Violences à Marseille: "Ce qui nous inquiète le plus, c'est de voir que les auteurs sont de plus en plus jeunes", affirme Amine Kessaci (président de l'association "Conscience")
Depuis le début de l’année, 36 personnes sont mortes à Marseille sur fond de trafic de drogue, dont 8 pour le seul mois d’août. Une flambée des violences due à la guerre que se livrent les gangs “Yoda” et “DZ Mafia” selon la préfète de police des Bouches-du-Rhône.
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00:00 -Aujourd'hui, on constate que les victimes sont de plus en plus jeunes,
00:02 mais ce qui nous inquiète le plus,
00:03 c'est de voir que les auteurs sont de plus en plus jeunes.
00:04 On voit à travers des vidéos le niveau de barbarie
00:08 qui atteint son paroxysme,
00:09 on voit dans ces vidéos ces scènes de guerre,
00:11 c'est plus des scènes de crime, c'est des scènes de guerre.
00:13 Et aujourd'hui, pour ces jeunes, c'est devenu quelque chose de normal,
00:16 c'est devenu quelque chose de banal.
00:17 On a appris à vivre à travers ces balles,
00:19 à travers ces homicides, à travers ces scènes de guerre.
00:22 Et c'est ce qui est inquiétant aujourd'hui
00:24 pour les Marseillaises et Marseillais.
00:26 On se dit que le président de la République a fait de Marseille
00:29 une des villes principales de son quinquennat,
00:31 une des villes principales de sa marge d'action
00:34 avec le plan Marseillais en grand,
00:36 et au final, pas de résultat aujourd'hui.
00:38 On voit que deux ans après,
00:39 le nombre de homicides n'a jamais été aussi haut,
00:41 on voit que deux ans après,
00:43 le niveau de violence et le niveau de banalité
00:46 n'a jamais été aussi haut.
00:47 Aujourd'hui, on tue en pleine journée,
00:48 on tue dans des rues piétonnes,
00:49 dans des rues où il y a des enfants, où il y a des commerçants,
00:52 et c'est devenu quelque chose de banal.
00:55 -Vous avez entendu, Amine Kessassi, les policiers disent
00:56 "pourtant, on a des résultats",
00:58 les opérations contre les points de deal, elles se multiplient.
01:01 -Non, par contre, ce n'est pas des résultats.
01:02 -Pourquoi ?
01:03 -Ce n'est pas des résultats aujourd'hui, c'est des chiffres.
01:05 On donne des chiffres, on dit "on a démantelé 7 réseaux,
01:07 on a saisi 200 kg de cannabis", c'est très bien,
01:11 mais combien de réseaux on aurait ouverts juste après cela ?
01:13 Combien de réseaux se sont relancés 10 minutes
01:15 après le départ de la police ?
01:16 Moi, je ne jette pas de la pierre du tout sur la police,
01:18 au contraire, moi, je me bats
01:19 pour qu'on ait une police de proximité,
01:21 pour qu'on redonne des vrais moyens à la police,
01:23 pour qu'on redonne la force de dissuasion de la police
01:25 et qu'on retrouve la police de proximité dans nos quartiers.
01:27 Je rappelle que c'est Nicolas Sarkozy
01:29 qui avait retiré la police de proximité.
01:30 -Les trafics existaient quand même.
01:31 -Bien sûr, ils existaient quand même,
01:34 mais il n'y avait pas ces scènes de guerre,
01:35 il n'y avait pas tout ce qu'on connaît aujourd'hui,
01:36 il n'y avait pas cette fracture entre les jeunes et la police