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Transcription
00:00 C'est l'heure de l'édito politique à 7h51 sur Europe 1 et avec Judith Vintraube du Figaro magazine.
00:05 Bonjour Judith. Bonjour Alexandre.
00:06 Aujourd'hui vous vous intéressez à un homme qui se tait, Emmanuel Macron,
00:10 et à un autre qui parle, Laurent Wauquiez dont le Figaro publie aujourd'hui une longue interview.
00:15 Oui, avouez que le contraste est saisissant. L'un choisit le silence, l'autre en sort.
00:20 Le premier c'est évidemment Emmanuel Macron dont on a appris hier qu'il ne s'adresserait pas aux Français le 14 juillet.
00:26 Alors bien sûr cette tradition de l'interview lors de la fête nationale n'est pas une obligation.
00:30 Même si depuis que Valéry Gistard d'Estaing l'a instauré en 1978, tous ses successeurs s'y sont pliés.
00:38 Tous sauf le président actuel justement, qui ne s'est livré à l'exercice que deux fois en 2020 et en 2022.
00:44 Alors il ne s'en est jamais caché, il n'a pas beaucoup aimé ce... il n'aime pas beaucoup ce rituel.
00:49 Oui, oui, mais les circonstances auraient justifié qu'il se fasse un peu violence.
00:53 Après tout c'est lui qui nous a donné rendez-vous. C'était le 17 avril, après trois mois de conflit sur les retraites.
00:59 Il a fait une allocution à la télévision pour lancer ses fameux 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France.
01:08 Et c'est là qu'il s'est engagé à faire un premier bilan autour du 14 juillet.
01:11 Il a répété hier à VILNEWS, Emmanuel Macron, qu'il tiendrait parole.
01:15 Vous croyez qu'il veut attendre le 25 juillet pour que ça fasse 100 jours pile ?
01:19 Ou qu'il ne veut surtout pas donner un prétexte aux oeilles motiés pour recommencer à incendier et à piller ?
01:24 Il a sans doute de ça, je parle de la peur de jeter de l'huile sur des braises mal éteintes.
01:29 Mais plus il attendra, moins il sera audible.
01:32 D'abord à cause des vacances, ensuite et surtout parce que le silence d'Emmanuel Macron est interprété comme le signe
01:38 qu'il ne sait pas quoi faire pour sortir la France de ses crises successives.
01:42 Rappelez-vous ce qu'il a dit aux élus qu'il a rencontrés à Pau la semaine dernière.
01:47 Je cite les propos rapportés par le journal Sud-Ouest.
01:50 Mais enfin, qui avait prévu ce qui allait se passer ?
01:53 Et ce n'est pas Elisabeth Bande qui a expliqué aux Parisiens le week-end dernier
01:58 qu'elle voulait "prendre le temps d'un diagnostic sur les émeutes" ?
02:01 - Prendre le temps de réfléchir peut-être utile ?
02:03 - Écoutez, les fractures françaises sont décrites et analysées en long, en large et en travers
02:08 depuis presque 20 ans par d'excellents observateurs,
02:11 sans parler des enquêtes et de reportages que nous, journalistes, produisons.
02:15 Et comme la nature politique a horreur du vide,
02:18 Laurent Wauquiez profite du mutisme présidentiel pour proposer, lui, des solutions.
02:22 - C'est donc le long entretien qu'il vous donne aujourd'hui dans le Figaro, Judith ?
02:26 - Oui, il sort de plusieurs mois de silence parce que selon lui,
02:29 Emmanuel Macron n'a pas pris la mesure de la situation.
02:32 Laurent Wauquiez pense que l'État et la nation sont en voie de désintégration.
02:37 Il dit que les deux seules figures de l'autorité qui subsistent dans les quartiers
02:41 sont le caïd et l'imam, qu'il faut bien sûr arrêter l'immigration,
02:46 expulser tous les étrangers auteurs d'actes de violence,
02:50 provoquer un choc carcéral pour ceux qu'il désigne comme des délinquants français
02:55 qui ne se reconnaissent pas comme français,
02:57 mais aussi reconstruire la méritocratie par l'école.
03:02 - Eh bien, dites-moi, vaste programme !
03:04 - Oui, vaste programme à tel point qu'il propose à Emmanuel Macron une union sacrée.
03:08 C'est la formule de Laurent Wauquiez autour de ces mesures.
03:12 Alors, ce qu'il faut traduire par "je lui tends la main au président,
03:17 car la gravité de la situation l'exige, s'il la refuse, ce qui est probable,
03:21 c'est lui qui aura fait primer des préoccupations politiciennes sur l'intérêt national".
03:27 Quand Emmanuel Macron interviendra, parce qu'il interviendra forcément,
03:31 il devra réagir d'une manière ou d'une autre aux propositions de Laurent Wauquiez,
03:34 de la part du probable futur candidat de la droite à la présidentielle.
03:38 C'est bien joué.
03:39 - Merci Judith Vintraud du Figaro Magazine.
03:41 On vous retrouve demain à 7h50 sur Europe 1.

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