• l’année dernière
Transcription
00:00 et tout le monde a la langue comme ça.
00:01 Du coup, ça fait tellement mal que je gardais...
00:06 Je restais sérieuse.
00:07 -J'ai quelque chose de particulier à vous proposer.
00:10 -C'est urgent !
00:11 C'est le cabinet Rousseau et Bloch qui m'envoie.
00:13 -C'est moi, Rousseau et Bloch.
00:15 -C'est dangereux ? -C'est pas dangereux.
00:17 C'est compliqué.
00:18 -Dites-lui que j'ai du chagrin.
00:19 -Il a dit "chagrin" ? -Non.
00:20 Dites-lui plutôt que j'ai de la peine. Voilà, ça, c'est bien.
00:22 -Penne. Il a dit "penne". Pardon.
00:24 -Ah.
00:25 -C'est l'histoire d'une fille qui va...
00:28 Qui est très obsessionnelle.
00:29 Qui va aller au bout de ses obsessions.
00:32 Qui va rencontrer le personnage de Benoît Poulvord
00:36 et ensemble, ils vont mener une enquête.
00:38 C'est une comédie romantique et en même temps, il y a une intrigue policière.
00:42 -Il y a marre de quoi, votre mari ?
00:43 -De vieillesse.
00:44 Elle a tué.
00:45 -On va rétablir la vérité ensemble.
00:47 -C'est censé me rassurer, ça ?
00:48 -Ca va me sucer dans une semaine !
00:49 S'il vous plaît, je veux rester, s'il vous plaît !
00:51 -Là, c'est la merde.
00:52 Là, j'ai l'impression de tricoter un pull avec des pattes.
00:55 J'ai rencontré Marie-Garelle Weiss, la réalisatrice.
00:59 Pendant les essais,
01:01 et les essais, c'était un très long monologue.
01:04 Je trouvais ça très drôle et très touchant,
01:06 mais en même temps, je comprenais pas vraiment.
01:08 Je me suis dit qu'il n'y a aucune manière de dire ça
01:11 que d'être très droite et honnête et premier degré,
01:14 parce que de toute façon, je comprends pas.
01:16 Et finalement, il y a eu une connexion avec le personnage de "Negatliff",
01:19 par exemple, pour le film "Jam".
01:20 Il m'a dit "Jam, c'est moi !"
01:22 Et du coup, je l'imitais.
01:23 Et là, Marie, elle a quelque chose du personnage de Mimi
01:28 dans son humour, dans son rythme.
01:31 Et du coup, je l'ai un peu imitée.
01:34 -Vous prenez des médicaments ?
01:35 -Oui, comme beaucoup de gens, oui.
01:37 Vous prenez des médicaments ?
01:39 -Non. Enfin...
01:40 Si, ça peut m'arriver, mais...
01:43 -Je peux ouvrir la fenêtre ?
01:45 -On a travaillé beaucoup en amont sur le texte,
01:48 parce que c'est quand même...
01:50 Il fallait que ça soit très, très précis.
01:51 Après, il y a Benoît qui est arrivé sur le tournage,
01:55 qui improvisait, qui partait...
01:57 Et ça m'a déstabilisée au début, parce que j'avais appris mon texte.
02:01 Et là, tout d'un coup, lui, il partait très, très loin
02:04 et j'avais du mal à le suivre.
02:07 Moi, je disais mes répliques, mais ça faisait plus aucun sens.
02:09 Mais c'était intéressant, parce que du coup,
02:11 t'es obligé d'être complètement...
02:13 Avec tous tes sens aiguisés quand tu joues avec Benoît.
02:16 -Qui vous a dit que j'étais gratuit ?
02:18 Qui ? -Tout le monde.
02:20 -Ah ! -Tout le monde.
02:21 -Tout le monde, donc. -En prison, on dit toujours...
02:22 -Oui, ça, j'ai fait.
02:24 -Non mais on fait pas ça pour l'argent ! On va vous sortir d'ici !
02:26 -Ah bah voilà, elle est consciencieuse, au moins, votre assistante.
02:28 Merci.
02:29 D'abord, ce n'est pas mon assistante.
02:31 -Si.
02:32 Vous allez faire quoi ? Vous allez rentrer chez vous,
02:33 mettre votre robe de chambre qui pue ?
02:35 J'arrivais pas à ne pas rigoler, ruiner toutes les prises.
02:37 Et du coup, à un moment, je me suis dit
02:39 "OK, il faut que je me mordre la langue pour pas rigoler."
02:42 Ça marche. Je me mords la langue comme ça.
02:45 Et du coup, ça fait tellement mal que du coup, je gardais...
02:49 Je restais sérieuse.
02:51 -Alors, je partage une colocation avec des étudiants
02:56 qui sont tous étrangers.
02:57 Oui, je parle anglais, je parle espagnol,
03:00 je parle italien, je parle français, évidemment, aussi,
03:04 mais ça compte pas comme une langue.
03:05 -Mais français ? -Oui.
03:07 -Non. -Pardon.
03:09 Je suis née en Belgique, mais mes deux parents sont grecs
03:12 et j'ai fait toute mon éducation en grec,
03:13 donc j'allais à l'école grecque à Bruxelles.
03:16 Les samedis, je faisais des cours de danse traditionnelle grecque
03:19 et les dimanches, on montait des pièces de théâtre avec mes parents
03:22 et d'autres familles grecques, ils avaient une troupe de théâtre amateurs.
03:25 On montait des pièces d'auteurs grecs, surtout.
03:28 Pour moi, c'est complet.
03:29 Le français, c'est une langue étrangère, c'est pas du tout...
03:31 J'ai du mal, enfin, je sais pas. J'ai un petit accent.
03:33 Et des fois, il y a des expressions que je comprends pas.
03:36 Enfin, ça va, je parle...
03:37 Maintenant, je parle bien français, ça fait 7 ans que je suis en France.
03:40 Donc là, ça va, je commence à rêver en français.
03:45 (Chante en français)
03:50 (...)
04:05 Tony Gatliff, ce qui était intéressant, c'est qu'il m'a jamais donné le scénario
04:09 et qu'on savait pas du tout la trajectoire du personnage.
04:13 On tournait en ordre chronologique.
04:17 Du coup, je découvrais au fur et à mesure l'intrigue du film.
04:20 C'était un exercice de lâcher-prise très intéressant.
04:22 C'était mon premier film en français,
04:25 mais où je parlais grec aussi, donc c'était une bonne transition.
04:28 -Père de...
04:33 Putain !
04:34 Ça, c'est français !
04:36 -Il est très imprévisible.
04:42 Il pouvait changer les scènes du jour au lendemain.
04:46 Et pareil, il fallait être très...
04:48 Enfin, se jeter, c'était un peu comme faire du saut à l'élastique.
04:53 C'est qu'on se jette les yeux fermés.
04:56 Mais c'était intéressant de juste tout lâcher,
04:59 de suivre son savoir et de se dire que pas savoir, c'est pas grave.
05:02 -Ça ira plus loin que mes doigts. Tu veux essayer ?
05:10 -T'es un peu rugueux, là.
05:15 -Ah oui. Je vais m'en occuper.
05:19 Enlève ça.
05:20 -Bolvérovn, j'adore son cinéma.
05:22 Lui, ce qui était intéressant, c'est qu'il fait pas beaucoup de prises,
05:25 il fait pas du tout de répétitions.
05:27 Quand je l'ai rencontré, je lui ai dit "OK, super, est-ce qu'on va répéter ?
05:30 Comment on va travailler ?"
05:31 Il me dit "You know what to do."
05:33 Donc, c'est OK, tu sais ce que tu dois faire.
05:35 Je me suis dit "Ah, pas du tout !"
05:37 C'était moi qui devais prendre les décisions et faire des propositions
05:40 et arriver sur le plateau,
05:42 et en deux prises, il fallait que ça soit fait,
05:44 donc ça responsabilise.
05:46 C'était très intéressant de le voir travailler.
05:49 Il a tout son montage en tête, déjà, donc c'était assez découpé.
05:54 Techniquement, c'était dur à faire et j'ai beaucoup appris.
05:58 Et je l'ai entendu dire un jour sur le tournage,
06:03 "Le tournage est un processus démocratique."
06:06 Des fois, il me demandait "Qu'est-ce que tu penses de cette lumière ?"
06:09 "C'est bien, je sais pas, c'est toi le réalisateur, c'est toi Paul Verhoeven."
06:14 -Tout ce que je ressens pour Mère Benedetta, c'est de l'amour.
06:17 Le même que j'éprouve pour toutes mes soeurs.
06:21 -J'ai compris.
06:22 -Pour moi, il est...
06:23 -Ca va, va.
06:24 -Ca va, ça va.
06:29 -Ca va, ça va.
06:31 -Ca va, ça va.
06:32 -Elle te promène pas sans culottes !
06:34 -Allez, suivez-moi, on va réunir ça.
06:36 -Ah non, j'aime pas les ascenseurs.
06:38 -Fais pas chier.
06:39 -Si vous mélangez sexe-boulot, moi, je suis à Jalpa.
06:44 - C'est pas mal.

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