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00:00 Europe 1, la France bouge. Elisabeth Assayag.
00:05 La France bouge, si vous nous rejoignez, merci d'être avec nous.
00:08 La France bouge qui explore les enjeux des entrepreneurs, des start-up, des pépites.
00:12 Aujourd'hui, le fait en France à l'occasion de l'exposition Fabriquer en France à l'Elysée
00:16 qui va avoir lieu samedi et dimanche prochain.
00:18 Une exposition qui malhonneure les entreprises, les artisans, les producteurs
00:22 qui s'engagent pour la fabrication française.
00:25 Donc nous, on a eu envie de faire une France qui bouge avec des entrepreneurs
00:28 qui ont choisi de braver les obstacles.
00:30 Oui, c'est compliqué de rester en France pour fabriquer, mais ils le réussissent
00:34 même s'il y a certaines difficultés, on en parle avec vous.
00:38 Hervé Coulombelle, vous êtes le président de Royal Mair et nous sommes aussi avec
00:42 Tiffen Chouillet, cofondatrice de la Source Française.
00:45 La France bouge, la start-up du jour.
00:49 Tiffen, vous êtes d'accord avec tout ce que disait Hervé Coulombelle tout à l'heure ?
00:52 A 100%.
00:53 Vous voyez à qui c'est.
00:54 C'est compliqué de rester en France quand on est entrepreneur, surtout quand on est
00:59 dans le retail comme ça, quand on a un savoir-faire.
01:03 Je pense qu'il faut un engagement.
01:04 En effet, il faut le vouloir, puisqu'on a toujours plus de facilité à parfois
01:09 choisir des solutions plus simples, pas à l'étranger.
01:11 Donc, je pense que dans beaucoup de cœurs d'entrepreneurs français, il y a aussi
01:16 cette volonté de ne pas perdre un patrimoine qui nous appartient, je pense à tous,
01:20 cette intelligence de savoir fabriquer des produits.
01:22 Alors justement, il y a de plus en plus d'entrepreneurs qui ont envie de fabriquer en France.
01:27 Ce n'est pas toujours évident.
01:29 Donc, vous, vous avez réfléchi à une entreprise, ça a démarré au moment du confinement.
01:34 Vous vous êtes rendu compte que la délocalisation, c'est vrai qu'au moment du confinement,
01:38 vous voyez, il n'y avait pas de médicaments, on avait des masques qu'on ne pouvait pas
01:42 toujours, avant quand il y a le maire et d'autres, se mettre à les fabriquer.
01:45 On ne les avait pas.
01:46 Donc, on s'est dit, il y a un enjeu de relocalisation.
01:48 Et vous, vous vous êtes dit, il y a peut-être quelque chose à faire.
01:52 Les marques, vous accompagnez déjà des marques, parce que vous aviez déjà monté
01:56 votre entreprise et vous constatiez qu'elles avaient des difficultés pour identifier
02:00 les fournisseurs français.
02:01 C'était pour ça qu'elles se tournaient automatiquement vers l'Asie.
02:04 Tout à fait.
02:05 Il y avait deux problèmes.
02:06 Il y avait un premier problème qui était celui d'identification, de savoir quel bon
02:10 fabricant pourrait m'aider dans mon projet.
02:12 Et puis, il y avait aussi un problème, bien sûr, il y a celui du coût qui revenait
02:17 régulièrement.
02:18 Mais en fait, on se rendait compte qu'on essayait aussi de rapatrier un petit peu de
02:21 force des produits faits à l'étranger en essayant de les faire tel quel en France.
02:26 Et là, on s'est dit non.
02:27 Là, c'est là où il y a un problème, puisque comme vous l'évoquiez tout à l'heure,
02:31 Hervé, il y a vraiment ce sujet.
02:33 Repenser le produit pour peut-être qu'il ait moins d'étapes de main d'œuvre, peut-être
02:38 qu'il soit un petit peu plus intelligent dans sa conception pour réussir à le fabriquer
02:42 en France.
02:43 Et c'est là que vous êtes, que vous vous êtes dit, je vais créer ma boîte, je vais
02:45 accompagner toutes ces entreprises, toutes ces marques qui souhaitent, qui aimeraient
02:49 fabriquer leurs produits en France.
02:50 Ça s'appelle la Source Française.
02:52 Et vous allez nous dire ce que c'est parce que vous allez pitcher.
02:55 Vous êtes prête ? Prête.
02:56 Allez, on y va.
02:57 C'est à vous.
02:58 Alors, la Source Française, c'est un bureau d'études et de sourcing spécialisé dans
03:03 la fabrication française et dans la relocalisation de produits en France.
03:06 On a la particularité d'avoir un réseau de plus de 1500 fabricants et 8000 fabricants
03:13 et propriétaires français qui sont prêts à recevoir des projets de relocalisation,
03:17 qui sont prêts à ouvrir leurs usines à des marques qui souhaitent relocaliser en France.
03:23 Alors, on dit souvent, le fabriquer en France, c'est cher.
03:26 Et nous, on vient vraiment apporter des solutions à ça et montrer que ce n'est pas forcément
03:31 le cas.
03:32 Tout l'objectif et toute notre valeur ajoutée dans notre méthodologie de bureau d'études,
03:36 c'est-à-dire qu'on va repenser les produits.
03:39 On va aller chercher, on ne va pas penser secteur d'activité, mais savoir-faire.
03:43 Je prendrai l'exemple peut-être juste après de ce produit que j'ai apporté.
03:47 Mais l'idée étant vraiment d'apporter des solutions très concrètes en conception pour
03:52 arriver à fabriquer à des prix qui vont permettre de faire sortir des produits dans
03:55 les prix du marché.
03:56 Donc ça, c'est vraiment l'engagement de la Source Française.
03:59 Merci pour votre pitch, Stéphane Chouillet.
04:01 Non, mais vous allez poursuivre.
04:02 Merci pile une minute.
04:03 Vous avez apporté justement un des produits.
04:06 Exactement.
04:07 Racontez-nous, c'est quoi ?
04:08 Alors, j'ai pris ce produit-là parce que je trouve qu'il illustre bien un propos que
04:14 j'aime bien tenir, c'est celui de la relocalisation.
04:17 Donc ça, c'est un mortier avec un pilon, donc la partie pilon pour écraser.
04:22 Et c'est un produit qui est fait par l'entreprise Émile-Henri, qui fabrique en France depuis
04:27 150 ans.
04:28 Et il existait un ancien produit chez Émile-Henri qui était acheté à l'étranger.
04:35 Et voilà, on se disait, bon, est-ce qu'on arriverait à fabriquer un pilon en France ?
04:39 Parce que forcément, les entreprises françaises ont aussi envie de fabriquer le reste de leurs
04:43 produits en France.
04:44 Et Émile-Henri ne fabrique pas de bois.
04:46 Et donc, on nous a donné cette mission.
04:49 Ils viennent vers vous ?
04:51 Ils viennent vers nous.
04:52 Donc, on se connaît depuis très longtemps.
04:53 Je trouve ça génial.
04:54 Ils disent, aidez-moi à faire en sorte que je fabrique un mortier et un pilon en France.
05:01 Exactement.
05:02 Alors, le mortier, toute cette partie céramique, c'est bien dans les ateliers d'Émile-Henri,
05:06 puisque tout est fabriqué 100% en France, chez Émile-Henri.
05:09 Mais cette partie bois, ce n'est pas leur métier.
05:11 Et donc, là, ils nous disent, nous, on est embêtés parce que ce pilon, on l'achète
05:15 à l'étranger.
05:16 On a essayé déjà de voir si on trouvait quelque chose en Europe.
05:18 On ne trouve rien.
05:19 C'est à des prix faramineux.
05:20 Et en effet, si vous cherchez les fabricants de pilons en France, vous n'allez rien trouver.
05:24 Vous ne trouvez rien.
05:25 Et là, on se dit, tiens, en effet, si on va voir un artisan pour faire du bois, ça
05:30 va être compliqué.
05:31 Mais là où on a trouvé une solution automatisée, nous, on a réfléchi, on s'est dit, il faut
05:34 faire du bois tourné en grande quantité.
05:36 Quel est le secteur le plus automatisé ? Les fabricants de pieds de lit.
05:39 Et donc, on est allé voir un fabricant de pieds de lit.
05:41 On lui a demandé, est-ce qu'on pourrait fabriquer un pilon ?
05:44 Avec, il nous a dit, bien sûr, tout à fait.
05:47 Et cette partie-là, on a réussi à la faire faire avec le bureau d'études d'Émile-Henri.
05:50 Et avec notre conception, on s'est dit, en fait, on peut vraiment arriver à faire un
05:54 pilon qui sort au même prix que le prix d'achat chinois.
05:57 Mais comment vous vient l'idée du fabricant de pieds de lit ?
05:59 Ça, c'est le rôle d'un bureau d'études.
06:01 Nous, comme on a un bureau d'études, on va dire multidimension, on connaît, on rentre
06:07 par la case savoir-faire, c'est-à-dire le savoir-faire, c'est savoir tourner du bois
06:11 à grande échelle.
06:12 Donc ça, c'est notre manière de penser.
06:14 Et c'est comme ça.
06:15 J'ai des exemples, j'en ai plein d'autres.
06:17 On fabrique des haltères chez un fabricant de cheval, de fer à cheval.
06:20 On va fabriquer aussi des choses très différentes.
06:23 Mais il faut penser savoir-faire.
06:25 Et c'est vraiment la clé, je pense, pour relocaliser des produits qui, aujourd'hui,
06:30 on se dit "non, on n'a pas les savoir-faire".
06:32 Mais en fait, ce n'est pas vrai.
06:33 On peut détourner ce savoir-faire, le trouver ailleurs.
06:36 Votre regard là-dessus, Hervé Coulombelle, président de Royalmaire ?
06:39 J'adhère à 200 %, puisqu'en fait, nous sommes exactement dans la même démarche.
06:43 L'entreprise Royalmaire bénéficie d'un savoir-faire dans le tricotage.
06:47 On tricote effectivement des vêtements.
06:49 Aujourd'hui, on tricote des chaussures.
06:50 Hier, c'était des masques.
06:51 On travaille actuellement sur des plaids pour la déco, pour la maison.
06:55 On a un projet de lingette industrielle.
06:58 On est sur un autre projet, sur un exosquelette textile.
07:00 Donc c'est très varié.
07:02 Mais on fait appel au savoir-faire.
07:04 On a ce savoir-faire, donc il faut qu'on le mette en avant.
07:07 Et donc tous les produits, même, je suis très sensible à cette idée d'aller voir ailleurs,
07:12 d'aller chercher ailleurs, parce qu'il faut raisonner différemment.
07:15 Vous, vous êtes aussi, au lancement de la source française,
07:19 vous êtes fait accompagné par un fonds d'investissement.
07:21 Aujourd'hui, vous êtes combien dans l'entreprise ? Dans le bureau d'études ?
07:25 Alors, dans le bureau d'études, il y a à peu près 5 personnes.
07:28 Chacun sa spécialité ?
07:29 Parce que pour celui qui a pensé, par exemple, à l'entreprise de pieds-de-lit,
07:33 il a une spécialité particulière ?
07:35 On va dire qu'il y a deux profils.
07:37 On a des designers, concepteurs-designers, et des sourceurs,
07:42 qu'on appelle sourciers pour faire le clin d'œil à la source française.
07:45 Mais voilà, on a ces deux profils.
07:48 Des gens qui vont connaître très bien tous nos fabricants,
07:51 et puis des personnes qui sont justement dans cette volonté de détourner,
07:55 de trouver des solutions intelligentes et ingénieuses.
07:58 Vous détournez, c'est-à-dire, c'est totalement ingénieux,
08:01 puisque c'est ce que vous venez de nous démontrer.
08:03 Vous avez déjà eu 400 projets, c'est ça ?
08:05 Donc l'année dernière, sur notre plateforme en ligne,
08:07 ont été déposés 400 projets vers lesquels on a pu réfléchir à des fabricants.
08:13 Et on accompagne des marques, des grands groupes,
08:15 dans des projets de relocalisation, parfois sur des projets un peu complexes.
08:19 Ça peut être des objets qu'on ne sait pas relocaliser directement,
08:24 et là on va chercher des solutions.
08:25 Allez, vous restez avec nous, à suivre la pépite du jour,
08:27 avec vous Alexis Gaudichaud, vous êtes le cofondateur de Sémentis.
08:30 C'est la brossade en 100% en française.
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