Regards croisés - Deux dirigeants nous parlent de leur politique de recrutement, de leurs besoins, de leurs difficultés & de leurs solutions
Erwan Lirin, président de BM&A
Carole Pourchet, directrice générale de majorian
Erwan Lirin, président de BM&A
Carole Pourchet, directrice générale de majorian
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00:00 Nous nous retrouvons donc pour un regard croisé. Je suis très heureuse d'accueillir deux dirigeants
00:19 d'entreprise. Alors à mes côtés Erwan Lirain. Bonjour Erwan. Bonjour Cécile. Vous êtes président
00:24 de BMEA, un cabinet d'audit et conseil. En face de vous Carole Bourchet. Bonjour Carole. Vous êtes
00:31 dirigeante adjointe de Majorient. Alors peut-être justement pour commencer un petit mot sur vos
00:36 structures. Que fait Majorient ? Majorient accompagne les hôteliers et les restaurateurs
00:40 indépendants en Europe sur plusieurs de leurs fonctions de support et notamment les fonctions
00:45 RH, donc autour du recrutement et de la fidélisation de leurs salariés. Erwan. Donc BMEA est un cabinet
00:52 d'audit et de conseil dans le domaine financier et puis par ailleurs également une activité
00:57 d'édition de logiciels, donc une solution d'audit et de contrôle digitalisé. Alors est-ce que vous
01:04 recrutez ? Est-ce que vous recrutez beaucoup ? Quelles sont vos ambitions de recrutement pour
01:06 cette année Erwan ? Pour commencer. Oui nous recrutons beaucoup à notre échelle. BMEA compte
01:11 un effectif de 250 professionnels et donc nous recrutons chaque année une centaine de professionnels.
01:16 Donc à peu près... Alors c'est beaucoup de turnover ? Alors nous avons un turnover raisonnable,
01:22 autour de 15 et 20 %, donc ce qui est très raisonnable dans notre activité, donc en effet
01:26 pour renouveler ces équipes et puis par ailleurs pour enrichir en permanence nos équipes de
01:30 professionnels, renforcer nos expertises et donc c'est moitié-moitié, à peu près 50 personnes
01:35 pour compenser ce turnover et puis 50% pour enrichir nos équipes et accompagner notre
01:40 croissance. En termes de profil, vous recrutez quel ? Alors c'est des profils extrêmement variés,
01:45 ce qui nous intéresse, ce qu'on recherche, c'est une certaine intelligence situationnelle,
01:49 donc c'est peut-être la première des qualités qu'on va essayer de détecter chez nos candidats.
01:54 Et puis par ailleurs, on recrute des profils qui ont 5, 6 ans, 7 ans d'expérience. Dernièrement,
01:59 on a recruté des profils très expérimentés qui ont plus de 30 ans d'expérience mais qui ont un
02:02 vrai savoir-faire très intéressant pour nos clients. Alors ça c'est l'expérience,
02:06 j'ai envie en termes de diplôme, on est sur du bac +5 ? Bac +5 en effet, école de commerce,
02:11 ingénieur, formation universitaire. Carole, vos recrutements pour vous et pour les autres,
02:18 j'ai envie de dire ? Alors pour nous, on va être sur des profils à peu près similaires à ceux
02:22 d'Erwan effectivement avec moins de besoins peut-être parce qu'une petite structure,
02:26 on est 80 salariés. En revanche, dans l'autorité de la restauration, on en entend beaucoup parler
02:30 en ce moment, il y a effectivement beaucoup de postes à pourvoir et là on va recruter,
02:34 donc chaque année il y a à peu près 300 000 postes de saisonniers qui se libèrent. La nouveauté,
02:39 c'est qu'on a de plus en plus de mal à les pourvoir. Donc on va recruter des profils divers,
02:45 on ne cherche plus forcément à avoir des personnes qui ont été formées dans les métiers de loterie
02:49 et de restauration, on va aller plutôt chercher du savoir-être. Là aussi, il y a des personnes
02:52 qui ont envie de venir dans nos métiers. Vous allez recruter combien de personnes
02:56 pour vos clients, j'ai envie de dire, cette année ? Chaque année, on est sur 1500 annonces
03:01 qui sont postées par nos clients sur notre plateforme et nous on va faire de la chasse
03:04 sur une centaine de profils. Mathilde l'a répété, c'est la guerre des talents aujourd'hui,
03:11 c'est difficile. Alors concrètement, est-ce que c'est très difficile pour vous ? Comment est-ce
03:15 que vous qualifiez la situation aujourd'hui ? Oui, c'est très difficile pour nous. On se demande
03:21 où sont passés tous ces candidats, toutes ces sorties d'école, tous ces professionnels. Il y a
03:26 une vraie concurrence qui est liée d'une part, je pense, à nos métiers, qui attire peut-être
03:29 moins qu'avant l'audit et le conseil, à tort si je fais un peu... Il y a une concurrence entre
03:34 cabinet d'audit ou il y a une concurrence entre vous, enfin l'audit et le reste du monde ? Entre
03:39 nous et le reste du monde, oui. Ensuite, dans l'audit, c'est un métier qui attire moins,
03:43 donc une vraie guerre des cabinets pour recruter ces profils auditeurs. Et puis par ailleurs aussi
03:48 des auditeurs qui sont chassés pour faire d'autres métiers. Il y a une forte tension sur tout ce
03:51 qui était transaction, par exemple, et donc ça a un peu asséché cette partie audit. Par ailleurs,
03:57 il y a aussi des parcours, je pense, des souhaits professionnels qui sont différents, avec le souhait
04:01 soit de s'installer en freelance beaucoup plus tôt qu'avant, comme c'était dit auparavant,
04:05 des projets en start-up plus entrepreneuriaux au goût des candidats. Carole, vous l'avez déjà
04:12 dit, les difficultés de recrutement dans l'hôtellerie, on en parle beaucoup. Ça peut
04:17 s'améliorer ? Comment est-ce que vous qualifiez la situation ? C'est monté depuis quand ces
04:20 difficultés ? Et est-ce que vous voyez une perspective ? Alors j'espère que ça peut
04:23 s'améliorer. Nous, on est très optimiste, en tout cas chez Majoria, parce qu'on pense qu'il y a
04:26 beaucoup de solutions à mettre en œuvre pour y remédier. Oui, c'est une situation qui s'est
04:31 aggravée, notamment depuis la période Covid, puisque nos salariés ont été plus longtemps
04:36 privés, j'ai envie de dire, de leur poste que d'autres, puisque nos activités étaient à l'arrêt.
04:40 Donc ils sont allés voir d'autres univers dans lesquels il y avait des conditions de travail
04:46 différentes, notamment sur les horaires, l'organisation entre la vie personnelle et la
04:50 vie professionnelle. Et puis, j'ai envie de dire, on a subi un peu la comparaison défavorable et
04:58 donc des personnes ne sont pas revenues dans nos secteurs. Donc pour nous, il y a une remise en
05:03 question à faire, une remise en question des modes d'organisation, des pratiques. Mathilde
05:09 parlait tout à l'heure de qualité de vie au travail, c'est un vrai sujet qui n'a peut-être
05:12 pas beaucoup été abordé par le passé dans nos métiers, parce que ce sont des métiers qui sont
05:16 très prenants. Et puis beaucoup de petites structures dans lesquelles il n'y a justement
05:20 pas de fonction RH et c'est, comme elle le disait tout à l'heure, un vrai métier.
05:23 Alors j'enchaîne tout de suite, justement, quelles sont les solutions que vous avez étudiées,
05:29 que vous mettez en place, que vous préconisez pour parvenir à recruter au moins dans votre secteur ?
05:33 Elles sont diverses. La première chose, c'est effectivement de ne plus forcément chercher
05:37 quelqu'un qui a l'expertise, la formation. Nos métiers sont très divers. Il y a effectivement
05:43 les métiers de la cuisine pour lesquels il y a une technique qui est forcément indispensable,
05:46 mais il y a beaucoup de métiers sur lesquels c'est d'abord un savoir-être, en salle notamment,
05:50 ou sur les métiers plus de réception dans l'hôtellerie. Donc là, on peut s'ouvrir à
05:53 davantage de types de profils et former sur le terrain, même si ça demande du temps.
05:57 Et puis ensuite, dans les solutions, nous on a lancé un label qualité de vie au travail pour
06:01 pouvoir justement donner la parole aux salariés, les écouter pour savoir concrètement ce qu'ils
06:05 attendent. Et on voit que d'une entreprise à l'autre, ça peut être très différent et que
06:08 ce ne sont pas forcément des choses très coûteuses d'ailleurs qu'ils plébiscitent. Et puis,
06:11 c'est effectivement les solutions. Ça passe par de l'amélioration des conditions de travail,
06:16 avec des choses parfois toutes bêtes, par exemple les salles de pause, sur la restauration du
06:22 personnel. Et puis, ça passe aussi beaucoup par de l'organisation, puisqu'on le sait,
06:26 c'est des métiers qui sont difficiles et qui peuvent être très prenants sur la vie de famille.
06:31 Alors, il faut repenser les organisations pour pouvoir permettre une plus grande flexibilité,
06:35 aussi un meilleur équilibre. Mais c'est ce que je crois que tout le monde demande dans
06:38 tous les secteurs aujourd'hui. Donc, ce n'est pas particulier à nos métiers.
06:40 Vous intervenez dans beaucoup d'hôtels différents. Concrètement,
06:44 quand un hôtelier fait des efforts, met en place tout ça, il y a une vraie différence
06:48 dans son recrutement ? Bien sûr. D'une part, il fédérise beaucoup plus ses salariés. Nous,
06:52 on a des clients qui arrivent même à... Ce sont leurs salariés qui font venir des personnes par
06:58 cooptation parce qu'ils sont très fiers de leur entreprise. Et donc, il y a un taux de turnover
07:02 qui est moindre. Il faut savoir que nous, dans nos métiers, le turnover est deux fois supérieur
07:05 à celui des secteurs plus traditionnels. Donc, il y a un vrai sujet de fidélisation.
07:10 Et puis, on va dire quel ordre de grandeur ? Parce que déjà, dans l'audit, c'est assez élevé par
07:12 rapport à la moyenne, je crois. C'est de 40 à 40%. Et notamment sur les
07:16 premiers mois. Donc, l'accueil du salarié, l'intégration sont très importants. Et le fait
07:20 de les intégrer dans toutes les décisions de l'entreprise fait qu'ils vont se sentir beaucoup
07:24 plus considérés. Et c'est à ce moment-là qu'il y a une fierté d'appartenance et qu'ils vont
07:27 effectivement en coopter ou faire venir des personnes. Donc oui, il y a un vrai effet positif.
07:31 Et même sur les saisonniers, les saisonniers qui reviennent d'une année sur l'autre dans
07:35 l'entreprise, c'est parce qu'ils se sentent très bien. Donc là, il y a un bénéfice pour
07:39 l'employeur en gain de temps et d'énergie passé à recruter qui est phénoménal.
07:43 Erwan, concrètement, comment vous y prenez-vous ?
07:46 On a beaucoup travaillé sur notre modèle d'entreprise depuis des années, en développant
07:52 quelque chose qu'on pense peut-être un peu particulier, en tout cas basé sur l'authenticité
07:56 et l'engagement. Chez BMA, il n'y a aucun objectif chiffré de développement d'activité. On n'a pas
08:00 d'objectif de chiffre d'affaires. On a juste l'objectif de délivrer de la qualité et de se
08:05 faire plaisir. On veut que nos équipes aient plaisir à venir au travail et plaisir à servir
08:09 leurs clients et que les clients le ressentent. On est dans des métiers de service et donc c'est
08:14 primordial. Ensuite, on a beaucoup travaillé sur la fidélisation de nos équipes et sur
08:20 l'engagement qu'on prenait vis-à-vis d'elles. Donc on a une DRH qui fait un boulot admirable
08:25 d'ailleurs et qui est vraiment la garante des engagements. Elle rencontre, c'est la première
08:29 à rencontrer un candidat, quelqu'un qui veut rejoindre le projet BMA et elle le suit tout au
08:32 long de sa carrière chez BMA et s'assure à chaque fois que les engagements sont bien respectés chaque
08:37 année. Par exemple, les engagements de nature de mission, par exemple, on travaille beaucoup la
08:45 transversalité aussi sur nos missions de nos équipes. Donc une personne puisse faire un peu
08:49 de transaction de services par exemple, puis de la consolidation, puis des missions de conseil,
08:54 de pilotage de la performance. Donc elle s'assure à chaque fois, malgré les aléas de nos planilles
08:58 et de la demande, que la personne pourra réaliser un peu le parcours qu'elle souhaite avoir chez
09:02 BMA. Pour aller dans ce sens, également on a un management qui est un management très précis
09:09 maintenant. DoorFavori, comme le dirait l'un de mes associés, on suit vraiment le parcours de façon
09:15 individuelle. Il n'est pas rare d'avoir des candidats qui viennent chez BMA en nous disant
09:18 "moi mon projet c'est de devenir directeur financier dans quatre ans, dans cinq ans et donc formez-moi
09:23 pour ça". Et donc l'engagement qu'on prend vis-à-vis de lui, c'est de lui aménager un parcours
09:26 professionnel qui va lui permettre d'atteindre ses objectifs. Et c'est ce qui s'est produit à
09:32 plusieurs reprises. Et puis par ailleurs, on accompagne aussi les collaborateurs, les professionnels
09:38 de BMA tout au long de leur parcours professionnel. Il n'est pas rare de voir des personnes qui quittent
09:42 BMA, puis qui reviennent chez BMA et qui font comme ça régulièrement des switch. C'est une
09:49 communauté qui vit, qui a plaisir à se retrouver et à travailler ensemble sous différentes formes.
09:55 Vous parliez aussi de la diffusion en région, de la possibilité de partir. C'est un souhait de
10:01 certains dans le cadre de la liberté expliquée par Mathilde ?
10:04 Exactement. On apprend en marchant. En sortie de Covid, on a eu beaucoup d'équipes qui ont
10:10 souhaité partir en région, quitter Paris. Et donc on s'est adapté. Chez BMA, on ne croit pas au
10:15 full télétravail, travailler toute sa journée de chez soi dans une pièce derrière un écran. Et
10:20 donc on a essayé de concevoir quelque chose un peu différent. Et ce qu'on a développé,
10:24 c'est des hubs régionaux, des personnes qui veulent partir. On les accompagne. Ils partent
10:30 généralement à deux ou trois. On trouve un pôle de regroupement et ils créent un bureau,
10:34 un esprit bureau. Et c'est un peu leur petite entreprise aussi d'ailleurs. Donc ça rejoint
10:38 cet esprit entrepreneurial recherché également aujourd'hui.
10:41 Carole, Erwan parlait formation. Alors est-ce que ça aussi, dans l'hôtellerie-restauration,
10:48 le sujet de la formation est important ? Et les gens se disent qu'ils vont pouvoir évoluer ? Ou
10:53 c'est pas ? Le sujet de la formation est important, notamment pour les métiers techniques. J'en
10:59 parlais en cuisine, on ne s'improvise pas chef du jour au lendemain. Mais je crois que plus que la
11:05 formation initiale, c'est ensuite la formation sur le lieu de travail qui est très importante. Le
11:09 fait de pouvoir continuer à progresser, de pouvoir évoluer avec le désavantage que dans nos métiers,
11:15 quand on est dans des petites structures, se couper d'un salarié le temps qu'il parte en
11:19 formation, c'est souvent difficile. Donc il faut trouver le temps, mais c'est nécessaire. C'est
11:26 aussi ce qu'on disait, important de prendre des personnes qui ont envie d'être dans nos secteurs,
11:31 et ensuite de leur finalement donner la connaissance technique dont ils ont besoin.
11:36 Est-ce que ça connote, je le comprends comme des profils en reconversion, alors est-ce que ça
11:41 marche bien ? Et est-ce que vous en avez beaucoup dans la restauration ? Parce qu'à la limite,
11:46 j'ai croisé deux trois profils qui sortaient de la restauration pour se reconvertir ailleurs.
11:49 Alors est-ce que la reconversion, vous travaillez sur le sujet ?
11:51 Oui, ça fonctionne dans les deux sens. Il y a effectivement beaucoup de personnes qui sont
11:55 parties de notre secteur, mais comme c'est des métiers de passion, certains sont aussi revenus,
11:57 voyant que le secteur est en train d'évoluer. Des personnes en reconversion, il y en a beaucoup,
12:01 puisque c'est des métiers qui ont été, on va dire, surtout dans la cuisine, la pâtisserie,
12:05 mis en avant, notamment via quelques émissions de télé. Mais c'est comme toujours, vous avez
12:10 des personnes pour lesquelles ça va très bien fonctionner, et puis d'autres qui ne sont pas
12:12 venus pour les bonnes raisons, et qui se sont confrontés justement au fait que ce sont des
12:16 métiers qui peuvent être difficiles. Et donc ça ne fonctionne pas dans tous les cas. Mais ce qui est
12:22 très important, c'est qu'on donne envie de venir dans nos secteurs. C'est des secteurs dans lesquels
12:27 il y a une forte ascension sociale. On n'en parle pas très souvent, mais effectivement, on peut très
12:32 vite réussir, on peut progresser, on peut devenir chef d'entreprise en ayant commencé Comi. Et puis
12:39 on rencontre énormément de personnes, on peut voyager. Donc voilà, ce sont des métiers formidables.
12:44 Et si effectivement on arrive à faire évoluer les pratiques managériales, je pense que ce sont
12:49 vraiment des secteurs dans lesquels on peut rendre les gens heureux. Je rebondis juste sur vos remarques
12:54 sur la reconversion. Il y a des cas dans lesquels ça marche bien, et d'autres dans lesquels ça
12:58 marche moins bien. On a une clé. Qu'est-ce qui fait que ça peut marcher ? Oui, je pense qu'il
13:03 faut être conscient aussi de ce que ces métiers représentent. Ce sont des métiers,
13:07 effectivement, où vous êtes déjà en relation avec des clients pour la plupart du temps, vous êtes
13:11 souvent debout, vous allez faire des horaires qui peuvent être longs. Quand on travaille dans
13:16 l'hôtellerie et la restauration, on travaille quand d'autres sont en vacances ou quand d'autres sont
13:19 en week-end, on profite. Mais à partir du moment où on est conscient de ces choses-là et où les
13:24 entreprises trouvent justement des moyens d'équilibrer un peu plus le temps passé dans
13:31 l'entreprise et celui qui est laissé libre pour la vie de famille, ce ne sont pas des métiers qui
13:36 sont plus difficiles que des métiers de production ou des métiers opérationnels.
13:40 On est un moment crucial, on est peut-être à un moment de basculement où beaucoup de choses sont
13:50 en train de changer. Si je vous offrais un vœu pour l'avenir, qu'est-ce qu'on pourrait souhaiter,
13:56 l'un et l'autre, en tant que dirigeant d'entreprise ?
13:58 Pour ma part, de réussir à aligner autour de cette notion de plaisir le souhait des
14:05 collaborateurs et de nos équipes, de se former, de vivre des projets entrepreneuriaux chez BMA,
14:12 de pouvoir exprimer tout ce qu'ils ont à exprimer et de leur laisser suffisamment de liberté pour
14:17 ça. C'est toujours un peu le risque d'avoir un management peut-être enfermant, un peu comme
14:22 des parents qui ne laissent pas grandir leurs enfants parfois. Donc laisser le champ des
14:26 possibles pour tous, avoir des équipes engagées auprès des clients qui éprouvent un vrai plaisir
14:33 au contact des clients. Je pense que c'est passionnant d'accompagner des entreprises
14:39 dans leurs projets, dans leur croissance. Des engagements alignés, un plaisir entre
14:46 des clients, des équipes et puis BMA également qui se développe.
14:50 Carole, un vœu ?
14:52 Qu'on parle justement beaucoup plus de tous ces entrepreneurs dans l'hôtellerie et la
14:56 restauration qui ont mis en place des choses qui favorisent les conditions de travail et qui ont
15:02 vraiment pensé à une qualité de vie de leurs collaborateurs. On parle beaucoup de nos métiers
15:09 comme des métiers pénibles, comme des métiers difficiles. On a beaucoup parlé aussi des
15:12 problèmes de violence en cuisine. Je préférais qu'on parle davantage de tous ces beaux parcours
15:18 de personnes qui ont évolué, qui sont devenues chefs d'entreprise, qui font vivre leur région,
15:23 leur territoire. Ça serait de changer la communication.
15:26 L'image qu'on a est encore décalée par rapport à ce qui s'est réellement passé sur le terrain.
15:31 Je ne sais pas si elle est encore décalée parce que ce sont des métiers qui sont en
15:35 train d'évoluer. Mais c'est vrai que si on parlait davantage du verre à moitié plein
15:40 plutôt que du verre à moitié vide, parfois ce serait plus positif. Merci beaucoup à tous les deux.
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