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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Et vous écoutez Culture Média sur Europe 1. Nous sommes mercredi, c'est jour de sortie ciné avec une comédie française.
00:07 Allez voir, vous recevez son réalisateur Philippe Bordel.
00:09 Bonjour Pèphe.
00:09 Bonjour Philippe, je suis très heureux de finir cette belle tournée par vous.
00:14 Et c'est souvent la tradition, vous m'invitez sur Europe 1 le jour de la sortie du film.
00:20 Il sort aujourd'hui Pèphe alias Pierre-François Martin, laval, comédien, ancien monde des Robins des Bois, ex-pouf le cascadeur,
00:26 réalisateur à succès, notamment prof, avec Kev Adams et Christian Clavier, 4 millions d'entrées.
00:31 Et justement vous retrouvez Christian Clavier et Isabelle Nantic, vous retrouvez aujourd'hui avec ce film qui sort aujourd'hui,
00:37 Les Vengeances de Maître Poutifard. D'un mot, le pitch, car il est diabolique.
00:41 Et bien Christian Clavier est un instituteur qui pendant 37 années de carrière s'est fait martyriser par ses élèves.
00:48 Et le jour de sa retraite, en fait, il décide de se venger contre un groupe d'enfants qui est devenu adulte
00:55 et qui lui a gâché sa vie. Il va être aidé par sa maman Isabelle Nantic, chez qui il habite depuis 60 ans.
01:01 On entend la bande-annonce et on en parle.
01:03 Après 30 ans dans l'enseignement,
01:05 - Poutifard - Grottegard - Grôlard - Ringuard - Poutifard - Grottegard
01:10 Robert Poutifard a bien mérité sa retraite.
01:12 Ses élèves ont grandi, mais il n'a pas oublié les pires d'entre eux.
01:17 Et il va leur donner une bonne leçon.
01:20 Aidé par sa complice machiavélique.
01:23 - C'est qui ta prochaine cible ? - Anthony Lequin. Très peu de neurones.
01:27 Des jumelles, deux têtes, mais un seul cerveau.
01:30 Je voudrais surtout une belle voix de casserole.
01:33 Je veux qu'elle souffre autant que moi, même pire.
01:36 Souris Anthony, tant que tu peux encore sourire.
01:40 On va enfin passer aux choses sérieuses.
01:42 Non, non, non, non, non, mais je sais que tu es un flic de cul.
01:45 Alors c'est un film avec plusieurs niveaux de lecture. C'est pour les parents, c'est pour les enfants.
01:52 Et pour les grands-parents aussi. Les seniors adorent le film.
01:55 - Elles ont quel âge, vos filles ? - Elles ont 11, 9 et 5.
01:58 Et ça a joué dans le fait que vous tourniez ce film ?
02:01 Oui, je l'ai testé souvent sur elles. Je leur ai montré plein de montages.
02:05 Au début, ça n'avait ni qu'une nuit-tête.
02:08 Le film se passe dans deux époques.
02:10 Au début, je revenais trop souvent dans le passé.
02:14 Donc elles m'ont aidé.
02:16 On dirait un conseil éditorial, ça te dit "fille, c'est marrant, vous les avez salariés ou pas du tout ?"
02:20 Je leur paye en bonbec.
02:23 Comment cette histoire est arrivée jusqu'à vous ? C'est le producteur de "Prof" et du coup...
02:27 C'est un enfant fait au départ. C'est un enfant de CM1 qui s'appelle Adrien.
02:31 Le livre de Jean-Claude Bourlevat, il le lisait en classe avec la maîtresse.
02:37 Et en rentrant à la maison, il a dit "papa, il faut à tout prix le faire en film, c'est trop cinématographique".
02:42 Son père, c'est Romain Rochman, le producteur des "Prof".
02:45 Et il m'a dit "lis le livre et dis-moi ce que tu penses".
02:49 Je l'ai lu et au départ je me suis dit "waouh, je vais pouvoir faire un film à gag".
02:54 J'adore ça et puis c'est vraiment en refermant le livre, alors je ne dirai pas pourquoi,
03:01 mais c'est l'acte 3 qui m'a vraiment décidé à raconter ce film.
03:05 Vous avez vraiment pleuré à la fin ?
03:07 Oui, enfin je ne veux pas trop spoiler mais il se passe un truc incroyable.
03:12 Ne vous inquiétez pas, on ne va rien dire ici.
03:14 Mais vous avez vraiment pleuré en lisant le livre ?
03:16 Oui, pas que moi.
03:18 Qu'est-ce que vous avez gardé dans le roman ? Qu'est-ce que vous avez changé ?
03:21 Quels souvenirs personnels viennent de vous ?
03:23 Enfin en général quand il est personnel, il vient de soi, pardon ma question.
03:26 Alors j'ai gardé... d'après Jean-Claude Mourlevat, je suis fidèle.
03:30 Alors j'étais étonné qu'il me dise ça parce que j'ai quand même changé pas mal de choses,
03:33 j'ai modernisé notamment, mais je crois que ce qu'il veut dire c'est que j'ai gardé déjà l'histoire.
03:37 Les personnages qui sont incroyables, c'est pas moi qui ai inventé ce personnage dément de Robert Petitfah.
03:44 Ce que j'ai changé c'est que dans le livre, ça se passe sur 37 ans,
03:49 donc on retourne sans arrêt sur plein d'histoires avec plein d'enfants.
03:52 Et moi j'ai, avec Dave Cohen mon co-auteur, on en a créé une seule,
03:56 c'est-à-dire un seul groupe qui lui a vraiment pourri sa vie.
04:01 Ce que j'ai changé, voilà, c'est que c'est plus moderne, ça se passe de nos jours,
04:04 il y a les réseaux sociaux...
04:05 Mais les bêtises ?
04:06 Ah bah les bêtises, j'ai pas pu m'empêcher.
04:09 Vous savez quand on passe trois ans sur un film,
04:11 si c'est pas pour raconter un peu sa vie, ça sert à rien.
04:14 Donc oui j'ai...
04:15 La glu, vous l'avez fait ? Le gag de la glu ?
04:17 Alors c'était pas la glu, en fait j'avais un prof d'anglais qui,
04:21 je m'étais rendu compte qu'il nettoyait son tableau de manière exagérée,
04:25 il secouait son bras, il avait l'air fou.
04:28 Et je me suis dit il y a peut-être un truc à faire avec ce surplus d'énergie.
04:32 Donc pendant la récré, j'ai été introduit dans la classe
04:35 et j'avais acheté beaucoup d'huile d'olive, 3 litres,
04:38 je l'avais trempé l'éponge dans, voilà.
04:41 Et puis comme il avait toujours un oeil sur moi,
04:44 du coup il regardait pas l'éponge, il a pris l'éponge,
04:46 il y en avait de partout, il y en avait au plafond, sur son costume.
04:50 Et ce qui est très curieux c'est que,
04:52 j'ai regretté dans l'instant en fait.
04:55 Ça m'a fait de la peine d'avoir fait ça,
04:57 mais au moment même pas, j'ai même pas attendu d'être viré,
04:59 parce que j'ai été viré pour avoir fait ça,
05:01 mais tout de suite je me suis dit "Waouh c'est moche ce que je viens de faire".
05:04 Vous avez eu quel âge ?
05:05 Bah j'étais en 4ème, je sais plus quel âge j'avais.
05:08 Ouais 13 ans.
05:09 Ouais 14 si on a redoublé, et 12 si on est très doué.
05:12 On pose jamais 19 ans.
05:14 Pef avec nous, les vengeances de Maître Poutifar,
05:17 ça continue sur Europe 1, à tout de suite dans Culture Média.
05:19 Culture Média sur Europe 1,
05:22 avec Philippe Bordel, et oui on a le sourire,
05:25 parce que franchement les pauses publicitaires avec Pef,
05:28 c'est quand même quelque chose.
05:29 Pierre-François Martin Laval, réalisateur des "Vengeances de Maître Poutifar" au cinéma aujourd'hui.
05:33 Il a fait une cascade, il était pondu au plafond du studio Coluche.
05:37 Vous avez changé des détails dans le roman,
05:40 vous avez transformé le personnage de la mère de Poutifar,
05:43 jouée par Isabelle Nanty.
05:44 Oui parce que dans le livre de Mourlevat,
05:46 elle est alitée tout le temps,
05:49 sauf à la fin mais bon.
05:51 Et moi je me suis dit "Waouh, faire un duo Nanty-clavier
05:56 pour qu'une des deux soit au lit, non ?"
05:58 Donc j'ai trouvé un système,
06:00 à base de, comment ça s'appelle,
06:02 ce déambulateur électrique, voilà,
06:04 pour lui permettre de s'évader avec Clavier dans ses vengeances.
06:08 Et c'est beaucoup plus drôle.
06:09 Et puis c'est la magie du cinéma,
06:10 parce qu'elle joue la mère de Christian Clavier,
06:12 alors que dans la vraie vie elle a 10 ans de moins que lui.
06:14 C'est le miracle de la génétique.
06:16 Alors c'est pas du miracle,
06:17 c'est le talent des maquilleuses et des coiffeuses,
06:21 et puis le talent d'Isabelle aussi,
06:23 qui a fréquenté une vieille dame dans son arrondissement,
06:26 exprès pour se préparer au...
06:27 C'est pas vrai ?
06:28 Oui, oui, parce qu'elle m'a dit "Oh là là, j'ai une amie,
06:31 je vais aller la voir souvent du coup."
06:33 C'est un petit côté Tati Daniel dans le film, sur certains moments quand même.
06:36 Ah c'est bien ce que vous...
06:37 Ah bah ça c'est super que vous disiez ça,
06:38 parce que sur le tournage, Isabelle cherche,
06:41 et elle cherche tout le temps,
06:42 elle est dans un laboratoire,
06:44 elle n'a pas confiance en elle et tout,
06:45 et puis c'est Clavier qui l'a aidé,
06:46 qui lui a dit "Mais enfin, mais rappelle-toi de Cilla Chilton",
06:49 qui était la prof de théâtre de Christian d'ailleurs,
06:52 il l'adorait,
06:53 et il lui a dit "Mais rappelle-toi de ce qu'elle faisait dans votre film Tati Daniel,
06:57 et vas-y toi, à ta manière",
06:59 et ça lui a donné des ailes.
07:01 - Alors le petit phare, ce n'est pas vous qui l'incarnez,
07:02 c'est Christian Clavier,
07:03 mais vous êtes quand même gardé un très très beau rôle,
07:05 parce que vous êtes aussi à l'écran,
07:07 c'est le président de la République,
07:08 qui ressemble assez furieusement à Emmanuel Macron,
07:10 sauf que Brigitte s'appelle Francine,
07:12 donc il y a énorme liberté par rapport à la réalité, on est d'accord.
07:16 - Oui, mais il y a une petite ressemblance quand même,
07:18 parce que j'ai eu la chance d'avoir une couleur,
07:21 j'avais la couleur de cheveux d'Emmanuel,
07:23 et j'y ai pris goût d'ailleurs,
07:25 mais c'est marrant que vous disiez un très très beau rôle,
07:29 parce que du coup, vous vous situez.
07:32 - Alors on va entendre un extrait.
07:34 Vous vous trouvez donc face à deux influenceuses,
07:37 c'est Camille et Mélanie,
07:38 des jumelles qui évidemment ont gâché la vie de Maître Brutifo,
07:41 on va dire qu'elles le sont, des années auparavant,
07:43 et vous inaugurez en tant que président un chantier,
07:46 et elles-mêmes, au même moment,
07:47 elles sont en plein live sur les réseaux sociaux.
07:49 - Que répondez-vous aux gens qui vous reprochent
07:52 de vous afficher avec des influenceuses comme vous ?
07:55 - Tout simplement que je suis le président de tous les Français,
07:57 de celles et ceux qui ont les cheveux bruns,
07:59 blonds, rouges ou roses.
08:01 - Aïe, aïe, aïe, bah !
08:03 Prenez ça dans vos dents, les haïtais, c'est à quoi ?
08:05 Qu'est-ce que vous faites ?
08:06 On est validés par le BES, le BES de France.
08:08 - OK, les charmants, mais comment ils galèrent !
08:15 - Ah, vous savez, moi, à la maison,
08:16 tout ce qui est maçonnerie, c'est pas moi, c'est Francine.
08:19 - C'est drôle, en fait.
08:20 - Hé, ça balance, Francine, hein !
08:21 - Ça balance !
08:22 - En posant cette première pierre,
08:24 je déclare ouvert le chantier de la Tour Ouane !
08:27 - Bravo !
08:28 - Bravo, monsieur le président !
08:30 - Évidemment, on ne va pas dire ce qui se passe après,
08:33 mais il faut voir le film.
08:34 Le président de la République avec deux influenceuses,
08:36 vous pensiez à qui en écrivant cette séquence ?
08:38 - À votre avis ?
08:39 - Je sais pas !
08:40 - À deux copains qui s'appellent McFly et Carlito,
08:43 qui gagneraient à être connus.
08:45 Et que le président a cru bon d'inviter à l'Élysée,
08:49 peut-être pour avoir plus de followers.
08:51 Je ne connais pas la vraie raison,
08:53 mais ça m'amusait de parodier cette scène.
08:55 - Ça ne vous a pas plu, cette séquence du président ?
08:58 Quand on dit qu'il a cru bon, c'est qu'on n'approuve pas.
09:00 - Non, mais c'est vrai que je suis un peu ironique,
09:02 mais oui, ça me fait drôle.
09:03 Il faut que je m'adapte à ce nouveau monde
09:05 dans lequel les présidents ont besoin
09:07 de fricoter avec les influenceurs.
09:09 Oui, oui, c'est peut-être moi, le vieux schnock.
09:12 Il faut que je m'y fasse.
09:13 - Alors, je reviens à Christian Clavier.
09:14 Vous dites qu'il ne voulait pas
09:15 que vous lui racontiez ce qu'allait se passer dans les scènes.
09:17 J'ai rien compris à ça.
09:18 - Oui, oui.
09:19 - Parce que normalement, un metteur en scène,
09:20 il raconte à son acteur ce qui va se passer.
09:22 Et son acteur connaît le texte.
09:23 Il connaît même le texte des autres.
09:24 Que voulait Clavier ?
09:26 Que ne voulait-il pas ?
09:28 - Christian Clavier, c'est un acteur
09:30 qui travaille énormément en amont.
09:32 Avant le tournage, on a parlé ensemble,
09:36 on a parlé de la fin,
09:37 même d'ailleurs qu'il souhaitait modifier.
09:39 Mais en revanche, quand il arrive sur le plateau,
09:42 il a tellement bossé qu'il ne veut pas qu'on discute.
09:45 Donc, je lui montre juste ma mise en scène,
09:47 où ça se passe.
09:48 Il ne veut même pas que je lui présente les acteurs.
09:51 Il veut des surprises, en fait.
09:52 Donc, il me fait entièrement confiance sur le casting.
09:54 Il savait évidemment que Isabelle Nanty serait sa partenaire,
09:57 mais il en a rencontré plein d'acteurs tous les jours.
10:00 Et il voulait des surprises et il veut en faire aussi.
10:03 Et il adore l'impro par exemple.
10:05 Donc, on joue la scène et après, on discute.
10:08 Voilà, donc je lui montre juste où ça se termine.
10:10 Par exemple, il y a une scène
10:11 où il y a un petit polisson, pour rester poli,
10:14 qui s'enfuit de la classe et il doit le suivre.
10:17 Il ne voulait pas savoir.
10:18 On m'avait dit "mais préviens-le, il va se faire mal".
10:21 Il y avait des cascades, on faisait tomber des meubles.
10:23 Et non, je lui ai dit juste "tu sors à gauche, quoi,
10:26 et tu continues jusqu'à que tu rattrapes le gamin".
10:31 Et voilà.
10:32 Alors qu'on m'avait dit "non, non, il faut que tu le racontes".
10:35 Tout ça, pas du tout, Christian.
10:36 Mais il fait beaucoup de surprises aussi.
10:38 - Mais il connaît les dialogues des autres.
10:40 Où est-ce qu'il est capable d'improviser
10:41 sur une réponse elle-même improvisée ?
10:43 - Oui, alors il aime aussi qu'on improvise.
10:45 Il aime beaucoup rebondir sur l'autre.
10:47 En fait, il aime quand ça brille.
10:49 Il aime la sincérité, il aime le talent.
10:52 - Et ce talent ?
10:53 - C'est pèf !
10:54 Le futur média continue en marquant une courte pause.