• il y a 8 mois
Ces dernières semaines, plusieurs drames sont survenus en France. Des jeunes ont été agressés à coups de couteau, souvent devant les établissements scolaires. Pour Naïma M'faddel, essayiste, «les parents sont démissionnaires, voire complices»

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Transcription
00:00 Ces mesures sont effectivement intéressantes,
00:02 mais moi je voudrais juste souligner qu'avant d'en arriver là,
00:06 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on a une difficulté,
00:11 c'est qu'on n'a pas, encore une fois je le dis souvent sur votre plateau,
00:16 et j'ai moi-même écrit une tribune avec le Dr Maurice Berger sur la décivilisation,
00:21 c'est qu'aujourd'hui on ne rappelle pas à l'ordre
00:24 ceux qui sont en responsabilité de leurs gosses, et ça très tôt.
00:28 Vous dites les parents le nœud du problème de l'éducation.
00:30 Mais évidemment c'est l'éducation.
00:32 Je veux dire, les parents sont avant tout,
00:35 c'est eux qui ont en responsabilité leurs enfants,
00:38 et c'est eux qui doivent rendre compte.
00:41 Là on a l'impression qu'on doit s'adresser à des gosses,
00:43 mais avant de s'adresser à ces mineurs, ils ont des parents derrière eux.
00:46 Soit des parents, encore une fois, qui sont dépassés,
00:50 et dans ce cas-là nous avons la possibilité avec l'aide sociale à l'enfance,
00:53 qu'il faut doter beaucoup plus,
00:55 parce qu'aujourd'hui elle est un peu le parent pauvre malheureusement,
00:58 que pour accompagner ses parents,
01:00 donc ça veut dire déceler très tôt,
01:02 je vous rappelle que Nicolas Sarkozy en avait parlé,
01:04 il disait de déceler les enfants qui avaient des difficultés
01:07 ou qui posaient des problèmes de comportement dès la maternelle.
01:11 Ça avait suscité la polémique.
01:13 Mais oui, mais c'est toujours, vous savez, et ensuite,
01:16 sauf que maintenant je pense que ça pose moins de problèmes.
01:19 Et puis ensuite vous avez les parents qui sont démissionnaires,
01:22 voire complices, et c'est ce qu'on voit aujourd'hui.
01:25 On a dans ce pays des droits, on a aussi des devoirs,
01:29 et on ne le rappelle pas assez, on est un pays extrêmement généreux.
01:32 On a une politique familiale qui est juste dans les droits,
01:37 mais on ne met pas en face les devoirs.
01:40 Et c'est ça qui me pose problème.
01:41 Avant d'arriver à baisser l'âge de la poursuite des jeunes,
01:46 de baisser l'âge de 16 ans à 13 ans je crois, enfin bref,
01:50 avant de baisser ça,
01:52 il faut peut-être aussi s'attaquer à cette problématique-là.
01:55 Et le problème, on ne le fait pas.
01:57 Moi, ce que je vais vous dire, c'est que je sens que cet État de droit
02:00 qui est censé aujourd'hui protéger les citoyens que nous sommes,
02:04 nous mettre aussi en sécurité,
02:07 aujourd'hui cet État est dans une espèce de fatalisme.
02:10 Et cet État ne rend pas justice.
02:11 Et c'est ce qui pose problème aussi par rapport à ce que vous nous avez dit,
02:15 par rapport à ce cousin d'un des inculpés
02:19 qui apparemment aurait été agressé.
02:21 Ça veut dire qu'aujourd'hui, attention,
02:23 il y a tellement de faits de violence,
02:25 tellement ce sentiment qu'on ne rend pas assez justice,
02:30 que les gens risquent de se faire justice.
02:33 [Musique]
02:36 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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