Naima M'Faddel : «On n'est pas en capacité, encore une fois, de les accueillir dignement»

L'essayiste Naima M'Faddel réagit au camp de migrants installé à Paris : «On n'est pas en capacité, encore une fois, de les accueillir dignement».

Transcript

00:00 on peut rien faire sans supprimer cette directive européenne.

00:04 On ne peut pas.

00:04 Parce qu'encore une fois, c'est pour ça que...

00:07 - Je crois qu'ils viendront quand même.

00:08 - Non, mais j'insiste sur ça, parce qu'à partir du moment où vous avez une directive

00:12 qui dit que vous pouvez entrer et vous installer et que vous n'êtes pas dans une situation illégale,

00:17 comment voulez-vous que les gens ne viennent pas ?

00:19 C'est ça qu'il faut se dire.

00:20 Et quand en plus, dans le cadre du droit d'asile,

00:23 eh bien toutes les personnes déboutées, c'est plus de 80 % de personnes qui se sont déboutées

00:27 mais qui ne repartent pas et certaines sont hébergées et elles restent dans l'hébergement.

00:32 Le problème, il est là.

00:33 Donc à un moment, il faut peut-être aussi revoir aussi...

00:36 Il y avait eu aussi, Benjamin, je parle sous ton contrôle,

00:39 mais le délit de clandestinité qui a aussi été supprimé par la France

00:44 et je crois que c'était en même temps que...

00:45 - Justement la directive.

00:46 - Oui, c'était une application d'une directive européenne aussi.

00:49 - Exactement.

00:50 - Que François Hollande a accepté de transcrire.

00:52 - Exactement.

00:53 Mais à partir de ce moment-là, vous imaginez.

00:57 C'est pour ça qu'aujourd'hui, on ne peut aborder cette question d'immigration

01:01 que si à un moment, on externalise pour que les gens fassent la demande dans un pays,

01:06 dans leur pays ou dans un pays par lequel ils peuvent passer dans une ambassade française

01:13 et seulement si on dit clairement, si vous venez en France d'une manière illégale,

01:19 vous ne serez jamais régularisé.

01:21 On ne peut pas faire autrement parce qu'en plus, ce qui moi me gêne vraiment

01:24 quand je vois cette détresse humaine, c'est qu'on leurre les gens.

01:28 On n'est pas en capacité, encore une fois, de les accueillir dignement.

01:32 [Musique]

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