• l’année dernière
Après la mort de Nahel Merzouk le 27 juin dernier à Nanterre, des émeutes ont éclaté sur tout le territoire français. Des scènes de violences mais aussi de pillages étaient visibles partout sur la toile. Une réaction que l’exécutif n’a rien fait pour endiguer, tant le policier à l’origine du tir mortel a été lâché par ceux-là mêmes qui comptent sur les forces de l'ordre pour protéger leur pouvoir. Soucieux de conserver leur pré carré juteux, les dirigeants politiques français ont dans leur majorité refusé de tirer les conclusions de ces heurts brutaux.
Ingénieur et conférencier, Driss Ghali est né au Maroc et partage sa vie entre le Brésil et la France où il a fait une partie de ses études. Auteur de plusieurs ouvrages sur les questions identitaires qui secouent la France et sur l’histoire de la colonisation et de la repentance (disponibles ici https://boutiquetvl.fr/recherche?controller=search&s=driss+), il nous livre son analyse de la situation insurrectionnelle que les Français ont subi ces derniers jours, dans l’immobilisme et l’inaction des politiques aux manettes. Il revient sur les questions d’immigration et d’assimilation, véritables tabous de la bien-pensance de l’extrême gauche et de l’extrême-centre au pouvoir. Driss Ghali appelle au sursaut d’une société qui se meurt par peur de nommer ses maux.

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Transcription
00:00 Votre mobilisation est réelle, mais pas encore suffisante.
00:05 Aidez-nous, vraiment, maintenant.
00:07 Finance et TVL, c'est essentiel.
00:09 D'avance, merci à tous.
00:11 [Musique]
00:31 [Générique]
00:50 Bonjour à tous. Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du samedi politique.
00:56 Après plus d'une semaine de chaos, après la mort de Naël Merzouk le 27 juin dernier à Nanterre,
01:02 nous allons tenter de faire un bilan.
01:05 De quoi ces émeutes sont-elles le nom ?
01:08 Ethniques, communautaires, sociaux, comment qualifier ces affrontements ?
01:11 C'est ce que nous allons voir dans un instant.
01:13 Mais avant toute chose, je vous le rappelle comme chaque semaine,
01:15 n'oubliez pas de commenter, de partager cette émission,
01:18 sans oublier bien sûr le pouce en l'air.
01:20 C'est parti, à tout de suite.
01:21 [Générique]
01:32 Et à mes côtés aujourd'hui, Dries Galli. Bonjour monsieur.
01:34 Bonjour.
01:35 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:36 Vous êtes ingénieur centralien et séilliste conférencier.
01:39 Vous vivez entre le Brésil et la France.
01:41 Vous êtes né également au Maroc.
01:43 Vous avez écrit plusieurs ouvrages, dont un qu'on peut retrouver sur votre site web.
01:47 La petite adresse s'affiche.
01:50 "De la diversité au séparatisme, le choc des civilisations ici et maintenant".
01:55 On peut dire qu'il est d'actualité, même si vous l'avez écrit il y a plusieurs années.
01:58 Vous pouvez également retrouver sur le site de TVL deux autres ouvrages de Dries Galli.
02:02 "Français ouvrez les yeux, une radiographie de la France par un immigré".
02:06 C'était aux éditions de l'Artiller.
02:08 Et le dernier en date, "Une contre-histoire de la colonisation française"
02:12 chez Jean-Cyril Gaudefroy.
02:13 Vous l'avez d'ailleurs présenté sur TV Liberté.
02:16 Alors Dries Galli, avant de vous donner la parole,
02:18 on est à peu près une semaine après la mort de Naël Merzoux,
02:21 qui a provoqué une vague de violence en France, comme vous le savez.
02:24 Jeudi, Emmanuel Macron était en déplacement à Pau, chez François Béroud,
02:27 dans les Pyrénées-Atlantiques.
02:29 Il est rapidement revenu sur la séquence que nous venons de vivre.
02:31 Je vous propose de l'écouter tout de suite.
02:33 Nous avons tous vécu un moment important dans la vie de la nation.
02:36 Donc on va continuer de travailler.
02:38 D'abord, la première réponse, c'est l'ordre, le calme, la concorde.
02:43 Et ensuite, c'est de travailler sur les causes profondes de ce qui est advenu.
02:46 Alors justement, ces causes profondes, les causes profondes de ces événements,
02:56 on a le sentiment qu'il ne faut pas en parler.
02:58 Pour vous, ces causes profondes, quelles sont-elles ?
03:00 Alors juste un point, je ne suis pas ingénieur de l'éco-centrale,
03:02 j'ai fait un master à l'éco-centrale.
03:04 C'est qu'un centre… d'accord, c'est qu'un master.
03:06 Voilà, c'est pour éviter…
03:07 On ne va pas faire de faux CV, vous avez raison.
03:09 Il y a assez de snipers digitaux essayant de me faire taire.
03:15 Parce qu'effectivement, je parle des causes profondes.
03:17 Je ne suis pas le seul, mais je parle des causes profondes.
03:19 Et ces causes profondes sont un véritable tabou,
03:21 parce que les énoncer est une blessure narcissique
03:25 aux yeux de nos élites et de nos dirigeants, notamment M. Macron.
03:29 Vous avez aujourd'hui deux phénomènes qui se cumulent.
03:32 Vous avez un lumpenproletariat à peine sorti de l'enfance,
03:36 parfois il a 12 ans, 13 ans,
03:37 qui est disponible pour toutes les aventures.
03:39 Il n'a pas vraiment d'idéologie, il veut casser, il ne s'empêche pas.
03:43 Camus disait "un homme ça s'empêche",
03:45 là vous avez un lumpenproletariat, souvent issu d'immigration,
03:48 qui est complètement… qui ne résume pas l'immigration,
03:51 mais qui est souvent issu d'elle, qui est complètement…
03:53 qui est disponible pour tout.
03:54 Ils peuvent casser un stade, comme au Stade de France,
03:56 sans prendre des touristes, voilà.
03:58 Il ne s'empêche pas.
03:59 Et vous avez au-dessus, en même temps, une revendication séparatiste.
04:05 Ce sont des gens qui vous crient "ah bah la France, on n'aime pas la France,
04:07 nous ne sommes pas français", ils brûlent les symboles de la France,
04:10 c'est très symbolique ce qui s'est passé.
04:12 Ils brûlent une mairie, une médiathèque,
04:14 tout ce que la France essaie de donner,
04:16 et brûler le commissariat, le symbole de la puissance française.
04:22 Et ça, ça sort aux yeux, c'est l'échec de 40 ans d'immigration,
04:25 l'échec partiel, pour ne pas être trop cassant,
04:27 je le dirais comme ça, l'échec partiel,
04:29 et surtout l'échec complet avec un E majuscule,
04:31 de la théorie de l'assimilation.
04:34 On a donné des papiers à des français qui ne sont pas français.
04:37 Ils nous le disent.
04:39 Et nous sommes tellement autistes que nous ne voulons pas entendre ça.
04:42 Ils ne savent plus quoi faire pour nous dire qu'ils ne sont pas français.
04:45 Ils tirent des mortiers, ils brûlent des voitures,
04:47 ils ont brûlé un tram à 5 millions d'euros.
04:49 Que faut-il qu'ils fassent pour que nous les entendions ?
04:51 Ils ne sont pas français.
04:52 Et il faudrait que M. Macron en tire les conséquences.
04:54 – Alors ce que je vous propose, c'est également d'écouter
04:57 le Premier ministre Elisabeth Borne et le Président Macron,
05:00 juste après les faits, parce que sans doute que leur prise de parole
05:03 au début de cette affaire, au moment de la mort de Naël Merzouk,
05:07 a peut-être un peu mis le feu aux poudres.
05:10 – Nous avons un adolescent qui a été tué.
05:13 C'est inexplicable, inexcusable.
05:16 – Les images choquantes diffusées hier montrent une intervention
05:21 qui ne semble manifestement pas conforme aux règles d'engagement
05:25 de nos forces de l'ordre.
05:27 [Générique]
05:33 – Alors ces deux prises de parole peuvent choquer,
05:35 parce que d'abord c'est évident que c'est une négation
05:37 de la séparation des pouvoirs, puisque c'est deux membres de l'exécutif
05:41 qui donnent leur point de vue sur une affaire qui est en cours,
05:45 une enquête qui est en cours, et disons-le franchement,
05:47 sur la culpabilité du policier.
05:50 Mais finalement, quand on arrive à avoir des membres de l'exécutif
05:53 qui ne défendent même plus leurs institutions,
05:55 et les membres de leurs institutions, qu'est-ce que ça vous évoque ?
05:58 – Vous savez, j'ai cru voir deux Américains en train de s'exprimer.
06:02 Ils ont vu trop de séries américaines, ces gens-là,
06:04 et ils font comme les Américains, ils font du "crisis management".
06:08 Et d'ailleurs, vous avez vu le passage en français du mot "approprié".
06:11 Madame Borne lui dit "cette conduite n'est pas appropriée",
06:15 c'est des Américains.
06:17 Donc il faut absolument mettre son meilleur profil à la télévision
06:20 et condamner dans une logique puritaine.
06:24 On n'a pas le droit de…
06:27 Le puritanisme, c'est pas seulement le sexe, c'est aussi la violence.
06:29 On n'a pas le droit de sévir ou de punir.
06:32 Et sans… comment dirais-je ?
06:36 Il y a aussi la logique raciale.
06:38 On est américanisé.
06:39 Ils voient le policier blanc et le noir, du Bronx.
06:44 Parce que pour ces gens-là, d'ailleurs Macron a dit,
06:46 le 93 c'est la Californie, Nanterre c'est le Bronx,
06:49 ou Harlem en devenir, ou la Californie en devenir.
06:52 Donc on est vraiment américanisé.
06:53 Il y a un film magnifique et un livre surtout
06:55 qui s'appelle "Le bûcher des vanités" du début des années 80.
06:58 J'invite tout le monde à le lire.
07:00 C'est un journaliste qui se perd dans un ghetto,
07:02 il se trompe de sortie d'autoroute,
07:04 je crois qu'il finit par tuer quelqu'un par hasard,
07:06 et ça part comme ça.
07:08 Maintenant la séparation des pouvoirs, de toute façon,
07:11 notre gouvernement, je ne sais pas s'il est bête ou s'il est machiavélique.
07:16 Parce que… je pense pas qu'il soit bête.
07:19 Je pense qu'il soit machiavélique parce qu'il monte les prolétaires
07:22 les uns contre les autres.
07:23 Ce Florian, c'est un prolétaire ce policier de motard.
07:27 C'est un type de la base.
07:28 Est-ce qu'il aura ses retraites ? J'en sais rien.
07:31 Il est exposé aux accidents du travail,
07:34 parce qu'à la moto il peut se faire casser le dos d'un accident de travail.
07:38 C'est une profession dangereuse.
07:40 Nahel, Dieu est son âme, d'ailleurs, de l'âme tout le monde se fiche.
07:45 On pourrait dire Dieu est son âme, même si je ne suis pas d'accord.
07:48 En vie je n'aurais pas fréquenté Nahel, très certainement,
07:50 quoique j'en sais rien, mais je dis Dieu est son âme.
07:53 Pourquoi on ne pose pas…
07:54 Moi je pleure la mort de Nahel, comme je pleure…
07:57 On a détruit la vie de ce policier.
07:59 Voilà, et vous avez cette…
08:01 On monte les uns contre les autres.
08:03 Vous me direz, ils n'ont pas eu besoin de Macron pour se chamailler.
08:08 Mais là on joue.
08:09 – Ça se discute, disons que ça remonte à plus longtemps.
08:12 Mais pour autant, ce dont on peut être assuré,
08:15 c'est que l'État ne fait plus… ne joue plus son rôle,
08:18 en tous les cas, pour apaiser les deux parties de la société.
08:21 – Ah oui, parce qu'il est devenu l'arbitre des vanités,
08:25 c'est le bûcher des vanités.
08:26 Vous avez une vanité immigrée, même si je ne veux pas essentialiser,
08:29 mais une vanité immigrée des quartiers.
08:31 Nous sommes chez nous, la police n'est pas chez nous,
08:33 donc quoi qu'elle fasse, elle est foutue, quoi qu'elle fasse.
08:36 – Elle n'est pas la bienvenue dans tous les cas.
08:38 – Parce que moi je n'ai jamais vu d'émeute à Nanterre ni à Marseille
08:40 quand un trafiquant de drogue tue un Arabe.
08:42 Jamais vu, quand on tire à la Kalachnikov sur un Arabe,
08:45 un Algérien, un Marocain, un Tunisien, je n'ai jamais vu de marche blanche.
08:49 Montrez-les-moi, je retirerai ce que j'ai dit.
08:52 Là, vous avez une vanité séparatiste,
08:56 pas "touche à nous parce que nous sommes des victimes,
08:58 parce qu'on vaut mieux que vous".
08:59 Et vous avez la vanité de ce gouvernement-là
09:05 qui joue la police contre tout le monde
09:07 et vous avez aussi la vanité du peuple de France qui a peur.
09:11 Il a peur, il est dépossédé de son territoire, il a peur.
09:14 Et tout le monde est dans sa zone de confort.
09:18 Parce que les banlieues, il n'y a pas que des…
09:22 Nous on a tendance à réduire les banlieues à la barbarie.
09:24 Non, il y a des gens qui s'en sortent en banlieue et qui aiment la France.
09:28 Alors peut-être qu'ils votent Macron, mais ce n'est pas grave.
09:30 Le fait c'est qu'ils aiment la France.
09:32 – Déjà ils votent.
09:33 – Déjà ils votent et puis ils paient des impôts, ils travaillent,
09:35 les hôpitaux sont remplis de médecins d'origine maghrébine, il faut le dire.
09:38 – Ce qui est un drame pour les pays d'origine.
09:40 – Ce qui est un drame pour les pays d'origine, évidemment.
09:42 Nous perdons notre système de santé, pour le Bénin aussi et tout ça.
09:46 Et au fait, le régime Macron et tout ça,
09:49 ils sont très contents de diviser pour mieux régner.
09:52 – Mais est-ce que ce n'est pas un jeu dangereux ?
09:54 Parce qu'on a vu quand même plusieurs séquences
09:56 avec l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.
09:58 On pense évidemment à la séquence des Gilets jaunes qui a duré longtemps,
10:00 où il y a eu beaucoup de manifestants blessés, énuclés, qui ont perdu une main.
10:06 On a vu des affrontements très lourds entre les institutions nationales
10:11 et les manifestants.
10:13 On a également vu, pendant la réforme des retraites,
10:15 des manifestations très toniques.
10:17 Alors même si à chaque fois, on agite plus ou moins le rôle des Black Blocs,
10:20 sans qu'on soit vraiment capable de savoir dans quelle mesure ils ont agi.
10:24 Est-ce que ce n'est pas un jeu dangereux finalement pour Emmanuel Macron
10:26 de là, jouer tout contre la police, en jetant un peu ce policier au chien,
10:30 il faut le dire ?
10:32 – Oui, mais les policiers sont coincés parce qu'ils ont des conflits d'allégeance,
10:37 ils ont des carrières à faire.
10:39 – Quand on voit le syndicat Alliance qui a fait un communiqué absolument incroyable,
10:45 auquel on n'avait jamais assisté, en parlant de nuisibles, de toxiques,
10:49 je ne connais plus exactement les termes, mais qui était vraiment très virulent
10:53 à l'égard du désordre qui était instauré en France,
10:56 on se dit que la police n'est quand même pas loin
10:58 de faire sécession avec ses élites.
11:02 – C'est possible, moi je regarde un peu dans l'histoire,
11:05 ce qui peut être un défaut, la police française n'a jamais été vraiment
11:08 en pointe de la révolte, c'est plutôt contre les institutions,
11:11 c'est plutôt l'armée, c'est l'armée qui en France en 40, 41, 58,
11:15 voire 61, 62 en Algérie, qui a dit non au pouvoir.
11:19 La police a toujours été très légaliste, je pense que Macron fait ce pari-là,
11:22 et puis je ne connais pas bien la police nationale,
11:25 mais il faudrait voir ce que pensent les commissaires de police,
11:29 j'ai l'impression que l'Alliance et les brigadiers,
11:31 j'ai l'impression, la base est toujours remontée parce qu'elle prend les coups,
11:35 je ne sais pas si les commissaires pensent comme ça, voilà ce que je dirais.
11:39 – Vous avez raison de faire la différence.
11:41 – Oui, parce qu'on me dit que la police est plutôt gérée par ses commissaires,
11:46 et je n'ai rien contre les commissaires,
11:49 mais les révolts en général viennent des gens qui sont près du terrain,
11:53 sergent, capitaine, lieutenant-colonial, après ça devient…
11:56 – Après ils vont plus à l'égence au pouvoir.
11:58 – Oui, après vous savez, les dorures du ministère de l'Intérieur,
12:03 les logiques des francs-maçons, je ne sais pas quoi,
12:06 on est happé par des lobbies, c'est une bureaucratie la police aussi,
12:09 c'est comme toute entreprise.
12:11 Moi je pense que le pouvoir joue avec le feu, c'est sûr,
12:15 mais il a tout à gagner, parce que même si la police se révolte,
12:19 le bourgeois va continuer à voter Macron,
12:21 parce que Macron dit "attendez, c'est moi de Gaulle,
12:23 contre l'OAS, votez pour moi, je suis l'ordre,
12:26 et Davos viendra, Ursula, Biden, tout le monde dira, votez Macron".
12:30 Voilà, c'est machiavélique.
12:33 – Vous disiez tout à l'heure que finalement,
12:35 il y avait énormément de bâtiments publics, d'écoles,
12:37 de mairies, de commissariats qui avaient été ciblés,
12:40 est-ce que vous voyez dans ces gestes,
12:43 une sorte de révolte contre l'État dans ces émeutes ?
12:47 – Oui, enfin l'État et la France, les deux en même temps,
12:51 l'État et la France, la République et la France,
12:53 c'est-à-dire, je sais parler d'eux, vous avez eu une révolte contre l'État,
12:58 parce que c'est un peu la culture, la civilisation maghrébine qui est comme ça,
13:03 chez nous l'État a toujours été un ennemi,
13:07 cela ne fait que depuis la décolonisation
13:10 que l'État s'est mis à notre service.
13:13 Notre État, traditionnellement, s'occupait que de la sécurité,
13:17 et de collecter les impôts, grosso modo,
13:20 et il faisait les grands monuments.
13:21 – Le régalien, ce qu'on appelle le régalien.
13:23 – Voilà, le régalien, il faisait les grands monuments,
13:25 le monument de Tlemcen en Algérie, les grands monuments de Kérou en Tunisie,
13:29 les Marrakech, Fès, les pontifications, les palais, tout ça,
13:32 on était vraiment dans un État féodal,
13:34 et l'être humain n'était pas très important.
13:37 Avec la colonisation, et surtout ce qui s'est passé après,
13:39 nos États ont appris à faire des hôpitaux, à faire des écoles, à vacciner,
13:44 c'est des choses nouvelles,
13:46 mais nos mentalités ont gardé cette espèce de refus de l'État,
13:50 parce que l'État nous prenait les impôts, nous donnait rien.
13:52 Et je pense retrouver dans cette révolte en France,
13:56 une révolte contre l'État duquel on se méfie, par définition.
14:00 – Je comprends ce que vous m'expliquez,
14:02 mais de ce fait, est-ce que vous pensez que c'est parce que
14:04 c'est la population qui a changé de point de vue,
14:06 ou est-ce que c'est parce que l'État a changé de mission,
14:09 et que l'État français, j'entends, est arrivé un peu dans ce cas de figure
14:13 où il prend beaucoup et il ne donne plus grand-chose ?
14:16 – Moi je pense que ces populations, encore une fois, je pense aux casseurs,
14:20 qui quand même représentent une certaine opinion publique,
14:22 parce que même le casseur, il est connecté à une famille et à un milieu.
14:27 C'est comme les suicides, vous savez, chaque pays se suicide.
14:30 Les candidats au suicide au Japon ne se suicident pas
14:33 comme on se suicide aux États-Unis.
14:35 Il y a toujours des…
14:36 Même la criminalité, elle fait attention au contexte social et mental.
14:40 Il y a des crimes absolument déshonorants au Japon
14:42 qui peuvent être commis ici.
14:44 Il y a des codes, même dans la violence.
14:46 Moi je pense que ces populations-là, sans le savoir peut-être,
14:52 continuent cette pulsion anti-État que nous avons au Maghreb,
14:55 éventuellement en Afrique, et aussi, elles ne sont plus inhibées.
15:01 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on casse, la France recule, la France décroche.
15:06 Donc elles ne sont plus inhibées.
15:08 D'ailleurs c'est l'amnistie générale dans ce pays,
15:10 parce que même là, ceux qui ont brûlé les mairies, on ne va pas les retrouver.
15:12 Et quand on les retrouve, on dit "il a 12 ans, 13 ans, on ne fait rien".
15:14 Donc le message qui est passé, c'est que la France est un pays faible.
15:18 Là on arrive à la France.
15:21 En fait, il y a un manque de respect vis-à-vis de la France.
15:24 La France, en tant que puissance, elle n'est plus reconnue.
15:27 La France est vue comme un pays qui va être détruit,
15:30 qui est appelé à être remplacé, à être dépassé.
15:33 Et il y a des solutions, elles sont de l'ordre du symbolique.
15:38 Ce n'est pas la question, ce n'est pas refaire les ronds-points avec Bouygues,
15:41 ou refaire les cages d'escalier avec Vinci.
15:43 Il faut symboliquement réinstaller Marianne sur le pédestal.
15:47 Et les symboles, on sait faire.
15:50 – Est-ce que c'est un symbole fédérateur finalement ?
15:52 Vous dites "Marianne, est-ce que la République est un symbole fédérateur ?
15:55 Est-ce que d'autres symboles plus patriotiques,
15:57 plus intrinsèquement liés à la nation française, ne seraient pas plus opportuns ?
16:02 – Il faut faire les deux.
16:04 Il faut d'abord remettre des limites.
16:10 Parce que quand quelqu'un porte une Kalachnikov, c'est lui qui a le dernier mot.
16:14 Moi je me dis qu'il faut envoyer des assistants sociaux dans les banlieues,
16:18 mais je dis "attendez, le mec il a un fusil,
16:20 qu'est-ce qu'elle va faire la pauvre dame avec un fusil ?
16:22 On est fou.
16:23 Il faut symboliquement rétablir Marianne.
16:25 On dit "ce n'est pas négociable".
16:26 Parce que de quoi on est malade en France ?
16:28 C'est de douter de tout.
16:29 On ne va pas négocier.
16:31 C'est comme s'il y avait, imaginons, un parcours de vie en France,
16:35 tu viens de l'étranger, un parcours de vie en France,
16:37 on ne négocie pas telle chose, telle chose, telle chose.
16:39 Même si moi je n'aime pas beaucoup la laïcité.
16:41 Moi très sincèrement, je ne l'aime pas beaucoup.
16:43 Mais si vous avez choisi la laïcité, vous dites "ce n'est pas négociable".
16:46 Et vous croyez que les gens vont vous respecter quand vous mettez des limites ?
16:48 Parce que moi si je vais en Turquie, je ne vais pas dire "Aba Erdogan".
16:52 Ou je ne vais pas dire "Aba la laïcité turque de Atatürk"
16:55 même si je ne l'aime pas beaucoup.
16:56 Vous voyez ce que je veux dire ?
16:57 Quand je vais en Arabie Saoudite,
16:58 je ne vais pas me balader avec une bière dans la rue.
17:00 C'est quand même le "Be Aba".
17:02 Il faut remettre symboliquement, vous dites "nous on est ça".
17:06 On est issu de la révolution, on est issu de ces libertés, égalité, fraternité.
17:10 Ça ne se discute pas.
17:11 Une fois qu'on a rétabli le respect,
17:13 après on peut trouver d'autres symboles fédérateurs.
17:16 Et je pense qu'effectivement là, il faut qu'on se creuse les ménages,
17:18 notamment la classe intellectuelle,
17:20 qui se spécialise dans la distribution d'anathèmes
17:24 ou de certificats de respectabilité.
17:26 Il faut qu'on…
17:27 Est-ce que la question que vous posez,
17:29 est-ce que quelqu'un issu de l'immigration peut se reconnaître en Marianne ?
17:32 J'en sais rien.
17:33 Moi je pense qu'il faut qu'on propose un projet fédérateur
17:36 qui parle à l'homme et à la femme.
17:38 Il y a le projet de l'honnête homme.
17:40 La France a inventé la figure de l'honnête homme.
17:42 Pourquoi ne pas la rebooster, la réinstituer ?
17:44 C'est quelqu'un qui se tient debout,
17:46 quelqu'un qui étudie par lui-même,
17:47 qui est autonome face à l'État,
17:49 qui est autonome face à sa famille,
17:51 quelqu'un qui est respectueux des lois,
17:53 mais quelqu'un qui est libre.
17:54 On peut aussi trouver un projet fédérateur qui est un projet extérieur.
17:58 Parce que nous sommes malades de ne plus avoir d'ennemis extérieurs.
18:02 Donc l'ennemi c'est nous-mêmes.
18:03 La gauche détruit la droite.
18:05 Pour la gauche, plus il y a de musulmans en France,
18:07 plus les cathos seront dingues.
18:09 C'est ça qu'ils font, on peut croire.
18:10 Ils savent très bien qu'il n'y aura pas d'assimilation.
18:12 Mais pour eux c'est bien fait pour la gueule des cathos.
18:14 Nous avons 5 000 mosquées en France,
18:16 il n'y aura jamais de résurgence catholique en France.
18:18 C'est vrai, là c'est mort, me semble-t-il.
18:20 Et vous avez la droite qui engueule la gauche.
18:23 On est dans une Europe complètement de l'impuissance,
18:27 où on dit que la France a pour vocation de se diluer avec l'Allemagne.
18:31 Au lieu de se ronger les ongles, il faut qu'on aille casser la gueule aux autres.
18:35 Je dis ça de manière figurée.
18:37 Pourquoi on n'aurait pas un projet impérialiste français
18:39 de dire "l'Europe on va la faire".
18:41 C'est bien, c'est un beau projet.
18:42 – La fédération dans le combat quoi en fait.
18:44 – Et c'est nous qui la gouvernons.
18:45 Depuis quand on rêve de donner le pouvoir à Bruxelles ?
18:48 Parce que moi je pense qu'une partie de l'immigration,
18:50 pas tout, une partie, c'est toujours pareil.
18:52 C'est les minorités qui font le changement historique.
18:54 Il y a une minorité de l'immigration qui pourra être vraiment excitée,
18:58 pour ne pas dire autre chose,
18:59 enthousiasmée par un projet qui dit "on va, avec la France,
19:03 gouverner l'Europe".
19:05 La France, industrielle, deux façades maritimes, le Pacifique.
19:09 Si le climat est intéressant, si le climat est une cause nationale,
19:12 on pourrait dire, je vais dire encore une énormité,
19:16 on va imposer aux Brésiliens par exemple de sauvegarder leur Amazonie.
19:21 Avec, je ne sais pas, vous voyez ce que je veux dire ?
19:24 Parce que tant qu'on ramène le débat aux cités, c'est déprimant.
19:27 Parce que ces médiathèques, arrêt de bus, poubelles,
19:31 cage d'escalier, la piscine, est-ce que tu peux voir ma sœur en bikini
19:36 ou tu lui mets la habaya, la habaya, tout ça, c'est des vrais débats.
19:39 Mais ça ne vaut le pas haut.
19:41 Moi je me rappelle quand j'étais au primaire,
19:44 la directrice de l'école disait "il faut que je m'occupe aussi des meilleurs".
19:48 Là on ne s'occupe pas des meilleurs, on ne s'occupe que des cancres.
19:51 C'est bien, il faut s'occuper de tout le monde.
19:53 Mais qu'est-ce qu'on va proposer aux forces vives de ces banlieues ?
19:56 Non, parce que moi je ne comprends pas, très sincèrement,
19:58 pourquoi un polytechnique, l'école la plus prestigieuse de France,
20:02 centrale de la cité, c'est rempli de Marocains, de Tunisiens et d'Algériens
20:06 venus du Maroc, de Tunisie et d'Algérie.
20:08 Des fils de bergers souvent.
20:10 Et pourquoi on ne trouve pas leurs cousins de sang qui sont de Sarcelles ou de Vénissieux ?
20:13 Pourquoi ils ne font pas polytechnique ? C'est le même ADN.
20:17 Parce qu'on ne stimule pas les meilleurs.
20:21 Et on fait un pays avec les meilleurs.
20:23 Les meilleurs qui doivent tendre la main aux autres.
20:25 Donc vous me demandez le symbole, c'est ça.
20:27 Il faut qu'on arrive à… mais là il faut qu'on sorte du cadre
20:30 et on va se faire taper par la droite qui va nous dire "revenons au catholicisme"
20:33 et tout ça. Moi je veux bien, mais on va se faire taper par la gauche
20:36 qui me dit "oui, vous cassez la République" et tout ça.
20:38 Et on va se faire taper par les européistes qui nous disent
20:41 "le couple franco-allemand" en fait il n'existe pas.
20:44 En fait, moi j'ai vu récemment quelqu'un dans le 17ème arrondissement,
20:47 plusieurs personnes, donc 17ème arrondissement, bourgeois,
20:49 porter le maillot du Maroc, de l'équipe de foot.
20:52 C'est symbolique ça, alors qu'ils sont français de souche.
20:55 On ne se rallie qu'aux équipes qui gagnent.
20:57 Il faut qu'on ait un projet qui gagne un peu agressif
21:00 parce que l'être humain est mauvais.
21:02 Nous avons une part de… vous savez…
21:05 – D'instinct de prédation quoi.
21:07 – Voilà, pendant la colonisation, c'est Diotte qui dit ça,
21:10 il a dit "la colonisation a permis à la France d'éviter la guerre civile".
21:13 Parce qu'à la fin du 19ème, vous avez les monarchistes
21:16 qui étaient beaucoup plus forts qu'aujourd'hui, face à la gauche,
21:18 vous avez les cathos contre les laïcs,
21:20 vous avez les francs-maçons contre tout le monde,
21:22 vous avez un pays qui voulait se venger contre l'Allemagne
21:24 et une autre partie du pays qui voulait le recueillement.
21:26 Et Diotte a dit "on n'a rien décidé, on est partis".
21:29 – Vous avez plein d'énergie, allez vous battre à l'extérieur.
21:32 – Ça a marché, ça vous a évité la guerre civile jusqu'en 1914.
21:36 Après on l'a eu en 1940 avec Vichy, on a eu des chirements.
21:39 Mais voilà, il faut qu'on pense hors du cadre.
21:42 – Alors, on part du principe depuis tout à l'heure
21:45 qu'effectivement il y a un rôle de l'immigration dans ces émeutes,
21:49 mais le problème peut-être c'est que la classe politique n'est pas d'accord sur ce point.
21:52 Je vous propose d'écouter tout de suite une audition au Sénat
21:55 qui mettait en scène Gérald Darmanin.
21:57 – Aujourd'hui je voudrais vous poser des questions
21:59 parce qu'il y a des sujets dont on ne veut pas parler,
22:01 Monsieur le Ministre, mais je souhaite qu'on en parle.
22:04 Oui, vous allez me dire, la plupart des gens qui ont été arrêtés sont français, d'accord,
22:09 mais ça ne veut plus rien dire aujourd'hui, ils sont comment français ?
22:12 Et moi ça m'interroge.
22:14 Pourquoi ne pas un jour avoir l'honnêteté de nous dire
22:17 que la plupart des jeunes qui ont commis des exactions depuis 4-5 jours
22:22 sont issus d'immigration, c'est une réalité, c'est factuel,
22:25 et être dans le déni ne nous permet pas d'avancer.
22:28 Et moi je me pose une question,
22:31 qui est responsable de cette haine de la France
22:34 alors que ce pays a accueilli sans réserve,
22:38 parce que c'est normal, parce que c'est la générosité de la France,
22:42 leurs parents, leurs grands-parents,
22:44 ça n'a posé de problème à personne,
22:47 et que deux ou trois générations après, nous en sommes là.
22:50 Donc ne pas vouloir nous donner les chiffres de ces mômes issus d'immigration
22:54 qui ont pillé, qui ont cassé, ne nous permettra pas d'avancer.
22:57 Alors Madame Stach-Brignaud, vous posez une question difficile.
23:01 Je vais essayer de répondre non seulement à ce que je pense,
23:04 mais ce que je crois être la vérité.
23:07 Je n'ai pas de réponse scientifique, puisque par définition,
23:11 nous n'avons pas encore le retour exact de l'intégralité des personnes que nous avons interpellées.
23:15 Je veux ici vous dire que le Président de la République a demandé aux gardes de soins et à moi-même,
23:19 postérieure à vos interpellations au travail de la justice,
23:22 de faire très rapidement une étude sociologique pour savoir qui sont ces personnes.
23:26 Et je suis certain que le Président de la République nous autorisera à rendre publiques cette étude sociologique.
23:32 J'ai regardé, et faites-le dans vos commissariats, dans vos brigades de gendarmerie, qui sont ces gens.
23:36 Oui, il y a des gens qui apparemment pourraient être issus d'immigration,
23:39 mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Matteo, si je peux me permettre.
23:43 Il y en a eu aussi ?
23:45 Et l'explication n'est pas…
23:49 L'explication seulement identitaire me paraît très erronée.
23:52 Qu'est-ce que ça vous évoque ces propos ?
24:00 Alors peut-être soulignons quand même, j'ai vu beaucoup de Kevin et de Matteo,
24:02 ça devient ensuite j'en ai vu aussi.
24:04 Donc finalement, ce n'est pas beaucoup, c'est aussi.
24:06 Mais qu'est-ce que ça vous évoque cette tendance à toujours relativiser peut-être
24:09 et à ne pas prendre les choses telles qu'elles sont et du coup à ne pas s'en emparer surtout ?
24:14 Bien sûr, bon, de la part de M. Darmanin, on s'attend à tout,
24:17 parce que rappelez-vous au Stade de France, il a quand même accusé les Britanniques de s'être auto-agressifs.
24:23 Voilà, donc il a un problème.
24:25 Moi je suis d'Altonien, je compatis avec lui, peut-être qu'il a un problème.
24:29 Voilà, bon, plus sérieusement, nos élites ou nos classes dirigeantes,
24:34 parce qu'elles sont de moins en moins élites, c'est plus que des classes dirigeantes,
24:38 ces classes dirigeantes feront tout pour maintenir leur position sociale, leur situation.
24:44 Parce qu'elles savent très bien que si on touche au système,
24:47 elles seront les premières à partir.
24:49 Donc si elles reconnaissent que grande partie ou la majorité de ces émettiers
24:53 étaient cibles d'immigration, ça veut dire que l'immigration a été un fiasco.
24:57 Et voilà, il faut partir, parce que dans toute entreprise du CAC 40,
25:01 quand on a un fiasco industriel, les premiers à partir, c'est le CEO et son équipe.
25:05 Voilà, ces gens-là ne veulent pas.
25:07 – Ça serait si l'État fonctionnait comme une entreprise qui fonctionne.
25:10 – Tout à fait, mais bien sûr, bien sûr, bien sûr.
25:13 Mais même dans l'État, il y a des alternances.
25:17 Là, on n'a plus d'alternance, ça fait 40 ans qu'on n'a plus d'alternance.
25:20 Tout le monde est d'accord sur l'immigration être une chance pour la France,
25:23 et fermez vos gueules, il n'y a rien à dire.
25:25 L'Europe être une chance pour la France, fermez vos gueules,
25:27 quel que soit le bilan, le climat change, fermez vos gueules.
25:30 Et c'est soit nous, soit le Déluge, soit Marine Le Pen, fermez vos gueules.
25:34 Pour que nous on ferme nos gueules,
25:36 il faut vraiment que le système a besoin de nous prendre pour des imbéciles.
25:41 Et il nous prend pour des imbéciles.
25:42 Et en fait, ça marche, parce que le Français moyen,
25:45 lui, il est convaincu de son impuissance.
25:50 Quand il voit ça, il dit "ben c'est foutu".
25:54 Parce que même le patron, le premier flic de France,
25:57 ne peut pas reconnaître ce que ces flics lui disent.
26:00 Ça veut dire que, en fait, on crée la soumission.
26:03 On écrase tellement le corps électoral, qu'on maintient le régime en place.
26:08 Pour que ça change, il faut vraiment qu'il y ait, à mon humble avis,
26:11 un choc asymétrique, comme disent les économistes,
26:14 quelque chose qui vienne de l'extérieur et qui fasse péter le statut quo.
26:17 Parce que le statut quo, le gouvernement sort gagnant de ses émeutes.
26:20 Il sort gagnant.
26:21 Parce que le petit blanc, comme on disait au temps des colonies,
26:24 le petit blanc, là, il est convaincu que c'est fini.
26:27 Parce qu'il a vu…
26:28 Demain, il sait que demain, on va brûler un hôpital ou une préfecture.
26:31 Il sait que c'est l'impunité.
26:33 Le bourgeois a peur, il continue à voter Macron.
26:36 Les flics, ils vont continuer à se suicider en silence,
26:39 parce que c'est une effraie…
26:42 Le syndicat de la magistrature a dit avec qui il roulait.
26:45 Vous avez vu leur communiquer.
26:47 Et on a oublié les retraites, on a oublié l'inflation.
26:50 – Ça n'existe plus. – Ça n'existe plus, voilà.
26:52 Donc le gouvernement, il est tranquille.
26:55 C'est grave.
26:56 Et ses émeutiers sont la chair à canon de ce gouvernement.
26:59 C'est très grave.
27:00 Alors, c'est une révolte stérile, malheureusement.
27:03 Il n'y aura pas de changement de régime, malheureusement,
27:06 ou un changement de cap.
27:07 – Peut-être un petit mot aussi sur cette extrême gauche
27:10 très présente dans cette séquence en France,
27:12 qui a fait le choix de ne jamais condamner les violences.
27:15 Alors, on peut penser que tout le monde condamne les violences,
27:18 parce que par définition, aujourd'hui, dans l'ordre établi,
27:21 tout le monde condamne la violence
27:22 et qu'il n'est pas nécessaire de le dire ouvertement.
27:24 Le moins qu'on puisse dire,
27:25 c'est que personne ne l'aura dit ouvertement
27:27 dans la frange France Insoumise, etc.
27:30 On pense aussi à cet élu, Carlos Bilongo,
27:33 qui a voulu aller aux côtés des émeutiers
27:35 et qui a été particulièrement bien reçu,
27:37 puisqu'il s'est pris un coup de bâton sur la tête.
27:39 – Quand même.
27:40 – Ce qu'il a amusé, d'ailleurs, on peut le voir sur les images,
27:42 ça le fait plutôt marrer.
27:44 Mais comment vous regardez ça ?
27:46 C'est quoi, c'est du déni de réalité ?
27:48 C'est des apprentis sorciers ?
27:52 C'est quoi ?
27:54 – Dans l'histoire de France,
27:56 il y a toujours eu une grande parodie rationnelle.
27:59 Vous prenez la Révolution française,
28:01 c'est 10 ans de grand n'importe quoi.
28:03 Sachant que 10 ans de 1790 à 1800,
28:07 on est dans le grand n'importe quoi.
28:09 Louis XVI avait tout donné,
28:12 pourtant il a été massacré, sa famille massacrée,
28:14 on a détruit le clergé.
28:16 C'est le pays des sans-culottes, ici.
28:18 Cette pulsion de faire n'importe quoi,
28:20 de tout casser, de ne rien vouloir comprendre.
28:23 – Ce n'était pas la faute de l'immigration ?
28:25 – Voilà, c'est là où j'arrive.
28:27 Parce que vous me parlez de l'extrême gauche,
28:29 l'extrême gauche c'est la France blanche.
28:31 Le monsieur que vous citez vient d'ailleurs comme moi,
28:34 mais vous m'avez compris, c'est un phénomène d'abord bourgeois.
28:36 Mélenchon, même s'il est né à Tangier,
28:38 grande ville marocaine, mais ce n'est pas un maghrébin.
28:41 Zimour est un maghrébin, pas Mélenchon.
28:43 Mélenchon c'est un produit de la France, c'est tant mieux.
28:45 C'est faux.
28:46 Mais ce que je veux dire par là,
28:48 c'est que vous avez une pulsion un peu de folie, d'irrationnel,
28:51 dans ce pays, qui sort à…
28:54 – À l'intervalle régulier ou presque.
28:56 – En 68 vous avez des gens qui ont dit "oui" à la pédophilie quand même,
28:59 "oui" à… enfin, ils ont voulu embarquer les ouvriers malgré eux,
29:03 ils n'ont pas marché, vous voyez ce que je veux dire.
29:05 Et là, j'ai l'impression que dans la LFI,
29:07 vous avez cette pulsion-là de faire du grand n'importe quoi.
29:10 – C'est un peu mortifère quand même comme concept.
29:13 Tous les peuples ont une part d'ombre.
29:16 Et au final, les sans-culottes, ils ont été la chair à canon
29:19 qui ont permis l'avènement de Napoléon.
29:22 Vous voyez, l'histoire humaine est tragique.
29:24 Et les grands leaders politiques, comme Napoléon par exemple, ou de Gaulle,
29:28 ils se servent de cette chair à canon, de cet irrationnel-là,
29:32 pour faire avancer la cause et parfois de la nation.
29:35 Vous savez, de Gaulle, il s'est servi des militaires insurgés en 58,
29:40 qui n'étaient pas du tout dans le républicanisme,
29:43 pour installer la Ve République qui était quand même un bon régime globalement.
29:46 Voilà, c'est l'histoire, ça ne m'étonne pas.
29:49 Maintenant, je suis peiné pour ce député qui n'a pas mes idées,
29:53 que son intégrité physique soit touchée.
29:55 On en est encore au déclassement symbolique de la République.
29:59 Normalement, dans un pays normal, tu touches un député…
30:02 J'ai vu la séquence après, j'ai vu qu'elle était exfiltrée, c'est très bien.
30:05 Il ne faut pas chercher la confrontation, il faut sortir la personne, il ne faut pas…
30:08 Mais le lendemain…
30:09 Ce qui est intéressant, si je peux me permettre, je vous interromps,
30:11 mais ce n'est pas tant la confrontation,
30:13 on sait qu'il y est allé en pensant qu'à aucun moment il n'y aurait une confrontation.
30:16 Bien sûr, bien sûr.
30:17 Oui, oui, au fait…
30:20 C'est ce que j'allais dire, je vais être un peu trivial,
30:22 mais il pensait avoir le passeport d'immunité,
30:25 c'est-à-dire qu'il pensait être issu de la diversité,
30:27 donc ça ne poserait pas de problème avec les émeutiers,
30:29 ce qui prouve bien qu'ils ont interprété que les émeutiers
30:32 avaient un lien avec l'immigration,
30:34 et il pensait en plus que les émeutiers considèrent
30:37 que l'ALFI est un peu leur soutien politique.
30:39 Bien sûr, ça me rappelle ce qui s'est passé en Algérie entre 1954 et 1962,
30:43 pendant la guerre de libération d'Algérie, toutes proportions gardées,
30:45 mais on est dans un contexte colonial,
30:47 quand vous voyez les vocabulaires, on parle déjà de musulmans,
30:50 de français, d'européens, on a la séparation territoriale,
30:54 on a les blindés dans la rue,
30:56 tout le monde doute de la loyauté des musulmans,
30:58 ça me fait mal au cœur, mais j'entends ça,
31:01 on dit "dans l'armée française il y a des musulmans,
31:03 que feront-ils le jour de la…"
31:05 On est comme en Algérie, on se pose les mêmes questions
31:07 qu'en Algérie dans les années 50.
31:09 – Sauf qu'on est en France.
31:11 – Merci qui ? Merci la gauche, merci le MEDEF,
31:14 c'est eux qui ont transformé, le problème a été réglé par De Gaulle,
31:18 mal réglé mais réglé quand même en 1962, et voilà.
31:21 Pourquoi je vous parle de ça ?
31:23 Les communistes français en Algérie, ou en France,
31:27 ou qu'ils soient en Algérie, ont cru voir dans l'FLN
31:30 une force de gauche, progressiste,
31:33 parce qu'ils correspondaient avec Che Guevara.
31:36 Quand l'Algérie a pris l'indépendance,
31:39 qu'a fait le gouvernement algérien ?
31:41 Surtout celui de Boumdiène après 1965, il a dit "ciao communisme".
31:45 Il les a mis tous dehors, les français, les internationaux, Farid.
31:48 Vous voyez ce que je veux dire ? Il n'a pas été progressiste.
31:51 Et les filles lient mal ce qui se passe, comme tout le monde d'ailleurs.
31:56 Il y a une revendication anti-française.
31:58 Ce n'est pas parce que c'est Jean Lavoie et les filles
32:01 qu'ils sont communistes ou progressistes.
32:03 – Vous avez évoqué tous ces termes qui faisaient surface
32:07 de catégorisation de la société, de musulmans, de français, d'anti-français, etc.
32:12 Je voudrais vous faire écouter un tout petit détail d'Elisabeth Borne.
32:16 – Lors d'un contrôle routier, un jeune homme de 17 ans a été tué.
32:20 C'est un terrible drame.
32:21 Et je veux commencer par dire ma profonde émotion
32:24 et adresser mes condoléances à sa famille, à ses proches et à son quartier.
32:29 [Générique]
32:35 – Alors moi, je n'avais jamais entendu une personnalité publique
32:37 présenter ses condoléances à la famille Ouy, aux proches Ouy, au quartier.
32:43 J'ai trouvé ça assez éclairant en réalité,
32:45 parce que c'est une forme d'acceptation du communautarisme.
32:49 Alors on ne dit pas de sa cité, mais c'est ce que ça voulait dire dans son esprit.
32:53 Je ne sais pas comment vous l'avez entendu ce terme,
32:55 mais moi il m'a particulièrement surprise.
32:57 – Juste un point, on parlait de l'Algérie, le terme "vivre ensemble"
33:00 était un concept de l'OAS, des partisans de l'Algérie française
33:04 qui avaient cru, qui avaient proposé aux musulmans de…
33:06 Ils disaient "Algérie française", ça veut dire "Algérie française"
33:08 où les musulmans sont égaux aux français.
33:11 On dit que ce sont des fascistes, non.
33:12 Ils ont dit, ils disaient aux musulmans,
33:15 "Abordonne le FLN, viens avec nous parce qu'on fera l'Algérie de demain
33:18 qui sera une Algérie de l'égalité, vivre ensemble, viens de là".
33:21 Mais il est passé à gauche et c'est de suite.
33:23 Le quartier, Mme Borne est une américaine,
33:26 elle voulait dire "our community", notre communauté.
33:29 Voilà, c'est ça, mais elle ne peut pas dire communauté
33:31 parce qu'elle dit quartier, on est américanisé.
33:34 – Mais on est bien d'accord que c'est un symbole de…
33:35 – C'est n'importe quoi.
33:36 – Ils prennent acte de la communautarisation.
33:38 – Bien sûr, bien sûr, mais le pire, dans notre époque
33:42 qui est merveilleuse par certains côtés et terrible par d'autres,
33:44 c'est que ces gens-là font beaucoup d'argent,
33:45 ils ont le pouvoir et nous on ne l'a pas.
33:47 Je vais choisir mes termes,
33:51 la déconnexion par rapport au réel est récompensée.
33:54 Parce que tout le système mondial, l'ONU, Davos, l'Europe,
33:57 tout le monde pense pareil, parce que tout le monde s'américanise.
34:00 On n'est pas la France, il n'y a qu'un seul quartier, c'est la France.
34:05 La seule maison commune, c'est la France.
34:09 Et en fait, elle avoue aussi que la prochaine étape
34:14 après le retour du CAB, ça va être la négociation avec le quartier.
34:16 Les grands frères, les subventions, les associations.
34:18 – Ça s'appelle la sécession.
34:20 – Dans l'anglaise guérée, ça s'appelle le paiement d'un tribut surtout.
34:25 On va payer le tribut pour avoir la paix.
34:27 C'est ce que faisaient les habitants de Fès au 19ème siècle,
34:30 notamment la mienne, nous on mettait les bourgeois de Fès,
34:35 donc Paris et Intramuros, c'était la capitale,
34:38 on les mettait aux tributs pour avoir la paix.
34:40 Parce que sinon, qu'est-ce qu'on nous faisait ?
34:42 Pas trop ma tribu, mais surtout nos voisins aussi.
34:48 On attaquait le souk de Fès,
34:50 qui avait lieu dans les remparts de la ville, une fois par semaine.
34:53 C'est ce que font aujourd'hui ces jeunes.
34:55 Il y a un peu une rasoir.
34:58 On arrive, on casse les Champs-Élysées,
35:00 bon ils ne l'ont pas fait cette fois,
35:01 mais à chaque match de foot, ça a tendance à avoir lieu.
35:03 On a cassé les centres commerciaux, on a cassé le Nike, tout ça.
35:08 Et que va faire Madame Borne ?
35:10 Comme faisaient les bourgeois de Fès au 19ème siècle,
35:13 ils vont payer les violents pour qu'ils leur donnent la paix.
35:16 – Ça ne marche pas.
35:17 – Ça ne marche pas, mais ça permettra, ça marchera un jour,
35:27 si les quartiers s'organisent.
35:29 Parce qu'aujourd'hui, on a de la chance.
35:30 Il n'y a pas de colon vertébrale,
35:32 il n'y a pas de parti musulman en France,
35:33 il n'y a pas de parti de la diversité en France.
35:35 Il n'y a que LFI, tout ça, bon, c'est le système.
35:37 Mais si demain vous avez un leader charismatique
35:40 issu des quartiers qui vous dit "on négocie avec moi",
35:42 je suis certain, je ne veux pas les insulter,
35:44 que ces gens-là que vous avez montrés à la télé,
35:46 ils vont négocier avec eux.
35:48 Ça n'arrive pas qu'aux autres, vous savez.
35:52 Et ça peut marcher.
35:54 – Ce que vous voulez dire, c'est qu'aujourd'hui,
35:57 quand on a des mouvements spontanés, on va dire,
36:00 comme ceux auxquels on a assisté,
36:02 il n'y a pas d'organisation, il n'y a pas de leader qui se détache,
36:05 et c'est plutôt une chance.
36:06 – Ah oui, pourquoi moi je parle maintenant ?
36:08 Parce qu'on peut encore agir.
36:10 On peut encore agir.
36:12 J'ai donné un plan qui mérite d'être critiqué,
36:14 tout ça, contrebalancé, mais j'ai donné un plan.
36:16 Demain, ce sera trop tard.
36:18 Dès que vous avez un parti avec une revendication nationaliste,
36:23 je dis bien nationaliste, c'est cuit.
36:26 Parce que le principe d'égalité fait que,
36:28 il va vous dire "liberté, égalité, fraternité,
36:31 je veux l'égalité des droits, même si je suis différent".
36:34 Et là, parce qu'on parle des frères musulmans,
36:41 les frères musulmans ne sont pas vraiment, me semble-t-il,
36:43 dans la sécession.
36:44 Leur projet est différent.
36:46 – C'est d'infuser.
36:47 – C'est d'infuser et eux, ils ne veulent pas tuer la bête.
36:50 Les frères musulmans veulent que l'Europe reste riche,
36:52 parce que ça permet à leur idéologie de se plugger,
36:55 de se connecter à un PIB énorme.
36:57 Je le dis souvent à mes amis maghrébins, et je me fais engueuler,
37:00 je leur dis "le PIB de l'île de France".
37:02 C'est plus que le PIB du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie réunies,
37:05 malgré le pétrole algérien.
37:07 Moi je suis frère musulman, qu'est-ce que je fais ?
37:09 Je pousse.
37:10 Je les salue les frères musulmans,
37:13 parce qu'eux dans la salle, c'est les seuls qui font de la politique.
37:16 Les seuls, ils n'ont pas de médias, ils n'ont rien.
37:21 Ils ont des relais évidemment, mais ils font le job.
37:23 Je salue, inspirons-nous du travail qu'ils font.
37:27 Parce qu'eux, ils ont une cause de long terme.
37:29 Et eux, ils veulent que l'Europe continue de travailler.
37:32 Vous voyez juste les transferts financiers de la France vers le Maghreb,
37:37 on est déjà au-delà de…
37:38 – Vous dites, pardon, mais vous dites, je comprends que les frères musulmans,
37:41 enfin, qui sont dans une bonne démarche de leur point de vue, on va dire,
37:43 mais comment regardez-vous finalement l'inaction des pays européens,
37:49 tout particulièrement de la France, face à leur intrusion,
37:52 ni plus ni moins, à leur travail de lobbying ?
37:55 – Bien sûr, il y a trois choses.
37:57 Nos élites sont sous influence étrangère, souvent.
38:00 Vous avez vu le Qatar, ils sauvent le PSG, ils nous offrent des Rolex,
38:07 enfin pas que le Qatar.
38:09 Vous avez le deuxième point, en France, j'ai l'impression
38:11 que plus il y a de musulmans, moins la France comprend l'islam.
38:14 Vous aviez des vrais islamologues au 19ème siècle,
38:16 quand il y avait 10 000 musulmans en France.
38:19 Au moment où il y a 10 millions de musulmans en France,
38:21 vous ne voulez pas, enfin la France ne veut pas, comprendre l'islam.
38:24 Donc comprendre le mouvement des frères musulmans,
38:26 comprendre que l'islam est une hyperpuissance.
38:28 Il y a un peu de racisme, aujourd'hui, dans la gauche, dans le système,
38:31 ils croient que l'islam, ça peut être géré.
38:34 L'islam c'est une hyperpuissance, l'islam assimile.
38:36 Allez au Maroc, nous assimilons très facilement les africains.
38:39 La Turquie assimile.
38:41 – D'ailleurs, qui sont musulmans ?
38:43 – Ils deviennent musulmans parce qu'ils n'ont pas vraiment le choix.
38:46 On ne les convertit pas avec la force.
38:48 Attention, au Maroc il y a plein d'africains évangéliques, tout ça.
38:52 Mais ils n'ont pas le droit de construire de nouvelles églises, par exemple.
38:55 Ils vont dans les églises laissées par la colonisation,
38:57 dans les temples protestants.
38:59 – Il n'y a pas de place publique pour une autre religion.
39:02 – Voilà, ils ont un devoir de discrétion.
39:04 Le Maroc est très tolérant, mais il y a un devoir de discrétion.
39:07 – C'est l'Espagne d'Isabelle la catholique.
39:09 – Elle était quand même assez dure avec les juifs et tout ça.
39:13 Donc vous avez une mauvaise connaissance de l'islam,
39:17 on le sous-estime parce qu'on croit que c'est une religion,
39:22 donc c'est archaïque, donc ça va disparaître.
39:26 Non, l'islam est une hyperpuissance.
39:29 Et le troisième point, vous avez aujourd'hui des élites
39:35 qui ont tout ce qui fait du mal à la France, elles l'adoptent.
39:40 Tous les cancers qui viennent pour nous tuer,
39:43 l'américanisation stupide, parce qu'il y a une bonne américanisation.
39:47 On ne copie pas les américains pour devenir riches et puissants,
39:49 on les copie pour devenir acculturés, gros, obèses, voilà.
39:54 Et pour eux, on le voit dans ce qu'ils disent,
39:58 tout ce qui peut faire mal à la France est bienvenu,
40:00 donc on ne combat pas les frères musulmans.
40:02 – Comment on fait finalement ?
40:04 Est-ce que vous croyez encore à l'assimilation ?
40:06 Je crois que la réponse est non.
40:07 – Non, l'assimilation marche et marchera,
40:10 et a marché pour une minorité qui veut bien s'assimiler,
40:14 et qui peut s'assimiler.
40:16 – Mais alors pour tous les individus qui ne souhaitent pas s'assimiler,
40:19 qu'ils font savoir d'ailleurs, comme vous avez dit tout à l'heure,
40:21 en tuant parfois devant la France, quand on ne sait pas autre chose,
40:25 qu'est-ce qu'on fait ?
40:27 – Qu'est-ce qu'on fait ?
40:29 – En admettant qu'on ait un pouvoir fort.
40:31 – Oui.
40:32 – C'est-à-dire en admettant qu'on n'ait plus ces élites…
40:34 – En fait le pouvoir est fort, pendant le Covid, il a été fort avec tout le monde,
40:36 même avec les immigrés, personne n'a quitté le territoire,
40:39 tout le monde a été obligé de se vacciner, tout le monde.
40:42 Tout le monde a été pour aller à l'hôpital,
40:45 le pouvoir est fort, le pouvoir feigne fin à l'impuissance,
40:50 parce qu'il veut monter les uns contre les autres,
40:53 et il est fasciné par les Américains,
40:55 parce que pour lui les émeutes ce sont des "riots",
40:58 lui il est en Los Angeles 92, le pouvoir cherche son Rodney King,
41:03 comme il cherche sa Kardashian, vous voyez ce que je veux dire ?
41:07 On est vraiment dans Santa Barbara, dans les télénovelles américaines,
41:12 c'est ça, c'est leur mentalité,
41:14 vous les voyez de toute façon, ils ne lisent plus Chateaubriand,
41:16 ils ne lisent plus Dubélé, ils sont tous sur leur start-up,
41:19 et leur Las Vegas, l'autre président a quand même déclaré sa candidature
41:23 à Las Vegas au congrès high-tech, il ne l'a pas déclarée en Corrèze.
41:30 – Ou à Versailles.
41:31 – Ou à Versailles, voilà, la matrice de la France.
41:34 Bon, donc nous, qu'est-ce qu'il faut faire ?
41:40 Je pense qu'il faut déjà ouvrir les yeux,
41:44 l'être humain n'est pas seulement un consommateur, il a une âme,
41:48 reconnaissons que les immigrés ont comme nous une âme,
41:51 cette âme est parfois insensible au message de la France,
41:54 il ne faut pas en être catastrophé et dire "non, c'est comme ça",
41:57 c'est un mystère l'âme, vous savez Jésus, ils l'ont tué,
42:00 l'autre prophète Sidna Mohamed, il a été attaqué par sa propre tribu,
42:04 c'est pour ça qu'il est immigré, c'est normal qu'il y ait un rejet,
42:07 mais vous leur demander de se convertir à la France, c'est difficile.
42:10 Donc il ne faut pas en être catastrophé, il faut juste dire,
42:13 moi je dirais comme dirait De Gaulle, mais attention ça s'est mal passé,
42:16 après "je vous ai compris", il faut leur dire "je vous ai compris,
42:19 vous ne voulez pas vous intégrer, je respecte votre identité",
42:22 l'identité ça existe, et après vous dites "mais, mais".
42:26 Croyez-moi que certains, d'ailleurs beaucoup ne veulent pas s'intégrer,
42:29 ils veulent juste des papiers pour pouvoir voyager tranquillement,
42:32 d'ailleurs nos lois sur l'immigration sont complètement absurdes,
42:35 elles appellent l'immigration illégale,
42:38 et elles poussent aux naturalisations de confort.
42:41 Il faut leur dire "si tu te sens incapable ou pas motivé par devenir français,
42:45 je respecte ton identité", l'identité est un droit de l'homme,
42:48 vous n'allez pas dire un cabine qu'il est arabe, ou un basque qu'il est espagnol,
42:52 ou un corse qu'il est breton, vous voyez ce que je veux dire ?
42:55 On parle quand même de choses qui sont très proches de vous,
42:58 même religion, et on n'arrive pas à assimiler comme ça.
43:01 Donc il faut reconnaître l'identité qu'elle est là,
43:04 et moi je propose dans mon livre, je dis "voilà,
43:07 ceux qui rejoignent la France, qui font l'effort de se convertir à la France,
43:10 je leur donne des droits plus supérieurs à ceux qui ne font pas l'effort,
43:14 et ceux qui ne font pas l'effort, on ne va pas les mettre dans des zones,
43:17 dans des banques tout le temps comme en Afrique du Sud, c'est pas ça,
43:20 le projet n'est pas fasciste, c'est un projet humaniste.
43:22 Je reconnais ton identité, tu ne veux pas devenir français,
43:24 donc tu n'auras pas les mêmes droits qu'un français assimilé,
43:26 ou un immigré assimilé, le vote notamment, je trouve.
43:29 – Ça, ce n'est pas hyper compatible avec les droits de l'homme, dans l'isgali.
43:33 – Nous sortons du Covid où les droits de l'homme ont été un papier hygiénique,
43:37 m'excuses, on a discriminé les vaccinés des non-vaccinés,
43:40 les masqués des non-masqués, on nous a enfermés chez nous,
43:43 et moi, il faut penser avec un marteau les droits de l'homme,
43:47 moi je suis pour les droits de l'homme, le droit de l'homme,
43:49 c'est le droit à l'identité, moi j'ai commencé à soigner ma dépression
43:53 quand j'ai retrouvé mon identité, je suis revenu à qui je suis ?
43:57 Quand j'ai compris que j'étais marocain, et que je pouvais être marocain,
44:00 et ouvert sur la France, sur le Brésil, sur d'autres choses,
44:02 j'ai commencé à me soigner, j'ai commencé à mieux aller,
44:05 quand je suis revenu vers l'islam, voilà.
44:08 Les droits de l'homme, le droit à l'identité,
44:10 est un droit comme le droit à la sécurité,
44:14 et d'ailleurs c'est l'universalisme la diversité,
44:17 c'est parce qu'il y a un Corse qui est différent d'un Breton ou d'un Marocain
44:20 que c'est là qu'il y a l'universel, c'est Aimé Césaire qui disait ça,
44:23 mais ce n'était pas un fasciste, tout ça, donc moi, très concrètement,
44:26 je sais que ça va choquer, moi je ferai une société à deux régimes,
44:29 un régime de ce que j'appelle les assimilés, les français et les assimilés,
44:35 et un régime des associés, où tu vis en France,
44:38 arrêtons d'harceler les immigrés avec nos titres de séjour,
44:41 qui les stressent, qui font la queue devant les préfectures,
44:44 un enterre, un enterre, il faut voir la queue, moi je les fais la queue,
44:47 à Antony, 5h du matin on fait la queue pour un titre de séjour,
44:50 soyons plus ouverts, donnons des titres de séjour plus facilement,
44:53 et à la moindre erreur, on expulse à ce moment-là,
44:56 et n'obligeons pas les gens à devenir français,
44:59 que veulent les gens ? Travailler en France,
45:02 pouvoir revenir en Algérie, en Turquie, en Tunisie,
45:04 et pouvoir revenir ici, c'est la mondialisation,
45:07 je sais que ça mérite d'être discuté, ce que je dis là,
45:12 mais c'est au moins ça, moi je reconnais la diversité,
45:15 parce que vous avez des populations en France qui ne veulent pas l'égalité,
45:18 ils viennent de pays où il n'y a pas d'égalité, vous savez au Maroc,
45:21 soit vous êtes juif, soit vous êtes musulman,
45:23 vous êtes chrétien, vous avez moins de droits,
45:26 d'un point de vue du code pénal, du code civil, de l'héritage,
45:32 moi marocain, je ne peux pas me marier avec une chrétienne,
45:35 il faut qu'elle se convertisse, je ne dis pas que c'est bien ou mauvais,
45:38 je dis juste que… – Oui c'est comme ça.
45:40 – C'est comme ça, et les populations que vous accueillez,
45:42 en général viennent de ces pays-là, donc elles sont habituées à ça,
45:45 et je pense que le plus grand respect à quelqu'un,
45:47 c'est lui dire "tu es responsable de ce que tu fais,
45:49 ça c'est une voiture, tu es responsable,
45:51 ce n'est pas ta mère, ton père, ou Pétain, non c'est toi qui es responsable,
45:56 et je reconnais que tu n'es pas… je reconnais, et voilà,
46:00 et croyez-moi je pense que la vérité sauve,
46:04 il faut qu'on arrête de se raconter des histoires depuis 40 ans,
46:07 parce qu'on crée des enragés, des malades mentaux,
46:10 parce que la double identité est très difficile,
46:12 c'est facile pour des gens qui sont des romains garis, c'est ça,
46:18 des saints exupéries, je ne sais pas moi,
46:21 des gens qui viennent de… je crois qu'il y a eu le prix Nobel en plus,
46:25 voilà c'est facile, mais pour un monsieur lambda comme moi,
46:28 c'est difficile d'être dans les deux registres,
46:30 parce que nos cultures sont très différentes,
46:32 elles sont très différentes, donc moi je propose au lieu de créer des gens,
46:37 des malades en série, créons des gens heureux dans leur identité,
46:41 et avec un pacte social complètement rénové.
46:45 – Et alors pour terminer cette émission, Driscally,
46:47 c'est très intéressant ce que vous nous dites,
46:49 parce qu'on voit aujourd'hui que la Tunisie est bousculée
46:54 par des problèmes migratoires également subsahariens,
46:56 on voit qu'à Sfax il y a eu une révolte des habitants
47:02 contre les clandestins subsahariens,
47:04 et qu'il y a d'ailleurs un Tunisien qui est décédé dans les émeutes,
47:10 et pour autant l'Europe regarde ça,
47:12 et la première chose qu'elle a su faire en février dernier
47:15 quand le président tunisien alertait sur ses craintes
47:18 de voir son propre peuple disparaître avec une immigration subsaharienne massive,
47:23 on a montré du doigt ce président tunisien en disant "il est raciste",
47:27 alors en s'arrangeant comme on peut avec les habitudes,
47:30 comment vous voyez-vous ça ?
47:33 – C'est les lois de la physique,
47:41 quand vous mettez en contact deux civilisations qui sont très différentes,
47:46 les nord-africains, je ne sais pas le terme maghrébin mais peu importe,
47:49 les nord-africains nous sommes très différents des subsahariens,
47:53 parce qu'entre nous il y a un océan qui s'appelle le Sahara,
47:56 qui nous a séparés donc chacun s'est développé à sa manière,
47:59 avec des valeurs différentes,
48:00 il y a la question de la race qui est le grand absent,
48:03 et les filles elles méritent de mettre la race sur la table,
48:06 la race existe,
48:07 et la race est un facteur qui est important dans tout ce qui nous arrive aujourd'hui.
48:13 Les tunisiens, ils vivent le choc des civilisations, le choc racial,
48:19 et comme ils sont moins inhibés que les français par 40 ans de BHL,
48:24 Jacques Attali, Alain Minc, SOS Racine, tout ça, ça sort comme ça.
48:28 Puis vous avez un choc aussi des lumpenproletariat,
48:30 la Tunisie va très mal, va très très mal,
48:32 il y a des problèmes même de ravitaillement en lait notamment,
48:35 donc il y a une concurrence pour les maigres ressources qu'on n'a pas en France,
48:38 en France c'est open bar, l'Europe, l'État, voilà.
48:43 Il y a aussi bien sûr un passé esclavagiste des nord-africains par rapport aux noirs et tout ça,
48:50 de toute façon nos dirigeants, du FMI aux dirigeants européens, nationaux,
48:56 sont dans la fuite en avant, ils ne peuvent pas se remettre en cause,
48:59 même si les tunisiens qui ne sont pas des catholiques,
49:01 qui ne sont pas des fascistes, des descendants de pétains,
49:03 disent "attention aux grands emplacements" au lieu de se remettre en question,
49:08 nous on leur dit "vous êtes des rétrogrades, des fascistes" et autres.
49:13 Moi je pense que tout ça, ça va s'arrêter bientôt,
49:18 ça va s'arrêter bientôt, dans quelques années,
49:20 parce qu'à un moment donné on arrivera à la fin de ce système,
49:28 on arrive à cette fin de ce système,
49:30 peut-être que ça commencera par les pays du Maghreb,
49:33 cette logique de "qu'est-ce qui se passe ?
49:37 ça c'est pas la faute du capitalisme, c'est pas la faute du colonialisme,
49:42 au fait, depuis 200 ans on a connecté l'humanité,
49:47 donc un africain qui est au fin fond du Mali,
49:49 il a pu savoir que l'on pouvait vivre 75 ans en France,
49:54 alors que lui il a une expérience de vie de je ne sais plus combien,
49:56 que l'homme pouvait être traité dignement,
49:58 que la femme pouvait être traité dignement,
50:00 et qu'on pouvait travailler 35 heures par semaine et avoir une voiture.
50:03 Le marocain, le tunisien, l'algérien, tout le monde a compris ça,
50:06 grâce au capitalisme,
50:07 parce que même les pays qui n'ont pas été colonisés,
50:09 on voit leur, voilà, l'Éthiopie, tout ça,
50:12 et ça, contre ça on ne peut pas grand-chose,
50:16 surtout contre un jeune homme motivé qui a entre 15 et 25 ans,
50:20 on ne peut pas lui dire "tu ne vas pas vivre",
50:22 on peut lui tirer dessus, c'est ce qu'on peut faire,
50:25 j'appelle pas à tirer dessus, mais c'est une pulsion qui est incroyable,
50:29 il y a une unification de l'humanité aujourd'hui,
50:31 par le capitalisme, pas par l'humanisme, par le capitalisme,
50:34 tout le monde veut venir ici parce qu'il veut vivre,
50:36 c'est difficile de leur dire,
50:38 c'est difficile de dire un non massif,
50:40 même s'il faut couper l'immigration,
50:42 en même temps, je suis contradictoire,
50:44 c'est difficile de dire "tu continueras à crever de faim dans ton bled, je ne sais pas où",
50:49 mais ce mouvement-là dans l'histoire il y a toujours eu des contrebalanciers,
50:52 ce mouvement-là du capitalisme va s'arrêter,
50:54 je crois que le capitalisme va changer de braquet ou s'effondrer,
50:57 et on reviendra vers… il y aura un reflux,
51:00 parce que là, ce qui nous arrive est historique,
51:03 vous avez l'Afrique qui débarque en Europe,
51:05 le monde arabe qui débarque en Europe,
51:07 vous avez l'islam en Finlande,
51:09 j'allais dire c'est génial, d'un point de vue musulman,
51:11 nous on en est arrivé depuis 1400 ans,
51:13 on n'a jamais réussi à dépasser Poitiers,
51:15 et encore l'Andalousie,
51:17 là vous avez l'islam à Londres,
51:19 c'est un moment historique,
51:20 moi je pense que ce n'est pas trop nos discours et la politique,
51:23 c'est plutôt le capitalisme qui à un moment donné,
51:25 il n'aura plus besoin de ce prolétariat-là,
51:28 – Il n'aura plus besoin et il ne l'attirera plus.
51:30 – Il ne l'attirera plus, parce que là on vit sur une bulle,
51:34 le "American way of life" et le "French way of life",
51:37 c'est une bulle, c'est sponsorisé par l'épargnant japonais et chinois
51:41 qui achète nos titres,
51:42 à un moment donné il faudra bien que ça passe à la caisse,
51:44 et là on va s'effondrer, c'est un peu tragique.
51:47 – Donc notre salut passera par notre effondrement, si je vous suis.
51:51 – On peut dire ça comme ça, l'effondrement suivi par la reconstruction,
51:57 parce qu'il faut reconstruire l'âme française, la civilisation française.
52:00 Moi je suis très sévère sur l'Afrique du Nord,
52:02 parce que notre âme a un problème,
52:05 ce n'est pas de religion, je parle de nos valeurs, de notre mentalité,
52:08 et je pense que vous aussi vous arrivez à un moment
52:10 où il faudra tout reconstruire,
52:12 notamment votre rapport à l'argent,
52:15 où vous ne pouvez pas continuer à dire "l'argent c'est mauvais"
52:18 mais il faut en avoir, c'est incroyable.
52:21 Il y a un livre qui s'appelle "De l'origine de la richesse des nations",
52:26 c'est ça, comment voulez-vous prospérer si vous dites que l'argent c'est pour…
52:30 non c'est pas bien, il ne faut pas en montrer, non.
52:32 Et nous les Marocains notamment, nous n'avons pas de problème avec l'argent,
52:35 nous aimons l'argent, et tant mieux, ça circule, c'est bien.
52:37 Donc il faut refaire, il faut vraiment aérer les mentalités,
52:44 l'assimilation il faut aérer ça, la laïcité il faudra aérer ça,
52:48 je suis désolé de le dire,
52:50 il faudra aérer même notre relation à l'État.
52:53 Comment fait-il que cette ville de Paris suffoque la France ?
52:57 Quand vous allez à Strasbourg, moi je pleure,
52:59 je vois une ville magnifique, impériale,
53:01 qui envoie ses meilleurs éléments à Paris,
53:03 vivre dans des chambres de bonne,
53:05 parce que tout se passe à Paris,
53:07 il faut aérer le jacobinisme, il faut une révolution,
53:10 mais cette révolution elle aura lieu, malheureusement,
53:12 une fois qu'on aura, ce sera effondré.
53:14 Le modèle pour moi, je ne veux pas être majoritaire, c'est Rome.
53:18 Rome, vous voyez le Colisée qui est un monument en ruine,
53:21 et à côté vous avez les palais de la Renaissance.
53:23 – Ça n'a pas empêché l'Empire romain de s'effondrer aussi.
53:25 – Mais on a reconstruit dessus l'église romaine,
53:29 qui a contribué à le ronger de l'intérieur,
53:31 et on a construit derrière le Rinascimento, Quattrocento,
53:35 et tous les palais, c'est vraiment Rome.
53:37 Aller à Rome, vous voyez le beau côtoie la ruine,
53:42 c'est notre destin peut-être.
53:44 Moi, très sincèrement, j'adore Frantz Fanon,
53:47 qui n'était pas forcément, qui n'a pas forcément mes idées,
53:51 mais bon, Frantz Fanon est un géant, moi je suis un tout petit,
53:53 mais Frantz Fanon a dit "chaque génération a une mission
53:56 auxquelles elle doit répondre, parfois cette mission est mystérieuse".
53:59 Moi, je trouve que la mission de notre génération est très simple,
54:02 c'est reconstruire, reconstruire ce retrousse-éléments et travailler.
54:06 C'est pas comme à droite, chez mes amis de droite, dire "tout va mal,
54:09 on va s'effondrer", et chez mes amis de gauche dire "on va faire du compostage".
54:12 Non, il faut reconstruire, mais bien sûr qu'on se prendra des coups.
54:15 Quand moi je dis qu'il faut refaire le pacte social,
54:17 toutes les banques consciences disent "mais oui, vous voulez casser la République".
54:20 Je suis désolé, elle est déjà cassée, on a déjà décapité Samuel Paty,
54:24 on a tué des flics chez eux dans 1978, rappelez-vous, le couple.
54:27 On a tué des flics dans Paris, sur Snapchat, Macron me fait rire,
54:31 il me dit "oui Snapchat, on a déjà tué le policier Mrabat, Dieu est son âme,
54:36 en 2015, par des frères Kouachi".
54:39 Sur Snapchat, la République est déjà malheureusement dépassée.
54:43 Il faut reconstruire.
54:46 Et je sais que ça ne plaît pas parce que…
54:49 – Parce qu'il faut se retrousser les manches.
54:51 – Et la paresse est là, et on perd ses amis.
54:53 Moi, il y a plein d'amis qui m'ont bloqué.
54:55 Ils me disent "tu es fasciste", je dis "attendez, je reprends les paroles
54:59 du grand roi Hassan II qui a dit qu'il n'y aura pas d'intégration,
55:02 est-ce que c'est fasciste ?
55:04 Mais les gens sont dans leur paresse, c'est l'égo-centrisme,
55:06 parce que comme nous avons fabriqué des hommes faibles,
55:08 ils ne peuvent pas sortir de leur zone de confort.
55:12 Encore une fois, les filles ont raison quand elles parlent des safe space,
55:15 elles ont raison, malheureusement, elles fixent la lune et elles regardent au droit.
55:23 Les gens sont tellement faibles qu'ils ont besoin de safe space.
55:25 Il y a même des safe space chez nous les Arabes, ou à droite.
55:27 Les gens ne veulent pas sortir de la…
55:32 Je me fais taper par les gens de droite, ils me disent "oui, tu veux casser la République,
55:35 il faut revenir au conservatisme", mais quel conservatisme ?
55:38 Nous avons des problèmes identitaires en France,
55:40 vous avez 10 millions de musulmans en France.
55:42 Par exemple, il faut faire des mosquées en France.
55:45 Est-ce qu'on va dire "on ne fait pas de mosquées" ?
55:47 Moi, si je disais "il ne faut pas faire de mosquées en France",
55:50 tout le monde m'applaudira à droite, ils achèteront mes livres et tout.
55:52 Mais moi, j'aime ce pays, je pense qu'il faut faire des mosquées,
55:55 mais dans le style français, qui ressemblent à des églises,
56:02 qui ne choquent pas, il faut gérer ça.
56:05 Moi, ça c'est un bon projet, pas de mosquées cathédrales comme à Strasbourg,
56:09 ça c'est ridicule, mais moi je préfère que l'on gère…
56:13 – Les musulmans préfèrent quoi ? Plutôt les mosquées cathédrales de Strasbourg ?
56:17 – Je ne sais pas.
56:18 – Ou plutôt une mosquée qui ressemblerait à une église ?
56:20 – Les musulmans, nous respectons, je ne veux pas parler au nom de tout le monde,
56:23 attention, mais nous respectons les gens forts,
56:25 les gens qui posent des limites et qui nous respectent.
56:28 S'ils nous disent "la loi c'est ça, la limite c'est ça", on fait le truc.
56:32 On n'est pas des enfants ni des sauvages, il faut des limites.
56:37 Moi, je pense que si un président disait "il y a aujourd'hui 5000 mosquées en France,
56:40 peut-être qu'il en faut 5000 de plus, je n'en sais rien",
56:43 ok, on le fait, même en centre-ville, pourquoi les faire dans des aires d'autoroutes ?
56:48 Mais qu'on les fasse qui ressemblent à des cathédrales, pardon, à des églises,
56:53 romanes, gothiques, pourquoi pas ?
56:55 Parce qu'il faut donner un peu à la France, on ne peut pas tout pour moi, tout pour moi,
57:01 alors que mes amis de droite disent "on arrête les mosquées,
57:03 les musulmans doivent prier dans la rue ou dans un garage".
57:06 Non, il faut former des imams aussi éventuellement en France.
57:09 Qu'est-ce que je veux dire par là ?
57:11 Soit on fait le boulot, soit d'autres le feront contre nous,
57:14 le feront et contre nous, les islamistes turcs, les frères musulmans,
57:17 moi je préfère faire le boulot.
57:19 Je me rappelle, ce sera mon dernier mot, quand j'étais tout petit,
57:23 mon père me donnait de temps en temps une petite goutte de whisky.
57:29 Ma mère me disait "mais pourquoi tu donnes ça aux enfants ?"
57:31 Je lui ai dit "je préfère qu'ils boivent avec moi, qu'ils apprennent à boire avec moi,
57:35 comme un civilisé, qu'ils apprennent dans la rue qu'ils soient alcooliques".
57:40 Toutes proportions gardées, il faut que nous on fasse le job,
57:45 que de le confier à des puissances étrangères qui le feront contre nous.
57:50 – Reprenons la main, tout simplement.
57:53 – Il faut reprendre la main.
57:55 – Merci beaucoup Driss Ghali d'être venu jusqu'à nous.
57:58 Merci à tous de nous avoir suivis.
58:00 N'oubliez pas si vous ne l'avez pas déjà fait, de partager cette émission,
58:03 de cliquer sur le pouce en l'air pour améliorer son référencement.
58:06 Et puis laissez vos commentaires comme chaque semaine,
58:08 je m'engage à les lire et même à vous répondre.
58:11 Je vous souhaite de vous passer une bonne fin de semaine et vous le savez, portez-vous bien.
58:15 À bientôt.
58:16 [Musique]
58:30 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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