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00:00 La troisième session plénière du Conseil Régional aura lieu en fin de semaine.
00:04 Au cœur des discussions, la transition climatique de la Bretagne,
00:06 que ce soit dans les domaines de l'eau ou de l'agriculture,
00:08 et on en parle ce matin avec le président de la région.
00:11 - Bonjour Loïc Chénier-Gérard. - Bonjour.
00:13 - Alors parlons d'abord de ce plan breton de résilience pour l'eau.
00:17 On comprend derrière ce mot "résilience" que nous devons faire attention à cet or bleu
00:21 qui devient si précieux aujourd'hui.
00:23 - Oui, la Bretagne comme ailleurs est touchée par le changement climatique,
00:26 nous le voyons bien, le temps change.
00:29 Nous avons toujours de l'eau et c'est heureux pour la Bretagne,
00:31 mais nous avons une arythmie dans les précipitations.
00:34 Et donc il faut nous organiser pour anticiper sur les années qui viennent,
00:38 adapter notre manière de vivre pour nous, les hommes et femmes qui vivons en Bretagne,
00:43 mais aussi pour les entreprises et les agriculteurs.
00:45 - Et donc avant de détailler ce qu'on va pouvoir faire dans les prochaines années,
00:49 juste un mot de l'été.
00:50 On sait que l'été dernier, on a connu une sécheresse assez inédite pour la Bretagne.
00:55 Pour cette année, vous êtes plus serein ?
00:57 - Pour le moment, nous sommes plus sereins.
00:59 Nous sommes tous rivés sur la météo jour après jour pour voir comment les choses se passent.
01:02 Pour le moment, encore une fois, les réserves sont meilleures que l'année dernière,
01:06 nous avons eu plus de précipitations, mais il faut rester prudent, il faut surveiller ça.
01:10 Et je redis que nous avons intégré que ce changement,
01:13 il va durer quoi qu'il arrive pendant des dizaines d'années,
01:16 même si, encore une fois, en Bretagne par rapport à d'autres territoires,
01:19 nous sommes un peu plus privilégiés.
01:20 - Et donc concrètement, Loïc Chenet-Gérard, on fait quoi pour préserver cette eau ?
01:25 On ne fait pas que dire "attention à chaque litre consommé" ?
01:28 - On ne fait pas que dire effectivement qu'il faut fermer le robinet quand on se lave les dents,
01:31 même si c'est déjà quelque chose d'important.
01:32 On fait attention collectivement dans notre manière d'agir,
01:35 sans s'angoisser les uns les autres, ça ne sert à rien.
01:38 C'est un projet de société que de penser une société sobre en consommation d'eau.
01:42 C'est aussi un travail pour les entreprises qui doivent intégrer dans leur process industriel
01:46 une réduction de la consommation d'eau.
01:47 Comment produire avec moins d'eau possible ?
01:49 Comment ensuite utiliser de l'eau usée, de l'eau recyclée ?
01:54 Et là, il y a beaucoup de pays en Europe qui ont avancé,
01:56 nous attendons des décrets pour pouvoir le faire chez nous ici en France.
02:00 Et puis enfin, les agriculteurs qui doivent adapter leurs pratiques dans certains cas.
02:04 Et je le redis en Bretagne, vive la prairie !
02:06 Parce que la prairie est un vrai outil pour capter l'eau et garder l'humidité.
02:10 Et donc vive les vaches qui vont avec !
02:12 - Alors on va reparler de l'agriculture, évidemment en Bretagne,
02:15 corroses consommatrices d'eau.
02:16 Mais pour revenir sur les entreprises, la région Bretagne peut vraiment les forcer, on va dire.
02:21 En tout cas, elle est fortement les inciter à faire des économies d'eau.
02:24 C'est dans vos pouvoirs ?
02:26 - La Bretagne, elle n'a pas la capacité de forcer.
02:28 La Bretagne, elle a la capacité d'entraîner, de créer une dynamique.
02:30 Nous avons beaucoup d'acteurs qui sont responsables sur le sujet de l'eau.
02:33 Les maires, je salue en premier, avec les intercommunalités,
02:37 les départements aussi qui font des schémas ou qui ont des syndicats pour gérer les interconnexions.
02:41 Et puis les bassins versants, les syndicats de production, les syndicats de distribution.
02:45 Il y a beaucoup d'acteurs.
02:46 L'objectif de la région Bretagne, c'est d'organiser les forces,
02:49 de faire en sorte de tirer tous dans le même sens.
02:50 C'est ce que nous faisons avec cette Assemblée bretonne de l'eau.
02:53 On s'est réunis tous pour pouvoir organiser notre travail,
02:58 organiser les actions que l'on doit mener en termes de communication,
03:01 mais aussi en termes d'actions concrètes pour produire de l'eau, la conserver, la faire circuler.
03:06 Puisque, encore une fois, il y a de l'eau dans certains endroits de Bretagne et dans d'autres, il en manque.
03:10 C'est un travail de chaque structure qui, encore une fois, travaille sur ce sujet de l'eau.
03:14 - Et donc, parlons de l'agriculture et même, j'allais dire, de l'agroalimentaire aussi,
03:20 qui est derrière notre agriculture en Bretagne, Loïc Chénégéra.
03:23 Comment on peut faire des économies ?
03:26 Qu'est-ce que vous dites, là, à nos agriculteurs, qui sont peut-être inquiets, quand même, pour l'été ?
03:30 - D'abord, je dis que nous avons besoin d'eux, qu'on est très fiers d'avoir de l'agriculture en Bretagne,
03:34 des agricultures en Bretagne, que l'agriculture bretonne, c'est l'agriculture qui irrigue le moins.
03:39 Il faut savoir que 1% des terres en Bretagne sont irriguées,
03:41 contre, dans d'autres régions de France, beaucoup, beaucoup d'espaces irrigués
03:45 qui consomment encore plus d'eau que nous.
03:47 Donc, notre agriculture, elle est plutôt vertueuse de ce côté-là.
03:50 Après, il y a un travail pour voir comment économiser chaque litre
03:53 et puis voir comment, pour les légumes de plein champ, on trouve des solutions
03:56 pour passer les stress hydriques.
03:58 C'est indispensable, il ne faut pas se cacher derrière le petit doigt.
04:00 Sans eau, il n'y a pas de vie.
04:01 Ça, c'est un vrai travail.
04:02 Et pour l'agroalimentaire, effectivement, il faut travailler sur les process,
04:06 réduire la consommation d'eau et puis travailler sur le reuse,
04:09 par exemple, de l'eau qui est servie à la réutilisation des eaux,
04:12 par exemple, de l'eau qui est servie à laver des légumes,
04:14 peut être réutilisée une deuxième fois sans qu'il y ait de risque sanitaire.
04:17 Tout cela est très contrôlé et tout cela fonctionne encore une fois dans d'autres pays.
04:20 - Mais parce qu'au bout du bout, pour bien comprendre Loïc Chénier-Gérard,
04:23 c'est quoi le risque pour les Bretons ?
04:25 - Le risque, c'est qu'un jour, quand on ouvre le robinet, on manque d'eau.
04:28 - Vraiment ? En Bretagne ? En France ? Et donc en Bretagne ?
04:30 - Ah mais bien entendu ! Et les premiers qui consomment l'eau du robinet,
04:33 ce sont nous, les concitoyens.
04:34 75% de l'eau du robinet, c'est les consommateurs, les hommes et les femmes.
04:39 Et ensuite, le 25% restant, c'est partagé à moitié-moitié
04:43 entre le monde agricole et le monde industriel.
04:45 Et donc il faut faire attention. Je ne veux pas dire qu'il y a une angoisse demain matin,
04:49 mais nous continuons à accueillir beaucoup d'habitants,
04:51 notamment en Ile-et-Vilaine, qui pousse beaucoup.
04:53 Et légitimement, il y a de plus en plus besoin d'eau
04:56 pour pouvoir servir toute cette population nouvelle.
04:59 10 000, 12 000, 15 000 habitants par an.
05:01 C'est considérable. Chaque ménage, c'est 80 mètres cubes.
05:05 - Qu'est-ce qu'on met comme argent ? Qu'est-ce que la région Bretagne met comme argent
05:09 pour ce plan résilience pour l'eau ?
05:11 - Alors c'est de l'argent qui est payé par le consommateur,
05:14 puisque l'eau est payée par le consommateur de l'eau.
05:16 Vous le payez à travers votre facture d'eau et votre facture d'assainissement.
05:21 Et donc c'est dans ces petites lignes-là qu'il y a des sommes qui sont réinvesties,
05:25 notamment par l'Agence de l'eau, qui vient investir dans les endroits en Bretagne
05:29 qui ont la chance de pouvoir produire de l'eau
05:31 et qui ne sont pas forcément les territoires dans lesquels il y a beaucoup de consommateurs.
05:34 C'est là où je parle de solidarité.
05:36 Saint-Malo a besoin des côtes d'Armor.
05:37 Rennes a besoin du pays de Fougères ou du pays de Dinant.
05:40 Et c'est cette solidarité bretonne que l'on doit organiser
05:43 parce que ceux qui pensent qu'on ne pourra mettre les habitants que là où il y a de l'eau,
05:46 eh bien bon courage.
05:47 Et moi je veux préserver les monts d'Arrée, je veux préserver le centre-Bretagne
05:50 qui doit continuer à accueillir des habitants pour sa vitalité, pour ses écoles,
05:53 mais qui ne peut pas concentrer les populations.
05:55 - Merci Loïc Séné-Girard d'avoir été l'invité de France Blanc-Armorique ce matin.
05:59 Vous êtes le président de la région Bretagne.
06:01 Et cette session c'est donc jeudi et vendredi.

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