La porte-parole de la gendarmerie nationale s'exprime sur BFMTV après la disparition d'Émile dans les Alpes-de-Haute-Provence
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00:00 le colonel Nassima Djebli. Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:03 Vous êtes porte-parole de la gendarmerie.
00:05 On a évidemment beaucoup de questions à vous poser.
00:07 D'abord sur les moyens engagés, on disait moyens très importants.
00:10 60 militaires et gendarmes, c'est le chiffre que vous nous confirmez ?
00:13 Alors oui, aujourd'hui, il y a 60 gendarmes qui sont mobilisés
00:16 mais qui travaillent aussi main dans la main
00:18 avec les pompiers du département et les bénévoles
00:21 parce qu'on a à peu près 150 bénévoles qui œuvrent
00:24 et c'est tous ensemble qu'on travaille pour justement retrouver le petit Émile
00:28 de deux ans et demi qui est porté disparu.
00:30 Quels sont les autres moyens engagés sur la zone ?
00:33 On a parlé d'hélicoptères, de chiens-saint-hubert, quels sont les autres moyens ?
00:36 Alors, il y a les moyens terrestres et les moyens aériens
00:39 et les deux travaillent ensemble.
00:40 Alors sur le plan terrestre, on a des équipes cynophiles
00:44 notamment avec des chiens-saint-hubert qui ont vraiment un odorat très très fin.
00:50 C'est le chien qui a l'odorat le plus fin
00:52 qui nous permet justement de retracer les pistes
00:54 même quand il fait très chaud, parce qu'il fait très chaud sur le secteur
00:58 et donc ces chiens-là nous permettent d'essayer de retrouver des pistes.
01:01 Pour l'instant, ce n'est pas forcément probant
01:04 mais en tout cas, ils sont mobilisés.
01:06 On a ensuite les gendarmes du département qui connaissent le terrain.
01:11 On a également les renforts des gendarmes mobiles
01:13 qui sont rompus aussi à la manœuvre, en tout cas de la thématique de la battue.
01:19 On a également des motos tout-terrain qui vont être engagés
01:21 parce que le terrain est escarpé, il est boisé.
01:25 Et c'est aussi pour cela qu'on a le peloton de gendarmerie de Haute-Montagne de Josier
01:29 qui vraiment connaît la spécialité montagneuse.
01:34 Ce sont des experts de ces cavités, de ces zones d'accès difficiles.
01:38 Comment ils travaillent ?
01:39 Alors ils vont justement travailler grâce à leur entraînement.
01:42 Ils vont pouvoir aller dans des coins particuliers.
01:44 Et ensuite, ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que le petit Émile
01:47 ne va pas résonner comme nous. Il a deux ans et demi.
01:49 Donc il faut vraiment sortir de notre schéma de pensée.
01:52 Mais le PGHM de Josier qui est engagé justement,
01:56 va essayer de travailler en escargot du point de départ sur ces pentes
02:03 pour essayer de retrouver des traces et indices.
02:05 Et c'est tout le dispositif.
02:06 On reprend les zones de recherche du départ
02:09 pour justement éviter de perdre une trace et indices
02:12 parce que le petit Émile, il est peut-être revenu sur ses traces,
02:15 il s'est peut-être reposé à un endroit.
02:19 Il faut se dire qu'en fait, un enfant, il va chercher ce qui est pragmatique.
02:22 Il va prendre une pente plutôt qu'une montée.
02:24 Il va chercher à évoluer à l'ombre plutôt qu'au soleil.
02:28 Il peut faire des temps de pause.
02:30 Les maisons, elles sont aussi fouillées parce qu'il a pu se refugier
02:32 justement dans une cave ou dans un cabanon pour se mettre à l'abri
02:36 ou rechercher à boire ou à manger.
02:37 Donc c'est pour ça vraiment qu'on est sur une recherche de personnes très particulière.
02:41 On est vraiment sur un enfant en bas âge.
02:44 C'est très intéressant parce que vous nous expliquez,
02:46 vous essayez de comprendre comment il réfléchit
02:48 pour essayer de voir où il va se cacher.
02:49 Est-ce que vous vous êtes appuyé par des pédopsychiatres,
02:52 par des spécialistes de l'enfance qui peuvent vous dire
02:54 généralement un enfant pourrait avoir envie de faire cela,
02:56 de faire cela, d'aller plutôt dans tel ou tel endroit ?
02:59 On est aussi formés.
03:00 On a aussi la maison de protection de la famille,
03:02 c'est-à-dire qui connaissent vraiment la psychologie de l'enfant,
03:05 qui vous donnent des conseils sur la manœuvre opérationnelle.
03:09 Et on essaye vraiment de sortir de notre schéma de pensée.
03:12 Et c'est pour ça qu'on travaille, on peigne fin, zone par zone
03:16 et qu'on revient au point de départ parce qu'on est peut-être
03:19 passé à côté de quelque chose.
03:20 Et vraiment pour être certain de ne rien louper.
03:22 Et c'est pour ça que tous les moyens sont engagés.
03:25 Donc là, ça, c'était au niveau terrestre,
03:26 mais ensuite au niveau aérien, on a effectivement les hélicoptères
03:30 de la gendarmerie qui sont engagés avec une caméra thermique.
03:33 Comme il fait chaud sur le secteur,
03:34 les hélicoptères sont passés ce matin à 5 heures
03:36 parce que c'est là où il fait le moins chaud.
03:38 Et c'est là justement où on a plus de facilité
03:41 pour détecter une présence.
03:43 Voilà, donc on mobilise tous les moyens.
03:46 - On a été surpris que cette caméra thermique
03:49 ne donne pas plus d'indications.
03:52 Comment l'expliquer ?
03:53 - Alors il y a plusieurs choses.
03:54 C'est vrai qu'il fait chaud.
03:54 C'est pour ça qu'on ne va pas l'employer à midi.
03:57 On va justement l'employer à 5 heures du matin.
04:00 Ensuite, il y a aussi des cavités.
04:02 Donc le petit, il a pu se reposer sous une roche.
04:07 Il y a des zones boisées.
04:08 Donc il faut aussi discriminer tous les éléments
04:12 qui nous sont donnés par la caméra thermique
04:14 en étant appuyés au sol.
04:16 Et c'est vraiment ensemble qu'on va tenter de le retrouver.
04:20 Il y a une battue qui va être menée prochainement
04:23 pour aussi rechercher quelque chose
04:24 parce qu'il a pu aussi bouger.
04:26 Donc il faut se dire aussi qu'on est sur une zone
04:29 où on quadrille au peigne fin.
04:31 Et en tout cas, on est tous mobilisés pour le retrouver,
04:34 que ce soit la gendarmerie, les sapeurs-pompiers,
04:36 les habitants et je souligne vraiment l'engagement
04:39 de tout le monde pour retrouver le petit.
04:41 - Tout ce que vous nous dites
04:43 nous montre la voie aujourd'hui privilégiée
04:45 d'un petit garçon qui serait parti,
04:46 qui se serait perdu, réfugié quelque part.
04:48 C'est la piste privilégiée aujourd'hui
04:50 où toutes les hypothèses sont sur la table.
04:53 - Alors l'enquête, elle est menée
04:54 par la brigade de recherche de Dignes-Nulmain
04:57 et la section de recherche de Marseille
04:58 sous l'autorité du procureur de la République.
05:00 Le procureur l'a dit, il n'y a aucune piste
05:03 qui n'est justement négligée.
05:05 On étudie toutes les pistes.
05:07 Après, il faut se dire aussi que l'enfant,
05:09 ce n'est pas comme un adulte, il n'a pas de téléphone.
05:11 Donc il y a des moyens sur lesquels
05:12 on ne peut pas forcément travailler.
05:13 Tout ce qui va être géolocalisation,
05:15 on ne peut pas.
05:16 Il n'y a pas de vidéoprotection sur ce village.
05:19 Donc en fait, on travaille sur toutes les pistes
05:22 vraiment pour ne rien écarter
05:24 et tenter de le retrouver au plus vite.
05:25 - Il y a eu un appel à témoins,
05:26 mais pas d'alerte enlèvement. Pourquoi ?
05:29 - Alors, ça, c'était rappelé, expliqué
05:30 par le procureur de la République.
05:32 Il y a des règles très strictes
05:33 pour justement le procédé d'alerte enlèvement.
05:38 Et là, avant la disparition du petit,
05:40 il n'y avait aucun élément qui laissait à penser
05:43 qu'il aurait pu être en vie.
05:46 - Pour reprendre la manière dont se déroulent
05:47 les recherches sur le terrain,
05:49 en fait, depuis samedi soir,
05:50 il y a eu énormément de recherches
05:51 qui ont été faites.
05:52 Comme ça n'a rien donné, si je comprends bien,
05:54 vous repartez à partir d'aujourd'hui
05:55 du point de départ et vous reratissez
05:58 pour voir si rien n'a été raté,
05:59 s'il n'y a pas un nouvel élément
06:01 à tout à l'heure qui serait apparu, c'est ça ?
06:02 - Alors, on a délimité une zone de recherche
06:05 par rapport à l'heure à laquelle il a disparu.
06:08 Et quand est-ce qu'on a débuté les recherches ?
06:10 Eu égard aussi au fait que ce soit un enfant
06:12 de deux ans et demi,
06:13 qu'il ne se mouvoie pas de la même façon que nous
06:15 et qu'il fait très chaud.
06:16 Donc, le périmètre est défini.
06:18 On a procédé du départ de la zone de disparition
06:21 où on travaille vraiment comme une zone, un escargot.
06:25 Et là, on repart à zéro parce que le petit a pu bouger,
06:29 il a pu revenir sur ses pas.
06:32 Donc, vraiment, pour ne rien exclure
06:35 et passer au peigne fin, quadriller cette zone.
06:38 - Ce point de départ de l'escargot,
06:40 je reprends votre image,
06:42 c'est le dernier endroit où on a des traces d'Emile ?
06:45 - Oui, tout à fait.
06:46 - C'est cette rue adjacente, c'est ça,
06:47 où des voisins l'auraient vu ?
06:49 - Alors, on repart de là où il a été signalé vu
06:53 pour la dernière fois.
06:54 Et avec tous les éléments,
06:55 parce qu'il y a un appel à témoins qui est lancé,
06:57 on va aussi continuer les recherches
06:59 en fonction de ce qui est aussi donné.
07:01 - Il y a eu un appel à témoins, justement,
07:02 qui a été lancé.
07:03 Il y a eu des dizaines d'appels.
07:05 Est-ce que vous savez combien il y en a eu ?
07:07 Est-ce qu'il y a des choses intéressantes
07:08 dans ce qui est arrivé à vous ?
07:11 - Alors, là, par pudeur, pour la famille
07:14 et pour aussi l'enquête,
07:15 je ne rentrerai pas dans le détail.
07:18 Les appels à témoins, ils sont super importants
07:21 parce qu'il me paraît avoir des éléments
07:22 et vraiment de corroborer ou non une piste.
07:26 Donc là, il y a le travail vraiment opérationnel,
07:29 il y a le travail d'enquête qui est mené
07:31 et on espère vraiment retrouver le petit au plus vite.
07:34 - Dans le travail d'enquête,
07:35 vous l'évoquiez tout à l'heure,
07:36 il y a ces maisons qui ont été fouillées.
07:38 Pourquoi a-t-on fouillé les maisons du village ?
07:41 - Parce que le petit connaît très bien le village.
07:43 Il connaît très bien ses voisins.
07:45 Il a pu aller se cacher, se réfugier,
07:48 chercher un peu d'eau à manger.
07:50 Donc, il ne faut rien exclure.
07:52 Toutes les zones, et ça comprend notamment les habitations,
07:56 sont à rechercher pour trouver une trace, un indice,
08:00 que ce soit un vêtement ou quelque chose
08:02 qui nous laisse à penser qu'il est passé par là.
08:03 Et c'est pour ça que les zones d'habitation sont aussi fouillées.
08:08 - Est-ce que vous avez des précisions
08:10 sur la manière dont s'est passée cette disparition,
08:12 sur ce que disent les grands-parents ?
08:15 - Alors, les parents ont été entendus,
08:17 mais c'est dans le cadre de l'enquête.
08:19 Et pour la protection du secret de l'enquête
08:22 et pour ne pas perturber les recherches,
08:24 je ne viendrai pas plus en détail
08:26 et je laisserai aussi le procureur de la République s'exprimer.
08:28 - Dans les informations que le procureur nous a données,
08:30 en respectant évidemment le secret d'enquête,
08:32 ses horaires, 17h, 17h15, il est dans le jardin,
08:36 les grands-parents vont partir en balade,
08:38 c'est là que tout se déroule, c'est là que tout se joue ?
08:40 C'est la zone essentielle peut-être ?
08:44 - Alors, c'est un village qui est isolé.
08:46 C'est un village qui est à 1300 mètres d'altitude.
08:51 Les gendarmes sont engagés à 18h le samedi
08:54 et on est parti sur une montée en puissance.
08:56 Donc, on a engagé immédiatement tous les militaires,
09:00 les pompiers disponibles pour retrouver le petit mille
09:03 sur la zone délimitée,
09:05 donc à partir du moment où on a été appelé.
09:07 - Une dernière question,
09:09 il y a évidemment toutes ces recherches sur le terrain,
09:11 est-ce qu'il y a en parallèle des enquêtes qui sont menées
09:13 pour ne laisser de côté aucune hypothèse,
09:16 ne fermer aucune porte ?
09:17 Est-ce que la téléphonie est étudiée ?
09:19 Est-ce qu'on recense les gens qui étaient dans le village ?
09:21 Est-ce que toutes les enquêtes se mènent en parallèle des recherches ?
09:24 - Vous avez tout à fait raison.
09:25 En parallèle des recherches opérationnelles,
09:27 il y a une enquête qui est menée en parallèle
09:30 et tous les deux s'alimentent.
09:32 L'enquête, elle est diligentée par la section de recherche de Marseille
09:35 et la brigade de recherche de Digne.
09:37 Et sur le plural de l'enquête,
09:39 toutes les pistes sont étudies.
09:41 - Je crois que vous vouliez passer aussi un message
09:43 à tous ces bénévoles, tous ces touristes
09:45 qui viennent prêter main-forte et dont on a besoin,
09:47 mais qui n'ont peut-être pas communiqué d'informations sur ce qui se passe.
09:50 - Ah oui, alors on remercie tous les bénévoles qui sont engagés,
09:54 qui font un travail formidable,
09:56 mais vraiment par pudeur et pour protéger un peu les parents.
10:01 Si vous ne pouviez ne pas diffuser d'images sur les réseaux sociaux,
10:05 c'est vrai que là, la famille vit une véritable épreuve.
10:08 Je me mets à leur place en tant que maman.
10:12 Ne diffusez pas d'images, s'il vous plaît.