Dans son édito du 29/06/2023, Gauthier Le Bret revient sur la déclaration d'Emmanuel Macron.
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00:00 Très clairement, oui, Romain, il y a au moins une immense contradiction chez Emmanuel Macron.
00:03 Il appelle la justice à passer, mais quelque part, il la court-circuite,
00:07 puisque vous l'avez dit, il parle d'un drame inexcusable et inexplicable.
00:11 Donc, il condamne le policier avant la fin de l'enquête et avant les juges et un éventuel procès.
00:16 Alors pourquoi fait-il cela ? Pour éviter la contagion des émeutes.
00:20 Il a dit ça avant les événements de cette nuit.
00:22 Il redoutait en gros ce qui s'est passé cette nuit.
00:24 Il voulait montrer que l'État est aux côtés de la famille et du côté de la victime.
00:29 Pareil pour sa première ministre, pour qui les images choquantes montrent une intervention
00:35 qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre.
00:39 Fin de citation.
00:40 On peut avoir le même sentiment que la première ministre en voyant le policier sur la vidéo
00:44 qui est sur le côté du véhicule et pas face à la voiture.
00:47 Et donc, sa vie, semble-t-il, n'était pas en danger.
00:49 Mais encore une fois, ce sera à l'enquête de le dire, pas au président ni à la première ministre.
00:54 D'ailleurs, Gérald Darmanin a été beaucoup plus prudent en disant
00:58 que des sanctions administratives seraient prises contre le policier
01:02 si des charges sont retenues contre lui.
01:05 Certains syndicats de policiers se sont émus d'ailleurs des propos du chef de l'État.
01:08 Oui, à commencer par le syndicat Alliance qui a réagi par communiquer,
01:11 voyez se communiquer à travers des propos comme inexplicables, inexcusables,
01:15 contraire à ses déclarations comme quoi il soutient la police.
01:18 Il est inconcevable que le président de la République, comme certains responsables politiques,
01:22 artistes, parce qu'il parle de Marcy, ou autres,
01:24 bafoue la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice
01:28 en condamnant nos collègues avant même que celle-ci ne se prononce.
01:31 Et puis, ce drame a été l'un des sujets des questions au gouvernement hier au Sénat.
01:37 À gauche, certains dénoncent la fameuse loi CASE 9
01:40 qui définit les situations où les policiers peuvent faire usage de leurs armes.
01:44 Et là, la gauche et les policiers tombent d'accord,
01:47 car cette loi en fait est mal écrite et elle est très floue.
01:50 L'année dernière, 13 personnes ont été tuées après des refus d'obtempérer.
01:53 C'est un chiffre en augmentation.
01:55 5 policiers sont mis en examen, les autres n'ont pas été poursuivis.
02:00 Merde.
02:01 [Musique]