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Transcription
00:00 On va l'évoquer tout de suite avec notre rédacteur en chef, Afrique avec nous en plateau. Bonjour Stéphane Ballong.
00:04 Bonjour Antoine.
00:05 Les États-Unis donc semblent, on l'a entendu, semblent prendre la main dans les négociations diplomatiques.
00:10 Pourquoi selon vous Stéphane ?
00:12 Pour plusieurs raisons. La première à mon avis, qui n'est pas forcément la plus importante.
00:19 Souvenez-vous, le président Bassem Seykrestre depuis le 26 juillet a fait publier une tribune dans le Washington Post.
00:27 Une tribune dans laquelle il appelait très clairement à une aide américaine pour un retour à l'ordre constitutionnel.
00:35 On peut dire que ça c'est une raison très claire qui justifie cette, j'allais dire, intervention ou le fait que les Américains surgissent comme ça dans le processus.
00:50 La deuxième raison à mon avis c'est que d'un point de vue américain, on peut considérer que le bras de fer entre la CEDAO et les poutisses de Niamey finalement risquent de prendre du temps.
01:06 On l'a vu, ultimatum de 7 jours, il n'y a pas eu de résultat, ça n'a conduit à rien de décisif.
01:15 Prochaine réunion le jeudi prochain, c'est-à-dire 4 jours après la fin de l'ultimatum.
01:23 Entre les deux, il y a un temps creux qu'il faut occuper par le dialogue, par la négociation.
01:29 Ça aussi, ça peut justifier une des raisons pour lesquelles les Américains font cette incursion dans cette démarche diplomatique.
01:39 Mais ces deux raisons ne sont pas forcément les plus importantes. La plus importante à mon avis c'est l'enjeu stratégique que représente le Niger pour les États-Unis.
01:49 Je le disais ici hier, le Niger abrite au moins trois bases militaires américaines, dont celle des drones d'Agadez qui a coûté une centaine de millions de dollars.
02:05 Le Niger est un pays carrefour, d'une certaine manière, au cœur du Sahel, frontalier de la Libye, du Nigeria ou encore du Mali.
02:17 La présence américaine dans ce pays permet finalement à Washington d'intervenir dans ces pays-là où sont très actifs les groupes djihadistes,
02:33 notamment ceux liés à Al-Qaïda ou encore Boko Haram. Donc il y avait finalement une logique que les Américains interviennent finalement dans cette négociation.
02:46 D'ailleurs, la diplomate américaine que vous citiez tout à l'heure, Victoria Nuland, l'a dit à sa sortie de rencontre avec les représentants des députistes
03:00 qu'il s'agissait d'une première conversation, une conversation dans laquelle les États-Unis offraient leur service de médiation dans cette crise.
03:12 Et puis j'ajoute pour terminer que si vous avez suivi, les États-Unis ne parlent pas encore de coup d'État.
03:20 Ils sont restés sur le vocable tentative de coup d'État, un peu comme tout le monde d'ailleurs, les Occidentaux, les Européens.
03:29 Pourquoi ? Parce que si jamais ils actaient le fait que c'est un coup d'État, la loi américaine les oblige à rompre toute coopération avec ce pays.
03:41 Avec tous les intérêts en jeu que je viens de citer, vous comprenez que c'est compliqué.
03:47 Et donc il fallait faire d'une certaine manière irruption dans ce schéma de négociation pour jouer sa carte.
03:55 — Et d'ailleurs, Anthony Blinken l'a dit, il n'est pas question pour l'instant de remettre en cause la coopération notamment militaire avec le Niger.
04:00 Il l'a dit récemment. Un mot également avec vous, Stéphane, de l'Agint. On l'évoquait avec notre invité un petit peu plus tôt.
04:07 À bas bruit, elle semble installer son pouvoir civilo-militaire avec donc la nomination de ce Premier ministre.
04:14 — Un Premier ministre qui lui-même a déjà été aux affaires sous Mamadou Tandja, d'abord en tant que directeur de cabinet,
04:26 ensuite en tant que ministre des Finances. Mamadou Tandja, le président de l'époque, qui lui-même a été renversé par un coup d'État par Saloudibo.
04:36 C'était en 2010. C'est pas la seule nomination. Et vous avez raison de le dire. L'Agente nigérienne est en train d'installer son pouvoir.
04:46 Il y a eu des nominations la semaine dernière, notamment celle du nouveau chef d'État-major des armées qui s'appelle Moussa Salahou Barmon,
05:00 qui est un ancien force spécial formé aux États-Unis et qui connaît très bien les Américains. C'est d'ailleurs lui que la diplomate Victoria Nuland
05:10 a rencontrée hier à Niamey, celui-là à qui Victoria Nuland a proposé les services des Américains, mais aussi – et ça, c'est très important pour les Américains –
05:24 mis en garde d'une certaine manière contre un éventuel partenariat, coopération avec les Russes, et notamment Wagner.
05:35 Donc oui, l'Agente joue sa carte, pousse ses pions, installe son pouvoir. Il y a eu également hier cette nomination du nouveau patron de la GATT présidentielle,
05:48 ce corps de l'armée qui séquestre depuis le 26 juillet Mohamed Bazoum, donc le successeur du général Tiani à la tête de la GATT présidentielle.
05:57 Donc le pouvoir est en train de s'installer. Raison de plus pour jouer toutes les cartes, que ce soit l'intervention, les services des Américains,
06:07 des Africains eux-mêmes de la CEDEAO. On attend de voir ce qui va être décidé jeudi. Mais voilà, il y a cette volonté de la part de l'Agente d'aller vite.
06:23 Et quand on nomme un Premier ministre, il est évident que la prochaine étape va être la nomination d'un gouvernement.
06:30 Merci à vous !

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