• l’année dernière
40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés jeudi soir pour faire face aux éventuelles violences en réaction au décès du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier. La nuit dernière, 150 personnes ont été interpellées et plusieurs bâtiments publics ont été incendiés dans différentes villes de France. 

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Transcription
00:00 Ça fait des années que nous alertons le Ligue des droits de l'homme, mais d'autres aussi, que nous alertons sur le conflit actuel qui existe entre la police et la jeunesse.
00:13 Et ça, c'est quelque chose qui est terrible parce qu'on a l'impression qu'on n'en sortira pas.
00:17 Mardi matin, quand on a annoncé qu'un jeune était mort, on a été comme tout le monde, on s'y dirait, c'est épouvantable.
00:24 Mais on ne savait pas encore. Et puis on nous a dit qu'on était déjà partis vers l'explication classique, traditionnelle.
00:31 Ce sont des gens qui allaient se servir de leur voiture comme d'un mouclier, comme d'un bélier.
00:40 C'est-à-dire que vraiment, le policier était en état de légitime défense. Et puis, brusquement, il y a eu cette photo qui est sortie, ce film.
00:48 Et on a vu la vérité. Ce qu'on a vu, bien sûr, tout peut être interprété, tout peut être discuté, mais ce qu'on a vu était effrayant.
00:57 – En tout cas, c'était en contradiction avec la version du policier.
01:00 – Complètement en contradiction avec la version donnée.
01:03 Et là, c'est quand même quelque chose qui doit déjà nous amener à réfléchir.
01:06 Parce que combien de fois nous nous sommes battus contre ces versions, sans jamais réussir à pouvoir faire la vérité ?
01:12 Là, brusquement, elle apparaît. Elle apparaît, d'ailleurs, je le dis franchement, merci à la possibilité de la photographie.
01:19 Je rappelle quand même que nous avons mené une bataille, il y a deux ans, au moment de la loi sécurité globale,
01:26 contre une disposition qui interdisait de filmer les policiers en opération.
01:32 Heureusement, le Conseil constitutionnel a annulé cette disposition.
01:36 Et ça, c'est très important, parce que sans ça, cette photo aurait été interdite.
01:42 Donc nous avons un mot de vérité.
01:44 Et là, je savais qu'inéluctablement, à partir de ce moment-là, ça allait être un détonateur.
01:51 – La colère qui s'est exprimée, c'est la même colère que celle de 2005, lors des émeutes.
01:56 Il n'y a rien qui a changé, on n'a pas tiré les chances.
01:58 – C'est sans doute tout à fait la même, parce que les choses ont changé, parce que la société n'est plus tout à fait là.
02:02 – Ce sentiment d'exclusion, ce sentiment d'être des citoyens de seconde zone,
02:05 de ne pas être considéré comme les autres, c'est ça ?
02:07 – Ce qui est surprenant, c'est ce que nous racontent depuis deux jours,
02:11 c'est-à-dire ce mouvement considérable qui s'empare de la France partout,
02:15 qui est bien plus fort que même celui des Gilets jaunes,
02:18 mais partout, c'est-à-dire que les plus petites villes, les villes moyennes,
02:22 les grandes villes, Marseille aujourd'hui, partout, partout, vous avez cette…
02:27 Or, personne ne peut dire que tout cela est coordonné, qu'il y a une direction occulte,
02:32 comme on accuse d'habitude, c'est un mouvement spontané.

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