90 Minutes Info (Émission du 05/07/2023)

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 nous ne demandons qu'une chose, la justice.
00:00:03 Et jamais la justice n'est venue de la violence.
00:00:07 Depuis une semaine, des actes inacceptables ont touché plusieurs centaines de communes.
00:00:12 Les forces de l'ordre, les sapeurs-pompiers et des élus ont été pris pour cibles.
00:00:17 Des mairies, des écoles, des équipements publics ont été vandalisés, parfois incendiés.
00:00:23 Des commerces ont été pillés.
00:00:25 Face à cette situation, nous avons tout mis en œuvre pour rétablir l'ordre républicain
00:00:31 autour d'un mot d'ordre, le refus de l'impunité.
00:00:35 C'est ce que nous demandent les habitants des quartiers touchés.
00:00:38 Ils sont les premières victimes de ces violences.
00:00:41 Et les près de 6 millions d'habitants des quartiers n'ont rien à voir avec quelques milliers de délinquants.
00:00:47 Depuis le début des violences, près de 4 000 personnes ont été interpellées.
00:00:52 Le garde des Sceaux a demandé au procureur une réponse rapide, ferme et systématique pour tous les auteurs.
00:01:00 Et hier soir, au total, près de 1 000 personnes avaient déjà été présentées à la justice
00:01:05 et plus de 350 sont déjà en détention.
00:01:09 La réponse pénale a été forte, avec notamment des peines de prison ferme, avec des incarcérations.
00:01:16 J'ajoute que le garde des Sceaux vient de diffuser une circulaire sur le traitement des infractions commises par les mineurs
00:01:23 et les conditions d'engagement de la responsabilité de leurs parents.
00:01:28 Monsieur le Président Maluret, évidemment dans cette crise, les réseaux sociaux jouent un rôle important.
00:01:34 Ils facilitent parfois l'organisation des violences et ont souvent une responsabilité dans la désinhibition des jeunes.
00:01:42 C'est pourquoi le gouvernement a demandé à l'ensemble des plateformes de respecter leurs obligations de retrait des contenus illicites
00:01:50 et d'être vigilants sur certaines de leurs fonctionnalités, comme la géolocalisation.
00:01:55 Par ailleurs, nous veillons à ce que les titulaires des comptes ayant participé à des violences soient identifiés et poursuivis.
00:02:03 D'autres réponses de plus long terme devront être apportées.
00:02:07 C'est notamment l'objet du règlement européen sur les services numériques et du projet de loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique
00:02:14 examiné en ce moment même au Sénat. Je vous remercie.
00:02:19 La parole est maintenant au Président Bruno Rotaillot pour le groupe Les Républicains.
00:02:26 Vous avez raison Madame la Première Ministre, une mort tragique ne peut pas servir de prétexte.
00:02:36 Et ces nuits de violence, ces nuits de chaos nous imposent une double exigence, une double réponse.
00:02:43 La première c'est pour maintenant que la République serre les rangs.
00:02:48 Et ensuite pour demain que le gouvernement ouvre grand les yeux.
00:02:52 Serrer les rangs parce que dans la mesure où l'ordre public n'est pas revenu et tant qu'il ne sera pas réétabli,
00:02:59 la seule attitude républicaine responsable c'est de serrer les rangs.
00:03:04 C'est de soutenir sans réserve les forces de l'ordre, policiers, nationaux, municipaux, les sapeurs-pompiers et les élus bien entendu.
00:03:13 Mais c'est aussi de laisser le gouvernement travailler et le ministre de l'Intérieur pour établir l'ordre public, l'ordre républicain en France.
00:03:25 Et nous sommes d'accord, comme vous Madame, je condamne aussi ces élus de l'extrême gauche qui ont choisi leur camp,
00:03:31 ce camp qui n'est pas celui de la République, ce camp qui est celui des émeutiers, ce sont des professionnels de l'excuse sociale.
00:03:39 Mais en l'occurrence ils n'ont strictement aucune excuse.
00:03:42 Et puis pour l'avenir, l'important pour le gouvernement ce sera d'ouvrir grand les yeux, d'établir le bon diagnostic,
00:03:49 d'appeler un chat un chat, un émeutier ce n'est pas un déshérité, un délinquant ce n'est pas une victime.
00:03:57 Alors Madame la Première Ministre, deux questions. La première, quelles sont pour vous les causes de ces émeutes ?
00:04:05 La seconde, quels sont les remèdes ? Sachant que, et vous le savez très bien, la France tranquille n'accepte plus de passer à la caisse pour des minorités qui saccagent leur quartier.
00:04:17 (Applaudissements)
00:04:21 La parole est à Madame la Première Ministre.
00:04:24 Merci Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Président Bruno Retailleau.
00:04:30 Face aux violences inexcusables qui ont touché plusieurs centaines de communes depuis une semaine, notre premier objectif a été le retour de l'ordre républicain.
00:04:41 Nous avons mis en place des moyens exceptionnels et grâce à la mobilisation rapide de l'État, grâce à l'action et au courage des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers,
00:04:52 grâce à la mobilisation des élus locaux, notamment des maires, les violences connaissent depuis quelques jours une très forte décrue et la situation revient progressivement à la normale.
00:05:04 Face à la crise, nous avions un devoir d'unité et je veux saluer Monsieur le Président l'attitude républicaine de votre famille politique pour dénoncer les violences et appeler au calme.
00:05:16 Bien sûr, Monsieur le Président Retailleau, au-delà des réponses d'urgence, nous devons nous pencher sur les causes profondes de cette crise.
00:05:24 Sans procrastiner, il faudra prendre la mesure de la complexité de la réalité.
00:05:30 Un tiers des communes qui ont connu des violences n'ont pas de quartier politique de la ville.
00:05:35 Et la moitié des villes avec des grands ensembles où sont menées des opérations lourdes de rénovation urbaine n'ont pas connu de violences.
00:05:43 Monsieur le Président Retailleau, la quasi-totalité des près de 6 millions d'habitants des quartiers qui sont les premières victimes de ces violences expriment leur incompréhension et leur colère.
00:05:55 J'ai pu le mesurer moi-même à Garges-Légonnes, à Évry ou à Beson.
00:06:00 Ils aspirent à la sécurité, ils aspirent à des services publics de qualité, ils aspirent à être des acteurs de la République sans distinction d'origine, comme le garantit l'article 1er de notre Constitution.
00:06:14 Monsieur le Président, ensemble, nous devrons nous interroger sur le respect de l'autorité, sur l'exercice de l'autorité parentale, sur l'influence des réseaux sociaux, sur la désinhibition face à la violence ou encore sur l'efficacité de nos politiques publiques.
00:06:32 Nous mènerons ces réflexions sans a priori, sans excès ni caricature, sans tabou ni bouc émissaire.
00:06:40 Nous le ferons avec tous les élites qui veulent agir et partagent les valeurs de la République.
00:06:46 C'est ensemble que nous trouverons des solutions. Je vous remercie.
00:06:49 Monsieur le Président.
00:06:52 Oui Madame la Première Ministre, le temps nous est compté et les causes nous les connaissons.
00:07:00 C'est la somme de tous nos renoncements, c'est la somme de tous les laissés râler. La faillite de l'école, la faillite de l'autorité parentale, le chaos migratoire bien sûr, le chaos migratoire et aussi une réponse pénale qui, pour les mineurs, pour les mineurs, est souvent inadaptée.
00:07:19 Alors Madame la Première Ministre, faites la politique du courage. Ayez le courage de traiter les causes et non pas seulement les conséquences de ces causes par la politique du carnet de chèques.
00:07:30 Et alors si vous avez ce courage, nous serons à vos côtés parce que sans ce courage, sans ce courage, les violences reviendront et sans ce courage, sans ce courage, la France rebrûlera.
00:07:41 Merci. La parole est à notre collègue Amel Gacker.
00:07:48 Voilà, à la réponse de Bruno Retailleau à Elisabeth Borne, assez lyrique sur cette dernière intervention.
00:07:55 La France tranquille n'accepte plus de passer à la caisse, c'est ce qu'il disait en substance à la Première Ministre.
00:08:01 On ne sait pas si elle a vraiment répondu à la question, Élodie Huchard, à la question initiale, mais elle parle quand même de sujets qui vont nous intéresser aujourd'hui, à savoir la responsabilité parentale.
00:08:10 C'est vrai que de toutes parts, dans toutes les formations politiques aujourd'hui, on réfléchit aux moyens de, à la fois de responsabiliser les parents, mais aussi de les faire payer pour leurs enfants lorsque cela est possible.
00:08:23 Il y a plusieurs pistes qui sont évoquées, on va les dérouler dans leur ensemble, mais il y a à la fois les propositions émanant de sénateurs LR, qui espèrent d'ailleurs que des renaissances vont les rejoindre dans cette intention.
00:08:35 Et puis il y a aussi l'exécutif qui réfléchit de son côté.
00:08:37 Oui, en fait, si on caricature, l'exécutif réfléchit et du côté des LR, comme c'est un sujet forcément qui travaille depuis plus longtemps, ils ont amené les solutions.
00:08:45 Ce qu'a expliqué ce matin Olivier Véran à la fin du Conseil des ministres, c'est que le gouvernement veut procéder en deux étapes.
00:08:50 Pour l'instant, c'est vraiment un temps de réflexion.
00:08:52 On essaye de s'interroger, dit-il, notamment au modèle familial, qu'est-ce qui pousse ces jeunes à agir de telle manière, qu'est-ce qui fait que des parents ne condamnent pas que des enfants de 13 ans mettent le feu à des bâtiments.
00:09:01 Dans un deuxième temps, il y aura des solutions concrètes, mais effectivement, le gouvernement est pressé par l'opposition, parce que, vous le disiez, du côté d'Éric Ciotti, des sénateurs ou encore de Valérie Pécresse ce matin, en revanche, il y a des solutions déjà qui sont mises sur la table.
00:09:12 Alors l'État qui prend à bras-le-corps cette question des émeutiers mineurs, en mettant donc les parents face à leur responsabilité, en tirant aussi le bilan des nuits explosives.
00:09:21 Voici ce qu'a déjà préannoncé Olivier Véran. C'était à l'issue du Conseil des ministres tout à l'heure.
00:09:27 Le soir du 4 juillet, près de 990 présentations immédiates dans les tribunaux en sortie de garde à vue, dont 480 comparutions immédiates, étaient recensées.
00:09:39 366 personnes ont été incarcérées pour ces violences et dégradations. Un tiers des personnes interpellées étaient des mineurs.
00:09:47 Et cette proportion était même de 54% la nuit de dimanche à lundi, ce qui témoigne de l'importance, j'y reviendrai, de la responsabilisation des parents dans ce contexte.
00:09:57 Ainsi, les parents seront mis face à leur responsabilité avec des amendes, des stages de responsabilisation parentale, pour, je le précise, ceux qui ne répondraient pas aux convocations dans les procédures mettant en cause leur enfant.
00:10:09 Quand vous êtes parent d'un enfant mineur, vous n'avez pas à laisser sortir votre enfant dans la rue, encore moins dans un contexte d'émeute urbaine.
00:10:15 Et donc il est nécessaire, là où il y a défaillance, qu'il y ait des sanctions, réparations et ce travail à mener dans la durée, qui est un chantier colossal, pour que de telles situations ne se reproduisent pas.
00:10:26 En cette séquence de direct, j'ai oublié, Jéomie, de vous présenter les autres invités qui composent ce plateau cet après-midi.
00:10:32 Bonjour, Julie de Vintraub, je rappelle que vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:10:35 Yann Bastier, merci d'avoir à nouveau répondu à notre invitation. Je rappelle que vous êtes délégué national d'unité SGP.
00:10:42 Et puis Célia Barotte. Célia, on va s'appuyer sur les propos d'Olivier Véran à l'instant.
00:10:46 Pourquoi on en appelle aux parents et pourquoi on pense à infliger des sanctions aux parents ?
00:10:51 Parce qu'on s'est rendu compte, au fil des comparutions puis des condamnations, qu'effectivement il y avait une quantité non négligeable de mineurs,
00:10:59 peut-être s'intéresser à leur profil et au type de condamnation dont ils ont écopé.
00:11:03 1124 mineurs qui ont été placés en garde à vue sur les 3625 au total.
00:11:10 Alors les mineurs ne seront pas condamnés avant de nombreux mois, puisque seuls les adultes peuvent être jugés en comparution immédiate.
00:11:16 Les mineurs qui ont été interpellés seront jugés par une juridiction spécifique.
00:11:21 En attendant, leurs procès, de nombreux mineurs sont placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir de chez eux la nuit
00:11:27 ou de se rendre sur les lieux où ils ont commis leurs méfaits.
00:11:30 S'il y a violation de contrôle judiciaire, ils seront placés en centre éducatif et en détention provisoire.
00:11:35 On a plusieurs exemples, Nelly, concernant les mineurs qui ont été interpellés.
00:11:40 Par exemple, à Saint-Prix, deux mineurs de 15 et 16 ans interpellés pour participation à un groupement formé en vue de préparer des violences
00:11:46 contre les personnes ou des dégradations de biens.
00:11:48 L'un a été remis au juge des enfants et reconvoqué le 20 septembre prochain.
00:11:53 L'autre, convoqué devant un juge des enfants le 2 août prochain.
00:11:56 On a aussi à Argenteuil l'interpellation de trois mineurs de 16 et 17 ans pour violences volontaires avec armes sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:12:05 Avec Gaétapan, deux sont déférés et placés en détention provisoire.
00:12:11 Le troisième, remis à son civilement responsable et convoqué le 27 juillet.
00:12:16 Un dernier exemple, par exemple, à Sarcelles, interpellation de trois mineurs âgés de 16 et 17 ans pour participation à Gaétapan.
00:12:23 L'un a reçu une convocation au 19 septembre prochain pour une réparation pénale.
00:12:28 Les deux autres seront convoqués le 6 septembre prochain pour un avertissement pénal probatoire.
00:12:32 On espère que ces condamnations, ces décisions judiciaires permettront de restreindre et de limiter les prochaines tensions.
00:12:41 Pour l'instant, aucune réponse concernant la situation des mineurs en termes de justice.
00:12:46 C'est un peu l'idée tapée fort, comme dirait un Gérald Darmanin, je crois, pour pouvoir permettre de juguler un peu le degré de tension.
00:12:53 Judith Vintraud, il y a beaucoup de choses sur la table.
00:12:56 C'est vrai qu'on peut s'y perdre un peu parmi le lot de propositions.
00:13:00 Évidemment, l'exécutif paraît un peu plus frileux que les propositions émanant au DLR aujourd'hui,
00:13:05 eux qui insistent beaucoup sur la levée de l'excuse de minorité, alors que l'exécutif, on l'entend d'ailleurs à travers Olivier Véran,
00:13:10 penche plus pour des amendes, des stages. Est-ce qu'à votre sens, ça va servir à quelque chose ?
00:13:15 Je constate en tout cas que l'exécutif évolue par rapport à ses positions antérieures.
00:13:20 Pour ne prendre que l'exemple d'Olivier Véran, je me souviens que quand Éric Ciotti, en 2010,
00:13:25 avait fait adopter la mesure visant à suspendre les allocations familiales des parents d'enfants absenteïstes,
00:13:33 qui manquaient l'école à répétition, Véran avait dit « c'est absolument scandaleux ».
00:13:38 Là maintenant, il défend la mesure, c'est formidable.
00:13:42 La seule mesure que je l'ai vue défendre jusqu'à présent dans ce domaine-là,
00:13:47 c'était la suspension des allocations familiales aux familles les plus aisées.
00:13:51 Donc là, on a une espèce de virage très important qu'il faut saluer.
00:13:58 Ce qui me surprend, c'est que malgré toutes les déclarations pleines d'autorité et d'Emmanuel Macron
00:14:06 devant les policiers à huile clos, comme le rapporte le Parlement.
00:14:09 Il n'a pas réitéré publiquement.
00:14:12 Il n'a pas réitéré publiquement et de tous les membres du gouvernement qui s'expriment sur le sujet.
00:14:18 Je n'en vois aucun évoquer la possibilité d'utiliser l'article du Code pénal
00:14:24 qui permet de punir assez lourdement les parents d'enfants délinquants multirécidivistes
00:14:32 en mettant en danger leurs enfants.
00:14:35 C'est le 1241 alinéa 4 ? Je crois que c'est la proposition de Stéphane Lerue-Dulier.
00:14:39 C'est le 727.
00:14:41 Il y en a plusieurs alors. On ne va pas recommencer comme avec la réforme des retraites.
00:14:45 Je l'ai noté quelque part. Je vais vous le dire, c'est le L227-17.
00:14:50 D'accord, donc c'est prévu en effet.
00:14:52 Donc ça, un parent qui néglige son enfant est réputé le mettre en danger.
00:14:58 Et effectivement, les scènes qu'on a vues, les enfants mettent les autres en danger,
00:15:03 se mettent en danger également.
00:15:05 Et ça, ça peut être puni jusqu'à 30 000 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement.
00:15:10 Alors, ça existe, ça serait bien de l'appliquer.
00:15:12 Dans un instant, nous retournerons dans l'hémicycle du Sénat
00:15:16 parce qu'il y a beaucoup de questions qui ont trait à cela.
00:15:21 Yann Bastier, j'aimerais aussi avoir votre sentiment sur une expression
00:15:25 qu'a employée Olivier Véran tout à l'heure en tant que flic.
00:15:29 Vous me pardonnerez cette expression ?
00:15:30 J'accepte.
00:15:31 Bon, on l'assume maintenant en tant que policier.
00:15:34 Quand il dit "quand on se retrouve face à un gamin de 13 ou 14 ans
00:15:37 qui est capable en responsabilité de tirer des mortiers sur des personnes adultes
00:15:43 comme s'ils se mettaient d'égal à égal",
00:15:45 pour vous, ce n'est pas dingue, ce n'est pas fou de lever la minorité ?
00:15:49 C'est-à-dire qu'on peut les juger comme des adultes ?
00:15:52 On n'a pas l'arsenal juridique aujourd'hui pour les juger comme des adultes.
00:15:56 On sait très bien, on voit qu'ils ne peuvent pas passer en comparution immédiate.
00:15:59 On a ce code de la justice pénale des mineurs qui rentrera en vigueur en 2021
00:16:04 et qui n'est pas adapté, qui n'a pas été assez loin dans nos nouveaux mineurs.
00:16:09 Il faut les appeler comme ça.
00:16:11 Mais sur l'âge plancher de 16 ans, quel est votre point de vue ?
00:16:15 Il faut certainement descendre.
00:16:18 Nous n'avons plus les mêmes mineurs.
00:16:20 Nous n'avons plus les mêmes mineurs dans leur fabrication personnelle,
00:16:25 dans leur fabrication familiale.
00:16:27 On n'a plus les mêmes.
00:16:29 La violence, ils n'ont plus aucun filtre.
00:16:31 Les 13-14 ans, vous venez de le dire.
00:16:33 On a même un enfant de 11 ans, ou avre, qui a été interpellé pour un incendie criminel.
00:16:37 Il était déjà connu des services de police.
00:16:39 Donc on voit que l'âge, maintenant, est devenu tout à fait relatif.
00:16:43 Je veux faire juste une remarque.
00:16:45 Quand on regarde les jugements prodancés,
00:16:48 on s'aperçoit que ce sont les juges qui n'utilisent pas la possibilité
00:16:53 qu'il leur ait donné de ne pas se servir de l'excuse de minorité,
00:16:57 et qui ne vont jamais, ou quasiment jamais, au maximum des peines possibles.
00:17:02 Sauf dans le cas d'espèce.
00:17:04 Pour une fois, on a appliqué...
00:17:06 C'est aussi une révolution.
00:17:08 L'arsenal judiciaire est à disposition.
00:17:11 Il y avait tout ça pour dire que supprimer l'excuse de minorité
00:17:14 ou abaisser l'âge à partir duquel on ne peut plus l'utiliser,
00:17:18 ça ne sert à rien si vous n'avez pas des juges convaincus,
00:17:22 de la nécessité de sévir.
00:17:25 Je ne sais pas si on peut retourner au Sénat,
00:17:28 parce que Gérard Larcher donne la parole à Roger Carucci pour l'LR.
00:17:31 Monsieur le Président, monsieur le Ministre,
00:17:38 la République, comme la démocratie, sont des régimes fragiles.
00:17:44 Nous avons ici au Parlement voté des textes,
00:17:48 souvent à votre demande, sur la sécurité, sur la justice.
00:17:53 Vous préparez des textes sur l'immigration et l'intégration.
00:17:56 Est-ce que vous avez le sentiment,
00:17:59 avec tout ce qui se passe en ce moment,
00:18:01 que ces textes suffisent pour conforter la démocratie et la République en France ?
00:18:07 Pour vous répondre, la parole est au ministre de l'Intérieur, monsieur Darmanin.
00:18:17 Merci, monsieur le Président.
00:18:19 Mesdames et messieurs les sénateurs, monsieur le ministre Carucci,
00:18:23 je crois que, comme l'a dit la Première ministre dans la réponse à Bruno Retailleau,
00:18:29 il faut essayer de comprendre ce qui s'est passé ces derniers jours.
00:18:32 Heureux ceux qui auraient des explications simples.
00:18:36 4 000 interpellations, âge moyen 17 ans,
00:18:42 un tiers de mineurs, moins de 10% de personnes de nationalité non française,
00:18:49 et 60% de personnes inconnues des services de police.
00:18:57 Même pas un fait, même pas un usage de stupéfiants ou un refus d'obtempérer.
00:19:03 Le contraire de la délinquance habituelle.
00:19:07 Sur les 500 villes politiques de la ville, plus de 150 n'ont pas connu d'échou-fourré.
00:19:17 Et puis il y a une centaine de villes qui n'ont pas de quartier politique de la ville,
00:19:22 et qui ont connu des échou-fourrés.
00:19:24 Donc je crois, monsieur le ministre, qu'avant de répondre totalement à votre question,
00:19:28 si j'évite la politique politicienne et si je me dis qu'ensemble on doit travailler pour le bien de la République,
00:19:33 pour le bien de notre nation, je crois qu'il faut savoir se poser quelques temps,
00:19:38 après avoir rétabli totalement le droit public.
00:19:40 Depuis deux jours, les choses sont rétablies, et j'en remercie les policiers, les gendarmes, les magistrats, les élus,
00:19:45 bien sûr tous ceux qui y contribuent.
00:19:47 Mais il faut réfléchir parce que je crois que dans une belle revue que j'avais lorsque j'étais adhérent de la même famille politique que vous,
00:19:55 il était écrit que dans les victoires d'Alexandre, on y trouve toujours Aristote.
00:20:00 (Applaudissements)
00:20:03 Alors, pas Aristote mais le président Carucci.
00:20:08 (Rires)
00:20:10 Mais Aristote n'est pas Platon.
00:20:12 (Rires)
00:20:14 Donc je vais peut-être pas reprendre là-dessus.
00:20:17 Monsieur le ministre, je ne veux pas évoquer tous les sujets de fond.
00:20:22 Échec de l'école, pour des raisons multiples.
00:20:26 Échec de la politique d'intégration à laquelle je suis très attaché, pour là aussi des raisons multiples.
00:20:32 On aura l'occasion d'y revenir.
00:20:34 Mais je le dis très tranquillement avec l'expérience de mon département bien sûr, mais aussi de tout le pays.
00:20:42 Lorsque ça va mal, ou lorsqu'il y a crise, il y a en réalité deux piliers, deux jambes,
00:20:50 pour l'autorité de l'État et l'établissement de la République.
00:20:55 C'est le tricolore des écharpes des élus locaux et le bleu de nos forces de l'ordre,
00:21:02 gendarmes, policiers, police nationale, sapeurs-pompiers.
00:21:07 Ce que nous vous demandons et ce que nous demandons à la Première Ministre,
00:21:11 ce n'est pas de faire des miracles, parce que quand on me dit il faut analyser les raisons de fond,
00:21:17 oui, enfin on les cite beaucoup depuis 10, 15 ans, 20 ans.
00:21:21 Mais ce que nous demandons à la Première Ministre et à tout le gouvernement,
00:21:25 c'est de dire que l'on va restituer aux maires la politique locale,
00:21:30 c'est de dire que l'on va restituer aux maires la politique du logement, de l'urbanisme,
00:21:35 c'est de dire que l'on a confiance dans nos forces de l'ordre et ne pas avoir un discours alternatif ou dû en même temps.
00:21:42 Vous devez incarner l'État, l'autorité de l'État, parce que sinon il n'y aura plus de République.
00:21:49 Merci.
00:21:53 La parole est à Madame la Présidente Laurence Rossignol.
00:21:58 Vous l'aurez sans doute vous-même remarqué, les échanges sont nettement plus policés, plus courtois au Sénat
00:22:03 qu'ils ne le sont dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, mais néanmoins,
00:22:06 les messages passent par petits coups de fleurets mouchetés.
00:22:10 Roger Carucci qui nous dit à l'instant il y a deux piliers, il faut restituer aux maires la politique locale,
00:22:15 la politique de l'urbanisme, donc les constructions dans les villes et puis bien sûr rappeler sans embâge
00:22:21 une confiance absolue dans les forces de l'ordre, on y reviendra dans un instant,
00:22:24 mais je voudrais profiter de cette occasion pour justement faire réagir un de nos invités,
00:22:28 c'est Driss Etazawi qui est vice-président de l'association Ville et banlieue.
00:22:34 Vous êtes également adjoint au maire d'Evreux, il me semble.
00:22:38 Bonjour Driss, merci de nous rejoindre à nouveau sur notre antenne.
00:22:41 Est-ce que ça fait, ça fait, ça résonne chez vous ce que vient de dire Roger Carucci,
00:22:45 même s'il n'est pas de votre formation politique, je crois que vous êtes modem ou apparenté,
00:22:50 responsabiliser, restituer la politique locale, la politique de l'urbanisme aux élus de proximité
00:22:57 qui sont les maires, c'est là qu'on a pêché quand même en substance ?
00:23:01 Je crois que sur des sujets aussi, merci pour votre invitation, sur des sujets aussi importants que celui-là,
00:23:07 le côté transpartisan ne doit pas avoir sa place, le sujet est suffisamment sérieux pour entrer à la concorde
00:23:13 et même au sein de la classe politique.
00:23:15 Je suis d'accord avec une partie de l'intervention, c'est peut-être en même temps de mon côté centriste,
00:23:21 mais une partie de l'intervention de Roger Carucci et une autre avec laquelle je prends un peu de distance.
00:23:27 Aujourd'hui, l'habitat et l'urbanisme sont portés par l'intercommunalité,
00:23:31 ce sont des compétences obligatoires des intercommunalités
00:23:34 et les maires siègent au sein des conseils communautaires, siègent au sein des bureaux communautaires
00:23:39 et donc participent et contribuent à la décision publique sur le territoire,
00:23:43 que ce soit en matière d'habitat, en lien avec les bailleurs sociaux naturellement,
00:23:48 tant sur les réhabilitations que sur les attributions de logements,
00:23:52 le maire a son contingent, le préfet a la plus grosse partie de son contingent,
00:23:57 c'est-à-dire l'État et les bailleurs sociaux également.
00:23:59 Ensuite, sur le librairie, sur l'urbanisme, je rappelle que ce sont encore les maires qui délivrent les permis de construire,
00:24:05 ce ne sont pas les intercommunalités, ce sont les maires.
00:24:08 Donc sur cette partie-là, je prends un petit peu de distance avec ce que disait…
00:24:11 Donc ils ont assez de prérogatives aujourd'hui en somme ?
00:24:14 Sur la deuxième partie, là je suis absolument d'accord avec lui,
00:24:16 c'est qu'aujourd'hui les premiers de tranchée sur le territoire, ce sont les maires, ce sont les élus locaux,
00:24:21 ce sont celles et ceux qui sont en proximité avec nos concitoyens,
00:24:24 ce sont celles et ceux dont Gérard Larcher dit qu'ils sont à portée de baffe,
00:24:28 nous sommes en proximité et c'est là tout le paradoxe des élus locaux,
00:24:31 c'est que quelque part vous êtes le personnel le plus apprécié de nos concitoyens,
00:24:36 parce que vous êtes en proximité, mais vous êtes aussi le personnel politique le plus exposé,
00:24:40 vous êtes le plus souvent responsable de tout et souvent également innocent de rien.
00:24:45 C'est là toute la difficulté des élus locaux.
00:24:47 Donc il faut renforcer les sanctions qui les touchent, ces élus locaux,
00:24:51 comment vous vous inscrivez dans ce débat ?
00:24:53 Parce que ça a été rappelé à l'occasion de cette séquence terrible qu'on vient de vivre,
00:24:56 notamment lors de l'hommage à la famille de Vincent Jambrin,
00:25:01 qui a beaucoup souffert à l'Aile-et-Rose,
00:25:04 ça a été rappelé par les maires qui ont été reçus par Emmanuel Macron hier.
00:25:07 Il faut peut-être prévoir un arsenal judiciaire plus dur
00:25:10 pour ceux qui s'en prennent à cette autorité-là ?
00:25:12 Alors écoutez, si on regarde les chiffres 2021-2022,
00:25:16 plus de 32% d'augmentation de violences et de menaces faites aux maires,
00:25:19 2023 une hausse significative également sur le premier semestre,
00:25:23 donc effectivement l'actualité devient urgente et brûlante.
00:25:26 Mais sans oublier que la Première ministre a pris déjà quand même,
00:25:29 il faut le rappeler aussi et le souligner parce que c'est important,
00:25:32 un certain nombre de mesures qui visent à renforcer les élus locaux
00:25:35 et notamment en indiquant les mêmes peines dès lors que vous touchez à un policier,
00:25:40 donc dépositaire de l'autorité publique, qui a un élu.
00:25:43 Donc un certain nombre de dispositifs ont été de mesure,
00:25:46 ont été présentés par Madame la Première ministre au mois de mai,
00:25:49 probablement que cela n'est pas suffisant.
00:25:50 On regarde les incidents et les violences que l'on constate aujourd'hui
00:25:54 et qu'il faudrait peut-être aller plus loin.
00:25:56 Merci. Vous restez avec nous parce que, évidemment,
00:25:58 je n'en ai pas fini avec les questions portant sur la responsabilité parentale.
00:26:01 Je suis sûre que vous avez beaucoup de choses à dire.
00:26:03 Peut-être que vous allez vous distinguer d'ailleurs du débat ambiant
00:26:06 sur certaines de ces mesures à prendre.
00:26:09 Un mot, Yann Bastiat, sur ce que vous avez entendu dans la voix de Roger Carugi.
00:26:12 Il dit "ça suffit le en même temps" et le "un jour je défends sans sourciller
00:26:19 toutes les forces de l'ordre et puis le lendemain je me distingue".
00:26:22 Vous aussi vous considérez que l'exécutif, parfois,
00:26:25 est trop ambivalent dans sa défense des forces de l'ordre ?
00:26:27 Il y a eu des mots maladroits.
00:26:30 On les a même dénoncés au sein de l'unité SGP Police, bien entendu.
00:26:33 L'inexplicable, l'inexcusable, c'était un petit peu aller vite,
00:26:36 même dans les mots du ministre de l'Intérieur ou de la Première ministre,
00:26:40 très rapidement, alors qu'une enquête était en cours.
00:26:42 Oui, il faut défendre les forces de l'ordre dès lors qu'elles sont défendables,
00:26:46 dès lors que la déontologie est appliquée.
00:26:49 L'autorité publique, ce sont les policiers qui en sont dépositaires.
00:26:52 On en parlait à l'instant avec cet élu.
00:26:56 Faisons respecter cette autorité publique en protégeant leurs représentants,
00:27:01 que ce soit les policiers ou les gendarmes.
00:27:02 Alors, je vous propose d'écouter, et avant de faire réagir, donc,
00:27:05 et Judith, que je n'oublie pas, et Dries, à nouveau, Guillaume Guérin.
00:27:11 Pourquoi Guillaume Guérin ? Il est président LR de Limoges Métropole
00:27:14 et lui dit qu'il faut faire payer les parents parce que,
00:27:18 tout simplement, c'est déjà prévu par la loi.
00:27:21 En gros, il n'y aurait rien de révolutionnaire là-dedans,
00:27:23 c'est juste qu'on a tendance à oublier un petit peu
00:27:26 quelles sont leurs responsabilités basiques, premières, fondamentales.
00:27:31 Écoutons.
00:27:32 En ce qui concerne la collectivité, nous allons poursuivre
00:27:35 tous les auteurs des faits qui ont été identifiés,
00:27:37 qu'il s'agisse de majeurs ou de mineurs qui ont commis ces actes-là.
00:27:42 Pourquoi les mineurs ? Parce que, en fait, c'est presque la procédure la plus facile.
00:27:45 Les parents sont solidairement responsables des dommages causés par leurs enfants.
00:27:48 C'est l'article 1242, alinéa 4 du Code civil,
00:27:51 et donc nous aurons un avocat présent à chaque audience
00:27:53 pour aller chercher pécuniairement les parents
00:27:55 pour rembourser à la collectivité le dommage commis par leur chère chérubin.
00:28:01 Alors, Dries et Tezaoui, faut-il que les parents remboursent pour leurs enfants
00:28:07 en toutes circonstances ?
00:28:09 C'est-à-dire dans le cas d'espèces qui nous intéressent ces derniers jours,
00:28:12 ces six nuits d'émeute, mais même si c'est amené à se reproduire de manière sporadique,
00:28:17 c'est-à-dire que la loi doit être appliquée telle qu'elle ?
00:28:20 C'est un sujet important.
00:28:22 La question de la responsabilité parentale n'est pas posée seulement aujourd'hui
00:28:25 et à la suite de ces émeutes.
00:28:27 Nous autres, élus locaux au sein de nos collectivités respectives,
00:28:30 notamment à travers le dispositif de santé éducative,
00:28:32 nous avions déjà alerté sur certaines nouvelles générations
00:28:36 dont il était difficile pour un certain nombre de parents d'assurer fidèlement l'éducation.
00:28:42 Il faut là aussi faire preuve, je le crois, profondément d'un certain discernement.
00:28:47 Nous avons des familles, il est vrai, des parents qui sont laxistes
00:28:50 et qui pensent que leurs enfants peuvent être éduqués au pied d'immeubles
00:28:53 à 23h à minuit ou à 1h du matin.
00:28:55 Cela est scandaleux, est inacceptable et effectivement,
00:28:57 il faut aller renvoyer leur responsabilité.
00:28:59 Mais je peux vous le dire aussi, l'élu local que je suis,
00:29:02 et l'expérience qui est la mienne, quand je reçois dans mon bureau
00:29:04 l'ambiance des parents, et en particulier des mamans isolées
00:29:08 qui élèvent seuls leurs enfants sur des horaires décalés,
00:29:11 qui sont dans l'incapacité d'apporter l'éducation nécessaire et suffisante à leurs enfants
00:29:14 et qui ont même peur de leurs enfants,
00:29:16 cela, je pense qu'il faut les soutenir et les accompagner.
00:29:19 Donc attention de ne pas culpabiliser l'ensemble des parents.
00:29:22 Je pense que là, il devrait y avoir du cas par cas
00:29:24 et les situations sont assez différentes.
00:29:26 Enfin, sur la question de la suppression des allocations familiales,
00:29:29 c'est là la double peine.
00:29:30 Vous avez des familles aujourd'hui qui ont un seul enfant.
00:29:33 Vous ne touchez pas d'allocations familiales.
00:29:35 Et donc, vous créez un précédent et une mesure à deux vitesses.
00:29:38 Vous avez ensuite des familles que vous allez léser
00:29:41 du fait de la suppression des allocations familiales,
00:29:43 parce que ces allocations familiales, elles concernent l'ensemble de la famille.
00:29:47 Et enfin, je vous le disais, il y a des mamans, des papas isolés,
00:29:50 parce qu'il y a aussi des papas isolés,
00:29:52 qui sont dans l'incapacité, pour un certain nombre de raisons,
00:29:54 d'assurer l'éducation de leurs enfants.
00:29:56 Alors, Julie de Ventrebotte va peut-être vous répondre.
00:29:58 Donc, lui, il dit attention, il faut faire preuve de discernement.
00:30:01 Je crois que c'est Rachida Dati qui disait attention aussi.
00:30:04 Pourtant, Rachida Dati, mère LR du 7e, on ne la présente plus.
00:30:07 Elle a été ministre de la Justice elle-même.
00:30:09 Attention, moi, j'étais dans une famille nombreuse.
00:30:11 Elle a un frère qui a fait…
00:30:14 - Qui a été connue de la Justice.
00:30:16 - Et elle a dit, si on nous avait fait ça,
00:30:18 on nous aurait peut-être privés de faire de brillantes études
00:30:21 pour les autres qui réussissaient.
00:30:22 - Moi, je suis tout à fait pour le discernement.
00:30:25 Mais quand on m'explique,
00:30:28 juste après avoir dit que des parents laxistes, ça existe,
00:30:32 et qu'il fallait les punir,
00:30:33 que les mères isolées et que les pères isolés n'y pouvaient rien
00:30:39 si leurs enfants poussaient comme des herbes folles
00:30:43 pour reprendre une formule déjà désormais célèbre,
00:30:47 donc qu'il ne faut pas les sanctionner,
00:30:50 que veut dire sanctionner sévèrement les parents laxistes ?
00:30:54 Moi, je suis désolée.
00:30:55 Je connais plein, plein, plein de mères isolées,
00:30:58 excusez-moi, je ne dis pas "maman",
00:30:59 parce que rien ne m'agace plus que ce "maman",
00:31:02 ça ne me poit pas.
00:31:03 Les mères et les pères isolées
00:31:05 qui s'occupent parfaitement, correctement de leurs enfants,
00:31:08 parfois des enfants très nombreux,
00:31:10 qui ont des boulots très durs,
00:31:12 et je vous assure que ça file droit.
00:31:14 Alors, ne faisons pas de généralité.
00:31:17 - Je crois que vous êtes d'accord, en fait,
00:31:19 sur l'idée du discernement.
00:31:20 Vous ne disiez pas autre chose, quand même, à l'instant.
00:31:22 - Non, non, mais excusez-moi, moi, je dis discernement,
00:31:24 mais arrêtons de dire qu'être parent isolé...
00:31:27 - Quand on dit discernement, on est d'accord que ça veut dire
00:31:29 pas de systématisme.
00:31:30 - Déjà, l'analyse, oui.
00:31:31 - En deux secondes, si vous voulez lui répondre,
00:31:34 après, on passera au journal.
00:31:36 Allez-y, je vous en prie.
00:31:37 - Merci, merci, vous êtes bien aimable.
00:31:39 Ce que je veux dire par là, c'est que, naturellement,
00:31:41 pour le coup, dans tous mes discours et dans mes propos,
00:31:44 je veille et j'essaie de me prémunir,
00:31:46 de prémunir les autres sur l'essentialisation.
00:31:48 Et l'idée, c'est que quand on a une maman isolée
00:31:51 ou une mère isolée ou un père isolé
00:31:53 qui est seul dans l'éducation,
00:31:55 confronté à l'éducation de ses enfants,
00:31:57 il est déjà en situation de tragédie,
00:31:58 ce qui ne veut pas dire qu'il est en situation d'échec,
00:32:00 loin de là, et fort heureusement.
00:32:02 - Merci beaucoup pour votre réponse, Driss Etazoui.
00:32:04 Je ne sais pas si vous resterez avec nous
00:32:05 pour la deuxième partie de l'émission.
00:32:07 On vous laisse gérer ça en régie.
00:32:09 C'est l'heure, dans un instant, du journal.
00:32:12 Je voudrais juste vous faire écouter la réaction
00:32:14 de Jordan Bardella, qui parlait de l'excuse de minorité.
00:32:17 Lui aussi, il était dans cette même veine.
00:32:19 Et alors, il va encore plus loin,
00:32:21 le président de l'Assemblée nationale.
00:32:22 Lui, il dit carrément, il faut les centres fermés.
00:32:25 Vous savez, les fameux centres éducatifs,
00:32:27 ça existe déjà, mais il propose d'en voir naître
00:32:30 des dizaines supplémentaires.
00:32:32 - Je pense qu'il faut tout repenser dans notre société
00:32:36 et tout refonder sur la valeur de l'autorité.
00:32:38 Il faut rétablir l'autorité à l'école.
00:32:40 Il faut rétablir l'autorité dans la rue.
00:32:42 Il faut rétablir l'autorité dans la politique pénale.
00:32:45 Nous avons un problème aujourd'hui avec des mineurs.
00:32:47 Une grande partie de ceux qui ont cassé sont des mineurs.
00:32:50 Je pense qu'il faut des centres éducatifs
00:32:52 fermés pour les mineurs.
00:32:53 - Il y en a une cinquantaine.
00:32:54 - Il en faut quoi, 100, 200 ?
00:32:56 - Il en faut beaucoup plus.
00:32:57 Supprimer l'excuse de minorité,
00:32:59 parce que bien souvent, cette excuse de minorité
00:33:01 est utilisée par les trafiquants de drogue
00:33:03 pour exposer des mineurs,
00:33:04 sachant qu'ils ne risquent rien.
00:33:06 Et je pense qu'il faut des centres de redressement fermés,
00:33:08 encadrés par des militaires,
00:33:10 pour les cas les plus récalcitrants.
00:33:12 Quand à 14, 15 ans, on est capable
00:33:14 de tirer au mortier sur des fonctionnaires de police
00:33:16 ou qu'on veut tuer du flic,
00:33:18 eh bien il faut des centres de redressement fermés
00:33:20 qui puissent être encadrés par l'armée.
00:33:22 C'est une proposition qui avait fait le président Sarkozy à l'époque.
00:33:24 Ségolène Royal avait également formulé cette proposition.
00:33:26 Et je pense que nous pourrions ouvrir le débat en ce sens.
00:33:29 - On réagira évidemment à ces propositions
00:33:31 juste après le journal de Miquel Doréan.
00:33:33 Bonjour Miquel.
00:33:34 - Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:33:35 Ce matin, évidemment, le Conseil des ministres
00:33:38 était largement consacré à ces émeutes
00:33:40 avec en sujet central la question des sanctions pour les mineurs.
00:33:45 Écoutez le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
00:33:47 interrogé sur ce point à la sortie de ce Conseil des ministres.
00:33:51 - C'est évidemment que certains jeunes,
00:33:53 parfois très mineurs, ne se rendaient même pas compte
00:33:57 de la gravité des actes qu'ils commettaient.
00:33:59 Combien même étaient-ils avec un accélérateur de combustible
00:34:02 pour pouvoir mettre le feu à des bâtiments ?
00:34:04 Comment est-il possible qu'un enfant de 13 ans
00:34:07 ne sache pas qu'il ne peut pas la nuit,
00:34:09 avec un groupe de camarades de son âge,
00:34:12 aller mettre le feu à des bâtiments ?
00:34:14 À un moment donné, il y a quelque chose qui a décroché.
00:34:17 Et donc nous avons besoin de le comprendre
00:34:19 pour ensuite analyser la responsabilité des uns et des autres.
00:34:22 Et je le redis, quand vous êtes parent d'un enfant mineur,
00:34:25 vous n'avez pas à laisser sortir votre enfant dans la rue,
00:34:27 encore moins dans un contexte d'émeute urbaine.
00:34:29 Et donc il est nécessaire, là où il y a des faillances,
00:34:31 qu'il y ait des sanctions, réparations,
00:34:33 et ce travail à mener dans la durée,
00:34:35 qui est un chantier colossal,
00:34:37 pour que de telles situations ne se reproduisent pas.
00:34:40 Au sujet des émeutes, Gérald Darmanin sera auditionné au Sénat.
00:34:44 Justement, à partir de 16h30,
00:34:46 le ministre de l'Intérieur sera entendu par la Commission des lois.
00:34:50 Audition à suivre en direct sur CNews.
00:34:53 Coup d'envoi ce soir du Festival d'Avignon.
00:34:56 Et après plusieurs jours d'émeute,
00:34:58 la sécurité a été renforcée au niveau des unités de force mobile
00:35:02 par des patrouilles pédestres et avtth,
00:35:05 notamment dans les zones piétonnes.
00:35:07 Des contrôles d'identité aléatoires ont également été mis en place
00:35:10 dans l'espace public.
00:35:12 Écoutez le nouveau directeur du Festival d'Avignon, Thiago Rodrigues.
00:35:16 Le Festival d'Avignon travaille avec la préfecture du Vaucluse,
00:35:20 avec la mairie d'Avignon,
00:35:22 avec le service de soins et sécurité,
00:35:24 les forces de l'ordre,
00:35:26 pendant toute l'année pour préparer ce mois,
00:35:28 cette parenthèse enchantée,
00:35:30 en toute sécurité pour le public.
00:35:32 Cela veut dire que,
00:35:34 soit les conditions actuelles,
00:35:36 les menaces actuelles,
00:35:38 soit les habituelles sont considérées.
00:35:40 Et nous travaillons auprès de ceux qui sont responsables
00:35:43 pour l'ordre dans les rues
00:35:45 et la sécurité des festivalières et festivaliers
00:35:48 pour que tout se passe au mieux.
00:35:50 Dans le reste de l'actualité,
00:35:52 CNews aux côtés des militaires français
00:35:55 alors que se prépare actuellement le traditionnel défilé du 14 juillet.
00:35:59 Reportage en immersion au sein des commandos de USAR Parachutis.
00:36:03 Antoine et Steph ont pu assister en exclusivité
00:36:05 à un entraînement top secret dans le Massif Central.
00:36:09 Regardez.
00:36:10 Les commandos préparent leur parachute.
00:36:12 C'est un moment de grande concentration.
00:36:14 La voilure et les suspentes doivent être vérifiées centimètres par centimètre.
00:36:19 Le pliage, c'est la clé d'un saut en parfaite sécurité.
00:36:22 Faire attention à la voile,
00:36:24 c'est notre vie qu'on a entre ses mains.
00:36:27 Faire attention au matériel.
00:36:29 Les commandes s'emmêlent.
00:36:31 Du coup là, il faut essayer de les démêler.
00:36:35 C'est ce qui prend le plus de temps parfois.
00:36:37 Ces commandos du 1er Régiment de USAR Parachutiste de Tarbes
00:36:40 et du 8e RPIMA de Castres
00:36:42 s'entraînent sur un plateau du Massif Central.
00:36:44 L'objectif du jour, travailler les sauts de précision.
00:36:48 Ce petit bimoteur va larguer le groupe de commandos
00:36:52 à 5000 mètres d'altitude et surtout à 15 kilomètres de leur cible.
00:36:56 Quand la porte bascule dernièrement,
00:36:58 ils ont quelques secondes seulement pour ajuster leur vol
00:37:01 et s'orienter vers la base.
00:37:03 En moins de 5 minutes, la grappe de parachute approche.
00:37:15 Tous s'atterrissent sur l'objectif fixé.
00:37:17 Il faut maintenant s'entraîner à replier la voile rapidement
00:37:20 afin de ne pas rester redécouvert.
00:37:22 Mission réussie pour le caporal-chef Hugo.
00:37:25 Un saut parfait déjà, c'est quand on ne se plaise pas,
00:37:27 que tout le monde est sur zone.
00:37:28 Là, on travaille vraiment l'infiltration sous voile
00:37:31 pour venir poser sur une zone bien précise.
00:37:34 Les commandos parachutistes sont des pièces maîtresses
00:37:37 des contingents opérationnels français.
00:37:39 Ils s'exercent en permanence.
00:37:41 Une majorité d'entre eux sautent plus de 40 fois dans l'année.
00:37:44 Et on termine avec du sport.
00:37:46 À 15 jours du coup d'envoi de la Coupe du Monde
00:37:49 féminine de football qui se tiendra en Australie
00:37:52 et en Nouvelle-Zélande,
00:37:53 la gardienne de l'équipe de France Pauline Perrault
00:37:56 nous parle de son objectif et sans surprise, c'est la gagne.
00:37:59 Forcément une Coupe du Monde,
00:38:10 quand on est sportif, ça parle à tout le monde.
00:38:12 Ça parle à tous les sportifs.
00:38:14 Il y a un côté magique un peu.
00:38:15 On a envie de gagner parce que c'est un titre
00:38:18 qu'on a envie de voir s'approprier.
00:38:20 À chaque fois, on nous met favori
00:38:22 alors qu'on n'a rien gagné.
00:38:25 On ne peut pas se dire favori.
00:38:26 La finale, bien évidemment, j'ai envie d'aller à la finale.
00:38:28 Sinon, je ne serai pas devant vous.
00:38:30 Je serai restée chez moi.
00:38:31 Mais il y a d'autres matchs avant.
00:38:34 Avant d'arriver à la finale,
00:38:35 il va falloir qu'on gagne tous nos autres matchs.
00:38:38 Donc avant de penser à la finale,
00:38:40 qui est dans le coin de ma tête bien évidemment,
00:38:42 mais il y a d'abord l'Irlande.
00:38:54 Et voilà, c'est la fin de ce journal Nelly.
00:38:57 90 minutes info continue, bien sûr,
00:38:58 toujours en compagnie de vos invités.
00:39:00 Merci beaucoup, cher Michael.
00:39:02 On continue bien sûr de s'interroger
00:39:03 sur les réponses de la République
00:39:05 aux six jours de violence vécues par tous les Français.
00:39:09 J'aimerais quand même,
00:39:10 je n'en ai pas fini avec la réaction
00:39:12 à la responsabilité parentale,
00:39:13 mais aussi à la manière de responsabiliser
00:39:15 les mineurs eux-mêmes.
00:39:16 Vous avez entendu juste avant le journal,
00:39:17 Jordan Bardella, évoquer la multiplication
00:39:20 des centres éducatifs fermés.
00:39:21 Il invoque même la présence de l'armée,
00:39:24 enfin il appelle de ses voeux
00:39:25 la présence de l'armée de militaires.
00:39:26 Yann Bastière, est-ce que ça va trop loin ?
00:39:28 Est-ce que le côté martial,
00:39:31 on va les mettre au pas et ils vont filer droit,
00:39:33 ils vont voir ce qu'ils vont voir,
00:39:34 ça va fonctionner ?
00:39:36 Ou il faut avoir un peu de mesure aussi dans la sanction ?
00:39:39 C'est un petit peu leur métier.
00:39:40 Ce sont des politiques,
00:39:41 à eux d'apporter des réponses,
00:39:43 quelles qu'elles soient.
00:39:44 Je les laisse mettre de toutes leurs propositions.
00:39:47 Que ça marche un petit peu plus droit, oui.
00:39:50 Il faudrait peut-être un petit peu...
00:39:51 Mes collègues dans la rue se sont retrouvés
00:39:53 face à des jeunes gens capables de tout.
00:39:56 Et la réponse, bien sûr, elle est mesurée.
00:39:58 Il a fallu que nous nous défendions.
00:40:00 Donc que des propositions soient faites
00:40:03 pour remettre dans le droit chemin ces hordes,
00:40:05 comme on voit derrière vous sur les écrans,
00:40:07 oui, il y a peut-être des pistes à explorer
00:40:09 et pas juste rester, comme je l'entends,
00:40:10 sur des amendes, des stages
00:40:13 ou des avertissements probatoires.
00:40:16 Ce n'est pas possible.
00:40:17 Même question, Andriss Etazawi,
00:40:19 vous l'avez sans doute entendu.
00:40:21 J'imagine que vous êtes généralement
00:40:23 assez peu d'accord avec Jordan Bardella,
00:40:25 sans doute que c'est un euphémisme.
00:40:27 Mais sur les centres éducatifs fermés,
00:40:29 est-ce qu'on peut tenir là
00:40:31 un début de réponse du moins dissuasive ?
00:40:35 Je pourrais être d'accord,
00:40:36 et vous allez être surprise,
00:40:37 sur un sujet avec lui,
00:40:38 c'est sur l'idée de faire une nation.
00:40:40 Je pense que,
00:40:41 au regard de ce qu'on a pu entendre et constater,
00:40:44 on a absolument besoin de faire république
00:40:46 les uns et les autres
00:40:47 et de se poser la question
00:40:48 de ce que nous avons en commun,
00:40:49 de ce que nous partageons,
00:40:50 de ce que la maison commune.
00:40:52 Dans quelle mesure nous sommes un et indivisibles ?
00:40:54 Comment réaliser une communauté de destin
00:40:56 avec ces territoires-là ?
00:40:57 On ne peut pas imaginer
00:40:58 qu'il y a 6 millions d'habitants
00:40:59 sur nos territoires et nos quartiers d'un côté
00:41:01 et de l'autre,
00:41:02 il y a le territoire national.
00:41:03 C'est un sujet sur lequel,
00:41:04 vous pouvez être un peu surpris,
00:41:05 mais je trouve que là,
00:41:07 on a un vrai sujet de citoyenneté et d'identité.
00:41:10 Pour répondre à la question qui est la vôtre,
00:41:12 il ne faut pas qu'on réinvente non plus
00:41:14 le tiède ou le chaud.
00:41:16 On a aujourd'hui des dispositifs qui existent.
00:41:18 Quand vous êtes élu local,
00:41:19 vous les connaissez.
00:41:20 C'est par exemple
00:41:21 l'établissement public de la Défense.
00:41:23 C'est encore les écoles de la deuxième chance
00:41:25 avec une dimension en plus,
00:41:26 qui est une dimension assez disciplinaire,
00:41:28 avec le drapeau du matin,
00:41:29 avec le chant de la Marseillaise.
00:41:31 Ce sont des dispositifs éducatifs
00:41:33 sur la base du volontariat.
00:41:34 On n'est pas là dans les peines alternatives
00:41:37 à la prison ou à l'incarcération,
00:41:39 mais néanmoins, en termes de prévention et en amont,
00:41:41 on a déjà des dispositifs
00:41:42 qui permettent d'insérer des gamins
00:41:44 dans un parcours éducatif
00:41:45 qui va leur permettre
00:41:47 non pas de s'insérer,
00:41:48 mais de mieux comprendre leur rôle
00:41:51 au sein des institutions,
00:41:52 au sein de la société.
00:41:54 Merci beaucoup pour cette réponse.
00:41:56 Restez avec nous,
00:41:57 on aura encore plein de questions
00:41:59 à vous transmettre à distance.
00:42:00 Je vous propose d'écouter,
00:42:01 c'était il y a un instant,
00:42:02 on l'a redécoupé au Sénat,
00:42:04 Éric Dupond-Moretti,
00:42:05 qui parle encore une fois
00:42:07 de responsabilité parentale,
00:42:08 mais qui dit attention
00:42:09 à ne pas tomber non plus dans la caricature.
00:42:11 C'est Éric Dupond-Moretti, après tout.
00:42:14 On ne veut pas poursuivre les parents.
00:42:17 C'est une caricature de dire cela ainsi.
00:42:21 J'ai d'ailleurs dit moi-même
00:42:22 qu'il n'était pas question,
00:42:24 à mon avis,
00:42:25 de supprimer des allocations.
00:42:28 Je pense en particulier
00:42:31 aux femmes qui travaillent,
00:42:33 qui sont seules,
00:42:34 qui élèvent leurs familles,
00:42:37 qui le font avec beaucoup de dignité,
00:42:39 dans la difficulté.
00:42:40 Je pense aussi à des parents
00:42:42 qui pourraient faire un certain nombre de choses
00:42:45 vis-à-vis de leurs enfants,
00:42:46 en particulier assurer l'autorité parentale
00:42:49 et qui ne le font pas.
00:42:50 Vous voyez, dans ces nuits courtes
00:42:52 que nous avons eues les uns et les autres,
00:42:54 émaillées de mauvaises nouvelles et de vidéos,
00:42:56 il y a une vidéo qui m'a plu,
00:42:57 c'est celle du père
00:42:58 qui va récupérer son gamin par le call-back
00:43:00 et qui lui dit "rentre à la maison".
00:43:02 Parce qu'à 11 ans,
00:43:03 on ne traîne pas dans les rues.
00:43:05 Judith Vintrobe, d'une certaine manière,
00:43:07 ça rejoint quand même un petit peu
00:43:08 ce qu'on disait tout à l'heure.
00:43:09 Sauf qu'on retombe en même temps.
00:43:11 Il faut mettre les parents
00:43:12 en face de leurs responsabilités,
00:43:14 mais attention, surtout pas les menacer
00:43:16 de suspendre leurs allocations familiales
00:43:19 parce que les pauvres,
00:43:20 si leurs enfants en sont là,
00:43:22 c'est qu'eux-mêmes vivent des situations économiques.
00:43:25 Donc ils espèrent qu'ils vont s'y plier
00:43:26 de bonne grâce par eux-mêmes.
00:43:27 Je ne comprends pas.
00:43:28 Quand on s'intéresse à la mesure
00:43:30 dont je parlais tout à l'heure d'Eric Chaudcy,
00:43:32 de suspendre les allocs
00:43:33 pour les parents d'enfants absentéistes,
00:43:36 les quelques années où elle a existé,
00:43:38 puisque François Hollande s'est empressé
00:43:40 une fois élu de la supprimer,
00:43:42 il y a eu déjà un premier effet miraculeux,
00:43:45 c'est que les parents sont venus aux convocations.
00:43:49 Et les professeurs, et les policiers,
00:43:52 enfin tous les interlocuteurs
00:43:54 que l'État essaie de mettre en face
00:43:56 de ces familles qui dysfonctionnent,
00:43:58 vous le disent d'une même voix,
00:44:00 cette menace-là est la seule
00:44:02 qui fait réapparaître certains parents.
00:44:05 Pas tous évidemment,
00:44:06 mais il se trouve que très souvent
00:44:08 dans les cas d'enfants à gros problèmes,
00:44:11 les institutions n'arrivent pas
00:44:14 à avoir les parents en face d'eux.
00:44:16 Pour avancer un peu,
00:44:17 et pour bénéficier de votre décryptage,
00:44:19 je vous propose de parler politique.
00:44:20 La corrélation entre politique et violence
00:44:22 ou plutôt l'échec de la politique
00:44:24 lorsqu'il y a violence.
00:44:25 Écoutons ce qu'avait nous dire
00:44:26 un ancien Premier ministre,
00:44:27 en l'occurrence Jean-Pierre Raffarin.
00:44:30 Le point important, c'est de se dire
00:44:32 que la politique n'est pas innocente des crises.
00:44:34 La politique n'est pas innocente des violences.
00:44:37 Il faut bien voir,
00:44:38 moi c'est ma conviction depuis longtemps,
00:44:40 quand la violence augmente,
00:44:42 c'est que la politique recule.
00:44:44 Au fond, on voit bien que le discrédit
00:44:46 de la politique affaiblit le message politique.
00:44:49 Je crois que le manque de respect
00:44:51 des politiciens pour la politique
00:44:54 est le premier de nos sujets.
00:44:56 Transition toute trouvée,
00:44:58 pour vous parler de notre sondage
00:44:59 Opinion Way pour CNews,
00:45:01 qui nous montre quand même,
00:45:03 Elodie Huchard,
00:45:04 que la parole est d'argent,
00:45:06 mais le silence est d'or.
00:45:08 Et pour cause, regardez à cette question.
00:45:10 Approuvez-vous les prises de position
00:45:11 des personnalités politiques ?
00:45:12 En gros, ils auraient mieux fait de se taire
00:45:14 pour la plupart,
00:45:15 puisque la seule qui tire à peu près
00:45:17 son épingle du jeu,
00:45:18 et encore on n'est pas à moitié-moitié,
00:45:20 c'est Marine Le Pen,
00:45:21 qui est un peu plus approuvée,
00:45:23 dirons-nous, ou plutôt moins désapprouvée
00:45:25 que les autres,
00:45:26 avec 41% qui approuvent son discours
00:45:28 pendant cette séquence.
00:45:29 À l'inverse, allez on va regarder
00:45:31 l'autre carton,
00:45:32 peut-être qu'il nous montrera
00:45:34 Jean-Luc Mélenchon.
00:45:36 Alors Jean-Luc Mélenchon,
00:45:37 Jean-Luc Mélenchon, il a 19% seulement
00:45:39 qui approuvent son discours.
00:45:40 C'est assez conforme à ce qu'on a pu entendre
00:45:42 ou lire sur les réseaux sociaux quand même.
00:45:43 Oui, mais c'est totalement logique,
00:45:44 parce que lors d'une crise,
00:45:45 forcément, celui ou celle qui ne parle pas
00:45:48 est forcément celui qui va éviter toute boulette,
00:45:50 éviter de vexer qui que ce soit,
00:45:52 et forcément, malheureusement,
00:45:54 le contexte profite à Marine Le Pen,
00:45:56 puisque de toute façon,
00:45:57 elle a alerté sur ces sujets.
00:45:58 Et donc, comme elle ne parle pas,
00:46:00 mais qu'elle récupère simplement
00:46:01 les erreurs des autres,
00:46:02 forcément, ça explique ces chiffres,
00:46:04 et de la même manière du côté
00:46:05 de Jean-Luc Mélenchon,
00:46:06 parce que penser que, effectivement,
00:46:07 dans ces quartiers,
00:46:08 beaucoup de personnes ont voté
00:46:09 pour Jean-Luc Mélenchon,
00:46:10 mais c'est une erreur de penser
00:46:12 que ces électeurs sont satisfaits
00:46:13 de voir les magasins pieds
00:46:15 et leurs propres voitures brûler.
00:46:16 Un électeur de Jean-Luc Mélenchon,
00:46:18 quand bien même il a voté
00:46:19 pour la France insoumise,
00:46:20 il veut de la sécurité,
00:46:21 il ne veut pas qu'on aille l'attaquer
00:46:22 chez lui.
00:46:23 Vous avez déjà ce contexte-là.
00:46:24 Vous ajoutez à cela le fait
00:46:25 que Jean-Luc Mélenchon ait soufflé
00:46:26 sur les braises.
00:46:27 Pour les personnes qui habitent
00:46:28 dans ces quartiers,
00:46:29 quand bien même ils ont voté
00:46:30 pour lui, clairement, je pense
00:46:31 qu'ils attendaient autre chose.
00:46:32 Et le fait que l'LFI, notamment,
00:46:34 soit allée au bout de son idéologie
00:46:35 et tirée jusqu'au maximum,
00:46:37 finalement, le côté "on n'appelle
00:46:39 pas au calme, on continue
00:46:40 à tirer sur la police", etc.,
00:46:41 forcément, il en paye
00:46:42 l'époque assez, il paye cash.
00:46:44 Ces chiffres sont relativement logiques
00:46:47 et il n'y a rien d'exceptionnel
00:46:48 à voir ceci.
00:46:49 Je crois que c'est Bruno Retailleau
00:46:51 qu'on a entendu tout à l'heure
00:46:52 qui a fait référence à l'LFI
00:46:53 comme appartenant au camp
00:46:54 des émeutiers et au camp
00:46:56 de l'excuse sociale.
00:46:57 Il est allé aussi loin que ça.
00:46:58 Écoutons aussi l'analyse
00:46:59 que tire de ce sondage
00:47:01 le directeur général adjoint
00:47:02 d'Opinion Noé lui-même,
00:47:03 c'est Frédéric Michaud.
00:47:04 C'est le bloc de gauche
00:47:07 de la NUPES au sens large
00:47:08 qui, lui, est d'une certaine
00:47:10 manière discrédité.
00:47:12 Alors, il faut mettre à part
00:47:13 la figure de Fabien Roussel
00:47:15 qui, lui, est un petit peu mieux
00:47:16 apprécié que les autres,
00:47:18 peut-être parce qu'il s'est
00:47:19 désolidarisé des autres
00:47:21 leaders de la NUPES,
00:47:23 mais Olivier Faure et surtout
00:47:25 Jean-Luc Mélenchon et Sandrine Rousseau
00:47:28 ne font l'objet d'approbation
00:47:31 que de moins de 20% de la population.
00:47:34 C'est extrêmement faible.
00:47:36 Et là, ce sont vraiment
00:47:37 la radicalité de leurs propos
00:47:40 qui leur sont reprochés.
00:47:41 - Driss Etazawi,
00:47:43 est-ce qu'à votre sens,
00:47:44 des propos inflammatoires
00:47:45 ou indécents ont été tenus,
00:47:46 y compris par des membres
00:47:49 de la NUPES dont on voit bien
00:47:50 aujourd'hui qu'elles se disloquent
00:47:51 parce que Olivier Faure,
00:47:53 qui est bien gêné aux entournures,
00:47:54 et Fabien Roussel,
00:47:56 qui est devenu en fait la cible
00:47:57 de ses anciens camarades de fortune,
00:48:01 sont en train d'en faire
00:48:02 les frais aujourd'hui ?
00:48:03 - Il y a une chose dont je suis convaincu
00:48:06 quand je fais les plateaux télé,
00:48:08 quand vous avez la gentillesse,
00:48:09 l'amabilité de m'inviter,
00:48:10 et le retour que j'ai,
00:48:11 c'est d'avoir toujours
00:48:12 des propos apaisés,
00:48:13 d'essayer d'être le plus équilibré
00:48:15 possible et le plus posé.
00:48:16 Nos concitoyens ont horreur
00:48:18 des excès,
00:48:19 ont horreur des radicalités.
00:48:21 Et dès lors, finalement,
00:48:22 qu'on assiste à des commentaires,
00:48:24 à des réactions qui versent
00:48:25 dans l'obscène,
00:48:26 on n'est jamais surpris
00:48:28 d'avoir les chiffres
00:48:29 que vous nous avancez tout à l'heure.
00:48:31 A ceci près,
00:48:32 c'est que si Marine Le Pen
00:48:33 ne s'est pas exprimée,
00:48:34 elle l'a quand même fait
00:48:35 à travers la voix de Jordan Bardella,
00:48:36 elle l'a fait à travers
00:48:37 un certain nombre de ses cadres
00:48:38 du mouvement.
00:48:39 Et donc, le Rassemblement national
00:48:41 s'est quand même exprimé
00:48:42 sur le sujet.
00:48:43 Alors, Raffara a toujours raison
00:48:45 de dire que la route est droite,
00:48:46 mais que la pente est forte.
00:48:48 Sur le sujet aujourd'hui
00:48:52 de l'obscénité,
00:48:54 moi j'ai encore à l'esprit
00:48:56 Monsieur Ciotti, hier,
00:48:58 qui demandait à ce qu'on plante
00:49:01 sur la place publique,
00:49:03 qu'on affiche sur la place publique,
00:49:05 celles et ceux, finalement,
00:49:07 qui avaient commis les exactions
00:49:08 que l'on connaît.
00:49:09 Je trouve que Monsieur Ciotti
00:49:11 aurait bien fait, finalement,
00:49:12 de se garder, de faire
00:49:13 de telles propositions,
00:49:14 puisque si, effectivement,
00:49:15 les émeutiers n'ont aucune,
00:49:16 mais aucune circonstance
00:49:18 atténuante à mes yeux,
00:49:19 Monsieur Ciotti devrait très bien
00:49:20 savoir aussi que dans sa
00:49:21 propre famille politique,
00:49:22 il y a un certain nombre
00:49:23 de personnalités délinquantes
00:49:24 qui ont été condamnées.
00:49:26 Et il ne faut pas vouloir
00:49:27 pour les autres ce qu'on ne veut
00:49:28 pas pour soi.
00:49:29 - Merci pour votre commentaire.
00:49:31 Parlons de ce schisme aussi
00:49:32 au sein de la nupesse,
00:49:34 Judith Vintraub, en ce moment.
00:49:37 Ça va mal, on l'imagine.
00:49:38 - Ça va mal, cette alliance
00:49:39 perdurait dans le temps, quand même.
00:49:40 - Oui, Olivier Faure,
00:49:41 qui était vraiment, vraiment
00:49:43 le plus compréhensif
00:49:44 vis-à-vis des désaccords
00:49:45 qui pouvaient exister
00:49:47 entre la France insoumise
00:49:48 et le Parti socialiste,
00:49:49 dont il est le premier secrétaire,
00:49:51 s'est mis à parler
00:49:52 de profonds désaccords.
00:49:54 Là encore, révolution.
00:49:56 Il s'est réveillé.
00:49:58 Il en aura fallu beaucoup.
00:50:00 Et pourquoi ?
00:50:02 On voit la lecture
00:50:03 de votre sondage,
00:50:04 parce que les Français
00:50:06 désapprouvent très majoritairement
00:50:09 l'attitude de la France insoumise
00:50:11 en général,
00:50:12 et de Jean-Luc Mélenchon
00:50:13 en particulier.
00:50:14 - D'ailleurs, on voit bien
00:50:15 que les biens roussels
00:50:16 s'en tirent plutôt mieux
00:50:17 que les autres.
00:50:18 - D'ici tout à l'heure,
00:50:19 et à juste titre,
00:50:20 les habitants de ces quartiers
00:50:21 qui ont voté massivement
00:50:22 pour Jean-Luc Mélenchon
00:50:23 à la présidentielle,
00:50:24 veulent aussi de la sécurité,
00:50:25 veulent aussi de la tranquillité,
00:50:26 refusent eux aussi
00:50:28 que les enfants
00:50:29 traînent dans la rue,
00:50:30 mettent en danger les autres
00:50:32 et se mettent en danger.
00:50:33 La différence entre le sondage
00:50:35 et le vote,
00:50:36 c'est qu'en fait,
00:50:37 ces quartiers se sont
00:50:39 majoritairement abstenus.
00:50:41 Donc c'est un tout petit nombre
00:50:43 qui a dragué de façon éhontée
00:50:46 Jean-Luc Mélenchon
00:50:48 et la France insoumise
00:50:49 de façon éhontée et stratégique.
00:50:51 Puis ils considéraient
00:50:52 que c'est là qu'ils avaient trouvé
00:50:54 les 600-700 000 voix
00:50:55 qui manquaient à Jean-Luc Mélenchon
00:50:57 pour être élu
00:50:58 et en faire rencontrer
00:50:59 le destin qui lui était promis.
00:51:01 Ils ont fait ça depuis 2017
00:51:04 et la sanction,
00:51:05 c'est que la vraie France,
00:51:07 c'est pas la petite minorité
00:51:08 qui vote,
00:51:09 est en désaccord avec...
00:51:10 - Voilà, en tout cas,
00:51:11 on voulait vous partager
00:51:12 un reportage
00:51:13 qu'on a obtenu aujourd'hui.
00:51:15 Vous l'avez remarqué,
00:51:16 une accalmie semble s'être installée
00:51:18 désormais,
00:51:19 puisque Emmanuel Macron
00:51:20 a parlé hier
00:51:21 devant les 240 et quelques maires
00:51:23 qu'il a reçus d'un pic.
00:51:25 Mais attention,
00:51:26 Gauthier Lebray compare ça
00:51:28 à une vague.
00:51:29 Covid, il peut toujours y avoir
00:51:31 une deuxième vague derrière.
00:51:33 C'est l'occasion de s'interroger
00:51:34 sur le rôle qu'ont pu jouer
00:51:35 dans cette accalmie subite
00:51:37 les trafiquants de drogue.
00:51:39 Regardez ce reportage
00:51:40 qui a été tourné par nos équipes.
00:51:42 Reportage de Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
00:51:44 - Pour préserver leur trafic,
00:51:46 les dealers auraient-ils joué un rôle
00:51:48 dans l'accalmie de ces derniers jours ?
00:51:50 - On a des échos comme quoi,
00:51:51 dans certaines cités,
00:51:52 il y a des hôlas qui sont mis
00:51:54 pour arrêter ces émeutes
00:51:56 et pour que le trafic
00:51:57 puisse reprendre de plus belle.
00:51:59 - En effet, à cause des émeutes,
00:52:00 la présence accrue des policiers
00:52:02 dans les cités
00:52:03 empêche les trafiquants
00:52:04 d'exercer leurs ventes illégales.
00:52:06 - Ça pose un problème
00:52:07 au niveau des trafiquants,
00:52:08 mais aussi au niveau des personnes
00:52:10 qui se droguent.
00:52:11 Parce que forcément,
00:52:12 quand vous avez des émeutes,
00:52:13 ça veut dire que tout est brûlé.
00:52:15 Vous avez une présence policière
00:52:16 avec 45 000 policiers et gendarmes
00:52:18 qui est accrue.
00:52:19 On sait que les émeutes
00:52:20 se passent généralement dans les cités.
00:52:22 Donc forcément,
00:52:23 les clients ne peuvent plus y accéder.
00:52:24 - Les trafics de stupéfiants
00:52:25 reposent sur un système pyramidal.
00:52:27 Les trafiquants ont la main mise
00:52:29 sur les dealers
00:52:30 et pendant les émeutes,
00:52:31 ces règles restent inchangées.
00:52:33 - C'est soit un peu
00:52:34 en jouant au rôle de grand frère,
00:52:35 soit aller jusqu'à la menace
00:52:36 en disant maintenant c'est stop.
00:52:37 Voilà, vous arrêtez vos conneries.
00:52:40 Nous, on a besoin de travailler.
00:52:42 - L'an dernier,
00:52:43 plus de 150 tonnes de produits stupéfiants
00:52:45 ont été saisies.
00:52:47 - Ce sont eux, les investisseurs,
00:52:49 aujourd'hui,
00:52:50 qui achètent d'une certaine manière
00:52:51 la paix des quartiers,
00:52:52 mais aussi pour garder
00:52:53 leur business fluorescent ?
00:52:55 - Pas aujourd'hui.
00:52:56 Je vais revenir sur les émeutes
00:52:57 dont nous avons beaucoup parlé,
00:52:58 de 2005,
00:52:59 pour connaître bien ce phénomène,
00:53:01 pour l'avoir bien étudié.
00:53:02 En 2005, du jour au lendemain,
00:53:04 les émeutes se sont arrêtées.
00:53:05 Après trois semaines,
00:53:06 parce qu'il y a eu un coup de sifflet,
00:53:07 on arrête la récréation.
00:53:08 C'est la fin de la récréation,
00:53:10 le shit est là,
00:53:11 on vend.
00:53:12 Et du jour au lendemain,
00:53:13 et on est certainement
00:53:14 sur une période beaucoup plus courte,
00:53:16 dans ce même phénomène,
00:53:18 peu de quartiers,
00:53:19 peu de points de deal,
00:53:20 on n'a pas eu beaucoup ça,
00:53:21 se sont enflammés.
00:53:22 On n'a pas vraiment eu ça,
00:53:23 bien sûr.
00:53:24 Présence policière,
00:53:25 perturbe le trafic,
00:53:26 les bénéfices,
00:53:28 le business en place.
00:53:30 Là, bien sûr,
00:53:31 les trafiquants reprennent la main
00:53:32 et on arrête.
00:53:33 On reprend le trafic,
00:53:35 pour faire rentrer les bénéfices
00:53:36 très rapidement.
00:53:37 En un mot,
00:53:38 Driss Etazoui,
00:53:39 je ne sais pas si vous êtes
00:53:40 encore avec nous,
00:53:41 c'est eux qui ont sifflé
00:53:42 la fin de la récréation,
00:53:43 soyons honnêtes ?
00:53:44 Très honnêtement,
00:53:45 je vais vous faire la démonstration
00:53:47 sur Évreux,
00:53:48 qui est assez particulière,
00:53:49 parce qu'on a eu,
00:53:50 Évreux a été fortement impacté,
00:53:51 la ville où je suis.
00:53:52 D'ailleurs,
00:53:53 je vous parle de l'hôtel d'agglomération
00:53:54 qui est en plein cœur
00:53:55 du quartier de la Madeleine,
00:53:56 qui lui-même a été assiégé.
00:53:57 Notre ville a été
00:53:58 significativement impactée,
00:54:00 mais les endroits de deal,
00:54:02 il y en a deux en particulier,
00:54:04 ont été assez curieusement
00:54:06 épargnés par les violanciers.
00:54:08 Donc,
00:54:09 est-ce qu'ils sifflent
00:54:10 la fin de la partie ?
00:54:11 Ce qui est vrai,
00:54:12 ce que nous dit
00:54:13 la direction départementale
00:54:14 de la sécurité publique,
00:54:15 c'est qu'effectivement,
00:54:16 aujourd'hui,
00:54:17 les émeutes,
00:54:18 la présence importante
00:54:20 des forces de l'ordre,
00:54:22 perturbe de façon assez significative
00:54:24 le trafic de stupéfiants.
00:54:25 Et le trafic de stupéfiants
00:54:26 est une réalité dans le quartier,
00:54:27 et là aussi,
00:54:28 je crois qu'il ne faut pas
00:54:29 se voiler la face,
00:54:30 et celui qui nous dirait
00:54:31 qu'il n'y a pas de problème
00:54:32 de drogue sur son territoire,
00:54:33 ne vous dira pas tout à fait la vérité.
00:54:34 Merci beaucoup,
00:54:35 André Cetasov,
00:54:36 d'avoir répondu à notre invitation.
00:54:37 Merci.
00:54:38 Judith, vous allez rester en plateau,
00:54:39 mais dans un instant,
00:54:40 on laissera évidemment la parole,
00:54:41 merci Yann Bastière aussi,
00:54:42 à Gérald Darmanin.
00:54:43 On se projette,
00:54:44 on a quelques secondes
00:54:45 pour présenter
00:54:46 ce qui va se passer à 16h30.
00:54:47 Ça se passe au Sénat.
00:54:48 Audition devant quelle commission,
00:54:49 Élodie ?
00:54:50 C'est devant la commission des lois.
00:54:51 C'est assez récurrent
00:54:52 quand il y a des épisodes de crise,
00:54:54 comme c'était le cas
00:54:55 pour Sainte-Soline,
00:54:56 comme c'est le cas avec les émeutes.
00:54:58 Le Sénat ou l'Assemblée nationale
00:55:00 ont tout loisir d'auditionner le ministre.
00:55:02 Ça va être l'occasion de revenir avec lui
00:55:04 sur la façon dont il l'a vécu,
00:55:05 sur les moyens qui ont été mis en place
00:55:08 par l'État.
00:55:09 Et puis Gérald Darmanin
00:55:10 a eu l'habitude de se plier
00:55:11 à ce genre d'exercice.
00:55:13 Et d'ailleurs, c'est souvent
00:55:14 ces derniers temps,
00:55:15 le Sénat qui l'avait auditionné
00:55:16 en premier avant l'Assemblée.
00:55:17 Ce sera à vivre en direct
00:55:18 sur notre antenne
00:55:19 à compter de 16h30.
00:55:20 Vous serez parmi nous
00:55:22 pour peut-être débriefer
00:55:23 une partie de ses propos.
00:55:24 Je vous donne rendez-vous
00:55:25 dans quelques minutes.
00:55:26 A tout de suite.
00:55:27 Il est pratiquement 16h30
00:55:31 et je vous propose de retrouver Somaya.
00:55:33 La Bidi, c'est la Minute Info.
00:55:34 Bonjour Somaya.
00:55:35 Le gouvernement cherche
00:55:39 les réponses adéquates
00:55:40 face aux jeunes émeutiers.
00:55:42 Olivier Véran affirme que là
00:55:44 où il y a des défaillances
00:55:45 des parents,
00:55:46 des sanctions réparations
00:55:47 seront mises en œuvre.
00:55:48 Le porte-parole du gouvernement
00:55:50 a également pointé
00:55:51 la responsabilité de ses parents
00:55:52 qui ont laissé leurs enfants
00:55:53 sortir dans un contexte d'émeute.
00:55:55 Lors de son point presse,
00:55:56 il a ajouté que le gouvernement
00:55:58 a conscience
00:55:59 que ce chantier est colossal.
00:56:01 Après une semaine d'interruption
00:56:03 à cause des émeutes,
00:56:04 enfin un retour à la normale
00:56:05 côté transport.
00:56:06 La circulation des bus et tramways
00:56:08 pourra reprendre normalement
00:56:10 partout en France dès ce soir.
00:56:12 Une annonce faite sur Twitter
00:56:13 par le ministre délégué
00:56:14 au transport, Clément Beaune.
00:56:16 Toutefois, des dérogations localisées
00:56:18 pourront s'appliquer
00:56:19 en fonction de la situation précise
00:56:21 le ministre.
00:56:23 Explosion rue Saint-Jacques,
00:56:25 des familles toujours privées
00:56:26 de logements.
00:56:27 C'est le cas pour une soixantaine
00:56:28 d'entre elles.
00:56:29 Au total, neuf adresses
00:56:30 sont frappées par un arrêté
00:56:31 d'interdiction d'accès
00:56:32 et de logement,
00:56:33 a précisé la mairie d'arrondissement.
00:56:35 Pour rappel,
00:56:36 il y a deux semaines,
00:56:37 l'explosion suivie d'un incendie
00:56:39 d'un bâtiment historique
00:56:40 a fait un mort et 58 blessés
00:56:42 dans ce quartier
00:56:43 du 5e arrondissement de Paris.
00:56:45 Merci beaucoup.
00:56:47 Qui a dit que le Sénat
00:56:48 était à l'heure ?
00:56:49 Il est 16h30,
00:56:50 passé de 30 secondes
00:56:51 et on attend toujours
00:56:52 l'audition de Gérald Darmanin
00:56:54 devant les sénateurs.
00:56:55 Petite mise en bouche,
00:56:57 on va présenter un peu le contexte
00:56:59 de cette prise de parole.
00:57:00 C'est vrai qu'à chaque fois
00:57:01 qu'il y a un événement majeur,
00:57:02 les ministres de premier plan
00:57:03 et en l'occurrence Gérald Darmanin,
00:57:05 c'est souvent soumis à l'exercice,
00:57:06 sont amenés à venir faire
00:57:07 une sorte de bilan un peu exhaustif.
00:57:09 Oui, c'est ça,
00:57:10 c'est devant la commission des lois
00:57:11 qui peut auditionner, évidemment,
00:57:13 chacun des ministres
00:57:14 sur un certain nombre de crises
00:57:15 ou d'actualités.
00:57:16 Le but, c'est de lui poser
00:57:17 toutes les questions
00:57:18 sur comment on peut anticiper,
00:57:19 quels sont les moyens de l'État
00:57:21 qui ont été mis en place.
00:57:22 En général, c'est plus calme
00:57:23 les auditions au Sénat
00:57:24 qu'à l'Assemblée nationale.
00:57:25 Un, parce que c'est quand même
00:57:26 à majorité de droite
00:57:28 et donc en général,
00:57:29 ils sont plutôt bienveillants
00:57:30 avec Gérald Darmanin
00:57:31 et ce n'est pas forcément
00:57:32 le même caractère,
00:57:33 mais c'est l'occasion quand même
00:57:34 pour les ministres d'être passés
00:57:35 très clairement sur le grill.
00:57:37 C'est Gérald Darmanin
00:57:38 qui s'y colle.
00:57:39 C'est effectivement souvent lui.
00:57:40 La dernière fois,
00:57:41 c'était autour de Sainte-Soline.
00:57:43 D'ailleurs, en général,
00:57:44 Gérald Darmanin est plutôt
00:57:45 un ministre qui est
00:57:46 un peu plus clair.
00:57:47 Lui-même partant pour le faire,
00:57:48 il avait répondu notamment une fois
00:57:49 lors des questions au gouvernement
00:57:50 au Sénat,
00:57:51 qu'il se tenait à disposition
00:57:52 des sénateurs
00:57:53 s'ils souhaitaient être entendus
00:57:54 parce que c'est clairement
00:57:55 l'occasion pour un ministre
00:57:56 et Gérald Darmanin
00:57:57 n'est pas souvent mis en difficulté
00:57:58 face à cet exercice
00:57:59 de s'expliquer,
00:58:00 de justifier aussi
00:58:01 de son bilan et de son action.
00:58:02 Donc, il ne sera pas,
00:58:03 si je vous comprends bien,
00:58:04 il ne sera pas forcément
00:58:05 passé sur le grill,
00:58:06 mais enfin, ça peut durer
00:58:07 un certain nombre d'heures.
00:58:08 Oui, alors par contre,
00:58:09 l'inconvénient parfois pour eux,
00:58:10 c'est que ça dure très longtemps,
00:58:11 aussi longtemps qu'il y a des questions
00:58:12 et aussi longtemps
00:58:13 que l'agenda du ministre
00:58:14 va le permettre.
00:58:15 Petite réaction,
00:58:16 avant l'intervention.
00:58:17 Deux choses qui m'ont frappée
00:58:18 dans l'intervention
00:58:19 qu'on vient d'entendre
00:58:20 aux questions au gouvernement
00:58:21 de Gérald Darmanin,
00:58:22 il a insisté d'une part,
00:58:23 lourdement,
00:58:24 pour dire qu'il n'y avait
00:58:25 que 10% d'étrangers
00:58:26 parmi les personnes interpellées
00:58:27 pendant les émeutes,
00:58:28 que 10% d'étrangers
00:58:29 parmi les émeutiers
00:58:30 qui étaient interpellés
00:58:31 par les émeutes.
00:58:32 Et il a insisté
00:58:33 sur le fait
00:58:34 qu'il n'y avait que
00:58:35 10% d'étrangers
00:58:39 parmi les émeutiers interpellés.
00:58:40 Donc lui qui avait reconnu
00:58:43 le lien entre immigration
00:58:45 et délinquance,
00:58:46 fait semblant de ne pas comprendre
00:58:47 qu'on ne parle pas forcément
00:58:49 des étrangers,
00:58:50 mais d'une assimilation
00:58:52 totalement ratée,
00:58:54 donc des descendants d'étrangers
00:58:55 deuxième, troisième génération,
00:58:57 premier point.
00:58:58 Deuxième point,
00:58:59 il a l'air,
00:59:00 tout comme Elisabeth Borne,
00:59:01 de considérer que là
00:59:03 où la politique de la ville
00:59:04 a été un peu moins généreuse,
00:59:06 les troubles ont été plus violents.
00:59:09 La discussion qu'on a eue
00:59:10 avant la coupure
00:59:11 montre que la carte
00:59:12 la plus fidèle,
00:59:13 c'est la carte des points de deal.
00:59:14 Vous êtes sûr que la carte
00:59:15 des points de deal
00:59:16 correspond aux villes,
00:59:18 ou en tout cas aux quartiers
00:59:19 les plus épargnés.
00:59:20 Alors on va y revenir
00:59:21 au point de deal,
00:59:22 juste sur la perception
00:59:23 de Gérald Darmanin et Yann Bassiart
00:59:25 dans les commissariats
00:59:26 pendant toute cette séquence.
00:59:27 Est-ce qu'il est l'homme
00:59:28 qui a été à la hauteur
00:59:29 de la situation ?
00:59:30 Est-ce qu'il a apporté
00:59:32 son soutien plein et entier,
00:59:35 en faisant des promesses aussi
00:59:37 sur les moyens d'action futurs
00:59:39 aux forces de l'ordre ?
00:59:40 Ce n'est pas une question
00:59:41 qui s'est réellement posée.
00:59:42 L'intensité des émeutes,
00:59:44 ça a été un esprit de corps
00:59:45 qui s'est réveillé
00:59:46 encore un petit peu plus.
00:59:47 On s'est serré les coudes,
00:59:48 on était dans la rue.
00:59:50 Alors je dis "on",
00:59:51 je me fais juste le porte-parole,
00:59:52 ce n'était pas moi.
00:59:53 Mais les collègues
00:59:54 ont vraiment serré les dents.
00:59:56 Les messages politiques,
00:59:57 ça va un moment,
00:59:58 mais les promesses,
01:00:01 ça va juste également un moment.
01:00:03 Là, pour l'instant,
01:00:04 ce n'était pas le message politique,
01:00:05 c'était faire face.
01:00:06 Faire face par tous moyens,
01:00:07 avoir l'armement suffisant,
01:00:09 les munitions qui ont manqué.
01:00:10 Le danger était réel,
01:00:11 on était sur une séquence
01:00:12 de très forte intensité.
01:00:14 Donc le ministre,
01:00:16 les politiques,
01:00:17 on a été un peu mis à mal
01:00:18 sur des déclarations
01:00:19 du chef de l'État.
01:00:20 On est passé à autre chose.
01:00:22 On en parlera certainement
01:00:23 et nous-mêmes,
01:00:24 représentants du personnel,
01:00:25 en parlerons prochainement.
01:00:27 Sur les munitions,
01:00:28 vous me donnez l'occasion
01:00:29 d'en parler.
01:00:31 Le débat est porté sur quoi ?
01:00:32 Il y avait suffisamment
01:00:33 de munitions, mais en stock
01:00:34 et pas sur le terrain
01:00:35 ou on était vraiment
01:00:37 à court de munitions
01:00:38 dans certains cas ?
01:00:39 Non, je pense que les munitions
01:00:40 sont là, mais après,
01:00:41 il faut réapprovisionner
01:00:42 les unités sur le terrain
01:00:44 et quotidiennement.
01:00:45 Bien sûr qu'il y a eu des soucis.
01:00:47 Les collègues nous l'ont fait remonter.
01:00:49 Ils se sont retrouvés
01:00:50 avec des émeutiers
01:00:51 qui, eux, n'étaient pas
01:00:52 à court de munitions,
01:00:53 loin de là,
01:00:54 ou en mortier d'artifice
01:00:55 ou en arme par destination
01:00:56 pour tout ce qu'ils pouvaient trouver.
01:00:57 Alors que nous,
01:00:58 de notre côté,
01:00:59 on avait cet armement
01:01:00 intermédiaire qui a été
01:01:01 manquant par moment,
01:01:03 parce que nous sommes
01:01:05 des policiers républicains
01:01:06 et comme on l'a entendu
01:01:07 tout à l'heure au Sénat,
01:01:08 pas comme dans des pays
01:01:09 qui nous montrent
01:01:10 maintenant les doigts.
01:01:11 Vous n'êtes pas des bâtons-guerre.
01:01:12 Vous êtes là pour...
01:01:13 Faire respecter l'ordre public.
01:01:15 Faire respecter l'ordre public,
01:01:16 comme on l'a entendu en Iran
01:01:18 ou dans d'autres pays
01:01:19 qui nous donnent des leçons
01:01:20 aujourd'hui.
01:01:21 Nous aurions compté
01:01:22 sur des phénomènes identiques,
01:01:24 des dizaines,
01:01:25 voire des centaines de morts,
01:01:26 comme le disait un sénateur
01:01:27 tout à l'heure.
01:01:28 Ce qui m'embrasse quand même
01:01:29 l'idée qu'on est là
01:01:30 avec un arsenal
01:01:31 qui peut être létal.
01:01:32 Oui, tout à l'heure.
01:01:33 Comme si on allait tirer
01:01:34 dans le tas tout le temps.
01:01:35 Exactement.
01:01:36 En plus,
01:01:37 on a eu des tas de témoignages
01:01:39 où vraiment,
01:01:40 notamment le manque
01:01:41 de grenades de désencerclement
01:01:43 a expliqué ça
01:01:44 et le manque d'effectifs
01:01:46 a expliqué que les incendiaires
01:01:50 et les émeutiers
01:01:51 n'aient pu, pendant trop longtemps,
01:01:53 s'en donner à cœur joie
01:01:54 avant qu'il y ait des interventions.
01:01:56 On a des tas de témoignages
01:01:58 de mers, je pense,
01:01:59 Montluçon, 80 000 habitants,
01:02:01 Montluçon-Nord-Lavillé,
01:02:03 la nuit, il y a 5 policiers,
01:02:06 80 000 habitants.
01:02:08 Et vous prenez,
01:02:09 à part Paris
01:02:10 où il y a une concentration,
01:02:11 vous prenez plein de villes de banlieues
01:02:14 et encore plus de villes de province,
01:02:16 mais c'est complètement dépeuplé.
01:02:19 La police est à l'os
01:02:20 dans de nombreuses parties du territoire.
01:02:23 En même temps,
01:02:24 il n'y a pas des émeutes tous les jours,
01:02:25 donc on ne peut pas non plus
01:02:26 en mettre 10 fois plus.
01:02:27 Oui, mais enfin,
01:02:28 vu l'ambiance,
01:02:29 on serait quand même bien avisé
01:02:31 de prévoir, par exemple,
01:02:33 des interventions simultanées
01:02:35 dans plusieurs endroits.
01:02:36 Alors là, ce n'est pas possible.
01:02:37 Ou vous défendez le commissariat,
01:02:38 dont on a vu
01:02:39 qu'il a été facilement attaqué,
01:02:41 ou vous allez au secours
01:02:43 de la population
01:02:44 et vous défendez d'autres bâtiments
01:02:45 publics menacés.
01:02:47 Alors, Gérald Darmanin,
01:02:48 dont on va peut-être apercevoir l'image,
01:02:50 je vous propose d'aller tout de suite
01:02:51 du côté du Sénat.
01:02:52 Je ne sais pas s'il va prendre la parole
01:02:54 incessamment,
01:02:55 mais enfin bon, allez,
01:02:56 on va l'écouter.
01:02:57 C'est parti.
01:02:58 Et voilà.
01:03:23 Là, je crois qu'il y a de la pellicule.
01:03:25 Numérique ?
01:03:29 Elle est numérique ?
01:03:34 C'est la mise en place.
01:03:39 On a l'habitude,
01:03:40 les conférences de presse,
01:03:41 les procureurs de l'art et public,
01:03:42 c'est toujours comme ça.
01:03:43 On met les journalistes,
01:03:44 on installe les micros,
01:03:45 on les fait sortir.
01:03:46 C'est le tour image
01:03:47 pour que chacun ait sa petite image.
01:03:48 C'est-à-dire qu'au début
01:03:49 de chaque conférence comme ça,
01:03:50 les journalistes sont amenés
01:03:51 à aller faire quelques images
01:03:52 puisque ensuite,
01:03:53 même si ça sera retransmis
01:03:54 sur CNews,
01:03:55 on n'a plus évidemment accès
01:03:56 à l'intérieur de la salle
01:03:57 une fois que la discussion a commencé.
01:03:58 On les fait sortir.
01:03:59 C'est assez rapide en général.
01:04:00 De faire sortir les caméras.
01:04:01 Je n'ose vous lancer
01:04:02 ou vous poser une question
01:04:03 parce que je pense que
01:04:04 la prise de parole
01:04:05 paraît imminente.
01:04:06 Mais enfin bon,
01:04:07 ils se mettent à l'aise.
01:04:08 Voilà un petit verre d'eau.
01:04:09 Ce n'est pas sûr que ce soit
01:04:10 pour tout de suite.
01:04:11 Allez, on y va.
01:04:12 Cette après-midi,
01:04:13 j'indique aux collègues
01:04:14 évidemment que l'audition
01:04:15 est retransmise
01:04:16 sur le site internet du Sénat.
01:04:17 On a des questions
01:04:18 sur les questions de l'audition.
01:04:19 Je vous le répète,
01:04:20 on a des questions de l'audition.
01:04:21 On a des questions de l'audition.
01:04:22 On a des questions de l'audition.
01:04:23 On a des questions de l'audition.
01:04:24 On a des questions de l'audition.
01:04:25 On a des questions de l'audition.
01:04:26 On a des questions de l'audition.
01:04:27 On a des questions de l'audition.
01:04:28 On a des questions de l'audition.
01:04:29 On a des questions de l'audition.
01:04:30 On a des questions de l'audition.
01:04:31 On a des questions de l'audition.
01:04:32 On a des questions de l'audition.
01:04:33 On a des questions de l'audition.
01:04:34 On a des questions de l'audition.
01:04:35 On a des questions de l'audition.
01:04:36 On a des questions de l'audition.
01:04:57 On a des questions de l'audition.
01:05:08 On a des questions de l'audition.
01:05:09 On a des questions de l'audition.
01:05:10 On a des questions de l'audition.
01:05:11 On a des questions de l'audition.
01:05:12 On a des questions de l'audition.
01:05:13 On a des questions de l'audition.
01:05:14 On a des questions de l'audition.
01:05:15 On a des questions de l'audition.
01:05:16 On a des questions de l'audition.
01:05:17 On a des questions de l'audition.
01:05:18 On a des questions de l'audition.
01:05:19 On a des questions de l'audition.
01:05:20 On a des questions de l'audition.
01:05:21 On a des questions de l'audition.
01:05:22 On a des questions de l'audition.
01:05:23 On a des questions de l'audition.
01:05:24 On a des questions de l'audition.
01:05:25 On a des questions de l'audition.
01:05:26 On a des questions de l'audition.
01:05:27 On a des questions de l'audition.
01:05:28 On a des questions de l'audition.
01:05:29 On a des questions de l'audition.
01:05:30 On a des questions de l'audition.
01:05:31 On a des questions de l'audition.
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01:05:33 On a des questions de l'audition.
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01:05:35 On a des questions de l'audition.
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