La prise de parole de Gabriel Attal à La Verrière pour son premier déplacement en tant que ministre de l'Éducation

  • l’année dernière
Gabriel Attal, actuellement ministre délégué au Budget, remplace Pap Ndiaye à l'Éducation nationale. Il fait son premier déplacement en tant que ministre de l'Éducation nationale ce vendredi 21 juillet à La Verrière dans une école prise pour cible lors des émeutes.

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Transcript
00:00 J'ai tenu à me rendre pour mon premier déplacement de ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse,
00:05 ici à La Verrière, dans un établissement qui a été touché, détruit,
00:11 par les émeutes qui sont survenues dans notre pays au début du mois.
00:16 C'était très important pour moi d'être ici,
00:19 puisque évidemment, les familles, les enseignants, les personnels de direction, les élus,
00:25 ont été traumatisés par ce qui s'est passé.
00:28 Je ne parle pas simplement des établissements qui ont été dégradés ou qui ont été détruits.
00:32 Le traumatisme, je crois, a concerné l'ensemble de la communauté éducative partout en France.
00:37 Parce que la République, c'est un bloc, et l'Education nationale, elle fait bloc.
00:42 Et quand il y a une attaque, quand il y a une brèche dans ce bloc,
00:46 c'est toute l'Education nationale et toute la République qui se mobilisent et qui est traumatisée.
00:51 Et donc c'était important pour moi d'être aux côtés des personnels, des directrices évidemment,
00:55 des élus locaux qui ont été particulièrement traumatisés par ce qui s'est passé.
01:00 Ça a été des scènes, ça m'a été décrit à l'instant, des meutes de désolation,
01:05 qui ont employé le terme de guerre civile, avec des géricales d'essence
01:09 pour alimenter des incendies sur des établissements scolaires,
01:13 des saccades pompiers empêchés d'intervenir par des barricades et par des pierres qui leur étaient jetées.
01:20 Il faut mesurer le traumatisme que c'est pour les habitants de ce quartier,
01:23 pour les élèves, pour les élus, pour les personnels de direction et pour les enseignants.
01:28 Moi je suis venu leur apporter mon soutien.
01:31 Je suis aussi venu leur dire que nous sommes là à leur côté pour avancer.
01:35 Derrière l'effroi, il y a l'espoir.
01:38 Et l'espoir il est né dès le lendemain de ces actes inqualifiables,
01:42 avec une mobilisation extraordinaire que je veux saluer,
01:45 des collectivités locales pour trouver des solutions.
01:48 L'espoir il est né aussi, je crois quand même, d'un rassemblement politique large,
01:52 républicain, autour de cet enjeu.
01:55 Je veux vraiment remercier le président du Sénat, Gérard Larcher, d'être à mes côtés.
01:59 L'espoir c'est évidemment les solutions qui vont être trouvées à très court terme pour les élèves,
02:04 évidemment les chantiers de reconstruction qui vont pouvoir démarrer.
02:08 Je rappelle qu'un projet de loi qui permet d'accélérer drastiquement
02:11 toutes les procédures de travaux de reconstruction
02:14 vient d'être adopté par le Parlement après avoir été adopté à l'unanimité au Sénat.
02:18 Et je salue à nouveau son président.
02:20 Il va permettre de réduire tous les délais sur des reconstructions à l'identique.
02:24 Là où les délais d'autorisation sont normalement de 6 mois, ce sera 6 semaines.
02:28 Il va permettre d'augmenter le taux de subvention pour les travaux.
02:32 Il va permettre d'assouplir un certain nombre de règles de marché public.
02:36 Tout ça pour qu'on puisse reconstruire, pierre après pierre, le plus rapidement possible.
02:41 Évidemment l'espoir doit s'accompagner d'une lucidité.
02:45 Les jeunes qui se sont comportés comme des voyous qui ont incendié ces établissements scolaires,
02:52 ça m'était dit à l'instant, certains d'entre eux probablement ont rendu dans ce quartier,
02:57 probablement fréquenté cette école.
02:59 Peut-être des petits frères, des petites sœurs qui sont scolarisés dans cette école.
03:03 Et donc évidemment que ça doit nous amener à nous interroger et surtout à agir
03:06 sur la question des droits et devoirs du citoyen à l'école,
03:09 sur la question du respect de l'autorité.
03:12 Et sur ce sujet-là, je serai extrêmement clair, extrêmement ferme.
03:16 Et je sais que j'aurai aussi sur ce sujet-là un très fort rassemblement politique
03:20 et l'ensemble de la communauté éducative à mes côtés.
03:23 En tout cas je veux vraiment remercier pour la très forte mobilisation
03:26 du maire Nicolas Dunville, du département de Pierre Bédié,
03:29 de la région Île-de-France avec Valérie Pécresse pour trouver des solutions.
03:33 Je me rendrai dans un instant à l'établissement, à l'école régionale du premier degré
03:37 qui va permettre d'accueillir les élèves qui étaient scolarisés dans ces établissements.
03:43 Est-ce qu'on sait à l'échelle nationale combien d'élèves sont touchés, privés de classe,
03:47 en tout cas même s'il a cessé les vacances ?
03:49 Est-ce que tous auront une solution à la rentrée, solution satisfaisante,
03:52 c'est-à-dire pas trop loin de chez eux ?
03:54 Le nombre d'établissements scolaires qui ont fait l'objet de dégradations
03:57 à divers niveaux est supérieur à 200 dans notre pays, autour de 250.
04:01 Il y a une dizaine d'établissements qui sont quasi intégralement détruits.
04:06 La verrière en fait partie, et pour lesquels évidemment il y a une mobilisation absolue.
04:11 Tous les élèves auront une solution de scolarisation pour la rentrée.
04:15 Mais moi, ce qui m'importe, c'est que cette solution soit viable, évidemment.
04:20 La consigne que je donne à mes services, c'est de se placer toujours du point de vue de l'élève et de sa famille.
04:26 Parce que du point de vue du ministère, on peut se dire
04:28 il y a une solution de scolarisation qui a été proposée,
04:30 enfin si elle est à une demi-heure à pied, il y a une question de transport qui se pose.
04:35 Si la cantine n'a pas la même tarification que dans l'établissement d'origine,
04:39 c'est évidemment un impact pour les familles.
04:41 Donc tout ça va être regardé au millimètre près pour trouver les solutions viables.
04:45 Il y aura un point de contact tout l'été pour les élus et les personnels éducatifs
04:50 au sein de mon ministère et la mobilisation sera absolue.
04:52 L'une des réponses, vous l'avez dit hier pendant la passation de pouvoir,
04:55 c'est de remettre l'autorité au cœur de l'école.
04:58 Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
05:00 Je pense que c'est un enjeu à réaffirmer tous, collectivement.
05:04 L'autorité, ce n'est pas simplement l'autorité en tant que telle d'une personne,
05:08 c'est l'autorité du savoir, c'est l'autorité aussi des règles de la République.
05:12 Les droits et devoirs du citoyen, ça veut dire quelque chose.
05:15 L'école, évidemment, elle a un rôle majeur en la matière,
05:18 évidemment les familles également.
05:20 Et donc sur ce sujet-là, j'aurai à avancer avec la communauté éducative,
05:24 avec les élus pour faire des propositions.
05:26 Avec des propositions d'ici la rentrée, dans les prochaines semaines ?
05:29 J'aurai l'occasion de m'exprimer à nouveau prochainement.
05:32 S'il y a d'autres questions ?
05:34 Quels sont les objectifs prioritaires que vous vous êtes fixés pour votre nouveau mandat ?
05:37 Je me suis exprimé hier à l'occasion de la passation de pouvoir.
05:41 J'aurai l'occasion de faire la traditionnelle conférence de rentrée,
05:44 au moment de la rentrée scolaire.
05:46 Je ne vais pas ici faire un discours programmatique, ce n'est pas l'objet.
05:50 Mais je me suis exprimé hier très clairement sur les objectifs,
05:53 je crois à la fois majeurs que j'ai fixés sur la question du respect de l'autorité,
05:57 mais aussi les objectifs très concrets,
05:59 notamment la question des remplacements de courte durée dans les établissements scolaires,
06:03 sur lesquels nous allons avancer,
06:04 le cadre de vie des élèves aussi, qui évidemment nous importe absolument.
06:09 Concernant la réforme du BAC, votre Présécesseur a promis d'aménager la réforme
06:14 pour éviter l'absentéisme qui est présent dès mars.
06:17 Quel est votre objectif à ce moment-là ?
06:20 Oui, ce qu'on a vu, c'est qu'après les épreuves de spécialité qui se sont tenues en mars,
06:24 il y a eu à la fois un taux d'absentéisme important dans ces matières,
06:30 et aussi une forme de démotivation pour ceux qui assistaient aux cours,
06:34 qui a été remonté par les enseignants.
06:36 On va devoir adapter les choses, en tirer des conclusions.
06:39 Là aussi, j'aurai l'occasion de m'exprimer au moment de la rentrée
06:42 pour dire clairement à la communauté éducative ce que nous avons décidé.

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