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L'essayiste Naïma M'Faddel réagit au drame qui a eu lieu à Nîmes suite au décès d'un enfant de 10 ans, pris dans une fusillade : «Il faut expulser ces familles délinquantes [...] Il faut ramener de la sécurité et de la tranquillité aux habitants» dans #MidiNews.

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00:00 même Fadel. Vous connaissez bien la vie des quartiers. Oui, je connais bien, c'est depuis
00:03 40 ans que j'y travaille et ce qui me désole c'est qu'on égrène en fait les victimes et j'ai le
00:12 sentiment aussi d'un certain fatalisme dû finalement à cette impuissance parce que moi je me
00:19 demande si on veut vraiment mener avec courage et volonté une guerre contre ces personnes qui nous
00:29 déclarent la guerre en fait. La question des quartiers aussi, on parlait de la sécurité,
00:33 le droit à la sécurité est un droit constitutionnel et tous les territoires de notre pays ont droit à
00:43 cette sécurité et ce que je remarque moi c'est que depuis longtemps en fait on n'a pas pensé ces
00:48 quartiers là en termes de sécurité et de sécurisation. Alors on parlait de la rénovation
00:55 urbaine, ça fait 40 ans qu'on fait de la rénovation urbaine, on a mis des milliards. On parle de la
01:00 question aussi du social, ça fait des années aussi qu'on a aussi pris cette question des quartiers
01:08 par le prisme du social, du désœuvrement etc. Aujourd'hui c'est un échec à l'œil nu qui se
01:14 voit à l'œil nu. Au contraire ces quartiers sont beaucoup plus dans la délinquance et dans
01:24 les dégratations multiples et dans le séparatisme qu'il y a 40 ans. Il y a 40 ans on pouvait encore
01:29 rattraper les choses si on avait abordé les choses différemment. Quand vous parlez de services
01:33 publics, Mathieu moi j'en suis revenue des services publics, je faisais partie des personnes quand je
01:38 travaillais sur ces quartiers où il fallait plus de services publics, il y a eu des dispositifs,
01:42 plateforme de services publics, la mairie au pied du quartier, la poste au pied du quartier,
01:46 on s'est rendu compte qu'au contraire ça a enclavé les quartiers et que ça n'a pas permis aux
01:50 habitants de sortir de leur quartier. Alors qu'on parlait avant tous ces services publics, on y
01:55 allait tous, on se retrouvait aussi dans une mixité sociale et culturelle. Donc je pense que ce n'est
02:00 pas ça le problème. C'est pareil pour les écoles, aujourd'hui vous pouvez faire toute votre
02:05 scolarité de la maternelle jusqu'à parfois le lycée sans sortir de votre quartier et du coup vous
02:10 créez pas aussi cette altérité dont on a besoin et cette mixité et aussi cette camaraderie hors
02:17 du quartier. Moi je pense que, et William T. en a parlé à plusieurs reprises, moi je pense qu'aujourd'hui
02:24 il faut avoir la volonté vraiment de vouloir régler ce problème. On peut pas rester comme ça,
02:29 aujourd'hui on a des images comme ce qu'on voyait notamment au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique
02:37 latine. Aujourd'hui il faut décréter l'état d'urgence, la CRS 8 c'est très bien mais c'est
02:44 pas one shot, il faut pas y aller juste une semaine, il faut s'installer. C'est ce qu'on évoquait de l'action
02:49 de la CRS 8 à Marseille. Il faut effectivement aujourd'hui casser cette entresoie et cet
02:54 écosystème qui s'est créé dans ces quartiers, il faut expulser les familles d'élincontes, elles sont
02:59 connues ces familles d'élincontes, il faut ramener de la sécurité et de la tranquillité aux habitants
03:04 en expulsant. Il faut arrêter les cris d'enfrées, il faut aussi travailler sur la justice des mineurs,
03:10 aujourd'hui on ne peut plus dire non on va régler le problème. Vous avez vu toutes les réformes qu'on
03:15 a fait depuis des années et en fait ces réformes c'est l'échec. Pourquoi ? Parce qu'on n'aborde
03:23 pas la justice des mineurs par le prisme de l'évolution de la société. On n'est plus en 1945,
03:28 aujourd'hui et beaucoup et en pédopsychiatre, je voudrais encore le citer Maurice Berger,
03:32 on parle de cette violence des jeunes qui aujourd'hui à 11-12 ans peuvent être des meurtriers.
03:37 [Musique]

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