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00:00 Il est 7h15, à 11h ce matin, c'est l'ouverture officielle de Bordeaux Fêtes Levin.
00:04 Jusqu'à dimanche, 1200 vignerons et négociants seront là pour vous faire déguster leurs produits.
00:09 Du rouge, évidemment, beaucoup. Nous sommes à Bordeaux.
00:11 Mais aussi du blanc, du rosé, du claret et du crément.
00:14 Le vin effervescent se développe ici, chez nous.
00:16 On en parle avec notre invité ce matin, Thomas Coignac.
00:19 Bonjour Léonel Latteron.
00:20 Bonjour monsieur.
00:20 Vous êtes viticulteur à Montagne et vous aviez fondé il y a 20 ans la section crément au syndicat des Bordeaux Bordeaux Supp.
00:27 Ça devait paraître une drôle d'idée à l'époque.
00:30 Oui, c'était un peu avant-gardiste parce qu'à l'époque, tout allait bien, très très bien.
00:33 Mais on a décidé, nous étions deux, Rémi Garrus et moi, de créer cette section parce que
00:40 la production de vin effervescent à Bordeaux n'est pas forcément une tradition par rapport au Bordeaux rouge que l'on connaît traditionnellement.
00:46 Qui est encore 85% du vin.
00:48 85% des volumes. Donc c'est vrai qu'à l'échelle de Bordeaux, le crément c'est peu.
00:52 C'est combien le crément aujourd'hui ?
00:53 C'est 10 millions. 10 millions de bouteilles, donc 2% à peu près des volumes de Bordeaux.
00:57 Mais 10% des volumes qui sont produits dans toute la France au sein des 8 appellations créments.
01:04 Et il y a 20 ans, c'était zéro ? Ça n'existait pas ?
01:06 Non, c'était 2-3 millions.
01:08 Vous voulez faire grimper ce pourcentage, ce nombre de bouteilles ?
01:10 Ou quelque part vous dites on a atteint la bonne quantité ?
01:13 On est bien placé à Bordeaux pour savoir que c'est pas en augmentant les volumes qu'on enrichit la filière.
01:18 Donc ce que l'on souhaite faire c'est surtout augmenter sa notoriété, parfaire sa qualité,
01:24 pour que cela reste un produit qui soit demandé par le consommateur,
01:27 mais qui puisse rémunérer justement toutes les étapes de la filière.
01:31 C'est-à-dire correctement le producteur, également le négociant ou le caviste,
01:35 et que le consommateur fasse une bonne affaire en achetant du crément de Bordeaux.
01:38 C'est-à-dire que si vous avez un producteur de rouge qui vous dit "j'arrive plus à le vendre,
01:41 je veux me mettre à faire du crément", vous allez le décourager ? Vous allez lui dire "attention, pas trop vite" ?
01:46 Non, en tant qu'élaborateur de crément, ce que l'on va surtout faire c'est l'entourer.
01:49 C'est-à-dire qu'on va lui envoyer au moins un onologue chez lui,
01:52 pour voir si les conditions du cahier des charges sont respectées,
01:55 car elles sont très rigoureuses, très difficiles.
01:58 Donc il faut vraiment être entouré, on ne peut pas improviser.
02:02 Lionel Lateron, notre invité ce matin, viticulteur à Montagne sur France Bleu, Jérôme, on est les 7h17.
02:06 Le crément c'est le vin des jeunes, des moins de 35 ans ?
02:09 Voilà, c'est le vin des jeunes qui ont abandonné un peu ce repas traditionnel,
02:14 qui se font livrer des repas, et donc qui aiment faire la fête.
02:20 On sort d'une période Covid et les gens ont besoin de faire la fête.
02:24 Le bonheur est la seule chose qui se multiplie quand on le partage,
02:28 et avec le crément c'est une heureuse opportunité.
02:30 Et pourquoi ils la font avec du crément plutôt qu'avec du rouge ?
02:33 Parce que d'abord le bouchon pète, ensuite ça ne vous a pas échappé que l'effervescence est à la mode.
02:40 J'ai appris pas plus tard qu'hier qu'il y avait en France 2500 brasseries, c'était énorme.
02:44 Donc les vins effervescents sont très tendances, donc le crément s'inscrit dans ce mouvement.
02:49 Vous comparez avec la bière parce que c'est le degré d'alcool aussi qui est différent ?
02:52 Il est quand même sincèrement un petit peu moins élevé que le Bordeaux Rouge traditionnel,
02:57 mais il est encore trop élevé par rapport à la bière qui effectivement fait 5-6 degrés,
03:02 mais le crément on est plutôt à 11-12.
03:04 Pour que ce soit le vin des jeunes, il faut que ce soit un vin accessible,
03:07 combien ça coûte une bouteille de crément bordelais ?
03:09 Chez les bons cavistes, enfin pardon du pléonasme, chez les cavistes c'est entre 10 et 15 euros.
03:14 Donc on va comparer avec le vin effervescent par excellence, le champagne qui est beaucoup plus élevé ?
03:19 C'est vrai qu'on nous compare très souvent à nos cousins champenois
03:22 puisqu'on a la même méthode d'élaboration, on est tous les deux des appellations,
03:26 mais on est deux fois moins cher.
03:28 Mais ça n'empêche pas qu'il y a effectivement beaucoup de gens qui se rassurent en achetant cher des produits.
03:33 Le snobisme fait faire aux gens du monde plus de bêtises que la misère ou malheureux, c'est pas de moi.
03:39 Et dans ce contexte, Bordeaux Fêtes Levin qui attire traditionnellement un public plutôt jeune,
03:43 c'est stratégique pour le crément, pour justement leur faire découvrir ce produit-là ?
03:48 Il faut savoir que dans les deux dernières éditions de Bordeaux Fêtes Levin,
03:53 l'appellation d'origine contrôlée parmi les 57 de Bordeaux qui a été la plus consommée,
03:58 c'est le crément de Bordeaux.
03:59 Chaque année c'est une surprise, je me souviens il y a trois ans avant la crise sanitaire,
04:04 nous avions eu 750 000 visiteurs.
04:06 Et quand le crément de Bordeaux est le plus consommé, ça fait des palettes, des palettes qui sont consommées.
04:10 Et on le déguste où le crément ?
04:11 On le déguste au stand des Bordeaux.
04:14 Des Bordeaux frais, c'est-à-dire avec les Bordeaux rosés et des Bordeaux blancs.
04:17 Et rendez-vous est donc pris pour le début de la fête du vin à 11h.
04:21 Merci Lionel Lateron d'avoir été avec nous.
04:22 On rappelle que vous êtes vice-président de la section crément au syndicat des Bordeaux.
04:26 Bordeaux Sup, bonne journée à vous !

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