Les membres de la France Insoumise sont dans une situation ambivalente face à la condamnation des violences suite aux émeutes, une situation qui divise aussi au sein de la NUPES.
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00:00 Oui, ils se sont embarqués dans un drôle de jeu, les Insoumis, depuis le début des émeutes, on les reconnaît facilement.
00:04 C'est ceux qui donnent l'impression de jouer à ni oui ni non dès qu'on leur demande s'ils condamnent les violences ou s'ils appellent au calme.
00:10 Depuis six jours, les prises de position sont distinguées d'ailleurs du reste de celles de la classe politique.
00:14 On a entendu des choses comme "la faim justifie les moyens" de la part d'une députée LFI, Alma Dufour,
00:18 qui quelques jours après de retour dans sa circonscription demandait justement plus de moyens à l'État pour protéger notamment les commerçants.
00:25 Jean-Luc Mélenchon lui s'en est pris au chien de garde, on vient de l'entendre encore, qui lui ordonnait d'appeler au calme.
00:30 Dans une vidéo postée vendredi, Jean-Luc Mélenchon toujours demandait aux plus jeunes de ne pas toucher aux écoles, aux bibliothèques et aux gymnases
00:35 en les présentant comme notre bien commun, mais comme s'ils pouvaient en revanche s'en prendre à tout le reste.
00:40 Cette position est tranchée aussi avec ce qu'il disait par le passé.
00:42 En 2005, il regrettait que les émeutes ne fassent le jeu du pouvoir de l'époque et du Front National.
00:47 En 2012, lors d'émeutes à Amiens, il qualifiait même de "crétins", de "bouffons" et de "larbins" de la société capitaliste
00:53 les auteurs de dégradations et de violences.
00:54 Pourquoi ce changement de ton alors ?
00:56 Parce que la stratégie des insoumis repose sur un axiome posé par le chef lui-même il y a une décennie.
01:00 Il faut tout conflictualiser pour transformer un peuple révolté en peuple révolutionnaire.
01:05 Le problème c'est que comme ils ne sont pas assez nombreux ni assez suivis pour faire la révolution,
01:09 ils sautent sur tout ce qui bouge au nom d'un vieux réflexe de cours de récré,
01:12 "les ennemis de mes ennemis sont mes amis" et d'un espoir secret, la fameuse convergence des luttes.
01:17 Quitte à oublier ou à renier ce qu'ils étaient et leur valeur, c'est tout ce qu'ils incarnaient.
01:22 On les a vus par exemple soutenir, vous vous souvenez, les anti-vax alors qu'eux défendaient le progrès scientifique dans le temps à la gauche.
01:27 On les a vus soutenir la colère des gilets jaunes contre l'éco-tax alors qu'eux défendent l'impôt, défendent l'écologie les insoumis.
01:33 On les a vus aussi défiler aux côtés d'islamistes taxant le pouvoir d'islamophobie alors qu'eux les insoumis avaient pourtant la laïcité chevillée au corps.
01:41 La chose c'est que leur détestation d'Emmanuel Macron les amène à de grands écarts idéologiques
01:46 qui finissent même par donner le tournis à leurs alliés comme à leurs propres militants.
01:49 Mais tout le monde réagit de la même façon que l'NFI au sein de la NUPES ?
01:52 Les communistes, les socialistes les trouvent absolument irresponsables.
01:57 Alors ils soulignent aussi le fait que les insoumis ne sont pas maires, donc voilà, ils n'ont pas de responsabilité exécutive locale.
02:04 Donc ils ne savent pas ce que c'est que de voter pour une salle de sport, de construire une médiathèque.
02:07 Ils n'ont pas forcément les réalités du terrain.
02:09 Ce sont des députés qui certes ont leur circonscription mais paraissent parfois un peu hors sol.
02:14 Et puis surtout les socialistes, les communistes, les socialistes, il y a Olivier Faure qui a dit qu'il était en profond désaccord avec Jean-Luc Mélenchon sur cette question,
02:21 il redoute que cette espèce de tactique court-termiste et mouvementiste se paye cash dans les urnes l'année prochaine aux européennes et puis surtout aux prochaines présidentielles.