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00:00 Où est-il ?
00:02 Où ?
00:04 Où est-il ?
00:07 Où ?
00:09 Où est-il ?
00:12 Où ?
00:14 Où est-il ?
00:17 Où ?
00:20 J'ai trop soif !
00:23 Où est-il ?
00:25 Où est-il ?
00:30 Où est-il ?
00:32 Où est-il ?
00:36 Le FBI, c'était un garçon très intelligent, timide, bien vrai.
00:42 Mais je ne pense pas qu'on a eu à lui reprocher une certaine mauvaise conduite vis-à-vis de ses camarades, ou moins encore des maîtres.
00:53 Il lui arrivait des fois de se laisser taquiner sans répondre, puisque le plus souvent, lui, il lisait.
01:03 Mais ne taquiner pas les autres.
01:05 Ne taquiner personne.
01:07 Ses camarades peuvent le témoigner.
01:09 Calme mais très déterminé, Paul Bia va recevoir dès l'école de la mission catholique d'Endon, un régime pédagogique rude.
01:19 Un régime qui repose sur l'émulation, et déjà, le jeune prodige choisit son enseignant pour modèle.
01:27 Parmi les maîtres que nous étions, il admirait principalement M. Owen Brouaz.
01:34 Et ici, il disait en boule.
01:37 M. Owen Brouaz, il est maître de la langue.
01:42 Puisqu'il admirait la façon dont Brouaz s'est tiré d'affaires pour enseigner, pour expliquer les leçons.
01:51 J'ai aussi à féliciter le jeune Bia, parce que je m'occupais des sports.
01:59 En l'occurrence, le scoutisme.
02:02 Il était nouveau-tôt.
02:04 Nouveau-tôt, c'était un jeune scout, c'est-à-dire ceux qui avaient moins de 14 ans.
02:10 On leur apprenait aussi le mouvement, mais on tenait compte de leur jeunesse.
02:18 Les études et spiritualités rythment dans le quotidien des jeunes élèves.
02:22 Ce qui ne laisse que très peu de place aux loisirs.
02:25 Néanmoins, il arrive que les apprenants soient conduits en totale immersion pour découvrir les merveilles de cette forêt équatoriale.
02:32 On parcourait les brousses ici à Den.
02:36 Beaucoup de sifflet, on grimpait aux arbres, on nageait dans les étangs.
02:40 On faisait des jeux d'adresse, on découvrait les plantes médicinales.
02:45 Là, il était brillant comme tous les autres.
02:48 Sa ferveur de chrétien se consolide au fur et à mesure qu'il avance dans ses études.
02:54 Et rendu au Pré-séminaire d'Edeya, Paul Bia va faire une nouvelle expérience de la vie en communauté.
03:00 Cette photo a été prise à la fin de la formation au Pré-séminaire d'Edeya.
03:07 Mon éliste élève, Paul Bia, devant lui l'abbé Ngande, Charles.
03:19 À côté de lui, il y a le professeur Georges Ngango.
03:23 En dessous du bas, il y a l'abbé Raphaël Zé, qui est directeur du Grand Séminaire de l'École du Somme.
03:36 Il y a l'enseignante Jérôme, nous on l'appelait le Dieu au Séminaire.
03:44 Maintenant c'est le Méndeux.
03:47 Ici c'est l'enseignante Bono, le Vierge de Douala.
03:52 Elle était venue, quand il y avait des rentrées, à quand on avait de nouvelles rentrées,
03:56 elle venait voir les nouveaux qui entraient, c'est Médeaux aux anciens.
04:03 Et là, il y a le père Claude Deletre, qui était directeur de l'établissement.
04:09 Cette solidarité de groupe contribue à atténuer le vide affectif causé par la séparation d'avec ses parents.
04:15 Il était un garçon très sympathique.
04:19 Il venait aussi d'Unden, d'une famille très chrétienne.
04:24 Il avait eu une formation chrétienne à partir de son beau-âge.
04:30 Et arrivé à l'idée, il ne s'était pas dépaysé.
04:35 Il a été renseigné par le servant de messe, celui qui était en tête du servant de messe.
04:41 Et le chanteur, surtout, il n'était pas le meilleur chanteur.
04:46 Ici vont se tisser entre camarades des liens uniques et très profonds.
04:52 C'était des élèves très doués dans l'ensemble.
04:56 C'est une classe forte.
05:00 Et Paul, je l'appelais facilement Paul.
05:07 Des amitiés juvéniles qui vont se prolonger pour certaines jusqu'à ce jour.
05:12 Au petit séminaire d'Akonon, où le jeune Bia s'inscrit par la suite,
05:17 la discipline est intangible et parfois même accablante.
05:21 Ce qu'il faut dire, c'est que dans notre cours, pour se maintenir, il fallait vraiment être fort.
05:28 Parce qu'il y avait une espèce d'émulation formidable.
05:32 Et il a été lancé, comme tout le monde, dans la bataille de nos études.
05:37 Mais en garant toujours ce côté lui-même qui était assez difficile à percer.
05:42 La rigidité des préceptes et des règlements va marquer durablement le jeune Bia et ses camarades,
05:49 dont les rivalités s'expriment à travers les résultats scolaires et les tableaux d'honneur.
05:54 Nous sommes tous un peu le fruit de nos diverses formations.
05:58 Effectivement, nous avions un père au séminaire, qui s'appelle le père de lettres,
06:03 qui était un homme extrêmement rigoureux.
06:06 Et c'était lui le directeur du séminaire.
06:08 Le lever se faisait à une heure pile, le coucher devait se faire à une heure pile,
06:13 et tout devait se faire à l'heure.
06:15 Et quand c'était un jour surprenu en dehors de ce règlement-là, c'était un péché.
06:22 On taxait ça de péché à notre époque.
06:25 Par exemple, nous devrions boire de l'eau rien qu'à l'heure du repas.
06:30 Et de nous trouver en train de boire en dehors du repas, c'était une histoire.
06:34 Nous avons passé cinq ans avec ce père qui nous a vraiment marqué.
06:39 Il se promenait ici à chaque fois. Mais Paul Beyer, lui, il était un peu plus gosse que moi.
06:45 Moi, j'avais déjà 22 ans quand je les ai vus, je les voyais.
06:50 Ils faisaient les petites fêtes dans la vieille maison de mon papa.
06:54 Ils sautaient là, comme quand on leur donne les petites grenadines, ils sautent comme des enfants.
07:00 Et puis les grands prêtres des pères de lettres, eux, ils restent tranquillement,
07:05 ils boivent ce qu'ils font, mais ils voient ce qui fait de beauté.
07:09 Le passage de Paul Beyer à Aconon a, des années après, laissé des marques indélibiles,
07:15 y compris dans les rangs des générations de séminaristes qui vont suivre.
07:19 Quand on est arrivé à Aconon, on a entendu parler de lui.
07:22 Bien sûr qu'on était très fiers qu'elle, de ce qui s'est passé par là, soit devenue ce qu'elle était aujourd'hui.
07:32 La foi chez Paul Beyer, malgré toutes ces années, est restée ferme.
07:37 Ce que je pourrais dire, c'est tout simplement que, en tant que chrétien catholique,
07:43 quand il participe aux officiers religieux, il n'est pas si sympa comme un cheveu dans la soupe.
07:50 Il est parfaitement à l'aise.
07:53 Parce qu'il est né d'une famille profondément chrétienne, baptisée, communiée, confirmée,
08:02 et puis il est séjourné au séminaire, donc il est dansonné de main.
08:06 [Musique]
08:28 La toute première fois que j'ai rencontré cet homme en tant que son évêque,
08:33 c'était, je dois dire, quatre ans après, en 2013, après mon installation en 2009.
08:42 L'impression que vous avez vraiment, c'est d'avoir quelqu'un qui a l'expérience de la rencontre du chrétien avec sa hiérarchie ecclésiale, l'évêque.
08:54 Le paysan Paul Biya, je pourrais mieux dire Paul Biya, n'est-ce pas, chrétien, surtout l'ancien, vous le rappelle, n'est-ce pas, son passé d'ancien séminariste.
09:06 Vous l'avez devant vous, c'est vraiment l'attitude du petit séminariste.
09:10 C'est à peine s'il ne croise pas les mains, n'est-ce pas, comme pour vous le vénérer.
09:16 Mais vous le supprenez toujours, en train de vous parler toujours, les mains, n'est-ce pas, liées.
09:22 L'attitude qu'on nous apprenait au petit séminaire.
09:25 Et pas, n'est-ce pas, des bras ballants dans les poches comme si on était devant un camarade, un collègue.
09:33 Mais ça, ça vous marque déjà.
09:36 Et on n'est pas déjà devant l'hôtel, hein.
09:39 On est vraiment à l'air libre comme nous sommes là.
09:41 Alors j'ai eu à échanger avec lui en 2013, nous avions passé plus d'une heure de temps dans son palais étudié,
09:48 dans une rencontre que nous avions, n'est-ce pas, eu, programmée au départ ensemble,
09:54 et qui m'avait marqué dans cette attitude du petit séminariste.
09:58 Et en plus, il s'exprime à vous vraiment avec déférence, bien sûr, justesse,
10:05 pour que, bien sûr, la rencontre puisse être fructueuse.
10:09 Ce n'est pas en vous tutoyant, c'est en vous voyant, dans votre titre d'excellence.
10:16 Et ça, ça m'a vraiment marqué.
10:19 C'est quelqu'un qui a l'âge de mes parents.
10:22 Si mon père avait survécu jusqu'à aujourd'hui, il aurait, n'est-ce pas, son âge.
10:26 Ma maman est vivante, c'est à peu près deux ans.
10:29 C'est Descartes, c'est... Vous voyez, ça m'a marqué.
10:34 Et vous vous séparez comme ça, et vous avez vraiment cette impression.
10:41 La satisfaction que j'ai à travers tout ça, ce n'est pas tellement de bénéficier de lui,
10:46 des honneurs de cette nature, mais c'est de découvrir un homme qui a gardé sa foi,
10:52 et qui l'exprime, n'est-ce pas, avec ses signes, ses marques extérieures,
10:59 qui peuvent témoigner que nous avons en lui, n'est-ce pas, un chrétien régulier, pratiquant,
11:08 un bon chrétien, si je peux ainsi me résumer.
11:35 Et sa rencontre avec les pères religieux a produit en lui un véritable déclic.
11:41 Quand j'ai fait inaugurer, n'est-ce pas, cette cathédrale, je n'étais pas en train de faire un jeu politique.
11:50 Il a eu à participer, et ça de manière directe, c'est-à-dire personnelle, entre lui et moi,
11:58 entre interpersonnel, lui prend, il m'en donne, ou alors il me fait donner par son cabinet civil,
12:06 mais aussi il participe par d'autres biais, à travers, n'est-ce pas, d'autres délégations,
12:14 ou, n'est-ce pas, tel service vous donnera ces signes, par rapport, n'est-ce pas, à sa relation avec lui,
12:23 et surtout ses intentions.
12:25 Donc, nous, on se sent soutenu et le fait comme chrétien, en sa manière,
12:31 et il faut dire que cette participation, il aime la faire en sa manière.
12:38 Vous voyez quelque chose, je ne vais pas toucher, si vous voulez, la modestie de l'homme,
12:44 parce que devant Dieu, vous avez parlé tout à l'heure de l'humilité, effectivement,
12:49 devant Dieu, c'est vraiment dans l'attitude qui convient à la créature, devant Dieu, devant la divinité,
12:58 que Paul Biard se réalise dans sa foi, surtout devant les signes de la foi,
13:03 que ce soit les personnes, que ce soit les structures, qu'on soit à l'intérieur, devant une croix,
13:09 devant le tabernacle, ou telle autre image, même en dehors de l'Église.
13:14 Alors, il est là, il aime bien participer de sa poche, de sa bourse.
13:21 Ça ne digne pas de prendre des milliards qui sont pour l'État, il prend pour sa famille.
13:28 La première fois que je le rencontre, en 2013, je n'oublierai jamais cette image.
13:35 Pour la première fois, je me suis retrouvé devant lui dans son palais,
13:40 ayant exprimé une demande deux semaines auparavant dans son village, il m'avait reçu à Yaoundé.
13:47 Mais ayant reçu devant, n'est-ce pas, dans le salon officiel,
13:54 et bien, après un entretien que nous avions eu, et bien, il va partir,
14:03 prendre ce qu'il avait apporté de sa maison.
14:07 Très certainement, après concertation avec son épouse, les enfants,
14:14 et il amènera lui-même en main.
14:17 J'avais envie, n'est-ce pas, de chanter le chant, vous voyez, processionnel,
14:22 que nous prenons quand on vient remettre ses cadeaux, n'est-ce pas, à l'hôtel.
14:27 «Minkouvi di min dzoumiam», je m'exprime en langue qui comprend, et beaucoup nous comprennent.
14:32 Vous voyez ça, je l'avais vu, je n'oublierai jamais cette image.
14:37 Et ça, c'est une image qui me reste, parce que je ne peux pas la communiquer.
14:41 Je l'ai vécu, il n'y avait pas de caméra, mais je vous assure, si on l'avait vu,
14:46 vous aurez bien compris ce qu'est Paul Biya, devant Dieu, c'est-à-dire infidèle,
14:54 convenable dans son attitude, et qui est différent, n'est-ce pas, par rapport à son Dieu.
15:01 Il amèna le produit, pas par un chèque.
15:05 Ça serait passé simplement de me dire «Allez voir le chef du cabinet, allez voir tel...».
15:11 Non, on avait compris qu'il avait préparé quelque chose, et il avait amené à porter en main.
15:19 Non seulement je voyais ça dans cette satisfaction de leader, n'est-ce pas, de la foi ici,
15:27 donc de pasteur, par rapport à cet homme, mais ça me donnait aussi des leçons à moi,
15:33 d'humilité, des leçons de foi.
15:36 Alors, je le vois venir avec sa part de don et de me dire «Voilà, excellence, prenez-en,
15:44 c'est ma participation, ma part de participation, et celle de ma famille.
15:53 Ça me marquera beaucoup.
15:57 Et de ma famille. » Et il me l'a remise.
16:01 C'est très important.
16:03 Il ne l'avait pas fait de manière administrative, c'était de manière très personnelle et vraie.
16:11 Excellence, Monsieur le président de la République du Cameroun, voici le cadeau que l'Église catholique de Cameroun
16:25 et j'adresse à ses délégués vous offre en l'occasion de la concrétisation du titre de la patrie
16:33 «Mamae le Calédonio, Adonis le Cameroun».
16:39 [Applaudissements]
16:45 On nous a dit dans le temps que la personnalité de l'homme se façonne à partir de son enfance.
16:59 C'est dire que le président, né d'une famille profondément chrétienne,
17:06 bien sa personnalité est déjà façonnée par papa et maman,
17:12 qui étaient d'après ce qu'on nous a dit, des gens très simples, très croyants.
17:20 Donc nous savons que ces gens-là sont des gens également profondément honnêtes, droits.
17:33 Je crois que tout cela a marqué le président.
17:38 Maintenant, son séjour au séminaire a complété en quelque sorte son être humain, sa formation humaine,
17:53 sa formation chrétienne, intellectuelle, et il a été nourri aux humanités gréco-latines.
18:06 Ce qui a fait de lui tout le monde en qu'on vit aujourd'hui un grand humaniste.
18:13 Je crois que l'Afrique, pétrie des valeurs africaines de par ses parents,
18:23 pétrie des valeurs chrétiennes, nourrit l'histoire culturelle gréco-latine.
18:31 C'est un grand humaniste.
18:33 Avec tout cela, je crois qu'on a tout ce qu'il fallait pour avoir le président qu'il nous fallait, pour le Cameroun.
18:43 Tout ce qui a un moment ou un autre été en contact avec le président Biya,
18:47 ont vu se dégonfler tous les préjugés sur son sujet.
18:51 L'intendant de Joie vient nous dire un beau bon matin,
18:54 "Venez demain, venez bien habillés, on va se retrouver à la résidence."
18:59 Nous sommes partis à la résidence.
19:01 Mais le coeur chauffait.
19:03 On était des jeunes.
19:04 Rencontrer le président comme ça, c'est dans nos têtes.
19:07 On était contents mais on avait peur.
19:09 A 13h30, nous sommes assis là, un de nos camarades, un maire d'hôtel,
19:15 qui travaille télépermanence, vient nous dire, "Le président vous appelle."
19:20 On était dépassés.
19:23 Le président nous appelle.
19:25 Le président, il aimait prendre son déjeuner à l'époque au balcon de la grande résidence là.
19:32 On était à pas de distance, on salue.
19:35 Il nous dit, "Venez avec un ton très doux, très gentil."
19:40 Pour ça, cette gentillesse, j'ai gardé ce souvenir de ce monsieur encore jusqu'à aujourd'hui.
19:46 On arrive, on se dit présentés, on donne les noms.
19:50 Il nous dit, "Vous êtes venus au palais.
19:54 Ne vous faites pas intimider par les anciens collègues.
19:57 Je sais qu'ils vont vous faire ça."
20:00 Il nous a dit de sa bouche, "Désormais, votre vie a changé.
20:06 Soyez seulement intelligents et courageux.
20:10 Faites seulement votre travail."
20:12 C'est un homme qui est difficile à connaître.
20:14 Si quelqu'un vous dit qu'il connaît le président, c'est qu'il va trop vite en besoin.
20:19 Mais, un peu, comme j'ai quand même passé 13 ans avec lui dans la maison,
20:24 il est optimiste.
20:27 Ça veut dire qu'il a beaucoup de foi.
20:30 Le passage de Paul Bia dans l'univers religieux
20:32 et la direction spirituelle qu'il a reçue ont jusqu'à ce jour sculpté
20:37 non seulement son caractère, mais l'ensemble de ses faits et gestes.
20:41 J'ai remarqué que c'était un homme qui n'est pas désordonné.
20:47 Ce que nous faisons dans nos deux maisons, peut-être tu poses ta brousse à dents ici,
20:52 elle se retrouve là-bas. Ton rasoir, non.
20:55 Donc pour son programme de travail, j'admets ça jusqu'à aujourd'hui.
21:02 Je prends par exemple, quand il se lève le matin,
21:05 quand il nous rejoint, il est déjà habillé, nous le met d'hôtel.
21:09 Parce qu'il doit nous voir le matin, parce qu'on doit lui servir le petit déjeuner.
21:15 Quand il sort de ses appartements, il est déjà habillé, il demande son petit déjeuner.
21:20 Vous avez donc posé, vous avez déjà fait la mise en place, vous allez donc servir.
21:25 J'ai remarqué que c'était réduit. Il faisait les mêmes gestes, les mêmes choses.
21:32 Dès qu'il s'assoit, il prend son petit déjeuner comme c'est un adepte du thé.
21:37 Et pendant qu'il prend le petit déjeuner,
21:43 si le cabinet nous envoie la presse, parce qu'ils envoient la presse tous les matins,
21:52 il faut quand même lui présenter sa presse.
21:55 Et de temps en temps, l'aide de temps, il peut envoyer un petit carton par rapport au programme de la journée.
22:02 Il ne joue pas avec ça. Donc il faut lui présenter.
22:06 Il essaie de voir, il voit son programme. Dès qu'il prend son petit déjeuner,
22:10 il peut vous donner, si il a un truc à vous dire, vous l'aimez ou tel, par rapport à sa maison,
22:14 par rapport à la journée qu'il va amener, peut-être un étranger dans la journée,
22:18 il va déjeuner avec quelqu'un, parce qu'il n'aimait pas manger seul.
22:25 Il peut vous donner des petits conseils. Après, vous lui remettez la mallette à la sécurité, pour le bureau.
22:32 Il s'en va. J'ai remarqué que ce sont des gestes qui sont là tous les jours.
22:39 Mais il partait au bureau tôt. Il revenait toujours tard.
22:44 Le président allait souvent au bureau environ 8h30, quand j'étais avec lui.
22:54 Et il revenait. Quand il n'y avait pas la journée continue, à 13h00, il était à la maison.
23:01 Il prenait son déjeuner, il buvait sa citronnelle, il prenait sa sieste.
23:09 Peut-être 20 ou 30 minutes, il vous fait signe, vous remettez la mallette et il repart au bureau.
23:17 Quand nous sommes arrivés à la journée continue, le président venait rentrer toujours entre 17h00 et 18h00.
23:26 Parfois, ce n'était pas régulier. Généralement, il mange deux fois par jour.
23:34 Le petit déjeuner et il vient manger le soir, quand il rentre à la maison.
23:39 Mais parfois, avec certaines contraintes, il peut demander qu'on lui donne un peu de goûter à 13h00.
23:49 Mais il a gardé le rythme de tôt et rentré tard.
23:54 Quand il arrive, il commande son apéro. L'apéro, ça prend du temps.
24:01 C'est là où il est résistant, il prend l'apéro.
24:05 S'il a un ami, un collaborateur, il mange avec lui, il se change.
24:12 Après peut-être une heure, 32 heures d'apéro, moi-même trois, il commande le premier plat.
24:20 Peut-être l'entrée, la résistance, il mange comme ça, il cause, il cause, il cause.
24:25 Dans cette étape finie, il peut continuer à rester là-bas et causer.
24:33 Nous nous débarrassons.
24:35 Mais le soir, il aime me visionner de temps en temps.
24:42 Pour les films, il aime les cow-boys, les films d'action.
24:47 Les anciens films américains, il aime ça, les films d'action, il aime ça.
24:52 Dans le sens de la musique, il suivait beaucoup le Mozart.
24:58 Le Bol aussi, il est là.
25:02 Quand il visionne en dehors du film, il avait quand même une ou deux chaînes
25:08 où il pouvait regarder l'actualité.
25:12 Le président regarde beaucoup l'actualité par rapport à comment actuellement il y a la guerre en Ukraine.
25:19 Il suit ça de près. Je suis convaincu.
25:23 Il suit parce que c'est normal.
25:25 Je me souviens la guerre du Golfe quand ça avait déclenché.
25:28 Je me souviens l'attaque avec les Américains.
25:34 Dans ce sens, la guerre du Golfe, il suivait.
25:37 Quand l'heure arrivait, nous étions obligés d'aller mettre ces chaînes-là.
25:43 Donc, c'était des chaînes précises.
25:46 Également sur les chaînes nationales ?
25:50 Sur les chaînes nationales, le président est meticulé.
25:54 Il suit beaucoup le mouvement au Cameroun.
26:00 J'ai passé tout mon temps là-bas, à la résidence. Je dormais même rarement chez moi.
26:07 Je me souviens par exemple quand on m'a donné la charge d'hôtel et d'hôtelier.
26:12 J'ai fait 4 ans sans dormir chez moi.
26:15 J'habitais le palais. Je venais seulement, je rentrais.
26:18 Il suit beaucoup la CRTV.
26:21 Il suit certaines chaînes de temps en temps.
26:24 Il suit ce qui se passe au Cameroun.
26:28 A travers une vie personnelle dénuée de toute ostentation,
26:31 Paul Bia a gardé depuis sa tendre enfance le respect de certaines valeurs.
26:36 Le sens de l'honneur, l'esprit chevaleresque, la droiture.
26:41 Et c'est tout naturellement qu'il réprouve le mensonge.
26:45 Parfois quand il vous pose une question,
26:49 si vous n'êtes pas un homme qui suit beaucoup les informations,
26:53 vous aurez honte. Vous aurez honte de vous-même.
26:56 Il m'a obligé par exemple, moi, à être toujours prêt à répondre.
27:00 Je peux répondre ici.
27:03 Et quand je ne connais pas, parce que là il n'aime pas le mensonge,
27:06 il faut dire excellent je vais vérifier.
27:09 Ou bien, je n'ai pas suivi.
27:11 Ne répondez pas comme... J'ai vu même des grands là-bas parfois venir lui dire,
27:14 "Oui c'est ça, c'est ça."
27:16 Après, quand ils sont là, ils te regardent, ils disent,
27:19 "Moi je connais ça bon, pas facile."
27:21 Il suit le Cameroun, je ne sais pas.
27:24 J'ai même parfois pitié de lui.
27:26 J'ai même dit un jour que le président,
27:30 j'ai l'impression que lui il a plaisir à servir les autres.
27:35 Je vous dis ça. Il a plaisir à servir les autres.
27:39 Si, comme nous sommes ici, nous sommes des "Koumdoum"
27:43 quand les gens parlent "Bazour du Kati", je me mets à rire.
27:46 Ou bien "Kine Kouzoua" quand je les embarque.
27:48 Donc quand vous voyez par exemple le cas où nous avions les opposants,
27:53 il n'y a pas eu un cas comme ça avec les opposants et le président.
27:57 Il ne faut jamais mettre votre bouche.
28:00 Je vous dis, jamais.
28:02 Le président, quand vous trouvez le président en intimité,
28:06 il est en train de causer avec quelqu'un pour les opposants,
28:08 ou bien pour un opposant.
28:10 Mais vous avez des surfoils.
28:13 Vous vous croyez que c'était la guerre, vous croyez que c'était un combat.
28:16 Pour lui non, ce sont ses enfants, ce sont ses amis.
28:19 Il a même fait des choses avec ses gens.
28:21 Il les a soignés, il les a aidés financièrement.
28:24 Il a fait des choses. Je me dis même que...
28:27 Peut-être qu'il ne veut pas que les gens sachent ça.
28:29 Mais il le fait.
28:31 Et comme parfois j'étais dans le couloir...
28:34 Donc il le fait en toute discrétion.
28:36 En toute discrétion. Le président aide ses opposants.
28:39 Parfois j'entends quelqu'un à boire,
28:41 et je dis que peut-être celui-ci a boit parce qu'il veut déjà manger.
28:44 Celui-ci a boit peut-être parce que depuis, il croit qu'on l'a oublié.
28:48 C'est lui qui dit ça.
28:49 Le président aide ses gens.
28:52 Je dis, vous commencez par la santé.
28:54 Les finances.
28:56 Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de courriers qu'il a reçus.
29:01 Quand vous voyez, c'est elle qui écrit, qui demande ça à ce monsieur.
29:04 Tu dis mais, nous nous sommes alors où là ?
29:07 Donc, c'est pour ça que je dis qu'il a parfois plaisir à servir les autres.
29:13 A être utile pour les autres, à servir son pays, nos Camerouns.
29:18 Moi, j'ai dit que c'était un esclave du Cameroun.
29:22 Commençant par le travail.
29:24 A la table du président de la République, de bons petits plats.
29:28 Même si la préférence est d'abord au mais loco.
29:32 Le président vit son rang.
29:35 De président, c'est fonction.
29:37 Ça veut dire qu'on le voit grand.
29:39 On voit toutes les nourritures du monde.
29:41 Et il y en a même.
29:43 Mais, ce qui m'a encore plus impressionné,
29:46 c'est que le président Paul Biya aime consommer Camerounais.
29:50 Camerounais !
29:52 J'ai vécu des moments à l'étranger.
29:55 Partout où je suis parti avec lui.
29:57 Parce que je ne peux pas vous mentir, j'ai beaucoup voyagé avec lui.
30:00 J'ai eu au moins 10 ans de voyages avec lui.
30:03 Chaque année, j'y allais au moins une ou deux fois.
30:05 Et j'avais la chance, à l'époque, d'aller casser le congé par exemple.
30:09 Il faisait 2 ou 3 semaines.
30:11 Même au voyage de NOS en 1994,
30:14 j'étais avec lui, nous sommes partis.
30:17 Et je me souviens, on était rentrés le 19 mai.
30:19 Parce qu'il y avait le vent, mais c'était demain.
30:21 Le président consomme Camerounais.
30:24 Quel plan Camerounais il aime bien manger ?
30:27 Si je vous impressionne en disant que le président aime par exemple les beignets de Mayoc.
30:31 Qu'est-ce que vous allez dire ?
30:32 Les beignets de Mayoc ?
30:33 Oui, les beignets de Mayoc.
30:35 Le président aime ça.
30:36 Il aime bien manger ça.
30:37 Le président aime manger le ndolè.
30:39 Il aime manger la sauce d'arachide au poulet.
30:41 Les oeufs par exemple.
30:44 Ça dit que le président, bref, il consomme beaucoup Camerounais.
30:48 Tant que vous êtes allé à l'étranger,
30:50 ne tentez pas de servir au président aujourd'hui,
30:53 nos commandes là.
30:55 Demain vous faites encore ça.
30:57 Il peut encore supporter.
30:58 Le lendemain vous allez voir.
30:59 C'est pour ça qu'on était obligé,
31:02 toujours d'être prêt.
31:04 Avec l'expérience que j'avais,
31:06 on avait des équipes solides.
31:08 Dès que tu demandes ça, on sort seulement.
31:10 On voyageait, nous on voyageait,
31:12 même avec la bière du Cameroun.
31:13 Je me souviens en Allemagne, on a même impressionné
31:15 les Allemands avec ça, avec nos bières,
31:17 les Guinness, les 33.
31:19 Donc le président, côté alimentation là,
31:23 son buffet.
31:25 Il aime la nourriture Camerounaise.
31:37 Oui, je marche, comme vous voyez,
31:40 je fais le cyclisme un peu,
31:42 et puis la marche.
31:44 J'ai trouvé, le président avait beaucoup,
31:47 il faisait le golf.
31:49 Mais quand j'arrivais, il arrêtait déjà le golf.
31:52 Il faisait le vélo.
31:55 Le vélo, la marche,
31:57 il était résistant.
31:59 Mais parfois, vous voyez comment les militaires
32:01 la transpirent, que parfois quand
32:03 un de mes collègues ou moi,
32:05 on vient dire aux militaires le matin que
32:08 le président dit qu'il fait la marche.
32:10 Le gars regarde le soleil, il dit "Avez le soleil là!"
32:13 On dit "Que vous voulez qu'on vous dise quoi?"
32:15 Le président dit qu'il fait la marche.
32:17 Quand le président se met à marcher,
32:19 il est résistant.
32:21 Et il a, j'ai remarqué dans ce sport là,
32:25 il contrôlait beaucoup son hygiène de vie.
32:28 C'est-à-dire que le président,
32:30 comme vous le voyez là,
32:31 je crois qu'il connaît toujours son poids normal.
32:34 Vous voyez, à un moment donné,
32:36 il accélère le sport.
32:38 Il sait le résultat qu'il veut.
32:40 À un moment donné, il temporise.
32:42 Il connaît le résultat qu'il veut.
32:43 Peut-être il est stabilisé.
32:45 Pour le sport, il fait beaucoup de sport.
32:48 Quand il rentre même parfois du bureau,
32:50 il improvise à la maison là.
32:53 Je dis qu'il fait le sport dans la salle de sport.
32:58 Il fait le sport.
33:00 Et je crois que c'est une des forces
33:03 dans sa vie.
33:04 Et en contrôlant sa santé lui-même.
33:06 Parce que lui-même d'abord contrôle sa santé.
33:08 Peut-être aussi ça, sa longévité.
33:10 Il a des règles.
33:11 Parce qu'il a une certaine hygiène de vie
33:14 qui est réglée.
33:30 Le président était un sportif.
33:33 Il a fait du vélo, il a fait de la marche.
33:36 Il a fait du golf.
33:37 Il a fait du golf.
33:38 Et quand il m'est arrivé, moi,
33:42 et quelques autres collaborateurs,
33:44 de faire de la marche avec le président.
33:47 Et même de la course à pied.
33:50 Mais j'étais émervé.
33:55 Et je me souviens qu'à l'époque,
33:58 quand on faisait ces petites courses à pied,
34:01 j'ai dû lui faire un compliment, "Monsieur le Président,
34:04 je suis émerveillé parce que je vois courir.
34:08 Il n'y en a pas nombreux qui, à votre âge,
34:11 peuvent courir."
34:13 Donc c'est ça les réalités.
34:15 Et jusqu'à aujourd'hui, il fait sa marche à pied.
34:18 Peut-être pas avec la même vigueur,
34:20 la même fréquence, la même ardeur.
34:23 Mais il continue de faire sa marche,
34:25 continue de faire du sport.
34:27 C'est une endurance mythique.
34:29 C'est remarquable.
34:31 L'adage dit "animasana in corpore sano".
34:35 Il y a un esprit, une âme saine.
34:39 Ils peuvent bien se développer que dans un corps solide et sain.
34:43 Et puis, il y a d'abord ça.
34:46 Il y a aussi le fait que le sport stimule l'organisme.
34:52 Il faut avoir un corps sain pour assumer les fonctions qui sont les miennes,
34:58 pour ne pas être faible, maladif.
35:01 Et le sport est un des moyens pour maintenir un corps fort, sain et découvert.
35:06 Le sport développe une qualité morale,
35:10 l'endurance, la force, la détermination, le fait de plier.
35:14 Il y a la formation de l'âme, du système du corps,
35:18 le développement de qualité morale.
35:21 Formé pour prêcher la vertu,
35:23 le président Bia est resté malgré tout très attaché à sa famille.
35:28 Malgré le déchirement de la séparation depuis toutes ces années,
35:31 Paul Bia a gardé avec les siens des liens très étroits, bien que discrets.
35:37 Le chef d'Etat suit tout le monde de sa famille,
35:42 y compris le petit-fils.
35:45 Il suit tout le monde, mais
35:48 avec son intelligence, il sait le faire.
35:52 Il le suit à travers sa femme.
35:55 Sa femme fait beaucoup de travail à l'intérieur, son épouse,
35:59 elle fait beaucoup de travail à l'intérieur que les gens ne peuvent pas maîtriser dehors.
36:03 Elle fait beaucoup de travail et c'est comme le cordon.
36:10 Et c'est pour ça que sa présence à côté de lui,
36:17 je ne peux pas vous mentir,
36:19 est tellement importante.
36:24 Si ces gens ont des choses, c'est cette femme.
36:28 C'est elle qui vient plaider,
36:30 c'est elle qui dit qu'elle est malade,
36:32 qu'il faut l'évacuer, qu'elle est comme ça, qu'elle est ceci.
36:35 Moi je vois que si on fait comme ça,
36:38 donc son rôle est tellement aussi important dans cette histoire-là.
36:42 C'est elle qui est ce cordon lombical qui traverse là,
36:45 entre les deux familles et entre même les amis de ces familles.
36:51 C'est un boulot impressionnant, dès là-bas.
36:54 Sa tante épouse, la première dame Chantal Bia,
36:58 qui avec sa famille, comme avec d'autres, assure l'intercession.
37:03 Quand il faut parler de cette grande dame,
37:06 ça fait beaucoup d'émotions.
37:09 Parce que Mme Bia est une femme vraie.
37:13 C'est une femme aimante.
37:16 C'est une femme qui sait reconnaître ses amis.
37:25 C'est une femme qui ne tourne pas le dos à ses amis.
37:29 Et c'est une femme qui fait confiance à la compétence.
37:33 Moi qui vous parle là, en 1995,
37:38 Mme me contacta pour dessiner son logo du CERAC
37:44 en tant qu'informaticienne chevronnée.
37:49 Je suis restée à mon bureau.
37:51 Un jour, mon mari, qui était du international, m'appelle.
37:54 Il me dit "Libertadale", la première dame veut te parler.
37:57 Moi j'ai dit "C'est impossible, ne me raconte pas cette histoire".
38:01 "Un petit Libertadale".
38:03 Et c'est comme ça que j'ai raccroché et tout.
38:06 Et quelques minutes après, il m'a appelé pour le compte de la première dame.
38:10 Il m'a dit "Madame voudrait que vous conseilliez son logo".
38:15 J'ai dit "Mais pourquoi moi ? Il y a plusieurs ingénieurs informaticiens à Yaoundé".
38:20 Elle m'a dit "Non, quand vous venez au VEUX ICI, on vous a arraché votre sac à main dans le train".
38:27 Et Mme Bia m'avait envoyé vous remettre 500 000 francs.
38:31 Je profite de l'occasion pour dire encore merci à Mme la première dame.
38:35 Et après vous avez écrit une lettre de remerciement à Mme sur une nain tête colorée de fleurs.
38:42 Et c'est comme ça que Mme a dit "J'ai vu qui va dessiner mon logo".
38:47 Je vous assure, je tremblais quand je concevais ce logo en tant qu'informaticien.
38:54 J'ai fait plusieurs modèles et tout.
38:56 Ils sont partis avec les échantillons du logo.
38:58 Et à ma grande surprise, Mme a choisi un des logos, le logo actuel que vous voyez.
39:03 Je vous assure, Mme la première dame, c'est une femme pleine d'amour.
39:08 En privé, le président Bia est resté un homme très discret, mais en même temps très raffiné.
39:16 Un mélange d'intelligence, de finesse, mais aussi et surtout de bienveillance.
39:23 C'est pendant les événements que vous connaissez tous, en 1984,
39:38 pendant les événements, que je suis arrivé à la présidence.
39:47 Je suis devenu chef du parc automobile par la norme du chef de l'état.
39:57 Je n'ai pas été envoyé comme ça.
39:59 Donc il m'a nommé.
40:01 Je suis devenu chef du parc automobile par la norme du chef de l'état.
40:11 C'est difficile, hein.
40:13 C'est très très difficile.
40:16 Un chef d'état, c'est une personnalité qui a la tête d'un pays.
40:26 Et quand vous l'avez dans la voiture, vous sentez que vous portez le pays.
40:33 C'est le pays que vous portez.
40:36 Donc vraiment, il faut avoir la tête sur les épaules.
40:47 Et il faut savoir en ce moment précis qu'il n'y a pas d'erreur à commettre.
40:53 Autrement dit, c'est tout le pays qui est dedans.
40:58 Le chef de l'état, c'est une personne, je ne sais pas comment le qualifier.
41:08 Parce que c'est un monsieur qui a un respect extrêmement poussé vis-à-vis de tout le monde.
41:28 Donc on peut peut-être penser que, comme il est chef de l'état, peut-être qu'il grande beaucoup.
41:35 Il a peut-être un comportement fort, mais non.
41:41 C'est une personne qui, je vous dis, respecte tout le monde.
41:48 Pendant tout ce temps que j'ai été à ses côtés, ce monsieur ne m'a jamais appelé.
41:57 Il m'appelait monsieur.
42:00 Et moi, je ne comprenais pas que le président m'appelle monsieur.
42:06 Moi, je ne suis que chauffeur.
42:09 Dans quelque part, d'autres personnes, quand ils t'appellent, ils t'appellent chauffeur.
42:17 Mais il n'a jamais fait ça.
42:20 Il appelle monsieur.
42:22 Ça vous dit quelque chose.
42:24 Il n'a jamais fait.
42:27 Peut-être que ton petit cerveau tourne autrement par rapport à un écart de langage.
42:35 Non.
42:36 C'est un monsieur très respectueux et qui prend tout le monde à la hauteur d'une personne.
42:46 Il doit être respectueux.
42:48 Il a la délicatesse de l'homme.
42:50 Je dis délicatesse parce que le président est un homme d'une courtoisie extrême.
42:57 Il a ce respect de l'autre, qu'il soit grand ou qu'il soit petit.
43:02 Je vous donne ici une illustration.
43:05 Quand le jeune diplomate que j'étais en 1979 est appelé à la présidence de la République,
43:15 je suis invité à rencontrer le président Biya parce que j'avais un pli pour le président Biya.
43:23 Je revenais du Caire et je devais aller déposer ce pli au président Biya.
43:30 On me donne un rendez-vous. Je vais.
43:33 Et puis, à un moment donné, on me reçoit.
43:36 On m'installe au salon d'accueil du président.
43:42 Il n'était pas encore président, il était Premier ministre.
43:45 Alors le président entre.
43:48 Je suis le Premier ministre.
43:50 Je me lève de là où j'étais assis.
43:53 Le président me dit "Salut".
43:56 Il me salue bien sûr et il m'indique le canapé.
44:03 En principe, le canapé c'est le chef qui s'assoit sur le canapé.
44:08 Alors j'hésite un peu et il insiste "Asseyez-vous, asseyez-vous".
44:13 C'était ma première leçon de courtoisie.
44:16 Alors j'étais très frappé par cette délicatesse du président qui l'a conservé.
44:22 Tout au long de ces années, ceux qui ont pu être reçus par le président,
44:30 que ce soit ses collaborateurs d'un certain niveau ou ses hôtes de marque,
44:35 savent que le président ne vous reçoit jamais assis.
44:39 Il vous attend debout.
44:42 C'est ça l'homme, sa délicatesse.
44:44 Très aimable, je pourrais vous dire que certains de mes enfants,
44:50 compte tenu que je n'avais pas assez du temps,
44:56 parce que je me suis donné corrélement ce travail-là,
45:00 je n'avais pas beaucoup de temps pour ma famille.
45:04 Je veux vous dire un petit secret.
45:08 Certains de mes enfants, c'est lui qui les a élevés.
45:15 Certains de mes enfants dormaient là-bas et venaient chez moi comme ça.
45:21 Ils repartaient, on les amenait.
45:25 Ils revenaient pour venir nous visiter, visiter la maman.
45:29 Ils repartaient là-bas.
45:31 Ils nous faisaient l'école là-bas.
45:34 C'est ce qui est difficile.
45:37 Vous voyez à quel point c'était.
45:42 Je ne peux pas manquer de...
45:46 Je ne peux pas manquer de quelque chose de très très très important pour moi,
45:51 pour ma famille, pour tous ceux qui me connaissent.
45:59 Je dois le souligner, parce que...
46:05 Il y a un temps-là, j'étais malade.
46:10 J'étais très malade.
46:13 Je travaillais.
46:16 À un moment donné, ils se sont rendus compte que mon aspect n'était pas très bon.
46:25 Ça veut dire qu'ils se souciaient de moi, parce qu'ils me voyaient.
46:31 Je voudrais vous dire qu'il a demandé à son médecin personnel
46:39 de voir ce qui ne va pas à moi.
46:47 Alors le médecin m'a pris.
46:51 Il m'a fait faire des examens un peu partout.
46:58 Et il lui a dit que mon état...
47:09 On n'avait pas un plateau technique pour pouvoir faire tous les examens dont il avait besoin.
47:18 Et il a demandé ce qu'il fallait faire.
47:22 Le médecin lui a dit qu'il fallait qu'il se déplace d'ici.
47:26 Je vous jure, je suis obligé de vous le dire,
47:31 le chef de l'état, c'est moi.
47:34 Alors que ma famille était déjà...
47:37 Ma femme, mes enfants, tout le monde autour de moi...
47:45 Un peu désespéré.
47:50 Mais le chef de l'état m'a fait voyager pour aller à l'hôpital étranger.
48:02 Tel que son médecin lui a dit.
48:07 Je suis parti là-bas.
48:10 Après des examens approfondis, on a vu de quoi je souffrais.
48:21 Et on m'a pris en charge.
48:25 On m'a soigné.
48:27 Je suis rentré ici.
48:29 J'étais déjà...
48:31 Comment on appelle ça?
48:33 J'étais déjà...
48:35 Je me suis réconquisté bien.
48:38 Et alors...
48:41 À mon arrivée, je suis parti lui dire merci.
48:46 Je lui ai dit merci, lui, avec son épouse, Mme Chantal Bia.
48:52 La première dame.
48:54 Elle a fait beaucoup pour ma maladie.
48:59 Alors...
49:02 Vous savez ce qu'elle m'a dit?
49:05 Monsieur, Dieu l'a si bien voulu.
49:12 Même avec trop de moyens, quand Dieu ne veut pas, rien ne peut se passer.
49:17 Je te conseillerais d'aller écrire la messe.
49:23 J'ai couru rapidement à l'hôpital, à la cathédrale.
49:29 Je l'ai écrit sur la messe.
49:34 Je suis venu dans mon village, ici.
49:37 Je l'ai écrit sur la messe.
49:39 J'ai essayé de faire ça.
49:44 Vous savez, c'est quelqu'un, quand il le fait, il ne voulait pas...
49:50 Peut-être qu'il n'allait pas me conseiller d'aller le faire.
49:54 Mais il a dit, c'est Dieu.
49:56 La jambe, seul, il ne pouvait pas.
49:59 Mais Dieu a mis sa main et tu es guéri.
50:02 Va lire la messe.
50:04 Je ne me souviens pas qu'on ait posé un problème au président,
50:08 de caractère humanitaire,
50:10 qui n'ait pas apporté une réponse à ce problème.
50:14 Je donne un exemple.
50:16 Une de ses connaissances,
50:19 cherchait à le rencontrer,
50:23 parce qu'elle avait un de ses enfants qui était mouribond,
50:28 en train de mourir, à l'étranger.
50:34 Je me soutenais absolument à aller rencontrer son enfant,
50:40 avant sa mort, et à le ramener au Cameroun.
50:44 Il n'en avait pas les moyens.
50:46 Il cherchait à rencontrer le président, qu'il connaissait.
50:49 Il ne savait pas comment accéder au président.
50:53 Mais il savait que j'étais mini-chargeur de mission à l'époque.
50:57 Et qu'il pouvait passer par mon canal pour rencontrer le président.
51:01 Il l'a fait.
51:03 Il m'a tenu informé de ce problème.
51:06 J'en ai rendu compte immédiatement au président de la République.
51:10 Je peux vous dire que dans les 48 heures,
51:13 des mesures avaient été prises,
51:15 pour qu'un avion soit mis à la disposition de cette famille,
51:19 et cette jeune femme qui était malade,
51:23 qui mourait dans un pays non-africain,
51:27 soit ramenée au pays.
51:29 C'est un fait.
51:32 Les qualités humaines, d'abord c'est le charisme de l'homme.
51:36 C'est le charisme du président.
51:38 Je crois qu'au premier abord, c'est ça qui vous frappe.
51:42 L'homme est séduisant. L'homme a du charme.
51:47 Et il vous rassure.
51:50 Je pense que tous ceux qui ont pu avoir ce contact,
51:53 ce premier contact, avec le président Paul Millat,
51:57 ont dû s'en rendre compte.
51:59 Certains sont peut-être venus avec un couteau dans la main,
52:03 pour lui enfoncer dans la poitrine.
52:06 J'ai eu certain qu'au cours de leur échange,
52:11 ils ont pris le couteau et le lui ont rendu.
52:15 Parce que c'est ça, le président Millat, qui vous rassure,
52:18 qui a tous les mots pour cela.
52:20 Et je pense que ce charisme-là, c'est ça qui fait d'abord le président Millat.
52:26 Et c'est des choses que vous n'apprend pas à l'école.
52:29 Vous aurez pu avoir toutes les agrégations, tous les doctorats.
52:34 Si vous n'avez pas ce charisme, vous ne l'avez pas.
52:37 On ne l'achète pas, on ne l'apprend pas à l'école,
52:41 et c'est quelqu'un d'autre qui vous le donne.
52:43 Ce quelqu'un d'autre, on ne le voit pas.
52:45 Je ne peux pas ne pas parler de la grande culture du président.
52:49 Son nom, une très très grande culture.
52:52 Je crois que tous ceux qui l'ont côtoyé vous le diront,
52:55 que ce soit des Carboneys ou que ce soit des étrangers.
52:59 Vous le diront, le président, il sait beaucoup de choses,
53:03 et puis il a une mémoire phénoménale.
53:07 Il vous rappellera des choses qui datent de longues années dans le temps,
53:12 des choses que nous, nous oublions, mais que lui n'a pas oublié.
53:15 C'est incroyable.
53:17 Et quand il vous parle de l'histoire de tous les pays du monde,
53:22 c'est vraiment émouvant.
53:25 Au sein du cocon familial, Golbia est resté la sentinelle,
53:30 le patriarche protecteur qui sait couvrir ses frères et soeurs
53:34 comme l'ensemble de ses compatriotes de sa tendre affection.
53:38 Très attentionné.
53:42 Le garde vient de la famille.
53:46 Et chaque fois qu'il est au village,
53:51 quand il a le temps, il nous rassemble.
53:54 On cause en famille.
53:57 On cause.
53:59 Si tu as fait quelque chose qui ne va pas,
54:04 il te gomme.
54:08 Quand tu n'as que ben de moi,
54:13 il reste comme ça.
54:15 Il ne nous dérange pas.
54:17 C'est notre grand frère qui est mort là.
54:21 Il nous tapait quand on a fait quelque chose,
54:25 mais lui, il ne nous tapait pas.
54:28 Il ne nous ment.
54:32 Moi, j'utilise souvent le chapelet.
54:39 J'utilise le chapelet chaque matin avant de me lever.
54:43 Je fais le chapelet chaque matin et le soir quand je me couche
54:50 pour que Dieu le garde.
54:53 Il faudrait que Dieu lui donne beaucoup de santé.
54:59 Et...
55:02 que le garde bien.
55:06 [Musique]
55:10 [Musique]
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55:28 [Musique]
55:37 [Musique]
55:40 *chante*