Amine Elbahi : «La police nationale traverse une crise sociale et une crise politique»

  • l’année dernière
Pour le juriste, Amine Elbahi, la police nationale traverse une grave crise : «La police nationale traverse une crise sociale et une crise politique».
Transcript
00:00 Oui, j'adresse évidemment à la famille de CRS et à l'ensemble des policiers
00:05 mes profondes et mes plus sincères condoléances.
00:08 Vous savez, la police nationale traverse aujourd'hui une grave crise,
00:13 une crise sociale, une crise politique.
00:18 Je crois qu'en fait, les politiques et le gouvernement n'ont pas répondu
00:22 à toutes les questions des demandes des policiers.
00:25 Je crois qu'aujourd'hui les policiers ont besoin du soutien, du soutien des Français.
00:29 Je crois que ces policiers ont été jetés, jetés au loup
00:34 avec les insultes les plus abjectes, au nom de la police tue,
00:39 au nom de tout le monde déteste la police.
00:41 Je crois aujourd'hui finalement que les policiers ont besoin du soutien
00:44 de l'ensemble des Français.
00:45 Et vraiment, je vais vous dire par là, Gauthier,
00:51 il y a une forme de renoncement qui aujourd'hui convient de condamner
00:57 de la manière la plus profonde.
01:00 Vous savez, vous avez des policiers aujourd'hui qui sont en arrêt maladie.
01:02 Ils sont en arrêt maladie parce qu'ils ne supportent plus d'être ce seul fil
01:09 entre le peuple et le gouvernement.
01:13 Et ce qui convient aujourd'hui, et je vous le dis profondément,
01:18 moi ce qui m'a révolté cette semaine, c'est le message des syndicats
01:23 allant dans le sens du gouvernement, nous faisant croire finalement
01:26 que tout est revenu au calme alors que c'est faux.
01:29 Tout n'est pas revenu au calme.
01:30 Il y a encore aujourd'hui des policiers.
01:32 Vous voulez dire des syndicats de police ?
01:33 Oui, bien sûr.
01:34 Vous voulez dire qu'il y a un schisme entre les syndicats de police
01:37 comptants de Gérald Darmanin et La Base ?
01:40 Ce que nous disait d'ailleurs hier de la même manière Marc Lamolla.
01:43 Moi je n'ai jamais vu, et c'est une première dans l'histoire syndicale,
01:48 je n'ai jamais vu des syndicats se réjouir de mesures
01:51 qui n'ont pas encore été prises.
01:54 Le mal-être est plus profond.
01:55 Ce qui s'est passé à Marseille n'est pas l'apanage
01:59 et n'est pas le fait d'un syndicat.
02:02 Ce sont des policiers, et rappelons-le pour la plupart,
02:05 qui ne sont pas syndiqués et qui en ont assez
02:08 parce qu'ils ont le sentiment de ne pas être écoutés,
02:10 parce qu'ils ont eu un ras-le-bol des injustices,
02:11 parce que vous avez des brigadiers qui attendent depuis 5 ans
02:15 d'être nommés major, parce que vous avez aujourd'hui
02:17 des policiers qui sont tout simplement mal payés,
02:19 parce que vous avez des policiers qu'on envoie au fond
02:21 devant les gilets jaunes, devant le peuple français,
02:23 alors que beaucoup d'entre eux partagent
02:25 les revendications profondes des gilets jaunes.
02:28 Vous avez des policiers aujourd'hui qui ont été jetés au loup
02:33 face aux émeutiers, face aux caïds, face à la racaille.
02:37 Et vous vous rendez compte, aujourd'hui, ce qui se passe,
02:40 on leur demande d'être ce fil tendu,
02:44 cette cocotte minute sociale.
02:46 On ne leur demande pas de faire le travail de policier,
02:49 on leur demande de régler tous les problèmes sociaux.
02:51 Et là, le mal-être.
02:53 Sous-titrage ST' 501
02:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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