• l’année dernière
Le rappeur suisse Makala décrypte le titre "Le Duc de Boulogne" quelques semaines après avoir défié Booba et lui avoir proposé un combat de rap légendaire.

En venant à la rencontre des légendes et de la jeune garde de la scène Hip-Hop, notre série évoque des morceaux d'horizons différents et explore la large couverture musicale de notre radio FIP Hip-Hop.

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Interview : Mathieu Durand
Images/montage : Xavier Reim
Habillage : Stephen Vico

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Musique
Transcription
00:00 Actuellement je suis un empereur.
00:01 Je suis le premier rappeur suisse à faire l'Olympia.
00:03 Il y a un bâtiment en mon nom dans mon quartier.
00:05 C'est encore plus deep qu'un disque d'or ou tout ça.
00:08 La responsabilité et la charge que j'ai sur mes épaules
00:11 est équivalente au plus grand de ce game.
00:25 J'étais là en train de découvrir un morceau qui tapait
00:30 avec des punchlines hardcore.
00:31 J'étais en mode "Waouh, qu'est-ce qui se passe là ?"
00:33 Ce sample, il est vraiment spécial.
00:42 Le mélange avec justement les drums et tout.
00:46 On dirait un match-up comme ça d'époque.
00:49 La bourgeoisie quoi.
00:54 J'ai fait un morceau dans mon premier album
00:57 qui s'appelle "Ma Cala".
00:59 Ce sample est aussi un peu dans cet esprit-là.
01:07 C'était même pas voulu, c'était même pas recherché.
01:08 C'est Varnish qui l'a fait.
01:10 Et c'est maintenant que je m'en rends compte.
01:12 Moi j'ai beaucoup touché par les mélodies
01:17 qui ont des descentes en fait.
01:20 C'est un truc qui me parle, ça me touche directement.
01:22 Je n'arrive pas à lutter contre ça.
01:25 Quand j'ai écouté Gooba rapper dans ce morceau,
01:40 je suis impressionné par l'arrogance,
01:43 l'insolence plutôt je dirais.
01:44 L'insolence.
01:45 Et ça m'a parlé directement de comment il utilisait les images,
01:51 à quel point c'était clair en fait tout ce qu'il disait.
01:53 Tu vois, genre en mode "Mon rap prend de la protéine".
01:56 C'est de personnifier son rap,
01:58 comme ça toutes ces phases un peu,
01:59 c'est des trucs qui m'ont influencé beaucoup après dans mon rap.
02:01 Je sais que depuis que je suis petit,
02:14 je suis un gars assez vif avec les mots,
02:16 avec comment je veux exprimer ce que je pense.
02:19 Mais quand j'ai commencé à rapper,
02:23 c'était assez naturel pour moi de jouer avec les mots,
02:27 de donner du relief.
02:29 Quand il y a des gens qui me disent,
02:31 qui n'arrivent pas à voir ma technique de rime en m'écoutant,
02:35 et qui se disent juste en mode "Ah t'as vu, il ne rime pas".
02:38 Je me dis "Putain, mais ça veut dire que je suis vraiment fort".
02:41 Ça veut dire que c'est comme un chirurgien,
02:42 je dis souvent qu'il opère et qu'il ne laisse aucune cicatrice.
02:45 Il y en a qui se prennent pour des lions à cause des céréales.
02:48 Si je te dis que mon rap c'est du jamais vu,
02:50 c'est de la drogue mais c'est légal.
02:52 Il y a quelque chose de beau aussi,
02:53 qui m'a fasciné parce que c'est imprévisible.
02:57 Il ne fait pas des rimes forcées,
03:00 il est technique, mais il essaie d'être technique au bon moment.
03:03 Et moi c'est pareil, j'essaie d'être technique pour aller au but,
03:06 pas dribbler sur place et me faire prendre la balle bêtement.
03:10 Mes dribbles servent à quelque chose.
03:12 J'essaie d'étudier les points forts d'un rappeur,
03:14 les points faibles, je peux apprendre d'un rappeur
03:16 qui est beaucoup moins fort que moi.
03:19 Je me nourris de tout.
03:23 C'est ça qui me différencie de beaucoup,
03:24 c'est pour ça que je pense que je suis complet.
03:26 Kurt Cobain, son blaze sonne vraiment bien.
03:37 C'est un perso un peu désinvolte.
03:42 Et ça j'aime beaucoup aussi le fait qu'il était dans son monde.
03:48 Je sais que c'est la plupart du temps quand t'es influence
03:50 et que tu fais ton truc sans vraiment te soucier.
03:54 Et Kurt Cobain il fait partie de ces gens.
03:55 Cette musique d'attaquant, j'aime beaucoup.
04:03 Moi je pense que de toute façon même quand je jouais au foot,
04:05 j'étais un attaquant, donc ça me parle, c'est naturel pour moi.
04:08 Parce qu'aujourd'hui moi quand je rappe,
04:12 mon ego trip il est vachement axé sur ça aussi.
04:16 Sur la compétition, sur le fait que je dis que je suis le meilleur.
04:20 Est-ce que pour devenir le champion du monde,
04:22 il faut battre le champion du monde ?
04:23 Totalement, totalement.
04:25 Dans l'esprit de la boxe, dans l'esprit shonen, manga aussi,
04:28 j'aime beaucoup les mangas.
04:30 Pour moi je considère être Luffy de One Piece.
04:34 Pour moi je ne sais pas pour qui est Booba,
04:36 peut-être Barbe Noire, peut-être Kaido.
04:38 Et j'aimerais penser qu'au final il n'y a pas vraiment de roi,
04:42 de pirates là actuellement.
04:45 Et qu'il y a juste une ère, et là c'est l'ère Booba.
04:51 Et que la prochaine ça sera l'ère Makala, c'est sûr.
04:53 Vous êtes des rappeurs français, la plupart.
05:19 Moi je suis suisse.
05:20 Vous n'allez jamais oser toucher les classiques.
05:24 Vous n'allez jamais oser toucher les classiques.
05:26 Moi personne ne va dire bip parce que je sais que j'ai cette force là.
05:32 J'ai ce sens de la formule aussi, j'ai l'amour aussi.
05:35 Je sais que c'est un classique, je le respecte.
05:38 Le flow que j'ai, ça reste quand même l'ADN du flow de Booba.
05:42 C'est un clin d'œil aussi pour montrer du respect.
05:45 Aujourd'hui si je fais un fight avec lui,
05:47 c'est que le meilleur gagne.
05:49 Plus je respecte, plus je tape fort.
05:52 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
05:55 Les sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
05:58 [SILENCE]

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