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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce matin, Arnaud Robinet revient sur la prochaine élection présidentielle.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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00:00 - 8h13, votre invité politique ce matin, Alexandre Arnaud-Robinet, maire horizon de Reims et président de la Fédération hospitalière de France.
00:07 - Bonjour Arnaud-Robinet. - Bonjour. - Vous êtes l'un des soutiens d'Edouard Philippe qui en a reçu un autre depuis la Nouvelle-Calédonie.
00:14 Emmanuel Macron estime que son ancien Premier ministre pourrait prendre son relais à l'Elysée en 2027. Comment il faut prendre ça ?
00:20 Edouard Philippe a pris ses distances avec Emmanuel Macron. - Vous vous en doutez, je ne peux être que d'accord avec le président de la République,
00:27 mais je dis
00:29 attention, même si Edouard Philippe, et je le souhaite pour la France, peut être le futur Premier ministre de la République,
00:35 Edouard Philippe n'est pas Emmanuel Macron, ils ne sont pas interchangeables.
00:38 Edouard Philippe a son expérience propre, c'est un élu local,
00:43 un homme d'état.
00:46 Aujourd'hui il reste encore quatre ans, de l'eau va couler sous les ponts, il faut travailler, il faut construire un programme, répondre à tant de défenses.
00:52 Donc
00:55 travaillons, et d'ailleurs nous sommes à l'attache, comme on dit, nous travaillons, l'équipe d'Horizon travaille aux côtés et autour d'Edouard Philippe.
01:00 - Alors c'est un ami, dit Emmanuel Macron d'Edouard Philippe, lorsque le président se dit soucieux justement qu'il y ait vraiment une suite à sa propre action,
01:07 Edouard Philippe président en 2027, lui donnerait-il raison sur ce point ? Certainement pas.
01:13 - Lorsque j'ai commencé la politique, je pensais que l'amitié était une notion très forte en politique.
01:23 L'expérience qu'il amène aujourd'hui me profite pour prendre aussi des distances et de la hauteur, je rappelle que
01:28 on a tous connu des amis de 30 ans il y a quelques années, on a vu comment ça s'est terminé.
01:33 - Edouard Belladur, Jacques Chirac.
01:34 - Voilà, Edouard Philippe a une ambition, il faut qu'il trace son sillon, nous sommes à ses côtés
01:39 et nous allons bâtir un programme qui doit répondre aux attentes des français et sans tabou, c'est-à-dire il faut prendre à bras le corps tous les sujets,
01:47 que ce soit la sécurité, l'ordre, et je rappelle que d'ailleurs Edouard Philippe, dès octobre
01:51 2019 lors de la création d'Horizon, a eu cette phrase "remettre de l'ordre dans les comptes mais remettre de l'ordre dans la rue".
01:58 - L'école également, Edouard Philippe prépare un livre sur l'éducation à la rentrée.
02:02 L'école, il le dit, c'est le sujet le plus important
02:05 et le plus urgent, là aussi sans doute pour se démarquer de la politique actuellement menée, Arnaud Robinet.
02:10 - L'éducation c'est la mer des batailles et on le voit depuis
02:12 les différentes crises que nous avons traversées, on voit que l'école est en souffrance, l'éducation est en crise,
02:21 et que si nous voulons préparer une société de demain, il faut agir dès le début, donc ça passe par l'éducation.
02:25 Alors je ne sais pas si l'éducation est un sujet
02:27 marquant par rapport à
02:30 Emmanuel Macron, mais en tout cas c'est une des priorités d'Edouard Philippe, c'est un sujet qui le passionne et qui nous passionne tous.
02:36 Je rappelle d'ailleurs que un des premiers déplacements d'Edouard Philippe au moment de la création d'Horizon était à Reims sur l'éducation,
02:41 pour justement un peu
02:44 jauger et juger
02:45 les mesures qu'il avait prises en tant que Premier ministre, en ce moment le dévouement des classes, etc.
02:48 En tout cas il a toujours été très attaché à l'éducation, c'est un sujet qu'il passionne.
02:53 - Edouard Philippe, l'un des hommes politiques
02:54 préférés des français, l'un des plus populaires.
02:57 On a senti le dégassement chez lui, la question de savoir s'il serait oui ou non candidat en
03:01 2027, il la prépare sa candidature Arnaud Robinet.
03:04 - On connaît tous Edouard Philippe, il a un timing, lui seul sait quand est-ce qu'il sortira du bois.
03:09 - Je vois sourire.
03:09 - Mais oui, parce qu'à un moment, voilà, c'est l'homme politique
03:12 préféré des français, du moins qui a une popularité la plus importante,
03:16 mais vous savez, il ne faut pas tomber dans le syndrome Juppé non plus, donc
03:19 il faut qu'Edouard Philippe soit aussi présent, qu'il prenne la parole à des moments bien précis,
03:24 qu'il prenne de la hauteur bien évidemment, ne pas rentrer dans ce
03:28 j'irais dans cette bouillabaisse de poétique politicienne telle qu'on peut la voir et l'entendre
03:33 aujourd'hui, mais vraiment il faut travailler, il faut se préparer,
03:37 il y a un travail de fond qui doit être mené et je vous le dis, nous sommes à ses côtés, nous travaillons
03:43 avec lui, autour de lui pour
03:45 préparer un programme.
03:47 - Bien. Le patron de la police nationale, Frédéric Vaud, estime qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison,
03:53 soutient donc au policier de la BAC de Marseille, placé en détention provisoire pour des soupçons de violence.
03:58 Est-ce que vous partagez ses propos du patron de la police ?
04:01 - Peut-être qu'il l'a mal dit, mais vous savez, moi je suis chef d'une administration et donc aussi d'une police municipale, et quand on est chef
04:07 d'une administration, on soutient ses hommes.
04:09 Il y a un mal-être et un malaise au sein de la police nationale, je dirais d'une manière générale, au sein des forces de l'ordre,
04:15 depuis 2015, depuis les attentats, les cris se sont
04:18 succédés, et moi en tout cas on me trouvera toujours derrière nos forces de l'ordre et je soutiens notre police.
04:25 - Nul en République n'est au-dessus de la loi, dit Emmanuel Macron, depuis la Nouvelle Calédonie,
04:29 ça fait du bien de l'entendre, mais la question c'est effectivement, oui ou non, un policier
04:33 doit-il aller en détention provisoire avant son procès ? - Les forces de l'ordre ont besoin
04:38 du soutien de leur chef, du PAN de la République, du ministre de l'Intérieur et de l'ensemble des élus.
04:43 Bien évidemment, certains s'amusent à opposer la police à la société française, telles que les
04:49 pseudopolitiques de la NUPES.
04:52 Emmanuel Macron
04:54 a raison en tant que chef de l'État de dire que nul n'est au-dessus de la loi, mais personne ne doit être en dessous
04:59 de la loi, et donc il faut faire extrêmement attention à ça. Mais je le dis, les forces de l'ordre doivent avoir notre soutien.
05:06 Depuis 2015, ils sont sur le terrain, ils nous protègent,
05:10 ils font un métier qui n'est vraiment pas facile. Moi, pour être à leur côté, à Reims,
05:14 auprès de la police municipale, mais également côté de la police nationale,
05:17 moi je ne peux que leur rendre hommage, donc soutien à nos forces de l'ordre.
05:21 - Vous attendez que Gérald Darmanin s'exprime ? Il garde le silence jusqu'ici ?
05:24 - Je pense que le ministre de l'Intérieur s'exprimera le moment venu, vous savez, je crois que Gérald Darmanin
05:28 a fait une bonne séquence au moment des émeutes, présent sur le terrain, à l'écoute de ces hommes et des femmes des forces de l'ordre.
05:35 Il prendra la parole le moment venu, quand il considérera que ce sera le bon moment, mais je ne doute pas
05:40 et personne ne doute du soutien du ministre de l'Intérieur à ces hommes et à ces femmes.
05:43 - Présent sur le terrain, il est venu vous rendre visite, Gérald Darmanin, le 3 juillet dernier, au début du mois, à Reims.
05:49 Reims est l'une des villes qui ont été particulièrement touchées par ces émeutes urbaines.
05:53 Arnaud Robinet, est-ce que vous partagez les enseignements que tire Emmanuel Macron
05:57 de ces émeutes ? Remettre de l'autorité, du régalien à tous les étages, école, police, parents ?
06:03 - Bien évidemment, vous savez, il y a un discours que je ne peux plus entendre, c'est le discours de victimisation, les quartiers sont abandonnés.
06:10 Si je prends Reims, 45% de logements sociaux,
06:12 7 quartiers privataires de la ville, les plans en rue ont représenté un milliard d'euros d'investissement dans notre ville.
06:19 Derrière, c'est aussi des politiques de droit commun, des subventions, de l'accompagnement, des équipements culturels, sportifs, etc.
06:25 Aujourd'hui, c'est une minorité et qui fout le bord de l'expression. Donc oui, il faut être ferme, il faut remettre de l'ordre
06:31 et à Reims, j'ai pris une décision, j'ai signé une convention avec le procureur, avec le préfet, avec les bailleurs sociaux,
06:38 c'est-à-dire que toute famille qui gêne ou qui pourrit la vie de ses concitoyens dans un quartier, dans un immeuble,
06:44 avec des mineurs qui participent à des trafics de drogue, qui squattent des hauts-de-l'immeuble, on peut résilier les beaux,
06:50 ceux qui doivent partir, ce ne sont pas ceux qui vivent, je dirais, de façon la plus
06:54 la plus noble possible, c'est ceux qui doivent partir, ce sont ceux qui emmerdent les autres.
06:59 - Donc, ce que vous enseignez, quant à vous, les émeutes dans votre ville de Reims, Arnaud Robinet, c'est qu'il faut mettre de l'ordre et que de l'ordre.
07:05 C'est la bonne réponse, c'est la seule réponse ?
07:07 - Alors, vous savez, on doit marcher sur nos deux jambes.
07:09 Moi, je considère que la jambe qui correspond à la prévention, elle est extrêmement développée, du moins à Reims.
07:15 Et donc, il y a un moment, il faut qu'il y ait de l'ordre, il faut qu'il y ait du respect, l'ordre doit être rétabli.
07:21 - Vous partagez l'analyse d'Eric Ciotti, des Républicains, qui établissent un lien entre émeutes et immigration, Arnaud Robinet ?
07:28 - Je crois qu'il ne faut pas mettre la poussière sous le tapis, vous savez, il y a beaucoup de
07:32 de pervers politiques qui, depuis des années, ont voulu dissocier l'immigration à l'insécurité.
07:38 Force est de constater, même si je ne veux pas faire une généralité,
07:41 qu'il y a un lien, moi je l'assume, je le dis, et qu'il y a un problème peut-être
07:46 d'intégration dans notre pays. Il faut être beaucoup plus ferme sur l'immigration,
07:49 comme sur la sécurité et sur l'ordre.
07:52 - Arnaud Robinet, vous êtes aussi le président de la Fédération hospitalière de France. Le manque de moyens, criant cet été encore
07:59 dans les hôpitaux. Vous avez pu échanger déjà sur ces sujets avec le nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau ?
08:03 - Oui, j'ai échangé avec lui hier après-midi, et nous, que nous rencontrons
08:07 fin août pour faire un point sur l'ensemble des sujets,
08:09 le vrai sujet à la mer des batailles, c'est l'attractivité et la fidélisation dans l'établissement de santé.
08:14 Aujourd'hui, si des lits se font fermer, s'il y a un problème dans les urgences, c'est par un manque de personnel, par un manque de médecins,
08:19 d'infirmières et d'aides-soignantes. Il manque 20 000 personnes à l'hôpital public.
08:23 - On ferme des lits également, Arnaud Robinet ?
08:25 - Oui, mais c'est aussi un sujet qui est abordé par manque de personnel, c'est ça le sujet. Il manque 20 000 infirmières et aides-soignantes dans nos hôpitaux publics.
08:31 Je parle également des EHPAD, des établissements médicaux sociaux.
08:34 Donc c'est la mer des batailles, l'attractivité, et la Fédération de Pierre de France a fait un nombre de propositions à François Braune,
08:40 et que nous allons continuer à travailler avec le ministre Rousseau, bien évidemment, sur l'ensemble de ces sujets.
08:45 - Et là, on a une situation vraiment d'urgence, elle qu'il faut dire, qui se répète cet été.
08:49 Certaines zones touristiques, le patron du SAMU le dit, au bord de l'explosion. Il cite Marc Noiset, le cas très préoccupant de Saint-Tropez, par exemple,
08:57 mais il y en a beaucoup d'autres.
08:58 À Grenoble, on peut citer l'exemple des urgences de Grenoble, deux médecins pour 70 à 80 patients la nuit.
09:05 À Bordeaux, les urgences du CHU n'acceptent plus désormais les patients qui se présentent spontanément.
09:11 - Sur les urgences... - On est au bord de la rupture !
09:14 Vous savez, à chaque fois, l'hôpital public a su surmonter les crises, et on l'a vu depuis la crise de la Covid.
09:19 Et moi, le message que je veux faire passer aux Français, c'est dire qu'il n'y a aucune personne, aucun patient qui ne sera mis sur le côté,
09:26 et tout le monde sera pris en charge à l'hôpital public.
09:28 Mais le force du concept, c'est qu'il y a un manque de personnel, encore une fois, et le message que l'on peut faire passer,
09:33 c'est appeler le 15 pour être réorienté.
09:35 Aujourd'hui, il y a 20 à 30 % de patients sous urgences qui n'ont rien à y faire.
09:39 - Oui. - Appelez le 15. - On appelle le 15 d'abord.
09:41 - Appelez le 15 d'abord, ça facilitera la vie aussi bien des soignants, mais également des vrais patients qui ont besoin d'être pris en urgence.
09:48 - Vous vous alarmez vous-même, je crois, Arnaud Robinet, de la crise que traverse la psychiatrie en France.
09:53 Le besoin de prise en charge des troubles mentaux a explosé depuis le Covid, et les moyens ne suivent pas.
09:58 - La psychiatrie a toujours été le parent pauvre de la médecine en France.
10:02 Alors, plusieurs commissions de travaux ont été mises en place, bien évidemment.
10:07 Mais oui, c'est un cri d'alarme sur la psychiatrie. Encore une fois, manque de personnel, de médecins, d'infirmières, manque de moyens financiers,
10:14 manque de moyens également dans la modernisation de nos établissements.
10:18 Il faut avoir de fonds en comble, et moi j'appelle une politique interministérielle autour de la psychiatrie.
10:22 Ça concerne la santé, mais ça concerne aussi l'éducation, ça concerne également la sécurité, donc le ministère de l'Intérieur.
10:28 Donc oui, il faut un plan d'urgence concernant la psychiatrie.
10:31 - Merci Arnaud Robinet, maire d'Horizon de Reims, président de la Fédération Hospitalière de France.
10:36 et soutien d'Edouard Philippe. Merci à vous.