Un septuagénaire frappé à mort pour avoir demandé à des jeunes de faire moins de bruit

  • l’année dernière
Avec Grégory Joron, policier, secrétaire Général UNITE SGP POLICE-FO, secrétaire Général Adjoint FSMI-FO

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##CA_BALANCE-2023-07-12##
Transcript
00:00 Sud Radio André Bercoff.
00:02 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:07 Philippe, le septuagénaire, violemment agressé et roué de coups à vieux,
00:11 condé dans les Hauts-de-France et malheureusement décédé hier.
00:14 Il avait été hospitalisé jeudi dernier dans un état critique
00:18 et a succombé à ses blessures.
00:20 Tout ça pour avoir demandé à des jeunes de faire moins de bruit.
00:23 Cet acte atroce nous rappelle la mort du jeune Miloud,
00:26 tué le 22 février dernier,
00:28 en voulant rendre service dans le quartier de Bagatelle à Toulouse,
00:31 un quartier proche du Mirail.
00:33 Il aurait dû fêter ses 25 ans hier.
00:35 Deux victimes au deux bouts de la France et au deux bouts de la pyramide des âges,
00:39 victimes de la violence gratuite de jeunes,
00:41 sans aucun respect de la vie humaine.
00:43 Nous sommes en compagnie de Grégory Joron, secrétaire général d'Unité SGP Police FO.
00:48 Bonjour Grégory Joron.
00:50 Bonjour.
00:51 Quand on voit ces deux crimes abominables,
00:55 Miloud aurait fêté ses 25 ans hier, le jour où Philippe est décédé.
00:59 On se pose une question,
01:01 est-ce que le surmoi, c'est la chose qui en psychanalyse,
01:04 vous empêche de faire ce que la morale interdit de faire,
01:08 a disparu chez certains adolescents ?
01:10 Oui, malheureusement oui.
01:14 Et d'ailleurs, j'ai eu l'occasion de croiser Maurice Berger,
01:20 il n'y a pas si longtemps que ça, c'est un pédopsychiatre,
01:22 et psychiatre spécialiste d'ailleurs d'enfants violents,
01:29 qui a longtemps travaillé en centre d'éducation fermé,
01:33 et qui lui, je trouve, justement, cette expérience-là,
01:37 ce recul, cette analyse sur malheureusement ces jeunes ultra-violents,
01:42 de plus en plus jeunes, de plus en plus violents,
01:44 et qui malheureusement retrouvait dans les derniers temps,
01:49 dans ces centres d'éducation fermés, avec justement, c'est ça,
01:53 c'est-à-dire aucune conscience du rapport aux autres,
01:58 du mal qu'on peut faire, et surtout, pire encore, aucune empathie,
02:01 une fois que les choses étaient faites,
02:03 et ça pose de réels problèmes.
02:05 Excusez-moi, mais à mon âge, je suis caca-génaire, vous le savez,
02:09 on n'aurait jamais imaginé tabasser à mort un jeune à plusieurs comme Miloud,
02:13 et encore moins un sceptuagénaire,
02:16 c'est uniquement l'éducation, les familles,
02:19 comme l'a dit, comme en a parlé Emmanuel Macron,
02:21 ou est-ce que c'est beaucoup plus vaste que ça ?
02:23 – Je crois qu'il y a évidemment beaucoup de facteurs,
02:26 alors je ne suis pas un spécialiste, j'ai lu du coup ce qu'il avait produit,
02:29 notamment un bouquin sur les centres d'éducation fermés,
02:31 et son analyse, qui me semble moi, en tout cas, être juste,
02:33 en tout cas que je partage, et qui disait tout simplement
02:35 qu'en effet, il y avait forcément une question,
02:40 évidemment d'environnement familial, avec souvent des violences très tôt,
02:44 ou en tout cas, ces enfants-là ont été témoins de violences très tôt,
02:48 victimes de violences aussi, potentiellement très tôt,
02:52 donc ils ont grandi avec la violence, et surtout, malheureusement,
02:55 ils ont été confrontés pour la plupart à la délinquance assez rapidement,
02:58 avec, il faut bien le dire aussi, une limite qui n'a pas du tout été posée,
03:02 puisque c'est lui, c'est ce qu'il revendique,
03:05 et je trouve que c'est assez juste, c'est qu'à un moment où il n'y a pas de limite,
03:08 on ne donne pas de bornage, finalement, ne serait-ce qu'une sanction pénale,
03:11 avec du sursis, ça efface finalement l'acte dans la tête du jeune,
03:15 parce qu'il se dit "en fait, je ne risque rien",
03:18 et c'est comme ça qu'on va tout doucement vers, justement,
03:21 des attitudes ultra-violentes, comme on a pu le voir avec les tabassages dont vous parlez,
03:24 qui ont engendré deux morts, malheureusement.
03:27 – Grégory Joron, l'absence, vous, en tant que patron de syndicat de policiers,
03:31 vos collègues et vous-même le voyez, vous nous le dites d'ailleurs,
03:34 quand on se parle en plateau ou en off,
03:37 les jeunes multirécidivistes qui n'ont jamais une sanction,
03:40 est-ce que finalement l'absence de sanction,
03:42 ce n'est pas le premier encouragement à recommencer,
03:45 et de manière toujours plus violente pour les mineurs ?
03:48 – Bien sûr que si, et en plus, c'est évidemment l'absence de sanction
03:52 qui, à mon avis, finalise la chose,
03:56 c'est-à-dire qu'on a déjà des jeunes qui ont un problème de rapport à l'autre,
04:02 très clairement, qui ont un seul mode d'expression,
04:05 qui devient un mode d'expression établi,
04:07 c'est-à-dire le rapport de force et la violence,
04:09 et aucune capacité de l'État finalement, et de réponse pénale,
04:12 à pouvoir leur donner un contenant,
04:14 parce que ce qui est important c'est peut-être ça,
04:16 c'est-à-dire que quand ils sont en centre d'éducation fermé,
04:18 qu'on puisse en penser, ou en tout cas,
04:20 prise en main par une sanction pénale qui est assez claire,
04:22 ils ont un contenant, c'est-à-dire qu'on les oblige quand même
04:25 à réfléchir un peu, à être encadrés sur leur quotidien,
04:27 ce qu'ils n'ont pas à l'extérieur.
04:29 – Grégory Jerome, quand vous rencontrez les politiques,
04:32 et vous rencontrez notamment le ministre de l'Intérieur régulièrement,
04:35 et vous, vous en avez rencontré plusieurs auparavant,
04:38 quand vous leur dites ça, est-ce qu'il n'y en a pas un qui vous dit
04:42 "on va faire une loi pour arrêter avec l'impunité des mineurs" ?
04:46 Ou alors comment est-ce qu'ils réagissent ?
04:48 – Vous savez, c'est toujours la difficulté,
04:50 une, des calendriers politiques,
04:52 deux, la difficulté c'est que moi je vois beaucoup de ministres,
04:54 en effet, mais c'est souvent quand même le ministre de l'Intérieur,
04:56 qui malheureusement, même s'il peut échanger avec son homologue de la justice,
05:01 ça reste quand même des lois qui sont portées en général par le garde des Sceaux,
05:06 il y a eu une modification de la justice des mineurs dernièrement,
05:09 avec une espèce de césure où on les juge en premier lieu pour savoir s'ils sont coupables,
05:13 et six mois après on va leur donner leurs sanctions,
05:15 je ne suis pas sûr que ça règle l'ensemble de nos problèmes,
05:18 malheureusement pour être totalement franc,
05:19 je pense qu'encore une fois, pour ces jeunes ultra-violents,
05:22 qui multiplient l'effet divers, plus ou moins dramatique,
05:26 vous en avez rappelé deux, qu'ils le sont extrêmement en début d'émission,
05:30 je pense que là il faut plus poser de questions à un moment donné,
05:33 cette répression, quoi qu'on puisse en penser, elle est nécessaire, je le répète,
05:38 parce que ce sont des jeunes ultra-violents qui ont besoin d'un contenant
05:42 pour justement leur expliquer qu'à un moment donné il y a une butée,
05:46 si on ne met pas de butée, on n'y arrivera jamais.
05:48 – Grégory Geron pour la mort tragique de Philippe à Vieux-Condé dans le Nord,
05:53 est-ce que vous avez des infos sur le profil des trois jeunes qui l'ont tué,
05:57 ils ont 18 à 14 ans, c'est des multirécidivistes, vous avez des infos dessus ?
06:01 – Non, en toute franchie, je n'ai aucune info dessus,
06:05 évidemment je vais être taxé de faire des raccourcis,
06:11 je serais très étonné que ce soit des primo-délinquants pour tout dire,
06:14 clairement, maintenant on verra ce que raconte l'histoire,
06:17 si ce n'est pas le cas et si ce ne sont pas des primo-délinquants,
06:21 je le répète, tout ce qu'on vient de se dire là prendra pour le coup son sens complet,
06:27 c'est-à-dire qu'à un moment donné, malheureusement, je le répète,
06:30 ce n'est pas pour se faire plaisir, parce que la réalité c'est que ces victimes-là,
06:35 aujourd'hui elles sont démonétisées, ces victimes malheureusement,
06:38 ce qui leur est arrivé, si rien ne change après,
06:41 et si on ne prend pas compte que cette jeunesse ultra-violente,
06:44 on doit les contenir, y mettre un bornage, et surtout encore une fois,
06:49 une limite bien précise et qui soit dure, je le dis, ce n'est pas dépensif,
06:54 c'est un psychiatre qui le dit.
06:56 – Grégoire Gourjon, hier dans ce studio, on avait Judith K. Lirel, journaliste,
07:00 qui a failli mourir en portant secours à une femme dans le métro
07:03 qui était victime d'une agression sexuelle, le type l'a attaqué par derrière,
07:07 il a eu 14 fractures au visage, vous voyez un peu,
07:10 et dans son livre il écrivait qu'au rythme où ça allait,
07:13 il avait peur que les gens fassent de l'autodéfense,
07:16 est-ce que vous entendez les familles des victimes qui disent
07:19 « maintenant on va acheter une bombe à poivre, on va acheter un taser,
07:22 et on va se défendre nous-mêmes », est-ce que vous sentez dans la population,
07:25 dans les gens qui vont porter plainte, que ça pourrait arriver ?
07:29 – Rappelez-vous malheureusement, je dis malheureusement,
07:34 parce que c'est évidemment quand on est, je crois, des démocrates
07:37 et des républicains convaincus, c'est il me semble ce qu'on est tous les deux,
07:40 je crois qu'on croit beaucoup à notre état de droit,
07:42 on croit beaucoup justement au pouvoir égalien,
07:44 on croit beaucoup surtout que la police doit être là pour protéger la population,
07:47 et qu'on ne doit pas en revenir à une forme de western
07:50 où finalement chacun va faire sa loi, et surtout s'armer,
07:53 parce qu'ils se sentent en danger, ça serait évidemment dramatique,
07:56 mais par contre il ne faut pas juste avoir une pensée de bisounours,
07:59 c'est malheureusement le cas, vous le savez, il y a des associations de quartiers
08:02 qui en ont ras-le-bol et qui se mettent à faire des patrouilles,
08:05 et ça a déjà défrayé la chronique,
08:07 qui vont même aller virer des dealers sur les points de deal,
08:09 c'est déjà arrivé il n'y a pas si longtemps que ça,
08:11 et je pense qu'à l'échelle individuelle, évidemment,
08:13 il y a peut-être des gens qui craignent pour leur sécurité,
08:16 suivant les transports en commun qu'ils empruntent,
08:19 ou la route qu'ils empruntent pour rentrer chez eux,
08:21 c'est dramatique dans une démocratie comme la nôtre.
08:23 – Dernière question, hier Gérald Darmanin a cité dans l'hémicycle
08:27 les policiers qui sont morts en service,
08:29 une partie des députés LFI ne s'est pas levée,
08:32 on a vu que Raquel Garrido se levait, mais beaucoup ne se sont pas levés,
08:35 je voudrais votre réaction en tant que syndicaliste.
08:38 – J'ai envie de dire sans surprise, toujours à peu près là où on les attend,
08:43 pour le coup, un peu au fond de la yamel, je suis désolé,
08:45 c'est brutal, mais c'est réel, je pense que dans ces cas-là,
08:48 ils portent une écharpe tricolore, ils l'affichent assez régulièrement,
08:51 même dans des manifestations interdites,
08:53 ils sont censés représenter l'ensemble du peuple au sein de cette assemblée,
09:01 je trouve ça vraiment dramatique, très triste pour la République,
09:05 que des élus de cette même République ne se lèvent pas
09:09 lorsqu'on énonce les noms et prénoms de policiers morts en service,
09:13 c'est-à-dire morts pour leur sécurité finalement.
09:15 – Merci beaucoup Grégory Joron, je rappelle que vous êtes secrétaire général d'unité SGP,
09:19 poli, c'est faux.

Recommandée