Gangsters Les Diables De L Amérique S02E09 Maria Leon Alias «la Chata»
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00:00 Leur emblème, ce crâne perforé par une balle, signifie à lui seul on est déjà mort.
00:08 Ils se font appeler les Avenue's.
00:11 Drew Street est un endroit extrêmement dangereux et impénétrable.
00:17 Il y a un seul accès et une seule issue.
00:21 Au commande on trouve Maria Leon, la chatta.
00:28 Elle a été arrêtée pour extorsion, détention d'armes, trafic de stupéfiants.
00:31 Elle vendait du crack et de la méthamphétamine.
00:34 Elle a réalisé son rêve, comme n'importe quelle personne qui émigre aux États-Unis.
00:38 Avec ses fils, elle a tout raflé. C'en était trop.
00:42 Dans une guerre pour reconquérir les rues de Los Angeles,
00:46 les forces de l'ordre ont interpellé des membres du tristement célèbre gang des Avenue's.
00:50 Des blindés sont intervenus. C'était un énorme déploiement de force.
00:55 Danny Leon était un vrai psychopathe.
00:58 Brad Panshow a créé la surprise. Il a tout balancé.
01:02 On a inculpé 71 personnes en 6 mois.
01:05 Les gens ne croient pas à la guerre contre la drogue.
01:08 Mais avec le gang des Avenue's, c'était véritablement une guerre.
01:12 On a eu tout le serpent, pas seulement sa tête.
01:16 Maria Leon doit finir ses jours en prison.
01:20 Ce quartier a connu le chaos, mais la société finira par y reprendre ses droits.
01:25 Aujourd'hui, dans Les Diables de l'Amérique, Maria Leon, alias la Tchata.
01:47 Juillet 2008.
01:49 En déplacement en Californie, dans la ville de San Diego,
01:52 le candidat en campagne, Barack Obama, faisait une promesse aux millions d'exclus que comptait l'Amérique.
01:58 A 200 kilomètres plus au nord, dans le comté de Los Angeles,
02:01 la densité de population est la plus forte des États-Unis.
02:04 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:08 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:11 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:14 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:17 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:20 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:23 Les gens sont en train de se faire ennuyer.
02:26 La densité de population est la plus forte des États-Unis.
02:29 Et un habitant sur dix vit ici en situation irrégulière.
02:33 Quatre mois avant que Barack Obama ne s'engage à modifier la politique d'immigration,
02:44 une fusillade éclate en plein jour,
02:47 focalisant l'attention de tout un pays sur une pègre jusqu'ici invisible.
02:53 Les membres présumés d'un gang ont tiré 15 balles sur un homme qui tenait une enfant de deux ans.
02:57 C'est l'un des faits divers les plus intéressants sur lesquels j'ai enquêté.
03:02 D'une part, il illustrait un problème récurrent à Los Angeles, à savoir les gangs.
03:07 D'autre part, cet événement donnait aussi à réfléchir sur l'immigration
03:16 et sur le destin des clandestins.
03:21 Leur destin consiste souvent à se replier en communauté.
03:24 Tandis que l'immense majorité des clandestins travaillent sans relâche
03:28 dans l'ombre de la société américaine,
03:30 et tentent tant bien que mal de s'en sortir et d'aider leurs proches restés au pays,
03:34 quelques-uns croient qu'ils peuvent sévir impunément.
03:38 Ce quartier du nord-est de Los Angeles,
03:45 notamment du côté de Drew Street, était devenu une zone de non-droit.
03:49 La violence y atteignait un seuil jamais vu auparavant.
03:52 Dans ces rues-là, les gangs régnaient en maître.
03:56 La police ne pouvait pas intervenir sans se faire tirer dessus.
03:59 Le drame a eu lieu en février 2008.
04:04 Les policiers, appelés pour des coups de feu,
04:07 découvrent le corps de Marco Salas, 36 ans.
04:10 Il marchait main dans la main avec sa petite fille de deux ans,
04:14 devant une école primaire,
04:16 lorsqu'il a été criblé de balles depuis une voiture en mouvement.
04:19 Par miracle, aucun projectile n'a touché la fillette.
04:23 Quant à Marco Salas, il a reçu 17 balles.
04:30 Les tireurs l'ont repéré, se sont portés à sa hauteur et l'ont abattu de sang-froid.
04:35 Par chance, la petite de deux ans a été épargnée.
04:38 Quelques instants après le meurtre de Marco Salas,
04:42 la police de Los Angeles aperçoit une voiture qui se déplace.
04:45 Dans laquelle se trouvent plusieurs membres connus du gang des Avenue.
04:48 Je leur ai lancé un regard.
04:52 Ils me l'ont retourné et ont passé leur chemin.
04:55 J'ai fait demi-tour pour me placer derrière eux.
04:58 Et j'ai tourné à droite, dans Drew Street.
05:01 Drew Street.
05:03 Selon la police, c'est là que les suspects se sont arrêtés
05:06 et sont sortis du véhicule, armes au point.
05:12 Les suspects ont ouvert le feu, semble-t-il, avec trois armes différentes.
05:16 Un suspect a été tué. Il était armé d'un AK-47.
05:20 Quand la fumée s'est dissipée,
05:23 Danny Leon, dit "le petit malin", gît sur le sol une balle dans la tête.
05:27 Pour la police, c'est sa propre mère qui en est directement responsable.
05:33 Maria Leon, alias "La Tchata",
05:41 surnom qui lui viendrait de son nez retroussé,
05:44 a le casier judiciaire et la réputation d'un gangster.
05:48 Maria Leon s'est souvent fait arrêter.
05:52 C'est une femme dépourvue de tout scrupule.
05:55 Rien ne comptait à ses yeux, même pas ses fils.
05:58 C'était tout, sauf une bonne mère.
06:00 Arrêtée à 14 reprises pour trafic de drogue, détention d'armes
06:05 ou mise en danger de mineur,
06:07 elle a été reconduite trois fois dans son pays d'origine.
06:10 Le Mexique.
06:12 Son rôle de mère a consisté à impliquer ses fils
06:19 dans sa vaste organisation criminelle.
06:22 Elle les a même encouragés dans cette voie.
06:24 Elle a guidé ses fils vers une carrière de malfrat.
06:29 Danny était l'un de ses 13 enfants,
06:32 qui seraient issus de cinq pères différents.
06:35 La moitié d'entre eux sont tombés dans le crime.
06:39 Aujourd'hui, deux sont déjà morts.
06:42 Le gang des Avenues était l'un des gangs les plus puissants du pays,
06:47 sinon du monde entier.
06:49 C'était une organisation extrêmement violente,
06:52 et Maria Leon régnait dessus en vraie matronne.
06:55 Le gang tirait son nom, Avenues, des rues dans lesquelles il sévissait.
07:00 Ces gens-là fonctionnent à l'intimidation.
07:06 Ils créent une atmosphère de peur.
07:08 Tous leurs actes ont pour but de semer la terreur autour d'eux.
07:11 Le quartier général du gang des Avenues,
07:15 le cœur de leur territoire,
07:17 était la maison de Maria Leon.
07:19 On la surnommait la maison satellite.
07:25 C'est sur Drew Street.
07:27 Une petite maison sans prétention, avec deux ou trois chambres.
07:30 Elle devait se surnom à l'énorme parabole
07:34 qui se voyait à plus d'un kilomètre à la ronde.
07:38 La première fois que j'ai vu cette antenne,
07:41 je me suis cru de retour au Mexique.
07:43 Là-bas, dans les villages reculés,
07:46 la seule façon d'afficher sa réussite et son pouvoir,
07:49 au milieu des années 90,
07:51 c'était d'avoir une énorme antenne parabolique.
07:54 Il n'y avait que les gens pleins osasses
07:56 qui pouvaient se la payer.
07:58 Dans le quartier, tout le monde savait à qui était cette maison.
08:03 Elle était devenue le symbole de la véritable autorité locale.
08:07 Oubliez les hommes,
08:09 les jeunes voyous armés de bombes de peinture
08:11 qui jouent les gangsters.
08:13 À Drew Street,
08:15 tout le trafic était dirigé par Maria Leon.
08:18 En 2002, la police a fait une descente chez elle,
08:21 dans la maison satellite.
08:23 Ouvrez la porte !
08:25 Ils ont trouvé de la cocaïne,
08:27 du cannabis, un pistolet automatique Tech 9,
08:30 des munitions, mais aussi 10 enfants.
08:33 Son 6 avait moins de 10 ans à l'époque,
08:35 ainsi qu'un bébé de 3 mois.
08:37 Le téléphone n'arrêtait pas de sonner pour des commandes de drogue.
08:41 C'était ça le quotidien de son foyer.
08:44 Pour les policiers, cette perquisition n'a révélé
08:49 qu'une infime partie de l'Empire de la Tchata.
08:58 Ce que l'enquête a très clairement démontré,
09:01 c'est le rôle qu'a joué Maria Leon
09:03 en encourageant toute sa famille
09:05 à prendre le contrôle du quartier.
09:08 La femme qui dirigeait ce gang
09:12 avait la main mise sur tous les aspects de la vie dans le quartier.
09:15 Elle décidait de qui avait le droit d'y vivre
09:18 et même de qui pouvait s'y rendre.
09:20 Elle a mis en place un réseau d'immigration clandestine
09:24 pour fournir la main-d'oeuvre nécessaire
09:26 à sa structure commerciale.
09:29 Son commerce reposait sur la vente de stupéfiants,
09:33 l'intimidation, l'extorsion de fonds
09:36 et la domination de Drew Street.
09:38 Il y a un seul accès et une seule issue.
09:43 Un vrai coup de gorge.
09:45 Pendant de longues années, on a été impuissants.
09:47 Maria Leon n'a aucun respect pour la vie humaine.
09:51 Pour moi, c'est le mal incarné.
09:54 En 2009, le gangster le plus redouté de tout Los Angeles
09:58 était sans doute cette femme de 44 ans,
10:00 mère de 13 enfants,
10:02 une certaine Maria Leon.
10:05 Après son incarcération,
10:09 la police fédérale a dû déployer plus de 500 agents
10:12 pour arrêter ses fils et les membres du gang qu'il dirigeait.
10:16 Dans cette histoire, tout le monde a été en colère.
10:22 Ils ont fini soit morts, soit emprisonnés,
10:25 soit expulsés, soit orphelins de père ou de mère.
10:28 La totale.
10:30 Le gang des Avenue, l'une des libanes les plus surveillées du pays,
10:33 est un ramassis de criminels endurcis
10:35 qui travaillent dans un seul but,
10:37 faire de l'argent coûte que coûte.
10:39 C'est une vraie saga.
10:41 Il y a de quoi écrire une série télé.
10:43 Tout ça est un immense gâchis.
10:50 L'histoire de Maria Leon commence au sud de la frontière,
10:54 dans l'État mexicain du Guerrero.
10:57 C'est une région connue des Américains,
11:02 surtout pour ses plongeurs,
11:04 ses paquebots,
11:06 ses margaritas
11:08 et ses stars de cinéma.
11:10 Le Guerrero abrite depuis des décennies
11:12 un véritable paradis latin.
11:14 Pour les Américains, c'est surtout la région
11:17 où se trouve Acapulco.
11:19 Mais Acapulco n'est qu'une petite enclave.
11:21 Tout le reste du Guerrero
11:23 est un endroit complètement fou
11:25 qu'on appelle el Estado Bravo,
11:27 l'État indomptable.
11:29 Beaucoup de gens y vivent en marge de la société,
11:35 avec une forte culture de la violence.
11:38 Et selon la police,
11:42 cette violence a progressé vers le nord
11:44 pour atteindre Drew Street.
11:47 Et de fait, sur les 31 États qui composent le Mexique,
11:50 y compris le district fédéral,
11:52 les candidats à l'immigration sont plus nombreux
11:54 dans le Guerrero que partout ailleurs dans le pays.
11:57 Elle vient de la ville de Tlalchapa.
12:01 Maria Leon est originaire d'une région
12:05 appelée Tierra Caliente,
12:07 la Terre chaude.
12:09 C'est un coin très pauvre et très chaud,
12:11 comme son nom l'indique.
12:14 Maria Leon aurait passé son enfance
12:16 à vendre des glaces et des sorbets
12:18 à des enfants des rues.
12:20 En 1985, elle a quitté sa terre natale
12:25 pour rejoindre Los Angeles et Drew Street.
12:28 Elle ne faisait alors que suivre l'exemple
12:30 de ses aînés du village.
12:32 Tout le monde vient du même endroit.
12:34 C'est ce qui m'a le plus frappé
12:36 quand j'ai découvert Drew Street.
12:38 D'où tu viens ?
12:40 De Tlalchapa, dans le Guerrero.
12:42 Guerrero.
12:44 Une rue entière originaire d'une seule et même ville.
12:47 Les immigrés de la première heure
12:50 étaient boulangers et nourrissaient Los Angeles.
12:53 La boulangerie Van de Kams
12:55 a ouvert ses portes en 1930.
12:57 Elle faisait partie des 15 boulangeries
13:00 qui cohabitaient sur 13 km²
13:02 autour de Glassell Park.
13:04 Les deux premiers Mexicains de Tlalchapa
13:07 qui se sont installés à Drew Street
13:09 sont devenus contre-maîtres dans cette usine.
13:11 Et ils ont aussitôt prévenu leurs proches
13:13 rester là-bas que l'entreprise embauchait.
13:15 Les ouvriers vivaient concentrés
13:20 sur une petite colline,
13:22 bordée d'un côté par le cimetière de Forest Lawn.
13:25 Il y a un seul accès et une seule issue.
13:34 Les immeubles résidentiels de chaque côté.
13:37 Beaucoup d'activités, des vendeurs de glace,
13:39 des enfants qui jouent dehors.
13:41 C'est une rue où il se passe toujours plein de choses.
13:44 L'aspect extérieur des appartements
13:48 donne l'impression d'une forteresse impénétrable.
13:51 La planque idéale pour une société souterraine
13:55 et ses activités illégales.
13:57 Le gang des Avenues vit retranché depuis très longtemps.
14:08 Leurs racines remontent au tournant des années 40 et 50,
14:11 c'est-à-dire les premières années de l'après-guerre,
14:13 en pleine période des émeutes Azu, etc.
14:16 Ils ont donc une longue histoire.
14:18 Et ce nom d'Avenues leur vient directement
14:20 du nom des rues de ce quartier du nord-est de Los Angeles.
14:23 Avenue 45, 47, 57, et ainsi de suite.
14:27 Le gang des Avenues est divisé en quatre groupes,
14:32 appelés cliques.
14:35 Les Avenue 43, les Avenue 57,
14:38 les Assassins de Division Street,
14:41 et enfin les Drew Street.
14:43 Le gang des Avenues est le gang le plus important
14:47 du nord-est de Los Angeles.
14:49 Les autres gangs établis tout autour
14:51 leur vouent en général une haine féroce.
14:53 Parmi les gangs voisins, on trouve
14:58 Cypress Park, Island Park,
15:01 Frogtown et Tounerville.
15:04 Cette rivalité remonte à de très nombreuses années.
15:07 Si ces gangs rivaux se battent contre les Avenues,
15:12 c'est par orgueil, pour être les plus forts.
15:15 L'argent reste la motivation principale.
15:22 Tout ce que ces types voulaient, c'était se faire du fric.
15:25 Lorsque Maria Leon s'installe à Drew Street en 1985,
15:31 plus de la moitié des boulangeries ont fait faillite.
15:34 Et une nouvelle source de revenus a envahi les rues.
15:38 Les utilisateurs l'appellent Crack, Rock ou Freebase.
15:42 Pour les stups, c'est le pire fléau depuis l'héroïne.
15:45 Dès son arrivée, elle s'est mise à profiter du système
15:49 par tous les moyens possibles.
15:51 À peine débarquée à Drew Street,
15:54 toute cette petite famille mexicaine s'est lancée
15:56 dans le trafic de drogues.
15:59 Le Crack sort des baffons pour envahir
16:01 désormais les banlieues chics.
16:03 Et plus il viendra concurrencer la cocaïne,
16:05 plus il deviendra le cauchemar des policiers.
16:08 C'était une véritable déferlante de Crack.
16:12 Drew Street est vite devenue une plaque tournante de la drogue.
16:15 Et au sein du gang des Avenues, la clique de Drew Street
16:20 s'est forgée une réputation encore plus terrible
16:22 que toutes les autres.
16:24 Drew Street, c'était le summum.
16:28 Dans le monde, il y a Maria Leone.
16:30 Achahta.
16:31 En septembre 1995,
16:39 une voiture transportant deux enfants s'engage par erreur
16:42 dans une impasse du nord-est de Los Angeles
16:45 et est accueillie par des tirs.
16:47 Stephanie Kuhn, 3 ans, est tombée sous les balles d'un gang.
16:54 C'est toute la ville qui est touchée en plein cœur.
16:57 La mort de Stephanie Kuhn fait réagir jusqu'au président.
17:01 Le gang mis en cause est celui des Avenues.
17:13 L'un de ses premiers membres auxquels s'intéressent les policiers
17:22 après ce meurtre est Maria Chata Leone,
17:24 même si rien ne la relie directement à ce crime.
17:27 Dans le cadre du programme CLEAR,
17:32 une initiative de la police vise à protéger la population des gangs.
17:36 Les procureurs ciblent certains malfaiteurs
17:39 en raison de la menace qu'ils font peser sur une communauté précise.
17:42 Elle a été arrêtée plus d'une dizaine de fois dans les années 90.
17:46 Elle a un casier judiciaire plus long que le bras,
17:49 même en petit caractère.
17:53 Dès 1986, elle a été interpellée pour vol,
17:57 cambriolage, détention illégale d'armes,
18:00 mise en danger de mineur, extorsion
18:03 et entrée irrégulière sur le territoire des États-Unis.
18:06 Elle a été condamnée à trois reprises dans des affaires de stupéfiants
18:10 et reconduite deux fois dans son pays d'origine.
18:13 En quelques temps, la Chata passe de baby-sitter à trafiquante de drogue.
18:20 Elle met amphétamines, cocaïne, tout pourvu que ça se vende bien.
18:23 Elle est finalement chef de gang.
18:25 Elle a gravi les échelons à force de persévérance.
18:29 Au fil des arrestations ou des meurtres dans les rangs du gang,
18:33 elle est devenue une figure incontournable.
18:36 Sa maison est un quartier général.
18:38 C'est dans cette maison que le gang se réunissait.
18:44 Ses membres s'y réfugiaient très souvent quand ils apercevaient la police.
18:48 On les poursuivait pourtant pour des motifs très sérieux,
18:51 du genre détention illégale d'armes à feu et trafic de stupéfiants.
18:55 Maria Leon était toujours la première à me retenir à la porte.
19:00 Elle nous empêchait d'entrer dans la maison.
19:04 Elle était en permanence sur la défensive
19:07 et toujours bien décidée à protéger les siens.
19:09 Elle protège ses proches, et tout le monde le sait.
19:15 Au fil du temps, elle a réalisé son rêve
19:18 comme n'importe quelle personne qui émigre aux États-Unis.
19:21 Sauf que dans son cas, il s'agissait de diriger un réseau de trafiquants,
19:24 de dealers et de gangsters.
19:27 Pour la police fédérale, cette mère de famille est à l'origine de tout.
19:33 Et son parcours ne doit rien au hasard.
19:36 Il s'agit d'une famille très décidée à acheter des biens immobiliers en grand nombre,
19:43 à faire d'importants bénéfices
19:46 et à s'associer avec la mafia mexicaine.
19:49 Et cela dans le but de promouvoir son activité criminelle
19:52 et aussi d'asseoir sa domination sur le quartier.
19:56 La mafia mexicaine est une force dominante au sein de la pègre latino-américaine.
20:04 Or, ni son sexe, ni son origine ne destinait Maria Leon
20:09 à occuper une place de premier ordre dans cette organisation.
20:13 Le monde du trafic de drogue est dominé par les hommes.
20:16 C'est un milieu très cruel dont les femmes se tiennent en général sagement à l'écart.
20:20 La mafia mexicaine n'est pas mexicaine, mais mexico-américaine.
20:24 On est très loin du Mexique profond.
20:27 C'est d'abord une bande organisée de détenus,
20:31 même s'ils contrôlent des gangs à l'extérieur.
20:34 À Los Angeles, dans tous les gangs latinos,
20:38 tout le monde a affaire à la mafia mexicaine un jour ou l'autre.
20:42 Les membres des gangs savent qu'ils risquent de se retrouver en prison,
20:46 alors mieux vaut être bien vu de cette mafia.
20:49 On ne peut pas vendre de la drogue sans payer un impôt à la mafia mexicaine.
20:55 Elle s'acquittait comme tout le monde de cet impôt,
21:00 mais la mafia mexicaine ne leur est pas laissée pour autant
21:03 prendre le contrôle d'un quartier.
21:10 La Chata est alors la reine incontestée de Drew Street.
21:13 Elle sait qu'elle ne sera jamais vraiment acceptée par la mafia mexicaine.
21:17 Elle fait donc tout pour que ses fils prennent le pouvoir.
21:20 Après tout, ils lui ont permis de s'enrichir.
21:24 Enfant, ils lui ont évité d'être expulsée.
21:29 Elle avait toujours un bébé dans les bras devant le juge.
21:32 Elle donnait du fil à retordre au service de l'immigration en disant
21:35 "Vous ne pouvez pas m'expulser maintenant, j'ai un bébé de 6 mois."
21:40 Nés à Drew Street, ses fils sont de fait mexico-américains.
21:44 Elle les a façonnés pour qu'ils participent au trafic
21:48 et sachent vivre aux côtés de la mafia mexicaine.
21:51 Imaginez un peu.
21:55 C'était un endroit incroyablement dangereux
21:58 où des gamins de 13 ans se comportaient comme s'ils étaient libres
22:02 de dégainer pour tuer qui bon leur semblait.
22:07 Leur emblème qu'on trouvait sur leur tatouage ou leur vêtement,
22:10 ce crâne surmonté d'un borsalineau et perforé par une balle au niveau de la temple,
22:16 était là pour rappeler que la vie n'avait aucune valeur aux yeux des membres de cette organisation.
22:21 Une façon de dire "On est déjà morts."
22:25 J'ai déjà vu des baronnes de la drogue.
22:28 J'ai connu des femmes qui se sont fait un nom comme ça, des femmes impitoyables.
22:32 Mais je n'en ai jamais vu une seule qui ait autant d'enfants que Maria Leon.
22:36 Et qui soit en même temps à la tête d'une famille et d'un empire de la drogue.
22:40 Elle était basée à l'endroit idéal.
22:46 C'est un quartier relativement petit.
22:50 Il est escarpé, ce qui est plutôt favorable au trafic.
22:53 Il y avait des guetteurs un peu partout dans les immeubles.
22:57 Ils sifflaient pour prévenir tout le monde que la police arrivait.
23:00 Elle vendait du crack et de la méthamphétamine.
23:05 Elle pouvait écouler en une semaine plus de 2 kilos de méthamphétamine et entre 2 et 3 kilos de cocaïne.
23:10 Le système reposait aussi sur un réseau de clandestins destinés à devenir dealers.
23:16 Ils devaient bien souvent rembourser leur dette aux passeurs en vendant de la drogue.
23:20 Drew Street étant quasiment inaccessible à la police, la violence liée aux gangs est devenue incontrôlable.
23:28 Pendant 5 années d'affilée, au cours des années 90,
23:32 les quartiers nord-est ont connu le plus fort taux d'homicide de tout Los Angeles,
23:36 avec en tout 238 meurtres, soit près d'un par semaine.
23:40 Moins que l'argent qui passait entre leurs mains,
23:45 c'est surtout la violence et les règlements de compte dont ils étaient à l'origine qui nous préoccupaient.
23:50 Le soir d'Halloween en 2002, la police procède à une descente surprise dans la maison satellite.
24:01 Ils ont trouvé des stupéfiants, des explosifs, des armes à feu,
24:05 et des preuves que des mineurs bossaient comme dealers.
24:08 Les enfants assistaient à la préparation des doses de cocaïne et de méthamphétamine.
24:14 Il y avait dans la maison un hôtel à la gloire de la figure mythique Jesus Malverde.
24:18 Surnommé l'Ange des pauvres, c'était si on en croit la légende,
24:25 un bandit du début du XXe siècle qui terrorisait les riches pour venger les paysans de Sinaloa.
24:32 Je doute fort qu'il ait existé, mais il est aujourd'hui le saint patron des trafiquants de drogue.
24:38 Malverde n'aurait pas pu sauver la reine de Drew Street.
24:41 Inculpée de trafic de stupéfiants et mise en danger de mineurs,
24:46 elle est condamnée à six ans d'emprisonnement.
24:53 Le lendemain de son incarcération, Drew Street et la maison satellite reprennent du service.
24:59 Peu importe ce qui arrive à Maria Leon, il reste l'infrastructure, ses enfants,
25:06 les soldats des rues, les auteurs des crimes, ce sont ses gosses.
25:11 Donc après son arrestation, ça n'a fait qu'empirer.
25:14 Alors qu'elle est emprisonnée depuis moins d'un an, un de ses voisins est abattu devant chez elle.
25:22 La police arrête deux de ses fils,
25:24 Danny Leon et son demi-frère, Francisco Real.
25:29 Danny Leon était connu pour être brutal, très violent, toujours prêt à faire le sale boulot.
25:36 Dès qu'il y avait une bagnole à piquer ou un cambriolage à faire, Danny Leon était sur le coup.
25:41 Francisco Real était l'aîné. C'est lui qui avait pris en main la partie trafic de drogue.
25:50 On l'appelle Pancho.
25:52 Même derrière les barreaux, Maria Leon a obtenu ce qu'elle voulait.
26:00 Son fils aîné a été sacré roi de Drew Street.
26:03 La mafia mexicaine lui a fait savoir officiellement qu'elle le reconnaissait comme le chef de la clique de Drew Street.
26:14 Alors à l'époque, la famille Leon, avec sa clique de Drew Street,
26:18 était clairement identifiée comme la branche la plus active, la plus agressive et la plus violente du gang des Avenues.
26:24 À ce stade, ses fils étaient devenus des personnages vraiment redoutés dans le quartier.
26:32 Ils contrôlaient tout.
26:34 Aucun doute, ils étaient craints.
26:38 En 2002, Maria Leon a été incarcérée dans une prison californienne pour trafic de drogue et mise en danger de ses enfants.
26:45 En réalité, la chata a fait plus que les mettre en danger.
26:51 Elle les a transformés en gangsters.
26:54 Les fils Leon ont instauré un système dont les habitants du quartier étaient au courant.
27:01 Et contre lequel ils n'osaient pas se soulever.
27:04 Maria Leon sort de prison en 2006 pour être aussitôt expulsée vers le Mexique.
27:11 Mais ça ne change rien pour le gang des Avenues de Drew Street.
27:17 Ils se croient au-dessus de la loi.
27:20 Je me souviens d'une scène qui m'a énormément surpris.
27:27 Je me souviens d'une scène qui m'a énormément marqué lors d'une opération de surveillance.
27:32 J'étais sur le trottoir et j'ai vu une toute jeune fille marcher dans la rue.
27:40 Il y avait un bus de ramassage scolaire à l'autre bout et elle se dépêchait pour le prendre.
27:45 Elle s'est mise à courir et tout à coup, elle a dévié de son chemin pour passer bien à l'écart de la maison satellite.
27:52 Ça m'a profondément choqué.
27:54 Et je me suis dit, voilà ce qu'il faut qu'on change.
27:57 À l'automne 2007, la justice fédérale ouvre une enquête sur Maria Leon et la clique de Drew Street.
28:06 La DEA s'en est mêlée, le procureur des États-Unis aussi.
28:14 Ils ont monté un solide dossier pour association de malfaiteurs.
28:18 Nous avons des actes d'accusation. Ce gang est une mafia.
28:22 L'agent spécial Cogler et moi-même, nous nous sommes rendus dans le quartier pour voir ce que nous pouvions constater.
28:29 Les deux premières personnes que nous avons croisées, c'est Francisco Real et sa mère, Maria Leon.
28:37 Ils ne se cachaient pas et donnaient leurs consignes aux dealers en plein jour.
28:42 Ils agissaient aux yeux de tous et sur toute la longueur de la rue.
28:48 Moins d'un an après son expulsion, Maria Leon est de retour aux commandes.
28:55 Nous avons la certitude que ses fils ont aidé Maria Leon à rentrer de nouveau sur le territoire après son expulsion.
29:03 Les responsables de la police de Los Angeles étaient très agacés.
29:09 On leur a promis de faire tomber le gang en six mois.
29:12 Soyez en sûr, nous allons utiliser tous les moyens dont nous disposons pour démanteler ce gang.
29:18 La municipalité prononce la saisie de la maison satellite et l'expulsion de ses habitants dans le cadre d'un programme appelé Project Toff,
29:28 mis en place pour éradiquer les quartiers généraux des gangs.
29:31 A l'intérieur, les policiers découvrent des systèmes d'alarme à rayons laser et du matériel de surveillance,
29:37 tandis qu'à l'extérieur, des membres du gang des Avenue ricanéaient des autorités.
29:42 Quant à Maria Leon, elle est introuvable.
29:45 C'est à la fin janvier 2008 qu'on a commencé les écoutes.
29:51 Les policiers mettent ses fils sur écoute et cachent des enregistreurs dans les cellules où ils font de très fréquents séjours.
30:06 Je fais ce métier depuis longtemps, ce n'était pas mon galop d'essai.
30:10 Partout où il fallait fouiller, nous avons fouillé, notamment sur Internet, sur les réseaux sociaux,
30:18 mais aussi sur Youtube où les membres du gang postaient des vidéos de leurs crimes.
30:23 Grâce à tout ce dispositif, nous sommes parvenus à mettre sur pied une procédure judiciaire d'une ampleur jamais vue auparavant.
30:34 Les habitants avaient peur qu'on débarque en défonçant les portes, qu'on procède à quelques arrestations, mais que ça ne change rien.
30:44 Ça faisait dix ans que la police essayait d'éradiquer ce fléau et de régler le problème de Drew Street.
30:54 Il fallait donc qu'on agisse en profondeur.
31:00 Nous demandons à la cour d'exiger que les propriétaires absents viennent vivre sur place.
31:05 Il faut qu'ils fassent l'expérience des conditions de vie déplorables que les gens du quartier subissent depuis si longtemps.
31:11 Qui voudrait vivre au milieu des dealers et des coups de feu tirés en pleine nuit ?
31:16 Les propriétaires flippaient comme tout le monde.
31:19 Grâce aux écoutes et aux planques, la police trouve une douzaine de repères de drogués sur Drew Street.
31:26 Le tribunal exige qu'ils soient tous évacués et nettoyés, sous peine de saisie des biens immobiliers.
31:32 Ce qui m'a plu, c'est que beaucoup des propriétaires concernés étaient très riches.
31:38 Ils vivaient dans des coins comme Newport Beach.
31:40 Mais le deal, c'était que s'ils ne remettaient pas de l'ordre, ils iraient vivre à Drew Street.
31:45 Ils ont vite réagi et le quartier a changé.
31:48 Les procureurs tiennent parole.
31:53 Et en février 2008, ils inculpent Maria Leon, ses fils et toute une série de membres du gang pour association de malfaiteurs en lien avec un trafic de stupéfiants.
32:03 C'est au cours du même mois que Marcos Salas est abattu devant une école primaire.
32:11 La police prend en chasse une voiture avec plusieurs suspects à son bord.
32:17 Et Danny Leon, alias le petit malin, ouvre alors le feu avec une Kalachnikov.
32:23 Les rafales ont été très fortes, terrifiantes.
32:27 De nombreuses balles ont traversé les pare-brises.
32:31 L'une d'elles est même passée à travers mon appui-tête.
32:34 Elle est traversée tout le véhicule pour finir dans le coffre.
32:37 La police riposte avec beaucoup plus de précision.
32:42 Le fils de la tchata reçoit une balle en pleine tête.
32:46 Danny Leon, gisé au sol.
32:49 La tête baignant dans une mare de sang.
32:51 Tout de suite après, son demi-frère Francisco Real est sorti.
32:55 Et il s'est mis à crier "Vous l'avez buté, vous avez tué mon frère".
33:00 Maria Leon se trouvait au Mexique quand son fils a été tué.
33:07 Les écoutes ont fourni un enregistrement de Pancho en train d'organiser le retour de sa mère grâce à son réseau de passeurs.
33:18 Le printemps venu, la rumeur circule dans Drew Street que les 85 000 dollars dus pour la levée de la saisie ont été payés.
33:27 Et malgré un nombre important d'arrestations, la matronne est de nouveau dans la nature, aux grandes dames des autorités.
33:38 Le problème c'est que Drew Street restait une forteresse.
33:43 Ça n'avait pas changé.
33:46 À l'aube du 26 juin 2008, le Dodger Stadium de Chavez Ravine se transforme en poste de commandement pour quelques 500 agents venus du pays entier dans un seul et même but.
34:00 Mettre la main sur Maria Leon.
34:02 Ce gigantesque déploiement de force était un spectacle incroyable.
34:09 Des blindés sont intervenus, le quartier a été pris d'assaut.
34:15 Dans une guerre pour reconquérir les rues de Los Angeles, ce sont plus de 1000 agents qui ont interpellé des membres du tristement célèbre gang des avenues.
34:23 Maria Leon, son fils Francisco Real, dit Pancho, ainsi que 69 autres membres présumés de la clique de Drew Street, sont arrêtés.
34:37 Les gens ne croient pas à la guerre contre la drogue, mais à Drew Street, avec le gang des avenues, c'était véritablement une guerre.
34:45 Pourtant, ce coup de filet contre une criminelle et son clan ne signe pas la fin de la guerre.
34:51 Un adjoint au shérif de Los Angeles a été tué devant la maison qu'il partageait avec sa femme, ses trois enfants et ses parents dans les quartiers nord-est.
35:01 C'était la goutte d'eau.
35:03 En février 2008, un des fils de la Chata est abattu par un policier.
35:09 Il venait de tirer à la Kalachnikov sur une patrouille.
35:15 C'est une arme redoutable.
35:19 Quelques mois plus tard, la police fédérale va lui prendre un autre fils.
35:23 Les 70 personnes interpellées ont été arrêtées.
35:29 Les 70 personnes interpellées sont soupçonnées d'extorsion, de trafic de stupéfiants, de meurtre et de subornation de témoins.
35:37 La clique de Drew Street, menée par Maria Leon, a fait l'objet d'un vaste coup de filet.
35:43 La police a embarqué la mère, son fils aîné, Francisco Real Di Pancho, ainsi que 69 membres présumés du gang des avenues.
35:57 Le plus étonnant, et ce dont elle ne se remettra jamais à mon avis,
36:01 c'est que son fils Pancho a décidé de témoigner contre la mafia mexicaine.
36:05 Et il le se fait contre elle, contre ses complices, et contre Drew Street.
36:11 Il a affirmé avoir commis des meurtres pour le compte de sa mère.
36:17 Il a tout balancé.
36:19 La conversation avec Pancho était assez gênante et un peu surréaliste.
36:24 Il racontait froidement les moindres détails.
36:27 Il a expliqué comment il faisait tourner le gang.
36:32 Les meurtres, l'organisation du trafic, l'intimidation des témoins.
36:37 Il avait engagé deux avocats pour blanchir l'argent gagné.
36:40 Il les a cités nommément.
36:42 Elle l'a aussi toronné, déshérité.
36:47 Si elle avait pu, elle l'aurait sans doute tué.
36:50 Son propre fils était désormais une balance.
36:54 En fait, sa mère était encore pire que lui.
36:57 Cinq semaines seulement après le coup de filet qui a offert aux autorités une chef de gang et un informateur,
37:07 un adjoint au shérif de Los Angeles est abattu à Cypress Park, à quelques rues de Drew Street.
37:13 La victime, Juan Escalante, n'avait que 27 ans.
37:19 Il serait tombé dans une embuscade vers 5h40 ce matin.
37:23 Juan Escalante a été tué par des membres du gang des Avenue devant la maison de ses parents.
37:28 Il vivait à Cypress Park, une zone de rivalité entre gangs.
37:34 Les Avenue n'étaient pas loin.
37:36 Il était en train de retirer le siège auto de sa voiture avant de partir au travail, peu après 5h du matin.
37:44 Ses tueurs savaient sûrement qui c'était.
37:47 Carlos Velasquez, un membre connu du gang des Avenue, plaide coupable de ce meurtre.
37:53 Il affirme qu'il a pris Juan Escalante pour un membre d'un gang rival de Cypress Park.
37:58 Tout le monde savait que les gars du gang des Avenue faisaient la fête très tard le soir,
38:06 ils shootaient à la méthamphétamine.
38:08 Et ils sortaient au petit matin pour faire la chasse au petit matin.
38:14 Ils sortaient au petit matin pour faire la chasse aux membres des gangs rivaux.
38:18 Carlos Velasquez est aussi le neveu de Maria Leon et le cousin de Danny Leon.
38:26 Il a abattu Juan Escalante d'une balle derrière la tête, tirée à bout portant.
38:31 Il est aujourd'hui derrière les barreaux pour le restant de ses jours.
38:36 Pour la famille, c'était une épreuve terrible.
38:41 Pour nous, il fallait absolument que nous nous remettions très vite au travail.
38:47 La ville de Los Angeles a ordonné la démolition de la maison satellite.
38:54 Que ce soit clair, nous allons mener la vie dure aux gangs.
38:59 Ils ont attaqué la maison à coups de pelleteuses.
39:04 Ils l'ont éventré, rasé, réduit à néant.
39:11 Le jour où nous avons démoli cette maison, nous avons envoyé un signal fort à tout le quartier.
39:17 Cette époque était désormais révolue.
39:20 Ce matin, c'est un coup très sévère qui a été porté aux gangs du nord-est de Los Angeles.
39:26 Cette fois, la police a engagé trois fois plus de moyens.
39:30 Le deuxième coup de filet a été à mon avis le plus gros déploiement de force qu'ait connu la Californie.
39:39 Voire le pays tout entier.
39:41 Pour cette deuxième opération coup de poing, rendue possible notamment grâce aux renseignements fournis par Francisco Real,
39:50 les forces de l'ordre ont ciblé 90 autres membres présumés du gang.
39:54 On a eu tout le serpent, pas seulement sa tête.
39:58 Cette opération a fait tomber toute une génération de voyous et de trafiquants de drogue.
40:07 Cette rue, à elle seule, renfermait plus d'une centaine d'individus à mettre derrière les barreaux.
40:12 Comble de l'ironie, c'est la matrone qui a sans doute écopé de la peine la plus légère,
40:21 aucune violence ne pouvant lui être imputée directement.
40:24 Elle a plaidé coupable de raquettes et d'association de malfaiteurs,
40:29 et a été condamnée à 100 mois d'emprisonnement, soit à peine plus de 8 ans, suivi d'une expulsion immédiate.
40:37 Cette femme-là mérite de finir ses jours en prison.
40:40 Après l'incarcération de Maria Leon, son fils est devenu le témoin numéro un du gouvernement
40:47 pour faire plonger les autres membres du gang des Avenues.
40:50 Écouter ce type parler, c'était comme suivre une formation sur la mafia.
40:56 Devant tout le tribunal, Pancho explique que le gang des Avenues faisait appel à une équipe de tueurs
41:04 pour lutter contre les gangrivaux, et que leur trafic de clandestins et de drogue était antérieur à sa naissance.
41:10 Je l'écoutais raconter comment il avait grandi dans une famille où personne n'avait jamais envisagé d'autre avenir
41:18 que le trafic de drogue et le crime organisé.
41:21 Il disait qu'il n'avait jamais voulu être le boss, mais qu'il n'avait jamais connu autre chose que cette vie-là.
41:29 En tout, je crois que nous avons pu poursuivre avec succès à peu près 160 membres et complices du gang des Avenues.
41:36 Pancho a pris de très gros risques en tournant le dos à cette vie.
41:42 Il va quand même passer au moins 25 ans en prison.
41:45 Il constitue sans doute l'une des principales cibles actuelles de la mafia mexicaine.
41:52 Elle voudra tout au tard lui faire payer d'avoir collaboré avec les autorités.
41:59 Sa vie est directement menacée.
42:02 Aujourd'hui, on trouve un jardin associatif en lieu et place de la maison où Maria Leone a élevé ses fils et terrorisé un quartier.
42:12 Le souvenir qu'aura laissé Maria Leone est d'avoir engendré un niveau de violence et de criminalité jamais atteint auparavant.
42:23 Elle n'a jamais montré la moindre intention de renoncer un jour à commettre ses crimes contre la population qui l'entourait.
42:31 dans la communauté.
42:32 [Générique]