"Ils ont tué mon mari": la femme de Mohamed Bendriss, mort à Marseille, témoigne
Mohamed Bendriss est mort d'un arrêt cardiaque, suite à un tir de flashball à Marseille en marge des émeutes début juillet. Sa femme, Nour, témoigne sur BFMTV.
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00:00 Ils m'ont tué mon mari, je ne le vois plus moi mon mari.
00:03 C'est ma vie moi mon mari.
00:04 Je suis un peu soulagée mais j'attends plus de la justice.
00:14 Je veux que le policier, enfin celui qui a tué mon mari,
00:17 il a assumé qu'il a tué mon mari.
00:19 Je veux qu'il soit condamné comme il a tué mon mari en fait.
00:24 Je ne veux pas que mon mari soit tué pour rien.
00:26 Là j'attends un deuxième enfant,
00:27 ça va être très compliqué à les élever toutes seules.
00:30 Mon fils il a deux ans et demi,
00:32 déjà il ressent que son père n'est plus là avec lui.
00:37 Et ça me déchire le cœur en fait.
00:39 Et il n'y a personne qui le voit, ça me déchire le cœur.
00:42 Mon mari avant de partir, il m'a dit qu'il allait manger avec ses copains dehors.
00:47 Et moi mon mari, il n'a pas d'heure pour rentrer,
00:51 c'est un bosseur, ce n'est pas quelqu'un qui fait du mal ou quelque chose.
00:55 Il revenait du voyage, il est rentré le 30,
00:59 il m'a dit "je vais aller manger avec mes collègues pour les voir aussi un petit peu".
01:04 Il est sorti, il n'est plus revenu jusqu'à ce qu'on m'a appelé au téléphone,
01:08 ils m'ont dit que "votre mari il est mort".
01:11 Moi mon mari c'est impossible qu'il soit parti, si père vous aime.
01:14 Mon mari ce n'est pas ce genre de type,
01:16 il est marié, il a un enfant, il a une famille, il ne fait pas ça mon mari.
01:20 Je l'ai connu depuis 2018, mon mari il n'a jamais fait ce genre de truc.
01:23 En fait mon mari c'est quelqu'un de gentil, ce n'est pas quelqu'un qui fait du mal.
01:27 C'est quelqu'un qui travaille pour nous,
01:30 c'est quelqu'un qui respecte les gens, que les gens également aussi le respectent.
01:34 C'est quelqu'un qui donne tout ce qu'il peut donner aux gens,
01:38 qui partage tout ce qu'il peut partager aux gens.
01:41 Ce n'est pas quelqu'un qui agresse ou qui fait du mal.
01:45 En fait il n'a pas d'heure pour sa mère, il va à n'importe quelle heure chez sa mère,
01:49 il va la voir tout le temps parce que sa mère elle vit toute seule avec sa petite soeur.
01:52 J'attends encore plus de preuves, c'est tout ce que je demande de la justice.
01:56 Moi ce que je vais dire c'est qu'ils ont juste voulu salir mon mari.
02:00 En gros ils ont donné une mauvaise image de Mohamed pour montrer une bonne image des policiers.
02:05 Voilà.
02:06 En fait je veux savoir toute la vérité parce qu'ils nous ont menti sur beaucoup de choses.
02:10 Premièrement, quand on était à l'hôpital ils nous ont dit que c'était un arrêt cardiaque.
02:15 Ils nous ont convoqué, on est allé au tribunal,
02:18 ils nous ont convoqué pour aller récupérer l'acte de décès.
02:21 Quand on est parti au tribunal ils nous ont dit qu'il y avait un tir de flashball,
02:25 deux tirs alors que quand l'avocat a consulté le dossier il avait vu qu'il y avait trois tirs.
02:31 Concernant son scooter, quand il était décédé devant la porte de chez ses parents, de chez sa mère,
02:37 son scooter il a été volé.
02:39 Ils m'ont convoqué à l'évêché, quand je suis allée à l'évêché ils m'ont dit que votre,
02:45 enfin le scooter de votre mari a été volé par quelqu'un qui portait un casque noir
02:50 et qu'on ne peut pas l'identifier sur les caméras de surveillance.
02:54 Il y a une semaine de ça, je viens d'apprendre par mon avocat que le scooter n'a pas été volé,
03:00 que le scooter est bien allé à l'évêché.
03:02 Donc moi j'attends plus de vérité parce que là ils sont en train de nous mentir sur beaucoup de choses.
03:10 [Musique]