas très longtemps,
00:44:41 mais évidemment, ça renverra une forte, mauvaise image du ministre.
00:44:44 Ensuite, il y a deux enjeux.
00:44:46 Prendre le contrôle de cette administration, en effet, c'est compliqué.
00:44:48 Attal est un politique, et souvent on dit
00:44:50 "Les gens qui viennent de la société civile, c'est merveilleux,
00:44:52 pour arriver à tenir une administration, je suis désolé,
00:44:54 il faut avoir de la bouteille politique,
00:44:56 on verra s'il l'a, jusqu'à présent il l'a eu."
00:44:58 Ensuite, il faut quand même arriver avec un projet dans ce ministère.
00:45:00 Sinon, vous ne faites rien bouger,
00:45:02 et pour l'instant, le projet de Gabriel Attal
00:45:04 pour l'éducation nationale, on l'attend.
00:45:06 Deux mots, mais vraiment deux mots, Fabien.
00:45:08 Parce que vous avez le doigt, donc je vous donne,
00:45:10 en tant que fils de proviseur, je vous donne la parole.
00:45:12 Mais deux mots.
00:45:13 Il souhaite sa rentrée aussi, il va voir Dijon,
00:45:15 et François Rebsamen, c'est une manière de passer un message.
00:45:17 Et le deuxième, c'est que ce n'est pas lui qui fait la rentrée 23,
00:45:19 elle est faite depuis longtemps.
00:45:21 Il faut qu'il montre qu'il l'a fait dès le mois d'août 2023.
00:45:23 Allez, on enchaîne un sujet un petit peu plus léger.
00:45:26 Vous avez tous vu Blanche-Neige, non ?
00:45:28 autour de cette table.
00:45:30 Blanche-Neige, c'est quoi l'histoire ?
00:45:32 L'histoire, telle que...
00:45:34 Oui, mais l'histoire, c'est que...
00:45:36 - Les jeux qui roulaient, qu'on vous raconte un conte, c'est ça ?
00:45:38 - Oui, racontez-moi un conte, on en a besoin,
00:45:40 avec cette acuité ô combien difficile.
00:45:42 Eh bien, écoutez, puisque vous ne voulez pas vous lancer,
00:45:44 évidemment, vous avez tout vu l'histoire,
00:45:46 je vais vous la rappeler, en tous les cas,
00:45:48 il y a un nouveau film qui va sortir,
00:45:50 je crois que c'est en mars 2024,
00:45:52 l'actrice Rachel Zegler, qui incarne l'héroïne,
00:45:54 a qualifié l'oeuvre originale de 1937
00:45:58 d'extrêmement arriérée, ça c'est le premier point.
00:46:00 Et puis dans la nouvelle version, Blanche-Neige n'est pas sauvée par un prince,
00:46:03 c'est là que je vous attendais, je me suis dit,
00:46:05 vous allez me raconter l'histoire du prince.
00:46:07 - J'ai pas usé l'histoire du bisou.
00:46:09 - Oui, mais on va en parler aussi, l'histoire du bisou.
00:46:11 Je vous attendais là-dessus.
00:46:13 Et les sept nains, il n'y aura pas de sept nains,
00:46:15 ils seront remplacés visiblement par des créatures magiques.
00:46:17 Théo Grévin nous conte cette histoire,
00:46:19 et je compte sur vous pour...
00:46:22 - Allez le voir.
00:46:24 - Vous l'analysez.
00:46:26 On regarde le conte de Théo Grévin.
00:46:31 Des nains remplacés par des créatures magiques
00:46:33 et une héroïne féministe.
00:46:35 Dans un entretien accordé à un média britannique,
00:46:37 le fils du réalisateur du premier Blanche-Neige,
00:46:39 sorti en 1937,
00:46:41 a vivement critiqué le remake de l'oeuvre.
00:46:43 - Mon père se retournerait dans la tombe.
00:46:45 J'ai peur de ce qu'ils vont faire au Disney.
00:46:47 Ils sont si radicaux,
00:46:49 changent les histoires, les raisonnements,
00:46:51 inventent des choses wokes.
00:46:53 Aucun respect pour le travail de Walt Disney.
00:46:55 - Si la production se défend,
00:46:57 ces Français ne comprennent pas l'objectif
00:46:59 de cette nouvelle adaptation.
00:47:01 - Ce n'est pas forcément que j'aime les classiques.
00:47:03 C'est qu'ils ont été écrits d'une certaine manière.
00:47:05 Pourquoi aller le réécrire d'une autre manière ?
00:47:07 - C'est dommage, ça reste un conte,
00:47:09 ça reste quelque chose d'assez fantastique.
00:47:11 C'est toujours bien de rester un peu à la version principale.
00:47:13 - Mais pour d'autres,
00:47:15 ce remake qualifié de woke par ses détracteurs
00:47:17 est nécessaire pour faire évoluer les consciences.
00:47:19 - Dans ce qu'on qualifie de woke,
00:47:21 il y a des positions qui sont justifiables,
00:47:23 d'autres qui sont un peu plus extrêmes,
00:47:25 mais qui, à mon sens,
00:47:27 servent à faire bouger les consciences.
00:47:29 Et dans ce sens, c'est plutôt positif.
00:47:31 - Pourquoi ça me choquerait ?
00:47:33 Il faut évoluer aussi.
00:47:35 Je ne dis pas que j'irais l'avoir,
00:47:37 mais je trouve ça cool.
00:47:39 - La sortie du nouveau Blanche-Neige,
00:47:41 dont le tournage est terminé,
00:47:43 est prévue le 20 mars 2024.
00:47:45 - Je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:47:47 mais tout fout le camp.
00:47:49 Pardonnez-moi l'expression,
00:47:51 mais Blanche-Neige...
00:47:53 - Quand vous étiez petit,
00:47:55 vous étiez dans la même génération ?
00:47:57 - Evidemment.
00:47:59 - Elle était très jolie.
00:48:01 - C'est incroyable.
00:48:03 - Je rêvais d'être à Tchoum.
00:48:05 - Vous en pensez quoi ?
00:48:07 Ça m'interpelle quand même.
00:48:09 - Ce qui est intéressant...
00:48:11 - C'est bien modernisé,
00:48:13 mais là, c'est une grosse modernisation.
00:48:15 - Quand vous regardez les résultats
00:48:17 de Disney ces dernières années,
00:48:19 c'est une catastrophe en termes d'entrée.
00:48:21 C'est un non-sens économique.
00:48:23 Quand vous regardez les derniers films,
00:48:25 ça ne se passe pas très bien.
00:48:27 On voit que l'idéologie prend même le pas
00:48:29 sur l'intérêt économique.
00:48:31 Ça montre que le marché va finir par réguler.
00:48:33 En réalité, non.
00:48:35 Lorsque l'idéologie est en place,
00:48:37 même le marché, même les mauvais résultats
00:48:39 ne suffisent pas à réguler.
00:48:41 - Sabrina, j'ai hâte de vous entendre.
00:48:43 Ça ne vous perturbe pas ?
00:48:45 - Ça me perturbe,
00:48:47 puisque c'est vidé de sa substance
00:48:49 le conte de Blanche-Neige,
00:48:51 qui a traversé des générations.
00:48:53 - Vous y croyez au prince charmant ?
00:48:55 - Non, je n'y crois pas.
00:48:57 J'en ai un.
00:48:59 Précisément, comme disait Philippe,
00:49:01 il s'agit d'un exemple
00:49:03 qui illustre cette guerre culturelle
00:49:05 qui a vocation à déconstruire
00:49:07 tout ce qui a fondé
00:49:09 les lectures d'un conte,
00:49:11 mais bien d'autres,
00:49:13 les statues qu'on souhaite anéantir
00:49:15 et toute la cancel culture
00:49:17 qui va avec l'esprit woke.
00:49:19 - Je pense que c'est un exemple
00:49:21 qui a été fait par les névroses américaines.
00:49:23 C'est l'inspiration de ce qu'appellent
00:49:25 les Américains la French theory,
00:49:27 c'est-à-dire les Jacques Derrida,
00:49:29 les Gilles Deleuze, les Michel Foucault
00:49:31 qui étaient à l'époque des penseurs
00:49:33 de la déconstruction,
00:49:35 sauf qu'aujourd'hui, malheureusement,
00:49:37 les biais et les écueils idéologiques
00:49:39 sont dans la surenchère,
00:49:41 jusqu'à même travestir des œuvres
00:49:43 ou des œuvres d'art ou des œuvres
00:49:45 de dessins animés.
00:49:47 Je pense que la culture a toujours
00:49:49 des enjeux économiques,
00:49:51 parce que chaque individu ou chaque communauté
00:49:53 représente des segments de marché.
00:49:55 Mais jusqu'à arriver à cette surenchère
00:49:57 d'anéantissement d'éléments
00:49:59 qui composent cette œuvre
00:50:01 ou comme une autre,
00:50:03 c'est évidemment le résultat
00:50:05 de l'application de cette idéologie
00:50:07 qui est encore une fois une idéologie déconstructionniste.
00:50:09 - Ce n'est plus la même histoire en tous les cas.
00:50:11 Philippe et Pascal,
00:50:13 Fabien aussi, évidemment.
00:50:15 Il y a eu des vraies guerres culturelles,
00:50:17 notamment entre
00:50:19 Disney et le gouverneur de la Floride,
00:50:21 qui mène vraiment une lutte
00:50:23 contre Disney.
00:50:25 Disney a refusé d'implanter
00:50:27 des studios en Floride.
00:50:29 Donc ça veut dire que la culture
00:50:31 est complètement prisonnière
00:50:33 des affrontements idéologiques aux États-Unis,
00:50:35 avec des conséquences de part et d'autre.
00:50:37 Parce que ce que fait ce gouverneur de la Floride,
00:50:39 dont le nom m'échappe,
00:50:41 et qui est candidat aux primaires républicaines,
00:50:43 il peut aussi avoir
00:50:45 des excès tout à fait regrettables.
00:50:47 Mais c'est très triste
00:50:49 de voir la culture prise en charge.
00:50:51 - Moi je trouve ça triste, personnellement.
00:50:53 - Il perd un peu d'honneur.
00:50:55 En plus, c'est de la culture populaire,
00:50:57 et il y a les enfants.
00:50:59 - Mais ce n'est pas la même histoire.
00:51:01 - On veut rééduquer les enfants à travers la culture.
00:51:03 - Allez Pascal,
00:51:05 l'âme d'enfant qui se meille en vous.
00:51:07 - Moi je n'irai pas voir le film, déjà.
00:51:09 - Vous n'irez pas voir le film ?
00:51:11 - Je vais voir des belles œuvres classiques,
00:51:13 revisitées, je n'aime pas, ça me choque.
00:51:15 Par exemple,
00:51:17 on s'attend à des beaux costumes, on voit une version moderne.
00:51:19 Je trouve que ça dénature beaucoup.
00:51:21 Maintenant, dans ce cas,
00:51:23 détruire complètement ses fondamentaux,
00:51:25 ça ne me plaît pas.
00:51:27 - Allez, dernier mot, Fabien Verdier.
00:51:29 Vous avez l'âme d'un enfant, vous aussi.
00:51:31 Vous aimez la version originale.
00:51:33 - Oui, la version originale, évidemment,
00:51:35 mais c'est vrai que c'est un enjeu économique, c'est un enjeu politique.
00:51:37 - Je n'aurais plus vous faire chanter, d'ailleurs.
00:51:39 - Est-ce que c'est aux entreprises
00:51:41 d'avoir un rôle idéologique et politique ?
00:51:43 Walt Disney aimait les autres,
00:51:45 il y a eu des livres sur le capitalisme,
00:51:47 etc. Je pense que c'est une vraie question.
00:51:49 Est-ce que les entreprises doivent aller sur ce champ politique
00:51:51 et idéologique ? C'est la question qu'on peut se poser.
00:51:53 - Voilà.
00:51:55 Voilà ce qu'on pouvait dire sur
00:51:57 le Blanche-Neige, revue Eco, IGV.
00:51:59 - Qu'est-ce qui réveille dans le film,
00:52:01 puisque ce n'est plus le prince charmant
00:52:03 qui réveille Blanche-Neige à la fin ?
00:52:05 - Alors, je n'ai pas de toute l'histoire,
00:52:07 pour être honnête.
00:52:09 On ne sait pas,
00:52:11 et on ne va pas dévoiler non plus
00:52:13 l'histoire, parce que si on dévoile l'histoire,
00:52:15 on dit tout, et on cache la magie de la chose.
00:52:17 Vous voyez la filperouette ?
00:52:19 Merci de me poser cette question.
00:52:21 Je ne l'oublierai jamais.
00:52:23 - Je suis déçu.
00:52:25 - Allez, on va marquer une pause,
00:52:27 et on se retrouve dans quelques instants,
00:52:29 évidemment, pour la deuxième heure
00:52:31 de Punchline été. Mais on avait besoin un peu
00:52:33 de légèreté pour terminer cette première
00:52:35 de Punchline été. Allez, à tout de suite.
00:52:37 Il est quasiment 18h,
00:52:41 c'est la deuxième partie de Punchline été.
00:52:43 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:52:45 Je vous représente la grande équipe qui m'entoure
00:52:47 en ce mardi soir.
00:52:49 Mais tout de suite, passe à l'info avec
00:52:51 Adrien Spiteri.
00:52:53 - L'épisode caniculaire se poursuit
00:52:55 en France. 15 nouveaux départements
00:52:57 sont placés en vigilance rouge,
00:52:59 soit 19 au total.
00:53:01 C'est le cas notamment de l'Héros, de l'Ain
00:53:03 ou de la Loire. Dans la vallée du Rhône,
00:53:05 les températures avoisinent les 40 degrés
00:53:07 cet après-midi. Une chaleur difficile
00:53:09 à vivre à Lyon.
00:53:11 Illustration avec ces témoignages d'habitants
00:53:13 sur place. - C'est fatiguant.
00:53:15 - J'ai envie avec le ventilateur. Sachant que
00:53:17 personnellement, moi je vis dans un tout petit
00:53:19 studio. Même si on ferme les volets,
00:53:21 il fait quand même chaud.
00:53:23 C'est pas supportable, en fait.
00:53:25 - C'est assez compliqué parce qu'on est obligés de sortir
00:53:27 très tôt le matin. Et même là, tôt le matin,
00:53:29 il fait déjà extrêmement chaud.
00:53:31 Et occuper les enfants
00:53:33 par ces températures, c'est un petit peu galère.
00:53:35 - Alors ici, je pense que ça va juste être
00:53:37 de pire en pire. Clairement,
00:53:39 il va faire de plus en plus chaud. Ça va être des périodes
00:53:41 qu'on aura de plus en plus fréquemment.
00:53:43 Je pense que là encore, cette année,
00:53:45 on a encore un petit peu de chance vu que c'était pas
00:53:47 trop fréquent.
00:53:49 - Il n'est pas prêt de s'arrêter.
00:53:51 La hausse des températures va se poursuivre.
00:53:53 Dans les prochains jours, le pic devrait
00:53:55 être atteint demain ou ce jeudi.
00:53:57 Les explications avec Karine Durand.
00:53:59 - Le pic d'intensité
00:54:01 de la canicule va être atteint
00:54:03 ce mercredi, voire ce
00:54:05 jeudi pour certaines régions.
00:54:07 Avec des températures
00:54:09 vraiment extrêmes. Globalement,
00:54:11 le seuil des 40 degrés sera atteint
00:54:13 ou dépassé sur une large moitié sud
00:54:15 dans la plupart des grandes villes.
00:54:17 Avec par exemple jusqu'à 41,
00:54:19 voire même peut-être 42 degrés
00:54:21 à Toulouse ce mercredi.
00:54:23 Même chose pour la ville de Nîmes.
00:54:25 41 degrés également prévus
00:54:27 à Valence.
00:54:29 Également pour Avignon.
00:54:31 Et jusqu'à 40 degrés aussi à Lyon
00:54:33 ce mercredi, voire ce jeudi.
00:54:35 Mais il faut savoir que localement,
00:54:37 on pourra atteindre 43 degrés.
00:54:39 Et certains modèles
00:54:41 de prévision météo
00:54:43 envisagent même des pointes
00:54:45 à 44 degrés jeudi, juste avant
00:54:47 le début de la baisse
00:54:49 des températures pour la fin
00:54:51 de semaine. Il faut savoir que ce qui est marquant,
00:54:53 ce n'est pas seulement le fait qu'on franchisse
00:54:55 le cap des 40 degrés.
00:54:57 Ça peut arriver au cours de l'été, mais là c'est la répétition.
00:54:59 Avec un exemple marquant,
00:55:01 c'est celui de la ville de Nîmes
00:55:03 où on va dépasser a priori
00:55:05 les 40 degrés pendant
00:55:07 5 jours consécutifs.
00:55:09 Ce qui est inédit pour une
00:55:11 fin août depuis le début
00:55:13 des relevés météo.
00:55:15 Dans le reste de l'actualité, le match
00:55:17 entre Ajaccio et Bordeaux a dégénéré
00:55:19 hier soir en clôture de la
00:55:21 troisième journée de Ligue 2.
00:55:23 Le match contre Ajaccio et Bordeaux a été interrompu pendant
00:55:25 près d'une heure en cause d'une bagarre en tribune
00:55:27 entre les supporters des deux équipes.
00:55:29 Les supporters bordelais avaient pourtant été
00:55:31 interdits de déplacement.
00:55:33 Si blessés, les G ont été recensés au total.
00:55:35 Retour sur les faits avec
00:55:37 Cristina Luzzi, en Corse.
00:55:39 Une rencontre qui a très mal
00:55:41 débuté hier soir entre Ajaccio et Bordeaux
00:55:43 pour cette troisième journée de championnat
00:55:45 de Ligue 2, alors qu'ils avaient
00:55:47 déjà été pénalisés par leurs supporters
00:55:49 lors du match de la montée en Ligue 1 face à Rodez.
00:55:51 Les Girondins ont vu leur cauchemar
00:55:53 ressurgir à la 13e minute de jeu
00:55:55 lorsqu'une soixantaine de supporters bordelais
00:55:57 se sont signalés dans la tribune
00:55:59 du stade François Cotti, alors qu'ils étaient
00:56:01 interdits de déplacement par les
00:56:03 autorités. Des affrontements ont
00:56:05 éclaté avec des supporters assaïistes
00:56:07 entraînant une interruption du match pendant
00:56:09 près d'une heure. Des incidents
00:56:11 qui risquent de coûter cher au club Bordelais
00:56:13 qui, dans un communiqué, a immédiatement
00:56:15 dénoncé le non-respect par un
00:56:17 groupe isolé de ses supporters de
00:56:19 l'autorité préfectorale interdisant leur
00:56:21 présence au stade d'Ajaccio. De son côté,
00:56:23 le premier adjoint de la ville d'Ajaccio,
00:56:25 Alexandre Farine, a s'interroge dans un tweet
00:56:27 sur la présence de ses supporters bordelais
00:56:29 dans une tribune familiale du stade de Timizol
00:56:31 alors qu'ils étaient interdits de déplacement.
00:56:33 Une situation qu'il juge inadmissible
00:56:35 et intolérable et qui nécessitera
00:56:37 selon lui des réponses claires.
00:56:39 La rencontre a finalement pu reprendre
00:56:41 un peu avant 22h, malgré un
00:56:43 climat tendu qui régnait à François Cotti
00:56:45 avant de se solder par un match nul.
00:56:47 Et puis le masque va-t-il faire son retour ?
00:56:49 En France, la question se pose à nouveau
00:56:51 face à la prolifération du nouveau variant
00:56:53 ERIS. Mais après la crise sanitaire
00:56:55 et les confinements successifs,
00:56:57 la perspective ne ravit pas vraiment
00:56:59 les Français que nous avons interrogés.
00:57:01 Avec tout ce qui s'est passé, j'ai l'impression
00:57:03 qu'on porte le masque ou non, ça ne va pas
00:57:05 changer grand chose finalement.
00:57:07 C'est un peu embêtant, mais bon,
00:57:09 on ne préférait pas l'avoir.
00:57:11 Mais s'il faut le mettre, il faut le mettre.
00:57:13 Je suis dans une tranche d'âge où il faut faire
00:57:15 des repas, et c'est trop maintenant.
00:57:17 Je pense que je le ferai spontanément.
00:57:19 On a quand même dit que le masque ne servait pas
00:57:21 à grand chose, qu'il n'était pas efficace.
00:57:23 Mais je pense que ça peut rassurer certains
00:57:25 de le remettre quand même.
00:57:27 J'ai un environnement autour de moi
00:57:29 qui fait que ce sont des personnes fragiles
00:57:31 et pour elles, je le ferai.
00:57:33 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:57:35 La suite, c'est de Punchline avec vous Thierry.
00:57:37 Merci mon cher Adrien.
00:57:39 Allez, Punchline d'été, c'est la dernière ligne droite.
00:57:41 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:57:43 Nos compagnies ce soir, Philippe Guybert, enseignant,
00:57:45 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public,
00:57:47 Pascal Bittopanelli, expert en sécurité,
00:57:49 Sabina Medjemeur, spécialiste.
00:57:51 Je dis tout à vitesse grand V
00:57:53 parce que nous avons beaucoup de sujets
00:57:55 encore ce soir. Fabien Verdier,
00:57:57 mairesse en étiquettes de Châteaudun
00:57:59 et Sandra Visson qui est avec nous.
00:58:01 On va commencer cette deuxième heure de Punchline
00:58:03 sur cette affaire évidemment dont on a
00:58:05 beaucoup parlé dans la première heure,
00:58:07 sur cette dramatique fusillade anime
00:58:09 dont un petit garçon a été victime
00:58:11 âgé de 10 ans tué par balle.
00:58:13 Tout ça sous fond de trafic
00:58:15 de stupéfiants évidemment.
00:58:17 Oui, alors un trafic de stupéfiants dans lequel
00:58:19 ni l'enfant, ni
00:58:21 son oncle qui l'accompagnait
00:58:23 et qui lui aussi a été très grievement blessé
00:58:25 puisqu'il a reçu trois balles dans le dos.
00:58:27 Aujourd'hui à 7h, son pronostic
00:58:29 vital n'est plus engagé. Donc ce trafic
00:58:31 n'y était lié en aucune manière.
00:58:33 Ce sont des victimes
00:58:35 collatérales, c'est ce sur quoi a insisté la procureure
00:58:37 lors de sa conférence de presse
00:58:39 ce matin. Ils ont été
00:58:41 pris pour cible, ils étaient au mauvais endroit,
00:58:43 au mauvais moment. Ils rentraient
00:58:45 d'un dîner au restaurant tous les trois
00:58:47 puisqu'il y avait le neveu de cet homme de 10 ans
00:58:49 qui est décédé et puis
00:58:51 son frère de 7 ans qui était
00:58:53 aussi à l'arrière du véhicule qui lui
00:58:55 s'en sort indemne. Ils arrivaient,
00:58:57 ils rentraient à la maison, ils allaient se garer
00:58:59 devant leur immeuble qui est
00:59:01 à l'endroit où il y a un point de deal.
00:59:03 Et effectivement il y a cette fusillade dans laquelle
00:59:05 ils sont pris pour cible. Un déluge de feu, il y a une
00:59:07 cinquantaine de douilles qui ont été retrouvées sur place.
00:59:09 Certains
00:59:11 tirs ont même atteint le 5ème et le
00:59:13 12ème étage. Des gens qui habitent
00:59:15 à ces étages ont appelé la police pour dire
00:59:17 qu'ils avaient vu des balles atterrir
00:59:19 chez eux. Et effectivement
00:59:21 selon la procureure, il n'y a
00:59:23 aucun lien entre ces victimes et le
00:59:25 trafic de stupéfiants mais
00:59:27 ces tirs, cette fusillade est clairement
00:59:29 selon elle en lien avec le trafic de stupéfiants
00:59:31 qui
00:59:33 sévit dans plusieurs quartiers
00:59:35 de Nîmes et qui pourrait
00:59:37 aussi être en lien avec d'autres
00:59:39 enquêtes sur la criminalité organisée
00:59:41 puisque selon une source policière
00:59:43 il faut voir ces faits non pas seulement à l'échelle
00:59:45 de ce quartier qui est en opposition
00:59:47 avec le quartier qui le jouxte
00:59:49 immédiatement. C'est de l'autre côté
00:59:51 de l'avenue, il y a un autre quartier où il y a d'autres trafics
00:59:53 mais ça va au-delà de ça. Certains
00:59:55 nous disent que ça peut même avoir des ramifications jusqu'à
00:59:57 Marseille puisqu'il faut voir ça comme une plaque
00:59:59 du trafic de stupéfiants qui va
01:00:01 au-delà d'un quartier et même d'une ville.
01:00:03 Merci Sandra pour ces précisions.
01:00:05 Nous tout à l'heure nous étions avec Thibault Marcheteau
01:00:07 et Fabrice Elsner, on va retrouver une autre
01:00:09 de nos équipes sur place. On va
01:00:11 retrouver Jean-Luc Thomas et Sacha Robin.
01:00:13 Bonsoir Jean-Luc Thomas. Vous êtes au
01:00:15 cœur de ce quartier de
01:00:17 Pissevin et vous avez pu
01:00:19 rencontrer les habitants.
01:00:21 Oui, on a
01:00:25 pu rencontrer les habitants et
01:00:27 quand vous dites qu'on est au cœur, on est sur
01:00:29 la galerie marchande Richard
01:00:31 Wagner. C'est ici que se déroule
01:00:33 tout le trafic de
01:00:35 drogue qu'il peut y avoir
01:00:37 dans le quartier.
01:00:39 Sandra Buisson a parlé
01:00:41 des deux
01:00:43 quartiers qui se font face.
01:00:45 Sacha
01:00:47 Robin est en train de vous les
01:00:49 montrer. Ce qu'il faut
01:00:51 savoir, c'est que les habitants
01:00:53 sont là au milieu.
01:00:55 Tous ceux que l'on a pu rencontrer
01:00:57 nous ont dit, Yann Amar,
01:00:59 il faut que les choses
01:01:01 avancent, il faut que les politiques
01:01:03 puissent faire
01:01:05 quelque chose pour ce
01:01:07 quartier. Ça ne peut pas
01:01:09 continuer comme ça,
01:01:11 sachant que tout
01:01:13 simplement, les
01:01:15 personnes qui sont de plus en
01:01:17 plus violentes,
01:01:19 ce sont des enfants
01:01:21 qui sont de plus en plus jeunes.
01:01:23 Notre équipe, tout à l'heure,
01:01:25 avec Thibaut Marcheteau
01:01:27 et Fabrice Elsner,
01:01:29 ont rencontré
01:01:31 le papa du petit garçon
01:01:33 qui est décédé.
01:01:35 C'est une interview
01:01:37 quasi exclusive.
01:01:39 Je vous propose de l'écouter.
01:01:41 On prie en Dieu
01:01:43 que les mauvais moments ne se trouvent
01:01:45 pas à nous. On trouve
01:01:47 des bons endroits, bons moments,
01:01:49 bonne journée. Mais les
01:01:51 mauvais moments, ça fait mal.
01:01:53 Ça fait mal ? Ça fait mal.
01:01:55 Ça fait mal.
01:01:57 De perdre un fils ?
01:01:59 Ah oui.
01:02:01 Vous êtes au cœur de ce
01:02:03 quartier et effectivement, c'est
01:02:05 un quartier qui vit au rythme des
01:02:07 guerres entre plusieurs bandes.
01:02:09 [Tousse]
01:02:11 Oui, il y a le quartier Val-de-Gourde,
01:02:15 le quartier Pissevin
01:02:17 de l'autre, une avenue au milieu
01:02:19 et c'est une guerre de
01:02:21 territoire pour savoir qui va
01:02:23 contrôler le trafic parce que
01:02:25 ça ne date pas d'hier.
01:02:27 Tout à l'heure, Sandra Buisson
01:02:29 parlait des ramifications
01:02:31 de Marseille.
01:02:33 Mais oui, depuis toujours à Nîmes,
01:02:35 il y a une ramification
01:02:37 des trafiquants
01:02:39 de drogue marseillais
01:02:41 parce que c'est une plus petite ville,
01:02:43 parce que c'est
01:02:45 moins de policiers
01:02:47 aussi. Mais c'est vrai
01:02:49 que maintenant, comme les armes circulent,
01:02:51 ça devient, comme le disait
01:02:53 un papa tout à l'heure,
01:02:55 ça devient n'importe quoi.
01:02:57 Encore, dans la nuit de dimanche à lundi,
01:02:59 il y a un jeune homme de 15 ans
01:03:01 qui a été blessé
01:03:03 par balle et il est possible
01:03:05 que ce qui s'est déroulé
01:03:07 hier soit la suite de
01:03:09 cet acte dans la nuit
01:03:11 de dimanche à lundi.
01:03:13 Donc, ce n'est pas nouveau
01:03:15 à Nîmes mais ce qui est inquiétant,
01:03:17 ce sont les armes qui circulent
01:03:19 encore et encore et toujours plus.
01:03:21 Merci, mon cher Jean-Luc Thoma.
01:03:23 Je rappelle que vous êtes accompagné
01:03:25 par Sacha Robin, vous faites partie
01:03:27 de nos équipes envoyées spéciales
01:03:29 à Nîmes pour courir cette triste
01:03:31 affaire. Immersion dans le quartier,
01:03:33 je vous propose de regarder ce
01:03:35 reportage de Soumaya Lalou.
01:03:37 Dans ce quartier
01:03:39 de Pissevin à Nîmes, des bandes
01:03:41 rivales se livrent à une guerre de territoire
01:03:43 pour le contrôle du marché de la drogue.
01:03:45 Le trafic de stupéfiants est un marché
01:03:47 très lucratif,
01:03:49 certains points de deal sur Nîmes génèrent
01:03:51 jusqu'à 25 000 euros de recettes
01:03:53 par jour et ce marché
01:03:55 évidemment suscite des convoitises.
01:03:57 À chaque fois que nous intervenons,
01:03:59 nous avons fait près d'une centaine
01:04:01 d'opérations depuis le début de l'année
01:04:03 sur le Gard.
01:04:05 Ce sont des points de deal que nous
01:04:07 démantelons et immédiatement,
01:04:09 irrémédiablement, nous avons des équipes
01:04:11 qui essayent de les reprendre.
01:04:13 Une partie de Pissevin régulièrement
01:04:15 le théâtre d'événements violents,
01:04:17 des tirs retentissent parfois en plein
01:04:19 jour dans la rue et allongent
01:04:21 la liste de morts. En juin dernier,
01:04:23 la ville de Nîmes décide pour protéger
01:04:25 ses agents de fermer la médiathèque
01:04:27 de Pissevin, devenue une centrale d'achat
01:04:29 de la drogue. Cette décision
01:04:31 alerte au plus haut niveau de l'État et pousse
01:04:33 le ministre de l'Intérieur à renforcer la présence
01:04:35 policière dans la ville. Mais ses
01:04:37 renforts ne dissuadent pas les dealers.
01:04:39 Ils ne craignent ni la justice
01:04:41 ni la police parce que bien souvent
01:04:43 aussi ils se disent qu'ils ne risquent pas grand chose
01:04:45 parce que sachez-le, nous interpellons
01:04:47 beaucoup de monde et malheureusement
01:04:49 la réponse pénale
01:04:51 n'est pas toujours à la hauteur de ce que nous
01:04:53 pourrions "espérer légitimement"
01:04:55 au regard de la gravité du trafic,
01:04:57 de la violence et de tout ce que cela peut générer.
01:04:59 Pour lutter contre les trafics sur le long
01:05:01 terme, l'État et les collectivités ont
01:05:03 mis en place en janvier dernier un vaste
01:05:05 projet à plus de 500 millions d'euros
01:05:07 afin de rénover Nîmes,
01:05:09 une des villes les plus pauvres de France.
01:05:11 Pascal Bitto-Panelli,
01:05:13 on le voit dans ce reportage,
01:05:15 ces trafiquants ne craignent
01:05:17 personne, c'est ce que nous disait Sandra
01:05:19 Buisson tout à l'heure. C'est ça, la toute-puissance
01:05:21 du narco-banditisme
01:05:23 et dans ce milieu naturellement,
01:05:25 on ne règle pas les litiges
01:05:27 devant les tribunaux de commerce mais devant
01:05:29 le canon d'une Kalachnikov ou d'un
01:05:31 7-62. Alors ça
01:05:33 veut dire que quand le règlement de compte
01:05:35 est dans l'interne entre les bandes,
01:05:37 on est entre voyous
01:05:39 mais bien sûr, il y a, et c'est le drame
01:05:41 d'aujourd'hui, des répercussions
01:05:43 avec des armes automatiques
01:05:45 je vous le disais tout à l'heure, qui vont
01:05:47 à 710 m/s, on a
01:05:49 des victimes collatérales, surtout quand
01:05:51 on rafale comme ça, 50
01:05:53 douilles, deux chargeurs de Kalachnikov
01:05:55 au milieu d'une cité, on aurait
01:05:57 pu avoir un carnage.
01:05:59 Merci beaucoup Pascal Bitto-Panelli,
01:06:01 on remarque une nouvelle pause, merci
01:06:03 Sandra Buisson pour toutes ces précisions.
01:06:05 Si vous avez d'autres informations, évidemment
01:06:07 vous connaissez le petit refrain, vous revenez sur ce plateau
01:06:09 nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
01:06:11 Merci beaucoup, on marque une pause et ensuite
01:06:13 c'est un sujet pour vous mon cher
01:06:15 Fabien Verdier, pour vous aussi évidemment
01:06:17 mais on va parler des agressions d'un maire
01:06:19 ça s'est passé en Charente-Maritime
01:06:21 et vous verrez
01:06:23 le témoignage de ce maire qui a été profondément
01:06:25 traumatisé. On marque une pause, on se retrouve
01:06:27 dans quelques instants. A tout de suite.
01:06:29 Il est 18h15, il nous reste
01:06:33 trois quart d'heure dans Punchline, il était toujours avec moi
01:06:35 le maire Benjamin Morel, Pascal Bitto-Panelli,
01:06:37 Sabouine Abedjamer et Fabien
01:06:39 Verdier. Je le disais avant
01:06:41 cette pause publicitaire,
01:06:43 on va prendre la direction de
01:06:45 La Rochelle, ou plus précisément
01:06:47 la commune de Loumeau dans les Charentes.
01:06:49 Pourquoi cette commune de Loumeau ?
01:06:51 Parce que le maire a été violemment agressé
01:06:53 par des gens du voyage, l'élu s'opposait
01:06:55 tout simplement à leur installation
01:06:57 sur le terrain de football municipal.
01:06:59 Regardez ce reportage de Jérôme
01:07:01 Brambenou et de Sarah Varney
01:07:03 qui vont réagir après.
01:07:05 Alors qu'il participait à un repas
01:07:07 de famille, le maire de Loumeau reçoit
01:07:09 un appel de son adjointe.
01:07:11 Des gens du voyage sont en train d'essayer
01:07:13 de s'installer sur le stade de la commune.
01:07:15 Sur place, le maire cherche à les dissuader
01:07:17 d'installer leur 200 caravanes sur ce terrain
01:07:19 de sport et prend alors des photos
01:07:21 des dégradations et des plaques d'immatriculation.
01:07:23 C'est là que la situation dégénère.
01:07:25 Je n'ai pas vu la personne arriver,
01:07:27 il y a une personne derrière moi, un grand gaillard
01:07:29 qui me ceinture au niveau du visage.
01:07:31 J'avais du mal à respirer, après je me débat
01:07:33 et il descend sur le torse.
01:07:35 Je sens des coups.
01:07:37 Le maire tombe au sol, le souffle coupé
01:07:39 et tente de se relever. Les gens du voyage
01:07:41 prennent peur et décident finalement de partir
01:07:43 avant l'arrivée des gendarmes.
01:07:45 Le maire lui est alors transféré à l'hôpital.
01:07:47 J'étais en état de choc, je n'arrivais plus à parler,
01:07:49 je tremblais de partout.
01:07:51 J'avais peur de ne pas retrouver mon petit-fils.
01:07:53 C'est plein de choses.
01:07:55 L'élu se voit prescrire 12 jours d'ITT
01:07:57 et s'en sort avec une côte fissurée
01:07:59 mais surtout choqué par cette agression.
01:08:01 Des conditions d'exercice de plus en plus difficiles,
01:08:03 le maire déplore un sentiment d'impunité.
01:08:05 Cette agression, cette impunité, non, arrêtons.
01:08:07 On ne respecte plus les enseignants,
01:08:09 les médecins, les policiers, les gendarmes,
01:08:11 les élus, mais où va-t-on ?
01:08:13 Je ne sais pas, on doit être exemplaires.
01:08:15 Je suis tout à fait d'accord,
01:08:17 mais qu'on nous respecte.
01:08:19 Le maire a déposé plainte
01:08:21 et une enquête a été ouverte
01:08:23 pour retrouver l'agresseur.
01:08:25 Fabien Verdier,
01:08:27 vous êtes maire de Châteaudun.
01:08:29 Évidemment, c'est un sujet qui vous touche
01:08:31 au moment où il y a une véritable crise
01:08:33 des vocations pour devenir maire.
01:08:35 On le comprend après ce qui est arrivé
01:08:37 à ce pauvre maire.
01:08:39 Oui, ce n'est pas le premier.
01:08:41 Il y a une impunité.
01:08:43 On pense aux médecins,
01:08:45 on en a vu plusieurs, des enseignants, des soignants,
01:08:47 des policiers, vraiment beaucoup de professions
01:08:49 qui représentent l'autorité ou de l'aide
01:08:51 à la population, en pensant aux pompiers.
01:08:53 On le dit et ça continue.
01:08:55 À mon avis, ce n'est pas prêt de s'arrêter.
01:08:57 C'est vraiment le drame
01:08:59 pour ce maire, pour d'autres.
01:09:01 Il est traumatisé, vous nous l'avez dit tout à l'heure.
01:09:03 Oui, il était notre invité dans le Midi News
01:09:05 et il avait du mal à cacher son émotion.
01:09:07 Il me le disait.
01:09:09 Il s'est posé la question de savoir
01:09:11 s'il n'était pas lâché prise.
01:09:13 Il a été soutenu par son conseil municipal,
01:09:15 mais il a besoin de soutien.
01:09:17 Bien sûr.
01:09:19 On voyait le médecin la semaine dernière
01:09:21 agresser pendant qu'il faisait son travail
01:09:23 alors qu'il était à la retraite.
01:09:25 C'est vraiment inacceptable.
01:09:27 On a l'impression que ça ne s'arrête pas et que ça monte.
01:09:29 Ça monte fortement.
01:09:31 Philippe Hibbert,
01:09:33 que peut-on dire ?
01:09:35 C'est une nouvelle agression, on en a vu
01:09:37 durant les émeutes, mais c'est gratuit.
01:09:39 En plus, ça s'est produit devant son petit-fils.
01:09:41 Il n'y a pas de règle.
01:09:43 Non, il n'y a plus de règle.
01:09:45 La question d'accueil des gens des voyages
01:09:47 est une question ancienne.
01:09:49 Il y a ce qu'on appelait
01:09:51 les aires de nomades,
01:09:53 je ne sais pas si c'est toujours le terme actuel,
01:09:55 qui normalement permettent
01:09:57 de résoudre les conflits
01:09:59 potentiels en prévoyant
01:10:01 des endroits
01:10:03 qui sont en capacité
01:10:05 d'accueillir
01:10:07 des personnes du voyage.
01:10:09 J'aimerais comprendre,
01:10:11 au-delà du drame évident
01:10:13 que cela représente,
01:10:15 comment on en est arrivé là,
01:10:17 comment on est arrivé
01:10:19 à cette situation de conflit ?
01:10:21 Parce qu'il faut qu'il y ait un conflit.
01:10:23 Alors évidemment, ce sont peut-être
01:10:25 des personnes qui
01:10:27 n'ont plus aucun sens
01:10:29 du dialogue et de la capacité
01:10:31 à discuter avec un élu, peut-être.
01:10:33 Ce n'est pas forcément
01:10:37 la tradition des gens des voyages,
01:10:39 si je peux me permettre.
01:10:41 La connaissance concrète que j'avais
01:10:43 du sujet remonte à une vingtaine
01:10:45 d'années.
01:10:47 J'aimerais comprendre comment on en arrive
01:10:49 à une situation comme ça, qui est inadmissible,
01:10:51 qui est scandaleuse.
01:10:53 J'aimerais comprendre comment
01:10:55 ce problème
01:10:57 qui est résolu par des législations
01:10:59 en France, par les aires du voyage,
01:11:01 qui a été prévu dans la loi,
01:11:03 il y avait des obligations pour les communes
01:11:05 de construire, ou au sein
01:11:07 d'une intercommunalité,
01:11:09 de construire des aires du voyage de façon
01:11:11 à réguler les arrivées
01:11:13 et les départs de gens du voyage.
01:11:15 Comment on en arrive à une telle
01:11:17 situation qui est invraisemblable ?
01:11:19 Vous vous êtes confronté à ce genre de situation avec des gens du voyage ?
01:11:21 Oui, il y en a
01:11:23 dans notre territoire, comme partout.
01:11:25 Il y a des règles au niveau des EPCI, des intercommunalités,
01:11:27 mais ça coûte cher. Nous, c'est plus d'un million d'euros
01:11:29 qu'il faudrait investir.
01:11:31 Quand tu dis à tes citoyens "je vais mettre un million d'euros là
01:11:33 et je ne le mettrai pas sur d'autres sujets
01:11:35 de développement économique,
01:11:37 de santé, d'urbanisme",
01:11:39 ça n'interroge plus rien.
01:11:41 Et en même temps, c'est une obligation légale.
01:11:43 C'est une obligation légale et ça peut apaiser les relations
01:11:45 entre les habitants et les gens du voyage.
01:11:47 Il faut le souhaiter,
01:11:49 mais ce n'est pas toujours...
01:11:51 Fabien, vous avez été victime de ce type
01:11:53 d'agression ou d'agression verbale
01:11:55 dans votre quotidien. Comment ça se passe ?
01:11:57 Non, d'interpellations sur les réseaux sociaux,
01:11:59 ou on t'attaque un peu
01:12:01 sur Facebook, je le disais tout à l'heure,
01:12:03 mais pas du tout de ce type-là,
01:12:05 fort heureusement. Mais encore une fois,
01:12:07 je repense aux médecins, aux policiers, aux soignants,
01:12:09 mais c'est aussi à ces personnes-là.
01:12:11 Quand on s'attaque à ces figures-là dans la République
01:12:13 aujourd'hui, et encore une fois, ça monte.
01:12:15 Et ce qu'on n'arrive pas à faire aujourd'hui,
01:12:17 c'est le respect de chacun. La société ne se supporte plus,
01:12:19 la société ne s'entend plus.
01:12:21 De dialoguer de manière apaisée, on peut être
01:12:23 en désaccord, on peut avoir un désaccord, mais on n'arrive plus
01:12:25 à dialoguer de manière apaisée avec
01:12:27 tel ou tel qui a une forte revendication.
01:12:29 Benjamin ?
01:12:31 On discutait hier ou avant-hier
01:12:33 sur ce plateau de la rémunération des maires.
01:12:35 Oui, on comprend.
01:12:37 C'est-à-dire que les maires, aujourd'hui,
01:12:39 sont le premier maillon, à la fois
01:12:41 en tant que représentants de collectivités
01:12:43 territoriales, mais on l'oublie souvent également en tant que représentants
01:12:45 de l'État, policiers, judiciaires,
01:12:47 officiers d'État civil. Donc on a réellement
01:12:49 aujourd'hui un maillage d'élus
01:12:51 qui sont au plus près du terrain
01:12:53 et qui souvent sont le
01:12:55 premier rapport que le citoyen a
01:12:57 justement avec les autorités publiques.
01:12:59 Et donc quand vous avez une société qui est de plus en plus violente,
01:13:01 c'est souvent ceux qui sont
01:13:03 le plus à portée qui prennent les
01:13:05 premiers coups. Et donc aujourd'hui,
01:13:07 au-delà des sujets de rémunération qui sont importants,
01:13:09 on l'a dit, mais vous avez
01:13:11 une vocation des maires qui est de plus en plus
01:13:13 difficile. 55% ? Oui, 55%
01:13:15 de maires qui souhaitent, je crois que c'est ça,
01:13:17 un pourcentage. Oui, alors c'est toujours
01:13:19 quand même certains reviennent
01:13:21 et etc. Mais un chiffre en revanche qui n'est
01:13:23 pas ambigu, 1300 démissions depuis les élections
01:13:25 2020. Oui, ça c'est du concret. Donc vous voyez que
01:13:27 là-dessus aujourd'hui, si jamais on veut
01:13:29 demain avoir des
01:13:31 maires qui, justement, continuent à
01:13:33 présenter cet échec non républicain,
01:13:35 les 36 000 communes,
01:13:37 elles ne sont pas en trop en réalité. Elles sont
01:13:39 un vrai atout, un vrai avantage
01:13:41 pour justement arriver à ramifier le terrain
01:13:43 en politique et en autorité de l'État.
01:13:45 Eh bien, il faut redonner
01:13:47 du vent aux maires. Il leur faut
01:13:49 une rémunération. Il leur faut un soutien juridique
01:13:51 même si beaucoup de choses se sont améliorées ces dernières
01:13:53 années avec un certain nombre de lois
01:13:55 qui sont passées. Il leur faut également du soutien de l'État.
01:13:57 Un dernier mot. Et les élus
01:13:59 municipaux, il y a 35 000 communes comme ça a été dit,
01:14:01 les élus municipaux, les élus communautaires,
01:14:03 les adjoints, les conseils municipaux délégués,
01:14:05 tous là font un travail formidable au quotidien,
01:14:07 de dévouement le dimanche, le week-end,
01:14:09 l'été, à Noël, au jour de l'an, etc.
01:14:11 Et c'est vrai qu'il y a peu de
01:14:13 remerciements de la société aujourd'hui.
01:14:15 Allez, on va enchaîner. Il a été maire de Neilly, il a été président
01:14:17 de la République. Je veux parler de ?
01:14:19 Nicolas Sarkozy. Voilà, je voulais savoir
01:14:21 si vous suiviez. Merci.
01:14:23 C'était facile.
01:14:25 C'était compliqué.
01:14:27 C'était du teasing compliqué.
01:14:29 Je vous l'accorde. C'était facile.
01:14:31 Il était sur les terres de son
01:14:33 ami.
01:14:35 Ancien conseiller. Oui. Et donc
01:14:37 il s'appelle ? Anc'l'ouvrier. Merci.
01:14:39 Et maire de ? La Bôle.
01:14:41 Voilà. Je veux
01:14:43 que vous suivez. Non mais il est éditeur 23,
01:14:45 c'était pour savoir.
01:14:47 Et donc, il était en dédicace
01:14:49 de son dernier ouvrage,
01:14:51 l'occasion pour lui de s'offrir un véritable
01:14:53 bain de foule.
01:14:55 L'ancien président a parlé, bien sûr.
01:14:57 Il a distillé
01:14:59 évidemment quelques petites phrases, notamment sur
01:15:01 le crâne, et puis une autre juste après
01:15:03 que je vous ferai écouter. On met d'abord sur le crâne.
01:15:05 L'un des problèmes de notre démocratie,
01:15:09 c'est la
01:15:11 véritable impossibilité
01:15:13 de réfléchir
01:15:15 et de débattre sans insulter.
01:15:17 C'est ce qui
01:15:19 compte. Après,
01:15:21 chacun peut avoir son opinion,
01:15:23 et je ne prétends pas que
01:15:25 mon opinion est la seule
01:15:27 intéressante. Mais ce
01:15:29 qui est accablant,
01:15:31 c'est de voir sur tant
01:15:33 de sujets, les postures
01:15:35 prendre
01:15:37 plus d'importance
01:15:39 que la réflexion.
01:15:41 C'est Guy Berthiaume.
01:15:43 Eh bien, je suis,
01:15:45 ça arrive à peu près une fois
01:15:47 tous les 15 ans, d'accord avec Nicolas Saint-Cruzi.
01:15:49 Vous pouvez réfléchir,
01:15:51 parce que
01:15:53 j'ai le vent d'allergie d'enregistrer effectivement
01:15:55 des déclarations
01:15:57 d'Hubert. Je ne sais pas ce qui se passe,
01:15:59 nous sommes le 22 août et...
01:16:01 Non, je trouve qu'il a raison,
01:16:03 parce que ses déclarations sur le
01:16:05 crâne, il y avait effectivement des approximations,
01:16:07 des mots
01:16:09 trop rapides,
01:16:11 mais n'empêche que les questions
01:16:13 qu'il posait, en l'occurrence, qui étaient dire
01:16:15 "Est-ce qu'on peut gagner cette guerre ? Il ne faut pas la perdre.
01:16:17 Il ne faut pas que l'Ukraine la perde, mais
01:16:19 est-ce qu'elle peut la gagner ?" est une question.
01:16:21 Enfin, je vois pas
01:16:23 si on ne peut plus poser
01:16:25 cette question-là.
01:16:27 Et donc, est-ce que la stratégie, c'est de monter tout le temps
01:16:29 dans les armements ? On a
01:16:31 deux pays qui ont livré des avions
01:16:33 à l'Ukraine,
01:16:35 mais en même temps,
01:16:37 la perspective d'une négociation est totalement
01:16:39 pareille, totalement absente. Il se passe peut-être
01:16:41 des choses dans les coulisses, mais en tout cas,
01:16:43 on n'en a pas tant pas parlé.
01:16:45 Je trouve qu'il a raison sur ce point.
01:16:47 Il faut quand même qu'on puisse parler.
01:16:49 C'est pas une question morale.
01:16:51 La question morale, elle est résolue depuis le début.
01:16:53 L'agression, elle est russe.
01:16:55 Il n'y a pas de débat là-dessus.
01:16:57 Mais le débat est politique, de savoir
01:16:59 quelles doivent être nos stratégies,
01:17:01 quelles sont les perspectives, où est-ce qu'on accepte
01:17:03 de s'installer dans un conflit long.
01:17:05 Tout ça, ce sont des questions que Nicolas Sarkozy,
01:17:07 comme d'habitude,
01:17:09 avec parfois
01:17:11 des formules à l'emporte-pièce,
01:17:13 mais quand même,
01:17:15 a essayé de poser. Je trouve dommage qu'on ait
01:17:17 réduit le débat à une question de savoir
01:17:19 si on était pro-russe ou anti-russe.
01:17:21 - Pascal, Pascal Viteau, Panini.
01:17:23 - Oui, moi, je suis d'accord.
01:17:25 On en parlait encore hier sur ce plateau.
01:17:27 Aujourd'hui, il faut oser parler de tout
01:17:29 avec tout le monde, ouvrir la discussion,
01:17:31 faire parler la diplomatie
01:17:33 et envisager toutes les solutions.
01:17:35 Là, c'est les rentrées, les livres des présidents.
01:17:37 Je trouve ça bien parce que ça
01:17:39 amène un peu de dynamisme. Ça permet aux gens
01:17:41 d'avoir du contact, d'acheter un livre et une dédicace
01:17:43 et puis de
01:17:45 faire repartir certaines idées.
01:17:47 C'est bien. - Allez, l'autre refrain sur lequel
01:17:49 j'aimerais vous faire réagir, c'est quand il
01:17:51 parle de Gérald Darmanin.
01:17:53 On l'écoute.
01:17:55 - J'aime beaucoup Gérald et
01:17:57 il le sait. Je crois que c'est réciproque.
01:17:59 Il a été avec moi un ami
01:18:01 formidable.
01:18:03 Eh bien, c'est important, la fidélité.
01:18:05 - Ça ressemble à quoi,
01:18:07 Benjamin Morel ?
01:18:09 - Ça ressemble à une forme de soutien,
01:18:11 en forme de filiation,
01:18:13 peut-être. Il faut dire que
01:18:15 déjà, il y a une proximité entre les deux hommes.
01:18:17 Il a dirigé la campagne des primaires
01:18:19 de 2016, de Nicolas Sarkozy, etc.
01:18:21 Donc, oui, il y a une proximité. Ensuite,
01:18:23 il y a aujourd'hui une sorte de filiation
01:18:25 doublement, je dirais, politique et
01:18:27 idéologique sur la filiation politique.
01:18:29 Vous prenez Beauvau et vous faites du
01:18:31 sarkosisme, une sorte de stacanovisme
01:18:33 de communication politique sur les sujets de sécurité.
01:18:35 - Présent sur le terrain. - Exactement.
01:18:37 Et vous espérez que ça paye. En règle générale, ça paye.
01:18:39 Beauvau, c'est plutôt une bonne position
01:18:41 pour arriver justement à communiquer,
01:18:43 etc. On ne vous demande pas si,
01:18:45 in fine, il n'y aura plus de trafic de drogue à Marseille,
01:18:47 mais vous avez envoyé la CRS 8.
01:18:49 Ça, c'est du Sarkozy tout craché. De l'autre côté,
01:18:51 la synthèse électorale
01:18:53 qu'envisage Gérald Darmanin, d'après ses propos,
01:18:55 est un peu celle qui a été réalisée
01:18:57 par Nicolas Sarkozy. Vous allez chercher
01:18:59 l'électorat de droite, CSP+
01:19:01 retraités, pour être simple. Et vous
01:19:03 tentez d'élargir en allant capter
01:19:05 un électorat qui vote soit RN,
01:19:07 soit se réfugie dans l'abstention, mais qui
01:19:09 est plutôt un électorat populaire, plutôt
01:19:11 motivé par la valeur travail. Alors, jadis,
01:19:13 plutôt avec la valeur travail, travailler
01:19:15 plus pour gagner plus. Les temps ont changé aujourd'hui
01:19:17 avec une approche plus gaulliste sociale,
01:19:19 mais même si le logiciel a un peu changé,
01:19:21 la synthèse électorale qui est visée est
01:19:23 à peu près la même. Est-ce que ça marchera ?
01:19:25 Peut-être pas, parce qu'évidemment, aujourd'hui,
01:19:27 chat et chaudé, craignant l'eau,
01:19:29 il n'est pas certain que les mêmes électeurs
01:19:31 viennent au secours de Gérald Darmanin, comme ils seront venus
01:19:33 en 2007 au secours de Nicolas Sarkozy.
01:19:35 Néanmoins, là-dessus, il y a une
01:19:37 même synthèse. - Sabina et Fabien,
01:19:39 Sabina. - Je pense qu'il a,
01:19:41 comme dit Benjamin, il a
01:19:43 envie de laisser son empreinte
01:19:45 politique, sa marque
01:19:47 de fabrique politique,
01:19:49 de son mandat à la fois de
01:19:51 ministre de l'Intérieur, par justement
01:19:53 analogie à la place qu'occupe Gérald Darmanin
01:19:55 aujourd'hui, mais également
01:19:57 sur le plan idéologique.
01:19:59 Donc, s'il soutient
01:20:01 Gérald Darmanin, c'est un choix qui me
01:20:03 semble, comme il le dit à juste titre,
01:20:05 la fidélité, ça compte pour lui.
01:20:07 Donc, il est fidèle à son parti. Gérald Darmanin
01:20:09 est anciennement républicain,
01:20:11 donc il est dans le soutien
01:20:13 de son parti politique,
01:20:15 de son ancien parti politique.
01:20:17 Après, ce que je vois, c'est que là,
01:20:19 à la lecture des images,
01:20:21 il est toujours aussi populaire. - Oui, toujours aussi populaire.
01:20:23 - Il est toujours aussi populaire, il est toujours aussi...
01:20:25 - Après, la boule, on ne prend pas beaucoup de risques
01:20:27 à la boule. - Il y a une sociologie...
01:20:29 - Il dit "je connais bien la région, je connais bien la région", il ne prend pas beaucoup de risques.
01:20:31 - Il y a une sociologie électorale certainement
01:20:33 plus prompte à voter Nicolas Sarkozy
01:20:35 qu'à soutenir Sandrine Rousseau, par exemple,
01:20:37 dans ses tweets. Mais, voilà, c'est simplement
01:20:39 ce que je voulais dire. - Non, mais quand on voit que
01:20:41 Phébibert apporte son soutien à... - À Nicolas Sarkozy ?
01:20:43 - À Nicolas Sarkozy...
01:20:45 - On peut s'attendre à tout.
01:20:47 - Il a dit ça depuis 15 ans.
01:20:49 - Et c'était sur la question...
01:20:51 - Pas bien, perdu.
01:20:53 - Voilà, comment on... - Sur le soutien
01:20:55 à Gérald Darmanin, comme l'a dit M. Morel, c'est cette idée
01:20:57 des classes populaires, je pense qu'il y a cette filiation entre eux.
01:20:59 Gérald Darmanin, un tourcoing, il parle
01:21:01 des classes populaires, je pense qu'il a raison. Moi, j'insiste
01:21:03 sur les classes moyennes aussi. Je l'avais dit lors
01:21:05 de la dernière émission, les classes moyennes, c'est essentiel.
01:21:07 Et je note qu'en Belgique, il y a un ministère des classes
01:21:09 moyennes, je pense qu'en France, on le mérite pour
01:21:11 stabiliser notre société et aider toutes ces classes moyennes
01:21:13 à mieux vivre aujourd'hui sur les sujets de sécurité,
01:21:15 d'industrie, d'emploi, de santé, etc.
01:21:17 - Le mot de la fin, comme vous voyez
01:21:19 que je suis élégant... - Quel élégance,
01:21:21 Thierry ! - Un dernier mot ?
01:21:23 Parce qu'ensuite, on va parler du Parti socialiste,
01:21:25 c'est pour ça, c'est pour la transition.
01:21:27 - On l'a compris. - Non, mais d'une certaine
01:21:29 manière, en soutenant Darmanin, il acte
01:21:31 sa rupture avec les Républicains.
01:21:33 - Oui, de manière neutre. - On avait bien compris
01:21:35 pendant la présidentielle qu'il allait soutenu
01:21:37 implicitement Emmanuel Macron,
01:21:39 avec un silence très pesant
01:21:41 contre... Enfin, par rapport
01:21:43 à Valérie Pécresse. - C'est plus nuancé, je trouve
01:21:45 qu'il ménage l'un et l'autre.
01:21:47 C'est à la fois Renaissance et à l'ère
01:21:49 de Gérald Darmanin. - Il n'a pas trop ménagé Valérie Pécresse pendant la présidence.
01:21:51 - Dans son livre et dans l'interview du Figaro, il arrive
01:21:53 à dire Laurent Wauquiez, c'est le meilleur de sa génération,
01:21:55 etc. Il approche pluriel.
01:21:57 - Oui.
01:21:59 Je vous laisse le mot de la fin. - Nous refermons
01:22:01 le chapitre Nicolas Sarkozy. Vous me l'autorisez ?
01:22:03 Parce qu'on va ouvrir le chapitre du Parti Socialiste.
01:22:05 - Je le sens venir, oui. - Mais juste après.
01:22:07 Et je m'adresserai à vous en premier lieu,
01:22:09 mon cher Philippe Guybert. Allez, on marque une pause
01:22:11 et ce sera la dernière ligne droite de Punchline
01:22:13 Netté avec beaucoup, beaucoup de sujets.
01:22:15 Restez avec nous. A tout de suite.
01:22:17 18h34,
01:22:19 c'est effectivement la toute
01:22:21 dernière ligne droite de Punchline Netté.
01:22:23 Allez, on se retrouve avec moi pour commenter
01:22:25 cette actualité. Philippe Guybert, Benjamin Morel,
01:22:27 Pascal Bittopanelli, Sabrina Medjamer et
01:22:29 Fabien Verdier.
01:22:31 On va poursuivre avec cette question.
01:22:33 Que se passe-t-il au sein du Parti
01:22:35 Socialiste ? Pourquoi je vous pose
01:22:37 cette question ? Parce qu'en fait,
01:22:39 on apprend qu'ils vont organiser une
01:22:41 table ronde, j'en ai parlé tout à l'heure,
01:22:43 pour les prochaines universités
01:22:45 qui vont allier très prochainement
01:22:47 avec un titre.
01:22:49 La France périurbaine est-elle la France
01:22:51 périurbaine ? Alors, on va
01:22:53 avoir Jérôme Lambert qui est membre
01:22:55 au NORD du Parlement et
01:22:57 ancien député PS qui est avec nous.
01:22:59 Bonsoir Jérôme Lambert.
01:23:01 Bonsoir. Vous êtes avec nous ?
01:23:03 Oui, tout à fait, très bien.
01:23:05 Alors, on a besoin de vous pour
01:23:07 ouvrir ce débat
01:23:09 qui s'annonce riche et passionnant.
01:23:11 Alors, je suis
01:23:13 bête, je regarde
01:23:15 le terme "beauf".
01:23:17 Qu'est-ce que ça veut dire "beauf" ?
01:23:19 Alors, attendez.
01:23:21 Esprit étroit. Mais attendez,
01:23:23 j'ai quand même imprimé.
01:23:25 Le terme "beauf"
01:23:27 désigne généralement une personne
01:23:29 plutôt de classe moyenne ou populaire
01:23:31 aux idées étroites, aux manières vulgaires,
01:23:33 aux goûts douteux, nourrie de préjugés
01:23:35 et peu tolérante.
01:23:37 Qu'est-ce qui arrive au Parti Socialiste,
01:23:39 mon cher Jérôme Lambert ?
01:23:41 Pourquoi se lancer dans
01:23:43 une telle table ronde ? Parce que c'est
01:23:45 quand même
01:23:47 assez insultant pour une bonne partie.
01:23:49 Je ne sais pas. Comment on peut
01:23:51 qualifier des gens de "beauf"
01:23:53 en 2023 ?
01:23:55 Oui, d'une manière très générale, que ce soit
01:23:57 la France périurbaine
01:23:59 ou la France rurale
01:24:01 ou peu importe quelle partie des Français.
01:24:03 Traiter une partie
01:24:05 des Français comme ça indifféremment
01:24:07 de "beauf",
01:24:09 ce qui revient à dire de "con".
01:24:11 Excusez-moi l'expression.
01:24:13 C'est quand même bien
01:24:15 la traduction. C'est assez étonnant.
01:24:17 Évidemment, il y a un point d'interrogation,
01:24:19 mais il n'empêche que, quand même,
01:24:21 poser cette question de cette
01:24:23 façon-là, à moins que
01:24:25 ce soit pour faire parler d'eux,
01:24:27 sinon personne n'aurait entendu.
01:24:29 Oui, voilà, voilà. Personne
01:24:31 n'aurait jamais entendu parler des
01:24:33 universités que le PS va tenir
01:24:35 à Blois
01:24:37 l'aucune prochaine, je crois.
01:24:39 Mais c'est une façon, encore une
01:24:41 fois, qui va
01:24:43 repousser les Français.
01:24:45 Beaucoup de Français
01:24:47 ne sont pas
01:24:49 amenés à comprendre
01:24:51 la rhétorique, le discours
01:24:53 tenu par les
01:24:55 actuels dirigeants du PS.
01:24:57 On a vu à l'occasion des dernières
01:24:59 présidentielles, d'ailleurs, le résultat
01:25:01 que cela a pu produire.
01:25:03 Alors voilà, moi, je suis un ancien député,
01:25:05 comme vous l'avez souligné. J'ai été
01:25:07 député socialiste pendant
01:25:09 30 ans environ, pas tout à fait,
01:25:11 parce qu'après j'ai rejoint
01:25:13 d'autres formations, mais
01:25:15 il n'empêche que je suis
01:25:17 désolé pour eux, parce que
01:25:19 laisser le débat
01:25:21 entre gens sérieux
01:25:23 qui ne sont plus des gens socialistes,
01:25:25 ça manque. Je veux dire,
01:25:29 le fait qu'il n'y ait plus
01:25:31 d'expression de gauche digne de ce nom
01:25:33 respectueux des Français,
01:25:35 respectueux de
01:25:37 la démocratie à l'Assemblée
01:25:39 nationale,
01:25:41 c'est pour moi un drame,
01:25:43 je vous le dis.
01:25:45 - Ce n'est pas avec ce genre
01:25:47 de thématique, me semble-t-il, qu'on va
01:25:49 aller chercher des électeurs nouveaux.
01:25:51 C'est une analyse purement journalistique,
01:25:53 mais ça me semble difficile.
01:25:55 Vous restez avec nous, Jérôme Lambert,
01:25:57 je vais interroger effectivement notre ami
01:25:59 Philippe Guybert, vous connaissez bien.
01:26:01 Quelle est
01:26:03 votre perception ?
01:26:05 Qu'est-ce qu'ils ont voulu faire, très concrètement ?
01:26:07 - C'est la bonne question.
01:26:09 - Je ne sais pas, c'est quand même profondément
01:26:11 insultant. Et puis c'est quoi être
01:26:13 beauf ? Vraiment, on me posait la question.
01:26:15 C'est quoi être beauf ? On est toujours beauf de quelqu'un ?
01:26:17 - C'est vraiment... - Ça veut dire n'importe quoi ?
01:26:19 - C'est comme à l'absus.
01:26:21 - Sauf que c'est écrit, c'est une invitation.
01:26:23 - Oui, mais
01:26:25 vous voyez, un des drames du PS, c'est
01:26:27 d'avoir perdu son électorat populaire, mais ça remonte
01:26:29 à assez loin.
01:26:31 L'électorat
01:26:33 de gauche, de manière générale, parce que l'électorat
01:26:35 PS est quand même beaucoup réduit,
01:26:37 est concentré pour l'essentiel,
01:26:39 en bonne partie, dans les grandes métropoles.
01:26:41 Et donc
01:26:43 le concept de France périphérique, qui vient
01:26:45 de Christophe Guillouis, de ses
01:26:47 différents bouquins, a justement
01:26:49 essayé de mettre en évidence un électorat
01:26:51 parfois venu d'ailleurs des métropoles,
01:26:53 mais qui fuyait les métropoles,
01:26:55 et a décrit
01:26:57 une France qui était en rupture avec la mondialisation,
01:26:59 que ce soit sur le plan économique
01:27:01 ou migratoire. Et
01:27:03 une des défaites du PS, c'est d'avoir perdu
01:27:05 cet électorat populaire,
01:27:07 progressivement, au cours des
01:27:09 30 ou 40 dernières années.
01:27:11 Et c'est assez drôle, de ce point de vue-là,
01:27:13 que la langue du PS
01:27:15 fourche, si j'ose dire,
01:27:17 sur ce sujet de la France périphérique,
01:27:19 puisque
01:27:21 ces électeurs,
01:27:23 leurs parents ou leurs grands-parents, sont
01:27:25 d'anciens électeurs de gauche,
01:27:27 en bonne partie,
01:27:29 voire ont voté Mitterrand, dont
01:27:31 Jérôme Lambert, je crois, était
01:27:33 proche. Donc,
01:27:35 c'est un lapsus,
01:27:37 ça veut dire que le PS... - C'est marrant que vous utilisiez
01:27:39 ça comme lapsus, parce que quand même...
01:27:41 Un lapsus, c'est la langue qui fourche.
01:27:43 Là, c'est pas une langue qui fourche. - Non, non, c'est révélateur.
01:27:45 - Oui, mais c'est révélateur quand même. Et là, il l'écrit, c'est...
01:27:47 - C'est révélateur de l'inconscient. - Oui. - Mais c'est sur une affiche politique,
01:27:49 quand même. - C'est quoi, là ?
01:27:51 Je veux dire, si on prend le but du débat,
01:27:53 le but de ce débat-là, c'est de dire,
01:27:55 que justement, les lectorats populaires, ce sont des bofs.
01:27:57 La réponse sous-jacente,
01:27:59 qu'il ne faut quand même pas prendre les socialistes
01:28:01 pour des imbéciles, c'est non.
01:28:03 Et justement, démystifier cette France
01:28:05 périphérique, dont vous n'avez pas voulu voir
01:28:07 pendant des années qu'elle vous boudait,
01:28:09 vous parliez aux classes populaires, mais en fait, elles ne vous répondaient pas,
01:28:11 parce que vous ne teniez pas un langage
01:28:13 qui était audible, parce que vous les preniez pour des bofs.
01:28:15 Et donc, justement, regardez, là,
01:28:17 vous avez des sondeurs, etc., vous avez des gens qui, justement,
01:28:19 vont dire "non, ce ne sont pas des bofs".
01:28:21 C'est l'objectif de ce débat-là. Donc là, on est en train,
01:28:23 entre guillemets, de voir des lapsus,
01:28:25 etc., alors que, justement, il y a malgré tout,
01:28:27 aujourd'hui, une tentation
01:28:29 de démystifier ce qui,
01:28:31 pendant des années, n'avait pas
01:28:33 traversé l'esprit des élites socialistes, qui ont
01:28:35 totalement perdu, justement, ces classes populaires
01:28:37 en ayant une vision totalement
01:28:39 méprisante. Donc, ensuite,
01:28:41 on a une grosse faute de communication,
01:28:43 une idiotie, une provocation,
01:28:45 mais je crois que là-dessus, il ne faut pas
01:28:47 en tirer de grandes conclusions sur ce qu'est le Parti Socialiste
01:28:49 aujourd'hui. Au contraire, si on en croit
01:28:51 l'intitulé de ce débat, on pourrait penser que ça va
01:28:53 plutôt dans le bon sens.
01:28:55 Néanmoins, c'est vrai.
01:28:57 Je ne suis pas sûr que c'est avec ce type de table ronde
01:28:59 ou cette thématique, puisque la preuve, c'est qu'on en parle.
01:29:01 Mais si, justement. L'objectif, est-ce
01:29:03 que vous pensez, en tant que socialiste, que la France profonde
01:29:05 c'est des bofs ? La réponse, si vous
01:29:07 dites oui, c'est "je suis désolé, vous n'êtes pas de gauche".
01:29:09 Si vous dites non, et donc c'est quand même le
01:29:11 sous-jacent de cette question-là,
01:29:13 c'est qu'en effet, il y a peut-être quelque chose à faire. Comment est-ce
01:29:15 qu'on reconquiert les classes
01:29:17 populaires ? Et ça, en effet, aujourd'hui, c'est le problème de la gauche.
01:29:19 Pascal, Vito, Penélope,
01:29:21 quel est votre regard ?
01:29:23 Je ne pense pas que c'est du mépris de clage.
01:29:25 Je pense que c'est sans doute une erreur de
01:29:27 communication. Je sais que la
01:29:29 deuxième sous-thématique, c'était "retrouver
01:29:31 le peuple", me semble-t-il, sur
01:29:33 ces universités d'été.
01:29:35 Est-ce que ce n'est pas, je ne sais pas,
01:29:37 recréer un lien
01:29:39 vers la France profonde ?
01:29:41 J'ai du mal à vous le dire. Bienvenue chez l'étude ?
01:29:43 Je ne sais pas.
01:29:45 Fabien ?
01:29:47 Justement, je pense que ces classes moyennes et populaires, j'insiste
01:29:49 dessus, elles méritent pleinement de considération et c'est
01:29:51 ce qui manque à ce Parti socialiste et à cette gauche
01:29:53 depuis des années. C'est ce qui fait
01:29:55 vraiment défaut. Et moi, je pense que la vraie table ronde, ça serait
01:29:57 la France des villes moyennes ou des villes sous-préfectures.
01:29:59 Est-elle le cœur de la France ? Et moi,
01:30:01 je pense que la réponse est oui.
01:30:03 Vous avez prévu une autre table ronde. Vous avez suggéré
01:30:05 au Parti socialiste. Oui, parce qu'en fait, les gens
01:30:07 qui ne peuvent plus habiter dans les métropoles habitent soit en
01:30:09 Périt-Robin, soit dans les villes moyennes ou autres.
01:30:11 Et ils ne peuvent plus habiter dans les métropoles.
01:30:13 Ils ne peuvent plus habiter à Paris à 12 000 euros le mètre carré
01:30:15 ou même à Bordeaux aujourd'hui.
01:30:17 Et donc, ces classes moyennes méritent pleinement
01:30:19 la considération parce qu'elles ne peuvent plus habiter
01:30:21 là où elles veulent habiter. Et ce que je dis
01:30:23 souvent, la France des Tévères qui ne marche pas, les hôpitaux
01:30:25 MCO qui fonctionnent assez bien dans les villes
01:30:27 moyennes et sous-préfectures, et c'est là
01:30:29 où justement il faut mettre l'effort politique avec un vrai
01:30:31 plan d'action en direction de ces classes moyennes.
01:30:33 Sabrina, et puis en donnant le mot de la
01:30:35 fin à Jérôme Lambert qui m'a l'air
01:30:37 consterné. Sabrina ?
01:30:39 Je pense que cette lecture
01:30:41 catégorielle des Français est une
01:30:43 abomination, c'est mentique.
01:30:45 Et évidemment, ce n'est pas une erreur de communication.
01:30:47 Je pense que ça a été méthodiquement
01:30:49 organisé absolument et mûrement
01:30:51 réfléchi. Donc moi je trouve que
01:30:53 c'est parce que je ne suis pas d'accord
01:30:55 avec vous M. Bruno Patellier,
01:30:57 quand vous ne parliez pas de
01:30:59 mépris de classe. Moi je trouve que c'est
01:31:01 précisément un clivage qui marque
01:31:03 le mépris de classe et ce n'est pas une nouveauté
01:31:05 chez la gauche. On sait depuis Terra Nova
01:31:07 notamment qu'il y a une volonté d'abandonner
01:31:09 les classes populaires, les luttes sociales
01:31:11 au profit ou au détriment
01:31:13 des niches communautaires et des luttes
01:31:15 sociétales en France.
01:31:17 Comment ? Il y a du temps qui est passé depuis Terra Nova.
01:31:19 Oui mais il n'empêche que...
01:31:21 La gauche sait qu'elle ne marche pas.
01:31:23 Elle est en panne idéologiquement, donc
01:31:25 elle se réfugie dans la niche communautaire
01:31:27 parce que précisément cet électorat,
01:31:29 elle l'a perdu et cet électorat est majoritairement
01:31:31 allé chez
01:31:33 Marine Le Pen, pour la
01:31:35 plupart. Donc moi je trouve que c'est un mépris
01:31:37 de classe. Ça a été indiqué, révélé par
01:31:39 l'ouvrage de Christopher Lach
01:31:41 qui parle justement de la trahison des
01:31:43 élites, de cette déconnexion de
01:31:45 la révolte des élites, absolument
01:31:47 trahison démocratique, qui parle précisément
01:31:49 de cette déconnexion
01:31:51 des sociétés élitaires, du bloc
01:31:53 élitaire vis-à-vis du peuple et là
01:31:55 on voit très bien que c'en est un exemple
01:31:57 illustratif. Le mot de la fin, Jérôme
01:31:59 Lambert, pour vos ex
01:32:01 amis socialistes. Un message ?
01:32:03 Ça a été bien dit
01:32:05 mais je crois que le PS a effectivement, enfin
01:32:07 nous le voyons, le PS a un problème avec les
01:32:09 classes populaires, qu'il n'arrive pas
01:32:11 à reconquérir et qu'il a perdu.
01:32:13 Maintenant c'est vrai, ça a été souligné,
01:32:15 c'est plutôt
01:32:17 une provocation, c'est-à-dire que
01:32:19 je l'ai dit,
01:32:21 il y a un point d'interrogation
01:32:23 pour l'organisation
01:32:25 de ce débat. C'est pas une
01:32:27 affirmation que les gens
01:32:29 des banlieues ou ailleurs seraient
01:32:31 périphériques, seraient des beaufs.
01:32:33 Enfin, je crois que le PS
01:32:35 aujourd'hui pourrait éviter ce genre
01:32:37 de choses et s'attaquer
01:32:39 au problème par le fond
01:32:41 des choses plutôt que toujours faire
01:32:43 dans la forme, dans la provocation.
01:32:45 C'est pas nécessaire je crois et même
01:32:47 c'est contre-productif aujourd'hui.
01:32:49 Merci en tous les cas d'avoir accepté de
01:32:51 participer à ce débat, Jérôme
01:32:53 Lambert, ancien membre honneur du
01:32:55 Parlement et ancien député PS.
01:32:57 Merci d'avoir témoigné ce soir
01:32:59 chez nous dans Potchanité. Le mot de la fin,
01:33:01 je sais pas si tu peux, Guybert, parce qu'on va parler des écologistes
01:33:03 après. Non mais, ce débat-là
01:33:05 est quand même date d'il y a 10 ans.
01:33:07 Je veux dire, la question
01:33:09 de la gauche populaire, Terra Nova,
01:33:11 j'étais très actif dans ce débat-là
01:33:13 à un moment où j'étais au
01:33:15 PS et
01:33:17 donc d'aborder le débat 10 ans après,
01:33:19 c'est un petit
01:33:21 peu tard quand on fait un 72%
01:33:23 présidentiel.
01:33:25 Donc je veux pas
01:33:27 accabler le Parti Socialiste.
01:33:29 Jean-Luc Mélenchon
01:33:31 est pas du tout dans cette stratégie-là.
01:33:33 Je le signale quand même, parce que le PS
01:33:35 tient à son alliance avec
01:33:37 l'ANUPS. Jean-Luc Mélenchon
01:33:39 a choisi une stratégie Terra Nova ++
01:33:41 c'est-à-dire en allant chercher
01:33:43 le vote communautaire, on peut pas
01:33:45 dire communautariste, des banlieues.
01:33:47 Donc la gauche a tourné
01:33:49 le dos à cette population. Donc c'est bien
01:33:51 que le PS s'en préoccupe, ça aurait été mieux il y a 10 ans.
01:33:53 C'était à son accès, ouais.
01:33:55 Ils ont rentré le train. Je pense, oui.
01:33:57 Mais le quinquennat Hollande a été
01:33:59 un grand ratage de ce
01:34:01 train-là et l'effondrement du
01:34:03 PS en est une conséquence. Et tout à l'heure on parlait
01:34:05 de Nicolas Sarkozy, les beaufs
01:34:07 entre guillemets, cette France périphérique,
01:34:09 Sarkozy l'a perdue, la donnait
01:34:11 au RN, et ensuite Hollande
01:34:13 l'a perdue, la donnait au RN.
01:34:15 Et le succès de Marine Le Pen aujourd'hui, c'est quand même
01:34:17 le principaux VRP. C'est la classe populaire.
01:34:19 Sarkozy et Hollande.
01:34:21 C'est l'abandon des classes populaires. Allez, je regarde
01:34:23 le chrono, il nous reste 8
01:34:25 minutes, je voudrais qu'on parle, on termine, on est très
01:34:27 politique dans ce punchline, vous remarquerez.
01:34:29 Je sais que ça vous fait plaisir, mon cher Benjamin.
01:34:31 Je dirais pas qu'on a concocté
01:34:33 le probleme avec vous, avec Céline.
01:34:35 J'ai Noé qui m'accompagne, mais bon.
01:34:37 On va parler de Médine.
01:34:39 On va à nouveau parler de Médine parce que c'est
01:34:41 un des feuilletons de l'été. Il y en a plusieurs,
01:34:43 mais celui-ci, on en parle beaucoup. Pourquoi je vous en parle ce soir ?
01:34:45 Parce que le maire de Bordeaux
01:34:47 et le maire d'Austrasbourg n'iront
01:34:49 pas finalement aux journées
01:34:51 d'Europe Ecologie et de l'Ever
01:34:53 prévue cette semaine au Havre
01:34:55 en cause, évidemment, cette venue de
01:34:57 Médine accusée d'avoir tenu, vous le savez, des propos
01:34:59 antisémites. Je vous pose la
01:35:01 question dans quelques instants, mais d'abord
01:35:03 on va écouter Clémence Guettet,
01:35:05 députée NUPES et défi du Val-de-Marne
01:35:07 qui persiste et qui signe.
01:35:09 On écoute.
01:35:11 Nous ne pensons pas qu'il est antisémite, nous pensons
01:35:13 qu'il ne l'est pas, c'est pour ça que nous l'avons invité.
01:35:15 Si nous le pensions, nous ne l'aurions pas invité.
01:35:17 Nous pensons qu'il a beaucoup de choses à nous dire. Par ailleurs,
01:35:19 je note dans cette polémique, le
01:35:21 fait que c'est un rappeur
01:35:23 issu des quartiers populaires, que c'est
01:35:25 à lui qu'on s'en prend. Je pense qu'il y a
01:35:27 là-dedans une panique morale qui
01:35:29 est créée, notamment par l'extrême droite
01:35:31 et sur lesquelles ensuite la Macronie, notamment
01:35:33 et toute la petite bourgeoisie embrayent
01:35:35 et que ça n'est pas justifié, qu'il a beaucoup de choses
01:35:37 très intéressantes à nous dire.
01:35:39 Et je vous lis la
01:35:41 citation de Pierre Hermé qu'on va nous
01:35:43 mettre tout de suite à l'écran.
01:35:45 "Soyons clairs, l'antisémitisme
01:35:47 d'où qu'il vienne est une
01:35:49 famille à combattre." Pierre Hermé
01:35:51 qui est, vous le savez, le maire de
01:35:53 Bordeaux et qui dit qu'en tant que maire, ma
01:35:55 priorité est de m'assurer que toutes nos mesures
01:35:57 d'adaptation aux épisodes de canicule
01:35:59 sont bien déployées. Je resterai donc
01:36:01 aux côtés des Bordelaises et des Bordelaises
01:36:03 cette semaine. Et puis, autre réaction
01:36:05 que j'aimerais vous faire entendre avant d'entamer le débat
01:36:07 et de connaître votre réaction,
01:36:09 c'est la réaction de
01:36:11 Grégory Doucet, le maire de Lyon
01:36:13 et puis, si, si, il y a peut-être
01:36:15 cette réaction aussi qu'on...
01:36:17 Vous pouvez nous la laisser à l'antenne.
01:36:19 Celle du
01:36:21 maire d'Ostrasbourg, Jeanne
01:36:23 Barseguian, qui dit "Ce qui m'a choqué, c'est
01:36:25 notamment son tweet à l'adresse de Rachel
01:36:27 Kahn, il s'en est excusé derrière, mais je considère
01:36:29 que c'est quelqu'un qui n'est pas clair
01:36:31 sur cette question." Et on termine avec
01:36:33 Grégory Doucet, maire de Lyon, et on entame le débat.
01:36:35 "C'est notre cuisine interne, j'ai envie
01:36:37 de dire, c'est même assez
01:36:39 sain que des gens puissent exprimer un avis
01:36:41 pour ou un avis contre.
01:36:43 Pour autant, est-ce que ça doit faire l'objet
01:36:45 d'autant de traitements médiatiques
01:36:47 et politiques ? Pour être tout à fait honnête,
01:36:49 oui, je vais vous répondre que non, ça ne
01:36:51 mérite pas ce sujet. Ce qui est important,
01:36:53 ce qui est important, c'est qu'on puisse aujourd'hui
01:36:55 collectivement se mobiliser sur le
01:36:57 sujet qui concerne toutes les Françaises,
01:36:59 toutes les Françaises et tous les Français, à savoir
01:37:01 les très fortes chaleurs."
01:37:03 Il a raison, quand même, Grégory Doucet, parce qu'effectivement,
01:37:05 quand on parle de Médine, on évite de
01:37:07 parler des premières préoccupations et
01:37:09 d'objectif numéro un de ce parti, et le moins qu'on puisse
01:37:11 dire, c'est que Médine a un peu explosé les écologistes,
01:37:13 parce que ça part à tout valeur, ça part à
01:37:15 volo. "Le problème,
01:37:17 c'est pas de parler des fortes chaleurs,
01:37:19 le problème, c'est de parler de Médine, et quand ce
01:37:21 M. Pierre Ramel nous parle d'infamie,
01:37:23 mais c'est pas une infamie, l'antisémitisme,
01:37:25 c'est pas une opinion, c'est un délit.
01:37:27 Et cette fois, son cas est l'effet de
01:37:29 relativiser sur l'antisémitisme de Médine
01:37:31 parce qu'il viendrait des quartiers populaires.
01:37:33 Le Tariq Ramadan du rap
01:37:35 qui appelle à crucifier les laïcars,
01:37:37 qui parle de virginité, qui parle de
01:37:39 "je t'admire si tu viens de Saint-Denis ou de
01:37:41 Molen", et que j'en cite des meilleurs, un article
01:37:43 magnifique qui est paru dans le Front de Tireur.
01:37:45 Excusez-moi quand on accueille Jérôme
01:37:47 Corbine ou Salah Moury dont on parle
01:37:49 de déportation parce qu'il a été condamné par le
01:37:51 ministre de l'Intérieur israélien
01:37:53 pour tentative d'assassinat, ça ne les dérange
01:37:55 pas les LFI, les membres de la LFI,
01:37:57 de relativiser sur cet antisémitisme.
01:37:59 En fait, il y a un antisémitisme qui est acceptable
01:38:01 parce qu'on vient des quartiers populaires,
01:38:03 et un antisémitisme qui est condamné parce qu'il serait
01:38:05 de droite ou d'extrême droite, ou de petit bourgeois
01:38:07 comme elle le qualifie Clément Segueté,
01:38:09 et c'est une abomination.
01:38:11 - Philippe Guivert.
01:38:13 - Bon, je vais être un peu petit bourgeois.
01:38:15 Non, alors pour le coup, c'est une énorme faute
01:38:17 de communication, pour reprendre ton expression
01:38:19 Benjamin, d'avoir invité
01:38:21 M. Médine.
01:38:23 - Là, on voit que les écologistes
01:38:25 sont tous divisés. - Mais moi, ce qui me frappe, effectivement,
01:38:27 c'est que les maires écologistes de pas mal de
01:38:29 grandes communes prennent un peu leur distance,
01:38:31 c'est-à-dire qu'ils se notabilisent
01:38:33 et qu'ils sentent que dans leur
01:38:35 population,
01:38:37 le message est sans doute
01:38:39 mal passé, et que
01:38:41 leurs électeurs, il leur est mal qu'ils aillent
01:38:43 débattre de savoir si M.
01:38:45 Médine est antisémite ou pas pendant la
01:38:47 canicule. Et je trouve que c'est sain
01:38:49 comme réaction de la part des maires,
01:38:51 c'est quand même un échec pour Marie Tondelier,
01:38:53 qui est la patronne des Verts,
01:38:55 parce que
01:38:57 la faute de l'invitation
01:38:59 n'a pas été repérée assez vite,
01:39:01 ils auraient dû tout de suite remettre en cause
01:39:03 cette permission. - Non, mais ils ont signé, même quand c'est parti.
01:39:05 - Et donc maintenant, ils s'enfoncent et ne peuvent plus
01:39:07 parler d'autre chose, y compris de ce qui pourrait être
01:39:09 intéressant quand on parle de l'écologie.
01:39:11 - Benjamin ? - Vous savez, en
01:39:13 communication politique, lorsque vous faites une bourde,
01:39:15 il y a deux possibilités. Soit vous vous
01:39:17 confétez et vous dites "ce n'est pas
01:39:19 une bourde", soit vous vous assumez tout de suite
01:39:21 et très rapidement vous étayez le débat.
01:39:23 Là, comme ils n'ont pas éteint le feu tout de suite,
01:39:25 il y a une forme de dépendance au sentier. Je crois
01:39:27 que dans les rangs d'Europe Ecologie, les Verts
01:39:29 aujourd'hui, tout le monde est à peu près d'accord pour dire
01:39:31 que la publicité n'est pas très très bonne.
01:39:33 Mais on ne peut pas défendre Medin pendant
01:39:35 15 jours et tout d'un coup le lâcher au dernier
01:39:37 moment. Donc ils iront jusqu'au bout.
01:39:39 Évidemment, à ce stade-là, le message est mauvais.
01:39:41 Il y a eu une mauvaise, probablement, appréciation
01:39:43 à la base. Ils ont considéré qu'il y avait eu des soucis
01:39:45 mais qui s'étaient amendés. Ils n'ont pas fait assez
01:39:47 de recherches, ce qui démontre beaucoup d'amateurisme.
01:39:49 Maintenant, ils vont le payer très cher. Et d'ailleurs,
01:39:51 ils le payent très cher parce que cette polémique-là,
01:39:53 quoiqu'en dise Gregory Doucet,
01:39:55 elle est quand même légitime. - Et puis, les maires
01:39:57 qui prennent position, c'est les maires de Grandville.
01:39:59 Vous aviez raison de le signaler. Ce n'est pas à Dauda
01:40:01 en plus. - Non, c'est... - Pascal.
01:40:03 - Oui,
01:40:05 je pense que cette invitation
01:40:07 suscite remous, polémiques et
01:40:09 beaucoup de démissions de maires de
01:40:11 poids écologiques. Donc au final,
01:40:13 ça ne sera que néfaste pour les écologiques.
01:40:15 - Fabien.
01:40:17 Fabien Verdier.
01:40:19 - Moi, ce qui me frappe, mais ça rejoint le débat d'avant,
01:40:21 c'est que cette gauche-là ne répond pas aux problèmes des gens,
01:40:23 ne répond pas aux besoins des gens.
01:40:25 On n'est pas sur le fond, l'intérêt général.
01:40:27 C'est ça qui me frappe. - Saouina.
01:40:29 - Que vous dire,
01:40:31 hormis que
01:40:33 elle est fiée dans une forme de
01:40:35 surenchère dangereuse
01:40:37 et qui ne figure pas
01:40:39 justement la lutte des
01:40:41 classes populaires qu'elle est censée
01:40:43 soutenir. Je pense que parmi
01:40:45 les personnes issues des quartiers,
01:40:47 une figure culturelle
01:40:49 aurait été peut-être plus acceptée,
01:40:51 plus acceptable que quelqu'un
01:40:53 comme Médine, qui,
01:40:55 je le rappelle, à travers tous ses écrits,
01:40:57 toutes ses appellations lorsqu'il parle de croisades,
01:40:59 de djihad, etc., c'est quelqu'un
01:41:01 qui trempe malheureusement dans cette
01:41:03 rengaine islamiste
01:41:05 et antisémite.
01:41:07 Et je trouve ça absolument regrettable
01:41:09 qu'il soit dans une forme de filiation
01:41:11 idéologique avec
01:41:13 ce rab de banlieue
01:41:15 qui a tellement détruit la jeunesse.
01:41:17 Vraiment. - Allez, de Mosafa,
01:41:19 Philippe Guibert, sur les écologistes plus que jamais
01:41:21 divisés, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:41:23 - Je fais le lien avec le débat précédent sur la SNCF.
01:41:25 C'est qu'effectivement,
01:41:27 d'autres figures des banlieues auraient été
01:41:29 très légitimes à venir parler.
01:41:31 Ça peut être très intéressant, mais le choix
01:41:33 de Médine est quand même un choix idéologique.
01:41:35 - Oui.
01:41:37 - Son nombre, enfin,
01:41:39 ses flirts nombreux avec l'islamisme
01:41:41 indiquent quand même une volonté
01:41:43 communautarisée
01:41:45 de faire du clientélisme électoral.
01:41:47 - Absolument. - Je veux le dire.
01:41:49 Par rapport au débat précédent sur la gauche et les classes populaires,
01:41:51 on voit que la NUP, ça a fait ce choix-là.
01:41:53 Et je crois pas que ça soit
01:41:55 le meilleur choix pour la gauche, au regard
01:41:57 de ses principes et même au regard de ses intérêts
01:41:59 de la République. - Après, ça a toujours été
01:42:01 la position d'Europe Écologie Les Verts.
01:42:03 Europe Écologie Les Verts, on peut discuter ça,
01:42:05 mais un parti qui a une vision plutôt américaine,
01:42:07 plutôt communautariste de la société.
01:42:09 C'est quelque chose de très, très cohérent, une vision très seconde-gauche
01:42:11 en réalité, même gauche américaine.
01:42:13 Le problème, entre guillemets,
01:42:15 c'est que là, qu'on puisse inviter quelqu'un
01:42:17 qui tient ce discours, ce discours, il n'est pas illégal.
01:42:19 Qu'on se leurre sur l'antisémitisme,
01:42:21 ça, c'est beaucoup plus problématique.
01:42:23 Et là, on n'est plus dans l'idéologie, on est en effet
01:42:25 dans quelque chose, ça a bien été dit, qui tombe
01:42:27 sous le coup de la loi. - Voilà,
01:42:29 on arrive au terme de ce Punchline Nété. On a abordé
01:42:31 beaucoup de thèmes durant ces deux heures
01:42:33 avec une actualité lourde. On a essayé
01:42:35 de trouver des sujets un petit peu plus légers aussi,
01:42:37 parce que c'est important.
01:42:39 Merci à vous, en tous les cas, c'était un plaisir
01:42:41 de vous avoir. - Merci. - Merci
01:42:43 à Céline Génaud, à Cynthia Pina,
01:42:45 à Luc Bovey, qui m'ont aidé à préparer
01:42:47 ces deux heures d'émission. Merci aux équipes
01:42:49 de la programmation, aux équipes en régie,
01:42:51 évidemment. Vous pouvez revivre cette émission
01:42:53 sur notre site cnews.fr.
01:42:55 Tout de suite, c'est Nelly Denac
01:42:57 avec Face un Info. Moi, je vous dis
01:42:59 bye bye, belle soirée. Je vous donne rendez-vous demain
01:43:01 pour deux rendez-vous, comme d'habitude, MediNews
01:43:03 à partir de 11h et Punchline à partir
01:43:05 de 17h. Nous serons là. Belle soirée.
01:43:07 [Musique]