• l’année dernière
Transcription
00:00 * Extrait de « T'es là » de Malik Joudi *
00:17 Bonjour à tous, le Club reçoit aujourd'hui une belle figure de la scène musicale française, Malik Joudi.
00:24 Il a fait de sa voix un cheval de Troie, compositeur et interprète à la voix androgyne
00:29 qu'il a délicatement mêlé à celle d'Isabelle Adjani sur quelques mots associés à celle d'Étienne Dao
00:35 ou encore Philippe Catherine.
00:36 Trois albums à son actif.
00:38 Un, Tempérament, nommé Album Révélation de l'année aux Victoires de la Musique en 2020
00:42 et son dernier, Troie, écrit avec la lumière du Sud, de la Villanoye à Hier.
00:48 Lumière qu'il a retrouvée à Marseille récemment pour accueillir l'arrivée des Beaux-Jours avec Gaspard Klos.
00:53 Il n'est plus en tournée mais vous pourrez le retrouver en concert et notamment les 10 et 11 juillet à Arles pour les Sud.
01:00 * Extrait de « Tic-tic-tic » de Malik Joudi *
01:04 Une émission programmée par Henri Leblanc et préparée par Laura Dutèche-Pérez avec Sacha Mathéi.
01:09 Félicie Fogère est à la réalisation, à la technique, Ruben Karmézyn.
01:13 Et bonjour à vous Malik Joudi.
01:15 * Bonjour *
01:16 Vous êtes presque de retour tout juste de Marseille.
01:18 A Où les Beaux-Jours, ce festival de frictions littéraires qui avait lieu fin mai,
01:23 vous avez donné un concert littéraire.
01:26 C'est-à-dire que vous avez mêlé vos chansons à des textes des autres, notamment « L'Aurore est bientôt ».
01:32 C'était le titre de ce concert littéraire.
01:34 Il y a eu du Barthes, il y a eu du John Fante.
01:37 Vous êtes aussi reparti des mots des autres pour l'imaginer ce moment.
01:41 Comment la littérature traverse votre musique ?
01:45 * Rires *
01:47 Comment la littérature traverse ma musique ?
01:50 C'est les mots qui me traversent.
01:54 C'est les histoires, c'est les images, même si parfois elles n'intègrent pas dans les livres.
02:00 C'est l'imagination, c'est l'imaginaire, c'est l'inconscient.
02:04 C'est la paix que je recherche.
02:08 * C'est la paix que vous recherchez.
02:10 Quelques mots.
02:11 C'était justement le titre que vous avez interprété en duo avec Isabella Gianni.
02:16 * Extrait de « L'Aurore est bientôt » de Isabella Gianni *
02:22 Juste en face à face
02:26 S'adresser juste quelques mots
02:35 Juste en surface
02:42 S'adresser quelques mots
02:52 Au fil des pages
02:56 On s'attache en quelques mots
03:04 Aucun présage
03:12 Et on s'attache en quelques mots
03:20 * Extrait de « L'Aurore est bientôt » de Isabella Gianni *
03:26 Si le temps s'agite
03:30 * Extrait de « L'Aurore est bientôt » de Isabella Gianni *
03:32 Cette chanson-là, elle est née d'un rêve, Malik Djoudi.
03:34 Elle n'était pas à vos côtés, Isabella Gianni, quand vous avez composé cette musique.
03:38 Ce titre, vous avez pensé, imaginé, mêlé, entremêlé votre voix à celle de l'interprète de Petit Pullmarine.
03:46 - Oui, Petit Pullmarine qui est pour moi vraiment une chanson de chevet, quelque chose d'assez parfait.
03:56 Écrit par un grand monsieur, mais je crois qu'Isabella Gianni a aussi participé au texte.
04:02 - Le grand monsieur, c'est Serge Gainsbourg.
04:04 - Oui, c'est ça.
04:06 J'aime beaucoup les choses parfois inaccessibles, qu'on pense inaccessibles.
04:12 C'est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi, Isabella Gianni, qui a compté beaucoup dans mon enfance,
04:18 qui est un exemple aussi pour ma mère.
04:22 C'est un peu un rêve pour moi de chanter avec Isabella Gianni.
04:28 Tout a commencé par cette ligne de basse, et aussi par les mots d'Isabella Gianni.
04:34 Dans la presse, elle avait eu quelques mots doux à mon égard, et j'avais trouvé ça un beau cadeau de sa part.
04:40 Je me suis lancé l'idée, tiens, je vais essayer d'écrire une chanson pour elle.
04:44 C'était assez délicat à faire, parce que qu'est-ce que je peux raconter entre Isabella Gianni et moi ?
04:54 J'ai trouvé l'axe, mais ça a pris du temps, et j'ai bien aimé le temps que ça a pris.
04:58 Ça a pris quelques mois, et quand le morceau était fini, je l'ai adressé à Isabella Gianni,
05:06 qui m'a gentiment laissé un beau message vocal, et après elle est venue en studio, et on a fait ces quelques mots.
05:13 - L'axe, c'était les mots, justement ? C'était ces quelques mots ?
05:17 - Oui, l'axe, c'était ces quelques mots. Qu'est-ce que je peux raconter ?
05:21 Qu'est-ce qu'on peut se raconter avec une personne telle qu'Isabella Gianni ?
05:24 On ne se connaît pas beaucoup du tout.
05:28 J'ai trouvé ça assez joli. Quelques mots, on peut tout faire avec quelques mots.
05:35 On peut faire la guerre, on peut faire l'amour.
05:37 - Là au micro, votre voix est douce, elle est assez chaude,
05:41 elle est aussi un peu plus grave que votre voix quand vous chantez.
05:45 J'aimerais bien vous entendre, juste là, à froid, me chanter le premier couplet, le début, de "Puls Marine".
05:52 Vous savez, "J'ai touché le fond de la piscine".
05:54 - J'ai touché le fond de la piscine, dans ton petit pull marine.
06:01 - Comme ça, ça va ? Juste ça ? - Oui, tout déchiré au fond.
06:06 - Au coude ? On l'a tellement fredonnée cette chanson.
06:10 "J'ai pas voulu le recoudre". - "J'ai pas voulu le recoudre".
06:13 C'est le matin pour moi, je ne me suis pas chauffé.
06:16 - Non, c'était totalement, totalement au débeuté. Je suis désolée de vous avoir.
06:20 Mais cette chanson, elle est tellement magnifique. - Oui, c'est vrai.
06:22 - Elle est très, très belle. Alors, on continue. Parce qu'il y a eu cette collaboration, effectivement, avec Isabella Gianni,
06:27 qu'on retrouve sur cet album "Trois", troisième du nom.
06:30 Mais vous avez exploré aussi, à "Trois", l'émo.
06:34 L'émo est la naissance du désir, l'errance du sentiment amoureux, avec le violoncelliste Gaspard Claus,
06:39 et la comédienne, autrice Jessie Chapuis, à l'occasion de ce festival "Olé, bonjour" à Marseille.
06:46 Quel a été le point de départ de cette aventure-là ?
06:49 - Le point de départ, c'est la maison de la poésie.
06:52 Il y a un théâtre à Paris, qui est pas mal autour de la littérature, de la musique.
06:58 Et on m'a proposé de faire un "spectacle" autour de mes chansons.
07:04 Et on m'a présenté Jessie Chapuis, avec des textes de littérature.
07:10 Et c'était essentiellement que des textes de littérature.
07:13 Et Jessie Chapuis, elle a une belle écriture.
07:18 Et je lui ai dit qu'il serait intéressant que je fasse mes chansons,
07:22 et qu'on se fasse une espèce de question-réponse autour de mes chansons.
07:27 Et ça a été très chouette, parce que ça a été une façon de redécouvrir mes chansons.
07:34 - Et le thème du désir amoureux vous a été imposé, ou vous a été proposé, suggéré ?
07:40 C'était dans vos cordes, en tout cas ?
07:42 - Oui, c'était dans mes cordes.
07:44 On a parlé un peu de désir, mais en fait je me suis rendu compte que j'avais pas mal de chansons qui parlaient d'amour.
07:51 Et c'était un joli processus, parce que j'aime bien le fait de se décentraliser un peu de soi-même,
07:58 de faire autre chose de sa musique, de faire un spectacle.
08:04 Et aussi ça nous a permis d'avoir une vraie rencontre avec Jessie,
08:09 et aussi une vraie rencontre avec Gaspard, de faire...
08:11 Moi je suis au piano, et Gaspard au violoncelle,
08:14 et c'est aussi notre lecture de mes chansons.
08:18 Et j'adore parce que c'est dénudé,
08:22 et maintenant on a la chance avec Gaspard de faire des concerts en duo,
08:28 et je prends beaucoup de plaisir à le faire.
08:31 - Et vous serez notamment en duo, tous les deux, le 26 juin,
08:35 pour l'Imaginaire Festival, qui aura lieu à Douvain.
08:40 Et puis ce sera aussi à Rochefort, pour les Soleurs Jumelles, le 30 juin prochain.
08:47 Et puis vous serez encore ensemble l'année prochaine, à Poitiers notamment,
08:51 et pour d'autres dates, d'autres rendez-vous.
08:53 Vous aimez bien partager, vous aimez bien les collaborations, comme on dit aussi,
08:57 dans le spectacle, avec ces duos, notamment, et Gaspard Claus.
09:02 Il revenait, le violoncelliste, à notre micro,
09:05 soit la richesse pour lui de ces partages-là, de ces rencontres.
09:08 - Ce sont des territoires, des planètes entières, des systèmes à part,
09:15 et qui portent des identités musicales très très fortes,
09:18 et très personnelles, très individuelles,
09:21 et qui m'ont invité à venir me balader sur leurs paysages.
09:30 Et j'en suis à chaque fois revenu avec...
09:34 J'ai été extrêmement inspiré, et ça m'a permis aussi...
09:38 Aujourd'hui, le résultat de tout ça, c'est une musique qui est, je pense, pas facile à...
09:45 Elle n'a pas de contour, la musique que je fais.
09:48 Je ne saurais pas dire quel style, quel genre musical, à quel genre j'appartiens.
09:53 C'est parce que c'est le résultat de toutes ces rencontres,
09:56 qui sont très inégales, qui sont très variées,
10:01 et qui, oui, m'ont aidé à désacraliser cet instrument,
10:06 et les études qui ont précédé le moment où je suis devenu professionnel.
10:14 - Gaspard Klos, au micro de la grande table.
10:17 Jamais 203, il y a un an et demi, sortez votre troisième album.
10:20 3, T-R-O-I-E, plus acoustique et tout aussi collaboratif.
10:25 C'est la marque de fabrique pour vous, Malik Djoudi, de cet album, de ce troisième album.
10:29 Être, comme le dit Gaspard Klos, peut-être le résultat de toutes ces rencontres
10:33 que vous avez faites jusqu'ici, depuis le premier album.
10:36 C'est-à-dire que votre style musical, et notamment sur cet album,
10:40 porte la marque de ces brassages, de ces collaborations résolument ?
10:44 - Oui, je dirais même que c'est toute la vie que j'ai eue,
10:50 toutes les expériences que j'ai eues, toutes les rencontres que j'ai eues.
10:55 J'ai adoré faire mes deux premiers albums, que je pense aujourd'hui,
11:00 je ne pourrais pas refaire. C'est comme ça, c'est la vie, ils sont bien comme ça,
11:04 ils vivent comme ça, bisous à eux.
11:07 Et pour ce troisième album, j'avais envie tout simplement d'aller voir autre part,
11:13 de me mettre un peu en danger, d'essayer des choses que je ne connais pas,
11:17 des endroits où je ne suis pas allé.
11:21 Je fais la suite en ce moment, peut-être c'est un melting pot de tout ce qui a été fait,
11:27 mais j'aime bien la sensation de se mettre en danger,
11:31 de ne pas aller où je pourrais facilement aller.
11:35 - Est-ce que ce n'est pas le moment où on commence, non pas à être arrivé,
11:39 mais à se trouver, que de ne pas pouvoir définir, donner un style particulier
11:44 à un album, à une chanson, parce que vous vous êtes pas mal cherché aussi.
11:49 Avant vous aviez besoin de savoir si vous étiez peut-être plutôt rock,
11:52 rock anglo-saxon, si vous chantiez en français, si vous chantiez en anglais,
11:55 si vous étiez pop, si vous étiez électro.
11:58 Vous êtes passé par des groupes, par des trios, avant votre envolée réellement aussi en solo.
12:03 Trouver sa voix, dans les deux sens du terme, ça a été compliqué,
12:07 mais ça a été formateur aussi.
12:10 Trouver sa voix, oui, ça a été compliqué parce que, enfin, ça a pris du temps,
12:14 mais si je devais refaire ce parcours, j'espère que sincèrement il serait le même.
12:20 Et vous savez, j'y arrive de mieux en mieux, mais j'ai vraiment eu du mal à expliquer ma musique,
12:25 et merci de dire, je ne sais pas quel est vraiment mon style,
12:28 si je fais de la pop, de l'électro, je pense faire de la musique,
12:33 et déjà c'est pas mal.
12:35 - Peut-être que ce "je ne sais pas" est un style en soi, comme dirait Gaspard Klos aussi.
12:40 Cet album-là, "Trois", il a été enregistré au studio Ferber,
12:43 avec le producteur, notamment Renaud Létan, comme Jeanne Adet,
12:47 qu'on recevait récemment ici dans "Bienvenue au club".
12:50 Le studio Ferber, c'est quand même un endroit mythique à Paris,
12:53 que tout le monde n'a pas eu la chance de côtoyer.
12:55 Il fête justement cette année ses 50 ans, ce studio.
12:59 Est-ce qu'il reste habité pour vous, Malik Djoudi, par des gentils fantômes ?
13:03 - Ah oui, c'est sûr.
13:05 Oui, c'est sûr, parce qu'il y a une atmosphère assez particulière.
13:09 On travaillait dans le studio B, le studio de Renaud est au sous-sol.
13:15 Et c'est sûr, je pense qu'on y croise quelques fantômes,
13:19 on y croise quelques accidents qui peuvent créer parfois de la magie,
13:23 on y croise beaucoup d'intimité, on y croise beaucoup de choses.
13:32 Pour moi, les moments de studio, c'est une intimité vraiment particulière,
13:39 face à soi-même, face aux autres, face aux fantômes.
13:44 - Vos fantômes à vous, c'était qui ?
13:47 - C'est de balader entre certains Serge Gainsbourg,
13:53 et un peu de reggae aussi, un peu de feist,
13:57 Conan Mocassine, ces gens sont passés par là.
14:01 - Un Bachung peut-être aussi ?
14:03 - Un Bachung aussi, oui, un Souchon, beaucoup de gens.
14:07 Mais comme vous disiez, c'est vraiment une chance de pouvoir habiter quelques temps dans ces endroits.
14:14 - La chance, c'est qu'aussi ces endroits existent encore,
14:17 avec leurs valeurs, avec leurs promesses, avec leurs projets,
14:21 et que les artistes qui s'y produisent et qui enregistrent aujourd'hui dans un endroit comme ça,
14:25 ne se sentent pas complètement assommés par les artistes qui sont passés là avant eux,
14:32 par l'histoire de ce studio.
14:34 - Bien sûr, et vous savez, c'est grâce à Renaud Letan, parce qu'il voulait détruire l'endroit,
14:39 des gens pour acheter, pour faire des appartements,
14:43 et Renaud Letan a voulu acheter les studios,
14:47 et pour que ça puisse encore exister, merci à lui,
14:50 aujourd'hui, on a beaucoup moins de studios à Paris qu'il y a 20 ans.
14:55 - Votre voix, on en parlait, elle est souvent comparée par sa fragilité à celle de Christophe.
15:00 Tiens, voilà ce qu'il en disait, Christophe, de sa voix.
15:03 - Ma voix, elle est comment ? Ma voix ?
15:06 - Vous l'aimez ?
15:08 - Ma voix ?
15:10 Je ne peux pas dire que je l'aime.
15:13 Je ne peux pas dire que j'aime ma voix, parce que je ne me sers pas du tout,
15:17 parce que je n'ai pas du tout une...
15:20 En moi, je ne suis pas débité par une attitude de chanteur.
15:24 D'ailleurs, je n'aime pas la technique, donc je n'ai pas de technique.
15:28 Donc c'est une voix...
15:31 C'est la voix de mon naturel.
15:35 Alors, elle est fragile, elle est fragile.
15:39 Elle est fragile.
15:41 J'aime... C'est comme un instrument.
15:44 Ma voix, elle est comme un instrument dans lequel je m'améliore un peu.
15:47 Voilà, je joue de...
15:49 Ça m'excite de plus en plus de m'amuser avec, à condition qu'elle soit...
15:54 Qu'elle ait la couleur d'une belle note mono de synthétiseur.
16:02 - Ma voix, est-ce que tu l'aimes, ta voix ?
16:04 Moi, ça me fait toujours penser aux fesses de Brigitte Bardot.
16:07 Mais vous, votre voix, dans le mépris, quelle drôle de question.
16:11 Vous l'aimez, votre voix ? Est-ce qu'elle vous appartient ?
16:14 Ou est-ce qu'elle est quand même un peu extérieure à vous ?
16:16 Vous êtes capable d'en parler ?
16:18 - Oui, je suis capable d'en parler.
16:20 - Mais pas la main devant la bouche.
16:22 - Non, ma voix, je crois que je l'aime bien, oui.
16:26 Je l'aimais bien. Ça fait un petit moment que je l'aime bien.
16:29 Pareil que Christophe, je ne l'ai pas vraiment travaillée, je ne la travaille pas.
16:34 J'ai ce problème de ne pas vouloir me chauffer avant un concert.
16:38 - Ni avant de venir en studio à France Culture.
16:40 - Oui, mais c'est bien.
16:42 - Vous dites que c'est le matin et il est midi.
16:44 - Et oui, parfois j'ai l'impression qu'elle ne m'appartient pas.
16:48 Parce qu'elle vient comme ça naturellement, quand je compose une chanson, un arrangement.
16:53 J'ai une idée de mélodie, elle arrive sous une tessiture ou sous une autre.
16:58 Je ne me suis pas dit que je vais chanter à cette tessiture ou une autre.
17:02 Mais ce que j'adore, c'est qu'elle provoque des choses chez moi
17:07 que je ne rencontre dans aucune autre activité.
17:11 - Et c'est clairement un instrument quand même, votre voix.
17:14 Elle est totalement juste souvent, adaptée aux textures sonores de vos chansons ou réciproquement.
17:19 - Oui, vous savez, je travaille seul. J'aime bien travailler seul, parfois avec d'autres et j'adore aussi.
17:27 Mais j'adore faire un arrangement, finir un arrangement et poser ma voix dessus.
17:31 Parce que je fais un arrangement sur des fréquences et ma voix arrive sous d'autres fréquences.
17:35 Pour moi, c'est un des plus beaux moments en studio, c'est de pouvoir enregistrer sa voix à la fin.
17:41 C'est comme un cadeau, c'est vraiment la cerise sur le gâteau.
17:44 - Quand vous écrivez, Malik Djoudi, vous réclamez souvent silence et concentration.
17:48 On sent que c'est une démarche plutôt solitaire, un peu introspective.
17:51 Mais après, Dominique Gonzalez-Foster et Angélie Tchia ont signé un très beau documentaire sur Christophe, toujours.
17:57 Christophe définitivement. On le voit bidouiller dès son nuit et jour, la nuit surtout dans son home studio.
18:02 Et on sent toute l'appréhension du passage sur scène pour lui après une longue absence.
18:06 Passage obligé pourtant ou passage important, c'est une question que tout artiste se pose à un moment.
18:11 Comment mettre en partage sur la scène avec un public ce qu'on a concocté chez soi, pour soi ?
18:16 Et comment garder cette idée du beau son ?
18:18 - Pour ma part, c'est vraiment essayer de retranscrire ce qui a été fait en studio.
18:27 C'est plus difficile mais on peut y arriver.
18:30 Et après, moi je tiens beaucoup, beaucoup, comme Christophe le disait, moi j'aime beaucoup la fragilité.
18:39 Et c'est pour ça aussi que j'aime beaucoup aller sur scène sans me chauffer.
18:44 Je sais que c'est pas joli, c'est peut-être un défaut.
18:47 Mais j'aime beaucoup l'accident et la fragilité.
18:51 Et c'est pour moi, ça peut amener parfois de la magie, parfois des mauvais accidents.
18:57 Mais c'est comme ça, c'est la vie.
19:00 Mais j'aime tout simplement me faire bousculer par l'inévitable parfois.
19:07 - Oui, alors que Christophe était plutôt dans la maîtrise.
19:09 C'était un hyper angoissé.
19:11 Autre personnage discret, pudique mais non moins bosseur et pointilleux que vous affectionnez,
19:16 que vous avez côtoyé, c'est Étienne Dao.
19:19 L'envol a d'ailleurs commencé pour vous, Malik, je vous dis là, sous garantie.
19:22 - T'es un raisonnable sous-caractère.
19:27 Malvenue, multiple tentative.
19:32 Souviens-nous de vivre de nous-mêmes jusqu'à perdre la raison.
19:40 S'éloigner, c'est peut-être excessif.
19:44 Souviens-nous ensemble.
19:48 - Je suis un peu déçu.
19:51 - Je suis un peu déçu.
19:54 - Je suis un peu déçu.
19:57 - Je suis un peu déçu.
20:00 - Je suis un peu déçu.
20:03 - Je suis un peu déçu.
20:06 - Je suis un peu déçu.
20:09 - Je suis un peu déçu.
20:12 - Je suis un peu déçu.
20:15 - Je suis un peu déçu.
20:18 - Je suis un peu déçu.
20:21 - Je suis un peu déçu.
20:24 - Je suis un peu déçu.
20:27 - Je suis un peu déçu.
20:30 - Je suis un peu déçu.
20:33 - Je suis un peu déçu.
20:36 - Je suis un peu déçu.
20:39 - Je suis un peu déçu.
20:42 - Souviens-nous ensemble.
20:46 Tout c'est facile, pas besoin d'attendre.
20:55 Déjà, pour être ensemble.
21:01 C'est la vie.
21:04 ♪ ♪ ♪
21:07 ♪ ♪ ♪
21:10 ♪ ♪ ♪
21:13 ♪ ♪ ♪
21:16 ♪ ♪ ♪
21:19 ♪ ♪ ♪
21:22 ♪ ♪ ♪
21:25 ♪ ♪ ♪
21:28 ♪ ♪ ♪
21:31 ♪ Des ailes dans la somme, nous sommes un petit groupe ♪
21:34 ♪ Des hommes et des hommes, nous sommes garantis ♪
21:38 ♪ Des hommes et des hommes, nous sommes garantis ♪
21:42 ♪ Sommes bonnes, nous sommes bien ♪
21:46 ♪ ♪ ♪
21:56 - Malek Djoudi sous garantie en duo avec Étienne Dao,
21:59 extrait de l'album Remix sorti en 2020.
22:03 "À tes côtés", c'est un autre titre que vous avez signé en duo,
22:06 tous les deux, qui est issu cette fois de l'album
22:09 "Tempérament" sorti il y a trois ans.
22:12 Le clip est absolument génial de "À tes côtés".
22:15 Je ne sais pas qui l'a imaginé, ce face à face.
22:18 - Antoine Carlier, qui a fait pas mal d'images pour Étienne Dao,
22:21 et quelques clips aussi.
22:24 - Et vous nous donnez l'adresse du studio ?
22:27 - Le studio, vous savez, c'est une chambre acousmatique à Caen.
22:30 C'est un endroit où si vous fermez la porte,
22:33 vous n'entendez rien du tout.
22:36 Au bout de 30 secondes, vous sentez votre cœur battre.
22:40 Au bout d'une minute, vous sentez le sang dans vos veines.
22:44 Au bout de deux minutes, il faut partir parce qu'on s'évanouit.
22:47 - Vous y êtes resté combien de temps pour tourner le clip ?
22:51 - On ouvre la porte, donc il se passe ça.
22:54 C'est marrant parce que c'est des essais pour dans l'espace,
22:57 pour les sons de l'espace.
23:00 - Il faut aller voir votre clip, il est sur internet.
23:03 Il suffit de demander à Google.
23:06 On a un studio à la Maison de la Radio, je vous le montrerai un jour, Malik Djoudi.
23:09 Avec ce gris sur les murs, cette espèce de mousse grise.
23:12 - Oui, ce sont des panneaux pour absorber le son.
23:15 Le morceau qu'on vient d'entendre, c'est un remix de Ian Wagner.
23:18 - Dans ce clip génial, ce face à face en costard-cravate,
23:22 avec vous deux, vous êtes comme des candidats.
23:25 Qu'est-ce qu'il se joue dans cette joute verbale entre vous ?
23:29 Cette joute toute douce ?
23:32 - Il se joue là,
23:35 de se dire que l'amitié est très précieuse.
23:38 Et qu'on peut compter l'un sur l'autre,
23:41 quand nous sommes de vrais amis.
23:44 Quand il n'y a aucune jalousie,
23:47 quand il n'y a aucune animosité.
23:50 Quand tout simplement on peut compter l'un sur l'autre.
23:53 C'est ce qui se passe entre Étienne Dao et moi.
23:56 C'est grâce à lui,
23:59 il m'a mis un gros coup de pouce.
24:02 Au tout début, quand j'ai sorti mon premier album,
24:05 il a fait ma promo.
24:08 Il a dit de très jolis mots à mon égard.
24:12 Aujourd'hui, c'est un ami à qui je peux parler,
24:16 qui me conseille, mon parrain, mon mentor.
24:19 - Je suis ravie, cher ami.
24:22 C'est ce qu'il dit dans ce titre, dans cette chanson, à tes côtés.
24:25 La jalousie, ce mot que vous venez d'évoquer,
24:28 il y aurait pu en avoir, pas entre Étienne Dao et vous,
24:31 mais dans ce milieu. C'est quelque chose d'assez présent.
24:34 - Moi, je ne la subis pas.
24:37 Je n'en ai pas.
24:40 Si j'ai pu en avoir, aujourd'hui je n'en ai plus.
24:43 Parce que je pense,
24:46 je me sens bien avec ce que je fais depuis peu de temps.
24:51 Et je n'appartiens pas forcément
24:54 à un groupe de personnes.
24:57 Je fais ma route, j'ai quelques amis
25:00 avec qui je collabore et j'en suis très heureux.
25:03 Mais je n'ai pas de jalousie.
25:06 J'espère que peu de personnes en ont mon égard.
25:10 J'en sais rien.
25:13 Je ne fais plus attention à regarder trop haut les autres.
25:16 - Mais vous entendez ce qu'il se dit, parfois.
25:19 Il ne se dit plutôt que des bonnes choses, c'est ça ? - Oui, j'espère.
25:22 - Il y a un autre très beau titre que vous avez réservé à Juliette Armanet, cette fois.
25:25 "Piano-voix", "Folie douce", c'est ce titre.
25:28 C'est quoi une folie douce pour vous, Malik Choudi ?
25:31 - Une folie douce, c'est une certaine folie qui peut se contrôler.
25:36 C'est une folie
25:39 qui peut nous faire arriver très bas,
25:42 et qui peut nous donner un gilet de sauvetage.
25:47 Je pense que la folie,
25:51 personne n'est à l'abri, on peut y tomber.
25:54 J'ai eu peur, parfois, de tomber dans la folie.
25:59 Mais j'arrive à me rattraper.
26:02 Et pour moi, cette folie douce, c'est cela.
26:05 Même si elle fait peur, parfois.
26:08 J'ai bien aimé cette chanson, parce que
26:11 j'ai eu cette mélodie dans la tête,
26:14 et tout de suite j'ai pensé à Juliette Armanet.
26:17 Je lui ai proposé, et c'était un beau cadeau de sa part,
26:21 qu'elle accepte qu'on le fasse en duo.
26:24 Je suis content de cette chanson, j'aime beaucoup cette chanson.
26:27 - On imagine qu'on la canalise en créant aussi cette folie douce,
26:31 quand on a des moments, des sentiments, de marcher un peu au bord du gouffrin.
26:34 - Complètement, vous savez, la musique,
26:37 j'ai la chance de pouvoir en créer, de pouvoir en faire.
26:40 Parce qu'elle me canalise complètement.
26:44 - On vous retrouvera tout l'été, pour des duos, en concert.
26:49 La première date, quand même, peut-être à annoncer, importante,
26:52 c'est le 23 juin, donc, avec Gaspard Klos, à Duhain.
26:56 Et puis le 10 juillet, les Sud, à Arles, au Théâtre Antique,
26:59 les 10, les 11 et les 14. Merci beaucoup à vous.
27:02 - Merci beaucoup à vous, Olivia.

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