ZFE, pollution des véhicules thermiques, politiques publiques et transition

  • l’année dernière
Les Vraies Voix qui font rouler la France avec Fabrice GODEFROY, expert mobilité et environnement, bénévole dans l’association “40 Millions d’Automobilistes”, Julien GUAQUIER, co-président de la Fédération des Motards de France, Yves CARRA, porte parole de l’Automobile Club Association, Stephane AMAR, Docteur en psychopathologie et psychanalyse.
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##LES_VRAIES_VOIX_QUI_FONT_ROULER_LA_FRANCE-2023-07-27##

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Transcript
00:00 Les vraies voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
00:06 - Eh bien le jeudi ce sont les vraies voix qui font rouler la France, n'est-ce pas ?
00:11 - On roule ! Que ce soit voiture, moto, vélo, trottinette...
00:17 - Toutes les roues quoi ! - Charrettes aussi, les charrettes !
00:19 - La roulette ! Et la roulette ça marche ou pas ? - Et la roulette aussi, oui.
00:22 - Alors nous sommes ce soir avec Fabrice Godefroy qui est expert mobilité et environnement
00:27 et bénévole dans l'association 40 millions d'automobilistes.
00:30 Vous êtes d'ailleurs spécialiste des questions environnementales.
00:33 Bonsoir Fabrice. - Bonsoir à tous.
00:34 - Bienvenue Fabrice. - Merci beaucoup.
00:37 - Alors c'est parti pour une petite mise en contexte.
00:39 On va parler ZFE, avantages et défis tout de suite.
00:42 - Les fameuses. Face à une urbanisation croissante et à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre,
00:48 de nombreuses villes ont donc décidé, ainsi que des régions d'ailleurs,
00:52 et partout dans le monde, de mettre en place ces ZFE pour restreindre la circulation des véhicules les plus polluants.
00:58 Ce qui était évidemment, comme vous le savez, le cas en France et dans 43 villes a priori.
01:04 Ces zones géographiques délimitées suscitent à la fois l'enthousiasme
01:08 pour leurs avantages environnementaux potentiels et évidemment des inquiétudes,
01:13 parce qu'on est bien français. Quant aux défis, quels posent ces ZFE, Judith ?
01:18 - Oui, effectivement. Alors justement pour commencer, Fabrice Godefroy,
01:22 question sur les avantages environnementaux et sanitaires que nous apportent ces ZFE.
01:28 Qu'est-ce que c'est précisément, concrètement, qu'est-ce que ça apporte ?
01:32 - Alors malheureusement, je pense que ça apporterait pas grand-chose véritablement.
01:36 En fait, les zones de faim et émissions, l'idée est plutôt louable,
01:41 c'est d'essayer de diminuer la pollution dans les métropoles.
01:43 Parce que là, vous parliez des ZFE dans les centres-villes,
01:46 mais c'est dans les métropoles ou dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
01:50 C'était dans la loi Climat et Résilience qui déterminait effectivement
01:54 que les 11 grandes métropoles devaient être en ZFE.
01:57 Je dis "étaient" parce qu'il y a un petit changement depuis 3 semaines.
02:00 Et toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants devaient les mettre en place avant fin 2024.
02:05 Avec un système de restriction par vignettes critères,
02:09 c'est-à-dire l'élimination des vignettes 3, 4 et 5.
02:12 - Les 1 et les 2, ça passe. - Avant fin 2024.
02:14 - Attention. - 3, 4 et 5 au départ,
02:18 parce qu'il y a des villes qui allaient beaucoup plus vite.
02:20 Paris avait annoncé, vous vous rappelez,
02:22 Anne Hidalgo avait annoncé plus de diesel en 2024,
02:24 c'était plus de vignettes critères 2.
02:26 Et là, ça allait plus vite que la musique même.
02:28 Et donc l'idée c'était ça, c'est de réduire les anciens véhicules
02:33 qui potentiellement polluent plus parce que ce sont des anciens véhicules,
02:37 pour les remplacer par des nouveaux.
02:39 La réalité des choses, c'est qu'aujourd'hui le parc roulant est en train de vieillir,
02:43 parce que les véhicules sont de plus en plus chers.
02:45 On est à 11,3% au niveau du parc roulant,
02:48 et on prend 3 mois de plus par an depuis 4 ans,
02:52 au niveau du vieillissement du parc roulant.
02:55 - Oui, c'est une moyenne globale.
02:57 - Donc l'idée, effectivement, ça serait d'éliminer la pollution
03:00 en éliminant les vieux véhicules,
03:02 mais par un système de vignettes critères
03:04 qui ne tient pas véritablement compte de la pollution du véhicule.
03:07 Parce qu'en fait, c'est un critère d'âge et de typologie de motorisation.
03:12 Mais par exemple, je vais donner un exemple,
03:14 parce qu'il y a eu une mission flash qui était très intéressante
03:16 au niveau du Sénat de Philippe Tabarro,
03:18 et qui avait une bonne idée,
03:20 c'était plutôt au niveau des zones de fermission,
03:23 au lieu de tenir compte des vignettes critères
03:25 sur lesquelles pouvaient avoir des véhicules avec des gros cylindrés
03:28 et qui polluent beaucoup, qui ont le droit de rentrer,
03:30 c'est plutôt de le faire passer par le contrôle technique,
03:32 ça aurait été plus intéressant.
03:33 - Pour continuer à échanger sur ce sujet des ADF,
03:38 on reçoit Julien Gacquier qui est coprésident
03:40 de l'administration des motards de France.
03:42 Bonsoir.
03:43 - Bonsoir.
03:44 - Bienvenue.
03:45 - Bonsoir à vous.
03:46 - Et également Yves Carac, qui est porte-parole
03:48 de l'Automobile Club Association.
03:50 Je vais y arriver. Bonsoir.
03:52 - Bonsoir. Alors on a changé de nom, c'est Mobilité Club France.
03:55 - Mobilité Club France.
03:56 - C'est plus facile à dire.
03:57 - Oui, tout à fait.
03:58 Justement pour illustrer ce que Fabrice Godefroy
04:02 était en train de dire, effectivement, le lundi 10 juillet dernier,
04:05 le gouvernement a décidé d'un assouplissement du calendrier
04:07 pour la mise en place des ADF,
04:08 donc ces zones à faible émission mobilité,
04:10 dans certaines, alors ces ADFM en particulier,
04:13 dans certaines métropoles de France.
04:15 Alors est-ce que c'est parce que les usagers particuliers et professionnels
04:20 dont les mobilités quotidiennes sont affectés,
04:22 clairement par ces restrictions de circulation,
04:25 est-ce que c'est parce qu'eux ils grognent
04:27 qu'il y a un ralentissement finalement du dit calendrier, Yves Carac ?
04:31 - Alors c'était une pagaille prévisible.
04:35 Nous, dès le départ, on a dit que les ADFM,
04:37 c'est pas tenable socialement, au niveau même matériel, financier.
04:42 Donc voilà, c'est une pagaille qu'on aurait pu éviter.
04:45 Maintenant, on revient à des choses plus acceptables, plus raisonnables.
04:49 Donc c'était, en fait, c'était inévitable.
04:53 On l'a dit dès le départ.
04:54 Donc on revient à quelque chose de plus acceptable socialement.
04:58 Je ne sais pas quoi vous dire, parce que ça fait des années
05:00 qu'on le dit avec Fabrice, avec d'autres personnes,
05:04 que les ADFM, c'est pas tenable.
05:06 Bien sûr que l'intention est louable.
05:07 Évidemment, il faut diminuer la pollution.
05:09 On a l'impression que dans les villes, on tombe comme des mouches
05:11 sur les trottoirs tout à coup et qu'il faudrait absolument changer les choses.
05:14 S'oublier que depuis 20 ans, et je le dis et je le répète,
05:17 et Fabrice le sait bien, l'automobile a considérablement progressé
05:20 au niveau pollution, mais heureusement, et tant mieux.
05:22 Il y a encore des progrès à faire, mais laissons faire naturellement
05:26 le parc automobile, même si effectivement...
05:28 - Il faut quand même avouer, messieurs,
05:30 que dans notre pays, si on ne met pas un bon coup,
05:34 quand même une impulsion, on traîne toujours.
05:37 Donc il faut aussi l'intégrer. Il faut bousculer.
05:41 - Non, non, non, non, c'est pas vrai.
05:43 - Si, si, si, Yves.
05:45 - Non, non, non, non.
05:47 - Yves, Yves, je pense que tu vas être d'accord avec moi.
05:51 Yves, je pense qu'il y a déjà un cap qui a été fixé.
05:54 C'est la fin du moteur thermique en 2035.
05:56 Qu'on soit pour, qu'on soit contre, que ce soit une bonne idée.
05:58 Ça a été voté par la Commission européenne.
06:00 Et c'est déjà un cap.
06:02 Les zones de faits émissions, c'est quand même bien différent.
06:04 Parce que les zones de faits émissions, c'était de mettre une date de péremption
06:06 sur les cartes grises. C'est-à-dire qu'il y a des gens
06:08 qui ont acheté des véhicules, et on leur a jamais dit
06:10 que quand ils ont acheté ces véhicules, ils ne pourront plus rouler
06:12 avec ces véhicules. Et c'est ça qui est insupportable.
06:14 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui n'ont pas les moyens de changer leur voiture.
06:16 - Oui, d'ailleurs. - Et donc, on a un contrôle technique
06:18 aujourd'hui qui a été renforcé en 2019 sur la pollution.
06:21 Et comment voulez-vous comprendre qu'ils passent le contrôle technique au niveau de la pollution
06:25 et qu'on leur dise qu'ils puissent plus rouler avec leur voiture ?
06:27 Ça, c'est totalement insupportable.
06:29 - Alors, on parle des voitures, avant d'en venir aux motos, Julien Gacquet.
06:31 Je voudrais quand même poser une question, enfin, dire une petite information
06:34 sur ces ZFE, justement. C'est que 2 patrons sur 10,
06:37 ils possèdent un de ces véhicules prohibés dans les ZFE.
06:40 Il y a 41% d'entre eux qui envisagent donc de renoncer
06:44 purement et simplement à des marchés dans les secteurs
06:47 où sont installés les ZFE IFCARA.
06:49 Donc, ça va poser un énorme problème économique global aussi, en fait,
06:52 dans le pays, quoi.
06:54 - Oui, complètement, parce qu'on parle beaucoup des véhicules particuliers.
06:57 Mais on oublie, effectivement, trop souvent les véhicules utilitaires légers,
07:01 où il n'y a pas d'alternative vraiment avec la batterie pour l'instant.
07:04 Ce sera l'hydrogène, mais ça va prendre du temps. Encore une fois,
07:07 il faut modifier les choses, mais on va aller plus vite que la musique,
07:10 plus vite que la technique, aussi parfois, plus vite que le porte-monnaie.
07:13 Donc, voilà, il faut faire les choses raisonnablement.
07:16 C'est un vrai sujet, effectivement, sur les véhicules utilitaires légers.
07:19 - Oui, justement, Yves, parce qu'on l'évoquait aussi avec Fabrice Godefroy,
07:24 ce n'est pas dit que la fin du moteur thermique soit une avancée écologique,
07:29 aussi parce que l'électrique n'est pas forcément gage d'avancée écologique.
07:34 On est sur ce débat encore.
07:37 - On est bien d'accord, vous savez. Je crois que si les députés européens,
07:40 j'en suis même sûr, avaient dit "Bon, écoutez, on réunit tout le monde
07:43 en 2035 ou 2040, on ne veut plus de pétrole. Comment on fait ?"
07:47 Et là, tous les ingénieurs se seraient réunis, auraient dit "Bon, attendez,
07:50 il y a l'hydrogène, il y a le biodiesel, il y a le biocarburant,
07:53 il y a les batteries, il y a tout ça." On aurait réparti l'énergie dont on va disposer
07:57 après le pétrole sur les usages que l'on va avoir pour les camions,
08:01 pour les avions, pour les bateaux, et ça aurait été sans stress,
08:04 ça n'aurait pas été anxiogène, et au contraire,
08:06 on aurait été vers une autonomie européenne. Ce serait génial.
08:09 Et tout le monde aurait été pour. Là, on a créé un "bougli-bougla"
08:13 de n'importe quoi, en disant "On a ouvert la porte aux Chinois,
08:16 on a fait des batteries qui ne sont effectivement pas du tout écologiques
08:20 et ça ne va pas lutter du tout contre ni la pollution, ni le réchauffement climatique
08:24 avec tout ce qu'il faut pour produire l'électricité."
08:26 Franchement, c'est de la politique dont on aurait pu se passer.
08:31 - Alors on va passer un petit peu au motto... - Gloobie boulga, Casimir.
08:34 - Julien Caquiez, je rappelle que vous êtes coprésident de la Fédération des motards de France.
08:38 Déjà, comment ça se passe au niveau des motos ?
08:41 Est-ce que déjà le stationnement, par exemple, on sait, pour les deux roues motorisées,
08:45 il est devenu payant ? Est-ce que ça pousse à l'achat d'un véhicule électrique ?
08:48 Est-ce que de toute façon, la transition, elle est obligatoire aussi avec les motos ?
08:52 Et est-ce que vous êtes aussi impacté par ces zones ZF urbaines ?
08:56 Ça fait beaucoup de questions en une, hein ?
08:59 - Oui, alors oui, pour répondre au stationnement payant,
09:03 oui, effectivement, bon, pour l'instant, ça reste quand même sur la région parisienne,
09:09 mais ils sont chars en tournicont, mais c'est vrai que sur d'autres communes,
09:14 pour l'instant, ils n'envisagent pas de faire payer le stationnement payant,
09:18 mais c'est vrai qu'aujourd'hui, malheureusement, les villes comme Paris
09:23 et certaines communes qui instaurent les zones de faible émission,
09:29 vont aujourd'hui restreindre aussi les motos.
09:32 Alors la moto, pour rappeler, pour englober tout le monde,
09:37 les deux roues motorisées, c'est 1% de la circulation en France
09:41 par rapport aux autres usagers, et c'est vrai que ce qui me pose problème,
09:45 c'est que oui, on met aussi en avant les motos qui ne sont pas forcément les plus en polluants,
09:53 et c'est vrai qu'aujourd'hui, les municipalités sont contre,
09:57 de plus en plus de municipalités souhaitent restreindre l'accès à ces communes aux motos.
10:04 Donc c'est vrai que des villes comme Arras ou Bordeaux,
10:07 ils sont plus favorables aux deux roues, donc ils ne font pas payer le stationnement payant,
10:11 mais les grandes villes comme Paris,
10:16 c'est vrai que le maire d'Arras, par exemple, est contre cette mesure.
10:20 C'est vraiment une politique au niveau du stationnement payant qui reste assez marginale.
10:26 - Vous avez l'impression qu'il faut taper sur les doigts dans ces cas-là, vous les motards.
10:30 D'ailleurs, on part au 0826 300 300, on reçoit Christian qui nous appelle de Bézier.
10:36 Christian, vous êtes motard. Bézier, c'est dans l'héros Frédéric Brandel auquel vous alliez poser la question.
10:40 - Non, mais ça, incontournable. Les viterroirs.
10:43 - Alors Christian, vous êtes motard, vous êtes aussi automobiliste, mais vous aimez la moto.
10:47 Est-ce que vos velléités de motard vont être en jeu aux tiroirs bientôt, finalement ? La question, elle est toute simple.
10:53 - Alors d'abord, bonsoir à tous. - Bonsoir.
10:57 - Non, non. D'ailleurs, il y a une question que personne ne s'est posée.
11:04 Il faudrait regarder un peu cette histoire de 2035.
11:06 Parce que 2035, si on regarde sur un globe terrestre, ça inclut à peu près 9 à 10 pays.
11:12 Tous les autres, ils s'en fichent complètement.
11:14 Et vous allez faire comment quand ces gens-là, ils viendront en voiture ou en moto dans ces 9 pays ?
11:19 Vous allez leur interdire l'entrée ?
11:21 Donc il faudra déjà se poser ce genre de questions.
11:24 Et aujourd'hui, les alternatives de moteurs électriques sur les motos, il y en a eu quelques-uns,
11:31 sans vraiment beaucoup de résultats, tout simplement parce que vous allez rajouter une batterie
11:37 qui va peser un poids certain, qui va modifier le centre de gravité du véhicule
11:43 et qui risque éventuellement de le rendre très dangereux.
11:46 Donc à un moment donné, il faudrait peut-être commencer à réfléchir sérieusement
11:50 à est-ce que les 9 pays ou les 10 pays actuellement qui ont décidé dans la communauté européenne
11:55 d'interdire en 2035 le carburant, se sentent pas un petit peu seuls par rapport au monde ?
12:01 - Le motard, oui, le motard, par nature, est souvent montré du doigt.
12:05 - Mais pollue moins, en priori.
12:07 - Mais avant de montrer du doigt, on va voir une petite pause et puis on en reparle après.
12:15 - Allez Christian, à tout de suite.
12:17 - A tout de suite.
12:18 - Vous restez avec nous, chers auditeurs, on continue avec les enjeux de la pollution
12:21 justement des véhicules thermiques, juste après la petite pause.
12:25 Restez avec nous.
12:26 - Le casque, et ça roule, c'est normal, c'est jeudi, les prévoits qui font rouler la France.
12:31 - Avec ce thème, les enjeux de la pollution des véhicules thermiques, de l'auto à la moto.
12:37 La pollution des véhicules thermiques, des automobiles aux motards est devenue un enjeu
12:41 majeur de santé publique et de préservation de l'environnement à l'échelle mondiale.
12:45 Alors que le transport routier offre une mobilité essentielle à nos sociétés modernes,
12:50 il est également responsable, il faut bien le dire, messieurs, d'une part significative
12:54 des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques nocifs.
12:58 Je dis messieurs parce que ça concerne nos invités, bien sûr.
13:00 Comment moins polluer, notamment, sans impacter durablement les possibilités de déplacement
13:05 de la population, tant urbaine que rurale ?
13:07 En France, nous posons la question avec Judith Beller.
13:09 - Oui, et pour essayer de répondre à cette question, nous sommes avec Fabrice Godefroy
13:12 qui est expert mobilité et environnement bénévole dans l'association 40 millions d'automobilistes,
13:16 où il est spécialiste des questions environnementales.
13:19 Et également Yves Carac, part-parole de l'Automobile Club Association, accompagné de Julien Gacquier
13:25 qui est coprésident de la Fédération des motards de France.
13:27 Alors, chers messieurs, justement, on va commencer par se poser la question sur la consommation
13:34 de carburant, en fait, et la surconsommation parfois de carburant, couplée avec l'inflation.
13:40 Dur dur pour les petits porte-monnaies, mais finalement, est-ce que c'est pas mieux pour
13:43 l'environnement, qu'on consomme moins et qu'on doive mettre un peu sa voiture au garage,
13:46 Fabrice Godefroy ?
13:47 - Le problème, c'est qu'on pourrait imaginer, évidemment, quand on est dans un centre-ville,
13:53 qu'on habite dans un centre-ville, qu'on a un travail dans un centre-ville, qu'on peut
13:56 se passer de la voiture.
13:57 Moi-même, je suis parisien, quand je reste dans Paris, je prends les transports en commun
14:00 et je me débrouille autrement.
14:01 Sauf que...
14:02 - Dans les grandes villes, c'est possible, c'est ça que vous dites, mais finalement,
14:05 dans les zones rurales, c'est plus compliqué.
14:06 - C'est plus compliqué, et puis même, Paris-banlieue-banlieue-Paris, si on prend le cas de Paris, Paris, pas
14:13 de problème, quand vous faites du Paris-banlieue, en trottinette ou en vélo, c'est pas forcément
14:17 facile, et puis les transports en commun sont souvent bondés pendant les heures de pointe,
14:21 et donc c'est pas forcément adapté, et puis en termes de pollution, il y a une association
14:25 Respire, qui avait montré d'ailleurs qu'il y avait 5 à 6 fois plus de pollution dans
14:29 le métro et dans l'AER en termes de particules que par rapport à l'intérieur.
14:33 Donc vous voyez, il n'y a aucune solution parfaite.
14:36 - Plus de pollution aussi quand il y a moins de fluidité dans le trafic et que le fait
14:41 d'empêcher de rouler...
14:42 - Non, non, ça c'est clair, c'est-à-dire que la création de l'embouteillage, c'est-à-dire
14:46 le sport national de Madame Hidalgo...
14:47 - On crée l'embouteillage pour dissuader...
14:49 - Ça crée de la pollution.
14:50 - Ça c'est clair, c'est hidant.
14:52 - Alors il y a un truc qui existe aujourd'hui, c'est la conversion de moteur, au lieu de
14:57 changer de voiture, on peut changer de moteur.
14:59 - Retrofit.
15:00 - Voilà, retrofit, c'est entre 8000 euros pour une petite voiture citadine et de 15000
15:04 à 20 000 euros pour les gros modèles, donc en fait transformer le moteur thermique c'est
15:08 2 à 3 fois moins cher que d'acheter une voiture électrique neuve.
15:12 Est-ce que c'est pas ça la solution finalement Yves Carrat ?
15:15 - Alors le retrofit, oui, on en a beaucoup parlé, moi je crois pas.
15:19 - Pourquoi ?
15:20 - Pour les voitures particulières, bah si vous voulez, imaginons, vous avez une voiture
15:24 qui a 10 ans, qui a donc 10 ou 15 ans, vous dites "bon, elle va plus pouvoir rouler en
15:29 ville, je vais la passer en retrofit".
15:31 Vous allez mettre donc 8000 euros minimum pour avoir la même voiture qui risque avec
15:37 le cardan, avec toute l'usure, avec la caisse finalement, de vieillir, et plutôt que de
15:42 mettre 8000 euros dedans, au bout de 10-15 ans, vous allez racheter une autre voiture.
15:45 Moi j'y crois pas. Ou ça peut être très intéressant, et j'y reviens sur les véhicules
15:49 utilitaires légers, faut pas oublier que souvent il y a un aménagement qui est très coûteux
15:53 derrière pour mettre les outils et tout ça, qui peut coûter plusieurs dizaines de milliers
15:56 d'euros.
15:57 Donc ça, ça peut être une bonne alternative en disant "bon, faut que tout change".
16:00 - Sur les véhicules pro quoi ?
16:01 - Oui sur les véhicules pro, plutôt que de refaire un aménagement derrière qui va me
16:04 coûter encore 20 000 euros, finalement je vais mettre 10 000 euros, ça peut être une
16:08 transition, juste une transition intéressante.
16:10 Mais pour les véhicules particuliers j'y crois pas.
16:12 - Julien Gacquier, est-ce que ça fonctionne pour les motos ça aussi ?
16:15 - Alors pour les motos...
16:18 - Est-ce qu'on peut faire rétrofit sur les motos ? Est-ce qu'on peut changer le moteur
16:20 de la moto, par exemple, je vous dis n'importe quoi, vous avez une très belle Harley, et
16:23 puis vous allez être obligés de la mettre au garage à un moment donné parce que c'est
16:25 un moteur thermique, est-ce qu'on peut mettre un moteur électrique dessus ?
16:28 - Non, on peut pas changer d'un moteur thermique à un moteur électrique, parce que je pense
16:34 que technologiquement parlant c'est impossible.
16:39 Oui par contre il y a des motos qui se développent même en compétition comme sur la route en
16:44 électrique, par contre pour répondre à cette question en totalité, les motards ne sont
16:52 pas forcément très favorables à cette mesure, parce que la culture custom, la culture motard,
16:58 c'est un moteur qui fait oui, qui a l'odeur de l'échappement, donc voilà, effectivement
17:04 l'électrique ça se développe aussi, mais clairement les gens ont beaucoup de réserve
17:12 déjà sur l'autonomie de la moto et aussi sur le recyclage des batteries, parce que
17:18 ça crée aussi forcément une pollution, et je pense que même pour les voitures ça
17:22 va générer de la pollution.
17:24 Ça on n'en parle pas assez, mais le recyclage des batteries va être aussi...
17:29 - Ah bah ça on en parle souvent plutôt, c'est un peu le sujet d'ailleurs.
17:32 - Ça va être aussi un problème.
17:34 - Voilà c'est plutôt le sujet principal d'ailleurs, c'est le recyclage des fameuses batteries.
17:37 - C'est plutôt le remplacement de la batterie.
17:39 - Alors sur le rétrofit, quand on parle de rétrofit, on pense souvent à changer un moteur
17:44 thermique avec un véhicule électrique, c'est effectivement le rétrofit qui est le plus
17:47 homologué, et c'est marginal, et Yves là-dessus a complètement raison, c'est quand même
17:52 assez marginal parce que le coût est quand même important et c'est une profonde transformation.
17:56 - Mais il n'est pas définitivement homologué, on peut aussi revenir à la formule thermique
18:00 aussi, c'est ce qui est mis en avant.
18:01 - Après il y a d'autres solutions en rétrofit, il y a le GPL qui commence à avancer, je
18:06 sais qu'il y a des gens qui travaillent là-dessus, et ça va bientôt sortir même sur le diesel,
18:10 ce qui est une nouveauté, et ça sortira dans pas longtemps, mais il y a aussi ce qu'on
18:14 pourrait appeler du rétrofit qui est beaucoup plus facile à mettre en place, c'est le
18:17 bioéthanol, c'est un boîtier éthanol.
18:19 - Tout le monde semble d'accord et pourtant ça ne prend pas.
18:23 - Alors ça fonctionne au niveau du montage, parce qu'effectivement le carburant est moins
18:26 cher, pour l'instant ça ne haut de grade pas la vignette, c'est-à-dire si vous avez
18:30 une vignette 2 ou 3, vous ne pouvez pas haut de grade la vignette.
18:33 Par contre les fabricants de boîtiers, il y en a deux principalement en France, je ne
18:37 ferai pas forcément de pub mais il y en a deux, ils essayent de faire passer le moyen
18:42 de faire haut de grade ces vignettes Créterres qui leur permettraient de passer par exemple
18:45 d'une 3 à une 1.
18:46 - Ce qui est logique puisqu'on pollue moins et c'est un degré de pollution.
18:49 - Bien sûr, et puis en plus de ça, ça aide un petit peu moins à déminérer les fossiles
18:52 parce que, évidemment, dedans il y a l'éthanol, donc ça serait une bonne solution.
18:56 Mais pour l'instant, il faut homologuer tout ça et on a un temps long technologique qui
19:02 est beaucoup plus rapide finalement par rapport à la politique.
19:05 - Allez 0826-300-300, on a un auditeur qui a envie de réagir, Eric qui nous appelle
19:09 du Cap Ferret, bonjour Eric.
19:11 - Oui bonjour.
19:12 - Alors vous Eric, vous êtes passionné d'automobile mais vous êtes aussi concerné par la cause
19:17 écologique, donc on a envie d'avoir un peu votre opinion sur tout ce que vous venez d'entendre
19:21 tout bêtement.
19:22 - Je vis aussi en tant que qualité de motard.
19:25 - Ah ok.
19:26 - Voilà, donc je suis assez sensible à votre discours.
19:30 Je crois que le problème, il a été évoqué par bon nombre de vos membres si vous voulez,
19:36 c'est bien beau si vous voulez, on essaie de faire quelque chose en essayant de diminuer
19:40 la pollution mais on raisonne avec un paramètre hors économie, ça a été évoqué dans votre
19:45 rubrique.
19:46 Comment on fait donc pour travailler en centre-ville parce que c'est bien le télétravail, l'ordinateur
19:50 etc.
19:51 Mais une fois par exemple que vous avez bouclé un projet, c'était mon métier, un projet
19:54 d'architecture avec l'écore d'état que l'on connaît à l'intérieur, comment font-ils
19:58 pour aller travailler en centre-ville avec leur véhicule ? Vous voyez ce que je veux
20:02 dire ? C'est quand même assez compliqué.
20:04 Après pour ce qui est de l'usager, on sait très bien aujourd'hui que ça a été évoqué
20:08 par votre interlocuteur là, il y a d'autres sources de production d'énergie pour les
20:14 véhicules qui sont en train de se mettre en place.
20:16 - Oui c'est par Fabrice Cotfrey.
20:17 - C'est une source assez sûre que je ne peux pas citer, que l'on avait la capacité aujourd'hui
20:22 à faire un mélange avec de l'hydrogène et du diésel qui diminuait la capacité de
20:28 consommation d'à peu près 20% sur le véhicule et qui avait l'avantage aussi d'absorber
20:33 si vous voulez les particules lourdes à la sortie.
20:36 Personne n'en parle pour l'instant, c'est à l'étude, c'est un bureau d'étude un peu
20:39 particulier mais ça existe.
20:41 - Mais les idées ne manquent pas parce qu'on entend parler de l'huile de friture, on entend
20:46 parler de comme ça, c'est comme s'il y avait des idées de tout le monde.
20:49 - On va faire des frites dans les voitures !
20:51 - Il faut aller à l'hydrogène vous dites vous.
20:54 - Mais bien sûr, l'hydrogène on sait très bien que c'est la bonne solution.
20:57 - C'est ce qu'il y a de mieux Fabrice Cotfrey ?
20:59 - Le problème c'est qu'il y a plusieurs solutions alternatives à la voiture, voiture ou moto
21:03 mais évidemment je connais plus le côté voiture.
21:06 Il y a des alternatives à la voiture électrique, il y en a deux qui ont été d'ailleurs officiellement
21:10 positionnées par l'Italie et l'Allemagne lors de ces décisions de la Commission Européenne,
21:15 c'est les carburants de synthèse, ça c'est une première chose.
21:18 Mais ce n'est pas des apprentis sorciers qui travaillent sur les carburants de synthèse,
21:21 parce qu'il faut quand même savoir que le premier équipementier mondial, Bosch,
21:24 travaille là-dessus, mais il y a aussi Siemens qui travaille là-dessus,
21:27 donc c'est quelque chose qui pourrait aller sur une nouvelle technologie
21:31 et qui sauverait le moteur thermique et sans en plus le renouveler,
21:34 donc sans en fabriquer d'autres.
21:36 - À suivre.
21:37 - Ça serait une bonne solution, ça c'est une solution alternative qui serait intéressante.
21:40 Et effectivement, il y a les biocarburants, c'est encore autre chose,
21:44 et je pense que l'impact aussi qui est très problématique,
21:48 il faut bien se poser la question sur le véhicule électrique,
21:50 c'est qu'aujourd'hui, 85% des batteries aujourd'hui sont fabriquées par l'Asie,
21:55 notamment la Chine, toute la chaîne de valeur de la voiture, de la batterie électrique,
21:59 c'est la Chine.
22:00 - Dans des conditions de droit de marque qui ne sont pas toujours très correctes.
22:03 - En plus, que ce soit en Afrique, parce que l'extraction des matières premières,
22:06 le raffinage, tout ça c'est fait en Chine, alors je sais qu'on va retorquer immédiatement
22:11 qu'en France on a des idées pour faire des usines en France,
22:15 sauf qu'il faut derrière toute la chaîne de valeur, c'est-à-dire les matières premières,
22:20 le problème c'est qu'en France on est un pays constructeur,
22:23 c'est-à-dire qu'on était dépendant du carburant, mais on était un pays constructeur,
22:27 on avait des équipementiers français.
22:29 - Donc il faut réindustrialiser et c'est le projet.
22:32 - Et là, le problème c'est qu'on devient dépendant de l'industrie en plus asiatique,
22:35 et ça, ça pose un problème.
22:36 - Allez, on continue cet échange passionnant et passionné dans pas longtemps,
22:41 restez avec nous chers auditeurs, vous êtes bien sur Sud Radio évidemment.
22:44 - On se lance, Judith, sur ce rôle des politiques publiques
22:48 dans le changement des habitudes de transport.
22:50 Sur la période, ça dure 3 ans, de 2016 à 2019, Santé publique France estime que
22:55 chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition
23:00 des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines.
23:03 La politique en faveur de la qualité de l'air nécessite des actions ambitieuses
23:07 au niveau international comme au niveau local, dans tous les secteurs d'activité.
23:12 Chacun a le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé,
23:17 c'est évidemment, mais ce n'est pas toujours simple à appliquer,
23:19 c'est évidemment ce que nous allons essayer de comprendre.
23:22 - Alors justement, on commence par vous évidemment, Fabrique The Good For.
23:26 - C'est gentil, sur ce sujet, c'est gentil, c'est énorme.
23:28 - Justement, il y a des obstacles d'options de solutions de mobilité plus écologiques,
23:34 notamment les transports en commun qui ne sont pas toujours en place,
23:38 les infrastructures qui ne répondent pas toujours aux besoins non plus, etc.
23:42 Alors, est-ce qu'il y a d'autres moyens justement de faire en sorte d'améliorer ces situations
23:48 et de faire en sorte de mettre un peu la voiture, en tout cas les moteurs thermiques de côté ?
23:53 - Alors, je réponds très rapidement sur les 40 000 morts prématurées par an
23:56 parce que c'est souvent la phrase qui arrive directement.
23:58 Bon déjà, ce rapport-là, la plupart des gens qui l'utilisent ne l'ont pas lu.
24:02 Donc c'est un rapport de Santé Publique France qui est sorti en 2016,
24:05 qui parle en fait de la pollution atmosphérique dans son ensemble.
24:08 Dans le rapport, il n'y a pas un seul moment où il y a marqué le mot "automobile".
24:11 C'est la pollution atmosphérique, donc les centres à l'achat,
24:13 les entreprises, l'activité humaine.
24:16 Et à chaque fois, on l'attribue à l'automobile.
24:18 Insupportable.
24:19 Donc ça, il faut arrêter avec ça, parce que...
24:21 Et en plus, c'est une espérance de vie qui serait réduite de quelques mois
24:24 dans un monde où on vit de plus en plus longtemps.
24:26 Et d'ailleurs, Christophe Béchut, ça fait partie des arguments pour l'assouplissement des EDFE
24:30 en disant "la qualité de l'air s'améliore".
24:32 Donc il faut quand même appuyer ça.
24:34 On ne peut pas dire "on va assouplir les EDFE parce que la qualité de l'air s'améliore"
24:38 et d'un autre côté nous remettre à chaque fois, dans la tête,
24:41 je suis un peu trivial pour les automobilistes,
24:44 que la qualité de l'air, c'est que l'automobile qui est responsable.
24:48 Ça, c'est faux.
24:49 Après, pour répondre à votre question, c'est-à-dire au niveau de la mobilité,
24:52 je l'ai déjà dit au début, c'est évident qu'on peut trouver des solutions alternatives.
24:57 Le seul problème, c'est qu'il faut que les solutions alternatives soient en capacité d'être crédibles.
25:02 Moi, je vois dans Paris ou dans d'autres villes,
25:06 il faut que les transports en commun soient suffisamment structurés.
25:09 Il faut... Regardez, on va prendre un exemple qui est très parlant.
25:12 La mobilité douce, ça faisait partie des solutions alternatives, notamment à Paris.
25:16 - Trottinettes, etc. - Voilà, parlons des trottinettes électriques.
25:19 Rappelez-vous, il y avait un vote des Parisiens.
25:22 Ça a été un bazar. Le vote des Parisiens, ça a été 89% des Parisiens
25:26 qui ont voté contre la trottinette électrique en libre-service.
25:29 Et d'ailleurs, ça va s'arrêter.
25:31 Donc, vous voyez, le seul problème, c'est qu'on veut, et ils ont raison,
25:35 avoir une multimobilité dans des grandes villes. Très, très bien.
25:39 Le problème, c'est qu'il faut que ça soit structuré.
25:41 Regardez, regardez, aujourd'hui, je prends toujours le cas de Paris,
25:43 mais dans d'autres villes, c'est pareil.
25:45 Les coronapistes, on les a transformés en éphémères permanents.
25:49 Donc finalement, c'est une véritable anarchie.
25:51 - C'est quoi ça, ce que vous dites ? Les coronapistes ?
25:53 - Les coronapistes. Par exemple, la rue de Rivoli.
25:56 Vous savez que maintenant, les voitures n'ont plus le droit de rouler.
25:58 A l'origine, elles ont été fermées à cause du corona.
26:01 Et derrière, elles sont restées fermées pour une question de mobilité.
26:06 Maintenant, il n'y a plus que les vélos qui peuvent les emprunter.
26:08 - Ce qui a été mis en place pendant le Covid a été poursuivu.
26:10 - Sauf qu'on a déplacé les véhicules.
26:12 Maintenant, c'est une véritable anarchie.
26:14 On avait les vélos, les piétons.
26:16 - Mais ça, c'est une politique de ville, en l'occurrence.
26:18 - Oui, mais les zones de faibles missions en font partie.
26:20 Et c'est ce qui fait l'argument pour essayer de réduire la place de la voiture dans ces métropoles.
26:26 Sauf que malheureusement, tout ça n'est pas suffisamment bien adapté.
26:30 - Alors, Yves Carrat, justement, pour rebondir sur ce que dit Fabrice,
26:34 finalement, quelle politique il faudrait mettre en place, publique,
26:39 pour prendre en compte les besoins, justement, des zones urbaines,
26:42 mais aussi des zones rurales, pour en arriver à une meilleure fluidité, en fait, de tout cela,
26:48 y compris avec les EDF, etc.
26:50 - Oui, alors déjà, au sujet de la pollution,
26:53 le chauffage au bois au 19e siècle et début 20e a tué des dizaines de milliers de personnes.
26:57 Donc, il n'y a rien de parfait.
26:59 Et je crois qu'il faut vraiment, pour revenir à l'automobile,
27:01 et pour revenir malheureusement à l'activité humaine,
27:05 on sera toujours générateur de pollution.
27:07 Toujours. C'est terrible, c'est malheureux.
27:09 - C'est une pollution parfaite.
27:10 - Mais voilà, c'est comme ça.
27:11 Avant, il y avait le chauffage au bois, ensuite il y a eu plusieurs autres choses.
27:14 Et l'automobile, en attendant peut-être que dans 100 ou 200 ans,
27:18 on ait quelque chose de parfait, générera toujours de la pollution.
27:21 Voilà. Vous savez, quand on a fait le vaccin, justement, pour le Covid,
27:26 il y avait bénéfice-risque.
27:28 Il y avait des risques, mais il y avait des bénéfices, des avantages.
27:31 Ben, la circulation, il y a beaucoup d'avantages et il y a un petit peu d'inconvénients.
27:35 On va réduire au maximum. Voilà.
27:37 - Il y a des solutions assez simples, Yves Carrat,
27:41 et j'ai l'impression qu'une nouvelle fois, beaucoup en profitent.
27:44 C'est assez simple de se séparer de sa voiture dans une ville.
27:49 C'est d'avoir un parking sécurisé, pas cher,
27:52 et qui vous permette de prendre les transports en commun.
27:54 Or, là, à partir de ce moment-là, sur les parkings,
27:57 il y a un business énorme qui est insupportable.
27:59 Ça commence par eux, la pollution de nos villes.
28:01 - Non, mais il ne faut pas opposer le mode de déplacement.
28:07 - Vous restez deux heures à un endroit, vous payez 15 euros,
28:10 vous faites ça tous les jours, vous n'y allez plus,
28:12 vous posez votre voiture, vous ne prenez plus le métro.
28:14 - Évidemment, et vous avez tout à fait raison,
28:17 on parle beaucoup de la circulation en ville,
28:19 mais en fait, il faut aussi parler du stationnement,
28:21 qui est de plus en plus cher.
28:22 Moi, j'ai passé quelques jours à Lyon,
28:24 je circule dans toute la France, tout au mois de juillet,
28:26 tout au long de l'année.
28:27 Ça devient de plus en plus cher.
28:29 Je rappellerai quand même qu'il y a des dizaines de milliers
28:31 de communes qui ne font pas payer le stationnement.
28:33 Elles s'en portent très très bien.
28:34 C'est aussi un petit peu la vache à l'aide.
28:36 Déjà, on empêche de circuler, mais quand on peut circuler,
28:39 il faut payer.
28:40 Oui, je suis tout à fait d'accord, le stationnement fait partie
28:43 du rejet de l'automobile dans certaines villes,
28:45 parce que c'est beaucoup trop cher.
28:47 Mais vous savez, c'est simple.
28:48 Je vais prendre un exemple très concret.
28:50 Pour une opération avec Racioteau, pour ne pas les nommer,
28:53 j'étais à Lyon quelques jours, j'étais chez des amis,
28:55 on a été au restaurant, mais on n'a plus en ville,
28:57 on n'a plus dans le centre-ville, on va en périphérie.
29:00 Donc c'est fini.
29:01 Et les commerçants disent "attendez, on est à -30°C".
29:04 Ben oui, on est à -30°C.
29:06 Alors justement, il y a aussi des bonus écologiques,
29:10 il y a des aides d'État.
29:12 L'État français, il offre deux principales aides financières
29:14 pour inciter à l'achat de véhicules peau polluants.
29:17 Le bonus écologique jusqu'à 7000 euros,
29:19 et la prime à la conversion qui peut atteindre 6000 euros.
29:21 Est-ce que ces incitations financières, finalement,
29:23 ce n'est pas aussi une bonne manière de faire changer
29:26 les choses un peu plus rapidement après ce GodFriday ?
29:28 Alors oui, ça c'est la théorie.
29:29 Le seul problème, c'est qu'on arrive à un constat aujourd'hui,
29:32 c'est que les véhicules ont énormément augmenté
29:34 en termes de tarification.
29:35 Il y a plusieurs raisons à ça, et l'inflation des pièces.
29:37 Déjà l'inflation des pièces, moi je le sais,
29:39 je suis vendeur de pièces d'étage automobile,
29:41 ça a pris 12% l'année dernière en moyenne.
29:43 Et puis toutes les évolutions technologiques,
29:45 l'électrification des véhicules, l'hybridation des véhicules,
29:48 forcément fait que le véhicule coûte du sang plus cher.
29:50 Les normes, qui sont de plus en plus restrictives,
29:52 on va bientôt avoir une norme au RECET qui va arriver,
29:55 qui va avoir des restrictions aussi,
29:56 même sur les particules de freinage.
29:58 Donc ça va être des technologies supplémentaires.
30:00 Donc tout ça, c'est des coûts supplémentaires.
30:02 Les bonus dont vous parlez,
30:03 les bonus, c'est que sur le véhicule 100% électrique.
30:06 Avant on avait l'hybride rechargeable qui était dedans.
30:07 Il n'y a plus sur l'hybride ?
30:08 Il n'y a plus sur l'hybride rechargeable.
30:09 C'est que sur le 100% électrique.
30:10 J'ai l'impression que contre l'hybride,
30:11 il y a aussi des combats menés.
30:13 Oui, ça on pourrait en parler, il n'y a rien de parfait.
30:15 On pourrait en parler, vous avez parlé de l'hydrogène,
30:16 on pourrait en parler aussi, il y a plein de...
30:17 Il faut bien tenir compte à 360 degrés, toutes les problématiques.
30:21 Le véhicule 100% électrique, on a des aides, oui.
30:23 Sauf que les aides aujourd'hui,
30:24 elles sont attribuées sur des véhicules
30:26 qui sont déjà 50% plus chers qu'un véhicule thermique.
30:28 Et quand on fait les aides aujourd'hui,
30:30 on les fait sur des véhicules qui peuvent être fabriqués en Chine.
30:33 Les grands gagnants du bonus aujourd'hui,
30:36 c'est les fabricants chinois de batteries.
30:38 Parce que dans les voitures électriques,
30:40 pour l'instant, c'est ou du chinois ou du coréen à 85%.
30:44 Et vous avez en plus tous les constructeurs chinois
30:46 qui sont en train d'arriver.
30:47 MG, Airway, BYD, BIDI.
30:53 Enfin bref, il y a plein de constructeurs chinois
30:55 qui sont en train d'arriver et qui bénéficient aujourd'hui
30:57 des bonus français au détriment de l'industrie européenne.
31:01 Donc je ne sais pas si vous vous rendez compte,
31:03 on est en train d'aider la Chine à s'installer en Europe
31:07 avec des constructeurs alors qu'on est un pays constructeur.
31:10 - Et pourquoi ? Pourquoi alors ?
31:11 - Donc c'est pour ça qu'Emmanuel Macron...
31:12 Parce qu'au début, ils ne s'en sont pas forcément rendus compte.
31:14 Emmanuel Macron s'en est rendu compte
31:16 et il veut faire une sorte de protectionnisme
31:18 comme aux Etats-Unis, parce que ça existe aux Etats-Unis.
31:20 Sauf qu'en Europe, on n'a pas forcément le droit de le faire.
31:23 Donc il va le faire sur un critère écologique
31:27 de la fabrication carbone du véhicule.
31:29 S'il a été fabriqué par exemple en Chine
31:31 avec de l'électricité charbon,
31:33 donc on va pénaliser ces véhicules-là.
31:35 Mais regardons encore dans le détail.
31:37 Vous avez aujourd'hui une voiture qui est accessible,
31:39 c'est la Dacia Spring.
31:40 Qui est une petite voiture, une petite citadine 100% électrique.
31:42 - À bas coût. - À bas coût. 22 000 euros.
31:44 C'est parfait, on peut avoir le bonus là-dessus.
31:46 C'est très bien.
31:47 Regardez où elle est fabriquée.
31:49 Elle est fabriquée 100% en Chine.
31:51 Et là, je ne parle même pas de la batterie.
31:52 - C'est pour ça qu'elle n'est pas chère.
31:53 - Voilà. Et donc c'est pour ça que tout à l'heure,
31:55 je l'expliquais, on veut récupérer notre industrie
31:58 avec 10 ans de retard avec la Chine.
32:00 - Il ne faut pas oublier que ce n'est pas chère en Chine
32:01 parce que la main d'œuvre est tout simplement beaucoup moins chère.
32:03 - Ça et en plus, ils ont toute la chaîne de valeur
32:05 de la voiture électrique, de l'extraction au raffinage.
32:07 Donc c'est bien ça le problème.
32:09 Donc il faut, pour un pays constructeur comme la France,
32:12 rattraper ce temps de retard.
32:13 Celui qui en parle le mieux, c'est Carlos Tavares.
32:16 Carlos Tavares n'arrête pas d'alerter sur le fait que les 2035...
32:20 - C'est pas le patron de Peugeot, c'est ça ?
32:21 - Voilà, c'est le patron de Stellantis.
32:22 - Stellantis, oui.
32:23 - C'est beaucoup plus large même que Peugeot.
32:24 - Peugeot, Citroën, DS, etc.
32:26 - Voilà. Et donc c'est un très très gros constructeur européen.
32:29 Et lui, il alerte sur le fait que ça va être un enjeu
32:32 sur lequel il va falloir se positionner.
32:35 Et attention, il y a une concurrence chinoise qui arrive,
32:38 qui était arrivée avec les batteries,
32:39 et qui arrive maintenant avec leurs propres véhicules
32:41 et qui sont beaucoup moins chers.
32:42 Donc si en plus on les aide avec des bonus aujourd'hui,
32:44 c'est insupportable.
32:45 Donc ça, normalement, ça devrait changer.
32:47 Mais il faut faire très attention à tout ça.
32:49 - Donc c'est pas un cadeau le bonus ?
32:50 - Bah c'est pas un cadeau bonus pour en tout cas l'industrie française.
32:53 - C'est pas un cadeau le bonus ?
32:55 - Il a tout à fait raison.
32:58 Le bonus, c'est artificiel, encore une fois.
33:01 C'est de la respiration artificielle quand on l'enlève,
33:03 parce que réellement, l'électrique va séduire,
33:06 il va continuer à avoir sa place, encore une fois.
33:08 C'est l'usage qui va imposer la technologie.
33:11 Quoi qu'on fasse, quoi que les politiques décident,
33:14 ce sera l'usage.
33:15 Vous savez, on parle par exemple, le thermique,
33:18 c'est 25% de rendement, d'accord ?
33:20 Alors ceux qui disent "ouais mais l'hydrogène c'est 40%
33:23 et la batterie c'est 80%",
33:24 je vais vous dire, on s'en fout.
33:25 Ce qu'on veut c'est l'usage.
33:27 L'hydrogène correspond à notre usage,
33:29 et je parie que l'hydrogène s'imposera
33:31 pour nos déplacements quotidiens,
33:33 pour les petites voitures.
33:35 - Donc c'est ça votre appel aujourd'hui Yves Carrat,
33:37 c'est que finalement l'hydrogène c'est la solution.
33:39 Et vous aussi d'ailleurs Fabrice Godefroy.
33:41 - Ce sera une des solutions, ce ne sera pas la seule.
33:44 - Mais qu'est-ce qui peut déclencher ?
33:46 - Juste encore une chose sur les voitures électriques.
33:50 Il y a des chiffres, plus de 9 personnes sur 10
33:53 qui achètent une voiture 100% électrique,
33:54 rechargent à la maison.
33:56 Donc ils ont déjà soit un parking équipé,
33:58 soit une maison individuelle.
33:59 Donc on est en CSP++,
34:01 ou alors éventuellement on est dans les campagnes.
34:03 Et puis quand je fais des milliers de kilomètres
34:05 au mois de juillet sur toutes les autoroutes,
34:07 le problème ce n'est pas la voiture électrique,
34:09 c'est la recharge.
34:10 On n'en sortira pas.
34:12 - Donc l'hybride c'est une solution,
34:13 sauf qu'il n'y a pas de bonus dessus.
34:15 C'est un peu le serpent qui se mord dans la queue.
34:17 - Très bien l'hybride rechargeable, quand on recharge.
34:19 - Qu'est-ce qui fera balancer sur l'hydrogène ?
34:23 C'est quoi le petit déclic ?
34:25 - Il y a plusieurs problèmes pour l'hydrogène.
34:27 Si on voit le côté écologique,
34:29 aujourd'hui 96% du hydrogène est fabriqué
34:31 avec de l'énergie fossile.
34:33 Il faut quand même le savoir.
34:34 Donc ce n'est pas forcément écologique.
34:36 On peut faire du hydrogène vert,
34:38 mais à base d'électricité décarbonée.
34:40 Le problème c'est que pour l'instant
34:42 ce n'est pas le cas aujourd'hui.
34:44 - Dès qu'on le trouve, ça peut lancer.
34:46 - Par contre ça risque de coûter encore plus cher.
34:48 Deuxième problème,
34:50 est-ce que vous savez combien d'aides rechargent
34:52 l'hydrogène en France ?
34:53 - Dixaines.
34:55 Aujourd'hui il n'y a que les taxis.
34:57 Il y a une marque à Paris de taxis
34:59 qui roulent avec des véhicules d'hydrogène.
35:01 Pourquoi ? Parce qu'ils ont une station d'hydrogène
35:03 à Charles de Gaulle, à Orly,
35:05 à Versailles et maintenant à Saint-Cloud.
35:07 Donc eux ils peuvent rouler à l'hydrogène.
35:09 Mais comment voulez-vous ?
35:11 On se plaignait sur les véhicules électriques
35:13 de ne pas avoir assez de bandes de recherche publiques.
35:15 Yves a complètement raison, il faut être électro-compatible.
35:17 Et pour être électro-compatible,
35:19 il faut avoir une bande de recherche chez soi.
35:21 Il faut avoir des bandes de recherche publiques.
35:23 On s'en plaignait parce qu'il n'y en avait que 100 000.
35:25 Bon, on a eu du mal à l'avoir.
35:27 On devait l'avoir en objectif pour 2021.
35:29 On l'a eu qu'en 2023, c'était un des problèmes.
35:31 Mais l'hydrogène, vous vous rendez compte ?
35:33 Le retard au niveau des recharges d'hydrogène.
35:35 Donc pour l'instant ça va être un frein quand même.
35:37 - Donc pas de solution miracle,
35:39 mais plusieurs solutions en même temps.
35:41 - Il l'a très bien dit Yves,
35:43 il faut la solution qui soit adaptée
35:45 à son typologie d'utilisation.
35:47 - De toute façon Yves dit toujours très bien.
35:49 - Fabrice et Yves, vous restez avec nous.
35:51 On continue juste à baisser ça.
35:53 Et vous aussi chers auditeurs, vous restez là.
35:55 0826 300 300, vous pouvez réagir évidemment sur Sud Radio,
35:57 la radio du Parc l'Ontarie. A tout de suite.
35:59 - Les vraies voix de l'été Sud Radio,
36:01 17h20, Frédéric Brindel,
36:03 Judith Beller.
36:05 - Allez, encore une petite dizaine de minutes ensemble
36:07 avec les vraies voix qui font rouler la France du jeudi.
36:09 Ça passe très très vite, ça y est, vous êtes prises de quitter.
36:11 - Je serais bien encore resté des heures.
36:13 - Nous sommes avec Fabrice Godefroy qui est expert mobilité
36:15 et environnement bénévole dans l'association 40 millions d'automobilistes
36:17 ou il est spécialiste des questions
36:19 environnementales. Et Yves Carac est porte-parole
36:21 de Mobilité Club France.
36:23 Voilà, avec nous aussi.
36:25 Également Stéphane Amard
36:27 qui est docteur en psychopathologie
36:29 et psychanalyse. Bonsoir.
36:31 - Bonsoir Stéphane Amard.
36:33 - Bonsoir. - Une référence,
36:35 Stéphane. Alors justement, Stéphane,
36:37 on a fait appel à vous
36:39 parce qu'il y a ces défis de la transition
36:41 aussi à digérer pour la jeunesse.
36:43 Les jeunes générations sont
36:45 de plus en plus conscientes des enjeux environnementaux
36:47 plus que nous, avouons-le,
36:49 et du changement climatique et de tout ce que ça
36:51 comporte, notamment celle de devoir faire face
36:53 à l'urgence écologique
36:55 et en même temps à l'éco-anxiété.
36:57 Un phénomène psychologique émergeant
36:59 lié aux préoccupations environnementales.
37:01 Alors quelles sont les stratégies
37:03 à adopter pour apporter du réconfort
37:05 à notre jeunesse et l'aider à
37:07 surmonter cette fameuse éco-anxiété ?
37:09 - Alors justement, on a un témoignage
37:11 de Sandra qui nous appelle du Vaucluse
37:13 0800 26 300 300, vous savez que vous pouvez
37:15 toujours réagir sur Sud Radio.
37:17 Bonsoir Sandra.
37:19 - Bonsoir Judith,
37:21 bonsoir Frédérique, bonsoir à tous.
37:23 - Alors Sandra,
37:25 vous avez des filles, des enfants
37:27 qui elles-mêmes ne veulent pas d'enfants
37:29 parce que pour elles
37:31 il n'y a pas de cohérence dans les propos, dans les actions
37:33 des responsables politiques et trop de
37:35 pollution, enfin bref, elles ont peur.
37:37 - Exactement, en fait j'ai deux
37:39 filles, une de 24 ans
37:41 une de bientôt 17 ans
37:43 et elles sont très claires dans leur discours
37:45 et d'ailleurs elles adoptent
37:47 des gestes écologiques
37:49 au quotidien
37:51 vraiment, elles ne veulent pas conduire
37:53 - Ah c'était ça ma question, est-ce qu'elles ont
37:55 une voiture ? - Non, pas du tout
37:57 et elles sont très
37:59 recyclage, économie
38:01 d'eau, d'électricité, etc.
38:03 Elles sont vraiment dans le move
38:05 de la tendance actuelle chez les jeunes
38:07 je pense qu'elles sont assez représentatives
38:09 nous on
38:11 rentre un petit peu aussi dans leur moule
38:13 c'est-à-dire qu'elles nous éduquent
38:15 c'est elles qui nous éduquent
38:17 c'est amusant d'ailleurs de voir ça
38:19 et elles passent dernière nous pour éteindre
38:21 les lumières, pour... - On coupe l'eau
38:23 si ça coule alors qu'on se lave les dents
38:25 - Exactement
38:27 - Vous avez une fille qui vous fait ça, c'est ça ?
38:29 - Bien sûr, mon fils aussi, bah oui
38:31 - Mais alors la chose la plus
38:33 qui ressort le plus
38:35 c'est encore ces espèces d'emballages
38:37 sur emballage, ré-emballage, etc
38:39 et ça
38:41 c'est vraiment terrible
38:43 et alors aussi la question moi
38:45 que je me posais et ce qui est
38:47 très anxiogène pour moi c'est que j'ai le sentiment
38:49 qu'on peut pas vraiment faire
38:51 grand chose puisqu'il semblerait
38:53 que la France
38:55 l'impact de la France
38:57 sur le climat aujourd'hui n'est que de 2%
38:59 - Oui donc c'est...
39:01 - Même si nous sommes
39:03 - 0,8 - Ah bah voyez y'a Fabrice Gautreau
39:05 qui vous dit que c'est pas 2% c'est 0,8
39:07 - C'est même pas, c'est 0,8%
39:09 des CO2 dans le monde
39:11 - Alors justement on vous a bien entendu
39:13 Sandra, on va faire réagir Stéphane Amart
39:15 je rappelle que vous êtes docteur en psychopathologie
39:17 et psychanalyste, Stéphane Amart
39:19 justement, comment est-ce qu'on fait
39:21 pour surmonter, aider
39:23 ces jeunes à surmonter cette éco-anxiété
39:25 est-ce qu'il faut informer, éduquer
39:27 justement, quelles sont les solutions
39:29 potentielles aujourd'hui ?
39:31 - Alors le problème c'est que
39:33 ces jeunes sont bien plus informés encore
39:35 donc c'est potentiellement
39:37 difficile de les éduquer
39:39 je pense qu'il faut
39:41 quand même pas négliger
39:43 l'impact de Greta Thunberg
39:45 qui elle-même était
39:47 une adolescente
39:49 qui est une jeune adulte maintenant
39:51 mais qui a quand même lancé tout un mouvement
39:53 et qui a
39:55 proposé finalement une figure d'identification
39:57 qui permet
39:59 à ces jeunes de
40:01 se lancer dans cette cause
40:03 je crois que la cause
40:05 en elle-même peut être une manière aussi
40:07 de liquider cette angoisse
40:09 tout en peut-être la renforçant
40:11 dans certains cas
40:13 je pense que
40:15 en effet ces jeunes adultes
40:17 sont
40:19 évolus dans une société qui est très anxiogène
40:21 d'une manière très générale
40:23 le discours
40:25 général en rajoute
40:27 souvent d'ailleurs
40:29 et puis on a tous ces événements
40:31 actuels, climatiques
40:33 qui viennent
40:35 attester d'une certaine manière
40:37 que l'avenir est potentiellement sombre
40:39 - Concrètement alors
40:41 ça cause quoi ?
40:43 Des inhibitions ? Tout à l'heure Sandra
40:45 nous disait que ses filles ne voulaient pas avoir d'enfants
40:47 il y a tout un tas d'actions
40:49 fondamentales qui sont totalement
40:51 inhibées ?
40:53 - Oui, en tout cas
40:55 ça crée en effet des positionnements
40:57 parfois un peu rigides
40:59 qui peuvent évoluer
41:01 il ne faut surtout pas oublier ça
41:03 en effet ça correspond
41:05 à une grande tranche
41:07 d'adolescents et de pré-adolescents
41:09 qui vont forcément
41:11 voir les choses
41:13 autrement d'ici quelques temps
41:15 sans perdre forcément ces valeurs
41:17 mais il faut aussi
41:19 restituer ça dans le contexte de l'orage
41:21 - Bien sûr, alors pour faire évoluer ça
41:23 justement Yves Carrat
41:25 sur la voiture en particulier puisque c'est ça aussi
41:27 qui nous intéresse ce soir, est-ce que mettre en avant
41:29 les avancées technologiques
41:31 de la transition et les avancées
41:33 technologiques globales autour de ce monde-là
41:35 comme on le fait depuis tout à l'heure, c'est pas aussi une solution
41:37 qui peut
41:39 détendre un petit peu cette jeunesse
41:41 un peu stressée quoi ?
41:43 - Oui mais comme je vous disais tout à l'heure
41:45 - Attendez Stéphane
41:47 allez-y, attendez, excusez-moi Stéphane
41:49 on laisse répondre Yves Carrat
41:51 - D'accord - Je vous écoute Yves Carrat
41:53 alors on a créé un climat anxiogène
41:55 et on a proposé du désespoir
41:57 plutôt que de l'espoir
41:59 et on aurait dû profiter justement
42:01 de ce moment un peu compliqué
42:03 on est plus de 8 milliards sur Terre pour dire
42:05 "bon bah écoutez on va se passer du pétrole, on va faire comme ça
42:07 et dans les 30 ans voilà où on ira
42:09 et on a une vraie perspective d'espoir
42:11 et non pas de désespoir
42:13 et je voudrais dire aussi qu'il faut qu'on soit
42:15 très lucide en France et même en Europe
42:17 sur l'impact qu'on peut avoir sur la pollution
42:19 je regardais un reportage pas sérieux sur Arte
42:21 il y a quelques jours
42:23 il parlait de l'Inde, l'Inde plus d'un milliard
42:25 d'habitants qui disait
42:27 dans ce reportage, les journalistes on peut leur faire confiance
42:29 j'ai pas vérifié, que l'Inde a
42:31 doublé, doublé sa consommation
42:33 de charbon sur les 10 dernières années
42:35 donc restons humbles et lucides sur l'impact
42:37 qu'on peut avoir, malheureusement, malheureusement
42:39 sur cette pollution mondiale - Stéphane Amart
42:41 qu'est-ce que ça vous inspire ça ?
42:43 - Je pense que ce qui est intéressant
42:45 c'est que tous ces jeunes aujourd'hui
42:47 se sentent impliqués
42:49 moi quand je suis confronté à des jeunes
42:51 comme ça, ça m'est arrivé il n'y a pas très longtemps encore
42:53 je dirais que
42:55 je les encourage à s'engager justement
42:57 parce que l'action c'est aussi
42:59 une manière de réduire l'anxiété
43:01 c'est-à-dire qu'on peut être
43:03 angoissé et attendre que ça se passe
43:05 et puis ça peut être aussi un formidable
43:07 ressort pour agir
43:09 pour participer à l'information
43:11 justement, parce qu'encore une fois ils sont très informés
43:13 et en effet
43:15 nous sommes tout petits
43:17 par rapport à l'échelle mondiale
43:19 de la pollution et de l'implication dans cette cause
43:21 - Fabrice Gadfroid, est-ce que finalement
43:23 privilégier les transports durables ou l'achat d'occasion
43:25 pour une voiture, pour une première voiture
43:27 c'est pas une solution ?
43:29 - Il y en a certains qui ont totalement cette démarche-là
43:31 c'est-à-dire qui partent du principe que
43:33 de garder sa voiture le plus longtemps possible
43:35 de l'entretenir le plus longtemps possible
43:37 c'est-à-dire de ne pas la mettre à la casse
43:39 de ne pas créer une obsolescence programmée
43:41 et au contraire, parce que les EDF c'est ça
43:43 c'est une obsolescence programmée politique qu'on est en train de mettre en place
43:45 et de garder sa voiture le plus longtemps possible
43:47 ça serait aussi une solution alternative
43:49 après pour rebondir sur ce que j'entends là
43:51 - Par rapport à la jeunesse
43:53 - Ouais, par rapport à la jeunesse
43:55 on a beaucoup de lanceurs d'alerte aujourd'hui
43:57 alors Greta Thunberg qui était effectivement
43:59 la tête de pont des lanceurs d'alerte
44:01 je pense qu'aujourd'hui
44:03 on a tous conscience du réchauffement climatique
44:05 et je pense qu'il ne faut pas être climato-sceptique sur le sujet
44:07 mais ce qu'on aurait besoin aujourd'hui
44:09 c'est plutôt des lanceurs de solutions
44:11 et d'alternatives, et c'est ce qui nous manque un petit peu
44:13 aujourd'hui, c'est à dire qu'on est toujours en train de remettre en question
44:15 ce qui se passe
44:17 alors c'est clair, les jeunes passent peut-être moins leur permis
44:19 prennent moins la voiture
44:21 par contre ils passent leur journée sur internet
44:23 sur les réseaux sociaux
44:25 et c'est aussi une source de pollution
44:27 les data centers, etc
44:29 donc il faut bien regarder un peu tout ça
44:31 - Yves Carrat n'est pas d'accord ?
44:33 Les jeunes sont toujours accros à la voiture ?
44:35 Yves ?
44:37 - Alors, les jeunes, on passe le permis un petit peu plus tard
44:39 mais il y a toujours autant de personnes
44:41 qui passent le permis dans une année
44:43 et donc on le passe un peu plus tard
44:45 parce qu'il y a plus d'urbains et que ça coûte cher
44:47 et qu'on fait peut-être des études
44:49 mais il y a toujours autant de permis qui passent, d'autant de jeunes
44:51 qui passent le permis
44:53 et on a toujours autant besoin de la voiture, ça on le sait
44:55 même si c'est un petit peu moins vrai en ville maintenant
44:57 - Donc finalement, la solution
44:59 Stéphane Amart, pour ceux qui souffrent d'une éco-anxiété sévère
45:03 c'est d'être suivi par un professionnel tel que vous aussi
45:05 - Oui, bien sûr
45:07 parce que, bon
45:09 souvent, ce qu'il y a derrière cette
45:11 manifestation spécifique
45:13 c'est une
45:15 angoisse assez classique
45:17 dans cette période de la vie
45:19 c'est une manière d'exprimer
45:21 une angoisse qui est
45:23 propre à cette période
45:25 toutes les questions de vie et de mort se rejouent
45:27 à l'adolescence et sachant que l'adolescence
45:29 commence de plus en plus tôt
45:31 et termine de plus en plus tard
45:33 donc, en effet
45:35 quand ça devient un problème
45:37 et l'entourage peut peut-être aider
45:39 à le percevoir que c'est un problème
45:41 grâce à votre coup
45:43 de consulter et de remettre les choses
45:45 un peu à leur place
45:47 - Est-ce que cette jeunesse aussi choisit
45:49 les bonnes informations parce qu'il y a
45:51 le phénomène des réseaux sociaux
45:53 là également, il y a l'éco-anxiété
45:55 qui s'auto-entretient avec ces réseaux sociaux
45:57 - Oui, tout à fait
45:59 Philippe... - Frédéric
46:01 je suis colorant par exemple, Philippe
46:03 - Non, non, c'est pas moi
46:05 - Ça n'existe pas
46:07 - Oui, oui, bien entendu
46:09 mais ça rejoint, c'est un phénomène
46:11 là qui dépasse la question
46:13 en effet, les réseaux, on va chercher
46:15 en général l'information qui nous arrange
46:17 et mieux que ça, maintenant l'info
46:19 qui nous arrange arrive à nous beaucoup plus
46:21 c'est-à-dire qu'il y a ce système là maintenant
46:23 qui font que, bien entendu
46:25 on est un peu enfermé
46:27 dans ces croyances, dans ces certitudes
46:29 parfois, et ça c'est un problème
46:31 en effet
46:33 - Eh bien, sinon, le rapport à la voiture
46:35 de cette jeunesse justement, pour finir un peu là-dessus
46:37 parce que c'est quand même notre
46:39 le sujet du jour
46:41 est-ce qu'effectivement les jeunes
46:43 consomment toujours autant de voitures et quelle est
46:45 la première consommation aujourd'hui ? Vous le savez à peu près
46:47 Fabrice Godefroy ? - Le problème
46:49 c'est que, alors Yves l'a dit, il y a toujours autant
46:51 de permis, on le passe un peu plus tard, mais
46:53 le souci, rappelez-vous, quelle a été votre première voiture
46:55 quand vous avez passé votre permis ?
46:57 Est-ce que vous vous rappelez ? C'était une voiture d'occasion
46:59 forcément - C'était celle des parents qu'on nous prêtait
47:01 - Voilà, une voiture d'occasion, donc c'est des voitures
47:03 qui, par les zones de faibles missions, n'auraient plus
47:05 le droit de rouler. Donc vous parlez des jeunes
47:07 aujourd'hui, quelqu'un qui passerait son permis, s'il achète une vieille
47:09 voiture, parce qu'il n'a pas les moyens de s'acheter une voiture
47:11 moderne, il ne peut plus rouler
47:13 Donc, il faudrait qu'il s'achète une voiture
47:15 neuve, c'est pas possible, donc il y a aussi
47:17 ce frein - Et c'est quoi la solution alors ? - La solution
47:19 c'est qu'on soit un petit peu plus pragmatique
47:21 qu'on ne mette pas la charrue
47:23 avant les bœufs, qu'on fasse des restrictions
47:25 à partir du moment où il y a des atteintifs
47:27 pertinentes, qui fonctionnent
47:29 Moi, vous voyez, ça me rend dingue
47:31 l'histoire des trottinettes électriques
47:33 qui ont un libre-service, ça me rend dingue à Paris
47:35 parce que ça aurait pu fonctionner, il y a des gens
47:37 qui ont été salariés, il y a des entreprises qui sont arrivées
47:39 ça a été une véritable
47:41 anarchie, une véritable catastrophe
47:43 et finalement, Anne Hidalgo, qui était son symbole
47:45 la trottinette électrique de la mobilité douce
47:47 elle fait un vote, 89% des parisiens
47:49 ont voté contre, donc vous voyez bien
47:51 - Je crois que ça aurait fait pareil dans n'importe quelle ville
47:53 un compte tenu à Bordeaux, à Lyon, etc.
47:55 - Oui, parce que le problème, c'est qu'on n'a pas organisé
47:57 on a mis une multimobilité
47:59 les voitures, les piétons, les vélos
48:01 les trottinettes, sans aucune
48:03 organisation - Et sans que personne
48:05 ne respecte le code de la route
48:07 - Merci, merci
48:09 ce sera le mot de la fin, Fabrice Godefroy
48:11 merci d'être venu, je vous rappelle que vous êtes
48:13 expert en mobilité, je vous le rappelle pas à vous
48:15 parce qu'a priori, vous savez ce que vous faites
48:17 - Vous nous en souplez
48:19 - Vous êtes bénévole dans l'association 40 millions d'automobilistes
48:21 et vous êtes spécialiste des questions environnementales
48:23 merci Yves Carrat, vous êtes porte-parole
48:25 de Mobilité Club France
48:27 merci aussi de votre
48:29 venue aujourd'hui, Stéphane Amart, je rappelle que vous êtes
48:31 docteur en psychopathologie et en psychanalyse
48:33 merci à tous
48:35 les trois, merci à vous
48:37 les auditeurs de Radio
48:39 d'être présents au rendez-vous, on est encore là
48:41 demain, les vrais voix reviennent - C'est la musique
48:43 maintenant, c'est la musique avec le loft
48:45 d'Yvan Cujouz qui reçoit ce soir
48:47 Vincent Niclot, à demain

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