• l’année dernière
Terres de Mission reçoit Philippe Maxence, directeur de L'Homme nouveau, qui vient de rééditer trois opuscules de Jean Madiran sous le titre global : "Du bien commun". L'occasion d'évoquer la grande figure de Jean Madiran et certains points importants de la doctrine sociale de l'Eglise.
Puis, Aymeric Pourbaix, directeur de France catholique, vient parler de cet hebdomadaire fondé par le général de Castelnau et qui s'apprête à fêter ses 100 ans d'existence.
Enfin, Philippe Arnon présente par Skype le roman qu'il vient de publier aux Presses de la Délivrance sur le mystère du mal : "Marie de Coulonges - Sa supplication à Jésus".

Category

🗞
News
Transcription
00:00 En six ans de pouvoir, Emmanuel Macron a littéralement cramé la caisse.
00:04 Après le Covid et sa politique aussi liberticide qu'exorbitante,
00:07 vous payez à présent cash l'incurie de nos dirigeants dans le secteur énergétique.
00:12 Les amis d'Emmanuel Macron ont fait entrer la France dans un marché européen
00:16 pour détruire notre compétitivité.
00:18 Ils vous ont fait ensuite payer des éoliennes polluantes
00:21 et fabriquées en Chine pour fournir à peine 6% de notre énergie.
00:26 Et cerise sur le gâteau,
00:27 ces fous de Bruxelles ont ensuite édicté des sanctions délirantes
00:32 contre les énergies russes sans résultat pour la paix,
00:34 mais en nous privant de gaz et donc d'électricité à prix abordable.
00:38 Toutes hontes bues, ces "lumières" ont ensuite menacé les Français
00:42 de coupure d'électricité s'ils ne faisaient pas preuve de sobriété énergétique.
00:47 Et pour couronner le tout, alors que le pays sombre,
00:50 le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a trouvé le temps de publier un roman.
00:54 Au relan pornographique, le tout salué par la presse du système à la botte du pouvoir.
00:58 Ils sont indécents.
01:00 Ils mentent.
01:01 Et ils se paient notre tête.
01:04 Avec ces pieds-micles toxiques, les artisans crèvent, les entreprises ferment,
01:07 et la facture d'électricité de TVL a quant à elle été multipliée par 6.
01:12 Cette clique met en péril notre survie.
01:15 Et ces liens que nous avons tissés depuis 10 ans ensemble,
01:19 grâce à son indépendance, grâce à vous,
01:21 TVL incarne pourtant l'alternative à l'information suffocante des médias du système.
01:27 En finançant TVL, vous participez activement au contre-pouvoir.
01:31 Alors aidez-nous, financez TVL et soyez acteurs du changement.
01:36 Je compte sur vous.
01:37 [Générique]
02:02 Bonjour chers amis téléspectateurs.
02:03 Très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de Terre de Mission,
02:06 l'émission religieuse de TV Liberté.
02:09 Très heureux de vous retrouver en particulier dans la foulée
02:12 de cette grande fête du Sacré-Cœur qu'on vient de célébrer
02:15 et que certains d'entre vous recélèbrent aujourd'hui dimanche.
02:20 Au programme aujourd'hui, trois séquences comme d'habitude.
02:23 D'abord nous recevons Philippe Maxence pour parler de la réédition
02:27 de "Trois opuscules" de Jean Madiran que les éditions de L'Homme Nouveau
02:29 viennent de préparer, de publier.
02:33 Puis nous recevrons Emerick Pourbet, le patron de France Catholique
02:37 qui nous présentera son hebdomadaire.
02:40 Et enfin nous recevrons par Skype Philippe Arnon
02:43 qui vient de publier un roman intitulé "Marie de Coulonge"
02:47 qui est un débat entre une petite fille, une jeune fille
02:50 et Jésus sur le mystère du mal.
02:53 [Musique]
03:05 Nous revenons sur le plateau de Terre de Mission
03:07 et j'ai le plaisir d'accueillir Philippe Maxence.
03:09 Bonjour Philippe.
03:10 Bonjour Guillaume Dessulois.
03:11 Vous êtes le patron de "L'Homme Nouveau"
03:14 hebdomadaire, pardon, quinzomadaire je crois.
03:17 - Bimensuel. - Bimensuel catholique
03:20 qui a quelques décennies d'existence,
03:24 défense de la doctrine sociale de l'Église en particulier.
03:27 Et vous venez de publier, c'est pour ça que vous venez aujourd'hui,
03:29 vous venez de publier un recueil d'opuscules de Jean Madiran
03:33 sur le bien commun.
03:35 Trois opuscules, de la justice sociale,
03:37 le principe de totalité et cours précis de la loi naturelle.
03:42 Pourquoi cette réédition ?
03:45 Alors tout d'abord ce livre voulu par Jean Madiran,
03:48 Jean Madiran je rappelle peut-être qui il était,
03:51 c'est un, on va dire un penseur chrétien,
03:54 un homme engagé qui a créé la revue "Itinéraire"
03:59 et c'est l'un des cofondateurs du "Quotidien Présent"
04:04 mais qui a eu aussi, on finit par l'ignorer
04:07 parce qu'on l'a, en tous les cas ses adversaires
04:09 l'ont beaucoup réduit à une figure de polémiste,
04:11 ce qu'il était.
04:12 Ce qu'il a été vraiment.
04:13 Une intelligence très fine et un verbe très acéré,
04:17 donc sans conteste était-il polémiste
04:20 mais par ailleurs il avait fait un véritable travail de philosophie
04:24 à l'école d'Aristote et de Saint Thomas d'Aquin
04:27 et dans les années 60 il avait publié deux opuscules,
04:31 l'un consacré à la notion de justice sociale
04:33 qui est un concept de la doctrine sociale de l'Église
04:36 mais qui commençait à subir quelques gauchisisations,
04:40 déformations sur lequel il est revenu à travers cet opuscule
04:45 et puis un deuxième opuscule encore plus philosophique si je puis dire
04:50 qui concerne le principe de totalité
04:53 qui met en lumière ce qui est en quelque sorte
04:57 la primauté du bien commun.
04:59 C'est un peu d'ailleurs le prisme général des trois opuscules
05:04 et puis beaucoup d'années plus tard,
05:07 plusieurs années plus tard pardon, dans les années 90,
05:09 il a publié un cours précis, très didactique,
05:12 très utile pour les étudiants, les lycéens même,
05:15 sur ce qu'est la loi naturelle.
05:17 On parle toujours de loi naturelle dans le milieu,
05:19 enfin dans les milieux catholiques,
05:21 sans trop savoir ce que c'est
05:23 et Madiran explique que pour lui-même,
05:26 déjà pour rappeler très clairement ce que c'est,
05:29 les implications que ça peut avoir,
05:31 il a fait ce cours précis
05:33 et à la fin de sa vie, avant de mourir,
05:36 ça fait 10 ans qu'il est…
05:38 enfin fin juillet ça fera 10 ans qu'il est mort,
05:42 il a voulu réunir ces trois ouvrages
05:44 en un seul volume qu'il avait intitulé "Du bien commun"
05:49 parce que cette terminologie,
05:54 enfin ce thème du bien commun plus exactement
05:56 est le fil conducteur de l'ensemble.
06:00 – Peut-être qu'on pourrait parler justement
06:03 de cet aspect bien commun.
06:06 Dans les années 50-60,
06:08 c'est le début du développement du maritainisme
06:15 dans les plus hautes sphères de l'Église catholique
06:19 jusqu'à Vatican II en particulier.
06:22 Et en gros, il y a deux interprétations dominantes
06:26 de saint Thomas d'Aquin au XXème siècle,
06:29 celle de Charles de Coninck d'un côté,
06:31 celle de Maritain de l'autre,
06:32 le personnalisme pour faire court
06:34 et la primauté du bien commun,
06:36 là aussi pour faire court évidemment.
06:38 – Charles de Coninck n'est pas anti-personne
06:40 et Maritain n'est pas anti-bien commun,
06:42 ça va de soi,
06:44 mais Maritain va très loin dans le personnalisme
06:50 et Charles de Coninck va très loin
06:51 dans la primauté du bien commun.
06:53 Malirant est clairement du côté de Charles de Coninck.
06:55 – Tout à fait, d'ailleurs Charles de Coninck
06:57 collaborera à la revue itinéraire.
06:59 Effectivement, c'est pendant la Seconde Guerre mondiale,
07:03 dans les années 40,
07:04 que Charles de Coninck publie…
07:06 Charles de Coninck c'est un philosophe,
07:08 douéen de la faculté de philosophie
07:11 de l'université Laval à Québec.
07:13 C'est un belge mais qui s'est installé au Canada,
07:17 enfin au Québec, il faut faire attention là aussi,
07:20 par rapport à nos habits québécois,
07:24 qui s'est installé là,
07:25 qui a développé tout un enseignement fidèle à Saint Thomas d'Aquin
07:29 dans une interprétation stricte
07:31 mais en même temps ouverte sur les sciences modernes.
07:34 – Et très aristotélicien, peut-être plus que Maritain.
07:37 – Certainement, vous êtes un spécialiste de Maritain
07:39 donc je ne me permettrai pas d'avancer trop sur Maritain
07:41 mais en tout cas Charles de Coninck
07:45 est invité par Maritain et un certain nombre de personnes
07:49 pendant la Seconde Guerre mondiale
07:50 à signer un manifeste commun contre les totalitarismes
07:56 et s'aperçoit que le texte ne lui convainc pas,
07:59 enfin n'est pas assez précis pour lui
08:02 et donc écrit un livre qui s'appelle
08:04 "De la primauté du bien commun contre les personnalistes"
08:06 qui va déclencher une grande polémique
08:10 parce qu'il n'attaque jamais ouvertement Maritain,
08:13 Maritain n'est jamais nommé
08:14 mais tout le monde comprend que c'est lui
08:17 et de fait les archives ont montré
08:19 depuis que c'était bien Maritain qui était visé
08:23 et de fait Madiran s'inscrit complètement dans cette filiation
08:29 tout en ayant, on le lira dans l'opuscule
08:33 le principe de totalité qu'on retrouve ici,
08:36 tout en prenant en compte les arguments avancés par Maritain,
08:41 les discutant, tout en ayant une certaine déférence
08:44 envers Maritain pour lequel pourtant,
08:46 envers lequel pourtant il avait des préventions,
08:51 ne serait-ce que dans l'affaire de l'action française.
08:53 – C'est ça, c'est ce que j'allais dire,
08:55 Maritain a pris parti pour Pionz dans l'action française
08:59 et a apporté tout son poids…
09:01 – Et a donné tous les arguments…
09:03 – Tout son poids philosophique, alors que Madiran,
09:06 alors beaucoup plus jeune, mais fait partie de…
09:09 – De ceux qui ont soutenu Maurras.
09:10 – De l'école Maurrasienne, va être reconnu par Maurras.
09:13 – Secrétaire de Maurras ?
09:14 – Non pas secrétaire, alors ça c'est ce que dit la fiche Wikipédia
09:17 mais il faut toujours se méfier de ce que dit parfois Wikipédia.
09:21 En tout cas, non il n'était pas secrétaire mais il a été…
09:25 – Il a collaboré à l'action française.
09:27 – Il a écrit même en première de l'action française
09:29 pendant la seconde guerre mondiale et il a été…
09:31 – Et il a même une préface de Maurras dans la philosophie politique.
09:33 – Voilà, donc son premier livre, "La philosophie politique selon saint Thomas d'Aquin",
09:37 il a une lettre préface de Charles Maurras et Maurras lui aurait dit,
09:42 je crois qu'il l'a dit à la fois à Jean Housset et à lui-même,
09:45 mais c'est toujours intéressant,
09:47 "si vous êtes catholique, ne le soyez pas à moitié".
09:49 Je pense que c'est une invitation sur laquelle on peut méditer à droite.
09:53 – Absolument.
09:54 – Si on est catholique, il ne faut pas l'être à moitié,
09:56 notamment au plan philosophique.
09:58 Et c'est pour ça que cet ouvrage, qui est court, c'est un petit livre,
10:02 – Oui, c'est des petits opuscules.
10:04 – Il mérite d'être travaillé et de…
10:06 – Mais c'est des opuscules en fait sur lesquels…
10:08 enfin c'est des opuscules qu'on…
10:10 à une lointaine époque, on travaillait ça en cellule dictuse,
10:12 c'était vraiment fait pour travailler, c'était pas fait…
10:15 c'est pas un truc qu'on lit sur son oreiller.
10:17 – Alors oui, c'est ni un livre de plage, ni un livre pour s'endormir,
10:22 c'est un livre pour travailler.
10:24 Et j'invite en quelque sorte, toutes ces générations qui étaient à Chartres,
10:28 à Chartres ou à Paris d'ailleurs, dans les deux sens,
10:31 là ils ont de la matière, c'est abordable,
10:36 je ne parle pas au niveau du prix forcément,
10:38 mais abordable intellectuellement, ça leur est destiné de toute façon,
10:41 et c'était aussi le souci de Madiran.
10:43 – Est-ce qu'on peut peut-être parler un peu de son rapport avec…
10:51 parce que Madiran a été un des grands transmetteurs
10:53 de la doctrine sociale de l'Église,
10:55 comme Marcel Clément que vous connaissez bien à l'Homme Nouveau,
10:57 comme quelques autres, ils n'ont pas été légion au XXe siècle,
11:01 des gens qui ont pris sérieusement les textes des papes,
11:05 les ont lus, les ont étudiés,
11:07 on dit "ça c'est pas compatible avec ça, il faut comprendre comme si".
11:10 Et là, Madiran, qu'on n'imaginerait pas, un grand dévot de Jean XXIII par exemple,
11:15 c'est Madiran, on imagine que c'est un intégriste,
11:18 il a beaucoup lu Jean XXIII, et on sent que la justice sociale en particulier
11:23 c'est très lié à ce débat, pas entre Jean XXIII et Pi XII,
11:28 mais comment lire les encycliques de Jean XXIII à la lumière de Pi XII, etc.
11:32 – À la lumière de Pi XII, oui c'est bien.
11:34 Quand il travaille ses ouvrages, on est dans une époque de transition en fait.
11:38 – Absolument.
11:39 – Ils sont encore, enfin "ils", les gens de cette époque,
11:43 les catholiques de cette époque, les gens comme Madiran,
11:45 ou citiez Marcel Clément, mais on peut aussi ajouter un esprit
11:49 qui a beaucoup travaillé dans ce sens-là, qui est Louis Salon,
11:52 sur lequel il y a une biographie qui est parue récemment,
11:55 qui était vraiment un spécialiste aussi de toutes ces questions-là.
12:00 Ils sont encore sous la lumière de Pi XII,
12:03 sous l'éclat en quelque sorte du pontificat de Pi XII,
12:05 Madiran s'en expliquera quelques années après,
12:08 que peut-être ça a développé chez eux une papaloiterie un peu exagérée,
12:14 mais en tous les cas, ils essayent de raccorder Jean XXIII,
12:17 qui n'est pas toujours raccordable,
12:19 enfin je laisse les spécialistes aborder la question,
12:22 mais de raccorder Jean XXIII à Pi XII,
12:26 c'est-à-dire à toute la tradition catholique
12:29 telle qu'elle a été transmise de pape en pape.
12:32 Sur le plan social, ce n'est pas toujours facile,
12:36 parce qu'il y a des… ne serait-ce que le terme "socialisation"
12:40 qui est employé par Jean XXIII pour la première fois,
12:43 pose question, on se réfère au texte latin,
12:47 que veut dire exactement le mot latin utilisé ?
12:51 On pourrait croire que c'est des débats dérudits,
12:53 un peu déconnectés du réel,
12:56 en fait l'emploi des mots ont un sens
13:01 et ont des conséquences politiques et théologiques majeures.
13:05 Donc c'est là où l'esprit vraiment asserré de Madiran,
13:12 qui reprend les textes, qui les traduit, qui les étudie,
13:15 qui les compare, est une aide appréciable pour nous
13:19 qui n'avons pas à faire tout ce travail en fait.
13:21 – Merci beaucoup cher Philippe Inksamp.
13:23 – Merci bien donc beaucoup à vous.
13:24 – Jean Madiran, "Du bien commun",
13:26 3 opuscules republiés aux éditions de l'Homme nouveau
13:29 pour 20 euros et c'est vraiment un bouquin
13:32 que je ne saurais trop vous conseiller,
13:34 amis téléspectateurs, de lire, de relire et de travailler.
13:37 Merci Philippe. – Merci beaucoup.
13:39 [Musique]
13:51 – Nous revenons sur le plateau de Terre de Mission
13:53 et j'ai le plaisir d'accueillir Émeric Pourbet.
13:55 Bonjour Émeric. – Bonjour Guillaume.
13:57 – Vous êtes le directeur de France Catholique,
14:00 vieux journal de la presse catholique, qui date d'avant la guerre non ?
14:04 – 1924, on va fêter le centenaire l'année prochaine.
14:07 – C'est le général de Castellon, c'est la fédération nationale catholique
14:10 qui avait lancé ça.
14:11 – Absolument, au moment du retour au pouvoir des gauches,
14:14 du cartel des gauches plus exactement.
14:16 – Et donc du laïcisme militaire.
14:18 – Voilà, et donc il a passé ses premiers éditoriaux chaque semaine
14:21 à dénoncer l'afro-maçonnerie dans le journal, dans son journal.
14:26 – Excellent début.
14:28 Mais ça a été aussi le grand soutien des non-conformistes des années 30.
14:32 Fabregg était un des grands directeurs d'avant-guerre,
14:35 rédacteur en chef, je ne sais plus,
14:37 était un des grands noms des non-conformistes des années 30.
14:40 Et puis après ça, ça a été aussi un des hebdomadaires
14:43 dédiés à la doctrine sociale de l'Église.
14:45 – Oui, effectivement, l'aspect culturel a toujours été très important
14:49 dans France Catho, de nourrir vraiment ses lecteurs,
14:53 d'essayer de les élever.
14:55 Et de fait, après la deuxième guerre, ça a été un peu le carrefour
14:58 de tout ce qui était intellectuel chez les catholiques français.
15:02 Et donc effectivement, tous les grands noms y passaient
15:05 pour leur chronique ou de manière épisodique.
15:07 Mais c'était vraiment un carrefour.
15:09 – On a beaucoup dit que ça avait été la version droite
15:13 face au terminage chrétien, parce que dans les années d'après-guerre,
15:17 il y avait un fort pôle sympathisant communiste, disons,
15:22 et un pôle de résistance au communisme.
15:26 France Catholique étant l'un des abcès de fixation
15:29 de la résistance au communisme.
15:31 – C'est vrai qu'on les a souvent opposés dans cette période-là.
15:35 Et de fait, France Catholique a toujours été fidèle à l'Église, au Pape, à Rome,
15:40 donc l'Église catholique et romaine, comme on dit.
15:43 Et ça, ça a été sa ligne directrice depuis le début.
15:46 C'est le général de Castelnau qui était un grand catholique.
15:49 – Capucin beauté, on disait.
15:51 – Voilà, exactement, ça lui a dix tons coûté son bâton de maréchal.
15:54 Mais en tout cas, la ligne était donnée
15:56 et le journal n'a jamais dévié tout au long de ces années.
15:59 – Et donc aujourd'hui encore, la France Catholique est sur cette ligne ?
16:02 – Absolument, c'est vraiment, c'est le journal de l'infanterie.
16:05 – D'accord, ça me plaît beaucoup.
16:07 – Voilà, on ne rentre pas forcément dans les débats internes de l'Église.
16:11 Voilà, c'est la fidélité, encore une fois, à l'Église,
16:14 à son magistère depuis toujours, et sans trop se poser de questions,
16:17 mais vraiment dans une fidélité qui est au jour le jour.
16:20 – Obéissance au magistère et à la tradition.
16:22 – Voilà, exactement.
16:23 – Et donc le sujet de telle déclaration du Pape,
16:26 on n'est pas moyennement… ce n'est pas votre sujet en fait ?
16:29 – Non, on ne va pas rentrer effectivement dans
16:31 "est-ce qu'on est pour ou contre le Pape ?"
16:33 Voilà, le Pape, c'est le Pape, après on peut ne pas l'aimer
16:35 ou aimer certaines de ses déclarations,
16:37 mais pour nous ce n'est pas le sujet effectivement.
16:39 – D'accord, donc c'est vraiment, j'allais dire, l'hebdomadaire de la fidélité.
16:42 – Exactement.
16:43 – Et il a quand même été rénové en quelque sorte, ça fait quelques années,
16:48 donc vous êtes le directeur, et je ne pense pas que ce soit un secret
16:52 que Vincent Bolloré a racheté, je crois, le titre et proposé un développement.
16:58 Qu'est-ce que ça change, que ce soit Vincent Bolloré ?
17:01 – Alors en soi, ça change tout dans le sens où le journal,
17:06 quand même on peut le dire…
17:08 – Était porté quand même.
17:09 – Oui, et puis était quand même en grande difficulté financière,
17:12 donc de fait, ça lui a permis de relancer, de donner une nouvelle jeunesse.
17:18 Après, l'avantage aussi, c'est qu'il nous laisse très libre,
17:22 bien sûr il approuve, mais le projet c'est la transmission.
17:26 C'est-à-dire que c'est vraiment se projeter en direction des nouvelles générations.
17:30 On sait tous qu'il y a une crise de la transmission,
17:32 et donc il faut des outils, on n'est pas le seul bien sûr,
17:35 mais on veut participer à notre mesure.
17:37 Et de fait, on a le sentiment que ça marche,
17:39 puisque le journal a quand même, depuis la reprise,
17:42 progressé en termes d'abonnement.
17:44 Ce n'est pas le seul critère, mais néanmoins c'est quand même intéressant
17:46 de montrer que ça répond à une demande,
17:48 et pas uniquement, je dirais, chez les personnes âgées,
17:50 mais aussi chez des jeunes, chez des familles.
17:52 On a mis un cahier enfant, par exemple, au milieu, de 4 pages.
17:56 C'est du KT, pour faire simple, tout en s'amusant bien sûr.
17:59 Mais voilà, l'idée c'est vraiment la transmission, l'éducation,
18:02 le souci des jeunes générations, et notre slogan, si je puis dire,
18:05 c'est "Donner des racines au futur".
18:07 Voilà, ça dit l'intention qui nous anime,
18:10 qui est peut-être effectivement un ajout
18:12 par rapport à l'ADN de France Catholique depuis toujours.
18:15 – Et alors, quand on vous dit transmission,
18:17 vous faites des efforts significatifs pour proposer aux jeunes familles
18:21 ou proposer aux jeunes tout court de s'abonner, comment ça se passe ?
18:25 – Alors déjà, on a pris la décision, le groupe Bolloré a pris la décision
18:29 de mettre un prix qui est très accessible,
18:31 évidemment, excusez-moi de parler d'argent, mais…
18:33 – Mais oui, ça fait partie des questions, bien sûr, dans la presse en particulier.
18:36 – Un abonnement à 55 euros par an, voilà.
18:38 Je ne dis pas que ça va porter toutes les bourses,
18:40 parce qu'il y en a effectivement qui nous disent qu'ils ne peuvent pas,
18:42 mais néanmoins, c'est quand même accessible.
18:44 Et ça, c'est vraiment une volonté, parce que la presse coûte cher,
18:47 mais néanmoins, cette volonté du groupe Bolloré
18:49 de rendre cette transmission possible et accessible au plus grand nombre.
18:55 – D'accord. Et il y a des messages spécifiques ?
18:58 Parce qu'on voit très bien France Catholique comme, j'allais dire,
19:04 pardon de l'expression, mais un peu le pôle de fixation de la tradition
19:08 dans la presse catholique "mainstream", entre guillemets,
19:13 il y a évidemment de la presse plus spécialisée en liturgie,
19:17 plus spécialisée en catéchisme, plus spécialisée en ceci, ou en cela.
19:20 Mais vous, vous êtes généraliste, ce qui est un positionnement très spécifique,
19:25 c'est paradoxal de dire que généraliste, c'est spécifique,
19:28 mais enfin, vous voyez ce que je veux dire.
19:30 Donc d'un côté, vous êtes généraliste, et de l'autre, vous visez cette transmission.
19:36 Comment est-ce qu'on peut faire les deux à la fois, si je puis dire ?
19:38 – D'abord, en ayant un langage qu'on veut le plus accessible possible.
19:42 C'est vrai que moi, je suis très attentif à cela,
19:45 et le fait d'avoir des émissions de télévision où on s'adresse à un plus grand nombre,
19:50 et donc il faut vulgariser, je crois que c'est très important.
19:53 Il est essentiel même que les cathos ne restent pas entre eux,
19:57 ne serait-ce qu'au niveau du langage.
19:58 Alors ça, c'est la première chose.
20:00 Après, c'est aussi en ayant le souci, encore une fois, de la jeunesse.
20:04 Par exemple, on a fait un sujet récemment,
20:05 alors nous, on fait des numéros un peu thématiques,
20:07 c'est-à-dire qu'on choisit d'approfondir un sujet.
20:10 Là, c'était l'anniversaire, le jubilé de Saint Thomas d'Aquin.
20:13 On a fait un sujet sur tous ces jeunes qui suivent des formations
20:17 à la lumière ou suivant l'enseignement de Saint Thomas.
20:20 Et il y en a quand même de non négligeables un peu partout.
20:23 Et donc c'est intéressant, parce que ça veut dire qu'il y a vraiment un appétit de ça.
20:27 Et moi, j'ai été frappé de voir, par exemple, au pèlerinage de Chartres,
20:30 qu'on a couvert aussi à notre manière, de voir ce besoin de formation,
20:35 cette soif de formation des jeunes, des jeunes qui ne sont pas que des tradis.
20:38 40%, je crois, qui ont soif, tout simplement, et qui viennent là
20:41 parce qu'ils trouvent à se nourrir à une des sources,
20:43 qui est celle de la tradition, effectivement.
20:45 Et donc nous, on raisonne vraiment avec cet appétit, cette soif-là,
20:49 et qu'on essaye de rendre apparemment des chroniques éducation aussi
20:52 pour les jeunes parents, parce qu'on peut être démuni.
20:55 Ce souci de vulgarisation, on a relancé, par exemple, une chronique d'Apologétique.
20:59 – Oui, on a reçu Frédéric Guillaume ici, il y a quelques semaines.
21:02 – Qui est excellent, qui a beaucoup d'humour, de talent.
21:05 Du coup, on a fait un bouquin, c'était chronique,
21:08 mais c'est vraiment, voilà, c'est quelque chose qui avait peu ou prou disparu.
21:11 – Oui, ça avait disparu du débat public.
21:13 – Et là, on sent que ça revient, donc voilà, c'est une bonne chose,
21:16 et on veut un peu être agitateur d'idées comme ça, semaine après semaine.
21:20 – Excellent. Peut-être qu'on pourrait dire un mot sur le fait
21:23 qu'on peut découvrir France Catholique, donc déjà, l'abonnement de base est accessible,
21:28 mais par ailleurs, vous offrez des abonnements découvertes.
21:31 – Voilà, c'est-à-dire que là aussi, ça passe comme ça,
21:35 il faut qu'on commence à connaître le journal avant, évidemment,
21:38 de s'engager dans un abonnement.
21:40 Et donc, on propose trois semaines de découvertes, gratuites, c'est tout simple,
21:43 il suffit d'aller sur notre site internet, france-catholique.fr,
21:47 et on trouve assez facilement, il faut remplir un questionnaire,
21:51 et puis vous recevez vos trois numéros, et puis ensuite, vous voyez si ça vous convient ou pas.
21:55 – Et par ailleurs, vous décidez de vous abonner ou pas, bien sûr.
21:57 – L'homme-vie à France Catholique, un siècle, c'est…
22:02 vous préparez quelque chose pour le 100 ans ?
22:04 – Alors oui, on prépare, on y réfléchit activement,
22:07 il y a aussi la famille Castelnau, très présente dans le sud-ouest,
22:10 qui est évidemment très attentive, et puis d'ailleurs,
22:12 il y a eu aussi une transmission, c'est ça qui est intéressant,
22:14 de la mémoire du grand-père ou de l'arrière-grand-père,
22:17 et donc, il serait aussi… – Associé à la négatrice.
22:20 – Voilà, il souhaiterait s'associer d'une manière ou d'une autre,
22:22 donc on y réfléchit, et puis bien sûr, ce positionnement autour de la transmission,
22:25 qui sera aussi notre axe, je pense, de présentation de ce centenaire.
22:29 – Écoutez, cher Émeric, bon courage et bon vent
22:32 pour développer, pour faire progresser France Catholique,
22:35 on a besoin de lieux de transmission, et France Catholique en est un.
22:39 Merci beaucoup. – Merci Guillaume.
22:41 [Musique]
22:53 – Nous revenons sur le plateau de Terre de Mission,
22:55 et j'ai le plaisir d'accueillir par Skype, M. Philippe Arnon.
22:58 Bonjour M. Arnon. – Bonjour M. Le Chialo.
23:02 – Vous venez de publier un roman intitulé "Marie de Coulonge, sa supplication à Jésus",
23:08 qui est une espèce de débat entre une jeune fille et le Christ,
23:14 sur le mystère du mal, et qu'est-ce qui vous a inspiré pour écrire ce roman ?
23:20 – Je suis, je ne vous cache pas, je suis un peu obsédé par tout ce qui se produit
23:26 dans le monde depuis que l'humanité existe, toutes les atrocités
23:30 qui sont perpétrées depuis la nuit des temps.
23:36 Et cette petite fille, qui est très sensible, de très bonheur,
23:42 a pris conscience que l'homme était dans un espace et dans un temps infinitésimal,
23:53 alors qu'il vivait dans un univers et dans un espace de temps infini.
24:01 Et ça, ça amène à la réflexion suivante, à savoir que,
24:05 comment l'humanité qui vit un tout petit, tout petit, petit espace, un tout petit temps,
24:13 dans cette grandiosité de l'espace et de l'univers,
24:17 peut en arriver à passer son temps à s'entredéchirer.
24:21 Donc voilà la sensibilité de cette petite fille.
24:25 Et c'est pour ça qu'elle s'adresse à Dieu, parce qu'elle ne comprend pas,
24:29 elle est complètement effarée.
24:32 Non seulement elle ne comprend pas, mais en plus elle donne des leçons à Jésus.
24:36 Elle lui dit qu'elle aurait créé le monde et sauvé le monde très différemment.
24:41 Non, elle n'a pas du tout cette prétention.
24:46 Elle s'adresse à Dieu, elle lui dit "mais essayez de faire quelque chose".
24:52 Alors avec sa naïveté, son ingénuité, elle dit "pourquoi vous ne feriez pas du monde deux parties,
25:00 un monde quasi-obscur où les méchants s'entredéchireraient,
25:04 et dans un autre monde où il n'y aurait que de la lumière,
25:08 et il n'y aurait que du respect entre les hommes, de l'amour entre les hommes.
25:12 C'est très naïf, c'est très enfantin, mais à la fois c'est très logique finalement.
25:18 Ce que l'on sait de la fin du monde,
25:23 c'est-à-dire un monde dans lequel les méchants vont effectivement s'entredéchirer,
25:28 les anges déchus, les damnés vont s'entredéchirer,
25:33 et un monde de lumière dans lequel les sauvés, les anges, les saints,
25:38 vont au contraire bénéficier de la lumière et contempler le beau, le bien, le vrai.
25:45 Vous savez, c'est une petite fille pragmatique.
25:49 Elle est sur Terre et elle voudrait que les choses se passent sur Terre.
25:53 Elle ne veut pas attendre la fin de l'Apocalypse.
25:56 D'ailleurs c'est la raison pour laquelle elle reproche toujours à Jésus
26:01 de parler de l'humanité avec le futur, toujours en des termes "Jésus en plat, le futur".
26:09 Elle ne supporte pas ça, elle veut que les choses se règlent tout de suite.
26:15 À travers Jésus, elle s'adresse bien sûr à son Père, à Dieu,
26:19 elle lui dit "mais faites quelque chose ici".
26:23 - Est-ce que cette petite fille, ou est-ce que l'auteur du roman,
26:30 comprend qu'il y a une logique quand même à ce que la liberté soit préservée
26:36 et que l'homme puisse aller jusqu'à s'entredéchirer, jusqu'à sa propre destruction,
26:43 simplement parce que c'est une créature libre ?
26:46 Et que c'est beau qu'il y ait des créatures libres dans la création.
26:49 - Vous parlez du libre arbitre là ?
26:51 - Oui absolument.
26:53 - Je ne vois pas tellement l'intérêt du libre arbitre là.
27:02 Le problème c'est la déchirure profonde entre les hommes qui s'expriment.
27:06 Mais depuis le début de l'humanité, regardez encore aujourd'hui avec cette guerre en Ukraine,
27:12 c'est sans arrêt, sans arrêt.
27:14 Alors le libre arbitre c'est quand même assez secondaire vis-à-vis de...
27:18 - Oui c'est secondaire si vous ne regardez pas la façon dont l'homme a été créé.
27:23 L'homme a été créé comme une créature capable de choisir le bien et le mal.
27:27 - L'homme a été créé par Dieu.
27:30 Donc on comprend mal que dans la créature de Dieu puisse s'être ingéré le mal.
27:39 Ça aussi elle le dit au début du livre.
27:42 - Oui mais c'est la logique du péché originel qui est justement,
27:46 puisque c'est une créature libre, elle a pu choisir le mal.
27:48 En l'occurrence c'est ce qui s'est passé.
27:50 - Oui mais le péché originel, quand Dieu dit à Adam "tu ne toucheras pas à la science de l'arbre",
28:01 ça veut dire que finalement il a la notion du mal en lui.
28:07 Et quand Adam, sous la suggestion de son épouse Ève, prend le fruit de l'arbre
28:17 et que Dieu s'insurge contre lui, que Dieu le punit en lui disant à la femme "tu enfanteras dans la douleur",
28:25 en disant à l'homme "tu travailleras dans les forts, la terre",
28:30 comme dit l'expression, ils tombent des nœuds.
28:34 Parce que eux, Adam et Ève, ils étaient purs avant, ils étaient en fin de compte une partie de Dieu, vous comprenez ça ?
28:43 C'est tout ça que...
28:48 C'est toutes ces questions que cette petite fille réfléchit beaucoup.
28:53 Mais il ne faut pas oublier quand même qu'elle est née au lendemain de la première guerre mondiale,
28:58 elle vit la deuxième guerre mondiale et en plus il y a sa maman qui est morte devant elle.
29:04 Donc elle est vraiment touchée par le mal, cette petite fille.
29:09 En tout cas c'est une très belle méditation, un peu poétique, sur le mystère du mal.
29:16 Donc Philippe Arnon, Marie de Coulonge, sa supplication à Jésus,
29:20 c'est paru aux presses de la livrance, ça fait 150 pages à peu près,
29:25 et ça coûte 12 euros.
29:28 Voilà, très joli petit roman que je ne saurais trop vous conseiller de lire, chers amis téléspectateurs.
29:35 Laissez-moi conclure en disant que cette petite fille reste optimiste.
29:41 Absolument, absolument.
29:43 Vous avez vu à la fin qu'elle est prête à entreprendre ce qu'elle appelle une renaissance christique.
29:49 Absolument.
29:51 Merci beaucoup cher Philippe Arnon.
29:54 Merci, ça achève notre émission.
29:56 La semaine prochaine nous nous retrouvons et d'ici là, que Dieu nous garde.
30:00 *Musique*
30:04 *Musique*
30:08 *Musique*
30:12 *Musique*
30:15 *Musique*
30:21 *Musique*
30:27 *Musique*
30:33 *Musique*
30:40 *Musique*
30:43 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

Recommandations