Le Magazine du Dimanche du 16 juillet 2023 avec Daouda Konaté, directeur de la météorologie
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NewsTranscript
00:00 au référendum. C'est l'heure du magazine du dimanche, celui d'aujourd'hui est consacré à
00:06 la saison des pluies, cette grande saison qui tire à sa fin, le directeur de la météorologie nous le
00:12 dira, il nous a justement rejoint en plateau. Merci encore monsieur Konate, suivons ensemble
00:18 cet élément vidéo que nous propose Grasse Kando puis on revient pour parler. Les quantités de
00:26 pluies enregistrées de mars à juin 2023 sont excédentaires sur l'ensemble du pays, en dehors
00:33 de certaines localités telles que Daloa, Odienné et Corogo. Depuis le mois d'avril à juin, 1500
00:41 millimètres de pluie sur la ville d'Abidjan, la Sodexam a assuré la surveillance et la prévention
00:48 des phénomènes météorologiques et a pris des dispositions, notamment sur la présentation des
00:55 tendances pluviométriques pendant les rencontres organisées au niveau national, la mise en place
01:01 d'un système de veille pour la surveillance du temps et la réhabilitation des postes pluviométriques.
01:08 La Sodexam, avec l'appui du gouvernement, a aussi initié un projet de développement et de
01:16 modernisation de la météorologie nationale pour l'amélioration de la surveillance climatique.
01:23 La lettre précoce et la maintenance des systèmes d'un coût global de 18 milliards de francs CFA.
01:31 Merci à vous, grâce Kando. Monsieur le directeur, la Sodexam, c'est bien la société d'exploitation
01:38 et de développement aéroportuaire et météorologique. Vous y êtes directeur de la météorologie.
01:44 Votre rôle, c'est lequel exactement ? Alors, le rôle de la Sodexam en général,
01:48 c'est le développement des aéroports, la météorologie et aussi la médecine aéroportuaire.
01:55 Pour la météorologie, le rôle majeur de la météorologie sur l'émission, c'est vraiment
02:00 de suivre le climat, faire des observations climatiques, prévoir le temps et assister
02:06 à l'ensemble des services sociaux économiques qui sont sensibles au climat pour qu'ils puissent améliorer
02:12 leur résilience. D'accord. Et vous gérez la surveillance climatique et météorologique.
02:18 Vous avez des stations agroclimatologiques, des stations pluviométriques pour Abidjan
02:23 et des stations agroclimatiques. Est-ce que vous avez ce qu'il faut, monsieur le directeur ?
02:28 Est-ce que vous avez ce qu'il faut à la direction de la météorologie ?
02:31 Vous disposez d'équipements d'aujourd'hui ? Oui, on a des équipements qui nous permettent
02:36 aujourd'hui de faire les missions qui nous sont confiées. C'est vrai qu'il y a encore
02:41 des capacités à renforcer, mais avec les capacités actuelles, nous arrivons à produire
02:47 des informations climatiques, des informations météorologiques aux populations pour leur
02:51 permettre d'anticiper sur les saisons. Et c'est efficace ce que vous avez ? Oui, c'est efficace.
02:56 Est-ce que vous avez par exemple un radar, un radar météorologique ? Non, nous n'avons pas encore
03:01 un radar météorologique, mais dans le cas du projet de renforcement de la météorologie,
03:05 il est prévu l'acquisition d'un radar météorologique pour renforcer le système de surveillance.
03:11 Un seul, monsieur le directeur, alors que pour la Côte d'Ivoire, nous en faut peut-être 5, 6 ?
03:16 Oui, un seul, mais pour l'instant, c'est en termes de programmation au niveau du gouvernement.
03:22 Pour l'instant, pour les projets qui arrivent, c'est un seul, mais dans le cas de la programmation
03:27 dans les années à venir, on pourrait acquérir d'autres radars qui viendront renforcer la
03:32 surveillance climatique qui est nécessaire pour anticiper les phénomènes extrêmes.
03:37 Et il faut dire qu'un seul radar peut coûter à peu près 3 milliards de francs et francs.
03:42 C'est bien ça. D'accord. Les phénomènes extrêmes, c'est lorsque la pluviométrie est très élevée ?
03:47 Effectivement, alors la classification des phénomènes extrêmes est dictée par les quantités
03:54 les plus attendues. Alors on parle des phénomènes des orages simples, des phénomènes orageux,
04:02 des tempêtes et des phénomènes extrêmes qui sont au-delà de la quantité attendue
04:08 sur un certain intervalle de plusieurs données de pluie. Par exemple, cette saison de pluie,
04:16 on attendait environ 800 millimètres de pluie, mais on a eu 1 500 millimètres de pluie.
04:24 Quand vous dites qu'on attendait, c'est dire que les machines qu'on a aujourd'hui nous avaient prédit
04:28 qu'on aurait 800 millimètres. Non, ça c'est la moyenne en fait. La moyenne. La moyenne, dans l'année,
04:34 on fait une moyenne sur la saison de pluie. Cette moyenne sur la saison de pluie, nous, on aurait 800 millimètres de pluie.
04:40 Lorsqu'on est en saison normale. Mais là, on est passé en saison exceptionnelle avec un excédent,
04:46 très excédent de pluviométrie de 1 500, donc pratiquement plus de 60 % par rapport à la moyenne de la saison.
04:53 Et les stations météo, est-ce que vous prévoyez de les renforcer ? On n'en a que 14 à ce moment.
04:59 Oui, effectivement, on en a 14. Il est prévu de renforcer pour chaque région administrative de la Côte d'Ivoire
05:05 une station de référence météorologique. Donc les 31 régions du pays vont être dotées de stations météorologiques.
05:14 Le processus déjà est en cours. Nous avons déjà contacté les différentes administrations préfectoriales
05:20 pour pouvoir accueillir, avoir des parcelles de terrain pour pouvoir installer ces stations-là dans ces régions.
05:26 Et ce renforcement va vous coûter quand même quelque chose, des milliards ?
05:30 Oui, bien sûr, ça va coûter des milliards. Et ça, ça rentre un peu dans le projet global de renforcement de la météorologie
05:37 qui est un projet financé à hauteur de 18 milliards de francs CFA pour l'instant.
05:42 Sur un total de 30 milliards à peu près ?
05:45 Sur un total de 30 milliards. Aujourd'hui, nous avons...
05:48 Vous avez déjà 18 ?
05:49 Nous avons déjà 18 pour renforcer le système. Et renforcer d'abord le système d'observation,
05:54 tout ce qui est suivience climatique, renforcer le système d'information,
05:59 et aussi créer vraiment le centre national de prévision d'alerte au niveau national.
06:05 Et à côté de cela, on va créer un centre régional, le premier en Afrique francophone et en Afrique centrale,
06:13 le premier centre régional de maintenance des systèmes météorologiques.
06:17 Donc tout ça mis dans l'autre, ça va renforcer considérablement les capacités de la météorologie nationale.
06:24 Et vous serez très, très performant.
06:26 En attendant, est-ce que tout ce que vous réalisez, tout ce que vous prédisez, toutes vos prévisions, est-ce que ça se réalise ?
06:34 Alors, je pense que lorsque nous faisons des prévisions, c'est des prévisions d'abord,
06:38 et les instituts, mais aujourd'hui, nous sommes à 75 à 90 % des prévisions exactes.
06:45 90 % pour les alertes qui sont à une échéance environ de trois heures, six heures,
06:51 et à hauteur de 75 % pour les échéances à trois jours.
06:56 Donc, nous pensons que nous faisons, nous alertons, notre mission, c'est d'alerter la population,
07:03 et on espère que la population prenne des mesures lorsque nos prévisions sont faites.
07:09 Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a de nombreux Saisie-Voiriens qui vous charrie peut-être un petit peu,
07:14 qui disent ne pas se fier véritablement à vos résultats.
07:17 Je pense qu'il est important de se fier aux résultats, étant donné que nos prévisions permettent d'anticiper.
07:25 Ce sont des principes de précaution.
07:27 Donc, chaque citoyen devrait s'informer sur les prévisions météorologiques dans toutes ses activités,
07:34 pas seulement pour l'assortion des pluies, mais nous intervenons dans plusieurs secteurs d'activité,
07:40 et nous élaborons des prévisions de prévention climatique pour tous ces secteurs-là.
07:44 Donc, chaque citoyen…
07:46 Citez-nous quelques secteurs en plus de la pluie.
07:48 Il y a l'agriculture, nous avons l'énergie, nous avons la santé, nous avons les ressources en eau,
07:53 et puis également tout ce qui est des risques de catastrophe.
07:56 Tout ça se fait au niveau de la météorologie, dont vous êtes le responsable.
07:59 D'accord. Nous sommes en pleine saison des pluies depuis le mois de mars.
08:03 Ça doit s'arrêter ce mois-ci, n'est-ce pas, cette grande saison de pluie ?
08:07 Oui, la saison des pluies a commencé au mois de mars.
08:10 Et déjà, est-ce que c'est normal que ça ait commencé en mars ?
08:12 On est habitué à le voir démarrer en avril, non ?
08:15 C'est ça. En fait, cette saison des pluies a été exceptionnelle pour trois raisons.
08:19 La première raison, elle a été précoce, étant donné qu'elle devait commencer en avril.
08:24 Elle a commencé en mars avec de fortes pluies.
08:27 Le 1er mars, si je ne m'abuse.
08:30 La deuxième raison, elle est exceptionnelle parce qu'en intensité, comme je viens de le dire tantôt,
08:35 nous avons recueilli près de 1.500 mm de pluie, plus de 60 % de la moyenne de la saison.
08:42 Ensuite, elle a été exceptionnelle en termes de régularité des pluies.
08:45 Vous avez constaté que nous avons eu des pluies pratiquement tout le temps,
08:50 ce qui a permis, ce qui a été vraiment préjudiciable au NAF,
08:54 fréatic, on n'a pas pu s'infiltrer, on n'a pas pu recueillir l'eau qui est arrivée.
08:58 Donc, ça fait que lorsqu'il y a encore plus, pendant plusieurs jours,
09:01 malheureusement, ça part dans les rues, dans les maisons et ça fait des dégâts.
09:08 Donc, elle a été exceptionnelle pour ces trois raisons que je viens d'évoquer.
09:11 D'accord. Et le pic est bien derrière nous, M. Elmeni ?
09:14 Oui, effectivement, le pic est derrière nous.
09:17 Le mois de juin, c'est le pic de la saison des pluies.
09:21 Donc, elle est derrière nous.
09:23 Mais la saison des pluies, la partie sud du pays est en train de se calmer.
09:30 Mais la tendance est pour la partie nord du pays maintenant.
09:35 Nous allons commencer à avoir des pluies fortes dans le nord du pays.
09:40 Donc, nous invitons effectivement les populations à s'informer,
09:44 à lire les bulletins de vigilance météorologique que nous diffusons
09:47 pour tout le territoire national, pour qu'ils puissent maintenant, eux,
09:50 au niveau de la partie nord du pays, prévenir les phénomènes extrêmes qui pourraient affecter.
09:56 Et déjà hier, nous avons eu une alerte au niveau du nord-est et du centre du pays.
10:04 D'accord. Une alerte, c'est dire des pluies qui vont tomber abondamment ?
10:08 C'est ça.
10:09 D'accord. Et la petite saison des pluies, elle, elle va démarrer fin août ?
10:15 C'est pour septembre, octobre ?
10:16 Alors, lorsqu'on termine la grande saison des pluies, on rentre dans la plus saison sèche.
10:21 Vous allez voir que moi, l'août, il va avoir fait très froid, la température va baisser.
10:25 C'est à peu près une transition entre les deux saisons.
10:28 Une transition entre les deux saisons, la grande saison des pluies et la petite saison des pluies.
10:33 En fait, la petite saison des pluies, c'est en termes de durée de deux mois de pluie,
10:38 et après, on rentre dans la grande saison sèche.
10:40 D'accord. J'allais vous demander pourquoi il pleut abondamment qu'au sud de la Côte d'Ivoire,
10:44 mais vous venez de l'expliquer. Pour le moment, c'est ici.
10:46 Après, le nord du pays va connaître sa période de grandes pluies.
10:52 On parle de taux d'excédent élevé dans le district d'Abidjan
10:55 parce qu'on est au-delà de 800 mm de pluie.
10:59 La norme, c'est quoi? C'est 800 mm, justement?
11:02 La période de la saison des pluies est de 800 mm environ.
11:06 C'est-à-dire, il faut dire 80 cm sur 1 m².
11:10 D'accord. Dans le même district d'Abidjan, il y a des zones où il pleut beaucoup plus que d'autres.
11:15 Qu'est-ce qui explique cela?
11:16 Je sais qu'à Portboué, par exemple, la pluie, il y en a toujours beaucoup.
11:21 Oui, en fait, il y a deux influences. D'abord, sur le littoral, nous avons l'influence de la mer
11:27 qui favorise beaucoup plus les pluies sur le littoral.
11:31 Deuxièmement, les pluies sont dues aux nuages.
11:35 Lorsque dans la commune d'Abidjan, vous avez des nuages sur Portboué et pas des nuages sur Yopougon,
11:41 bien sûr, il ne va pas pleuvoir sur Yopougon. Il va pleuvoir sur Portboué.
11:46 Donc, ces deux phénomènes, m'un en l'autre, vont entraîner effectivement cette disparité spatiale
11:53 de la pluviométrie sur le dessus d'Abidjan.
11:56 Et c'est la même chose pour tout le territoire national.
11:59 Pendant qu'il pleut dans une région, il ne peut pas pleuvoir dans l'autre région et ainsi de suite.
12:04 Ainsi va les nuages.
12:07 D'accord. À Kokodi, il pleut beaucoup aussi.
12:09 Kokodi, Markoury, Trècheville.
12:11 Et on assiste malheureusement à des inondations.
12:15 Et ces inondations, selon vous, c'est dû à ces pluies qui sont excessives
12:21 ou c'est plutôt dû aux infrastructures qui ne sont pas adaptées ?
12:24 Alors, il y a le facteur de pluie qui est un facteur important dans le cadre de la pluie.
12:29 Parce qu'en fonction des intensités qui arrivent, les pluies peuvent déborder.
12:36 Si vous avez peut-être 100 mm de pluie en une heure, c'est-à-dire que vous avez 10 cm de pluie sur un mètre carré,
12:43 ça peut déborder la maison, ça peut créer des inondations.
12:45 C'est pour cela que nous, dans les statistiques, à partir de 50 mm de pluie déjà,
12:50 on peut s'attendre à des situations d'inondations au niveau des...
12:55 C'est un peu le seuil, le minimum, pour pouvoir anticiper sur les questions d'inondations.
13:03 Je sais qu'il existe des comités ministériels, interministériels.
13:07 Est-ce que là-bas, M. Konate, est-ce que vous leur dites, par exemple,
13:11 prévoyez des infrastructures beaucoup plus grandes parce que compte tenu de ce qui arrive,
13:16 les pluies vont tomber fortement et puis pour éviter des risques d'inondations ?
13:22 Est-ce que vous leur parlez véritablement ?
13:23 Alors, il y a le comité interministériel qui est présidé par le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité.
13:28 Et le comité technique est aussi présidé par le FNAC.
13:34 Ce comité se réunit avant la saison des pluies, pendant la saison des pluies et même après la saison des pluies.
13:40 Donc, nous travaillons en étroite collaboration avec tout un soutien technique
13:44 qui gère la question de la saison des pluies.
13:47 Nous communiquons ensemble sur comment anticiper les pertes en vie humaine.
13:54 Malheureusement, cette année, il y a eu des pertes que nous doublerons.
13:57 Mais ce comité technique se réunit régulièrement avant, pendant et après la saison des pluies.
14:05 Vous êtes premier vice-président de l'Organisation mondiale de la météorologie.
14:09 C'est ça.
14:10 Vous venez de l'être il n'y a pas très longtemps.
14:12 Quels bénéfices pour la Côte d'Ivoire déjà ? Et puis, c'est quoi les objectifs de cette organisation ?
14:16 Alors, les bénéfices pour la Côte d'Ivoire, d'abord c'est la fierté pour la Côte d'Ivoire
14:21 étant donné que c'est la première fois depuis la création de cette organisation il y a 150 ans
14:28 qu'un Ivoirien et même un Africain accède à ce repos de gouvernance de cette organisation
14:36 en tant que premier vice-président de l'Organisation mondiale de la météorologie.
14:40 Donc, c'est un sentiment vraiment de reconnaissance aussi du travail fait au niveau continental,
14:46 au niveau national de nos services qui ont travaillé pour atteindre cet objectif-là.
14:52 Continental parce qu'auparavant, vous avez été quand même le président de l'organisation africaine.
14:58 Effectivement.
14:59 Auparavant, j'étais d'abord le président de l'Organisation au Niveau Afrique.
15:02 Maintenant, avec le soutien du gouvernement qui a présenté cette candidature de la Côte d'Ivoire
15:08 au poste de premier vice-président, nous sommes maintenant le premier vice-président
15:12 de l'Organisation mondiale de la météorologie.
15:14 Merci.
15:15 Merci.
15:15 Monsieur Konaté.
15:16 Daouda Konaté, directeur de la météorologie nationale et premier vice-président de l'Organisation mondiale de la météorologie.
15:24 C'est inédit.
15:25 C'est la première fois dans l'histoire qu'un Africain le soit.
15:28 Merci d'avoir accepté notre invitation et d'être venu nous donner toutes ces précisions.
15:32 Merci encore.
15:33 À très bientôt et n'oubliez pas votre parapluie.
15:37 Merci à vous aussi, chers téléspectateurs.
15:39 Et on se revoit mardi avec ou sans pluie.
15:41 Merci.
15:42 Merci.
15:43 - Sous-titrage Société Radio-Canada.
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