Chaque matin, Ombline Roche vous raconte l'histoire qui se cache derrière un artiste. Un rendez-vous incontournable pour mieux apprécier l'œuvre de son auteur.
Retrouvez "La partition" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-partition
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00:00 - Toute l'année dans Europe 1, bonjour !
00:02 Ombline Roche, Alexandre Lemer vous raconte l'histoire qui se cache derrière un artiste, un disco ou un concert.
00:07 - Et avec Ombline et Alexandre, retour ce matin sur un événement qui a marqué toute une génération.
00:12 Je vais parler du festival de l'île de White.
00:14 - Votre partition, Ombline, nous ramène ce matin à la fin du mois d'août 1970.
00:25 Nous sommes au large de Portsmouth, au sud de l'Angleterre, l'île de White voit déferler 600 000 personnes venues célébrer le rock'n'roll.
00:33 - Venues célébrer, Alexandre, la fin du flower power, la fin du rêve hippie qui avait commencé 3 ans plus tôt en 1967,
00:41 lors du Summer of Love, l'été de l'amour.
00:43 * Extrait de « Rocking around the generation » de The Rocks *
01:02 - Alors il faut l'imaginer l'île de White, c'est un vrai petit paradis des eaux claires, très prisé d'ailleurs par les retraités anglais, la nature, le silence et puis soudain,
01:11 des milliers de fans de rock qui déferlent ceux que viennent chercher ces jeunes.
01:15 Surtout, c'est une sensation de liberté absolument.
01:18 - Ils sont arrivés dans l'île nue, sans un bagage et les pieds nus comme un cyclone inattendu.
01:22 Ça c'est ce que chantait Michel Delpech, ça doit effectivement leur faire tout drôle aux retraités anglais de voir leur tranquillité bouleversée par des beatniks aux cheveux longs.
01:30 A l'origine, en août 1968, les frères Ray et Ronnie Foulk souhaitaient simplement organiser un petit festival dans une ferme avec seulement 10 000 participants.
01:40 Et bien deux ans plus tard, ce Woodstock européen bascule dans la démesure.
01:44 Il faut dire que la crème du rock de l'époque est présente.
02:04 - Alors une grosse différence tout de même avec Woodstock aux Etats-Unis, l'entrée du festival anglais de l'île de White, elle est payante.
02:10 - Oui, 3 livres sterling pour 4 jours de concert, ça représentait à peu près 30 francs à l'époque.
02:15 C'est pas grand chose, c'est vrai, mais c'est beaucoup trop pour les festivaliers.
02:18 Ils dénoncent la démarche mercantile des organisateurs qui va à l'encontre des idéaux hippies.
02:23 - Alors non seulement l'entrée est payante, mais le site lui aussi est entouré d'une enceinte métallique pour décourager ceux qui voudraient se glisser dans la foule sans passer à la caisse.
02:31 - Des palestades gardées par des policiers et leurs chiens tenus en laisse qui tournent autour comme s'ils parcouraient un chemin de ronde.
02:37 Les collines aux alentours sont également interdites d'accès.
02:40 Mais finalement, face aux polémiques et à la pression exercée par le public, les organisateurs cèdent, les plaines sont ouvertes, on plante sa tente et on profite du spectacle.
02:49 * Extrait de « It's time to laugh » de Leonard Cohen *
03:08 - Magnifique classique de Leonard Cohen, les barrières métalliques elles aussi vont finir par tomber.
03:12 - Effectivement, moins d'un festivalier sur dix a payé sa place pour voir et applaudir sur scène
03:16 les Who, Johnny Mitchell, Supertramp, The Moody Blues, Miles Davis penché sur sa trompette Leonard Cohen donc, ou encore Jimi Hendrix.
03:24 Personne ne peut imaginer que moins de trois semaines plus tard, on retrouvera le guitariste mort dans une chambre d'hôtel à Londres.
03:31 * Extrait de « It's time to laugh » de Leonard Cohen *
03:50 - On est donc en 1970, le festival de l'île de White, Omblin sera le dernier des grands festivals historiques.
03:57 Les années 60 s'éloignent Alexandre, les fleurs du Flower Power commencent à fâner, la musique rock évolue aussi
04:02 et va moins se prêter dans les années 70 à des rassemblements de cette taille.
04:06 Et puis, des icônes disparaissent, on évoquait Jimi Hendrix, et bien Jim Morrison lui n'a plus qu'un an à vivre,
04:13 c'est le dernier concert des Doors en Europe.
04:16 Ils montent sur scène dans la nuit du 29 au 30 août sur les coupes de 2h du matin,
04:20 sauf que le groupe ignorait qu'ils devaient amener ses propres lumières.
04:23 Alors, on leur prête un spot rouge, et dans cette ambiance diabolique,
04:27 l'ange Jim Morrison, célèbre pour ses ivresses et ses provocations, apparaît calme et en pleine possession de ses moyens.
04:34 Devant cette marée humaine, les Doors, qui avaient refusé de participer à Woodstock l'année précédente,
04:39 livrent une performance mémorable, et notamment une version 13 minutes de « Light my fire ».
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07:06 L'incroyable et formidable solo de Raymond Zarek, le claviariste des Doors,
07:11 un moment mythique de ce festival de l'île de Wight, qui s'est tenu du 26 au 30 août 1970.
07:18 Mythique festival qui d'ailleurs va renaître de ses cendres en 2002.
07:22 Auditeurs d'Europe 1, vous êtes...