Philippe Sébi : "La récolte de Framboise se porte mieux cette année"
Avec Philippe Sébi, cultivateur et producteur de framboise à la ferme du Gnigue
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##LES_LEVE_TOT-2023-07-27##
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Transcript
00:00 11 sur Sud Radio et notre lefto ce matin est producteur de framboises cultivées dans sa ferme
00:04 depuis plus de 50 ans. On est en plein coeur des Landes à Bayus sous Biran, c'est au sud de Mont-de-Marsan.
00:09 Des fruits dont la qualité a été reconnue par le Collège Culinaire de France. Il va tout nous
00:13 expliquer, nous dire ce qu'ils ont d'exceptionnel. C'est Philippe Séby qui est avec nous. Bonjour Philippe.
00:17 - Bonjour. - Bonjour Philippe et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Effectivement c'est la
00:23 période des framboises, on est en plein dedans. Racontez-nous un petit peu comment se passent vos
00:28 récoltes cette saison. J'imagine que vous avez un emploi du temps bien chargé. - Tout à fait.
00:33 Disons qu'on commence à se lever le matin à bonheur. Si on a ramassé la veille, c'est 4h du
00:38 matin et on va se ramasser le frango et on va livrer nos clients sur la côte landaise.
00:44 Au retour, on retrouve nos jeunes collaborateurs, nos collaboratrices surtout, pour récolter
00:52 toute la journée. - Vous avez combien de collaborateurs, de collaboratrices justement pour
00:58 effectuer ces récoltes ? - On se retrouve une dizaine au maximum avec mon fils. - Pas trop difficile de
01:04 recruter, on sait que c'est un peu les difficultés sur certains secteurs. - Ça dépend des périodes, mais
01:09 bon parce que nous on ramasse à peu près sur cinq, six mois de l'année, quand même, depuis fin mai jusqu'à
01:14 début décembre, avec plus ou moins de personnel. Mais bon en principe on essaye de
01:20 travailler avec des travailleurs locaux et certains nous sont fidèles depuis plus de 25 ans déjà.
01:24 Il y a un petit groupe qui s'est créé et c'est vrai qu'on essaie de garder
01:31 beaucoup de liens sociaux dans l'équipe. - C'est important avec une bonne ambiance aussi.
01:35 La saison dernière, on le sait, ça a été un petit peu compliqué pour cette année. Comment ça se
01:41 passe du côté de la framboise ? - L'année dernière, on a été fortement impacté par les fortes
01:45 températures. On a perdu pas mal de poids moyen au niveau de chaque framboise, dû à la sécheresse. Cette
01:51 année ça se passe beaucoup mieux, on a des températures bien plus basses, surtout dans notre
01:55 région, côté sud-ouest. C'est un temps qui est beaucoup plus propice à la récolte et à la
02:01 maturité des fruits. Par contre on n'est pas bousculé, les fruits mettent un peu plus de temps à
02:04 mûrir, mais ce qui est meilleur pour la qualité. - Avec des framboises que vous cultivez sous
02:10 serre, c'est une évolution que vous avez mise en place ? - Si vous voulez, on produit des framboises
02:16 depuis 1965 sur la ferme. C'est mon père qui avait commencé ça à titre un petit peu
02:22 comme un aventurier. Moi j'ai repris en 84, je me suis associé avec lui, maintenant il y a mon
02:29 fils qui s'est associé avec moi il y a deux ans. Au fur et à mesure, des années, on a progressé
02:34 dans l'évolution de la production. On a cultivé en terre jusqu'en 2009 et après on nous a vu
02:41 beaucoup de problèmes de champignons dans le sol, ça fait que les racines des framboisiers
02:46 pourrissaient régulièrement, on n'arrivait plus à produire. Pour s'affranchir de ces champignons,
02:52 j'ai réfléchi à produire en pot, si vous voulez, et aujourd'hui on produit dans des pots de 10-12
03:00 litres et dans de l'écorce de perles maritimes compostées. Les plantes poussent très bien,
03:04 l'écorce vient de la région, de l'Andiraz. C'est un produit local qui est 100% recyclable et
03:12 certifié Écolabel européen, donc il n'y a pas de souci de ce côté-là, tout se passe très bien,
03:16 les framboises s'épanouissent et les cerfs servent uniquement à protéger des intempéries.
03:21 - Et on le voit, le résultat est là, en tout cas pour vos framboises qui rayonnent sur l'ensemble
03:26 du territoire, vous fournissez un certain nombre de chefs de la région, c'est ça ?
03:30 - Oui, on en fournit pas mal, disons. C'est difficile de les citer tous, mais on en fournit
03:36 pas mal. - En tout cas, c'est un bon indicateur sur la qualité de vos framboises.
03:39 - On essaye. Après, c'est eux qui valident. Nous, on produit, ils valident et après ça se passe
03:46 bien. Je dirais que beaucoup de chefs sont devenus des amis et on a de très bonnes relations.
03:51 - Avec un échange aussi qui se fait avec les chefs, c'est ce qui est intéressant
03:56 également dans le métier, j'imagine ? - Tout à fait. On a un échange de confiance,
04:01 déjà. Et après, souvent, la mise en relation s'était faite entre le Collège Culinaire de France en 2016,
04:09 ce qui a facilité un petit peu le contact. Et ça nous a permis un petit peu d'évoluer,
04:17 on était en attente de ce qu'attendait les chefs, surtout. Et nous, on a progressé,
04:22 parce que si on reste tout seul dans son coin, on ne progresse pas. Donc, il faut aller au contact
04:26 des clients et ce qui nous permet de savoir la qualité du fruit qu'ils veulent. Des fruits
04:31 gustatifs, des fruits mûrs, c'est la base de la production. - Avec de la vente directe que vous
04:37 faites par ailleurs, Philippe, bien sûr. Alors, vous avez aussi quelques déclinaisons de la
04:43 framboise au menu, du gin framboise, c'est dingue. Et puis, vous avez mis au défi votre fils aussi de
04:49 faire un sirop de framboise, il paraît que ce n'est pas si facile à faire, c'est ça ? - Tout à fait.
04:53 - Ce n'est pas un cadeau à votre fils ? - Non, je n'ai pas fait un cadeau, mais bon, il est jeune,
04:57 il est motivé. On travaille depuis début juin, on s'était dit qu'il faudrait qu'on fasse un sirop de
05:02 framboise. On a beaucoup de gens qui viennent à Eugénie-les-Mers faire la cure et donc qui
05:08 viennent acheter des framboises à la maison. Les gens nous disent, ils arrivent l'été avec leurs
05:12 enfants, leurs petits-enfants, ils disent "ah, vous n'avez pas du sirop de framboise ?" Bah, je dis "non,
05:15 on n'en a pas". On y réfléchit, cette année, on s'est dit "elle avait les premières framboises,
05:19 on va essayer d'en faire". Bon, ça n'a pas été facile. Alors, on s'est fait aider, évidemment,
05:23 par quelques chefs, voilà, on a toujours quelques bonnes relations, qui nous ont aidé à progresser.
05:28 Tous nos produits, à fin de compte, ils n'ont pas dû au hasard, c'est dû à des relations,
05:32 des rencontres. Voilà, on a fait des pickles de framboises, on a fait un gin framboise même de
05:36 Bouddha parce que j'ai une collection de l'agrumes sur la serre, tout au modeste. Voilà, bon, mais moi,
05:41 j'aime ça, je trouve la main de Bouddha assez magique et donc je ne me suis pas associé,
05:45 j'ai rencontré une personne qui est douée dans la sommellerie et le monde de la mixologie, voilà.
05:52 Et voilà, et donc on a porté un petit projet ensemble, il m'a aidé, il m'a fait rencontrer
05:56 un distillateur et on a dit "il est de la framboise, de la main de Bouddha" et on a créé un gin
06:00 framboise main de Bouddha avec pas mal d'une complexité d'arômes derrière qui pèse énormément.
06:07 - Philippe Sébille, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, c'était important de vous
06:12 mettre à l'honneur aussi parce qu'un chiffre pour conclure sur les framboises commercialisées en
06:17 France, seulement 13% sont d'origine française, c'était important en l'occurrence de valoriser
06:22 aussi votre savoir-faire et ce métier que vous faites Philippe Sébille, un grand merci. Cultivateur,
06:28 producteur donc de framboises à la ferme de NIG, nous sommes à Bayeuse-sous-Biran dans les Landes.
06:33 Merci à vous et bonne journée. - Merci à vous, au revoir et bonne...
06:36 *Musique*