La hausse des factures est-elle incontournable pour assurer le train de vie des Français ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Catherine Euvrard, Michaël Sadoun, Philippe Spanghero et Gilbert Cette, professeur d’économie à la Neoma Business School, auteur de Travail et changements technologiques technologiques, De la civilisation de l’usine à celle du numérique chez Odile Jacob


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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-07-19##
Transcript
00:00 Voix de l'été Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
00:05 Il est 18h30 sur Sud Radio, chers auditeurs, et 18h30 c'est l'heure du coup de Projecteur
00:10 des vraies voix.
00:11 Et oui, les vraies voix qui sont ce soir Catherine Evras, Miquel Sadoun, Philippe Spanguero.
00:17 Et on vous rappelle aussi notre question du jour, chers auditeurs, on l'a vu, les prises
00:21 augmentent, électricité, santé, transport, alimentation.
00:23 Est-ce que cette hausse des factures, elle est incontournable pour assurer votre train
00:27 de vie, le train de vie des Français ?
00:29 Vous votez sur Twitter et puis surtout vous nous appelez au standard où de vous attend.
00:32 C'est parti !
00:33 0826 300 300
00:35 Le coup de Projecteur des vraies voix.
00:38 Le coup de Projecteur des vraies voix, 0826 300 300.
00:42 Alors, le coût de la vie, chers auditeurs, il peut être influencé par divers facteurs
00:46 tels que l'inflation, la situation économique du pays, la politique gouvernementale, l'évolution
00:50 des prix des premières matières et bien d'autres, des matières premières plutôt.
00:53 Il est important de noter que ces décisions politiques et économiques, elles peuvent
00:56 être complexes et qu'ils peuvent avoir différents points de vue sur la meilleure manière de
00:59 garantir le bien-être économique et social de notre pays.
01:03 Alors, qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
01:04 C'est du coup, effectivement, la question qu'on vous pose sur Twitter.
01:08 Et puis, on reçoit également Gilbert Cette, qui est professeur d'économie à la Neoma
01:12 Business School, auteur de "Travail et changement technologique de la civilisation de l'usine
01:17 à celle du numérique" chez Odile Jacob.
01:20 Bonsoir, Gilbert Cette.
01:21 - Bonsoir.
01:23 - Bienvenue.
01:24 - Eh bien donc, on va vous poser cette question.
01:28 Qu'est-ce que vous pensez, justement, de cette hausse globale des prix ?
01:32 Est-ce qu'elle est absolument nécessaire pour qu'on puisse garder tous notre train de vie ?
01:37 - Écoutez, la question est curieusement posée.
01:41 Nous payons plus cher certaines de nos importations, que ce soit des importations énergétiques,
01:46 que ce soit des importations de matières premières, de produits alimentaires, etc.
01:50 Cette hausse des prix des produits importés, il faut bien que quelqu'un la paye.
01:55 Voilà, c'est comme si je vous prends de l'argent dans votre poche, vous avez moins d'argent
01:59 à dépenser ensuite pendant vos vacances et pendant votre vie quotidienne.
02:03 Donc, qui peut payer, qui doit payer cela ?
02:07 Ça peut être les ménages d'aujourd'hui, c'est une baisse du pouvoir d'achat.
02:11 Ça peut être les ménages de demain, c'est une hausse du l'endettement public.
02:15 C'est comme si l'État se substitue aux ménages d'aujourd'hui pour payer la facture.
02:21 Et puis, si c'est les entreprises, les entreprises en ce cas-là investissent moins, emploient moins.
02:27 Et in fine, les ménages trinquent, si j'ose dire, très très fortement.
02:31 Donc, ce n'est pas la planète Mars qui va payer cette augmentation des prix de produits que nous importons.
02:38 C'est nous-mêmes en France, la même question en se posant dans d'autres pays,
02:42 qui devons trouver qui doit payer. Et en France, nous sommes le pays dans lequel
02:47 l'État, par son intervention publique, a pris le plus en charge cette augmentation du prix de produits.
02:54 Gilbert Sette, justement, ça a été l'objet d'une discussion à l'Assemblée nationale hier.
02:59 Il y a eu cette annonce des +10% sur la facture d'électricité à partir du 1er août.
03:05 Écoutez cette intervention du député Rassemblement National, Jordan Guiton,
03:09 qui interpelle le ministre de l'Économie.
03:12 Où est votre parole, Monsieur le ministre, lorsque vous annonciez qu'il n'y aurait pas de rattrapage
03:17 sur les prix de l'électricité en 2023 ? Quand allez-vous reprendre le contrôle sur les prix de l'électricité
03:23 et enfin appliquer les mesures de bon sens portées par Marine Le Pen ?
03:27 En revenant aux tarifs réglementés, en désindexant le prix de l'électricité sur celui du gaz,
03:33 en abaissant le taux de TVA de 20 à 5,5 sur toutes les énergies dont l'électricité,
03:39 et pour le pouvoir d'achat des Français.
03:41 En voilà des solutions. Tour de table, les vrais voix, avant de revenir vers vous, notre spécialiste Gilbert Sette.
03:48 D'accord sur ce constat, Philippe Spanguero ?
03:52 On ne peut qu'être d'accord, il est assez clair.
03:56 Après, la vraie question c'est, est-ce que cette dynamique va s'enrayer ?
04:01 En fait, on a du mal à comprendre quand on est consommateur, ce qui est légitime.
04:07 J'ai l'impression que des fois on découvre que l'Ukraine finalement, qu'on était aussi dépendant de l'Ukraine
04:14 pour tout un tas de produits de première nécessité.
04:17 Donc j'aimerais savoir si tout ça est conjoncturel ou structurel, et où ça va s'arrêter.
04:25 Parce que là, il y a encore des annonces sur des hausses du coût de l'énergie et de l'électricité.
04:31 17% pour la fin d'année 2023, 17% pour la première semestre 2024.
04:37 Et donc quand on voit à quel point nos industries en sont dépendantes,
04:41 la fuite en avant continue, et en face, le revenu des ménages dont on parlait,
04:47 il n'augmente pas à ces niveaux-là, très loin de là.
04:50 Donc il y a quand même...
04:51 Gilbert Cette répond à cette question finalement, conjoncturel et structurel.
04:55 Ou structurel ?
04:57 Alors ça peut devenir structurel, bien évidemment, si les prix de ces produits que nous importons restent élevés.
05:04 Alors pour l'instant, ils ont baissé, ils ont diminué,
05:09 mais dans le panier de consommation des ménages français, ils ont moins diminué.
05:14 Bien évidemment que dans d'autres pays qui ont moins déployé des mesures d'une ampleur incroyable,
05:20 comme le bouclier tarifaire, comme la résistance à la pompe, ce genre de choses.
05:24 Mais il faut bien voir que parmi les solutions qui étaient proposées par la personne que vous avez interviewée,
05:29 la majorité d'entre elles reportent la dette sur nos enfants.
05:33 Baisser la TVA par exemple sur les produits énergétiques, c'est très bien, oui.
05:37 Bien sûr, c'est dans la tête de tout le monde.
05:40 Mais ça veut dire quoi ?
05:41 Ça veut dire qu'il y a moins de recettes publiques, ça veut dire qu'il y a plus de déséquilibre des comptes publics,
05:44 plus de dette publique, et ça veut dire que nos enfants auront à rembourser une dette publique plus élevée.
05:49 Encore une fois, il n'y a pas de magie, il n'y a pas de tour de magie.
05:53 Nous payons plus cher ces produits que nous importons, quelqu'un doit payer la facture.
05:58 Ça peut être vous, nous, maintenant, ça peut être nos enfants, si c'est de la dette publique,
06:03 et si c'est les entreprises, eh bien ça se passe très mal pour l'emploi et l'investissement.
06:07 Il n'y a pas de mystère, il n'y a pas de secret. Il faut bien que quelqu'un paye.
06:10 - Catherine Evra, dans ce qu'a dit Gilles Berset, il y a notamment ce problème d'import qu'on fait beaucoup,
06:16 et le problème de production finalement qu'on a globalement dans le pays aussi.
06:20 - Oui, mais moi ce qui m'étonne un peu, excusez-moi, c'est qu'on parle surtout de coûts supplémentaires
06:26 et on ne parle jamais de baisser les dépenses.
06:29 Moi je trouve ça basique dans une économie basique, baisser les défenses, baisser les taxes, dégraisser l'Etat,
06:36 je ne devrais pas le dire mais je vous le dis, et augmenter les gains.
06:39 - Tant qu'on n'aura pas compris ça, c'est-à-dire diminuer le coût horaire de la production pour en avoir plus,
06:45 et on ne parle jamais de baisser les dépenses, on ne parle que d'augmentation des taxes.
06:49 - Bon alors, il y a notamment ce matin dans le quotidien "L'Opinion", un sujet par Raphaël Legendre,
06:56 c'est un très beau titre, il dit "nos factures flambent et nous regardons ailleurs",
07:00 et en fait ce qu'il dit, il y a une échappatoire, c'est plus de travail, de croissance, plus de recettes,
07:05 car avec l'indispensable et très coûteuse transition écologique, nous ne sommes qu'au début de l'histoire de vie très chère.
07:11 - Donc quand il y avait un ancien président qui disait "travailler plus pour dépenser plus", c'est pour gagner plus.
07:16 - Oui, c'est une formule qui devrait toujours marcher, je pense que le gouvernement s'inscrit plutôt dans cette ligne,
07:23 la réforme de l'assurance chômage comme la réforme des retraites le montrent,
07:28 je pense quand même qu'il va y avoir un problème, le gouvernement ne va pas pouvoir diminuer les dépenses aussi rapidement,
07:35 parce qu'il y a un contexte économique qui est encore assez compliqué,
07:39 c'est-à-dire qu'il y a une inflation sous-jacente qui reste très importante,
07:43 donc maintenant que l'inflation est importée par la guerre en Ukraine, la fermeture relative de la Chine, etc.,
07:49 l'inflation s'est un peu installée dans le pays, et elle reste importante si on exclut les prix volatiles de l'alimentation ou de l'énergie,
07:56 et c'est très compliqué pour eux de se financer sur les marchés financiers avec les taux d'intérêt qui remontent, etc.,
08:03 donc je pense qu'il va y avoir augmentation du taux d'impôt, alors même qu'on bat le record mondial,
08:07 donc je pense que ça va se poursuivre, ça a déjà commencé avec les suppressions de niches fiscales annoncées par Bruno Le Maire,
08:12 mais je pense que ça va se poursuivre, là ils ont déjà annoncé des augmentations de taxes sur l'alcool et sur le tabac,
08:19 Gabriel Attal l'a annoncé, donc je pense que là on va se présenter dans une situation compliquée.
08:23 - On serre la ceinture.
08:24 - Le gouvernement compte sur quoi à la rentrée ? Il compte sur le fait qu'ils vont négocier avec les grands distributeurs pour que les prix diminuent,
08:31 parce que c'est vrai que Philippe Spanghero en parlait tout à l'heure, les producteurs ont profité de la guerre en Ukraine pour augmenter les prix,
08:42 c'est ce qu'on appelle la spirale prix-prix et non pas la spirale prix-salaire, donc je pense qu'ils vont compter sur cette négociation-là,
08:47 et sur le fait que l'euro est fort, l'euro s'est renforcé parce que nos taux d'intérêt ont augmenté par rapport aux taux d'intérêt américains.
08:53 Je vous passe les détails techniques, mais quand on a une monnaie forte, ça veut dire qu'on a plus de pouvoir d'achat sur les produits importés,
08:59 donc probablement que ça va être plutôt bénéficiaire pour le pouvoir d'achat des Français.
09:03 Je pense néanmoins que ça va tenir difficilement et que l'État devra toujours être là pour baquer un peu le citoyen.
09:08 - Allez 0826-300-300, vous nous appelez, vous réagissez, vous commentez, vous avez un coup de gueule à passer,
09:12 on est là pour vous entendre, ce sont les vraies voix de l'été, et on est toujours avec notre auditeur Thierry, Thierry vous êtes là ?
09:19 - Ah non, on est avec Laurent ! - Il y a Laurent de Bordeaux qui vient d'appeler !
09:23 - Thierry est là aussi ! - Laurent, Laurent, parce qu'on va retrouver Thierry après !
09:27 - Allez Laurent, Laurent de Bordeaux.
09:30 - Oui, tout à fait. Écoutez, moi je voulais intervenir parce que je suis étonné du calme finalement qui règne,
09:37 parce qu'on est en face d'une catastrophe.
09:41 Il faut savoir que le marché européen électricité est une catastrophe pour la France.
09:48 Ça c'est la première chose, il faut à tout prix que la France puisse sortir du marché européen,
09:53 car toute cette énergie, toute cette électricité qui augmente à cause justement du marché européen
10:01 entraîne une hausse d'électricité chez les boulangers, chez les bouchers, dans toutes les entreprises françaises,
10:06 et l'économie c'est simplement de l'électricité transformée, de l'énergie transformée.
10:12 Donc l'énergie augmentant, parce que nous ne sommes pas sortis du marché européen,
10:17 et bien tout ce que l'on a, on a une inflation galopante en permanence.
10:22 - Excusez-moi Laurent, en Angleterre, où ils sont sortis de l'Europe, ils sont à 80% de plus sur leur facture d'électricité.
10:28 Je vous dis ça comme ça en passant.
10:30 - Oui, mais quand même où va l'argent ?
10:33 - Ah oui, mais ça c'est une différence parce que le Royaume de l'Indépendance du Gazou.
10:36 - Attendez, Laurent répond à Judith.
10:37 - Moi je veux continuer, le débat est très intéressant.
10:39 L'Angleterre, en France, avec son parc nucléaire, devrait avoir l'électricité la moins chère en France.
10:43 C'est 600 euros le mégawatt-heure.
10:45 L'Espagne est sortie, le Portugal est sorti, on devrait avoir l'énergie la moins chère.
10:48 - Oui, mais c'est sûr.
10:50 L'augmentation du prix de l'énergie au Royaume-Uni, il est dû au fait que le Royaume-Uni est très très dépendant du gaz.
10:57 Et que nous, nous ne sommes pas tellement dépendants du gaz.
11:01 Nous étions beaucoup dépendants du nucléaire, et nous avions un système d'énergie qui était autosuffisant et peu cher.
11:08 - C'est vrai que le tarif AREN et l'intégration obligatoire de la France dans les circuits de distribution d'électricité européenne, etc.
11:14 a fait monter le tarif de l'électricité.
11:17 Ça a aussi plongé EDF dans une catastrophe financière qui n'a pas été très manchante.
11:21 - Attendez, Michael, Laurent veut ajouter quelque chose ?
11:23 - Voilà, ce que je voulais rajouter, c'est que ce qu'il faut bien comprendre,
11:26 c'est qu'en fait, pourquoi est-ce qu'on a ce système-là ?
11:29 Parce qu'on devrait tous se battre en France.
11:31 Ça fait 50 ans, nous avons un parc nucléaire qui est extraordinaire.
11:35 On était le premier pays mondial avec un parc nucléaire.
11:38 Nous avions une avance compétitive extraordinaire,
11:42 une avance compétitive pour nos industries par rapport à l'Allemagne.
11:45 L'Allemagne, qui n'a pas fait ce choix, qui a fait un choix de sortir du nucléaire,
11:49 se retrouve avec une énergie beaucoup plus chère.
11:52 Et donc, du coup, ils ont eu peur, en effet, que notre énergie moins chère favorise notre industrie.
11:57 Ce qu'ils ont fait, ils sont très malins, mais on s'est fait entièrement en tout douper.
12:01 Parce que là, nous sommes en train de financer, finalement, les entreprises allemandes
12:05 avec le dumping grâce à notre énergie nucléaire moins chère,
12:08 parce qu'eux devraient avoir une énergie électrique 2 à 3 fois plus chère,
12:11 avec le charbon, avec le gaz.
12:13 - Merci Laurent. On en parle, bien sûr,
12:16 Gilles Berset est avec nous toujours, notre économiste, et il débriefera.
12:20 - On va continuer quand même avec notre auditeur Phil Rouge, Thierry,
12:23 qui est toujours là. Thierry, bonjour.
12:25 - Oui, Thierry, bonjour.
12:26 - Alors Thierry, justement, est-ce qu'on finance l'électricité de l'Allemagne ?
12:30 Qu'est-ce que vous pensez de tout ça, en fait ?
12:32 - Oui, je pense que c'est tout à fait vrai.
12:34 Je pense que l'auditeur avant moi a raison,
12:37 et moi, je suis comme de nombreuses personnes, je pense,
12:39 je ne comprends pas que l'État français ne décide pas de faire comme l'Espagne et le Portugal,
12:44 de sortir de ces règles européennes,
12:47 où on paye une électricité trop chère.
12:51 - Beaucoup trop chère, oui.
12:52 - L'Espagne l'a fait, le Portugal l'a fait.
12:54 Et juste, je voudrais faire une autre remarque encore,
12:56 par rapport à tout ce qui a été dit avant,
12:59 il y a des moyens de financer beaucoup de choses, l'écologie, etc.
13:03 Il faut savoir que le bloc européen, la communauté européenne,
13:06 est le bloc économique le moins protectionniste au monde.
13:10 Au monde.
13:11 - Bon, Gilbert...
13:12 - Si tout le monde vend n'importe quoi à l'Europe,
13:14 on pourrait mettre des taxes même faibles,
13:17 ça rapporterait des milliards qui pourraient financer tout un tas de choses.
13:20 - Bon, deux arguments très clairs, deux expositions très claires au 0826-300-300.
13:24 Gilbert Cette, vous, notre spécialiste économie,
13:27 réaction rapide sur ce qui vient d'être dit,
13:29 puis on retourne au 0826-300-300.
13:32 - Beaucoup de choses ont été dites.
13:33 Ce qui est sûr, c'est qu'à très long terme,
13:35 le financement de tous les dangers auxquels nous faisons face,
13:39 que ce soit la transition climatique,
13:42 que ce soit l'augmentation des prix de l'énergie,
13:45 que ce soit les réformes qui sont indispensables à faire,
13:47 tout ça, ça passera par l'augmentation du taux d'emploi
13:50 et de la quantité de travail en France.
13:53 Si on travaillait autant simplement que les Irlandais,
13:55 qui est un pays, par exemple,
13:57 des pays nordiques et scandinaves, qui sont des pays très heureux,
14:00 eh bien nous aurions énormément de recettes publiques en plus,
14:04 100 à 120 milliards par an en plus dans les caisses publiques.
14:07 On pourrait faire face à beaucoup de difficultés.
14:09 Ça, c'est le premier point.
14:10 Deuxième point, quand on parle de diminuer les dépenses,
14:12 c'est pas facile.
14:14 Alors, moins de policiers, moins d'enseignants, moins d'infirmières.
14:19 - Ça, on sait tous, mon député.
14:21 - Mais c'est pas mal.
14:23 - En revanche, les collectivités, les solicitaires,
14:25 moi j'ai une solution, moins d'administratifs dans l'hôpital.
14:28 - Attendez, Gilbert Sadoun, deux secondes.
14:30 - C'est mon grand frère, Gilbert Sadoun.
14:33 - Chacun a sa petite idée là-dessus.
14:35 Néanmoins, c'est pas les mêmes pour les uns que pour les autres.
14:37 Enfin, dernière chose, l'État est intervenu avec une ampleur
14:42 pour protéger le pouvoir d'achat des ménages en France,
14:45 une ampleur phénoménale, que ce soit pendant la crise Covid
14:48 ou que ce soit pendant cette crise inflationniste.
14:50 Je voudrais quand même vous donner deux petits chiffres.
14:53 Vous voyez, alors, en 2020, alors même que le produit intérieur
14:56 brut français se contractait de 8%,
14:59 eh bien le pouvoir d'achat des ménages ne s'est contracté que de 0,3%.
15:05 Et en 2022, la contraction du pouvoir d'achat,
15:11 alors même qu'il y a eu un prélèvement gigantesque
15:14 qui a été fait par les pays extérieurs,
15:17 surtout les pays exportateurs d'énergie, matières premières, etc.,
15:20 le pouvoir d'achat n'a baissé également que de 0,3%.
15:24 En France, pourquoi ? Eh bien parce que l'État nous a protégés
15:28 par des dispositifs massifs, mais qui ont augmenté la dette publique.
15:31 Et quand on voit la trajectoire de la dette publique française
15:34 par rapport à celle de nos principaux partenaires économiques européens,
15:38 on peut s'inquiéter, pour nos enfants, sur leur capacité à prendre en charge.
15:42 C'est ça le véritable enjeu, c'est ça le véritable élément du contrat.
15:45 - Gilles Baird, autre réaction.
15:47 - On file au 0826 300 300 avec Marc qui nous appelle de Bordeaux en Gironde.
15:52 Bonjour Marc. - Bonjour.
15:54 - Alors Marc, ce que vous dites, ce que vous demandez, tout simplement,
15:57 c'est est-ce qu'on ne pourrait pas l'annuler la dette ?
15:59 - Oui, enfin, pas possible.
16:02 - Moi je remercie, non, déjà je remercie les efforts que fait l'État.
16:06 La réalité que je vis en tant qu'aide-soignant, je suis désolé,
16:09 au panier, à l'intermarché, en face de chez moi,
16:11 avec mon salaire qui a à peine augmenté,
16:13 et pas comment salaire augmenté, mais les impôts ont augmenté pour moi.
16:16 Donc en gros, au lieu de gagner 150 euros de plus par mois,
16:19 je ne gagne que 100 euros de plus par mois.
16:21 Donc je remercie, je contribue.
16:24 Par contre, je pose la question, où ça s'arrête ?
16:27 Nos enfants, nos petits-enfants, d'accord, mais à un moment donné,
16:31 il me semble bien qu'en Afrique, il y avait peut-être des intérêts miniers,
16:34 on a annulé purement et simplement des dettes.
16:37 Est-ce que des banquiers qui nous prêtent,
16:41 peuvent faire un effort à un moment donné pour annuler des dettes ?
16:45 La dette française, je crois qu'elle est à 3 000 milliards d'euros,
16:48 elle a dépassé les 3 000 milliards d'euros,
16:50 donc annuler une dette de cette conséquence,
16:52 et je me permets de répondre, je ne suis pas économiste,
16:54 ça va être un peu compliqué à plus rémarquer.
16:56 Gilbert Sette, en quelques mots, juste une réponse rapide,
16:58 et puis après nos vrais voix interviennent.
17:00 Non, ces options d'annulation de la dette sont évidemment tout à fait valides
17:04 pour des pays en développement, comme ce qui a été évoqué,
17:07 les pays africains, ça veut dire que ce sont les États d'autres pays du monde,
17:10 les États de pays développés, qui prennent en charge.
17:13 C'est vous, c'est moi, c'est nous tous,
17:15 qui prenons en charge l'annulation de la dette de certains États,
17:18 quand ils sont face à une impasse financière.
17:21 Nous concernant, qui ?
17:23 Sur qui peut-on compter pour annuler une dette
17:28 qui a été constituée parce que nous avons été très généreux
17:32 vis-à-vis des ménages français, plus généreux
17:35 que l'ont été les États des autres pays qui nous entourent
17:38 par rapport à leur propre ménage, en Allemagne, au Pays-Bas, en Espagne, en Italie, etc.
17:43 Donc c'est à vous de faire des efforts.
17:45 Michael Sadoun, nous avons vu réagir depuis tout à l'heure.
17:48 Il y a tellement de choses qui ont été dites, j'aurais aimé réagir surtout,
17:52 je suis d'accord avec ce qui a été dit,
17:54 augmenter la capacité de travail, pour ça faire les réformes structurelles nécessaires,
17:57 nuancer aussi ce qui a été dit sur l'Europe,
17:59 parce que les gens se désolidarisent de la politique allemande
18:02 quand on a une meilleure politique sur l'énergie,
18:04 mais ça ne les dérange pas l'Europe quand on doit emprunter sur les marchés financiers,
18:07 et que ça nous permet d'emprunter depuis des années,
18:09 de financer des politiques coûteuses.
18:11 Après, sur l'annulation de la dette, en effet, vous avez tout à fait raison,
18:15 c'est beaucoup plus facile pour des pays qui ont des moins grosses quantités de dettes,
18:18 et qui sont dans un contexte d'insolvabilité,
18:20 c'est-à-dire que les détenteurs de la dette savent que de toute façon,
18:23 ils ne reverront pas pleinement leur argent.
18:25 Donc on fait des air-cuts, c'est-à-dire qu'on divise la dette par deux,
18:28 et on renégocie le taux d'intérêt, ou des choses comme ça.
18:31 Pourquoi pour la France ce serait compliqué ?
18:33 D'abord parce que ce serait un one-shot,
18:34 c'est-à-dire que si on dit aux gens "écoutez, votre argent, vous ne le reverrez pas",
18:37 eh bien on ne pourra plus jamais emprunter sur les marchés financiers,
18:40 et ça je peux vous dire que ça va être très compliqué.
18:42 Et la deuxième chose très importante que les gens doivent comprendre,
18:44 c'est que la monnaie, c'est un système de règlement des dettes.
18:47 Si demain vous annulez votre dette,
18:49 vous expliquez aux gens que votre monnaie ne vaut pas grand-chose,
18:52 et dans ce cas-là, ça va mener à des catastrophes économiques énormissimes.
18:54 Conclusion Catherine Ovrard ?
18:56 Oui, moi je n'ai pas vraiment de conclusion,
18:58 parce qu'on discute de ce sujet depuis des années, et puis on ne s'en sort pas.
19:01 Moi il y a une chose quand même sur l'électricité, le coût de l'électricité en Europe,
19:04 je voudrais savoir où va l'argent.
19:06 Parce qu'à un moment donné, il faut se poser les vraies questions.
19:08 Sont-ce les Allemands qui s'en mettent plein les poches ?
19:11 Point d'interrogation.
19:12 Est-ce que sont les distributeurs ?
19:14 Moi je ne comprends pas, parce que le coût n'a pas augmenté autant que ce qu'on nous demande.
19:19 Enfin, il y a un problème.
19:20 Où est l'argent ? Où va-t-il ?
19:22 Merci, merci.
19:23 Pour conclure, rapidement.
19:24 Très rapidement, est-ce que c'est une question que vous vous posez aussi ?
19:26 Où va l'argent ?
19:27 Oui, de façon très concrète,
19:28 parce que tout ça est tellement difficile à assimiler,
19:31 que je comprends la question de dire où ça s'arrête.
19:33 Est-ce qu'il y a une date limite de la dette de remboursement,
19:36 comme un prêt classique ?
19:37 Non, là c'est tourné.
19:39 Donc en fait, tout ça devient complètement abstrait,
19:42 si on a l'impression de pouvoir repousser les chances en permanence.
19:44 Et donc ça amène une vraie question sur la façon de gérer les comptes publics.
19:49 Merci à tous.
19:50 93% des auditeurs qui disent "non, non, il y a d'autres solutions que d'augmenter la facture".
19:57 Bon, on l'a vu, mais ce n'est pas simple.
19:58 Merci, Jules Berset.
19:59 Merci, merci.
20:00 Vous êtes bien dans les vraies voies de l'été de Sud Radio,
20:03 et vous restez avec nous parce qu'on va faire un pont sur le tour de France
20:06 dans pas très longtemps.
20:07 Et puis évidemment, les vraies voies de l'artisanat et de la ruralité,
20:10 ce sera à partir de 19h.
20:11 C'est dans pas longtemps.
20:12 Surtout, vraiment, restez là,
20:13 parce qu'on a plein de choses intéressantes à se raconter encore.
20:16 Allez, à tout de suite.

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